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François Bayrou a déclaré ce lundi 23 décembre sur BFMTV qu'il ne solliciterait pas la confiance de l'Assemblée sur sa déclaration de politique générale le 14 janvier, renvoyant à une probable motion de censure déposée par l'opposition.

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Transcription
00:00Justement la censure, Mathieu Croissando, le Premier ministre qui livrait son premier témoignage, son premier entretien hier soir à BFMTV, a dit qu'il était convaincu qu'à la fois son équipe et son action feraient qu'il ne sera pas censuré.
00:17Est-ce qu'il a raison d'y croire ?
00:18Sur le papier, c'est mal barré. Je rappelle que pour qu'un gouvernement tombe, il faut que le Rassemblement National et la gauche votent ensemble et rien ne garantit aujourd'hui, dans ce qu'on a vu hier, que cela n'arrive pas.
00:28En fait, il n'y avait qu'une seule option pour s'affranchir clairement de la menace, c'était de ne plus dépendre du Rassemblement National.
00:34C'est d'ailleurs ce qu'avait demandé Emmanuel Macron à François Bayrou.
00:37Et pour ne plus dépendre du Rassemblement National, il fallait dealer avec les socialistes, puisque je rappelle que si on ajoutait LR, le Bloc central et les socialistes ou quelques communistes et des écologistes, ça faisait une majorité de non-censure.
00:47Or, François Bayrou n'y est pas parvenu.
00:50Les socialistes avaient monté des signes d'ouverture.
00:52Est-ce qu'il serait allé jusqu'au bout ?
00:53Franchement, la question reste entière.
00:55Mais François Bayrou ne leur a rien donné, ou presque, y compris sur les retraites qui étaient le point dur.
00:59Hier, il a répété qu'il ne voulait pas suspendre la réforme.
01:02Pire, les personnalités qu'il a fait venir, qui ont fait une partie de leur vie politique à gauche, sont aujourd'hui des épouvantailles pour les socialistes.
01:09Elisabeth Borne, surnommée Madame 49.3, Manuel Valls, considéré à tort ou à raison comme le traître pour les socialistes.
01:16J'ajoute qu'avec le maintien de l'ultra-droitier, on en parlait, Bruno Retailleau à l'intérieur, plus le retour de Gérald Darmanin, ce sont deux épouvantailles de plus.
01:22Bref, ça fait des provocations, comme le disait hier Olivier Faure.
01:25Et du côté du Rassemblement National ?
01:27Faute d'avoir su se mettre d'accord avec les socialistes, on en parlait avec Gilles Ballard,
01:30François Bayrou a tenté d'amadouer le Rassemblement National en offrant à Marine Le Pen, d'une certaine façon, la tête de Xavier Bertrand, son pire ennemi, sur un plateau.
01:38Je rappelle que Xavier Bertrand était pressenti pour devenir garde des Sceaux dimanche, Toléo et Rassemblement National, et puis Miracle de Noël.
01:45Le voilà finalement écarté du ministère de la Justice au profit de Gérald Darmanin.
01:49Je rappelle Gérald Darmanin qui jugeait que profondément choquant que Marine Le Pen puisse être jugée inéligible, ça c'était le mois dernier.
01:55Alors le Premier ministre a tenté de s'expliquer en disant qu'il avait découvert qu'il n'était pas d'accord avec Xavier Bertrand sur la façon dont l'État devait collecter l'argent des amendes.
02:03A elle seule, cette faribole mériterait un PV.
02:06Mais le sujet n'est pas là, car si les élus du RN se sont félicités d'avoir eu la peau de leur ennemi, on vient de l'entendre avec Philippe Ballard, rien n'est fait.
02:12Ils peuvent évidemment censurer.
02:14Mais alors justement, pourquoi dans ces conditions, François Bayrou continue avec moi ?
02:16Deux raisons. La première, c'est que maintenant que le gouvernement est composé, François Bayrou va rediscuter avec les socialistes,
02:22et notamment sur des mesures de justice fiscale à l'occasion des débats budgétaires qui seront menées, Nicolas Doze en parlait tout à l'heure,
02:27sous la houlette d'un ministre de l'économie qui a une sensibilité de gauche.
02:31Donc peut-être pense-t-il pouvoir les amadouer.
02:33Et puis la seconde, c'est que François Bayrou est persuadé que ni les socialistes, ni le RN n'auront la censure facile,
02:38c'est-à-dire qu'ils ne vont pas censurer tous les gouvernements, ça leur donnerait une mauvaise image.
02:42Franchement, c'est ce que croyait Michel Barnier, on a vu le résultat.

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