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00:00Heureux Pinsoir
00:0219h21, Pierre de Villeneuve
00:04Et alors que François Bayrou est interviewé par nos consoeurs de France 2, Nathalie Saint-Cricq et Caroline Roux
00:13et qu'ils justement parlent de ces chefs de parti qui étaient présents à Matignon aujourd'hui
00:20ces chefs de parti qui d'ailleurs sont sortis de Matignon, parfois un peu dépités, écoutez Olivier Faure
00:27qui, vous allez l'entendre dans son propos, est décidé à censurer le gouvernement Bayrou
00:32Nous avons dit que nous étions disponibles pour un accord de non-censure
00:36mais encore faudrait-il que nous ayons un interlocuteur qui soit prêt à nous donner les bonnes raisons de ne pas le censurer
00:43En l'état actuel des choses, je le dis avec en réalité une forme de désarroi, nous n'avons pas trouvé de raison de ne pas le censurer
00:54Oui, le parti socialiste est toujours sur la même ligne, il réclame des conditions, la réforme des retraites, pas de loi immigration
01:03Malheureusement, on voit bien que dans l'échec qui est politique actuelle et dans la configuration de l'Assemblée Nationale, ce n'est pas possible
01:09Je suis très inquiet pour la situation de François Bayrou, je n'ai pas l'impression qu'il puisse nommer un gouvernement
01:16Il nous dit avant Noël, pendant le week-end, mais je ne vois pas comment, alors qu'il a convié aujourd'hui les représentants de tous les partis
01:25et qu'il veut faire une alliance du parti communiste, tous les partis qui ont eu des responsabilités
01:30Il est plus malin que le Président de la République, il dit tous les partis qui ont exercé le pouvoir pendant la 5ème République
01:37Donc pas la France Insoumise, pas l'Assemblée Nationale
01:39Mais je ne vois pas comment on peut avoir aujourd'hui une alliance de gouvernement viable allant du parti communiste à la droite républicaine
01:47Il y a trop d'écarts entre ces partis-là
01:49Alors justement, je disais tous les partis qui ont exercé pendant la 5ème République, vous reprenez cette phrase de François Bayrou
01:56Quid de LFI et du RN, ils ne veulent pas les laisser sur le trottoir, voilà ce qu'il dit il y a quelques instants sur France 2
02:05Depuis le parti communiste jusqu'à la droite de gouvernement républicaine, je leur dis, nous ne pouvons pas nous en sortir si nous ne sommes pas ensemble
02:15On voit la situation, on voit les conséquences de la division, l'obstacle est immense, j'ai dit à un Himalaya, et c'est exactement ce que je pense
02:25Moi je dis, on doit essayer, et je crois qu'on peut y arriver, et je crois que le chemin existe
02:30Alors c'est peut-être un optimisme délirant, c'est peut-être quelqu'un qui ne voit pas la réalité
02:37Mais je vous dis avec certitude, si on ne réussit pas dans cet essai, alors c'est la dernière station avant la falaise
02:45C'est la dernière station avant la falaise, mais ça y ressemble Nathan Devers
02:49Je crois qu'il a raison sur le constat de la dernière station avant la falaise
02:53Quand on regarde l'histoire du front républicain, le front républicain n'a cessé de se rétrécir
02:59On est passé des 80%, 20% de 2002 à une situation où aux dernières élections législatives, Jordan Bardella était vraiment aux portes de Matignon
03:07Et on voit une classe politique qui n'est pas à la hauteur, c'est quand même extraordinaire ce qu'on a entendu tout à l'heure de la bouche d'Olivier Faure, de Marine Tondelier
03:15On leur propose de rentrer au gouvernement, ils n'ont pas gagné les élections, ils n'ont pas de majorité leur permettant de constituer un gouvernement avec leur programme
03:22On leur propose d'avoir, si vous voulez, un pas dans l'histoire de la gauche, de la gauche réformiste
03:27Mieux vaut faire des petits pas que des grandes révolutions quand on n'a pas la capacité de les faire
03:31Et ils refusent en donnant l'impression que quand on leur fait une offre politique, on ne leur fait pas
03:36Il y a un mélange ici de mauvaise foi, de mauvaise volonté, d'aveuglement face à l'intérêt général qui fatigue les Français
03:43Et ce que je dis, ce n'est pas ni sur les écolos, ni sur les socialistes, c'est sur véritablement l'ensemble de la classe politique
03:49Qui fait des barrages républicains, c'est-à-dire qui demande aux Français de participer à ce barrage
03:53Et qui ensuite, une fois que la chose est faite, n'est pas à la hauteur de cet engagement
03:58Et qui après s'étonne de voir le Rassemblement National monter, élection après élection, en disant
04:02Les Français nous envoient des messages, oui les Français vous envoient des messages et vous n'êtes pas à la hauteur
04:06Et donc c'est ça qui est malheureusement terrible, c'est que l'optimisme de M. Bayrou pour citer Gramsci
04:11C'est peut-être un optimisme de la volonté, mais qui se heurte de plus en plus, je pense même dans la tête de M. Bayrou
04:16Enfin je ne suis pas dans sa tête, mais une forme de pessimisme de l'intelligence, c'est-à-dire un pessimisme du constat froid
04:21Que la classe politique aujourd'hui n'a pas en tête de construire l'intérêt général et de respecter cet intérêt général
04:27Alors à l'instant 20h50, Dominique Seux demande à François Bayrou
04:33Est-ce qu'il y a une autre solution pour la réforme de l'Etat que les 64 ans ?
04:37Il dit oui, et là il est en train de développer
04:41Eh bien j'aimerais bien savoir laquelle
04:43On va s'y intéresser, les équipes d'Europe 1 Soir sont dessus
04:46En attendant, écoutons ce que disait Marine Tondelier tout à l'heure à la sortie de Matignon
04:49Sa méthode est à peu près aussi claire qu'une notice IKEA
04:52Et donc même la méthode, pour tout vous dire, on ne l'a pas bien compris
04:55Boris Vallaud est intervenu en fin de réunion pour dire qu'on ne va quand même pas se quitter comme ça
04:59Et nous on était un peu pareil en train d'allumer le micro en disant
05:01Attendez, on arrête maintenant, c'est qu'à part, qu'est-ce qu'on fait maintenant ?
05:04Et il a dit, maintenant j'attends vos réponses à la question de la participation gouvernementale pour demain midi
05:08Mais nous on avait déjà répondu pendant la réunion, et même avant, et même bien avant
05:12Et très sincèrement aujourd'hui, pour que les écologistes reviennent à une réunion de ce genre
05:16Recommencent à discuter, il va falloir des bougées symptomatiques
05:19Parce que quand ils seront enfermés dans un gouvernement avec les républicains, ça je vous confirme qu'on n'ira pas
05:24Et quand le gouvernement va sortir avec les mêmes cavans dans un ordre différent
05:28Pour mener la même politique, ils s'attendront à quelle autre conclusion ?
05:31Donc on lance un petit cri d'alerte en sortant parce que ça ne va pas bien se terminer
05:35Jules Torres, une notice IKEA incompréhensible
05:39Je ne comprends pas dans quel monde vit François Bayrou, honnêtement
05:43Il nous a dit en arrivant, après avoir tordu le bras d'Emmanuel Macron
05:46Qui connaissait par cœur la situation du pays, que c'était l'homme de la situation
05:50Qu'il était capable de réunir tout le monde, mais il vit dans l'ancien monde François Bayrou
05:55Comment aujourd'hui voulez-vous avoir une coalition des communistes aux républicains
06:01Alors même par exemple que Fabien Roussel conditionne la non-censure
06:05Je ne parle même pas d'une participation au gouvernement
06:08Il conditionne le fait de ne pas censurer le gouvernement de François Bayrou
06:12A la présence de Bruno Rotailleau dans le gouvernement
06:15Bruno Rotailleau qui est aujourd'hui indéboulonnable, indispensable pour François Bayrou
06:19Comment voulez-vous que ça fonctionne ?
06:21Comment voulez-vous aujourd'hui, alors que les républicains demandent la retraite à 64
06:25Voir même pour certains à 65 ans, aller changer la loi qu'eux-mêmes ont votée
06:31Et changer la réforme des retraites ?
06:34Comment voulez-vous, il nous dit ce soir également, qu'il n'utiliserait pas le 49-3 sauf catastrophe
06:40Sauf blocage absolu sur le budget, voilà ce qu'il dit
06:44Le budget, ça fait 3 ans qu'il est voté avec le 49-3
06:47Donc ça veut dire 49-3 ?
06:49Ça veut dire 49-3, parce qu'il faut arrêter de mentir
06:51Arrêtez de vous énerver, c'est pas que c'est agaçant
06:54Il faut juste lire entre les lignes
06:56Je n'utiliserai pas le 49-3 sauf s'il y a blocage absolu sur le budget
07:00Là je l'écoute, pour dire aux auditeurs, je vous écoute vous
07:04Mais j'ai aussi dans l'autre oreille ce que dit François Bayrou sur France 2
07:07Qu'est-ce qui est le plus agréable ?
07:09En attendant, on tourne en rond et on a bien compris qu'il y avait un blocage absolu
07:12Donc qu'est-ce que ça veut dire ?
07:14Ça veut dire, j'utiliserai le 49-3
07:16De la même façon qu'il espère nommer un gouvernement dans le week-end
07:19En tout cas avant Noël, qui intervient mardi soir
07:22Il espère
07:24Ce ne sera pas lundi, parce qu'il sera en journée nationale
07:28Donc c'est dimanche soir ou mardi
07:32Jules, ça fait une semaine que je vous dis que ce sera après Noël
07:36Pierre, je ne pense pas, il n'a pas la solution
07:39Il faut que ça soit validé par Emmanuel Macron et avec ses colères
07:43En plus de cela, il n'a pas aujourd'hui les conditions réunies
07:47Pour former un gouvernement, un gouvernement qui peut tenir
07:50Parce que rester là pour 60 jours, François Bayrou, ce n'est pas ce qu'il veut
07:54Malheureusement, la situation politique, et c'est sa responsabilité également
07:57Il a voulu prendre les rênes, il a tordu le bras à Emmanuel Macron, on l'a assez dit
08:01Il s'est beaucoup battu pour avoir Matignon
08:03Maintenant, c'est à lui de se battre pour réunir les oppositions
08:06Qu'elles se mettent autour de la table
08:08Mais malheureusement, je suis désolé, mais je pense que les auditeurs d'Europe 1
08:10Quand ils entendent une alliance du Parti Communiste au Républicain
08:13Ils ne comprennent rien, je sais, Nathan Devers
08:16Le problème, Jules, c'est que personne n'a la solution
08:19Dans l'équation dans laquelle on est, je suis parfaitement d'accord avec vous
08:22Que la solution de François Bayrou, en tout cas celle-ci, ne marcherait pas
08:26Mais aucune ne marcherait
08:28Et le problème, encore une fois, je pense que c'est moins d'accuser
08:31Quelqu'un comme François Bayrou, et je ne dis pas ça pour le défendre lui
08:34Ou pas plus que je ne voulais défendre Michel Barnier
08:36Mais là, vous avez quelqu'un qui essaye d'avoir de la bonne volonté
08:39Qui essaye l'intérêt général, la notion de volonté générale qui est dans la Constitution
08:43C'est précisément ça, c'est d'essayer de se dire que par-delà les partis
08:46Par-delà les petites conditions que chacun peut mettre pour les intérêts de sa boutique
08:50On pense à quelque chose qui va dans l'intérêt de tout
08:52Mais attends, ce n'est pas les intérêts de leur boutique, c'est des convictions, la politique également
08:54Marine Tondelier n'est pas d'accord avec Bruno Roteuilhou, elle a le droit, c'est son droit
08:58Elle ne défend pas les intérêts de son parti
09:00Quand on est de gauche, on préfère un petit pas à une grande réforme, à une grande révolution qu'on ne peut pas mener
09:04Les enfants, les enfants, les enfants, on va vous servir un jus d'orange
09:07Et puis vous allez discuter hors entête parce que le temps presse
09:10Donc dernière punchline de François Bayrou
09:13Il croit à une autre possibilité que le report de l'âge à 64 ans
09:17Le développement dans le journal de 21h
09:19Et puis une dernière information qu'il vient de donner
09:22Oui, je souhaite garder Bruno Roteuilhou dans le gouvernement