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Nathan Devers aborde les JO sous le prisme politique actuel : «Il y a une irresponsabilité de la classe politique qui n’est pas à la hauteur ni des angoisses des Français ni même de leurs joies».

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00:00C'est une stratégie très étrange, parce que le moins qu'on puisse dire, c'est qu'au moment des élections législatives,
00:06évidemment qu'il y a eu une surprise de l'élection, enfin en tout cas de ce score important du Nouveau Front Populaire
00:12qui est arrivé comme première force politique, et tout le monde se souvient qu'un peu avant 20h, on était tous surpris
00:16de voir les résultats, et les partisans du Nouveau Front Populaire le premier.
00:20Mais ce qui est étonnant, c'est de remarquer que précisément, ils n'ont tiré aucun profit de la situation.
00:25Il y a eu une enquête qui a été récemment faite, un sondage, qui a montré qu'à peu près tous les leaders du Nouveau Front Populaire
00:30avaient baissé en matière de bonnes opinions auprès des Français. Pourquoi ?
00:36Précisément parce que depuis le soir des élections, ils n'ont pas changé de logique.
00:42Ils n'ont pas été dans la capacité de s'adapter au contexte.
00:45À 20h05, le soir du deuxième tour, on se souvient tous que Jean-Luc Mélenchon a été la première personnalité politique à prendre la parole,
00:52qu'il a pris une position qui consistait à dire, nous avons gagné, nous appliquerons rien que le programme,
00:58tout le programme du Nouveau Front Populaire, et nous ne bougerons pas d'un iota.
01:02Force est de constater que depuis cette situation, ils n'ont pas changé de position.
01:07Alors il y a eu toutes les divisions dont on se souvient, autour de Huguette Bellot, autour de Laurence Toubiana,
01:12autour aujourd'hui, alors ce n'est pas encore des divisions, mais de Lucie Castet, c'est-à-dire de la désignation du candidat,
01:18ou de la candidate en l'occurrence, potentielle pour être Premier ministre de la part du Nouveau Front Populaire,
01:23mais ce qui est frappant de la part de la gauche, c'est deux choses.
01:26Premièrement, qu'ils sont dans une forme de déni absolu de la situation.
01:30En fait, ils font non seulement comme s'ils avaient une majorité, ça c'est une chose, ils ont une majorité relative,
01:35mais ils n'ont absolument pas de majorité absolue, mais ils font surtout comme si le Nouveau Front Populaire existait encore.
01:41Or, le Nouveau Front Populaire n'existe plus depuis le deuxième tour des élections législatives.
01:46La preuve en est, c'est que Mme Lucie Castet, elle a beau évidemment faire une tournée de la France,
01:51elle a beau être allée visiter l'usine Duralex et célébrer la victoire des salariés qui ont réussi à se maintenir,
01:57il n'en demeure pas moins que si demain matin, Emmanuel Macron l'a nommé à Matignon.
02:01Et pour ma part, je pense que ça ferait partie des usages de la Ve République que de nommer le ou la candidate
02:07issue de la force politique majoritaire à la suite des élections législatives.
02:11Il n'en demeure pas moins que si elle le faisait et si elle nommait, comme elle l'a promis,
02:15un ministre, deux ministres ou trois ministres issus de la France Insoumise,
02:18il y aurait immédiatement une motion de censure votée à la fois par le Rassemblement National
02:24et par un nombre conséquent de macronistes ou de centristes,
02:27faisant qu'immédiatement son gouvernement tomberait du jour au lendemain.
02:30De la même manière, la droite est dans une position où on sait qu'il y a en coulisses des négociations,
02:36d'abord il y a eu cette proposition de faire un programme en quelque sorte minimal
02:40où les républicains non siotistes ont proposé un certain nombre de mesures
02:44qui pourraient constituer un potentiel gouvernement si Emmanuel Macron le souhaitait.
02:48Mais de la même manière, Xavier Bertrand, s'il était nommé à Matignon demain comme certains le suggèrent,
02:54il y a fort à parier qu'il y aurait de la même manière une motion de censure
02:58et qu'elle serait votée tout à la fois par la gauche, ça c'est une évidence,
03:02mais aussi par les députés du Rassemblement National qui n'ont pas apprécié la campagne
03:06que Xavier Bertrand a fait dans les Hauts-de-France où il s'est positionné très clairement,
03:09très frontalement contre le Rassemblement National.
03:12Ce que je veux dire par là, c'est que nous sommes dans une situation
03:15où si on revient sur le panorama que j'ai un peu esquissé,
03:18les trois forces politiques en place, que ce soit le gouvernement qui profite de la réussite des Jeux Olympiques,
03:23que ce soit la gauche qui est dans un déni absolu,
03:25que ce soit la droite qui est dans une position je dirais stratégique
03:28mais qui à long terme, à la fin des fins, reviendra aussi à une forme de déni,
03:33nous mettent face à un mur, nous mettent dans une situation
03:36où quel que soit le gouvernement qui existera demain, je ne suis pas devin,
03:39je ne peux pas vous dire qui sera nommé à Matignon.
03:41Ce que je peux vous dire, c'est que si les choses n'évoluent pas,
03:43la personne qui sera nommée à Matignon, son gouvernement s'écroulera du jour au lendemain.
03:47Donc je pense qu'il y a une irresponsabilité de la classe politique
03:51qui n'est pas à la hauteur ni des angoisses exprimées par le peuple français
03:55au moment des élections européennes puis des élections législatives,
03:57ni même, et c'est beaucoup plus grave, de la joie exprimée par le peuple français
04:02depuis le début des Jeux Olympiques.
04:03Et je pense que la joie oblige tout autant que les angoisses.
04:07Merci beaucoup Charles.

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