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La cour criminelle du Vaucluse doit prononcer ce jeudi 19 décembre à partir de 9h30 son verdict concernant les 51 hommes, dont Dominique Pelicot, accusés d'avoir violé Gisèle Pelicot. Des peines allant de 4 à 20 ans de prison ont été requises.

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Transcription
00:00Avec nous, Pauline Revenat, chef du service police-justice de BFMTV et les envoyés spéciaux de BFMTV
00:08qui sont arrivés très tôt ce matin aux abords du Palais de Justice d'Avignon.
00:12En fait, depuis 2h du matin, il y a des personnes qui attendent l'ouverture des portes du Palais de Justice.
00:18Et justement, Marie-Jean Trick, ces portes viennent d'ouvrir dans une grande cohue.
00:22C'est ce qu'on voit sur vos images, parce que des centaines de personnes tentent d'avoir une place
00:27pour assister à cette audience historique, Marie.
00:31Exactement, je vous laisse voir sur les images de Nils Cambier les portes qui viennent d'ouvrir
00:35et vous voyez ces files de personnes qui tentent d'avoir une place à l'intérieur.
00:39Alors on sait que personne n'aura une place dans la salle du procès,
00:43mais les gens peuvent peut-être avoir une place dans ce qu'on appelle la salle de retransmission.
00:47Donc c'est la salle où sera retransmis le procès.
00:50Des gens qui viennent vraiment d'un peu partout, c'est impressionnant.
00:53Des gens qui parlent toutes les langues. J'ai entendu parler japonais, j'ai entendu parler suédois,
00:58j'ai entendu parler autrichien et puis j'ai entendu parler portugais aussi,
01:01parce qu'il y avait une dame, Stéphanie, qu'on avait à l'instant sur notre antenne,
01:04qui est venue de Porto, qui a fait un véritable périple pour pouvoir assister à ce procès.
01:07Elle nous disait que pour elle c'était une guérison publique.
01:10Vous voyez ces affiches également un petit peu partout.
01:13Merci pour votre courage Gisèle Pellicot. Là c'est une affiche en français,
01:16mais il y a également des affiches en portugais, comme je vous le disais, des affiches en allemand.
01:20C'est un monde extrêmement impressionnant, des gens qui sont là depuis le milieu de la nuit parfois,
01:24qui ont fait le pied de grue devant le palais de justice pour essayer d'avoir une place,
01:28tant bien que mal, dans cette salle de retransmission.
01:31Je voudrais qu'on dise un mot de ces images, parce qu'elles traduisent bien la dimension de ce procès,
01:38un procès qui a duré plus de trois mois, emblématique du fléau des violences sexuelles,
01:44de la soumission chimique et de la question du consentement.
01:47Oui, c'est des images qui sont uniques.
01:50Il y a cette espèce de tension et de fébrilité que doivent ressentir nos envoyés spéciaux là-bas.
01:55C'est des moments très particuliers, parce qu'avant l'énoncé de ce verdict,
01:58il y a une espèce de temps suspendu.
02:00Il y a beaucoup de journalistes, mais il y a également beaucoup de public qui va venir.
02:03La ville a fleuri de ces inscriptions tout au long du procès, et elles refleurissent ce matin.
02:10Je trouve que tout ça est très symbolique.
02:13J'imagine, pour avoir vécu des pré-verdicts, cette espèce de tension, d'excitation, de fébrilité,
02:20avant qu'on ne puisse pénétrer dans la salle d'audience et qu'on ne puisse aller à l'énoncé des peines.
02:24Sauf que là, c'est un procès exceptionnel, puisqu'il y a 51 accusés.
02:28Ça, c'est assez unique, effectivement.
02:3051 accusés, 51 verdicts, et donc 51 peines et 51 motivations.
02:35C'est-à-dire que le droit français demande qu'on motive la décision de justice.
02:39On va prendre du temps.
02:40Concrètement, comment ça va se passer ?
02:42Le président va appeler un à un les personnes.
02:44Il va probablement commencer par Dominique Pellicot, qui vont soit se lever dans le box,
02:48soit s'avancer vers la barre, puisqu'il y en a qui comparaissent libre.
02:51« Monsieur X, monsieur machin, vous êtes là, vous avez été condamné à tant de prison,
02:57au motif que… »
02:59Et là, ils vont leur expliquer pourquoi.
03:01En fait, il y a toute une pédagogie de la peine.
03:03Il faut comprendre pourquoi ils vont être condamnés ou acquittés.
03:06Et ça va prendre un petit peu de temps, voire la matinée.
03:08Alors, pour des réquisitions, de quelle ampleur, d'ailleurs ?
03:10Entre 4 et 20 ans.
03:124 et 20 ans. La plupart, d'ailleurs, c'est plutôt 10, 12, 15.
03:16Voilà, puisque 4, c'est pour celui…
03:18Qui est poursuivi pour attouchement seulement.
03:21Et après, pour les viols aggravés, on est plutôt entre 10 et 20.
03:24Il faut toujours rappeler qu'il y en a 18 qui comparaissent incarcérés.
03:29En détention provisoire.
03:31En détention provisoire, et 32 qui sont libres.
03:33Autrement dit, ces 32, ils sont arrivés ce matin au tribunal.
03:36Certains accompagnés de leurs épouses, de leurs familles.
03:39Et on leur a demandé de prendre un petit sac.
03:43Oui, un sac pour partir éventuellement en détention.
03:45Parce que comment ça va se passer ?
03:47À l'énoncé du verdict, quand on va vous expliquer que vous êtes condamné,
03:50vous ne repassez pas par la maison.
03:52Il y aura un mandat de dépôt à l'audience.
03:54C'est-à-dire ?
03:55C'est-à-dire ?
03:56Les menottes.
03:57Une fois que la peine est prononcée, menottes.
03:59Menottes.
04:00Dans la salle d'audience.
04:01Dans la salle d'audience.
04:02Vous quittez la salle d'audience.
04:03Vous allez ensuite au dépôt, sous le palais de justice.
04:06Et vous êtes ensuite transféré vers la maison d'arrêt de la région.
04:10Il va y avoir un gros flux, si je puis dire, peut-être ce soir.
04:13Il va falloir dispatcher toutes ces personnes qui seront peut-être condamnées.
04:17Et il va falloir les mettre en maison d'arrêt.
04:18Mais ça veut dire qu'il y a un moment, ce matin, il va y avoir ce mouvement d'accusés
04:24qui vont peut-être partir menottes aux poignets.
04:26Ils se sont préparés.
04:27C'est ce qui explique le dispositif policier ?
04:29Il y a des craintes de tensions particulières ?
04:31Il y a des craintes parce que d'un côté, il y a des associations féministes
04:33qui sont là aussi pour accompagner Gisèle Pellicot.
04:35Et puis il y a toutes ces familles qui vont voir peut-être les leurs partir en détention.
04:39Et probablement pas pour 15 jours puisque les peines prononcées peuvent être très lourdes.
04:43Alors ensuite, une fois que les peines seront prononcées,
04:45vous savez, la justice française fait qu'ils ont 10 jours pour faire appel.
04:48Et une fois qu'ils auront fait appel, s'ils sont condamnés,
04:50alors ils pourront faire des demandes de mise en liberté.
04:52Mais concrètement, ce soir, il y a plusieurs personnes
04:55qui dormiront probablement en détention et qui auront dit donc au revoir à leur famille.
04:59Est-ce qu'il y a une vraie crainte, Pauline, du côté des avocats de la Défense ?
05:04Est-ce qu'il y a une vraie crainte que les incarcérations soient nombreuses ?
05:08Alors, il y a une trentaine d'avocats de la Défense qui ont plaidé l'acquittement
05:12en expliquant que le discernement de certains accusés avait été altéré
05:17et qu'ils avaient été manipulés par Dominique Pellicot.
05:20Alors moi, je me suis renseignée, en fait, l'altération du comportement,
05:23il faut que ce soit assis par des expertises psychiatriques.
05:27On ne peut pas décréter comme ça que le discernement est altéré ou aboli.
05:31Comme disait une source judiciaire au placé, c'est techniquement possible
05:35mais hautement improbable qu'on dise que le discernement a été altéré.
05:39Donc vraisemblablement, ils peuvent plaider l'acquittement,
05:42mais vraisemblablement, il y aura peut-être, regardez ces associations,
05:45et regardez exactement ces inscriptions qui ont fleuri sur les murs
05:48et qui aujourd'hui se retrouvent comme une haie d'honneur.
05:51On l'a vu en Allemagne, d'ailleurs.
05:53La honte doit changer de camp, c'était écrit en allemand, c'est presque le slogan.
05:56Devant le palais de justice pour accompagner, j'imagine, Gisèle Pellicot
06:00et sa famille qui vont se diriger vers cette cour criminelle dans quelques instants.
06:04La honte doit changer de camp.
06:06C'est vrai que c'est un slogan qu'on a vu, qu'on a répété
06:08et qu'on voit de nouveau fleurir ce matin.
06:11Est-ce que la honte a vraiment changé de camp ?
06:13C'est toujours une formule un peu de journaliste de dire
06:15il y aura un avant et un après.
06:17Mais est-ce qu'il y aura vraiment un avant et un après, Pauline ?
06:19En tout cas, il y a des grosses questions juridiques sur la notion de consentement.
06:23Est-ce qu'on va l'inscrire dans le code de procédure pénale ?
06:26Le ministre de la Justice démissionnaire Didier Migaud
06:28disait qu'il réfléchissait à l'idée.
06:30Donc on va voir ce que ça va donner, si c'est lui ou son successeur.
06:33Mais en tout cas, oui, les lignes bougent.
06:35Et j'ose espérer et je suis persuadée que ce verdict
06:38va marquer les esprits et sera dans les annales judiciaires.
06:41Le président de la République s'y était déclaré favorable.
06:43Exactement.
06:44On va retrouver à nouveau Marie Gentric aux abords de ce palais de justice d'Avignon.
06:47C'est vrai, Marie, tout à l'heure que vous étiez avec une femme portugaise
06:51qui avait fait le chemin depuis le Portugal pour assister au verdict
06:54et qui disait, elle-même avait été victime de violences sexistes.
06:57Elle disait, pour moi, c'est une guérison publique, le verdict pour Gisèle Pellicot.
07:02Que vont faire ceux qui ne sont pas rentrés dans le tribunal, Marie,
07:06et qui sont là avec leurs pancartes ?
07:10Écoutez, on va leur poser directement la question.
07:12Vous vous souvenez, tout à l'heure, j'étais avec Stéphanie,
07:14venue spécialement du Portugal.
07:15Désormais, je suis avec quelqu'un qui est venu directement d'Allemagne.
07:17La honte doit changer de camp, c'est ce qui est écrit en allemand sur cette pancarte.
07:21Qu'est-ce que vous allez faire toute la journée ?
07:27Je veux juste dire merci à Gisèle Pellicot pour ce qu'elle fait.
07:46Merci à Gisèle pour tout ce qu'elle fait, en espérant que personne d'autre ne soit violée.
07:52On entend les féministes.
07:54Si Nils Cambier peut vous montrer les féministes qui sont juste à côté,
07:58qui sont en train de crier justice pour Gisèle.
08:02J'étais en train d'écouter ce qu'elles étaient en train de dire.
08:04Merci beaucoup.
08:05Et donc, vous voyez les féministes qui sont déjà arrivées.
08:08D'ailleurs, il y a un dispositif de sécurité important qui va être mis en place
08:11pour éviter tout débordement.
08:12150 policiers et gendarmes qui vont être mobilisés devant le tribunal,
08:16mais également à l'intérieur, pour éviter les débordements entre les féministes
08:20et les familles des accusés qui viennent assister au procès.

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