Le live a débuté avec la situation à Mayotte, comment faire pour reconstruire l'île ? Puis sur le nouveau Premier ministre : François Bayrou un vrai bon choix ? Va-t-il durer ? Et enfin la nouvelle judiciaire du jour : Nicolas Sarkozy avec un bracelet électronique, peut-il échapper à une condamnation ?
Les députés Benjamin Lucas, député Ecologiste et social des Yvelines Louise Morel, députée Démocrate du Bas-Rhin ont répondu aux questions de Valérie Brochard, Hugo Couturier (Hugo au perchoir), de Sasha Berckermann et du chat.
Légi'Stream présenté par Valérie Brochard c'est tous les mercredis à 16h30 en live sur la chaîne Twitch de LCP-Assemblée nationale.
#Mayotte #Gouvernement #Bayrou #PremierMinistre #censure #AssembléeNationale #DirectAN #Sarkozy #Justice
Les députés Benjamin Lucas, député Ecologiste et social des Yvelines Louise Morel, députée Démocrate du Bas-Rhin ont répondu aux questions de Valérie Brochard, Hugo Couturier (Hugo au perchoir), de Sasha Berckermann et du chat.
Légi'Stream présenté par Valérie Brochard c'est tous les mercredis à 16h30 en live sur la chaîne Twitch de LCP-Assemblée nationale.
#Mayotte #Gouvernement #Bayrou #PremierMinistre #censure #AssembléeNationale #DirectAN #Sarkozy #Justice
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00:00:00et bienvenue dans l'Egistrim,
00:00:03la chaîne Twitch de la chaîne parlementaire.
00:00:06Suivez-nous, abonnez-vous, tout ça, tout ça.
00:00:09En présence de mes collègues et néanmoins amis,
00:00:12Sacha. Bonjour, Sacha.
00:00:13Salut, Valérie. Et toi ?
00:00:15Et Hugo. Il se cache derrière un magnifique ouvrage.
00:00:18Bonjour. Bonsoir.
00:00:19Un ouvrage écrit par notre invité du jour.
00:00:22Bonjour, Louise Morel.
00:00:23Bonjour.
00:00:24Vous avez publié ce livre,
00:00:26devenir députée à 26 ans,
00:00:27parce que c'est ce qui vous est arrivé.
00:00:29Oui, quand même.
00:00:31J'ai déjà 29 ans.
00:00:32Je sais bien. Je sais bien.
00:00:33Parlez pas de ça.
00:00:35Moi, j'ai 26 ans. Ne parlons pas des 30 ans, s'il vous plaît.
00:00:38Pas encore. Ça va très bien se passer, Hugo.
00:00:40Tu verras. Ça va très bien se passer.
00:00:43Je vous présente quand même.
00:00:44Vous êtes députée Lédémocrate,
00:00:47ici, dans cet hémicycle,
00:00:49élue en 2022, réélue cet été, en 2024.
00:00:52Peut-être, on reviendra sur votre livre,
00:00:55sur votre expérience ici, à l'Assemblée,
00:00:57mais, pour nous, il nous semblait, peut-être,
00:01:00primordial, vraiment, avant toute chose,
00:01:03de parler de ce qui se passe et du cataclysme à Mayotte.
00:01:06Voilà.
00:01:08Comment vous regardez cette crise maoraise ?
00:01:11Comment vous regardez les choses ?
00:01:13Qu'est-ce qu'on peut faire ?
00:01:15Qu'est-ce que l'Etat, l'Assemblée,
00:01:17peuvent faire pour aider ?
00:01:19Déjà, merci pour votre invitation
00:01:21et merci pour cette question.
00:01:22En ce qui concerne Mayotte,
00:01:24je crois que l'on soit élus ou citoyens.
00:01:26On est tous choqués en voyant les images.
00:01:29Un deuil national a été déclaré, ce n'est pas pour rien.
00:01:32On n'a pas le décompte exact des victimes.
00:01:34On n'aura probablement jamais ?
00:01:36Peut-être pas, mais, en tout cas,
00:01:38on sait que les dégâts, à la fois sur le plan humain,
00:01:41aussi sur le plan matériel,
00:01:43c'est les images qui circulent beaucoup,
00:01:45sont énormes.
00:01:47Au niveau de l'Assemblée nationale,
00:01:49pour l'instant, on a soutenu toutes les annonces
00:01:51qui ont été faites en disant, d'abord,
00:01:53priorité au secours, priorité au fait de calmer la situation,
00:01:57d'apporter de l'aide, de l'eau, des vivres,
00:02:00de rétablir l'électricité.
00:02:01Après, viendra le temps des textes,
00:02:03des examens parlementaires, plutôt à la rentrée,
00:02:06où on devra accompagner, notamment la reconstruction,
00:02:09apporter les moyens financiers.
00:02:11Les dons défiscalisés, on peut en parler,
00:02:14peut-être aussi à tous ceux qui nous regardent
00:02:17et qui nous regarderont.
00:02:18Les dons défiscalisés à 75 %, c'est une bonne chose ?
00:02:21Je pense qu'il faudra avoir un débat autour de cela.
00:02:24Ca existe déjà dans un certain nombre de procédures.
00:02:27Ca a été fait pour Notre-Dame.
00:02:29Dans ce type de moment, toutes les initiatives sont bonnes à prendre,
00:02:33mais avant d'attendre cette décision de don défiscalisé ou pas,
00:02:36aujourd'hui, l'urgence, c'est au soutien,
00:02:38d'utiliser tous les moyens disponibles.
00:02:41Je salue l'action de beaucoup d'associations
00:02:43qui nous appellent, qui demandent que les citoyens s'engagent,
00:02:47mobilisent, on relève ces messages-là.
00:02:49C'est la première des priorités.
00:02:51Après, il viendra le temps de la reconstruction,
00:02:53des dons de manière plus importante, défiscalisés.
00:02:56Tout ça, c'est des bonnes initiatives.
00:02:58Vous avez déjà commencé à parler, entre vous,
00:03:01au sein du MoDem ou de la majorité présidentielle,
00:03:04de ce que vous allez proposer l'année prochaine,
00:03:07peut-être au moment du budget, pour Mayotte,
00:03:09ou c'est encore trop tôt, il n'y a pas de vision ?
00:03:12Je pense que c'est un peu trop tôt pour dresser la feuille de route exacte.
00:03:16Aujourd'hui, on est encore dans l'urgence.
00:03:19De nombreuses questions se sont écoulées.
00:03:21Le Premier ministre a répondu de manière très claire.
00:03:24On est à l'état de voir la situation exacte sur place.
00:03:27On part au premier secours, on est dans ce cas de figure-là.
00:03:30Il y en a le discours de politique générale,
00:03:33le temps de la reconstruction, de savoir quels sont les bons moyens
00:03:36sur lesquels on doit s'appuyer, mais il n'y a pas de polémique là-dessus.
00:03:40Tous les bords politiques sont mobilisés
00:03:42et feront tout ce qu'ils peuvent pour accompagner nos concitoyens.
00:03:46On l'a dit, on ne saura peut-être jamais, probablement,
00:03:49le nombre de morts qu'il y a eues à la suite de cette catastrophe.
00:03:54Comment on peut se dire qu'en France,
00:03:56aujourd'hui, parce que Mayotte, c'est la France,
00:03:58comment on peut se dire qu'en France,
00:04:00il y a des bidons-villes entiers qui sont détruits
00:04:03à cause d'un cyclone et qu'on est incapable, finalement,
00:04:06d'avoir un répertoire assez précis des gens qui sont présents
00:04:10et des gens qui sont morts ?
00:04:11Il n'y a pas une question tout autour de l'inclusion
00:04:15de nos drum-toms dans la République, autour de ça.
00:04:18Est-ce que ce n'est pas une réflexion qu'il va falloir engager ?
00:04:21Absolument. Moi, je regrette beaucoup.
00:04:23Aujourd'hui, on voit bien les dégâts
00:04:25de ne pas avoir pris des décisions politiques plus tôt.
00:04:28Il faut rappeler un certain nombre d'éléments.
00:04:31Mayotte, c'est le dernier département français.
00:04:33On n'a pas le même contexte social, économique sur place.
00:04:36On est ailleurs dans le monde, on est dans l'archipel des Comores.
00:04:40Ce n'est pas tout à fait la même manière de fonctionner.
00:04:43Bien sûr, aujourd'hui, que ce soit par exemple
00:04:45au niveau de la construction,
00:04:47il faut faire confiance aux personnes sur place.
00:04:50On ne construit pas de la même manière et pas avec les mêmes normes
00:04:53qu'à Mayotte ou dans la région parisienne.
00:04:56Tout ça, il faudra le lire.
00:04:58On sait que Mayotte est sujet aussi à d'autres...
00:05:00Quand je dis difficulté, ce n'est pas un terme polémique,
00:05:03mais on sait qu'il y a beaucoup d'enfants
00:05:06qui ne sont pas scolarisés,
00:05:07qu'il y a une pression migratoire forte à Mayotte.
00:05:10Il faudra pouvoir les aborder avec les faits,
00:05:12avec ce qui existe de la situation de l'île.
00:05:15On a un certain nombre d'élus qui sont engagés à Mayotte.
00:05:18Il faudra les écouter et savoir quelle est la direction engagée.
00:05:22Hier, juste pour dire aussi, le Premier ministre a aussi indiqué
00:05:25qu'il y aurait une personne qui serait déléguée
00:05:27à la reconstruction et au suivi.
00:05:29C'est de ça dont on a besoin, avoir une personne à 100 % dédiée
00:05:33pour dire quels doivent être les projets,
00:05:35comment on va remettre les personnes à l'école,
00:05:38et reconstruire rapidement, en lien avec nos entreprises.
00:05:41Il y a Mayotte, mais quelques mois auparavant,
00:05:43pour des raisons totalement différentes,
00:05:46il y a eu la Nouvelle-Calédonie,
00:05:47la Nouvelle-Calédonie qui attend encore de l'argent.
00:05:50Donc, en fait, ce n'est pas qu'une question de Mayotte,
00:05:53c'est vraiment une question des dromptoms dans leur ensemble.
00:05:57Je regarde la métropole sur ces territoires.
00:05:59Avec des milliards d'euros, on se souvient que l'ouragan Irma,
00:06:03qui avait dévasté Saint-Barthélemy et Saint-Martin,
00:06:05des territoires qui ne sont pas français,
00:06:08c'était, je crois, 4 milliards d'euros de reconstruction.
00:06:11Là, il n'y a pas d'estimation,
00:06:13mais vu les précédents,
00:06:16on sera plus autour des 10 milliards.
00:06:18Dans une période, on doit faire 60 milliards d'économies.
00:06:21Ca semble quand même compliqué.
00:06:23Après, je crois qu'il y a deux sujets.
00:06:25Il y a un sujet qui est structurel,
00:06:27qui est de dire, à présent, à la fois comment on reconstruit
00:06:31et qu'est-ce qu'on veut faire, en lien avec les populations locales,
00:06:34les habitants sur place de ces territoires,
00:06:37qui sont des richesses et des points de France.
00:06:39Le tout, c'est pas simplement de dire
00:06:41est-ce que l'Hexagone fait un chèque
00:06:43à telle ou telle partie du territoire ?
00:06:45C'est pour faire quoi demain ? Pour créer quelle filière d'avenir ?
00:06:49Le sujet qui est souvent lié, c'est le sujet environnemental.
00:06:52On sait bien que ces dégâts sont liés à des cyclones,
00:06:55au réchauffement climatique, à la montée des eaux.
00:06:58Demain, une opportunité pour ces territoires,
00:07:01c'est d'en faire, et c'est proposé par certains collègues
00:07:04de dire que c'est aussi les endroits
00:07:06où on a les plus beaux laboratoires de biologie marine.
00:07:08Demain, ça nous inspire pour des recherches.
00:07:11C'est là où on doit aller vers des partenariats,
00:07:14en disant, sur ces petits bouts de France,
00:07:16on a aussi une richesse folle qui nous permettra
00:07:18de pallier aux plus grands problèmes que l'on a,
00:07:21type le réchauffement climatique.
00:07:23Il faut plutôt le voir comme une opportunité,
00:07:25il faut plutôt aller de l'avant et construire tout ça.
00:07:28C'est ce qui va nous attendre au cours des prochains mois.
00:07:31Dans le tchat, vous connaissez le principe de Twitch,
00:07:34je ne vous apprends rien,
00:07:36on a pas mal de personnes qui nous suivent
00:07:38et qui nous posent des questions, qui nous écrivent,
00:07:41qui suivent en direct notre discussion.
00:07:43On revient sur celui que vous avez cité,
00:07:45c'est-à-dire le Premier ministre.
00:07:47Ils sont le premier ministre.
00:07:49Ah bon ? Un nouveau Premier ministre ?
00:07:51Pas suivi.
00:07:52François Bayrou, Modem, il est de chez vous.
00:07:55Vous avez suivi ces premières questions
00:07:57au Premier ministre ?
00:07:59Ce n'est pas des questions gouvernantes.
00:08:01Certains disent qu'ils ont plutôt subi la séance d'hier.
00:08:04Parce que bon...
00:08:05C'était... C'était...
00:08:08Vous étiez dans l'hémicycle, Mme Morel ?
00:08:10Oui.
00:08:11Vous l'avez vécu comment ?
00:08:13Je pense que c'est une bonne chose qu'on ait eu ce moment.
00:08:16Suite à la censure et au renversement
00:08:18du gouvernement Barnier,
00:08:19le temps aurait été très long,
00:08:21pendant plusieurs semaines, jusqu'à janvier.
00:08:24C'est surtout constitutionnel.
00:08:26Et sur proposition de la présidente de l'Assemblée nationale.
00:08:29Pour rappeler juste,
00:08:30il y a eu l'adoption de la loi spéciale lundi.
00:08:33Pour éviter une annulation potentiellement constitutionnelle,
00:08:36il faut qu'il se soit pendant une semaine
00:08:39où l'Assemblée siège normalement et il faut une séance de QAG.
00:08:42Malgré le fait qu'on n'a pas de gouve,
00:08:44on a eu une question au Premier ministre.
00:08:47QAPM.
00:08:48Absolument.
00:08:49Et pas les questions au maire de Pau.
00:08:51Pas mal.
00:08:52On vous redirigera sur une vidéo de Stéphane Rejetta.
00:08:55Dites-nous, vous, l'exercice...
00:08:57L'exercice, vous avez raison, c'était prévu,
00:08:59c'était une réponse à la demande de la présidente de l'Assemblée.
00:09:03Ce que je voulais dire, au-delà de ce cadre constitutionnel,
00:09:06c'est que c'était une bonne chose.
00:09:08Chaque groupe politique a posé une question.
00:09:10Ensuite, sur l'avenir, on aura une déclaration de politique générale.
00:09:14C'est là où seront dressées, véritablement,
00:09:17la méthode, les projets avec qui on avance.
00:09:20On aura un gouvernement, a priori, d'ici là.
00:09:22J'ai trouvé que l'exercice était plutôt bien.
00:09:25Je crois que François Bayrou, il l'a aussi dit très clairement,
00:09:29était ému de revenir dans notre Assemblée.
00:09:31C'était pas un peu... Vous l'avez pas...
00:09:34Vous avez pas trouvé que c'était un peu en décalage,
00:09:36justement, ça, le fait d'avoir cette émotion-là sur le fait...
00:09:40Je vous demande vraiment ça, sans...
00:09:43Enfin, pour finir, non, mais dans le sens où...
00:09:45Moi, j'ai trouvé que c'était un beau moment de la vie politique.
00:09:49Il a pris ses fonctions quelques jours auparavant,
00:09:51on est quelques temps avant la suspension,
00:09:54mais on sait bien que c'était un format
00:09:56qui était tout à fait particulier, tout à fait inédit.
00:09:59Après, il viendra le temps de la rentrer.
00:10:01J'ai trouvé que c'était bien de pouvoir se réunir,
00:10:04de pouvoir échanger une première fois,
00:10:06que les Français ne partent pas,
00:10:08parce qu'au-delà des parlementaires,
00:10:10c'est aussi les Français qui regardent ces questions.
00:10:13C'est le plus important.
00:10:14Il m'a accueillue.
00:10:15Les Français, dans le barin chez vous,
00:10:18ils vous ont dit qu'on a regardé les questions au Premier ministre ?
00:10:21C'est un super message. Je ne suis pas encore rentrée.
00:10:24Je rentre ce soir, donc on me le dira.
00:10:26Mais ils ont dit, pour ceux qui ont regardé,
00:10:28que c'était bien de l'entendre, on attend de savoir la suite.
00:10:32On a plutôt hâte de se projeter dans le discours de politique générale.
00:10:36C'est surtout ça qui est attendu, mais ça a été plutôt bien accueilli.
00:10:39L'exercice a été bien accueilli.
00:10:41C'est difficile de commenter plus, ça a duré une petite heure.
00:10:45J'ai une petite question annexe.
00:10:47Ce livre-là, vous l'avez écrit, publié en tout cas en avril 2024,
00:10:50entre-temps, il y a eu des élections européennes
00:10:53et une dissolution.
00:10:54Qu'est-ce que vous rajouteriez dans votre livre
00:10:57que vous avez écrit avec l'expérience de la dissolution
00:11:00et votre réélection ?
00:11:01Je dirais que t'es à la fin, toi.
00:11:03Il a pété le conducteur.
00:11:04Je n'ai pas eu le temps.
00:11:06Pour répondre, déjà, c'est un peu particulier, en fait,
00:11:10pour raconter quand même juste l'origine du livre,
00:11:13parce que ça peut sembler... Pourquoi écrire un livre ?
00:11:16C'est un débat public qui m'a proposé lorsque j'ai été élue,
00:11:19je me souviens que j'étais une nouvelle parlementaire
00:11:22qui n'avait pas eu d'autre fonction auparavant dans la vie publique.
00:11:26On m'a demandé si j'acceptais de porter un regard
00:11:29sur comment fonctionne l'Assemblée nationale
00:11:31et, au bout de quelques mois,
00:11:33par rapport au fonctionnement de notre vie interne,
00:11:36est-ce que ça semble assez moderne, pas moderne ou quoi ?
00:11:39J'ai accepté de faire cet exercice.
00:11:41Le hasard du calendrier a fait que, comme vous l'avez rappelé,
00:11:44ça a été publié en avril et en juin, il y a eu la dissolution.
00:11:47La durée de vie de ce témoignage est relativement courte.
00:11:50Pour autant, ça me fait sourire.
00:11:52Mais à l'inverse, avant de dire ce qu'on rajouterait,
00:11:55le soutit de cette voyage, c'est un message d'optimisme
00:11:58et d'espoir sur le fonctionnement de nos institutions.
00:12:01Beaucoup de personnes hurlent à la dissolution
00:12:04en disant que c'est une grave erreur politique.
00:12:07Moi, ce que je dis dans cet ouvrage et ce que j'écrivais,
00:12:10c'est que l'Assemblée fonctionnait sous la législature précédente,
00:12:13pas toujours avec des majorités absolues,
00:12:16et aujourd'hui, avec le recul, je me dis que c'est dingue
00:12:19parce que pendant deux ans, ce que j'ai entendu,
00:12:21de 2022 à 2024, c'est cette Assemblée illégitime,
00:12:24on n'arrive pas à s'entendre, il faudrait dissoudre,
00:12:27on est prêts à des nouvelles élections, etc.
00:12:29Je prenais le contrepied en disant...
00:12:32Je prenais le contrepied en disant que tout n'est pas si mal,
00:12:35c'est un message d'optimisme.
00:12:37Vous entendez ça de la gauche ?
00:12:39On entendait ça chaque semaine aux questions au gouvernement.
00:12:42Non, non, t'es à ma gauche.
00:12:44J'entendais ça de la gauche, de la droite,
00:12:46mais j'entendais ça aussi sur le terrain, en circonscription.
00:12:49Tout le monde ne voyait pas l'Assemblée nationale
00:12:52avec des yeux admiratifs à ce moment-là.
00:12:54Ce que je veux dire aussi, et c'est le message du livre,
00:12:57c'est qu'il faut prendre soin de notre démocratie.
00:13:00On l'a fait pendant deux ans,
00:13:02de dire que rien ne va, que l'Assemblée ne fonctionne pas,
00:13:05que les textes ne marchent pas, etc.
00:13:07On est arrivé dans le contexte politique que l'on connaît,
00:13:10c'est son choix, mais aujourd'hui, bien sûr...
00:13:13C'est peut-être une erreur.
00:13:14Je ne dis pas que c'est un choix qui lui appartient.
00:13:17Aujourd'hui, ce que je constate,
00:13:19c'est qu'au mouvement démocrate,
00:13:21on a perdu quelques parlementaires.
00:13:23Je préférais la configuration d'avant,
00:13:25en termes d'équilibre politique, mais c'est évident que je le dis.
00:13:28Ce que je veux dire par là,
00:13:30et vous me demandez ce que je rajouterais par rapport à ça,
00:13:33c'est que finalement, tout n'est pas toujours aussi pire
00:13:36que ce que l'on peut penser.
00:13:38Aujourd'hui, ce qui est assez particulier,
00:13:40c'est qu'il faut qu'on compose dans un nouveau système
00:13:43où on n'a pas forcément les grilles de lecture
00:13:46et pas le recul nécessaire.
00:13:48Ca ne s'est jamais passé dans l'avis politique français.
00:13:51Il ne va pas devoir parlementer.
00:13:52Dans les situations de crise, c'est aussi des moments de crise,
00:13:56des opportunités de repenser le fonctionnement
00:13:58de nos institutions.
00:14:00On revient sur le Premier ministre.
00:14:02Il y avait une question, justement, là-dessus.
00:14:04Pensez-vous que François Bayrou,
00:14:06sous le soutien d'Emmanuel Macron, dès février 2017,
00:14:09soit un bon choix vis-à-vis de la méfiance des électeurs
00:14:12envers Macron, qui s'est manifesté dans les urnes
00:14:15aux dernières élections ?
00:14:16Je pense que François Bayrou est un bon choix
00:14:19pour beaucoup de raisons.
00:14:20Déjà parce que vous êtes dans son parti.
00:14:23Déjà, bien sûr, parce que je le connais.
00:14:25Sinon, je ne dirais pas ça.
00:14:27Ca, c'est la première chose.
00:14:28Je pense qu'il a une longue expérience de la vie politique
00:14:32qui est plutôt utile dans le contexte
00:14:34que l'on connaît aujourd'hui.
00:14:35Je pense qu'il a le respect dans un certain nombre
00:14:38de familles politiques pour travailler.
00:14:40On a toujours travaillé de manière assez respectueuse
00:14:43avec tous les groupes politiques.
00:14:45C'est ce dont on a le plus besoin aujourd'hui.
00:14:48On est favorables à la proportionnelle.
00:14:50La proportionnelle, par définition,
00:14:52c'est le fait de reconnaître qu'on peut avoir de la richesse
00:14:55dans les autres mouvements.
00:14:57Aujourd'hui, je pense que, sur le plan des valeurs,
00:15:00du parcours politique, c'est un bon candidat.
00:15:02Après, vous dites, par rapport aux mouvements
00:15:06ou par rapport aux liens avec le président.
00:15:08Deux choses. Le mouvement démocrate
00:15:10existait avant l'élection d'Emmanuel Macron.
00:15:13Et le courant du centre, tel qu'on le représente...
00:15:16On a fêté, cette année,
00:15:18les 100 ans du courant du centre en France.
00:15:21On est une longue tradition de pensée.
00:15:23On a toujours été partie prenante
00:15:25aux décisions de la vie politique.
00:15:27Dans la situation particulière que l'on vit,
00:15:30c'est plutôt une richesse que l'opposé.
00:15:32Et ensuite, par rapport au fait de qui doit gouverner,
00:15:35moi, ce que je regrette aujourd'hui,
00:15:38quand on fait un peu le décompte,
00:15:40au Rassemblement national,
00:15:41quand on regarde, c'était le résultat après les législatives,
00:15:44ils n'assument pas les responsabilités.
00:15:47Ils ne veulent pas être Premier ministre,
00:15:49ils ne le font que si la situation est confortable.
00:15:52C'est pas ça, être un responsable politique.
00:15:54Une fois le résultat des élections,
00:15:56c'est plus favorable pour tout le monde.
00:15:58Mais les urnes n'ont pas décidé ça.
00:16:00A gauche, un certain nombre de candidats
00:16:03qui auraient pu être Premier ministre
00:16:05n'ont pas été soutenus par leur propre troupe.
00:16:07Dès lors que vous dites ça...
00:16:09Je pense à Bernard Cazeneuve,
00:16:11il y avait d'autres noms qui circulaient aussi.
00:16:13Jean-Yves Le Drian, par exemple,
00:16:15ou par d'autres aussi.
00:16:17Mais la politique, c'est aussi s'entendre.
00:16:19Moi, je pense qu'aujourd'hui,
00:16:21François Bayrou permet ce respect de la vie politique.
00:16:24On verra ce qu'il en dit dans la déclaration de politique.
00:16:27Ca représente qui, le modem, aujourd'hui, en France ?
00:16:30Vous êtes plutôt jeune, mais est-ce un parti de jeunes ?
00:16:33Est-ce que ça représente les jeunes ?
00:16:35Concrètement, voilà, c'est...
00:16:37Quelle est la sociologie de votre électorat ?
00:16:40Pour vous dire, je suis contente de me dire
00:16:42que le modem, ça représente tout le monde.
00:16:44C'est un vrai parti de gouvernement,
00:16:46mais c'est sans mauvais jeu de mots avec la période Colombie.
00:16:50On dit souvent qu'on a besoin de tout le monde dans une démocratie.
00:16:53On a besoin des jeunes, des aînés, du public, du privé.
00:16:56C'est un parti qui a une vue d'ensemble pour le pays
00:16:59et qui ne fait pas un certain nombre de mouvements
00:17:02qui sont ciblés uniquement sur les jeunes,
00:17:04qui ont des stratégies électorales uniquement dans les banlieues.
00:17:07Nous, on est un parti qui s'adresse à tous les Français
00:17:10et qui essaie de proposer ce pacte d'équilibre pour tout le monde.
00:17:14Je disais qu'il y a des anciennes, des racines très profondes.
00:17:17C'est un parti centriste, c'est un parti qui est humaniste,
00:17:20c'est un parti qui est pro-européen,
00:17:22qui prône des objectifs très ambitieux
00:17:24sur la gestion de nos finances publiques,
00:17:27sur les questions écologiques et environnementales.
00:17:30Et qui sont nos électeurs ?
00:17:31J'ai envie de dire tout le monde dans la vie politique.
00:17:34Il y a des électeurs jeunes.
00:17:36Pas suffisamment pour faire une majorité.
00:17:38Après, on est dans un mouvement en alliance.
00:17:40Le mouvement démocrate qu'on a créé ces dernières années.
00:17:44On était en... Voilà.
00:17:45Et lors des dernières élections, vous le savez,
00:17:48on a été en alliance.
00:17:49Et donc, ces alliances, elles vont conduire...
00:17:51Ca, alerte-info, le Parlement adopte définitivement la loi spéciale.
00:17:56Ca vient de tomber.
00:17:57La chaîne parlementaire...
00:17:59Bien sûr, on est au top de l'information parlementaire.
00:18:02Merci beaucoup.
00:18:03Du coup, vous le voyez, comment ce budget,
00:18:06cette construction a à venir à partir du 14 janvier, disons.
00:18:10Comment vous voyez les choses ?
00:18:12Vous allez céder sur la M pour faire plaisir
00:18:14au RN et sur la taxation des grandes entreprises
00:18:17et des grands salaires pour faire plaisir à la gauche ?
00:18:20Comment ça va se passer ?
00:18:22Je vais pas répondre ici au contenu,
00:18:24parce que vous savez que les débats ont été extrêmement houleux
00:18:27et qu'il faut se mettre autour d'une table
00:18:30avec des responsables de partis politiques
00:18:32qui, à la fin, s'engagent à soutenir.
00:18:34Je crois profondément que personne ne peut avoir 100 % de son programme.
00:18:38Il faut faire des compromis de tous les côtés
00:18:41et écouter les revendications des Français.
00:18:43Il y a des Français qui ont voté à gauche, à droite,
00:18:46et au centre, majoritairement.
00:18:48Il y a un peu de chaque programme.
00:18:50L'idée, c'est pas de dire...
00:18:51Ce que je regrette dans la vie politique,
00:18:54c'est qu'on a des sortes de totems
00:18:56dont on ne peut plus parler avec des faits.
00:18:58On ne peut plus ouvrir le débat de la réforme des retraites
00:19:01sans être pour ou contre, sans avec des mots...
00:19:04On tue les gens, on les tue pas.
00:19:06C'est hallucinant.
00:19:07C'est pareil sur les sujets liés à l'immigration
00:19:09et à la dette. C'est pas ça, notre rôle de parlementaire.
00:19:13C'est de prendre les sujets, d'essayer de les dépassionner
00:19:16et de voir où on peut avancer.
00:19:17C'est quelque chose qu'on défend au Modem.
00:19:20Elles doivent être évaluées et faire l'objet d'un contrôle.
00:19:23Vous évoquiez l'AME.
00:19:24Comme toutes les politiques publiques,
00:19:26elles doivent être évaluées.
00:19:28Je ne fais pas partie de ceux qui sont sur une ligne à droite.
00:19:31C'est normal d'évaluer les politiques publiques,
00:19:34c'est normal d'évaluer l'argent public,
00:19:36où il va, comment il est fait, qui il sert.
00:19:39C'est ça qui va être notre travail au cours des prochaines semaines.
00:19:42Vous n'avez pas été très tendre avec Michel Barnier
00:19:46pendant la réforme des retraites.
00:19:48On sait que Gabriel Attal a aussi essayé de mettre des bâtons
00:19:51dans les roues de son successeur.
00:19:54De son successeur.
00:19:56Quand on a vu les QAPM avec François Bayrou,
00:20:00Gabriel Attal avait pas l'air d'être au top de sa joie non plus.
00:20:05Comment s'assurer que Gabriel Attal ne mette pas des bâtons
00:20:08dans les roues, comme il a pu le faire à Michel Barnier ?
00:20:11Je laisserai Gabriel Attal répondre avec son groupe politique.
00:20:15Vous trouvez ça faire ou pas, en tant que membre de la majorité ?
00:20:18Moi, je pense qu'on dit que tout mandat impératif est nul.
00:20:21Chacun a le droit de s'exprimer
00:20:23et d'avoir le temps de faire le débat.
00:20:26L'idée, c'est pas de dire que du jour au lendemain,
00:20:28tout le monde vote comme un seul homme.
00:20:31François Bayrou dit que si on pense tous la même chose,
00:20:34on ne pense plus rien.
00:20:35On a le droit, et nous, au Modem, on l'a souvent fait.
00:20:38Vous citiez la réforme des retraites.
00:20:40On en avait parlé il y a quelques temps
00:20:42sur l'imposition du dernier gouvernement.
00:20:45On a quand même le droit de dire,
00:20:47même lorsque l'on est solidaire dans le mouvement,
00:20:50que parfois, on considère que les choses ne sont pas faites
00:20:53de la meilleure des manières.
00:20:55Sinon, ça sert à rien de s'engager, d'être parlementaire.
00:20:58Donc, pour ce qui est de la réforme des retraites,
00:21:01moi, je pense, et là, ça n'engage que moi,
00:21:04je pense qu'on aurait peut-être dû
00:21:06parler d'abord des conditions de travail,
00:21:09ce que les Français voulaient entendre,
00:21:11à savoir quel est le niveau de ma pénibilité,
00:21:13comment elle va être valorisée, si je choisis telle option...
00:21:17Le chef de l'Etat est revenu sur le compte pénibilité.
00:21:20Ca a été une erreur ?
00:21:21Non, mais juste pour finir, je pense qu'à cette séquence-là,
00:21:24on aurait dû beaucoup plus ouvrir ce débat
00:21:27sur les conditions de travail dans leur ensemble
00:21:29que sur le système du temps.
00:21:31Nous, au Modem, on préférait les systèmes par points.
00:21:34C'est pas le choix qui avait été fait à l'époque.
00:21:37On aurait peut-être dû faire les choses différemment.
00:21:39Au Mouvement démocrate, lors de la réforme des retraites,
00:21:43on avait déposé un amendement pour faire une clause de revoyure
00:21:46en 2027, en disant qu'à un moment, on vote des choses,
00:21:49mais on n'a pas la science infuse, on peut pas prédire l'avenir.
00:21:53On a des logiques démographiques très fortes dans notre pays,
00:21:56à la baisse aussi, donc on peut pas les ignorer.
00:21:59Il faudra en 2027 faire un bilan de tout cela.
00:22:01Vous voyez, on n'est pas borné.
00:22:03C'est ce que vous allez remettre sur l'ouvrage dès la rentrée ?
00:22:06C'est un premier recul provisoire sur cette réforme des retraites.
00:22:11Après, nous, on est toujours ouvert à l'amélioration
00:22:14des conditions de travail, mais il faut les financer.
00:22:17Je le dis de manière ferme, c'est aussi le sens de mon engagement.
00:22:20J'appartiens à cette génération d'après.
00:22:22On peut pas juste dire qu'on fait des dépenses sans les financer
00:22:26ou en le finançant sur la dette à crédit pour les générations futures.
00:22:30C'est un cadeau empoisonné qui est fait demain.
00:22:32Comment on trouve, avec l'intelligence collective,
00:22:35le sujet qu'on va avoir à faire au cours des prochains mois
00:22:38pour éviter une censure, permettre aux pays d'avancer ?
00:22:41On a des sujets sur le plan de notre dette publique
00:22:44et de notre déficit public,
00:22:46et on a des attentes très fortes des Français.
00:22:48Comment on trouve un concours ?
00:22:50Je rebondis un peu sur la question initiale du Gau.
00:22:53Ensemble pour la République,
00:22:55vous trouvez qu'ils vous soutiennent assez pour l'instant
00:22:58ou on les entend pas beaucoup depuis hier et après les CAG ?
00:23:02Mais c'est peut-être... Voilà, je rebondis...
00:23:04Je rebondis sur le rebond,
00:23:06mais je vous le dis vraiment d'un point de vue de téléspectatrice.
00:23:09Moi, j'ai suivi ça derrière l'écran
00:23:13et j'avais l'impression que même sur les bancs d'EPR,
00:23:18donc d'Ensemble pour la République,
00:23:19voilà, Gabriel Attal, il y avait Priscat-Evneau à côté,
00:23:23parfois, il y avait des mines un peu déconfites,
00:23:26pour le dire gentiment.
00:23:27Il y a quelques mois, ils étaient au gouvernement,
00:23:30et maintenant, c'est sur les bancs.
00:23:32En écoutant les interventions de François Bayrou,
00:23:35donc, qu'est-ce que vous avez ressenti ?
00:23:38Est-ce que vous vous êtes dit que c'est peut-être
00:23:41en train de se fissurer ?
00:23:42Peut-être que l'attitude de François Bayrou
00:23:45est peut-être pas très adaptée à ce qui se passe au moment ?
00:23:48Comment vous l'avez ressenti ?
00:23:50Je pense que tout le monde a été très clair
00:23:52au niveau d'Ensemble pour la République,
00:23:54au niveau d'Horizon,
00:23:56au niveau des déclarations des uns et des autres groupes politiques.
00:23:59Il n'y a eu que ça dans la presse.
00:24:01Gabriel Attal a très clairement affirmé son soutien
00:24:04à François Bayrou.
00:24:05Un certain nombre de ministres l'ont fait aussi.
00:24:08Il a fait la même chose avec Michel Barnier.
00:24:10Vous savez, il y a 11 groupes politiques
00:24:12dans ce Parlement.
00:24:13Et aujourd'hui, on n'a pas le programme
00:24:17qui est définitif, et à chaque groupe politique
00:24:20de créer sa position aussi.
00:24:22Vous n'avez pas peur du tout ?
00:24:23C'est pas une question de ne pas avoir peur.
00:24:26Je pense que François Bayrou a une culture du compromis,
00:24:29a une culture du dialogue et du respect des oppositions.
00:24:32Maintenant, à partir de cela,
00:24:33on a eu le soutien des uns et des autres,
00:24:36notamment d'Ensemble pour la République,
00:24:38et il faut que chacun rentre dans ses premières semaines,
00:24:41sache comment il se positionne par rapport au gouvernement,
00:24:45par rapport au programme politique.
00:24:47J'ai confiance.
00:24:48C'était pas un faux pas, très rapidement,
00:24:50d'aller, justement, à ce conseil municipal de Pau
00:24:53très, très rapidement ?
00:24:54Alors, juste, voilà, en deux mots...
00:24:56Je suis très contente que vous abordiez ce sujet,
00:24:59car je viens d'un village de 135 habitants.
00:25:01Je partage avec le modem le fait que la France
00:25:04ne se résume pas à Paris.
00:25:05C'est pas le sujet.
00:25:06Quand on veut aller quelque part...
00:25:08C'est pas un village de 120 habitants.
00:25:11Ce que je veux dire, c'est que l'attachement
00:25:13à la province, comme on dit à Paris,
00:25:15même si j'aime pas trop ce terme,
00:25:17mais à la richesse de notre territoire,
00:25:19c'est pas uniquement à Paris.
00:25:21La province, c'est pas forcément péjorative.
00:25:23Absolument. Il n'y avait aucune intention
00:25:26d'y aller. Il a été nommé Premier ministre
00:25:2848 heures avant. On est dans une période budgétaire.
00:25:31Pour les 34 000 communes de notre pays,
00:25:33c'est compliqué, en ce moment.
00:25:35Il faut boucler un budget avec des incertitudes
00:25:38qu'on voit aux nationales.
00:25:39C'était un conseil municipal très important.
00:25:42Après, les interrogations sont légitimes.
00:25:44Avec un cataclysme à Mayotte,
00:25:46vous comprenez bien la hiérarchie des dossiers.
00:25:48Les interrogations sont absolument légitimes.
00:25:51S'il n'y avait pas eu ce cataclysme à Mayotte,
00:25:53ce serait jamais posé.
00:25:55Pour autant, il a été très clair.
00:25:57Il n'a pas eu une minute où il ne s'est pas tenu au courant
00:26:00de la situation à Mayotte.
00:26:01Il a participé à l'intégralité du conseil.
00:26:04Je pense que maintenant, les interrogations sont légitimes.
00:26:07Il est allé à Pau, ne pensant pas mal faire bien au contraire,
00:26:10plutôt pour montrer que c'était pas un élu qui est parisien,
00:26:14mais qui connaît l'ensemble du pays
00:26:16et que la France ne se résume pas à Paris.
00:26:18C'était presque un coup, mais qui a raté.
00:26:20Je pense que la séquence, c'est la suite.
00:26:23C'est pas de savoir si pendant deux heures,
00:26:25alors que la cellule était terminée,
00:26:27qu'on s'est tenu au courant de ce qui se passe à Mayotte.
00:26:30La question, c'est ce qu'on fait maintenant.
00:26:32Selon certains témoignages, il serait parti avant la fin.
00:26:36Il a suivi le truc en visioconférence tout le temps.
00:26:38Pourquoi pas ?
00:26:40Très vite, ton truc, et moi, j'ai une dernière question.
00:26:43On est liés.
00:26:44Dans votre livre, vous écrivez
00:26:46que la députation est une fonction totale
00:26:48qui occupe du matin jusqu'au creux de la nuit,
00:26:50et que les primes, malgré cela... Après, vous continuez.
00:26:54Je peux pas tout lire.
00:26:55Tu me dis très vite.
00:26:56Je vais lire.
00:26:58Du coup, vous dites clairement
00:26:59que c'est une députation en fonction totale.
00:27:02Du coup, François Bayrou propose de revenir...
00:27:05Est-ce que c'est une connerie ?
00:27:06Sachant qu'il avait dit en 2012
00:27:08qu'il était contre le retour du cumul des mandats.
00:27:11Je suis contre le cumul des mandats.
00:27:13Ca n'empêche qu'on peut être membre
00:27:15d'un même mouvement politique et avoir des débats.
00:27:18Je suis contre parce que je pense
00:27:20que, quand on est parlementaire,
00:27:21encore plus dans le contexte actuel,
00:27:24on doit l'être à temps point,
00:27:25mais c'est surtout autre chose, mon argument.
00:27:28Le rapport qui est souvent donné par rapport aux...
00:27:31Comment dire ? Aux sortes de...
00:27:32De...
00:27:34Comme si les parlementaires étaient moins bons
00:27:36que des élus locaux, etc., qu'ils n'avaient pas d'expérience.
00:27:39Je réfute cela.
00:27:41L'Assemblée nationale, c'est la chambre des représentants,
00:27:44des présidents d'associations, des chefs d'entreprise,
00:27:47des salariés, des ouvriers, des étudiants.
00:27:49Le non-renouvellement, ça aide à l'émergence de jeunes.
00:27:52Absolument.
00:27:54Et on a déjà le Sénat, qui est la chambre des territoires.
00:27:58La moitié de notre processus législatif
00:28:00repose déjà sur les élus locaux ou qui sont liés,
00:28:03puisque, quand on est sénateur, on y est lié.
00:28:05Je suis contre le cumul des mandats,
00:28:07mais on peut en débattre.
00:28:08Très bien. C'est noté.
00:28:10Une dernière...
00:28:11Vraiment, en 30 secondes.
00:28:13Donc, du coup, notre ancien président de la République,
00:28:16Nicolas Sarkozy, va pouvoir bénéficier
00:28:18d'un très joli bijou, maintenant, à la juillet.
00:28:21Un bracelet électronique, c'est une première.
00:28:23Qu'est-ce que ça évoque pour vous ?
00:28:25Moi, je pense que ça évoque qu'on est dans une vraie démocratie
00:28:29et que les chefs d'Etat peuvent être jugés.
00:28:31Et sanctionnés.
00:28:32Et moi, je me plie complètement à la décision du juge,
00:28:35comme ça doit être le cas pour n'importe quel responsable politique.
00:28:39Il y a une séparation des pouvoirs dans notre pays.
00:28:42On voit bien, par rapport à d'autres sujets d'actualité,
00:28:45que tout le monde peut y passer.
00:28:46En évoquant, par exemple,
00:28:48certains peuvent être aussi innocents.
00:28:50Ou à France, ou à Bayrou.
00:28:52Tout le monde se plie dans notre démocratie
00:28:54aux décisions de justice.
00:28:56Si la justice a pris cette décision pour Sarkozy,
00:28:59elle doit être respectée.
00:29:00C'est comme ça.
00:29:01Merci beaucoup, Louise Morel, d'avoir participé à cette discussion.
00:29:05C'était très chouette.
00:29:06Je vous laisse le livre, le temps que vous quittiez.
00:29:09Merci pour faire une petite dédicace.
00:29:11Merci infiniment.
00:29:13On vous propose de...
00:29:14Tout en portant votre petit micro.
00:29:16Au plaisir.
00:29:17A bientôt.
00:29:19On accueille tout de suite Benjamin Lucas.
00:29:22Bonjour.
00:29:23Bienvenue chez nous.
00:29:24Vous venez de m'accueillir ?
00:29:26Non, c'est normal.
00:29:27C'est un peu chez vous aussi.
00:29:29On est dans l'Assemblée nationale.
00:29:31On n'est pas loin.
00:29:33Vous n'êtes pas très loin.
00:29:34L'hémicycle est juste au-dessus.
00:29:36Benjamin Lucas,
00:29:37élu des Yvelines, écologiste et social.
00:29:42C'est comme ça qu'on dit ?
00:29:43C'est le nom du groupe.
00:29:46Merci beaucoup d'être là.
00:29:47Peut-être, on va démarrer par un petit mot.
00:29:50On reviendra évidemment sur les questions à AQPM,
00:29:55donc au Premier ministre.
00:29:57Un grand moment.
00:29:58Peut-être d'abord, comme on l'a fait,
00:30:00par souci d'équité aussi, avec Louise Morel,
00:30:03votre collègue du Modem.
00:30:06Le cataclysme à Mayotte,
00:30:08comment vous regardez les choses ?
00:30:10On regarde les choses, je pense, tous,
00:30:12quels que soient les bancs sur lesquels on siège,
00:30:15il y a beaucoup d'émotions, de tristesse.
00:30:17Et puis, il n'y avait que le souhait
00:30:19que tout ce qui peut être encore fait
00:30:21pour sauver des vies le soit,
00:30:23que la reconstruction avance,
00:30:25qu'on épargne à cette situation, à ce drame,
00:30:28des récupérations politiciennes répugnantes.
00:30:31Le truc de Bruno Retailleau ?
00:30:32Ce que fait Bruno Retailleau
00:30:34en remettant la question migratoire là-dessus.
00:30:37Tout ça est indécent.
00:30:38Je ne veux pas faire de la politique là-dessus,
00:30:40même s'il y a des vraies questions politiques.
00:30:43Sur l'insalubrité, sur le fait aussi
00:30:45que, de ce que je lis, des gens ont hésité à se mettre à l'abri
00:30:48parce qu'ils avaient peur d'être contrôlés et expulsés.
00:30:52Je crois que c'est 15 000 personnes,
00:30:54dans l'un des plus gros bisons-villes,
00:30:56qui n'y sont pas allées.
00:30:57Il n'y a que 5 000 des 20 000 qui sont allés se réfugier
00:31:00parce que les 15 000 autres ont eu peur.
00:31:03On est dans un cas concret, je crois,
00:31:05de la dissonance qu'il y a entre les discours sur la République,
00:31:08où tout le monde fait des discours la main sur le coeur,
00:31:11avec liberté, égalité, fraternité, etc.,
00:31:14et où la promesse républicaine n'existe pas sur ce territoire,
00:31:17qui est plus pauvre que les autres,
00:31:19le plus pauvre de France, et de très loin,
00:31:21qui est abandonnée, qui est aujourd'hui de fait sacrifiée.
00:31:26Ca pose ces questions-là.
00:31:27La question climatique est devant nous.
00:31:30Comment nous allons adapter nos sociétés
00:31:32à des drames climatiques, à des catastrophes
00:31:35qui vont être de plus en plus fréquentes ?
00:31:37Comment on fait pour mieux intégrer ces territoires,
00:31:40pas à la France, mais à la République ?
00:31:42C'est ça, l'enjeu, c'est des territoires français
00:31:45qui ne sont pas intégrés à la République de facto.
00:31:47Il faudrait des heures pour exposer tout ce qu'il y a.
00:31:50En deux minutes, alors.
00:31:52C'est avoir l'obsession de l'égalité.
00:31:54La boussole qu'on doit avoir, c'est l'obsession de l'égalité,
00:31:57mais ça ne veut rien dire, entre les individus.
00:32:00Ca veut dire une action sociale démultipliée,
00:32:03ça veut dire une action sanitaire démultipliée,
00:32:06ça veut dire du volontarisme politique,
00:32:08avec le souci que tous les citoyens soient égaux,
00:32:11non pas dans l'égalité des chances.
00:32:13J'aime pas ce terme, on est au casino.
00:32:15Grattez votre grille de l'auto, on verra.
00:32:17L'égalité des droits, l'égalité réelle.
00:32:20On ne peut pas demander à des jeunes,
00:32:22je prends l'exemple, de comprendre
00:32:24ce que veut dire liberté, égalité, fraternité.
00:32:26On ne peut pas penser des services nationaux universels.
00:32:30Pensez toujours la République comme une injonction.
00:32:32Il faut aimer les valeurs républicaines.
00:32:35Je vibre devant la Marseillaise, j'adore la République.
00:32:38Mais dire tout ça, faire tout ça, vénérer un drapeau
00:32:41sans que la République, ça veuille dire quelque chose.
00:32:44Dans la vie quotidienne, des habitants et des habitants
00:32:47qui souffrent de la précarité,
00:32:48c'est vrai aussi dans l'Hexagone, qui souffre de discrimination.
00:32:52Je suis l'élu d'une circonscription populaire
00:32:55où 150 lycéens ont été parqués main sur la tête
00:32:57avec un policier qui filmait.
00:32:59Et Ségolène Royal disait à la télévision
00:33:01que ça leur ferait une bonne leçon.
00:33:03Comment voulez-vous que la République
00:33:05soit la seule obsession qu'on doit avoir
00:33:08dans les années qui viennent ?
00:33:10Comment la République, c'est concret ?
00:33:12Ca veut dire quoi, dans les prochains mois ?
00:33:14Avec votre collègue, juste avant, on parlait de reconstruction,
00:33:18on parlait même de milliards.
00:33:19Quelle facture ?
00:33:21Qu'est-ce qu'on met comme argent sur la table ?
00:33:23Il faut un quoi qu'il en coûte, social, urbain, sanitaire,
00:33:27pour sauver ce qui peut encore l'être,
00:33:29pour sauver les vies qui peuvent encore être sauvées.
00:33:32Pour réparer, on va avoir aussi l'accompagnement psychologique,
00:33:36on a un traumatisme.
00:33:37C'est pour ça que je vois l'annonce d'un couvre-feu.
00:33:40Pour avoir un couvre-feu,
00:33:41il faut avoir une maison.
00:33:43Je trouve qu'il y a aussi, peut-être,
00:33:45à interroger une vision un peu coloniale,
00:33:48j'assume le terme.
00:33:49C'est Stéphane Peu, vous l'avez entendu ?
00:33:51Je suis d'accord avec ce qu'il dit.
00:33:53Il y a une vision coloniale des choses.
00:33:55Je ne suis pas rassuré par l'idée que M. Retailleau reste en poste.
00:33:59Oui, vas-y.
00:34:00C'est une question que j'avais posée hier à M. Peu
00:34:03dans le débrief des QAG sur LCP.
00:34:05Est-ce qu'il faut...
00:34:06Député communiste...
00:34:07C'est pour ça. J'allais le faire,
00:34:09mais il faut préciser un peu les choses.
00:34:12Exactement.
00:34:13Je vais demander, est-ce qu'il faut demander,
00:34:15un peu comme Notre-Dame, c'était celle d'Youssoupha,
00:34:18par la bouche de Stéphane Lenormand,
00:34:20qui comparait avec le quoi qu'il en coûte pour Notre-Dame,
00:34:24est-ce qu'il faut faire un quoi qu'il en coûte
00:34:26et demander à ses patrons d'industrie,
00:34:29à ses grands groupes, de contribuer,
00:34:31voire peut-être en passant par un PLFR ou je ne sais pas,
00:34:34mais par une contribution exceptionnelle
00:34:36auprès des plus grands groupes, des plus grands patrons,
00:34:39pour reconstruire des territoires abandonnés ?
00:34:42Pourquoi pas ? Il faut un quoi qu'il en coûte.
00:34:45Je suis partisan, en règle générale,
00:34:47du fait qu'on fasse contribuer davantage
00:34:49les ultra-riches, les grandes entreprises,
00:34:51ceux qui versent des dividendes,
00:34:53ceux qui font des licenciements boursiers
00:34:56qui n'ont aucune raison économique de le faire.
00:34:58Je suis pour qu'on les fasse contribuer davantage,
00:35:01pour répondre à ce genre de situation
00:35:03et que ça puisse vouloir dire quelque chose
00:35:05dans la vie de ceux qui sont confrontés
00:35:08à ce genre de souffrance.
00:35:09Justement, sur Mayotte, vous parliez du terme colonialisme.
00:35:12Il y a un conflit historique avec les communs.
00:35:15Je crois que l'ONU dit que Mayotte est un territoire
00:35:18à décoloniser, etc.
00:35:19Oui.
00:35:20On sent qu'il y a des...
00:35:22Même à gauche, on sent...
00:35:24Par exemple, j'avais reçu, en parlant des GDR,
00:35:26Karine Lebon, députée communiste,
00:35:28qui a dit que Mayotte, c'est français.
00:35:30Venant de la gauche décoloniale,
00:35:32c'est surprenant.
00:35:33Votre position sur Mayotte, l'écomort,
00:35:36qu'est-ce qu'on doit faire de ce territoire ?
00:35:38Là, c'est français, parce qu'à plusieurs reprises,
00:35:41les habitants de ce territoire, les Mahorais,
00:35:44ont voté par référendum.
00:35:45Ma boussole, c'est la démocratie.
00:35:47C'est le fait que les peuples déterminent librement
00:35:50à quelle entité nationale ils appartiennent.
00:35:53Dans le moment, le débat ne peut pas se situer là.
00:35:55Mayotte, c'est la France, c'est la République française,
00:35:58donc la solidarité nationale doit se jouer à plein.
00:36:01On aura quand même une arrière-pensée derrière la tête,
00:36:04y compris chez certains, pour dire si c'est vraiment la France.
00:36:08On a vu un Premier ministre,
00:36:10qui, dans un moment particulier, a dit qu'il ne faut pas quitter
00:36:13le territoire national, en même temps président et Premier ministre.
00:36:17Mayotte n'est pas dans le territoire national.
00:36:20Son inconscient dit quelque chose d'une mentalité
00:36:22des responsables politiques qui aiment bien parler
00:36:25des territoires ultramarins au moment des élections
00:36:28et qui, trop souvent, les abandonnent
00:36:30en responsabilité.
00:36:31Vous nous faites le lien tout trouvé.
00:36:33En sortant de ces QAPM,
00:36:35donc les questions aux Premiers ministres, hier,
00:36:38vous avez comparé François Bayrou,
00:36:40donc notre nouveau Premier ministre,
00:36:43à Joe Biden.
00:36:44C'est l'effet que ça vous a fait.
00:36:47Non, mais c'était une petite provoque,
00:36:49parce que, et je dis ça avec du respect,
00:36:51et pour Joe Biden et pour François Bayrou.
00:36:53Moi, j'avais le sentiment.
00:36:55Comparer Joe Biden à François Bayrou,
00:36:57je trouve ça un peu radical.
00:36:59Non, mais c'est pas ça.
00:37:00Moi, je me suis dit,
00:37:02en allant à cette séance de questions,
00:37:04après une petite absence à l'Assemblée nationale,
00:37:07je me suis dit qu'il allait dire quelque chose.
00:37:10J'y allais au pétri des intentions sincères
00:37:12d'un parlementaire qui veut avoir les réponses de l'exécutif
00:37:15aux questions posées.
00:37:17J'ai dit que Joe Biden avait l'air de ne pas savoir où il était.
00:37:20Un peu désorienté.
00:37:21En début, on a eu
00:37:23qu'il était là il y a longtemps.
00:37:25Vous avez trouvé ça déconnecté ?
00:37:29Je vais y venir.
00:37:30Il y a eu ça, c'est le premier élément,
00:37:32mais ça, c'est pas dramatique.
00:37:34La situation de Mayotte fait qu'il aurait dû commencer par ça.
00:37:38Après, il a été extrêmement sur la défensive sur son histoire de peau.
00:37:41Et puis, il y a eu les gaffes, comme Biden.
00:37:44Il avait l'air désorienté.
00:37:45Il y avait la gaffe sur Mayotte et le territoire national,
00:37:49les oublis de saluer la présidente, etc.
00:37:51C'était quand même...
00:37:52C'était poussif.
00:37:53C'était très poussif.
00:37:55Il avait vraiment pas l'air d'être dedans.
00:37:57Pourtant, M. Bayrou, ça fait 30 ans qu'on nous dit
00:38:00qu'il attend que ça, il veut être Premier ministre,
00:38:03président de la République, au sommet de l'Etat.
00:38:05Pour quelqu'un qui prépare ça depuis des décennies,
00:38:08ça ne me rassure pas trop.
00:38:10Il avait pas l'air de savoir ce qu'il faisait là.
00:38:12Vous attendez pas le discours de politique générale
00:38:15du 14 janvier pour voir où ça va aller ?
00:38:17Après, savoir où ça va aller...
00:38:19Hier, c'était surtout formel.
00:38:21Il avait des occasions de dire des choses.
00:38:23Je fais partie de ceux qui veulent le censurer.
00:38:26Je pars du principe qu'il a de l'expérience,
00:38:28on sait d'où il vient, on connaît ses convictions.
00:38:31De ce point de vue-là, j'ai trouvé Barnier et Bayrou
00:38:34plus intéressants que Attal, Borne, qui venaient de nulle part,
00:38:37le macronisme...
00:38:39Borne avait une carrière derrière.
00:38:41Oui, mais pas politique.
00:38:42Ce qui m'a choqué,
00:38:45ce qui m'a déplu profondément dans le macronisme dès 2017,
00:38:49c'est cette idée très arrogante de ces gens qui disaient
00:38:52qu'on allait tout réinventer,
00:38:54que la vie démocratique dans ce pays était balayée.
00:38:56Un nouveau monde, ça finit avec François Bayrou
00:38:59qui va parler du rétablissement du cumul des mandats.
00:39:02Il y a une petite dissonance cognitive.
00:39:04François Bayrou, je sais d'où il vient.
00:39:07Je sais qui il est.
00:39:08Je revoyais un discours que j'ai partagé
00:39:10sur les réseaux sociaux d'Henri Emmanueli,
00:39:12président de l'Assemblée nationale.
00:39:15Quand j'ai adhéré au Parti socialiste,
00:39:17quand j'étais plus jeune, on fait tous...
00:39:19Je sais pas si c'est une erreur...
00:39:21Vous vous êtes alliés avec eux.
00:39:23Je suis très heureux d'être allié avec eux.
00:39:25Je l'ai quitté après le quinquennat de François Hollande,
00:39:29dans la suite avec Benoît Hamon.
00:39:30Le mouvement du 7 juillet.
00:39:32Henri Emmanueli nous disait déjà au congrès de Reims,
00:39:35en 2008, j'étais vraiment tout petit,
00:39:37j'avais des cheveux longs et 18 ans,
00:39:39et Henri nous disait, quand Ségolène Royal
00:39:41voulait faire de François Bayrou un Premier ministre...
00:39:44Je ne fais pas les 10 minutes de discours d'Emmanueli,
00:39:47mais il disait, le centre, c'est la droite,
00:39:50on sait ce qu'il a fait sur l'école privée François Bayrou
00:39:53à l'éducation nationale,
00:39:55on sait ses orientations économiques et sociales.
00:39:57J'attends le discours de politique générale.
00:40:00Quand on est parlementaire, on écoute l'exécutif.
00:40:03J'ai pas d'illusion sur ce pour quoi M. Bayrou est là.
00:40:06Des connexions avec les préoccupations des Français.
00:40:09Le rétablissement du cumul est pas leur priorité.
00:40:11Une forme de mépris et d'arrogance.
00:40:14Ne pas comprendre que ça ait pu choquer
00:40:16des Français et leurs parlementaires montre un mépris.
00:40:19C'est la bonne définition d'un macroniste.
00:40:21Prenons les choses dans l'ordre.
00:40:23Le fait qu'il soit... qu'il ait donc préféré,
00:40:26ou en tout cas qu'il ait assisté au conseil municipal de Pau,
00:40:29ça vous a choqué ? Pourquoi ?
00:40:31Je pense que c'est une faute...
00:40:33Sarkozy avait le yacht de Bolloré,
00:40:35Macron avait son dîner à la Rotonde.
00:40:37Je pense que François Bayrou aura, qu'on le veuille ou non,
00:40:40vis-à-vis des Françaises et des Français,
00:40:43ce sparadrap qui va lui rester collé.
00:40:45On a la crise à Mayotte.
00:40:46On a quelqu'un qui vient d'arriver Premier ministre
00:40:49avec un récit où on nous dit que ça fait des années qu'il l'intrigue.
00:40:53Il n'a pas brillé comme commissaire au plan,
00:40:56donc on sent qu'il était en réserve de la République.
00:40:58Il arrive faisant don de sa personne,
00:41:01disant qu'il va réconcilier les Français.
00:41:03Il va présider un conseil municipal en réquisitionnant un Falcon,
00:41:07ce qui a fait dire à ma coporte-parole du groupe,
00:41:09que pour l'instant, son bilan, c'est son bilan carbone.
00:41:12Il fait ça en disant...
00:41:14Le lien avec les territoires, on peut être attaché à son territoire.
00:41:17On est à Matignon, on n'oublie pas le territoire
00:41:20dont on a été élu pendant des années.
00:41:22Faute grave qui va lui coller à la peau.
00:41:24Les symboles ont leur importance.
00:41:26La politique, c'est aussi une affaire de symboles.
00:41:29Un conseil municipal peut être dirigé par le premier adjoint
00:41:32le temps que le maire démissionne.
00:41:35Il n'a pas prévu de démissionner.
00:41:37Il n'a pas prévu de démissionner, ce qui est un problème.
00:41:39C'est un problème, car on mérite des maires à plein temps
00:41:42et la France mérite un Premier ministre à plein temps.
00:41:45On en arrive au deuxième sujet, le cumul des mandats.
00:41:48Pour vous, c'est une erreur aussi de remettre ça sur la table ?
00:41:52La gauche avait fait de l'obstruction
00:41:54lors de la niche Horizon, qui voulait proposer
00:41:56le cumul des mandats, et ça avait chauffé, d'ailleurs,
00:41:59entre Gérard Leseul et Laurent Marcangeli,
00:42:02à 23h30, parce qu'il y avait de l'obstruction.
00:42:06Je pense que... Comment dire ?
00:42:08L'argument pour le cumul des mandats,
00:42:10c'est la connexion avec le terrain.
00:42:12Je n'ai pas besoin d'avoir un mandat local
00:42:15pour être connecté avec le terrain,
00:42:17pour vivre normalement.
00:42:18Je suis un jeune papa, je m'occupe de mon petit,
00:42:21je vais faire des courses.
00:42:23Pour avoir une connexion avec le terrain,
00:42:25il suffit d'avoir une vie normale
00:42:27et de ne pas considérer que, quand on est parlementaire,
00:42:30le seul moyen...
00:42:31Ces gens qui veulent le rétablissement du cumul
00:42:34nous expliquent que le seul moyen
00:42:35pour les Français, c'est d'exercer un mandat politique.
00:42:38Je ne suis pas d'accord avec ça.
00:42:40J'ai le sentiment que le fait de voir mes amis,
00:42:43dont beaucoup ne font pas de politique,
00:42:45viennent de territoires et de milieux sociaux divers,
00:42:48me connecte avec la vie, que le simple fait de vivre
00:42:51normalement me connecte avec la vie normale,
00:42:53et que, pour ce qui est des attentes de mes concitoyens,
00:42:57je fais des permanences, je suis sur le terrain.
00:42:59Je me permets une petite provoque.
00:43:01Je sais qu'à gauche, on est tous très partisans
00:43:04et on a des connexions.
00:43:05Il faut à tout prix reconnecter les parlementaires avec le terrain,
00:43:09mais on ne va plus les élire sur des circonscriptions.
00:43:12Il n'y aura plus de lien direct
00:43:13entre les électeurs et leurs députés.
00:43:16Je pense qu'on aura l'occasion d'en débattre à l'Assemblée nationale.
00:43:20Pour parler de l'Assemblée nationale,
00:43:22et j'en profite, car votre niche est dans une niche,
00:43:25il y a les LR et après, il y a vous,
00:43:27le sénateur de Mayotte, Saïd Omar Aouli,
00:43:29demande une commission d'enquête sur la gestion de la crise à Mayotte.
00:43:33Est-ce un thème que vous pourriez défendre
00:43:35dans votre niche parlementaire si il n'y a pas de droit de tirage
00:43:39pour cette commission d'enquête ?
00:43:40Je ne veux pas préempter la parole du groupe,
00:43:43je suis très attaché à la démocratie et au collectif.
00:43:46Je suis globalement partisan des commissions d'enquête.
00:43:49Ceux qui nous regardent voient l'Assemblée comme le lieu
00:43:52où on fait la loi, parfois dans des conditions un peu bruyantes,
00:43:55et ne savent pas toujours que l'une de nos missions
00:43:58est de contrôler l'action de l'exécutif et des pouvoirs publics.
00:44:02C'est transpartisan, on n'arrête pas de dire
00:44:04qu'il faut travailler ensemble, en méconnaissant
00:44:07comment ça se passe en examen de texte de loi.
00:44:09On en fait des compromis tous les jours,
00:44:11on n'a pas besoin de faire un gouvernement ensemble.
00:44:14Vous en faites moins la promotion.
00:44:16Tout débat parlementaire est l'objet de compromis.
00:44:19Entre la version 1 d'un texte et la version qu'on vote à la fin,
00:44:22il y a eu des évolutions.
00:44:24On se demande si ça va toujours ou si ça ne m'allait pas au départ.
00:44:27C'est une vie normale.
00:44:28Il y a quelque chose qui marche bien,
00:44:30on a des moyens, j'aimerais qu'on en ait plus.
00:44:33Je ne suis pas un adepte de la démocratie américaine,
00:44:36mais les parlementaires américains ont des pouvoirs
00:44:39de contrôle de l'exécutif et des pouvoirs quasi judiciaires
00:44:42qui, à mon avis, sont bons.
00:44:44Je pense que les commissions d'enquête sont un bon moyen
00:44:47d'évaluer ce qui est fait.
00:44:48Je pense que dans ce pays, on fait beaucoup de lois,
00:44:51on ne regarde pas toujours comment elles sont appliquées
00:44:54et l'usage qu'en font les gouvernants.
00:44:56Les commissions d'enquête sont bonnes.
00:44:58Je propose moi-même une, sur l'influence des ultra-riches
00:45:02sur la vie politique dans notre pays.
00:45:04Après avoir lu que Bernard Arnault avait fait pression
00:45:07sur Emmanuel Macron pour que la gauche ne gouverne pas,
00:45:10pour ses intérêts, je trouve qu'il y a une forme d'entrisme
00:45:13de l'ultra-richesse dans les sphères de pouvoir,
00:45:16dans les dîners d'Etat.
00:45:17On voit plus souvent des grands patrons
00:45:19que des syndicalistes dans les dîners d'Etat.
00:45:22On devrait interroger cet entrisme des ultra-riches
00:45:25dans les décisions démocratiques,
00:45:27parce que la démocratie, c'est la promesse.
00:45:29Or, quand des gens, parce qu'ils sont milliardaires,
00:45:32ont davantage accès aux réseaux de pouvoir,
00:45:34aux lieux de pouvoir, aux décideurs publics,
00:45:37ça pose un problème, un sujet,
00:45:39d'autant que ces ultra-riches organisent
00:45:41leur séparatisme, leur mise à l'écart de la société,
00:45:44que ce soit dans le logement, dans la santé,
00:45:46dans la fiscalité, même dans le rapport à l'environnement,
00:45:50car les ultra-riches accumulent les richesses
00:45:52et s'accaparent les ressources naturelles.
00:45:55Je change totalement de sujet.
00:45:57Comment ça se passe à gauche, en ce moment ?
00:46:00Rires
00:46:01C'est pas pire.
00:46:02Il y a un film que j'aime beaucoup
00:46:04qui s'appelle Un crime au paradis, où Jacques Villerey dit
00:46:07que c'est pas pire.
00:46:08Moi, je suis optimiste. Je suis en colère, parfois.
00:46:11Vous n'êtes pas un peu écartelé
00:46:13entre les Insoumis et l'EPS ?
00:46:15Comment ça se passe ?
00:46:16Expliquez-nous un peu.
00:46:18Comment ça se passe pour vous ? On est entre nous.
00:46:20Personne ne nous regarde.
00:46:22Si on se dit les choses franchement,
00:46:24moi, j'ai...
00:46:25Comment dire ?
00:46:27J'ai été peiné, j'ai été assez en colère
00:46:29de voir que la stratégie d'Emmanuel Macron,
00:46:31qui visait à nous fracturer et nous diviser, fonctionnait.
00:46:35Contrairement à juillet et septembre,
00:46:37chacun dans son coin, voir le président ou pas,
00:46:40sans stratégie commune du nouveau Front populaire.
00:46:42Or, on a un engagement moral vis-à-vis du pays.
00:46:45Le nouveau Front populaire, au lendemain de la dissolution,
00:46:48on l'a fait pour empêcher l'extrême droite de gagner.
00:46:51Nous sommes la seule alternative qui empêchera le pénisme
00:46:54de l'emporter dans ce pays.
00:46:56Il y a une attente forte à l'unité,
00:46:58mais qui n'existe pas depuis que je suis engagé en politique,
00:47:01qui a toujours existé dans le peuple de gauche.
00:47:04Vous en voulez à qui ?
00:47:05A tout le monde, même à moi. On contribue tous un peu à ça.
00:47:09Quand on ne prend pas soin, l'unité, c'est précieux.
00:47:11C'est compliqué, parce que nous n'avons pas à gauche
00:47:14de culture du chef. Je m'en réjouis.
00:47:17La gauche, c'est la pluralité, la gauche, c'est la discussion,
00:47:20c'est parfois l'engueulade, mais on se rassemble sur l'essentiel
00:47:23et on offre aux pays une alternative.
00:47:25Les uns y vont, les autres y vont pas.
00:47:28Les uns disent une chose, les autres en disent une autre.
00:47:31J'aimerais qu'on soit capables de dialoguer.
00:47:33J'ai proposé, au moment de la NUPES et du NFP,
00:47:36une constituante. Dans tous les territoires de ce pays,
00:47:39on met non pas nous-mêmes, non pas les appareils politiques.
00:47:42Le NFP n'appartient pas aux parlementaires,
00:47:45qui ont une légitimité forte.
00:47:47Le NFP appartient à ceux qui ont fait son succès électoral.
00:47:50Tous les citoyens qui se sont reconnus dans notre programme,
00:47:53qui ont voté pour nous, nous disent comment on s'organise,
00:47:56comment on voit aux élections, comment on enrichit
00:47:59et on actualise notre projet.
00:48:01Je parle de haut par la démocratie.
00:48:03Je parle d'une constituante du NFP.
00:48:05Ah, du NFP !
00:48:06C'est une constituante pour moi, c'est une citoyenne.
00:48:09Ce qu'on veut faire pour la République,
00:48:12c'est que nous fassions ça pour nous-mêmes.
00:48:14Mes électeurs me disent quoi ?
00:48:16Rester unis, ne céder pas sur la brogation
00:48:18de la réforme des retraites sur notre pouvoir d'achat,
00:48:21sur nos services publics.
00:48:23Ils nous disent qu'il y a des débats,
00:48:25il y a des discussions, engueulez-vous un peu,
00:48:27mais pas trop et préservez cette unité.
00:48:30A partir du moment où on sait que Jean-Luc Mélenchon
00:48:33sera candidat en 2027...
00:48:34Un insoumis sera candidat.
00:48:36C'est Jean-Luc qui l'a dit.
00:48:38Comment comptez-vous préserver cette unité au sein du NFP ?
00:48:42Et deuxième question, après la dissolution,
00:48:44on a vu que Marine Tondelier prenait énormément de hauteurs
00:48:48et ça a été souligné très positivement
00:48:50par beaucoup de la classe politique, en tout cas,
00:48:53prenait énormément de hauteurs et de reculs
00:48:55en disant que la première priorité,
00:48:57c'est de lutter contre l'extrême droite.
00:49:00Est-ce que Marine Tondelier, ça peut pas être une solution pour 2027 ?
00:49:04Marine Tondelier, non seulement c'est une amie,
00:49:06on a mené des belles batailles ensemble dans les Hauts-de-France,
00:49:10et je l'admire pour le combat qu'elle mène
00:49:12contre l'extrême droite.
00:49:14Pour son énergie, sa ténacité,
00:49:15c'est une femme politique inspirante,
00:49:18je la connais depuis longtemps et je comprends la popularité
00:49:21qui est la sienne aujourd'hui, qui est méritée.
00:49:24Sur le reste, je mesure les obstacles.
00:49:26Mais on en a surmonté.
00:49:27Comme d'autres, bien sûr, mais on en a surmonté.
00:49:30Moi, j'ai pas d'écurie, donc j'ai aucun problème, voilà.
00:49:33Moi, je soutiendrai celui ou celle qui sera en mesure
00:49:36de nous faire gagner et qui portera une aspiration collective.
00:49:40Je n'ai de veto sur personne
00:49:41et je n'ai de, comment dire, d'obsession pour personne.
00:49:44Je vois les obstacles,
00:49:46mais je vois aussi qu'on a été capables de les surmonter.
00:49:49Nous avons été capables de les surmonter.
00:49:51En 2022, on sort d'une présidentielle
00:49:54où on a offert pendant cinq ans le spectacle de nos divisions.
00:49:57J'étais porte-parole de Yannick Jadot,
00:49:59j'ai vécu de l'intérieur, et j'en ai été un acteur,
00:50:02ce jeu, des petites phrases,
00:50:04de passer notre temps à nous distinguer.
00:50:06On a réussi, et il faut reconnaître
00:50:08que Jean-Luc Mélenchon a eu cette intelligence stratégique
00:50:12et ce courage à ce moment-là,
00:50:13il avait la légitimité pour le faire.
00:50:16Après, la NUPES a explosé.
00:50:17Après, la NUPES a explosé, mais face à l'histoire,
00:50:20quand le président de la République, sur un coup de folie absolue,
00:50:24prend l'acte de dissoudre l'Assemblée au moment
00:50:27où l'extrême-droite est en situation de prendre le pouvoir,
00:50:30c'est quand même là qu'on se dit qu'on va peut-être vivre
00:50:33avec l'extrême-droite au pouvoir.
00:50:35Depuis nos grands-parents, on sera la première génération
00:50:38à avoir l'extrême-droite au pouvoir.
00:50:40C'est encore mieux que la NUPES,
00:50:42parce qu'il y avait l'hégémonie de personnes,
00:50:45c'était un accord très équilibré,
00:50:47on avait un programme complet, une très belle dynamique,
00:50:50et nous sommes arrivés en tête à l'Assemblée nationale.
00:50:53Je suis, vous savez, Gramsci disait,
00:50:56pessimisme de la raison, optimisme de la volonté.
00:50:58Quand je regarde la situation, parfois, je me désespère,
00:51:02mais je garde un indéfectible optimisme,
00:51:04parce que je crois que la gauche a su, souvent,
00:51:07se mettre à hauteur de l'histoire.
00:51:09Vous avez toujours su vous unir dans des moments critiques,
00:51:12c'est-à-dire 2022-2024, mais il y a de la division
00:51:15au moment où il faut gouverner, voter des lois, en proposer.
00:51:18Qu'est-ce qui dit qu'en 2027, on passera l'étape prochaine ?
00:51:23D'abord, votre tableau est un peu sombre.
00:51:25Non, mais...
00:51:26C'est des alios qui se sont faits dans l'urgence.
00:51:29Ici, à l'Assemblée nationale, on mène 80-90 %
00:51:31de nos batailles en commun.
00:51:33Prenez mon exemple.
00:51:34Il y a un site qui référence le pourcentage de votes
00:51:37en commun avec les autres groupes.
00:51:39Je vote à 98 % comme mon groupe,
00:51:41à 97 % comme la France insoumise,
00:51:43à 95 % comme les socialistes.
00:51:44Ce qui prouve que, quand on est dans le concret,
00:51:47ce qui a un impact sur la vie des gens,
00:51:49on est d'accord.
00:51:50C'est pour ça que je trouve le spectacle qu'on donne
00:51:53assez lamentable.
00:51:55Pourtant, on a des vrais débats à poser sur la table.
00:51:58Comment on gagne la présidentielle ?
00:52:00Quelle rupture on fait dans le pays ?
00:52:02Dans un moment où les finances publiques sont ce qu'elles sont ?
00:52:05Comment on le fait dans un moment où on voit bien
00:52:08que notre pacte républicain s'effondre ?
00:52:10Je suis très inquiet, je le disais tout à l'heure,
00:52:13par le fait que liberté, égalité, fraternité,
00:52:16ça ne veut plus rien dire car la République s'est absentée.
00:52:19Dans un moment où, quand le résultat des élections
00:52:22a été volé, confisqué par le président de la République,
00:52:25la confiance dans les institutions s'érode, s'effrite,
00:52:28et on sait où tout ça mène.
00:52:30Tout ça mène à une alternative progressiste et humaniste.
00:52:33C'est le chemin le plus court pour arriver à l'extrême-droite
00:52:36et à l'autoritarisme au pouvoir.
00:52:38Je mesure aussi tout le travail qu'on a à faire ensemble.
00:52:41Il y a une question pour vous dans le tchat de Mehdi.
00:52:44Qu'attend-il pour rejoindre la France insoumise
00:52:47avec Génération, Temps de proximité ?
00:52:49On l'attend avec un smiley, étoiles et drapeau français.
00:52:52Je suis unitaire, je suis bien dans Génération
00:52:55car je défends des choses singulières,
00:52:57le revenu universel d'existence.
00:52:59Ca ne nous empêche pas d'être d'accord
00:53:02Comment regarde-t-il les choses, Benoît Hamon ?
00:53:04Invitez-le, vous lui demanderez.
00:53:07On n'invite que des parlementaires.
00:53:09L'hypothèse du Cicasté semble foutue.
00:53:11Plus personne n'en veut, à l'exception de Marine Tondolier.
00:53:15Des écolos, j'entends.
00:53:17Mais est-ce que Benoît Hamon, ça ne pourrait pas être...
00:53:20Il y a une rancune de la part de Mélenchon
00:53:23vis-à-vis de Benoît Hamon en 2017,
00:53:25qui peut-être empêche qu'il soit...
00:53:27Il faut jeter la rancune à la rivière.
00:53:29Il avait dit ça pour Jérôme Gage aussi.
00:53:31Comment regarde-t-il les choses, Benoît Hamon ?
00:53:34La situation, le moment politique ?
00:53:36Je ne réponds jamais à la place des autres,
00:53:39et encore moins de mes amis.
00:53:40Il est aujourd'hui un acteur très engagé
00:53:43sur les questions d'économie sociale et solidaire.
00:53:46Il est président de l'OSS France.
00:53:48Il a à coeur, sans trahir le fond de sa pensée,
00:53:51que nous ayons, nous, le Nouveau Front Populaire,
00:53:53en tête que seul le monde politique ne peut pas tout.
00:53:56Il faut s'appuyer sur la société civile organisée.
00:53:59Je crois que c'est peut-être ce qu'on a oublié.
00:54:02On a vu ces chefs de parti, je les remercie,
00:54:04les quatre chefs de parti qui se sont réunis pour faire le NFP,
00:54:08pour choisir Lucie Castex.
00:54:10Bravo et merci.
00:54:11Mais le NFP, c'est pas que ça.
00:54:13Le NFP, ça a été un mouvement dans la société,
00:54:16du monde associatif, du monde syndical,
00:54:18des collectifs citoyens qui ont fait notre dynamique.
00:54:21C'est pas que les militants politiques.
00:54:23Il ne faut pas l'oublier.
00:54:25Faudrait-il que ça passe par une primaire pour 2027 ou pas ?
00:54:29Je proposais une constituante pour régler ces questions-là.
00:54:32On se voit maintenant pour dire comment on va désigner le candidat.
00:54:36J'ai rien contre la primaire.
00:54:37J'entends qu'il y a des gens qui sont pas pour.
00:54:40On peut inventer autre chose, faire une votation citoyenne,
00:54:43une grande convention, peu importe le chemin,
00:54:46s'il est collectif et nous permet d'avoir une candidature commune
00:54:49avec un projet commun, les idées qui comptent,
00:54:52et qui nous rendent le plus solides possible
00:54:54pour agréger derrière nous et être en capacité, au second tour,
00:54:58de rassembler le pays face à l'extrême droite,
00:55:00parce qu'il y a une urgence vitale pour la démocratie.
00:55:03On est tous d'accord.
00:55:05Dans une Ve République, l'individu compte quand même pas mal.
00:55:08C'est un des reproches qu'on faisait à Benoît Hamon.
00:55:11Choisir la personnalité, appuyer sur un collectif
00:55:14qui saura incarner ce collectif.
00:55:16Quand les Insoumis vous ferment la porte,
00:55:18quand Jean-Luc Mélenchon dit en direct sur M6
00:55:21quoi qu'il se passe, il vous tord un peu le bras, quand même.
00:55:25On verra à la fin de l'histoire.
00:55:26Je n'écoute pas les Insoumis, pour eux, l'histoire...
00:55:29J'ai dit, j'ai des vétos pour personne.
00:55:32La candidature commune peut être de la France insoumise.
00:55:35Si on est pour une candidature commune,
00:55:37il faut accepter qu'elle vienne de partout.
00:55:39Si on est d'accord sur le projet, sur la stratégie politique
00:55:43pour aller à la fois convaincre ceux qui s'abstiennent,
00:55:46pour mobiliser les nôtres et pour rassembler
00:55:48au deuxième tour, si on est d'accord sur ça,
00:55:51sur le chemin pour y parvenir, sur le projet politique,
00:55:54sur la façon dont on gouverne la France
00:55:56et qu'on rompt avec la pratique du pouvoir d'Emmanuel Macron,
00:55:59autant qu'avec sa politique, je peux me retrouver derrière
00:56:02un socialiste, un insoumis, un communiste, un écologiste,
00:56:06un génération, sans aucune forme de difficulté.
00:56:08Ou derrière une figure venant de la société civile.
00:56:11Je n'ai pas de problème avec ça.
00:56:13Je souhaite qu'on rompe avec l'idée du macronisme
00:56:16et qu'on prenne les opportunistes de partout.
00:56:18Il faut des gens qui, si ce n'est de l'expérience,
00:56:21pas besoin d'avoir 70 ans pour être expérimenté politiquement,
00:56:25mais qui s'engagent avec des idées, des convictions
00:56:28et pas ce qu'ils pensent sur les sujets.
00:56:30Excuse-moi.
00:56:31Au fur et à mesure des invités du NFP qu'on a reçus ici,
00:56:36la vision était à peu près la même.
00:56:38Vous êtes tous d'accord ensemble sur le programme,
00:56:42sur ce qu'il faut faire, ce qu'il faut proposer.
00:56:44Sur la méthode, c'est un peu plus compliqué.
00:56:47LFI force la main à tout le monde avec la dissolution,
00:56:50le PS demande moins de radicalité.
00:56:52Est-ce que c'est des discussions que vous devez avoir
00:56:55sur la méthode ? Les deux ans de la NUPES ont aussi prouvé
00:56:58que la méthode était parfois compliquée.
00:57:00Avec mon groupe, on avait proposé
00:57:02qu'il y ait une assemblée générale de tous les députés du NFP.
00:57:05Au moment de la NUPES, on avait la réunion des chefs de temps.
00:57:09Mais l'ANUPS, le NFP,
00:57:10ça ne peut pas être juste une coordination de groupes.
00:57:13C'est une discussion sur ce qui se passe sur le terrain.
00:57:16Les parlementaires sont, je crois,
00:57:18connectés à la réalité, contrairement à ce que pense
00:57:21M. Bayrou. En plus, comme on n'accumule pas,
00:57:23on a du temps pour discuter ailleurs que dans les bureaux
00:57:26d'une mairie ou du Parlement. Les parlementaires,
00:57:29réunis en assemblée générale, peuvent dépasser
00:57:32un certain nombre de difficultés stratégiques et tactiques.
00:57:35Il faut de la discussion.
00:57:37C'est le dialogue qui permet d'y parvenir.
00:57:39Je suis optimiste. La gauche a eu des controverses
00:57:42à affronter. Le programme commun
00:57:44à Mitterrand est marché. C'était autrement plus violent
00:57:47que la vision de la société. On a été capables,
00:57:50en deux ans, de se retrouver sur un programme politique commun.
00:57:53Quand on voit les 10 ans d'où on vient,
00:57:55de comment nous a laissé le quinquennat Hollande...
00:57:58J'ai du respect et même de l'amitié
00:58:00pour le président de la République, François Hollande.
00:58:03C'est un camarade de lutte à l'Assemblée nationale.
00:58:06Pas de problème. Mais on est quand même sortis...
00:58:09-"Camarade de lutte sur les barricades".
00:58:11...avec une gauche fracturée,
00:58:13avec l'idée que les gauches étaient irréconciliables
00:58:16et qu'une grande partie du pays ne voulait plus entendre parler
00:58:19de la gauche parce qu'elle nous détestait,
00:58:21parce qu'on avait renoncé sur la déchéance de nationalité,
00:58:24parce qu'on avait repris une proposition de l'extrême-droite
00:58:28et le programme de Sarkozy avec la loi Travail.
00:58:31Il y a un processus de reconstruction à faire.
00:58:33Je comprends aussi qu'il y ait encore des polarisations
00:58:36qui existent parce qu'il n'y a pas si longtemps que ça.
00:58:39Dernière question. On n'a pas beaucoup de temps.
00:58:42Vous parlez de François Hollande.
00:58:44Je vais vous parler d'un autre ancien président,
00:58:47Nicolas Sarkozy.
00:58:48Ca y est, maintenant, il va se balader
00:58:50avec un petit bracelet électronique à la cheville.
00:58:55Qu'est-ce que ça évoque pour vous ?
00:58:57Je suis un jeune papa. Je me suis fait la réflexion...
00:59:00Mon petit bébé est né il y a 17 jours.
00:59:02Je me suis fait la réflexion, un soir où il dormait peu,
00:59:05que je ne pouvais pas affirmer avec certitude
00:59:08qu'il vivrait toute sa vie en démocratie.
00:59:10Ca m'a terrifié en me disant que la démocratie,
00:59:13on la voit à travers le monde, elle est mortelle.
00:59:15La démocratie s'effrite partout.
00:59:17On voit ce qui se passe aux Etats-Unis,
00:59:20à travers l'Europe.
00:59:21Ce qui se passe avec Sarkozy, ça contribue à ça.
00:59:24Nos concitoyens regardent ça et vont se dire tous pourris.
00:59:27Les plus pourris d'entre eux, c'est le RN.
00:59:30Actualité judiciaire, on voit ce qui se passe.
00:59:32Mais même globalement, je pense qu'on peut dire
00:59:35qu'il y a un stand d'affaires judiciaires
00:59:37qui met en cause le RN et ses élus.
00:59:39Il y a l'idée que la démocratie
00:59:41n'est plus forcément le régime le plus efficace,
00:59:44le plus intéressant pour répondre à nos défis communs,
00:59:47pour renforcer notre contrat social,
00:59:49répondre aux crises, climatiques, sociales.
00:59:52Sarkozy, ça affaiblissa considérablement
00:59:54en ancien président de la République
00:59:57dans autant d'affaires judiciaires.
00:59:59Pour restaurer les liens de confiance,
01:00:01je commençais à rédiger un courrier
01:00:03au président de la République, Emmanuel Macron,
01:00:06pour demander que Sarkozy n'ait plus aucune mission publique,
01:00:09qu'il ne représente plus la France.
01:00:11Il a table ouverte à l'Elysée et qu'on l'envoie
01:00:14représenter le président de la République
01:00:16et qu'il ne soit plus invité aux cérémonies officielles.
01:00:20Vous avez confiance en quelqu'un
01:00:22qui refuse de retirer sa Légion d'honneur à Gérard Depardieu ?
01:00:25J'ai pas confiance, mais il faut mettre la pression.
01:00:28Je vais écrire dans les jours qui viennent
01:00:31qui nous disent qu'il faut supprimer les allocations
01:00:34pour les parents d'enfants qui ont commis des actes de délinquance,
01:00:38qu'il faut supprimer les allocations sociales
01:00:40à ceux qui auraient mal rempli une case pour toucher 5 euros de plus.
01:00:44Je suis contre leur proposition, mais qu'ils aillent au bout
01:00:48de leur cohérence et qu'on s'attaque à toutes les délinquances.
01:00:51Puisque Sarkozy a été condamné, la justice estime
01:00:54qu'il est indigne des fonctions qu'il a exercées.
01:00:57On lui retire les avantages d'un ancien président de la République.
01:01:00Je ne veux pas faire de la démagogie,
01:01:03mais qu'on lui supprime le secrétariat,
01:01:05les bureaux dont il dispose, ce qui lui permet
01:01:07de continuer à avoir une influence sur la vie politique du pays
01:01:11alors qu'il a été judiciairement indigne des fonctions.
01:01:14Vous nous direz la réponse à votre courrier.
01:01:17Vous nous la transmettrez en exclusivité pour Légistrim.
01:01:20Merci, Benjamin Lucard, d'avoir participé à cette discussion.
01:01:23Merci beaucoup à tous les deux.
01:01:25On se dit à la rentrée, bien sûr, à un rendez-vous en 2025.
01:01:29Légistrim, la chaîne Twitch de la chaîne parlementaire.
01:01:33Salut, tout le monde.
01:01:34SOUS-TITRAGE RED BEE MEDIA
01:01:37Générique
01:01:40...