François Bayrou poursuit ses consultations de mercredi pour former un gouvernement. Le Premier ministre s'est aussi entretenu avec Emmanuel Macron à l'Élysée, avant ses déplacements à Bruxelles, Mayotte, Djibouti et en Éthiopie, qui le feront quitter Paris jusqu'à dimanche.
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00:00Vous avez été battus, vous les macronistes, aux élections européennes,
00:04vous avez été battus aux élections législatives,
00:06le gouvernement que vous souteniez a été censuré à l'Assemblée nationale,
00:10et le résultat de cette séquence-là, c'est quoi ?
00:12C'est qu'on va avoir les mêmes ministres à l'issue d'un jeu de chaises musicales
00:15pour appliquer la même politique.
00:17Excusez-moi, mais est-ce qu'on est encore en démocratie ?
00:19Est-ce que ce fonctionnement-là est conforme à ce que les Français attendent ?
00:23Les Français vous le disent sur tous les tons.
00:25Ils vous disent qu'ils ne veulent pas de cette politique-là.
00:27Ils vous disent qu'ils veulent que ça change.
00:29Ils vous disent qu'ils ne veulent pas de la réforme des retraites
00:31que vous leur avez imposée par 49-3.
00:33Ils vous disent qu'ils veulent l'augmentation des salaires.
00:36Vous pourrez toujours renverser François Bayrou.
00:39Visiblement, les socialistes sont moins sûrs.
00:41Mais vous savez, Olivier Trichot...
00:42C'est la démocratie.
00:42Mais ça n'est pas notre objectif.
00:44Notre objectif, ça n'est pas de censurer matin, midi et soir
00:47les gouvernements qui se succèdent.
00:48Notre objectif, c'est de faire en sorte que la vie des Français s'améliore
00:51et qu'on ait une politique qui soit menée,
00:53qui soit un peu plus conforme à leurs attentes.
00:55Donc, la conclusion que j'en tiens,
00:57c'est que François Bayrou est aujourd'hui Premier ministre.
01:00Allez aider le gouvernement Bayrou, alors.
01:01Il a une légitimité qui est extrêmement...
01:03Il a pu avoir voté deux fois à gauche.
01:04Je termine.
01:05Il a une légitimité qui est extrêmement faible.
01:07Qu'il ait au moins cette lucidité-là
01:09et qu'il écoute ce que les Français pensent,
01:11qu'il écoute ce que l'opposition de gauche a à lui dire.
01:14Je rappelle quand même, tout le monde l'a oublié,
01:15mais qu'à l'issue du second tour des élections législatives,
01:18le plus gros bloc politique, c'est le nôtre.
01:20Mais qu'il n'ait pas majoritaire.
01:21Oui, d'accord, mais qu'il écoute les propositions que nous faisons.
01:25Parce que sinon, effectivement,
01:28Mais une fois de plus, nous, notre objectif,
01:29ce n'est pas de renverser les gouvernements qui se succèdent.
01:32C'est de faire en sorte que les Français aillent mieux,
01:34qu'ils aient des salaires qui augmentent,
01:35que les emplois soient préservés,
01:37qu'on n'ait plus d'entreprises qui font des bénéfices et qui licencient.
01:39Bref, que ça aille mieux.
01:40Et c'est ça que nous...
01:41D'accord, mais est-ce que, par exemple,
01:42la présence, le maintien de Bruno Retailleau
01:44dans un gouvernement Bayrou, pour vous, c'est une ligne rouge ?
01:47En tout cas, bien sûr que c'est un problème.
01:49Pourquoi ? Là aussi, pour des raisons de fond.
01:51Ce n'est pas parce que je n'apprécie pas Bruno Retailleau.
01:58En réalité, ce qu'il propose,
01:59c'est d'appliquer le programme du Rassemblement national.
02:01Sur la loi immigration, par exemple,
02:03il avait introduit des amendements qui étaient, en réalité,
02:05la préférence nationale,
02:06c'est-à-dire le programme du RN et l'idée
02:09de limiter un certain nombre d'aides
02:10et de ne les accorder, les aides sociales, qu'aux Français.
02:13C'est donc le programme du RN.
02:14C'est quand même un peu paradoxal
02:16d'avoir eu un second tour des élections législatives
02:18marquées par le Front républicain
02:20et d'avoir un ministre de l'Intérieur
02:21qui propose d'appliquer le programme du RN.