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00:00Maillot, département abandonné, abandonné depuis des années par la classe politique qui a multiplié les promesses aux habitants.
00:10Emmanuel Macron se rendra sur place dans les prochains jours, un deuil national va être décrété.
00:14Pendant ce temps-là, que fait le nouveau Premier ministre français François Bayrou ?
00:18Il a participé hier soir au conseil municipal de Pau, parlé du sujet du cumul des mandats.
00:23Et c'est vrai que ça a pu surprendre et pourquoi pas choquer, a-t-il pris conscience de la gravité de la situation dans l'archipel ?
00:29Vous savez que c'est l'événement naturel en France le plus important de toute l'histoire de la France.
00:39Je ne parle pas de la métropole, bien sûr, mais Maillot est un territoire français.
00:45Et c'est ce que disait Vincent Hervouet ce matin, donc lorsqu'on dit ça, comme ça,
00:49que c'est l'événement le plus important, le plus dévastateur sans doute de tous les événements naturels,
00:57de toutes les catastrophes naturelles en France, forcément ça met en perspective l'attitude que doivent avoir les uns et les autres.
01:03Je vous propose d'écouter peut-être Jean-François Blanco qui est conseiller écologiste de Pau hier soir.
01:09La première question qui me vient c'est qu'est-ce que vous faites là ? Vous n'êtes pas à votre place M. Bayrou.
01:15Moi je considère que le fait que vous soyez venu ici, c'est une faute politique.
01:20Votre première mission M. Bayrou et M. le Premier ministre, c'est de prendre l'avion, d'aller à Maillot, ne serait-ce que de façon symbolique.
01:32Pascal, pardonnez-moi, je cherchais, parce que je crois que nous sommes trompés,
01:38en fait cet homme qui parlait est Tunjaï Silgi qui est dans l'opposition à Pau et membre du parti socialiste
01:48et c'est lui qui intervenait, qui interpellait plus exactement M. Bayrou, qui a répondu M. Bayrou en disant qu'il avait raison d'être présent
01:59et ce qu'il a voulu dire c'est que ne m'aurait-on pas dit si après être Premier ministre je n'avais pas présidé ce premier conseil municipal,
02:06on m'aurait dit que j'abandonnais les Palois. Il s'est exprimé également sur Maillot avec une subvention de 25 000 euros.
02:13Les dégâts sont absolument considérables, les dégâts humains sont très difficiles à apprécier.
02:19Je vous proposerai que nous votions une subvention de 25 000 euros si toutes les villes de France,
02:27ça sera déjà le départ de quelque chose pour une aide.
02:32Vous savez que 25 000 euros, si j'avais mauvais esprit, c'est quasiment le prix de l'aller-retour avec le Falcon qui a été pris hier par le Premier ministre de la France.
02:40Parce que là aussi je ne veux pas faire de polémiques peut-être qui seront jugées faciles,
02:45mais convenez qu'on demande aux Français de faire des efforts.
02:49Et vous avez un Premier ministre qui prend son Falcon pour aller présider un conseil municipal à Pau.
02:55Et je disais ce matin, et je peux le redire, les efforts on a toujours l'impression que c'est pour les autres.
02:59Alors bien sûr c'est une goutte d'eau que ces 25 000 euros, bien sûr c'est un symbole,
03:04mais on a le sentiment d'une France à deux vitesses où vous avez un président,
03:08ou pas un président d'ailleurs, un Premier ministre, qui fait ce qu'il veut,
03:12il prend son Falcon pour aller présider le conseil municipal de Pau, il aurait pu le faire en visio.
03:17Si vous me permettez, durant le Covid, j'imagine que les conseils municipaux se faisaient en visio.
03:22Il prend ça aux frais de la République et il revient. Et après il dit aux Français faites des efforts.
03:26Et il donne une subvention de 25 000 euros, c'est le prix quasiment de son voyage.
03:30Donc tout ça, je trouve ça parfaitement incohérent, mais peut-être que vous pourrez réagir d'ailleurs.
03:35Au 01.80.20.39.21.
03:37Moi j'ai pas la science infuse, loin de là.
03:40Donc vous avez le droit de donner évidemment un avis contradictoire.
03:44Bruno Rotaillot, écoutons-le, l'île est dévastée.
03:47L'île est vraiment dévastée, l'habitat qui est un habitat précaire, les bangas, il n'y a plus rien.
03:54Ne me demandez pas de bilan.
03:56Il y a beaucoup de réactions évidemment, et notamment sur la présence de M. Bayrou.
04:00Je vous propose d'écouter Franck Alizio, député du Rassemblement National des Bouches-du-Rhône.
04:04Il était l'invité de Dimitri Pavlenko ce matin.
04:07C'est à minima le premier faux pas du nouveau Premier Ministre.
04:10On ne l'attendait pas à Pau, autant le fait qu'il cumule, qu'il reste maire de Pau pendant qu'il est Premier Ministre.
04:17J'ai envie de vous dire, c'est secondaire, on n'en fait pas une question de principe.
04:21En revanche, aller au conseil municipal de Pau ce soir-là, alors que tout le monde l'attendait à minima,
04:29dans une cellule d'urgence, en train de traiter la situation à Mayotte,
04:34c'est être coupé de l'émotion nationale et ne pas avoir pris la mesure de ce qu'était un Premier Ministre en temps de crise.
04:41Et là, c'est une crise aiguë.
04:43Et c'est vrai que c'est intéressant là aussi, parce qu'imaginez qu'un tsunami ravage Nice et sa région.
04:49Vous pensez vraiment que François Bayrou, Premier Ministre, il serait à Pau pour diriger un conseil municipal ?
04:54Les Français de Mayotte, c'est vrai aussi pour ceux de Guadeloupe, c'est vrai pour ceux de Guyane, c'est vrai pour ceux de Nouvelle-Calédonie,
05:00ils ont souvent le sentiment, à juste titre, d'être traités différemment de ceux de métropole.
05:04D'ailleurs, et je parle à Olivier Guénac, j'espère que nous aurons au téléphone tout à l'heure, Amina, elle est déjà là d'ailleurs Amina ?
05:10Tout à fait Pascal !
05:11Ecoutez, c'est très bien qu'elle soit là. Bonjour Amina !
05:14Bonjour Pascal !
05:15Et je rappelle que vous nous avez appelé hier, je vous ai cité d'ailleurs tout à l'heure également à l'antenne sur Europe 1 et sur CNews,
05:22vous avez une petite trentaine d'années, vous avez quitté Mayotte à l'âge de 18 ans, vous êtes venue après votre bac,
05:26vous avez fait vos études, vous avez trouvé du job et vous n'êtes pas reparti.
05:30Et hier, vous étiez dans une inquiétude folle parce que vous n'arriviez pas à joindre toute votre famille.
05:36Est-ce qu'aujourd'hui vous avez pu joindre depuis hier votre famille ?
05:40Oui, effectivement, j'ai de très bonnes nouvelles Pascal, donc merci de me laisser la possibilité de partager cela avec vous.
05:47J'ai un de mes oncles qui a pu se rendre pas loin de la capitale où c'était beaucoup plus facile d'accéder à un réseau téléphonique,
05:56et donc au final tout va bien pour ma famille, tout le monde est en sécurité, il y a juste des dégâts matériels,
06:03une partie du toit de ma grand-mère qui s'est envolée, ensuite on a aussi quelques arbres qui sont tombés un peu partout dans la cour des maisons,
06:15parce qu'il faut savoir que le sud de l'île c'est un peu la brousse, donc il y a pas mal de verdures,
06:21mais sinon franchement tout le monde va bien, du coup je suis très soulagée, je vais pouvoir passer Noël avec mes enfants de façon plus sereine.
06:29J'imagine, parce qu'hier on a senti votre inquiétude, et puis c'est la première bonne nouvelle depuis 11 heures que vous nous apportez à l'antenne,
06:36donc je suis vraiment très content. Mais quand je disais les français de Mayotte, mais c'est vrai aussi des français d'outre-mer,
06:42ils ont le sentiment qu'ils ne sont pas traités comme les autres, et un voyage dans ces territoires d'ailleurs d'outre-mer suffit à constater
06:49que les provinces ultramarines de la République, comment elles sont administrées, c'est vrai pour la Guyane que je connais un peu, c'est effrayant évidemment de voir comment c'est fait.
06:59Alors on me dit parfois, oui mais c'est mieux Fort-de-France que Port-au-Prince par exemple, qui est indépendant et qui est la capitale voisine à Haïti,
07:08c'est mieux aussi que la Havane à Cuba sans doute, mais c'est une piètre consolation.
07:14Donc quand je vois en plus symboliquement un premier ministre qui ne fait pas le voyage ou qui fait même un conseil municipal à Pau,
07:22j'imagine que la Mahoraise que vous êtes voit une différence de traitement Amina.
07:29Oui oui je suis tout à fait d'accord avec vous, donc moi pareil, en regardant les informations et en constatant justement le fait que monsieur Bayrou
07:39a plutôt opté pour le conseil municipal, sachant qu'à Mayotte on est dans une situation désastreuse, quelque part ça m'a choqué en même temps,
07:49c'est une habitude donc ça ne m'a pas choqué non plus en fait.
07:52C'est la même chose en fait par rapport à tous les mandats qu'on a eus, que ce soit Nicolas Sarkozy, que ce soit Emmanuel Macron,
08:02donc vous savez quand ils ont besoin de voix supplémentaires, ils savent où on est, ils savent comment y aller, ils savent comment nous dire les choses.
08:10Emmanuel Macron lors de sa première élection et sa réélection, il était parti à Mayotte par exemple dire que je vous comprends, l'immigration clandestine c'est un problème,
08:21donc on va vous aider par rapport à ça, on va tout stopper.
08:24Voyez où est-ce qu'on en est aujourd'hui, avec pas mal de bidonvilles un peu partout, avec des vies humaines qui sont perdues,
08:30donc vous savez ce n'est plus du tout étonnant, on s'habitue en fait.
08:35Malheureusement on s'habitue, on vit avec, mais le comportement de M.Beyrou franchement ce n'est pas quelque chose qui...
08:43Voilà j'ai échangé un peu avec des personnes aussi de la communauté maoraise qui encaissent le coup en disant ben oui c'est comme ça, tu veux qu'on fasse quoi en fait ?
08:52Et ça a toujours été comme ça, donc voilà.
08:55Restez avec nous parce que je voulais vous faire écouter d'autres réactions, on a entendu Franck Aliziot, je voudrais qu'on écoute Charles de Courson,
09:01il est député Lyot, centriste de la Barne, il était l'invité de Sonia Mabrouk ce matin sur CNews et Europe 1.
09:07C'est vrai qu'en termes de solidarité, je pense que nos compatriotes de Mayotte auraient apprécié que le Premier ministre vienne,
09:15même pour quelques heures, pour faire le point avec le préfet et toutes les autorités locales sur comment on peut faire face à cette catastrophe qui frappe le département le plus paupérisé de toute la France.
09:28Paul Rappli, on va en parler, à tout le moins c'est donc une faute politique.
09:32Je pense, mais il a aussi à constituer son gouvernement, ça tombe au plus mal si vous voulez, c'est vrai, c'est l'accumulation si vous voulez des problèmes.
09:42Les gens aiment que leur dirigeant soit à côté d'eux quand ils souffrent.
09:47Mais il a tellement raison, le prince, le roi d'ailleurs d'Espagne, pendant les inondations s'est rendu sur place,
09:53et puis il y a des images très célèbres dans l'histoire de l'Occident, on se souvient du roi d'Angleterre qui n'avait pas quitté Buckingham et qui était resté auprès de ses administrés.
10:03Ça crée forcément un sentiment différent.
10:07Yael Braune-Pivet, présidente de l'Assemblée Nationale ce matin sur France Info, écoutons-la.
10:11J'aurais effectivement préféré que le premier ministre, au lieu de prendre un avion pour Pau, prenne un avion pour Mamoudzou.
10:17Il a fait une erreur ?
10:18Ecoutez, c'est pas à moi de le juger, mais en tout cas je pense que dans ce type de circonstances, il faut être à 100% mobilisé sur la gestion.
10:25Vous savez, il faut, lorsqu'il y a des catastrophes comme cela, avoir de la considération, de l'empathie, il faut être auprès de ceux qui souffrent.
10:34Évidemment que sur le fond, je ne pense pas que ça change grand chose.
10:38Évidemment qu'il est alerté de minute en minute.
10:40On est dans le symbole. C'est comme le Falcon.
10:43Déplacement à Pau en Falcon X de la République.
10:46Vol de 52 minutes à bord d'un Dassault Falcon 7X. 800 kilomètres de carburant consommé.
10:52Je ne sais pas combien, on nous dit que ça coûte 12 000 euros, à mon avis ça coûte beaucoup plus que ça.
10:58Avec les personnels de sécurité et l'ensemble de l'organisation.
11:03Les réactions sont nombreuses. Fabien Rousset, secrétaire national du Parti communiste français, il était ce matin sur BFM.
11:08Il devrait être à Mayotte aujourd'hui.
11:10Enfin, un département qui aurait été fauché de la même manière en Hexagone.
11:16Tout le gouvernement israélien, le Premier ministre, le Président de la République, ne donnons pas à voir à Mayotte la même situation qui s'est produite à Valence.
11:26En Espagne.
11:28En Espagne, où les autorités ont tellement tardé à aller.
11:31Ce n'est pas faux ce qu'il dit M. Roussel et on peut le réécouter une deuxième fois sur cette île surpeuplée, son analyse.
11:38Ce que l'on entend le plus c'est « Où sont les gens ? »
11:43Parce qu'on dit que cette île est surpeuplée, ils ne sont pas là.
11:47Où sont les gens ? Ils sont sous les amateurs, sous les manguiers qui sont tombés.
11:52Certains se sont réfugiés dans la forêt parce qu'il y a beaucoup d'anjoinés, notamment, peur d'être attrapés par la police, dans la forêt, peut-être abattus sous les armes.
12:04Vous imaginez le mot, c'est « Où sont les gens ? »
12:07Il est 11h45, on marque une pause et nous revenons.
12:10On est avec Amina, elle est maoraise et elle est venue ici il y a quelques années.
12:16Maintenant, il y a combien de temps que vous êtes à Paris ou en tout cas en France, en métropole Amina ?
12:21Depuis 2008, donc si je ne me trompe pas, ça fait 15 ou 16 ans.
12:26Ça fait 16 ans, à priori.
12:28Vous avez des enfants ?
12:30Oui, j'en ai deux, deux petites filles.
12:32Qui évidemment ne sont pas nées, elles, sur la terre sur laquelle vous êtes née.
12:37Non, pas du tout, j'en ai une qui est née dans le Puy-de-Dôme et l'autre qui est née dans l'Yonne.
12:42Mais leur racine, leur identité, c'est aussi Mayotte et j'imagine quand elles retournent, elles regardent ça avec intérêt.
12:51Oui, après avec intérêt, elles se posent aussi pas mal de questions par rapport à certaines choses,
12:57mais c'est tout à fait naturel.
12:59Elles ont quel âge ?
13:018 ans et 4 ans.
13:03Et elles s'appellent comment ?
13:05Elles s'appellent Lily et Kali.
13:09Lily et Camille ?
13:11Lily et Kali.
13:13C'est des jolis prénoms.
13:15Amina, 11h46, à tout de suite.
13:17Vous restez bien sûr avec nous.
13:19Et vous pouvez réagir au 01-80-20-39-21.
13:2111h13, c'est Pascal Prohevou sur...
13:23Europe 1.
13:25Pascal Prohevou.
13:27Ces dernières années, l'État a déployé deux plans d'action.
13:29Mayotte 2025 annoncés en 2014.
13:31Que disait François Hollande ?
13:33Alors Président de la République, écoutons.
13:35Vous êtes aujourd'hui dans la République, pleinement dans la République.
13:41Vous êtes le 101ème département de France,
13:43mais vous êtes l'un des plus beaux départements de France.
13:47Mayotte, à venir 2025.
13:49Il convient que Mayotte puisse disposer
13:51des équipements indispensables
13:53pour son développement.
13:55Mayotte 2025, c'est la réussite.
13:57Chers amis maorais,
13:59je vous dis bonne chance.
14:01Parce que vous êtes une chance
14:03pour la République.
14:05Alors évidemment, je ne veux pas incriminer
14:07M. Hollande parce que c'est tellement vrai
14:09de beaucoup d'hommes politiques.
14:11Mais les paroles aux résultats,
14:13lorsqu'on regarde les résultats,
14:15elles sont terribles ces paroles.
14:17Un premier bilan annuel a été établi
14:19en juin 2016,
14:21deux ans après cette intervention.
14:23Mais je cite, il n'y a pas de traces d'une poursuite
14:25de l'animation du plan.
14:27Les cadres qui avaient participé à son élaboration
14:29et à son déploiement sont partis
14:31et fort peu de documents sont disponibles.
14:33Mayotte 2025 aura duré
14:35moins d'un an et demi.
14:37Second plan, le plan pour l'avenir
14:39de Mayotte pour répondre à la crise sociale de 2018.
14:411,3 milliard d'euros
14:43de dépenses de l'Etat, c'est la même histoire.
14:45Emmanuel Macron, président en 2019.
14:47La France, c'est d'abord
14:49la sécurité. C'est des moyens
14:51qu'on remet sur le terrain pour mieux juger,
14:53lutter contre la délinquance
14:55et soyez rassurés.
14:57La France, c'est la sécurité.
14:59On va relancer des opérations ici
15:01à Mayotte pour
15:03rénover l'habitat. Et donc les engagements
15:05que j'ai pris devant vous,
15:07je viendrai en rendre compte.
15:17Là aussi, ça ne résiste pas à l'étude
15:19de ce que Laurent Tessier
15:21disait ce matin et que je vais rappeler.
15:23Que dit la Cour des comptes ? La première année,
15:25le plan a bénéficié d'un pilotage soutenu,
15:27des comptes rendus détaillés,
15:29un site internet a été
15:31mis en ligne mais n'a plus été
15:33mis à jour après avril 2019.
15:35Il n'y a plus
15:37d'écrit attestant de la poursuite du
15:39pilotage du plan.
15:41Je vous assure, mais c'est désespérant.
15:43C'est-à-dire que
15:45et là, j'ai sous les yeux
15:47le rapport des Cour des comptes
15:49de juin 2022 de Mayotte.
15:51En 60 ans, l'archipel a vu sa population
15:53multipliée par 12.
15:55La délinquance a atteint à Mayotte un niveau
15:57hors norme et la sécurité est devenue
15:59la première préoccupation
16:01des habitants. La confiance dans les forces
16:03de l'ordre est faible. En matière d'éducation,
16:05le retard est également difficile à résorber
16:07alors que la moitié de la population ne parle pas
16:09français. La population de l'archipel
16:11projetée par l'INSEE à l'horizon
16:13de 2050 est comprise entre
16:15440.000 et 760.000.
16:17Une population
16:19multipliée par 12 en 60
16:21ans. Au total,
16:23il n'existe pas à ce jour de documents stratégiques
16:25de programmation de développement de
16:27Mayotte. Tout ça, c'est pas moi qui le dit, c'est la Cour des comptes.
16:29La part de logements précaires,
16:3140%,
16:3348% de la population est d'origine
16:35étrangère. 84%
16:37de la population vit sous le seuil de
16:39pauvreté. C'est effrayant.
16:41C'est absolument
16:43effrayant. Amina, évidemment
16:45que lorsque vous, c'est la conversation qu'on avait
16:47avec vous hier, c'est-à-dire que vous, vous êtes venue faire
16:49vos études, vous avez compris
16:51qu'il n'y avait pas de retour possible à Mayotte
16:53pour avoir une vie d'abord pour vos enfants
16:55sécures et puis pour la vie
16:57professionnelle que vous aviez envie d'avoir.
16:59Oui, oui, c'est justement
17:01exactement ça. Vous savez,
17:03Pascal, dans mon enfance,
17:05je pouvais sortir de la rue
17:07tranquillement pour aller voir
17:09le voisin d'à côté. Je pouvais aller
17:11dans la campagne,
17:13dans la ferme familiale, sans craindre
17:15que quelqu'un se cache derrière un
17:17arbre et qu'il m'attend avec une machette.
17:19Donc à l'époque, effectivement, Mayotte n'était pas
17:21encore très bien développée, mais
17:23le sentiment de sécurité et la
17:25sécurité étaient là, en fait.
17:27Et aujourd'hui, moi, quand je vis à Mayotte,
17:29pendant les vacances, dès que le
17:31soleil sous-couche, je rentre à la maison.
17:33Bon, ce serait
17:35bien que... Vous êtes dans la banlieue parisienne,
17:37Amina ?
17:39Non, non, je suis un peu... Je suis
17:41dans Lyon. Dans Lyon ?
17:43Près d'Auxerre, peut-être ? De Sens ?
17:45Je ne sais pas. Auxerre. Ah !
17:47Auxerre. Vous êtes auxerroise ?
17:49Non, pas du tout.
17:51Bon, en tout cas, quand je dis que vous êtes auxerroise,
17:53vous vivez à Auxerre, bien sûr, ça serait bien que vous veniez
17:55à Paris, parce qu'on vous accueillerait sur ces news
17:57si vous vouliez parler. Je trouve que ça serait intéressant.
17:59Moi, j'adore les témoignages comme ça, un peu en
18:01longueur, où ce que vous venez de dire, par exemple,
18:03c'est passionnant sur votre enfance.
18:05Et au moment de la Nouvelle Calédonie, je me souviens,
18:07on avait beaucoup reçu une journaliste
18:09de chez nous qui s'appelle Nelly Denac
18:11et qui, pareil, de la même manière, avait
18:13parlé et puis avait
18:15évoqué sa jeunesse. Et puis, il y a une journaliste d'Europe 1
18:17qui s'appelle Fanny Marceau. De la même
18:19façon, il y a une force
18:21du témoignage. D'ailleurs,
18:23vous êtes trois jeunes femmes. Il y a une force
18:25du témoignage parce que vous avez vécu
18:27évidemment là-bas. Donc, ça donne
18:29une information plus
18:31précise.
18:33Si vous voulez venir, moi, je vous invite
18:35volontiers sur notre plateau de ces news
18:37et on en parlera encore plus longuement.
18:39France est avec nous. France qui
18:41habite La Réunion, mais dont le mari est à Mayotte.
18:43Bonjour, France.
18:45Oui, bonjour, Pascal Praud.
18:47Je suis à La Réunion,
18:49moi, effectivement, mon conjoint est toujours
18:51sur Mayotte. J'ai eu quelques
18:53petites nouvelles par SMS.
18:55Je sais qu'il est en vie, mais après tout
18:57le quartier où il est, ils n'ont rien eu
18:59depuis que le cyclone est passé samedi.
19:01Pas de pompiers, pas de forces de l'ordre.
19:03Ils n'ont rien. Là, il leur reste
19:0524 heures d'eau.
19:07Ils n'ont plus d'eau, ils n'ont plus d'électricité.
19:09Ils n'ont aucune connexion, aucun
19:11réseau. Et personne ne passe.
19:13Et c'est vrai qu'on dit que
19:15je vous entendais dire que
19:17les Outre-mer étaient laissés à l'abandon.
19:19Mais Mayotte, c'est pire
19:21que les autres Outre-mer. Parce que je peux vous dire
19:23que quand je suis à La Réunion,
19:25c'est le paradis par rapport à Mayotte.
19:27C'est le paradis, ici.
19:29Mayotte, c'est vraiment la dernière roue du
19:31carrosse. La dernière roue du carrosse.
19:33Et effectivement, il y a quelques bonnes volontés
19:35comme Gérald Damanin
19:37qui a essayé d'enlever
19:39tous ces bidonvilles, mais tout de suite,
19:41il y a la bien-pensance de gauche
19:43qui crie au scandale.
19:45Parce que, tout de suite, si on veut
19:47stopper l'immigration, on est des racistes.
19:49On est des racistes.
19:51Mais on n'est pas des racistes. Qu'ils viennent vivre
19:53à Mayotte et qu'ils se rendent compte
19:55de l'état de Mayotte. On ne peut
19:57plus avoir accès aux soins.
19:59Là, j'entendais ce midi
20:01Vincent Herouette qui disait à votre émission
20:03L'heure des pros, que
20:05pendant plus d'un an, il n'y avait pas d'eau pendant
20:0772 heures et qu'on avait de l'eau
20:09pendant 24 heures. Mais encore aujourd'hui,
20:11à Mayotte, on a de
20:13l'eau pendant deux jours et le
20:15troisième jour, c'est coupé. Deux jours
20:17et le troisième. Et ça, on a trois eaux
20:19sur l'île. Vous savez pourquoi, Monsieur Pro?
20:21Non, mais vous nous le direz tout de suite après la pause,
20:23parce qu'on est en retard.
20:25Je vous laisse terminer votre phrase,
20:27quand même.
20:29C'est parce que, en fait, les retenues
20:31collinaires, là, elles sont pleines. Parce qu'on a eu
20:33une saison d'épuis qui était très bonne. Elles sont pleines.
20:35Mais, simplement, il n'y a pas les
20:37infrastructures pour traiter l'eau.
20:39Il faudrait, je ne sais plus combien de milliers de mètres
20:41d'eau. Et on ne peut pas en produire.
20:43Et pourquoi? Parce qu'il y a de l'immigration.
20:45Et que les gens ne sont pas comptabilisés.
20:47Et que l'île n'est pas...
20:49Elle est sous-dimensionnée. Il n'y a rien
20:51de fait par rapport au nombre d'habitants.
20:53Vous restez avec nous, parce que vous allez pouvoir,
20:55évidemment, continuer. Votre témoignage
20:57est extrêmement intéressant, à tout de suite.
20:59Europe 1.
21:01De 11h à 13h sur Europe 1.
21:03Bon, il est 12h20. On parlait donc de
21:05Mayotte, tout à l'heure. Et je voulais vous
21:07donner deux ou trois petites informations que m'a donné
21:09Laurent Tessier. Les dépenses de l'Etat
21:11par habitant en 2020, ils sont de
21:135743 euros.
21:15Soit 17% de
21:17moins que celles en Martinique.
21:19Et 62% de moins qu'en
21:21Guyane. Je répète,
21:23dépenses de l'Etat par habitant,
21:255743 euros.
21:27La construction de logements
21:29reste en tout état de cause insuffisante à Mayotte.
21:31Au rythme de production atteint en 2021,
21:33il faudrait 150 ans pour
21:35résorber entièrement l'habitat informel.
21:37Sans même tenir compte de la
21:39progression démographique. Et d'ores et
21:41déjà, toutes les communes de l'Archipel subissent
21:43un cycle hebdomadaire de coupures d'eau
21:45à raison de 12h par quartier.
21:47C'est ce que nous expliquait France tout à l'heure.
21:49Qui a appelé de la Réunion.
21:51Dans l'état actuel des capacités de production
21:53d'eau, l'Archipel a atteint
21:55le maximum productible.
21:57Soit environ 36 000 m3 par jour.
21:59Or, la demande qui croit de 3%
22:01par an, atteint désormais 37
22:03500 m3
22:05par jour. Alors, ces chiffres-là,
22:07évidemment, c'est toujours difficile à
22:09avoir une
22:11concrétisation derrière ces chiffres, mais
22:13ils sont importants quand même
22:15de les mentionner. Nous sommes avec
22:17je crois Serge
22:19qui voulait parler
22:21peut-être de Mayotte ou
22:23de François Bayrou.
22:25Puisqu'il y a eu une polémique. Et Serge, vous habitez
22:27Pau, je crois.
22:29Oui, bonjour Pascal Praud. Oui, j'habite
22:31Pau, exactement. Est-ce que vous êtes
22:33un admirateur de M. Bayrou ?
22:35Non, je ne suis pas un admirateur,
22:37je suis pragmatique par rapport à
22:39sa fonction et à ce qu'il fait.
22:41Je pense qu'il a fait le bon choix
22:43de venir
22:45à Pau, pour tout vous dire.
22:47Pour déjà
22:49annoncer
22:51aux Palois qu'il
22:53resterait maire de Pau, au passage
22:55de faire voter la subvention de 25 000 euros
22:57pour Mayotte. Et là, il a besoin de prendre
22:59un Falcon pour faire ça ?
23:01Un Falcon, si vous voulez,
23:03ça lui est attribué comme président de la République.
23:05Il a son avion, ça lui est attribué.
23:07Il bénéficie
23:09de ça. Je ne vois pas en quoi
23:11ça dérange, je crois.
23:13Ça dérange, c'est toujours pareil.
23:15Ça dérange quand on donne des leçons, en fait.
23:17Ça dérange quand on demande
23:19aux Français de serrer la ceinture.
23:21Ça dérange quand on explique qu'il faut
23:23faire des efforts et que soi-même, on n'en fait pas.
23:25Alors évidemment, c'est une goutte
23:27d'eau, bien sûr, je l'ai dit.
23:29Mais ça peut surprendre
23:31et pourquoi pas choquer.
23:33Parce qu'il n'a pas peut-être...
23:35D'abord, ce que je disais
23:37tout à l'heure, et je ne sais pas si vous seriez d'accord
23:39avec moi, s'il y avait eu un tsunami
23:41à Nice, est-ce que vous pensez
23:43que le Premier ministre serait à Pau ?
23:45Non, mais je trouve
23:47que la comparaison
23:49n'est pas de bonne alloi.
23:51Monsieur Bayrou,
23:53pour l'instant, doit constituer
23:55un gouvernement. Il doit être
23:57avec le Président de la République pour constituer
23:59ce gouvernement. Il a des priorités.
24:01Monsieur Retailleau...
24:03Mais pourquoi vous trouvez que la comparaison n'est pas de bonne alloi ?
24:05Pourquoi le comparer, un tsunami
24:07à Nice avec ce qui se passe à Mayotte,
24:09ce n'est pas de bonne alloi ?
24:11Mais tout simplement,
24:13c'est trop facile, si vous voulez,
24:15de dire ça. Il est en train de constituer...
24:17C'est la France ?
24:19Mais oui, mais c'est la France. Bien sûr, c'est la France.
24:21D'ailleurs, tout le monde veut venir y accoucher,
24:23à Mayotte, pour être français.
24:25Si vous voulez, il est en train de constituer
24:27un gouvernement. Il faut qu'il soit...
24:29Oui, mais quel est le rapport avec ce que je dis ?
24:31Il n'y a pas de rapport. Je vous dis si...
24:33Les Mahorais
24:35ont le sentiment, et en général
24:37les ultramarins, d'être maltraités.
24:39Oui, mais ça fait longtemps qu'ils sont maltraités,
24:41comme a dit votre auditrice,
24:43dans la réunion comparée
24:45à Mayotte. Mais je suis bien d'accord.
24:47Ils ont ce sentiment qu'ils ne sont pas traités pareil.
24:49Et à juste titre...
24:51Monsieur Retailleau, il était
24:53dans les 24 heures.
24:55Il y a eu une cellule de crise.
24:57Mais je vous répète, s'il y avait un tsunami à Nice,
24:59c'est ce que vous pensez. D'ailleurs, vous savez, en fait,
25:01vous ne voulez pas répondre à ma question, parce que vous savez très bien...
25:03Mais pas du tout. Il y a une répartition
25:05des rôles. Il ne peut pas être partout.
25:07Non, il n'est nulle part. Il est à Pau
25:09en conseil municipal.
25:11Mais oui, mais quatre heures après, il est à Paris.
25:13Et puis c'est fini.
25:15Peut-être que vous avez raison.
25:17Il y a une répartition
25:19des rôles. Il faut qu'il constitue
25:21d'urgence un gouvernement.
25:23Il ne peut pas être partout.
25:25Monsieur Retailleau fait le job.
25:27Et M. Bayrou...
25:29Les gens sont déconnectés, si vous voulez.
25:31Il a pris Pau quand il a été élu
25:33maire de Pau. Il est très
25:35attaché à sa ville. La ville
25:37était dans un état catastrophique.
25:39On avait notre Hidalgo à Pau
25:41en personne de Mme Linière-Cassou.
25:43Donc il a refait de Pau une très
25:45belle ville. C'est un peu son bébé.
25:47Et il est attaché, ce qui fait la force
25:49de sa politique.
25:51Et j'en suis heureux. Je suis heureux que
25:53vous le défendiez parce que la parole doit être contradictoire.
25:55Et je vous remercie grandement.
25:57Un petit mot quand même sur Noël, Serge, parce que
25:59vous vous apprêtez peut-être à
26:01passer Noël en famille ?
26:03Justement, je pars sur Marseille.
26:05Il a cherché ma belle-mère pour la ramener
26:07sur Pau.
26:09Ah, vous avez cherché votre belle-mère.
26:11Le genre idéal.
26:13Elle a 82 ans, vous voyez.
26:15Elle est jeune. 82 ans, aujourd'hui, c'est pas...
26:17Le jeune, c'est
26:1920 ans. A 82 ans, on est plus jeune.
26:21Elle peut être jeune dans sa tête.
26:23Et elle ne conduit pas, cette belle-mère, peut-être ?
26:25Si, elle conduit,
26:27mais des trajets aussi longs.
26:29600 kilomètres. Bon, voilà.
26:31Donc, pour faire plaisir à ma femme...
26:33C'est bien d'accord de faire plaisir à
26:35votre femme. C'est autoroute.
26:37Alors, Pau, vous passez par quoi ?
26:39Vous passez par Montpellier ?
26:41C'est autoroute tout le long. Toulouse, Montpellier,
26:43Nîmes, Arles, Marseille.
26:45Et vous faites ça dans la journée ?
26:47Oui, bien sûr. Je fais ça en 6 heures.
26:49La voiture, elle connaît le trajet.
26:51Ça fait 34 ans que je le fais.
26:53Ah oui, ça fait 34 ans que vous avez cherché
26:55votre belle-mère.
26:57C'est une belle vie.
26:59C'est une belle vie.
27:01Non, mais vous faites 6 heures aller,
27:036 heures retour, mais vous faites ça dans la même journée ?
27:05Non, non, non. Je reste
27:07quelques temps dans cette belle ville de Marseille.
27:09Et après,
27:11je reviens à Pau.
27:13Et votre épouse également ?
27:15Et voilà, mon épouse est dans la voiture.
27:17Et là, vous dormez chez votre belle-mère.
27:19Et là, je dors chez ma belle-mère.
27:21Et vous avez resté 3-4 jours à Marseille
27:23et vous ramenez une belle-maman à Pau.
27:25Exactement.
27:27Mais non, mais c'est sympa. C'est la belle ville. Vous êtes en retraite aujourd'hui ?
27:29Ah non, je bosse
27:31encore.
27:33Mais vous êtes en vacances.
27:35Donc là, vous avez pris quelques jours de vacances
27:37pour aller chercher votre belle-mère.
27:39J'étais d'ailleurs sur Paris ce week-end.
27:41Et qu'est-ce que vous avez fait à Paris ?
27:43Eh bien, à Paris, je suis allé voir
27:45mes deux fils qui travaillent sur Paris.
27:47Je suis allé au concert de Radio Classique
27:49dimanche soir, qui était
27:51fabuleux. Et puis, on a pu
27:53profiter
27:55de la capitale et de toute la beauté
27:57de Paris. Et quand vous êtes à Paris,
27:59vous dormez chez vos enfants ou vous êtes à l'hôtel ?
28:01Non, là, je dors. J'ai encore
28:03un enfant qui a la gentillesse
28:05de pouvoir me loger.
28:07Il renvoie un peu l'ascenseur.
28:09C'est normal. Mais moi, j'adore
28:11la vie des gens. Il habite dans quel quartier, votre enfant ?
28:13Votre fils ? Eh bien,
28:15dans le 18ème. C'est pas dégueulasse ?
28:17Oui, c'est très sympa.
28:19Montmartre, c'est pas loin de la place
28:21où il y a le théâtre de l'Atelier.
28:23C'est une
28:25place que j'adore.
28:27La place Charles Dulan, je crois qu'elle s'appelle.
28:29Bon, 12h27.
28:31Merci vraiment. Merci beaucoup.
28:33C'était un plaisir. Mais vous voyez,
28:35c'est pour ça que j'aime bien entendre les uns et les autres.
28:37Serge, ses enfants,
28:39on est tous pareils.
28:41Ils ont trouvé du travail à Paris.
28:43C'est vrai que beaucoup de gens viennent
28:45à Paris uniquement pour travailler. Il n'y a plus de Parisiens à Paris.
28:47On ne naît pas de Paris.
28:49On n'est pas à Paris.
28:51On naît de...
28:53On devient. On devient parisien, c'est ça ?
28:55C'était nul.
28:57Non, ce que j'ai dit était pas clair.
28:59On a compris.
29:01Vous parlez de GG.
29:03Je parle de GG.
29:0512h28. Du coup,
29:07je me suis mis en retard avec Mme Dez
29:09qui revient et puis on va avoir M. Gustin
29:11peut-être pour avoir Didier Gustin
29:13pour avoir un peu de légèreté parce qu'on en a bien besoin.
29:15A tout de suite.