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Transcription
00:00Donc moi j'ai quitté Mayotte en 2008 pour venir faire mes études et depuis je ne suis plus rentrée
00:05donc à cause de ce qu'on entend un peu partout, que ce soit la sécurité, la situation sanitaire
00:11et donc effectivement depuis l'arrivée du cyclone, moi j'ai pas forcément de nouvelles de ma famille
00:16qui se trouve au sud de l'île, qui est pour le moment presque coupée de tout, sans réseau électrique,
00:23sans réseau téléphonique, sans rien en fait.
00:26Donc là les informations que nous on voit à la télé se concentrent plutôt sur Mamoudou, la capitale et en Petite-Terre
00:34mais du côté du sud pour le moment je n'ai pas d'informations et forcément je suis très inquiète.
00:41Et quand vous dites votre famille, ce sont vos parents, ce sont des frères, des sœurs ?
00:46Oui tout le monde, enfin mes frères et sœurs, donc nous la plupart on est en métropole
00:51mais quand je dis ma famille, c'est ma grand-mère, c'est ma mère, c'est mes tantes, c'est mes oncles, voilà, c'est tout ça quoi.
00:59J'imagine effectivement l'inquiétude et la souffrance qui peut être la vôtre.
01:06Quand est-ce que vous êtes allée la dernière fois à Mayotte ?
01:10La dernière fois que je suis allée c'était en 2000, donc c'était l'année dernière, j'y vais tous les 2-3 ans.
01:18Donc c'était l'année dernière que je suis partie visiter un peu la famille.
01:22Et vous étiez venue en métropole lorsque vous êtes arrivée en 2008, c'est bien cela ?
01:29Oui c'est ça, après le baccalauréat, donc je suis venue faire mes études ici, après voilà les opportunités professionnelles se sont présentées
01:37et je n'ai pas forcément eu envie d'y retourner vivre, donc y aller de temps en temps pour maintenir le lien avec mes racines, ça c'est important
01:47mais de là à y vivre, ça paraît très compliqué parce qu'on sait tous la situation là-bas, donc l'accès aux soins, l'insécurité,
01:56donc moi je ne vois pas trop élever mes enfants dans ces conditions-là.
02:00Et donc malheureusement, moi je fais partie de ceux qui sont oubliés de couper un peu avec la culture, mais pour ma propre sécurité.
02:08Amina, donc je comprends que vous avez une petite trentaine d'années Amina,
02:14puisque vous êtes venue effectivement en France pour faire vos études après le bac, vous êtes mahoraise, vous êtes née à Mayotte ?
02:21Oui je suis née à Mayotte.
02:23Et c'est ce que disait tout à l'heure Vincent Hervouet sur notre antenne, l'état de Mayotte, que rien n'a été fait depuis des années,
02:31que c'est un département vraiment, c'est le département le plus pauvre de France, disons-le.
02:37Et avec ces enfants qui sont dans les bidonvilles, je citais le chiffre absolument ahurissant, il y a simplement 8000 enfants qui seraient scolarisés.
02:46Oui oui effectivement, donc en fait ce qui est un peu paradoxal en fait, si je fais un peu le parallèle avec ma situation à moi quand j'étais petite à l'école,
02:55on avait peu de moyens, mais on était une vingtaine dans la classe en fait, donc on avait les vrais profs, on avait tout ce qu'il fallait.
03:03Donc aujourd'hui on est censé avoir un peu plus de moyens parce que voilà, Mayotte c'est un peu développé,
03:09mais comme je vous le dis, c'est paradoxal, il y a beaucoup plus de moyens, mais on se rend compte en face que ça ne suffit pas, il y a beaucoup plus de monde,
03:18on n'arrive pas à prendre en charge ces personnes, et donc c'est vraiment très très compliqué en fait la situation à Mayotte qui a été effectivement abandonnée.
03:29Mais moi je pense que les principaux architectes de cet abandon, c'est la gauche, donc ce qui est aussi très paradoxal par rapport aux valeurs en fait,
03:37que cette gauche se prône tout le temps, un peu partout, à la télé, à la radio, donc pour moi ils sont quand même aussi très très responsables de la situation,
03:47mais j'espère vraiment que face aux conséquences du cyclone, ils vont peut-être prendre leurs responsabilités,
03:55parce que quand je vois la France Insoumise dénoncer un peu partout, surtout Mélenchon, le fait que voilà on a abandonné Mayotte, les bidonvilles sont tous rasés,
04:07il ne faut pas oublier que quand il y a eu les opérations en Bouchoux, quand il y a eu pas mal d'opérations justement pour, comment dire, retirer ces bidonvilles,
04:18la gauche, surtout la France Insoumise, font partie justement des partis politiques qui ont demandé à ce qu'on les laisse.
04:26La gauche aussi qui milite plus ou moins pour l'immigration massive, et on sait tous que ces personnes vont loger dans ces habitats précaires, et c'est pas non plus leur entre-service,
04:35donc aujourd'hui après le passage des suicidaux, donc on a affaire à un cimetière géant, et j'espère que la gauche en voyant ça, va vraiment se rendre compte de leurs responsabilités dans ça.
04:45Peut-être mes mots sont forts, mais pour moi c'est la réalité.

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