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NewsTranscription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:04Il est 8h14, Elisabeth Lévy, bonjour.
00:07Bonjour Jean-Jacques, bonjour à tous.
00:09Ce matin, nous avions Jean-François Colosimo, historien, éditeur, l'un des éditeurs de Boilem Sansalle.
00:15Mon éditeur historique.
00:16Qui disait les tyrannies embastillent les écrivains car elles craignent la vérité.
00:21Oui, Boilem Sansalle reste en prison.
00:24Oui, la cour d'appel d'Alger a donc rejeté son appel hier en son absence,
00:28en l'absence de son avocat français qui n'a pas le droit d'entrer en Algérie.
00:32Donc oui, Jean-Jacques, depuis le 16 novembre, un écrivain français est détenu par la justice algérienne
00:37et poursuivi pour atteinte à l'unité nationale, complot contre la sécurité de l'État.
00:42Vous avez compris, il risque la perpétuité et personne n'a eu de contact avec lui, sinon ses avocats algériens.
00:49Trois avocats commis d'office.
00:51Commis d'office, voilà.
00:52Il n'est pas possible...
00:55Alors, il n'est pas possible, on me dit que peut-être il aurait eu sa femme au téléphone,
00:58mais ce n'est pas du tout confirmé.
01:00Alors ses crimes, c'est quoi ?
01:01C'est des écrits, des propos et son irrévérence vraiment assumée et joyeuse
01:05envers l'islam et envers le régime algérien qu'il bout aux gémonies tout en continuant à y aller.
01:12– C'est parce qu'il aime l'Algérie.
01:13– Je connais peu d'hommes aussi libres que Boilem Sansalle.
01:16Oui, il aime l'Algérie.
01:17Vous savez, il a été ingénieur à la Sonatra, c'est vraiment un personnage.
01:21Et en fait, comme vous le savez tous, il est otage de la crise franco-algérienne.
01:26Son arrestation, c'est un bras d'honneur des Algériens,
01:28après notre connaissance du Sahara, disons, au Maroc.
01:33Alors, je voudrais quand même noter, parce que ça, c'est vraiment...
01:36Shemzade Nafis, le recteur de la mosquée,
01:38qui est évidemment sous tutelle directe du gouvernement algérien depuis 82,
01:43ça, c'est une innovation socialiste.
01:45Eh bien, il n'a pas eu un mot pour son collègue de l'Académie des sciences d'outre-mer.
01:50Les deux hommes y siègent.
01:51Et vous savez, je vous dis ça parce qu'avant, on le présentait comme un mot dériché.
01:54Shemzade Nafis, voilà.
01:56Et tous les réseaux algériens en France répètent les éléments de langage du régime.
02:00C'est assez dégoûtant.
02:01Alors, la France officielle, je crois que vous en savez plus que moi,
02:04Jean-Jacques s'agit en sous-main, mais...
02:06Vous voulez intervenir ?
02:08Je vous en prie.
02:09Vous ne pouvez pas.
02:10Mais elle est tétanisée, semble-t-il.
02:12Il ne faut pas faire de vagues, ne les énervons pas.
02:15Et pour l'instant, donc, c'est cette stratégie de l'hyperprudence et du silence
02:19qui n'a pas donné grand résultat.
02:21Alors, Françoise me disait, on ne peut pas aller en frontal avec les Algériens.
02:25Je disais, on ne sait pas, on n'a jamais essayé.
02:27Peut-être faudrait-il utiliser les vrais moyens de pression qu'on a,
02:31les visas, le traité de 68 et les comptes de la nomenclature algérienne en France.
02:36Bon, pour Arnaud Benedetti, qui est donc le directeur de la revue politique et parlementaire,
02:41qui organise une grande soirée de soutien lundi à Paris,
02:44eh bien, le plus grand danger, c'est l'ensevelissement dans l'indifférence.
02:47Eh bien, il y a peut-être pire que l'oubli.
02:49C'est que certains, toutes hontes bues, ont profité de cet épisode pour lui cracher dessus.
02:54C'est vraiment dégoûtant.
02:55– Vous pensez à Sandrine Rousseau, il y a deux jours, ici-même, à votre place ?
02:59– Oui, évidemment, je dois vous dire, ça m'a fait bondir, Jean-Jacques,
03:03quand je l'ai entendu, je trouve que c'est vraiment le pompon de l'abjection.
03:06Sansol n'a pas été en prison, mais, mais,
03:09ses positions relèvent de l'extrême droite et du suprématisme.
03:13Nous a-t-elle dit, il dirait qu'une civilisation est supérieure à une autre.
03:17Ça prouve qu'elle n'a jamais lu une ligne de lui et récite sa leçon.
03:21Moi, j'imagine que Sandrine Rousseau aurait certainement dit que Solzhenitsyn était trop anticommuniste
03:26et Salman Rush dit islamophobe.
03:29Et son tweet a d'ailleurs été, et franchement, j'aurais honte à sa place,
03:32le tweet qu'elle a fait avec sa vidéo, donc vous y êtes aussi, Jean-Jacques,
03:36a été publié par TSA, donc un des médias aux ordres du gouvernement, avec ce commentaire.
03:42Vous voyez, cet écrivain d'extrême droite ne fait pas l'unanimité en français, là.
03:47Je ne dis pas ça pour vous énerver, François, ça me fait de la peine,
03:49mais là, je vois quand même une faillite morale de presque toute ou d'une grande partie de la gauche.
03:54Un écrivain est accusé, et bien oui, excusez-moi, ça devrait être son boulot quand même,
03:59un écrivain est accusé de crime pensé, comme on dit, dans 1984.
04:04Il est emprisonné parce qu'il est libre et qu'il ose défier un pouvoir prédateur et dictatorial.
04:10C'est le silence radio chez LFP, chez les écolos, OPS, c'est service minimum à quelques voix près.
04:17– Non, non, c'est faux, non, non, excusez-moi, excusez-moi.
04:19– Ecoutez, vous me répondrez après, excusez-moi, laissez-moi juste finir.
04:25Vallaud a demandé sa libération, point, c'est tout, excusez-moi, il y a comme…
04:30– Tous les jours, écoutez, non, non, écoutez, vous ne pouvez pas dire des choses comme ça.
04:36– François, vous allez finir ma chronique, et il va falloir apprendre
04:39que nous n'avons pas les mêmes opinions, c'est comme ça.
04:43– Françoise, s'il vous plaît.
04:45– J'ai vu des tweets vraiment énervés de Mickaël De La Fosse, le maire de Montpellier,
04:49de Carole Delga, de Jean-Yves Guelph.
04:51– Et Marat Fovitch, Olivier Faure.
04:53– Françoise, s'il vous plaît.
04:55– Françoise, vraiment, c'est pas possible.
04:57– Je vous demande, laissons Elisabeth terminer.
04:59– Et pourquoi sont-ils doublement gênés ?
05:02Toute la vieille gauche, en réalité, excusez-moi, je n'ai pas non plus entendu François Hollande s'énerver.
05:08Mais ces gens-là, pourquoi sont-ils gênés ?
05:10Alors ça, c'est quand même intéressant d'ailleurs, parce qu'en fait,
05:14il y a une espèce de repentance coloniale qui fait qu'ils sont toujours gênés,
05:18un peu complaisants avec la dictature algérienne.
05:20Et par ailleurs, on le sait très bien, pour une grande partie,
05:23c'est leur complaisance avec l'islam politique.
05:25Ils ont peur d'être accusés de racisme, d'être accusés d'extrême droite.
05:31C'est exactement comme après Charlie.
05:33Ce n'est pas bien de tuer des journalistes, mais il n'aurait pas dû.
05:37Moi, je vois là de la lâcheté ou du cynisme.
05:39Et surtout, une haine de la liberté qui me sidère.
05:43Eh bien non, je suis désolé.
05:45Ils ont déjà le déshonneur avec cela.
05:48Eh bien, j'espère qu'ils auront bientôt la défaite.
05:51– Bon, alors, vous réagissez.
05:53– Oui, je réagis.
05:54– Maintenant, vous pouvez réagir.
05:55– Oui, on peut intervenir.
05:57D'abord, je voudrais vous signaler que l'ensemble des socialistes,
06:01il faut donc lire et regarder,
06:04l'ensemble des socialistes au Parlement européen,
06:06mardi dernier, tous les socialistes de Raphaël Guzman,
06:10Emma Rafferty, Jean-Marc Jancovici, ont posé…
06:12– Oui, du Parlement européen, c'est vrai.
06:14– Non, mais laissez-moi terminer.
06:16Je ne peux pas entendre que toute la gauche se foute de Boilems.
06:19– Je n'ai pas dit toute la gauche, ça tombe bien.
06:20– Ce n'est que le Parti socialiste, la vieille gauche.
06:22François Hollande, tous les jours tweet, Olivier Faure,
06:25tous les socialistes se sont relayés à la tribune,
06:28mardi, au Parlement européen,
06:30toute la délégation de Raphaël Guzman,
06:32passant par Jean-Marc, pour demander la libération de Boilems.
06:35Je réagis parce que j'en ai marre.
06:37Sandrine Rousseau n'est pas la gauche.
06:40Je rejoins, n'est pas cette gauche-là.
06:42Je rejoins Elisabeth sur la honte de cette déclaration.
06:46J'la rejoins.
06:47Moi, honnêtement, tu ne peux pas mettre des bémols, des si, des car et des mais.
06:50Boilems, il faut qu'il soit libéré.
06:51Mais je ne peux pas entendre Elisabeth et je refuse,
06:54et à chaque fois, je ne peux pas l'entendre parce que c'est faux.
06:56– Cette phrase, je ne veux pas entendre, excusez-moi.
06:58– Mais parce que c'est faux, Elisabeth.
07:01– Bon, écoutez, ça suffit.
07:02Je vous dis, moi, qu'ils ont fait des tweets et service minimum.
07:05J'ai dit qu'on les attendait.
07:08Moi, j'attendais des gens de gauche.
07:10Ça devrait être le parti de la liberté.
07:11Mais de toute façon, ces gens-là, dès qu'on dit quelque chose,
07:14ils demandent des sanctions.
07:16Ils vont au tribunal et ils accusent de ceci et de cela.
07:19Cette gauche n'aime pas le débat intellectuel.
07:21– Je suis en train de vous démontrer par A plus B
07:24que ce que vous avez dit n'est pas réel.
07:26Je suis en train de vous…
07:28– Vous n'écoutez pas ce qu'on vous dit.
07:29Je vous ai dit qu'ils ont fait service minimum.
07:31Ce que j'attendais le plus.
07:33– Elisabeth, s'il vous plaît.
07:35Il est 8h22.
07:37Je précise qu'il y aura probablement,
07:40et c'est une information qui n'est pas encore sortie,
07:42mais une initiative européenne pour essayer de libérer,
07:46de faire sortir Boalem Sansal de prison, évidemment.
07:50– Et sur le site, dans la fin de ma chronique,
07:52je mets les références pour la soirée de lundi.
07:55Il faut y aller pour les Parisiens.
07:57C'est à 20h.
07:59Vraiment, il y aura Kamel Daoud.
08:01– On est d'accord là-dessus, bien sûr.
08:03– Et nous irons.
08:05– Merci, 8h23.