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Ayant fait son entrée au gouvernement en décembre 2004, soit quasiment 20 ans à ce jour, Luc-Magloire MBARGA ATANGANA est de ces Ministres dont presque tout le monde connaît le visage mais dont peu se souviennent ni des idées générales défendues, et encore moins des actes. Ministère du Commerce, dit-on, dans la nomenclature en vigueur, chargé de veiller à la régulation des prix, à la surveillance des volumes, des circuits d’approvisionnement ainsi qu’à la lutte contre les pénuries. Un Personnage aux rondeurs affirmées, qui fait de vieux os sur son siège, occupé à faire de temps en temps le tour des étals, des discussions de foire avec des vendeurs en tous genres, et le cérémonieux lors de circonstances comme celle-ci, portant à l’inauguration, en décembre 2023, d’un centre commercial à Yaoundé.
Un Ministre de Yaoundé. Rarement porté dans les zones rurales où, pourtant, les problématiques d’inflation sont tout aussi capitales. Les Camerounais ont appris à souffrir en silence, avec le coût de la vie qui augmente de tous les vertiges en rendant le projet de se nourrir toujours aussi âpre, comme ici, au marché central d’Ebolowa.
Pas de quoi espérer que demain soit meilleur qu’hier, lorsque seuls 09 milliards de Francs lui sont alloués pour agir à la modification des fondamentaux du secteur. La marque, sans doute, d’une démission d’un Etat qui ne sait en réalité pas trop quoi faire de ce Ministère encombrant, qui vient faire de la régulation en contexte de libéralisation des marchés, où – par le principe même – l’ajustement des prix est censé ne s’effectuer que par la libre concurrence des acteurs. Pas de quoi toutefois donner quelque insomnie à un Homme pour qui l’unique réalisation de soi est déjà de se retrouver dans les ors d’une République agissante pour les puissants, et rarement pour les humbles.

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Transcription
00:00De quelle paix morale, et quelle satisfaction personnelle peut donc bien être cet homme,
00:17Luc Magloire Mbarga Atangna, ici au boulevard Dix-du-Vin-Méaiaoundé, en début septembre
00:22à l'occasion de la rentrée scolaire, transpirant d'épaisses gouttes de sueur et trottinant
00:27dans les dédales d'une foire ad hoc organisée par ses services, dans le but de lutter, dit-il,
00:32contre la vie chère.
00:57De quel portrait narcissique peut donc se représenter un ministre qui, d'année en
01:05année, semble avoir définitivement installé son lit dans l'espace public, en tant qu'organisateur
01:11de foires et de manifestations burlesques, aux procédés toujours étonnants et aux
01:15finalités semblant tenir d'une forme de divertissement institutionnel ? Car que peut bien valoir
01:20le déploiement de toutes sortes d'achalandages plus ou moins dépareillés sur la plus grande
01:25rue de Yaoundé, au fin de vendre des cahiers et d'autres régimes de plantains à des
01:29parents historiques par la réalité d'une vie de plus en plus insupportable ?
01:55Ainsi postulent le ministre du Commerce et le ministère des commerçants, le ministère
02:08des gens heureux, mais heureux que tant qu'ils se trouvent à Yaoundé, le ministère où
02:13l'on semble ne pas savoir qu'eux, ici à Bétharéauia par exemple, de braves femmes
02:17affrontent la même rentrée scolaire, les étales posées à même le sol, et sans grande
02:22illusion sur quelques interventions des autorités publiques en leur direction, d'où la puissance
02:27de ces messages indéchiffrables avec lesquels certaines d'entre elles sont souvent tentées
02:31de faire entendre le bruissement de leur colère.

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