L'Assemblée nationale a voté le 4 décembre 2024 pour la censure du gouvernement Barnier. Retrouvez notre émission spéciale sur Public Sénat, en partenariat avec LCP. Année de Production :
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00:00:00Générique
00:00:10Bonsoir, bonsoir à toutes et à tous.
00:00:13Notre soirée spéciale continue sur les chaînes parlementaires,
00:00:17évidemment consacrées à la censure du gouvernement de Michel Barnier,
00:00:22à ses conséquences, ses conséquences pour le pays,
00:00:24ses conséquences pour le paysage politique et ses conséquences pour nous,
00:00:28pour vous, pour les Français.
00:00:29Bonsoir Myriam Ankawa.
00:00:30Bonsoir Thomas-Hugues, bonsoir à tous.
00:00:33Journée historique au Palais Bourbon, le résultat du vote est sans appel.
00:00:38Il a été annoncé il y a un peu moins d'une demi-heure
00:00:41par Yael Broun-Pivet à la tribune de l'Assemblée.
00:00:45La majorité requise étant atteinte, la première motion de censure est adoptée.
00:00:49Il n'y a pas lieu de mettre en voie la seconde motion.
00:00:52Les conclusions de la commission mixte paritaire sur le projet de loi
00:00:56de financement de la Sécurité sociale pour 2025
00:00:59sont donc considérées comme rejetées.
00:01:01En raison de l'adoption de la motion de censure
00:01:03et conformément à l'article 50 de la Constitution,
00:01:06le Premier ministre doit remettre au Président de la République
00:01:10la démission du gouvernement.
00:01:12La motion de gauche adoptée grâce aux voix du RN,
00:01:16le gouvernement de Michel Barnier, est donc renversée ce soir.
00:01:19Et maintenant, que va-t-il, que peut-il se passer ?
00:01:23Oui, ça fait partie des nombreuses questions
00:01:25auxquelles nous allons tenter de répondre ce soir.
00:01:28Comment sortir de cette crise politique ?
00:01:30Qui, pour Matignon, la France, peut-elle ?
00:01:32Va-t-elle fonctionner sans nouveau budget ?
00:01:34On est ensemble jusqu'à 22h30
00:01:36avec tout à l'heure un plateau d'invités politiques,
00:01:40sénateurs et députés,
00:01:42et puis un plateau d'experts pour ouvrir cette émission.
00:01:46Bonsoir Benjamin Morel.
00:01:48Merci d'être la constitutionnaliste,
00:01:50maître de conférences en droit public.
00:01:52Votre dernier ouvrage, le Parlement Temple de la République,
00:01:55c'est d'actualité de 1789 à nos jours,
00:01:57aux éditions passées composées.
00:01:59Bonsoir Lucille Schmitt.
00:02:01Bienvenue, cofondatrice de La Fabrique écologique.
00:02:03Et j'accueille Stéphane Zumsteig.
00:02:05Bonsoir.
00:02:06Bienvenue à vous.
00:02:07Vous êtes directeur du département d'opinion de l'Institut Ipsos
00:02:09et Bérangère Bond.
00:02:10Bonsoir Bérangère, bienvenue.
00:02:11Journaliste politique à France Info,
00:02:13manette du 8h30 et de l'interview politique du week-end.
00:02:17Avant de vous entendre les uns et les autres,
00:02:19je suis sûr que vous avez énormément d'analyses
00:02:22à partager avec nos téléspectatrices et nos téléspectateurs.
00:02:25On file tout de suite à l'Assemblée nationale,
00:02:27rejoindre en duplex et en direct Marco Pommier
00:02:31pour nous faire vivre les moments saillants
00:02:33de cette journée historique.
00:02:34Marco.
00:02:36Oui, regardez ces images.
00:02:38Dans la salle des quatre colonnes,
00:02:40énormément de journalistes.
00:02:42Encore juste là-bas, vous avez Thomas Ménager
00:02:44du Rassemblement national.
00:02:45À ma droite, Sandrine Rousseau,
00:02:48des écologistes.
00:02:50Depuis 30 minutes, les politiques défilent dans cette salle
00:02:54pour réagir à cette motion de censure
00:02:56adoptée à cet événement historique.
00:02:59Les premiers qui ont réagi, ce sont les Insoumis.
00:03:02C'est eux qui défendaient la motion de censure
00:03:04au nom de la gauche.
00:03:06Après la prise de parole de leur présidente,
00:03:08Mathilde Panot, les Insoumis ont applaudi
00:03:11leur victoire, celle de la gauche.
00:03:13Et même si on a vu beaucoup de sourires d'ailleurs
00:03:15sur les visages des députés de gauche,
00:03:18les visages sont quand même plutôt graves
00:03:20ici à l'Assemblée nationale.
00:03:22Il faut bien le dire, des visages encore plus graves
00:03:25du côté du socle commun,
00:03:27de la coalition gouvernementale,
00:03:29conscients du moment qu'ils vivent,
00:03:31conscients de ce moment historique
00:03:33et de ce saut dans l'inconnu.
00:03:35Un député de droite me disait sa tristesse ce soir.
00:03:38C'est vrai que pour Michel Barnier,
00:03:40pour ses députés de la coalition présidentielle,
00:03:43c'est un soir de défaite au goût amer.
00:03:45Marco Pommier en duplex des quatre colonnes
00:03:48à l'Assemblée nationale, on revient vers vous
00:03:50tout au long de cette soirée spéciale
00:03:53de l'attention de la gravité ce soir.
00:03:55Avant d'en venir aux conséquences précises
00:03:57pour le pays, pour les Français,
00:03:59un mot pour qualifier cette crise
00:04:02dans laquelle plonge le pays.
00:04:04Crise politique, Benjamin Morel,
00:04:06crise institutionnelle ou carrément crise de régime ?
00:04:09Pour l'instant, ça reste une crise politique.
00:04:11La crise institutionnelle, ce n'est pas vraiment
00:04:13les institutions de la Vème République.
00:04:15Quoi qu'on pense d'elles, elles ont plein de défauts
00:04:17qui sont aujourd'hui en cause.
00:04:19On est dans un blocage politique.
00:04:21D'ailleurs, le précédent, c'est 1962.
00:04:23On a à l'époque un Georges Pompidou qui est renversé
00:04:25et on a un général de Gaulle
00:04:27qui le maintient en sursis le temps
00:04:29de dissoudre l'Assemblée et d'avoir une majorité.
00:04:31À l'époque, il y a une majorité.
00:04:33Et c'est parce qu'il y a une majorité
00:04:35qu'on ne rentre pas dans une crise plus aiguë.
00:04:37Là, le problème aujourd'hui,
00:04:39c'est que ce gouvernement renversé
00:04:41et que ce gouvernement renversé,
00:04:43on n'a pas non plus d'alternative parlementaire à ce stade-là.
00:04:45C'est-à-dire qu'on peut nommer un nouveau Premier ministre
00:04:47et ça devra arriver incessamment parce qu'il va falloir
00:04:49à un moment un budget.
00:04:51On peut espérer un Emmanuel Macron qui procrastine un peu moins que d'habitude.
00:04:53Oui, surtout pas parce que là, on a besoin rapidement d'un budget
00:04:55ou au moins des projets de loi spéciaux,
00:04:57on y reviendra peut-être, pour
00:04:59enclencher les impôts l'année prochaine.
00:05:01Il va falloir que ça arrive avant le 19 décembre.
00:05:03Il ne va pas falloir attendre 51 jours.
00:05:05Et quoi qu'il arrive, le blocage parlementaire,
00:05:07il va demeurer à minima pendant 8 mois.
00:05:09Jusqu'à la prochaine dissolution.
00:05:11Jusqu'à une potentielle prochaine dissolution.
00:05:13Et ça, évidemment, c'est assez inédit.
00:05:15Lucille Schmitt, Gabriel Attal à la tribune a dit
00:05:17la politique française est malade.
00:05:19Est-ce que vous êtes d'accord ?
00:05:21Dans quoi le pays bascule ce soir ?
00:05:23Oui, c'est exactement ce que je ressens en écoutant Benjamin Morel.
00:05:25C'est une crise politique, mais une crise politique
00:05:27faite avec des acteurs politiques
00:05:29qui se sont beaucoup dégradés.
00:05:31Moi, je connais bien le monde politique, j'en ai même fait,
00:05:33j'ai été élue et j'ai le sentiment
00:05:35qu'aujourd'hui, ce jeu,
00:05:37ces règles du jeu ne sont plus respectées.
00:05:39Au fond, ce qui est intéressant dans cette crise politique,
00:05:41c'est d'abord qu'elle se déroule sous les yeux
00:05:43du reste du monde, donc il y a un sujet
00:05:45sur l'influence de la France.
00:05:47C'est une crise politique qui ne pourra pas être
00:05:49seulement gardée en France,
00:05:51ça je crois qu'il faut le dire.
00:05:53C'est une crise politique à l'échelle de l'Europe,
00:05:55c'est une crise politique à l'échelle du monde aussi.
00:05:57L'affaiblissement de la France va entraîner
00:05:59d'autres voyages ?
00:06:01L'affaiblissement de la France est en résonance
00:06:03avec notre démocratie, elle est en résonance
00:06:05aussi avec l'affaiblissement de l'Allemagne,
00:06:07donc une crise politique, elle n'est pas stricto sensu française.
00:06:09C'est un premier point.
00:06:11La deuxième chose par rapport à,
00:06:13si on prend un peu de profondeur historique,
00:06:15c'est qu'on avait le sentiment que la politique
00:06:17se déroulait autour de règles de jeu collective
00:06:19et aussi avec l'idée que lorsqu'on prend le risque
00:06:21de sauter dans l'inconnu, on a quand même au moins un plan B.
00:06:23Là, on a le sentiment de quelque chose d'ultra réactif,
00:06:25du présentisme,
00:06:27comme le disent les philosophes.
00:06:29Au fond, chacun se réjouit d'avoir gagné
00:06:31ou de s'être vengé ou de ne pas avoir respecté
00:06:33les règles du jeu et je pense que c'est très grave.
00:06:35C'est-à-dire qu'au-delà des qualifications
00:06:37politiques, institutionnelles, etc.,
00:06:39la question, c'est pourquoi est-ce que nos politiques,
00:06:41ceux qu'on élit, ont cette capacité
00:06:43à sauter dans l'inconnu sans parachute ?
00:06:45Qu'est-ce que vous retenez en gerbonde
00:06:47de cette journée,
00:06:49les mots
00:06:51KO désordre qu'on a tous employés ?
00:06:53Peut-être ce visage impavide
00:06:55de Michel Barnier, ce Premier ministre
00:06:57qui compte en semaines,
00:06:59moi, c'est ce qui m'a frappé pendant
00:07:01sa prise de parole.
00:07:03Totalement sans illusion,
00:07:05Michel Barnier, autant il était encore apparu assez combattif hier
00:07:07au 20h du TF1
00:07:09et de France 2, autant là,
00:07:11il venait, c'était
00:07:13un discours testamentaire,
00:07:15il fait applaudir ses ministres,
00:07:17il récolte finalement
00:07:19une standing ovation
00:07:21après trois mois où il a été
00:07:23quand même secoué par son socle commun
00:07:25qui n'en était pas un.
00:07:27Il aura eu ce moment-là, mais vraiment sans illusion
00:07:29et affecté,
00:07:31réellement.
00:07:35Il y a la trace
00:07:37qu'il laissera aussi, il restera quand même
00:07:39comme le Premier ministre qui a
00:07:41négocié et loin
00:07:43avec Marine Le Pen et le Rassemblement
00:07:45national sur le budget.
00:07:47Ça crée une sorte de précédent.
00:07:49C'est sans doute
00:07:51ce qu'on retiendra,
00:07:53c'est ce que je retiens,
00:07:55c'est celui qui est allé le plus loin dans la
00:07:57co-construction, presque, avec le Rassemblement
00:07:59national, ce qui était
00:08:01inédit, qui publie
00:08:03un communiqué annonçant
00:08:05que les débats sont terminés
00:08:07en citant
00:08:09ses négociations, ses discussions, on va dire, avec l'URN
00:08:11et ça, ça va marquer
00:08:13assez durablement la suite
00:08:15des... parce que son successeur,
00:08:17que va-t-il faire avec tout ça ?
00:08:19La co-construction dont vous parliez, Bérangère Bonte,
00:08:21elle en a parlé aussi sur le plateau
00:08:23de TF1. Marine Le Pen, on l'écoute tout de suite.
00:08:29Ce premier ministre va être
00:08:31nommé, nous le laisserons
00:08:33travailler, il va retravailler un nouveau
00:08:35budget, parce qu'on ne va pas rester avec le budget
00:08:37de 2024, du coup, pendant
00:08:39des mois, et nous allons
00:08:41co-construire, pas seulement
00:08:43avec le Rassemblement national, avec l'ensemble des
00:08:45forces, encore une fois, présentes
00:08:47à l'Assemblée nationale, co-construire
00:08:49un budget qui soit acceptable
00:08:51pour tous, et c'est
00:08:53ce budget-là qui s'appliquera
00:08:55aux Français. – Est-ce que vous dites qu'il faut
00:08:57rendre la parole au peuple ? Et rendre la parole au
00:08:59peuple, puisqu'on ne peut pas faire d'élection législative
00:09:01avant le mois de juin prochain,
00:09:03c'est une élection présidentielle anticipée ?
00:09:05– Mais moi, je ne pousse pas,
00:09:07je ne demande pas
00:09:09la démission
00:09:11d'Emmanuel Macron.
00:09:13– Voilà, elle ne le demande pas, mais ses troupes
00:09:15le font pour elle. – On s'en prive pas, oui.
00:09:17– Stéphane Zumsteig, ce mot de co-construction
00:09:19est quand même très fort,
00:09:21elle est plus que renforcée, ce soir, vous pensez ?
00:09:23Alors qu'on sait que Michel Barnier
00:09:25forcément s'abîme, quel est le regard
00:09:27des Français ? Pas
00:09:29forcément ceux de sa base électorale,
00:09:31comment les Français regardent
00:09:33cette censure inéluctable
00:09:35qui est réelle ce soir ? – Écoutez,
00:09:37ils ne l'ont pas souhaitée, il y a encore quelques
00:09:39semaines, il y avait un besoin, une envie de stabilité,
00:09:41c'est aussi pour ça que Michel Barnier
00:09:43avait été relativement bien accueilli quand il avait pris
00:09:45son poste à Matignon, et les choses
00:09:47ont un petit peu dégénéré, notamment
00:09:49auprès des électorats les plus radicaux, alors que
00:09:51les électeurs de Jean-Luc Mélenchon aient toujours été
00:09:53vent debout contre ce gouvernement
00:09:55illégitime, selon eux,
00:09:57ça date du second tour des élections
00:09:59législatives, bien sûr, mais on a bien vu
00:10:01que l'électorat du RN, bougé, était de plus
00:10:03en plus favorable à cette dissolution
00:10:05et Marine Le Pen, elle s'est retrouvée
00:10:07il y a encore quelques semaines, quelques jours,
00:10:09avant de prendre cette décision, piégée et débordée
00:10:11par sa base, ce que je trouve intéressant
00:10:13dans sa déclaration sur la co-construction,
00:10:15elle est presque en train de nous dire
00:10:17j'ai censuré une fois, ça ne veut pas dire que je censurerai
00:10:19automatiquement, mais c'est aussi essayer
00:10:21d'assurer une sorte de synthèse,
00:10:23parce que le vrai problème de Marine Le Pen,
00:10:25il n'y avait pas de bonne solution pour elle, tactiquement ou stratégiquement,
00:10:27tout est risqué, censurer
00:10:29c'est risqué, ne pas censurer, c'était risqué,
00:10:31le choix qu'elle a fait, c'est de
00:10:33censurer parce qu'il y a une réelle tension
00:10:35entre sa base électorale,
00:10:37qui pour une part, en tout cas, est très radicale
00:10:39et très anti-système, et qui ne voulait plus
00:10:41de Michel Barnier, pour plein de raisons, évidemment,
00:10:43et aussi, sa tactique électorale
00:10:45de récupérer, dans les mois
00:10:47ou dans les années qui viennent,
00:10:49des franges de l'opinion qui, jusqu'à présent,
00:10:51lui échappaient, les seniors, notamment,
00:10:53mais pas qu'eux, et les gens
00:10:55qui restent fidèles à la droite républicaine,
00:10:57mais des segments qui lui ont
00:10:59longtemps échappé, mais où elle progresse significativement
00:11:01d'élection en élection.
00:11:03Donc, à la fois, rassurer sa base, et aussi
00:11:05rassurer les milieux libéraux
00:11:07et conservateurs, au sens de la droite classique.
00:11:09Donc, il y a une part de rationalité politique aussi.
00:11:11– Je trouve que ce qu'elle fait là…
00:11:13– On n'est pas dans l'irrationnel, selon vous.
00:11:15Alors, la question, c'est qui va porter le chapeau ?
00:11:17Parce qu'au fond, celui qui apparaîtra
00:11:19comme le plus gros responsable
00:11:21de cette censure sera perdant.
00:11:23Quand on regarde, Bérangère
00:11:25monte la une, du Parisien,
00:11:27ce matin, les apprentis sorciers,
00:11:29ce sont Jean-Luc Mélenchon
00:11:31et Marine Le Pen, les principaux artisans
00:11:33de cette censure,
00:11:35de cette crise. Est-ce que les Français vont
00:11:37voir ce duo-là comme nos confrères
00:11:39du Parisien, ou pas, à votre avis ?
00:11:41– Moi, je pense que, en tout cas, Marine Le Pen,
00:11:43et pour rebondir sur ce que disait Stéphane Zoumseg
00:11:45et sur ce que vous dites là,
00:11:47Marine Le Pen, pour moi, prend un risque
00:11:49assez important, et pour tout vous dire,
00:11:51je continue à ne pas être complètement convaincue
00:11:53par l'opportunité du choix qu'ils ont fait.
00:11:55C'est-à-dire qu'ils étaient en train d'installer,
00:11:57depuis ces derniers mois,
00:11:59cette fameuse stratégie de la cravate,
00:12:01quelque chose de respectable, qui permettait d'élargir
00:12:03leur base électorale. Ils ont manifestement
00:12:05fait le choix de revenir à leur base,
00:12:07en politique, c'est classique,
00:12:09mais ils en resteront à leur base,
00:12:11en cas de prochain scrutin.
00:12:13Et puis ensuite, voter cette motion de censure
00:12:15avec la rédaction
00:12:17dans laquelle l'ANFP l'a proposée,
00:12:19c'est-à-dire avec les villes-obsessions, etc.
00:12:21– Donc, elle pourrait le payer dans les urnes.
00:12:23– Eh bien, il y a une espèce de
00:12:25flou dans son message qui ressort
00:12:27de l'ensemble, qui ne va pas être si simple
00:12:29à gérer, pour la suite.
00:12:31– Oui, votre avis là-dessus, Benjamin Morel,
00:12:33parce qu'on est dans cette tripartition
00:12:35de l'Assemblée qu'on subit
00:12:37depuis des mois,
00:12:39et qui crée cette espèce
00:12:41de confusion dans les esprits
00:12:43peut-être un peu moins
00:12:45des observateurs, mais des Français à coup sûr.
00:12:47– Oui, bien sûr. – Et ça, ça risque
00:12:49de continuer quand même. – Ça risque de continuer,
00:12:51oui, et pour revenir sur Marine Le Pen,
00:12:53c'est la moins mauvaise solution pour elle.
00:12:55Et elle n'est pas si mauvaise cette solution,
00:12:57parce qu'en fait, vous avez d'un côté un électorat,
00:12:59ça a été évoqué, mais de base, qui voulait cette censure.
00:13:01Cet électorat est très abstentionniste.
00:13:03Souvenez-vous des dernières régionales.
00:13:05On prédisait 3, 4, 5 régions ORN,
00:13:07il n'y en a aucune, parce que l'électorat ne se déplace pas.
00:13:09La crainte de Marine Le Pen, c'est qu'en cas de dissolution,
00:13:11cet électorat ne soit pas là,
00:13:13et qu'elle tombe de 120 à 50 députés,
00:13:15ce qui là pose un vrai problème,
00:13:17parce que la marche vers 2027, elle est ratée.
00:13:19Et là, il y a besoin de tenir ça.
00:13:21Mieux vaut, entre guillemets, perdre un électorat
00:13:23que vous n'avez pas, que perdre votre base électorale
00:13:25que vous avez besoin. – Il fallait consolider, envoyer un message
00:13:27à sa base qui réclamait cette censure.
00:13:29– Mais en même temps, elle envoie
00:13:31un message également à l'électorat qu'elle vise.
00:13:33Pourquoi elle censure, là ?
00:13:35Parce qu'on ne revalorise pas les petits retraités,
00:13:37les retraités qui gagnent pas mal.
00:13:39Et donc, ce faisant, qui vous a protégés ?
00:13:41– Je suis pas sûr que les Français aient entendu ce message.
00:13:43– Non, les retraités, si. – Et les retraités ?
00:13:45– Les socles communs, non, ils ne vous ont pas protégés.
00:13:47Moi, j'ai été jusqu'au bout.
00:13:49Deuxième élément,
00:13:51le socle commun a annoncé que demain,
00:13:53ce serait l'effondrement du pays s'il y avait une censure.
00:13:55Ce ne sera pas l'effondrement,
00:13:57parce qu'il y a des solutions juridiques.
00:13:59Et donc, ce n'est pas l'effondrement,
00:14:01la crédibilité d'une Marine Le Pen qui aura dit
00:14:03en censure, il y aura quand même un budget,
00:14:05elle ne sera pas forcément totalement décrédibilisée,
00:14:07si demain, en effet,
00:14:09le pays continue à tourner.
00:14:11– Marine Le Pen qui a été apostrophée,
00:14:13nommément, il la regardait pendant sa prise de parole
00:14:15par Laurent Wauquiez,
00:14:17le président des députés LR.
00:14:19Écoutons cet extrait.
00:14:21– La réalité, c'est que sans vos voix,
00:14:23Madame Le Pen,
00:14:25la France insoumise ne pourrait rien.
00:14:27La réalité, Madame Le Pen,
00:14:29c'est que vous vous apprêtez à voter.
00:14:31Vous vous apprêtez à voter
00:14:33pour ceux qui traitent les policiers d'assassins.
00:14:35La réalité, Madame Le Pen,
00:14:37c'est que vous vous apprêtez à voter
00:14:39pour ceux qui traitent les terroristes de résistants.
00:14:41Quand on lit le texte de la motion de censure,
00:14:43on comprend l'hypocrisie,
00:14:45l'hypocrisie qui est derrière.
00:14:47Juste le texte de cette motion de censure.
00:14:49Un texte qui dénonce
00:14:51les plus viles obsessions de l'extrême droite.
00:14:53Et vous allez voter cela.
00:14:55Un texte qui explique
00:14:57qu'il ne faut pas revenir sur l'aide médicale d'État.
00:14:59Et vous allez voter cela.
00:15:01Un texte qui explique,
00:15:03un texte qui explique
00:15:05qu'il ne faut pas de loi d'immigration plus ferme.
00:15:07Et vous allez voter cela.
00:15:09– Je reviens vers vous, Stéphane Zumsek,
00:15:11parce que quand même,
00:15:13cette alliance,
00:15:15on peut l'appeler comme on veut,
00:15:17contre-nature, de circonstance,
00:15:19entre LFI,
00:15:21mais aussi le Nouveau Front Populaire,
00:15:23on va parler du PS dans un instant,
00:15:25et le Rationnement National
00:15:27de Marine Le Pen,
00:15:29les électeurs le perçoivent comment ?
00:15:31Il y a quand même une contradiction
00:15:33idéologique sur un certain nombre de grands thèmes
00:15:35que là,
00:15:37Laurent Wauquiez rappelait.
00:15:39– Il y a peut-être une contradiction politique,
00:15:41en termes de théorie politique, mais il n'y a pas de contradiction
00:15:43pour les électorats quand on les prend un par un.
00:15:45Peu importe pour un électeur du RN,
00:15:47et même, je pense, peu importe pour un électeur de la FI,
00:15:49qu'on fasse chuter le gouvernement
00:15:51ou qu'on fasse chuter d'un autre parti.
00:15:53Ce qui compte, c'est le résultat,
00:15:55et c'est aussi sur le degré d'hostilité,
00:15:57et parfois de détestation,
00:15:59que ce socle commun a suscité.
00:16:01D'abord, il y a Emmanuel Macron
00:16:03et sa majorité étriquée
00:16:05avant les élections législatives,
00:16:07et il y a ce sentiment, pour tous d'ailleurs,
00:16:09de s'être fait voler, à tort ou à raison,
00:16:11de s'être fait voler le résultat.
00:16:13Les électeurs du RN se sont fait voler les élections
00:16:15parce que Jordan Bardella n'a pas pu aller à Matillon,
00:16:17et pourquoi ? Parce qu'il y a eu un barrage républicain,
00:16:19donc leur esprit contre-nature est presque scandaleux.
00:16:21Quelque part, c'est du vol, et de la même manière...
00:16:23– Donc il y a eu un barrage contre-nature,
00:16:25donc nous aussi, on peut l'accepter.
00:16:27– Pourquoi nous, on ne se le permettrait pas ?
00:16:29Et de la part de l'électorat le plus radicalisé à gauche,
00:16:31de toute façon, ce qu'il faut, c'est la chute d'Emmanuel Macron
00:16:33ou de la continuité ou de la nouvelle version
00:16:35dans leur esprit d'Emmanuel Macron,
00:16:37c'est-à-dire Barnier et la droite,
00:16:39et peu importe les moyens utilisés,
00:16:41ce qui compte, c'est le résultat.
00:16:43Donc cette incohérence politique,
00:16:45je ne suis pas persuadé que ce soit un moteur
00:16:47– Un mot sur la gauche ce soir,
00:16:49les Insoumis, c'est très clair,
00:16:51revendiquent la maternité ou la paternité
00:16:53de la chute de Michel Barnier.
00:16:55Écoutez Mathilde Panot, Lucille Schmitt,
00:16:57on parle des socialistes juste après.
00:16:59– Enfin, le gouvernement Barnier est tombé,
00:17:03ainsi que son budget violent.
00:17:05Nous savions depuis le premier jour de ce gouvernement
00:17:07que ce gouvernement allait tomber
00:17:09pour une raison toute simple,
00:17:11il était une provocation
00:17:13au vote des Français et des Françaises
00:17:15fait le 7 juillet.
00:17:17Censurer Barnier,
00:17:19c'est respecter le vote des Français,
00:17:21c'est respecter la souveraineté du peuple
00:17:23et c'est par notre motion
00:17:25déposée par la France Insoumise
00:17:27et le Nouveau Front Populaire
00:17:29que ce gouvernement a été renversé.
00:17:31Pas par celle du Rassemblement National
00:17:33qui, comme d'habitude,
00:17:35n'a servi absolument à rien,
00:17:37si ce n'est à nous faire perdre deux mois
00:17:39puisque nous avions présenté dès le départ,
00:17:41lorsque ce gouvernement illégitime
00:17:43avait été présenté,
00:17:45une motion de censure en octobre
00:17:47que le Rassemblement National avait refusé de voter.
00:17:49– Voilà, la censure rêvée
00:17:51de Maltit de Panot
00:17:53il y a trois mois,
00:17:55est enfin réalité.
00:17:57L'UCCI et l'EPS, vous connaissez ce parti,
00:17:5966 députés, ils auraient pu sauver
00:18:01Michel Barnier.
00:18:03Pourquoi ne l'ont-ils pas fait,
00:18:05parti de gouvernement ?
00:18:07François Hollande vote la censure ce soir.
00:18:09Est-ce que c'est compréhensible
00:18:12– Je pense que les électeurs socialistes
00:18:14sont comme moi, assez partagés
00:18:16entre le sentiment qu'il y a eu
00:18:18à une sorte de déni démocratique depuis juillet
00:18:20et ça on ne peut pas le laisser de côté
00:18:22et puis l'envie qu'ils ont,
00:18:24je ne peux pas non plus parler pour les électeurs socialistes en général
00:18:26mais en tout cas je vais dire ce que je pense moi.
00:18:28– Bien sûr.
00:18:29– Moi ce que je pense c'est qu'il y a un sujet
00:18:31sur les frictions entre le parti socialiste
00:18:33et la France insoumise, qu'on voit bien
00:18:35que la France insoumise continue à assumer
00:18:37une sorte de leadership du nouveau front populaire
00:18:39et que ça, ça pose un problème aux socialistes
00:18:41parce que d'une certaine façon, dans une période compliquée,
00:18:43avoir la culture de gouvernement
00:18:45pourrait être un atout maître.
00:18:47Et en fait on voit bien que depuis plusieurs semaines
00:18:49les socialistes se posent la question de la manière
00:18:51dont ils vont utiliser cet atout maître
00:18:53et par ailleurs se sentent coincés par l'épée de Damoclès
00:18:55de la nouvelle dissolution qui va sans doute,
00:18:57enfin qui pourrait advenir d'ici
00:18:59un an après la première dissolution, donc en juillet.
00:19:01Donc il y a un sujet sur…
00:19:03ils sont comme l'âne de Buridan les socialistes
00:19:05c'est-à-dire qu'en fait, à l'intérieur du parti
00:19:07il y a de plus en plus une opposition alluvée fort
00:19:09avec l'idée qu'il faut se démettre
00:19:11de cette alliance avec LFI
00:19:13et puis du côté de l'Assemblée nationale
00:19:15il y a la question de comment est-ce qu'on est réélu.
00:19:17Donc il y a un cycle infernal sur la réélection.
00:19:19Parce qu'il faut expliquer à nos téléspectateurs
00:19:21il y a des législatives, s'il y a une nouvelle dissolution
00:19:23évidemment il y a des législatives
00:19:25et dans ce cas-là, l'alliance de gauche
00:19:27peut être déterminante pour qu'il y ait
00:19:29le même nombre de députés socialistes.
00:19:31Donc c'est pour des sièges, c'est pour des arrière-pensées électorales
00:19:33qui n'arrivent pas à décrocher des insoumises.
00:19:35Non, il y a plusieurs choses.
00:19:37Il y a évidemment une question de réélection
00:19:39ça fait partie des calculs politiques
00:19:41et pourquoi pas, je crois que les socialistes
00:19:43ne sont pas seuls à faire des calculs politiques.
00:19:45La deuxième chose qu'on peut dire, c'est qu'il pourrait
00:19:47envisager les choses en termes de prendre son risque
00:19:49parce que vous savez, j'écoutais Marine Le Pen
00:19:51et ses 11 millions d'électeurs.
00:19:53Personne n'est propriétaire de ses électeurs
00:19:55et toute la question c'est comment est-ce qu'il peut y avoir
00:19:57une recomposition électorale à partir de ce qui vient de se passer
00:19:59lorsqu'il y aura un coup près, moi je tiens à dire
00:20:01je suis un petit peu en désaccord avec Benjamin Morel là-dessus
00:20:03qu'il y aura une réalité qui va sans doute l'emporter
00:20:05c'est qu'il y a le jeu des marchés, il y a des questions économiques
00:20:07il y a des questions financières pour un pays largement endetté
00:20:09il est possible, il est possible
00:20:11qu'il y ait des répercussions réelles
00:20:13par rapport à cette dissolution et ça, il semble que
00:20:15dans ce jeu très théâtral, personne ne l'envisage
00:20:17c'est-à-dire qu'on pense que c'est d'une certaine manière
00:20:19une répétition générale.
00:20:21Le gouvernement n'a cessé de le dire.
00:20:23Le gouvernement a utilisé des arguments qui étaient parfois
00:20:25très contestables, le sujet des impôts c'est un sujet contestable
00:20:27en revanche la question de la façon
00:20:29dont la France dépend du reste du monde
00:20:31n'a jamais été utilisée comme si on était une île
00:20:33donc il y a un sujet sur lequel les socialistes
00:20:35pourraient être rattrapés par un principe de réalité
00:20:37où ils auraient dû utiliser leur à-tout-mettre
00:20:39d'avoir la culture de gouvernement
00:20:41en s'éloignant, me semble-t-il, de LFI.
00:20:43– Alors on va y revenir sur cette question du budget
00:20:45et je vous poserai la question dans un instant
00:20:47Benjamin Morel, mais quand même
00:20:49restons une seconde quand même sur
00:20:51ce que vous nous avez dit.
00:20:53François Hollande, ancien président de la République
00:20:55qui vote la censure, Bérangère Bond
00:20:57c'est, enfin symboliquement
00:20:59ça a beaucoup de sens
00:21:01je ne sais pas quel impact ça aura sur l'électorat socialiste
00:21:03mais comment vous le recevez ça ?
00:21:05– François Hollande
00:21:07c'est compliqué parce que
00:21:09l'électorat socialiste
00:21:11il est
00:21:13de ce qu'on en a compris
00:21:15coincé entre
00:21:17la détestation de Macron
00:21:19qu'il faut viser
00:21:21à travers Barnier et puis
00:21:23la détestation des insoumis
00:21:25même s'ils ont bien conscience
00:21:27qu'ils leur doivent à cette union de la gauche
00:21:29et donc aux insoumis
00:21:31les 66 postes de députés qu'ils ont actuellement
00:21:33donc
00:21:35François Hollande au milieu de ça
00:21:37qui est au cœur aussi de la détestation
00:21:39pour le coup
00:21:41ce qui est considéré comme l'échec
00:21:43du quinquennat Hollande n'est toujours pas digéré
00:21:45donc ça
00:21:47de mon point de vue ça ajoute
00:21:49encore un peu plus de trouble
00:21:51à la perception
00:21:53à la compréhension de ce que veulent les socialistes
00:21:55ils ont un congrès dans quelques mois
00:21:57la succession d'Olivier Faure qui est ouverte
00:21:59ça fait beaucoup d'échéances internes et pas beaucoup
00:22:01d'intérêt général
00:22:03alors si Michel Barnier
00:22:05est le premier ministre le plus éphémère
00:22:07de l'histoire de la 5ème république
00:22:09le plus grave c'est que la France n'a pas de budget
00:22:11ce soir
00:22:13Benjamin Morel, expliquez-nous
00:22:15très concrètement ce qui va se passer
00:22:17on nous dit, premier ministre démissionnaire
00:22:19peut quand même prendre
00:22:21des mesures d'urgence pour sauver
00:22:23une loi spéciale
00:22:25le budget 2024 à la place
00:22:27de celui de cette année qui vient
00:22:29alors pour l'instant il y a deux voies
00:22:31d'abord on est relativement tôt dans le mois de décembre
00:22:33et il n'est pas impossible qu'on puisse
00:22:35avoir des budgets votés au 31 décembre
00:22:37dès lors qu'on a un gouvernement
00:22:39rapidement nommé, donc il va falloir attendre 51 jours
00:22:41ça mérite une explication, ça veut dire que le budget
00:22:43au Sénat ici même, le budget
00:22:45de l'État il est en discussion, il ne tombe pas
00:22:47il est suspendu pour l'instant
00:22:49de l'effet de la chute de 2017
00:22:51ça veut dire que la conférence des présidents va décider
00:22:53qu'en effet il n'y a pas de gouvernement, donc qui est-ce qu'on met au banc
00:22:55pour discuter le budget, on ne sait pas
00:22:57donc on suspend le budget et donc on le met au frigidaire
00:22:59mais si demain vous avez un nouveau gouvernement
00:23:01il a deux choix, il peut soit reprendre ce budget
00:23:03et ça continue, là ce qui a été
00:23:05fait par Yale Brown-Pivet, c'est acter
00:23:07le rejet du PLFSS
00:23:09donc le rejet de la sécurité sociale
00:23:11devant l'Assemblée Nationale, qu'est-ce qui se passe
00:23:13le rejet des conclusions
00:23:15de CMP plutôt, on a un budget du PLFSS
00:23:17qui sort du Sénat
00:23:19il retourne à l'Assemblée, et un nouveau gouvernement
00:23:21peut l'inscrire à l'ordre du jour en mettant
00:23:23quelques gros amendements marqués PS ou RN
00:23:25en espérant que ça passe, ou bien on peut
00:23:27redéposer un texte. Vous y croyez à ce scénario-là ?
00:23:29Oui, potentiellement, pourquoi pas
00:23:31c'est-à-dire qu'en soi, le budget aujourd'hui
00:23:33l'immense partie du budget
00:23:35ne pose pas de problème, il y a quelques éléments
00:23:37clés, si jamais vous voulez éviter une motion de censure
00:23:39vous pouvez modifier ces éléments
00:23:41clés par amendement, de toute façon
00:23:43ça repart sur une discussion dans laquelle tout le monde
00:23:45pourra déposer des amendements. Michel Barnier, démissionnaire
00:23:47peut-on être celui qui
00:23:49porte la suite du budget ?
00:23:51Ça implique de nommer un nouveau gouvernement, parce qu'aujourd'hui
00:23:53sinon on risque d'avoir une procédure parlementaire
00:23:55bloquée. On n'a jamais eu sous la Vème
00:23:57République de projet de loi discuté
00:23:59avec un gouvernement démissionnaire, ça serait le cas
00:24:01pour une loi spéciale, comme pour
00:24:03un budget, ce serait quoi qu'il arrive compliqué.
00:24:05Donc soit on continue avec le même budget
00:24:07soit on en dépose un nouveau sur la base de l'ancien
00:24:09ça peut aller très vite, vous savez le record pour voter
00:24:11une loi sous la Vème République, c'est un jour et demi
00:24:13donc pour un budget ça sera un peu plus
00:24:15compliqué, vous faites un 49 à une A3
00:24:17à l'Assemblée et le Sénat joue le jeu, c'est jouable
00:24:19avant le 31 décembre. Et la loi spéciale en quelques
00:24:21mots, de quoi on parle ? La deuxième voie
00:24:23c'est en effet la loi spéciale. La loi spéciale
00:24:25ce sont des lois prévues à l'article 45
00:24:27de l'organique relative aux lois de finances
00:24:29qui permettent en fait d'autoriser
00:24:31le gouvernement à prélever les ressources
00:24:33à prélever les recettes, autrement dit à prélever
00:24:35les impôts. On peut les moduler, c'est-à-dire qu'on
00:24:37entend beaucoup parler de barème, de l'impôt
00:24:39sur le revenu, etc. On pense, on n'a pas
00:24:41de recul, on n'a pas de précédent, mais on pense
00:24:43qu'on peut jouer sur cette loi pour adapter
00:24:45ça. Alors attendez, ça ça veut dire que les
00:24:47300 000 Français
00:24:49qui se retrouveraient assujettis
00:24:51au barème de l'impôt sur le revenu parce que
00:24:53la loi spéciale lui appliquerait
00:24:55ne l'appliquerait pas
00:24:57l'inflation de 2025, par un
00:24:59amendement à la loi spéciale
00:25:01ces 300 000-là pourraient finalement être épargnés ?
00:25:03Ou par un article. Parce que ça
00:25:05ça intéresse les Français, c'est leur pouvoir d'achat
00:25:07Ou par un article que vous rentrez dans la loi spéciale
00:25:09Attention, pas de recul encore une fois
00:25:11Mais je vois pas un juge
00:25:13censurer une loi spéciale
00:25:15et mettre l'Etat dans une situation catastrophique
00:25:17parce qu'il refuserait une définition
00:25:19trop élargie de la loi spéciale
00:25:21Donc c'est possible pour les dépenses
00:25:23fonctionnaires, etc.
00:25:25Pour les dépenses fonctionnaires, etc.
00:25:27Là, c'est une reconduction
00:25:29tacite du budget 2024
00:25:31C'est 2024 qui bégaye sur 2025
00:25:33ça aussi c'est gérable. Quoi qu'il arrive
00:25:35que ce soit fin 2024
00:25:37ou début 2025, loi spéciale ou pas
00:25:39loi spéciale, ça ne nous
00:25:41n'exantera pas de voter un budget
00:25:43Autrement dit, c'est une façon
00:25:45temporaire de passer
00:25:47quelques jalons, mais en termes
00:25:49en janvier, février, mars, il faudra un budget
00:25:51Comme vous le dites très bien, les 3 blocs seront
00:25:53toujours là. Et tous les opposent
00:25:55Les compromis d'hier sur le budget
00:25:57impossibles seront possibles
00:25:59demain à partir de janvier ?
00:26:01Ce qu'il faut avoir en tête, c'est que ça sera la même Assemblée
00:26:03Donc tout le sujet, c'est que
00:26:05moi j'écoutais les interventions, Eric Ciotti
00:26:07nous a dit que c'était un budget socialiste
00:26:09les socialistes, enfin
00:26:11elle, les filles, nous a dit que c'était un budget d'extrême droite
00:26:13donc on a affaire à des gens qui sont
00:26:15irréconciliables. En même temps, il y a un certain nombre de déclarations
00:26:17qui ont été faites par les uns et par les autres en disant
00:26:19mais dès qu'il y aura eu dissolution
00:26:21brusquement on va trouver l'esprit de compromis, mais sur la base
00:26:23chacun de notre programme. Donc on est dans
00:26:25une situation absolument ubuesque, vous savez
00:26:27on dirait les Shadoks, on dirait
00:26:29une mauvaise pièce de boulevard
00:26:31donc comment imaginer
00:26:33par rapport à ce que disait Benjamin Morel, qui est très intéressant
00:26:35théoriquement, donc on pourrait s'en sortir
00:26:37mais ce qu'on n'imagine pas, c'est que le jeu des acteurs
00:26:39la sociologie du pouvoir, nous permettent
00:26:41réellement de le faire, et là il y a un sujet
00:26:43sur le comportement, me semble-t-il
00:26:45des acteurs politiques
00:26:47aujourd'hui, j'en reviens à ce que je disais tout à l'heure
00:26:49il y a une manière de se comporter
00:26:51qui me semble être irresponsable
00:26:53et on n'imagine pas que ce coup de semence
00:26:55puisque chacun a un grand sourire
00:26:57hormis Michel Barnier, par rapport à cette
00:26:59dissolution, on imagine assez mal
00:27:01qu'il change, étant donné que pour eux
00:27:03ils estiment qu'ils ont fait un coup fumant
00:27:05– Alors on y va sur la sortie de crise politique
00:27:07– Oui, Emmanuel Macron qui est rentré d'Arabie Saoudite
00:27:09en fin d'après-midi
00:27:11intervention annoncée
00:27:13au JT de 20h
00:27:15enfin une allocution en tout cas demain
00:27:17à 20h
00:27:19Bérangère Bonte, on a connu un Emmanuel Macron
00:27:21hésitant
00:27:23pour nommer
00:27:25tous ses premiers ministres à peu de choses près
00:27:27sauf peut-être Édouard Philippe
00:27:29là il va devoir aller vite
00:27:31sauf qu'il y a quand même une configuration politique
00:27:33très compliquée, il va nommer
00:27:35une personnalité sans que
00:27:37des forces politiques se soient éventuellement
00:27:39mises d'accord sur un pacte de non-agression
00:27:41ou un pacte de non-censure pour reprendre les termes
00:27:43qui ont été employés ces dernières heures
00:27:45– Ce qui était déjà le cas pour la nomination
00:27:47de Michel Barnier, même si ça avait beaucoup tardé
00:27:49mais il n'y avait pas eu d'entente, et c'est probablement d'ailleurs
00:27:51si on peut l'appeler comme ça, le péché originel
00:27:53l'absence de programme
00:27:55de
00:27:57quelques grands thèmes sur lesquels
00:27:59les uns et les autres se seraient entendus
00:28:01donc effectivement, la difficulté
00:28:03c'est que là, cette fois-ci, il a encore
00:28:05moins le temps, si je puis dire
00:28:07c'est la raison pour laquelle son entourage pousse
00:28:09depuis quelques jours pour trouver d'ores et déjà
00:28:11la solution – Ses proches nous disent qu'il devrait
00:28:13aller très vite cette fois, je n'y croyais pas
00:28:15– Il y a des noms qui circulent et que faut-il en penser
00:28:17à vrai dire c'est un peu toujours les mêmes
00:28:19des François Bayrou – Alors on va les voir
00:28:21justement, en tout cas on en a sélectionné
00:28:23– En tout cas ceux qu'on a entendus
00:28:25le plus souvent cités aujourd'hui – Et qui représentent
00:28:27politiquement des espaces assez distincts
00:28:29Bernard Cazeneuve, centre gauche
00:28:31François Bayrou
00:28:33centre par excellence
00:28:35Sébastien Lecornu
00:28:37centre droit, proche du Président
00:28:39de la République et Bruno Retailleau
00:28:41droite de la droite
00:28:43– Et là, tous ceux qui ont été nommés
00:28:45aujourd'hui et qui ne sont pas sur nos photos sont très très énervés
00:28:47– Oui, ils ont peut-être paradoxalement
00:28:49plus de chance
00:28:51– On nous parle de Roland Lescure
00:28:53– Oui, il y a beaucoup de noms qui circulent
00:28:55– Et le dernier à sortir du chapeau
00:28:57c'est François Baroin, ces dernières heures
00:28:59– Absolument – Avec un peu les mêmes caractéristiques
00:29:01que François Bayrou, c'est-à-dire
00:29:03une forme de compatibilité
00:29:05ou de non-agression vis-à-vis du RN
00:29:07qui serait un élément
00:29:09– Alors, quel est l'objectif à remplir ?
00:29:11La non-agression vis-à-vis du RN
00:29:13ou raccrocher un centre gauche ?
00:29:15– Pardon Myriam mais je vous interromps
00:29:17parce qu'on va donner la priorité au direct
00:29:19Marco Pommier est avec
00:29:21Thomas Ménager pour une réaction tout de suite
00:29:23à la fin de la parole, Marco
00:29:25– Oui, Thomas Ménager, Michel Barnier
00:29:27et son gouvernement sont tombés
00:29:29c'est historique, quelle réaction ce soir ?
00:29:31Est-ce qu'il y a un regret du côté du RN ?
00:29:33– Non, la seule solution aujourd'hui
00:29:35de protéger les Français c'était de censurer
00:29:37donc bien entendu de manière grave
00:29:39parce que ce n'est pas une solution que l'on prend à la légère
00:29:41nous avons fait le choix de protéger les Français
00:29:43de 30 à 40 milliards d'augmentation d'impôts
00:29:45d'une désannexation des retraites, d'une augmentation
00:29:47du coût des charges, du coût du travail
00:29:49sur les entreprises, et donc aujourd'hui
00:29:51ce gouvernement et surtout ce budget
00:29:53tombe, et demain, je l'espère
00:29:55il y aura un nouveau gouvernement et un nouveau budget
00:29:57on se mettra au travail dans l'intérêt des Français
00:29:59c'était le seul objectif de cette censure
00:30:01bloquer un mauvais budget pour les Français
00:30:03– Et pourtant vous avez entendu tout à l'heure
00:30:05dans l'hémicycle la coalition
00:30:07gouvernementale dire que ce vote
00:30:09aurait des conséquences pour les Français
00:30:11par exemple les agriculteurs qui ne toucheront pas
00:30:13les aides d'urgence, c'est ce qu'a dit Laurent Wauquiez
00:30:15les marchés financiers qui ne nous feront pas de cadeaux
00:30:17et qui pourraient augmenter les taux
00:30:19d'intérêt, qu'est-ce que vous répondez à cela ?
00:30:21– Déjà qu'il y a un certain nombre des mesures
00:30:23qui ne sont pas inclues dans ce texte
00:30:25d'autres qui pourront être pris
00:30:27d'ici quelques jours, quelques semaines
00:30:29dans le nouveau texte budgétaire
00:30:31dans le nouveau PLFSS et dans le nouveau PLF
00:30:33c'est pour ça qu'on appelle de nos voeux
00:30:35qu'il y ait très rapidement un premier ministre et un nouveau budget
00:30:37et de ne pas jouer sur les peurs, sur les marchés
00:30:39financiers, sur tout un tas de choses
00:30:41notamment sur l'impôt sur le revenu parce que
00:30:43la loi spéciale prévue dans nos institutions
00:30:45permettra d'indexer l'impôt
00:30:47sur le revenu et d'éviter ces augmentations d'impôt
00:30:49donc beaucoup de mensonges
00:30:51et sur les quelques petites mesures positives
00:30:53qu'il pouvait y avoir dans les textes budgétaires
00:30:55nous plaiderons et nous ferons tout et ils seront
00:30:57reprises bien entendu, elles seront reprises
00:30:59dans les textes budgétaires le plus rapidement possible.
00:31:01– Il y a une question sur toutes les lèvres ce soir
00:31:03qui pour remplacer Michel Barnier ?
00:31:05Est-ce que par exemple Bruno Retailleau
00:31:07c'est un profil qui pourrait correspondre
00:31:09au Rassemblement National, satisfaire
00:31:11le Rassemblement National ?
00:31:13– La question ce n'est pas uniquement le casting
00:31:15de la personnalité mais vraiment une volonté
00:31:17de changer de cap et donc au-delà d'une personne
00:31:19qui devra respecter sur la forme
00:31:21les électeurs du Rassemblement National
00:31:23les 11 millions et le groupe que nous représentons
00:31:25avec Marine Le Pen et Jordan Bardella
00:31:27c'est aussi dans les actes respecter un certain nombre
00:31:29de changements de cap vis-à-vis du macronisme
00:31:31de vraiment être en rupture avec Emmanuel Macron
00:31:33en rupture avec le fait de ne pas maîtriser
00:31:35notre déficit public, d'augmenter toujours
00:31:37les charges, d'augmenter les taxes
00:31:39les impôts alors qu'on est déjà un pays
00:31:41qui a un triste record en la matière
00:31:43on entre en rupture totale avec Emmanuel Macron
00:31:45et avec ses années de macronisme
00:31:47et on va vers une écoute
00:31:49beaucoup plus approfondie de l'ensemble des groupes politiques
00:31:51et notamment du premier, celui
00:31:53du Rassemblement National, premier groupe
00:31:55et premier parti de France aujourd'hui. – Merci beaucoup Thomas Ménager.
00:31:57– Et merci à vous
00:31:59Marco Pommier, et bien justement Bruno Retailleau
00:32:01Clément Perrault pour LCP lui a posé la question
00:32:03Matignon, le souhaitez-vous ou pas ?
00:32:05– Pour l'instant
00:32:07j'ai une tâche que j'ai commencée
00:32:09il y a deux mois
00:32:11j'ai montré que quand on alignait
00:32:13des convictions avec
00:32:15les mots, les paroles et les actes
00:32:17les français y sont sensibles
00:32:19j'ai proposé des mesures très fermes
00:32:21et pour autant quand on voit
00:32:23les sondages, les enquêtes d'opinion
00:32:25une majorité de français, y compris de gauche
00:32:27ont compris ce que je voulais faire, je pense que
00:32:29quand on parle vrai, sincèrement
00:32:31on est compris et on est suivi
00:32:33donc c'est une mission qui me tient à cœur
00:32:35encore une fois, tout dépend
00:32:37des conditions dans lesquelles
00:32:39le futur gouvernement sera nommé
00:32:41quel sera le chef du gouvernement
00:32:43mais je pense que ma famille politique
00:32:45ne doit pas fuir ses responsabilités.
00:32:47– Et vous personnellement, vous y êtes prêt ?
00:32:49– Pour quelles responsabilités ?
00:32:51– Premier ministre.
00:32:53– Écoutez, je suis à ma tâche.
00:32:55– Stéphane Zumsteig, c'est intéressant
00:32:57d'entendre Bruno Retailleau
00:32:59et de se poser la question
00:33:01de la part
00:33:03de la lumière médiatique
00:33:05qu'il a pu prendre depuis
00:33:07deux mois et demi, c'est sans doute le ministre
00:33:09qui a le plus imprimé dans l'opinion
00:33:11d'évaluer ça
00:33:13et de voir comment le Rassemblement
00:33:15national a pu évaluer
00:33:17ce poids politique et médiatique
00:33:19de Bruno Retailleau dans sa décision de faire tomber ce gouvernement.
00:33:21C'est lié ou pas ?
00:33:23– A partir du moment où il y a eu ce moment Retailleau
00:33:25avec des prises de position sur la sécurité
00:33:27et sur l'immigration, c'est un euphémisme
00:33:29parce que je vais emprunter, c'était extrêmement ferme
00:33:31peut-être parfois plus ferme que ce que peuvent se permettre
00:33:33un certain nombre de responsables du Rassemblement national ces dernières années
00:33:35Marine Le Pen,
00:33:37ce n'est pas qu'elle a changé de stratégie,
00:33:39elle a adopté sa stratégie à Bruno Retailleau
00:33:41en tapant, tapant, tapant
00:33:43sur le socle commun sur des problématiques économiques
00:33:45parce que de toute façon,
00:33:47sans dire qu'elle était débordée sur les sujets régaliens
00:33:49et notamment sur l'immigration,
00:33:51elle voyait bien que ses coups porteraient moins
00:33:53en tout cas à ce moment-là
00:33:55compte tenu de la radicalité
00:33:57d'une certaine façon du projet
00:33:59et des propositions du ministre de l'Intérieur.
00:34:01Après, je ne sais pas si Bruno Retailleau
00:34:03sera Premier ministre dans les jours qui viennent
00:34:05mais si ça l'était, ça parachèverait
00:34:07finalement cette obsession, on parlait beaucoup d'obsession tout à l'heure
00:34:09finalement d'Emmanuel Macron depuis 2017
00:34:11d'ouvrir toujours à droite, toujours plus à droite
00:34:13toujours plus décidement.
00:34:15Mettez-vous à la place d'un député
00:34:17d'un électeur, peu importe
00:34:19ou d'un sympathisant macroniste qui pour la plupart d'entre eux
00:34:21ou pour une partie importante viennent de la gauche
00:34:23ces gens-là auraient été de gauche à un moment donné, plus forcément aujourd'hui
00:34:25il ne faut pas l'oublier.
00:34:27Bruno Retailleau
00:34:29jouerait le rôle de repoussoir
00:34:31complet. Par ailleurs, ce serait un vrai
00:34:33en revanche, si vraiment il devait accéder
00:34:35et là on est dans la fiction à Matignon
00:34:37mais là ce serait un vrai danger pour Marine Le Pen.
00:34:39Je ne vois pas quelle serait la logique politique
00:34:41on sort d'un Premier ministre LR
00:34:43pour en mettre un nouveau.
00:34:45La logique politique d'Emmanuel Macron c'est d'abord trouver quelqu'un
00:34:47on parlait de l'urgence parce que la situation est grave
00:34:49et il faut y aller maintenant, il faut être raisonnable
00:34:51au-delà du bien commun
00:34:53et de l'intérêt commun
00:34:55si Emmanuel Macron n'arrive pas à trouver un Premier ministre
00:34:57très très très rapidement
00:34:59on se poserait une autre question, c'est sa pérennité à l'Elysée
00:35:01on n'en est pas encore là
00:35:03évidemment s'il montre qu'il n'est pas capable
00:35:05assez rapidement, je ne dis pas très rapidement
00:35:07de sortir de ce blocage, là se pose la question
00:35:09de son rôle.
00:35:11Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur, ne serait pas forcément positionné
00:35:13de la même façon que Bruno Retailleau, Premier ministre
00:35:15qui serait évidemment obligé
00:35:17de trouver
00:35:19des majorités sur certains textes
00:35:21il avait un rôle
00:35:23bien précis dans ce socle commun
00:35:25qui serait complètement différent
00:35:27Si Emmanuel Macron
00:35:29ne choisit pas sur sa droite
00:35:31peut-être qu'il reviendra sur son centre-gauche
00:35:33en tout cas cette idée
00:35:35d'un pacte de non-censure
00:35:37est sur toutes les lèvres au sein du Parti Socialiste
00:35:39on en parle juste après
00:35:41Arthur Delaporte qui nous explique de quoi il s'agit
00:35:47Le député socialiste, Arthur Delaporte
00:35:49dans quelques instants
00:35:51à l'Assemblée
00:35:53Est-ce qu'on a le son ?
00:35:59Nous sommes élus jusqu'au moins à l'été prochain
00:36:01cette situation doit nous imposer
00:36:03de trouver d'abord
00:36:05des accords au sein du Parlement
00:36:07c'est ce que nous appelons aujourd'hui
00:36:09l'accord de non-censure
00:36:11ça doit être notre priorité première
00:36:13pour ne pas reproduire les erreurs du passé
00:36:15la question qui se pose donc
00:36:17c'est la question du projet partagé
00:36:19la manière dont la gauche peut accéder au gouvernement
00:36:21ce sera parce qu'elle aura su s'assurer
00:36:23des conditions d'une non-censure
00:36:25c'est cela notre priorité
00:36:27la question de l'incarnation s'imposera ensuite
00:36:29Benjamin Morel
00:36:31accord de non-censure
00:36:33autrement dit le prochain Premier Ministre
00:36:35garantirait
00:36:37de ne jamais utiliser le 49-3
00:36:39en échange les députés ne censuraient pas
00:36:41ce qui permettrait ou ce qui obligerait
00:36:43à des compromis à l'Assemblée Nationale
00:36:45jusqu'à juin prochain
00:36:47le problème c'est qu'ils ne sont pas tout à fait d'accord
00:36:49c'est le moins qu'on puisse dire
00:36:51c'est pas une des nouvelles
00:36:53je crois que le premier à l'avoir exprimé
00:36:55c'était Philippe Brun il y a quelques mois
00:36:57au moment où on cherchait encore le nom de Michel Barnier
00:36:59ça pose plusieurs problèmes
00:37:01parce qu'en effet aujourd'hui pour des raisons de mode de scrutin
00:37:03il faudrait penser peut-être à une évolution du mode de scrutin
00:37:05mais si jamais vous avez
00:37:07ça a été évoqué des socialistes
00:37:09qui lâchent les insoumis
00:37:11demain ils sont sur un siège éjectable compliqué
00:37:13et donc ce faisant le socle commun
00:37:15ça ne se fera pas sans les insoumis
00:37:17alors ça pourrait aider
00:37:19mais les promesses
00:37:21n'engagent que ceux qui y croient
00:37:23et de l'autre côté
00:37:25vous avez des macronistes qui ont un électorat
00:37:27très anti-insoumis
00:37:29donc le pacte de non-agression avec un candidat
00:37:31NFP c'est compliqué pour les macronistes
00:37:33avec un Bernard Cazeneuve par exemple
00:37:35c'est impossible pour les insoumis
00:37:37et donc ça crée forcément
00:37:39nécessairement à ce stade-là
00:37:41il y a une étude stratégique si vous voulez
00:37:43et si vous voulez détacher les socialistes
00:37:45c'est impossible
00:37:47il va falloir leur faire quoi comme cadeau ?
00:37:49par exemple revenir sur la réforme des retraites
00:37:51imaginez-vous si vous passez des insoumis
00:37:53il faut les LR
00:37:55est-ce que vous imaginez Laurent Wauquiez
00:37:57voir Gabriel Attal
00:37:59parce que c'est quand même une réforme venue de la Macronie
00:38:01qui dirait la réforme des retraites
00:38:03on s'enlève les mains
00:38:05on va chercher les socialistes
00:38:07sur le papier pourquoi pas
00:38:09là vous partez du principe que tout le monde reste campé sur ses positions
00:38:11si on veut créer une coalition résistant
00:38:13il faut que chacun fasse un pas vers l'autre
00:38:15il faut comprendre quelque chose
00:38:17dans 8 mois vous pouvez avoir une dissolution
00:38:19et donc pas, dans 8 mois personne n'a intérêt à se mettre en porte-à-faux
00:38:21avec son électorat
00:38:23deuxième élément on l'évoquait sur la proportionnelle
00:38:25le bloc NFP est un bloc cohésif
00:38:27parce que la gauche fait
00:38:293 fois plus de députés en 2022 qu'en 2017
00:38:31parce qu'elle part uni
00:38:33et ça aucun socialiste, aucun écologiste
00:38:35aucun insoumis évidemment ne l'a oublié
00:38:37un point de méthode
00:38:39parce que le justice chimique on peut toujours avoir des raisons d'espérer
00:38:41la gauche dit
00:38:43arc républicain
00:38:45on fait un pacte de non-censure
00:38:47des insoumis, il les inclut
00:38:49jusqu'aux républicains
00:38:51les macronistes disent on enlève les insoumis
00:38:53on part des socialistes jusqu'aux républicains
00:38:55si chacun fait un pas
00:38:57on ne peut pas
00:38:59à la marge trouver des compromis
00:39:01je pense que le premier sujet c'est
00:39:03est-ce qu'Emmanuel Macron est prêt à faire un pas
00:39:05c'est-à-dire qu'au fond la gauche elle est chaudée
00:39:07parce que d'une certaine manière on aurait pu imaginer
00:39:09qu'une FP se divise plus rapidement
00:39:11si Emmanuel Macron
00:39:13avait par exemple donné à Lucie Castex
00:39:15le pouvoir de regarder
00:39:17si elle pouvait former un gouvernement
00:39:19majoritaire etc. Donc il a choisi
00:39:21de ne pas le faire, il y a eu un premier camouflet
00:39:23ensuite il a nommé quelqu'un issu de la famille LR
00:39:25qui est quand même le parti qui a fait le plus faible score
00:39:27aux élections législatives donc il y a un passif
00:39:29et ça le passif on ne peut pas l'oublier
00:39:31la deuxième chose qui me semble importante c'est que les socialistes
00:39:33sont un peu au milieu du guet parce que
00:39:35Boris Vallaud à la fois il propose
00:39:37lui-même, donc chef du groupe socialiste, il a proposé
00:39:39lui-même l'idée d'un accord
00:39:41de non-censure, il a repris cette idée de
00:39:43Philippe Brun puis en même temps il a signé la motion de censure
00:39:45donc ça montre qu'il est un petit peu
00:39:47enfin il y avait la proposition
00:39:49d'un accord de non-censure et puis hop on signe la motion
00:39:51de censure qui permet... Mais c'est pour l'après-censure
00:39:53La non-censure après la censure
00:39:55La non-censure c'est après la censure et donc ça c'est un point important parce que ça
00:39:57montre aussi la façon dont les socialistes
00:39:59commencent à faire des gestes et aussi
00:40:01des gestes d'hostilité à l'égard de la LFI
00:40:03il faut assumer ça c'est-à-dire que tout geste
00:40:05vis-à-vis du
00:40:07socle commun est évidemment un geste d'hostilité
00:40:09à l'égard de la LFI, c'est se séparer
00:40:11donc il y a un sujet sur à quel moment
00:40:13est-ce qu'Emmanuel Macron va au fond montrer
00:40:15le fait que par exemple on nous parle de Bruno Rotaillot
00:40:17et que d'ailleurs c'est soit lui qui fasse un entretien ce soir
00:40:19c'est quand même une provocation incroyable
00:40:21vis-à-vis des socialistes parce que
00:40:23Il y a aussi le nom de Bernard Cazeneuve dans la liste
00:40:25Oui mais enfin...
00:40:27Puis en plus Lucile là on est dans les rumeurs
00:40:29que notre monde médiatique
00:40:31aime alimenter
00:40:33dans les heures qui précèdent l'élimination
00:40:35La rumeur est intéressante
00:40:37parce que de toute façon elle correspond toujours à une forme
00:40:39de réalité en coulisses
00:40:41Il reste une option, pardonnez-moi
00:40:43Je termine juste ma phrase, je suis aussi assez frappée
00:40:45que Laurent Wauquiez est au fond
00:40:47repris dans son intervention
00:40:49toutes les idées de Marine Le Pen comme si elle ne pouvait pas les défendre
00:40:51toutes seules donc on est dans une situation où aujourd'hui
00:40:53la droite représente d'une certaine manière
00:40:55pour la gauche et y compris les socialistes
00:40:57les idées de l'extrême droite donc ça il faut aussi
00:40:59qu'Emmanuel Macron l'ait en tête lorsqu'il choisira
00:41:01son premier ministre
00:41:03Issue du front républicain ou pas
00:41:05Alors il y a une dernière option puisque ça se joue
00:41:07à l'Assemblée Nationale qu'il faut
00:41:09reparlementariser
00:41:11la vie et la vie parlementaire
00:41:13la vie politique, c'est un gouvernement
00:41:15technique, au fond un premier
00:41:17ministre technique, circule le nom de Thierry Breton
00:41:19ou de François Villoy de Gallo
00:41:21le directeur de la Banque de France
00:41:23qui permettrait au fond de dire
00:41:25débrouillez-vous, ça se passe
00:41:27à l'Assemblée, vous n'y croyez pas ?
00:41:29Très vite, c'est un avantage
00:41:31d'un gouvernement technique, c'est que vous n'avez aucun membre
00:41:33de votre parti dans le gouvernement
00:41:35donc vous n'en assumez pas le binôme, c'est un avantage
00:41:37également, c'est que vous n'avez pas non plus d'opposants
00:41:39politiques dans le gouvernement, donc ce faisant
00:41:41vous n'avez pas l'impression de renverser un opposant
00:41:43ça a des avantages, c'est qu'un couvercle
00:41:45technique sur une cocotte minute politique
00:41:47ça peut marcher un temps, ça peut permettre de faire
00:41:49passer un budget et d'avancer mais ça
00:41:51veut dire qu'on va clairement vers une dissolution
00:41:53parce qu'aujourd'hui on voit mal comment une telle solution
00:41:55pourrait être pérenne. Allez on va regarder comment les
00:41:57Français réagissent ce soir, qui est
00:41:59enthousiaste, on rejoint
00:42:01Dario Borgono qui a
00:42:03passé la journée sur le marché de Noël
00:42:05à Lille. Bonsoir Dario
00:42:07dans quel état d'esprit sont
00:42:09ceux que vous avez rencontrés et qui sont peut-être
00:42:11encore autour de vous ?
00:42:13Alors Thomas
00:42:15effectivement ça a été surtout la surprise puisque
00:42:17avec Juliette Prunier derrière la caméra
00:42:19nous avons été les premiers à
00:42:21leur annoncer la chute du gouvernement Barnier
00:42:23je vous propose d'écouter justement certaines
00:42:25de leurs réactions
00:42:27C'est vrai que cette incertitude notamment
00:42:29du point de vue du budget
00:42:31m'inquiète particulièrement. C'est au niveau
00:42:33social, au niveau économique, au niveau
00:42:35du travail, tout
00:42:37va avoir des conséquences, je veux dire
00:42:39ce gouvernement qui tombe va avoir des conséquences à tous
00:42:41ces niveaux là donc la situation qui est critique
00:42:43pour certains le sera encore plus
00:42:45Ma réaction c'est que ça montre
00:42:47que quand on n'écoute pas le vote démocratique
00:42:49à l'issue des élections législatives
00:42:51le gouvernement ne peut pas tenir à vouloir tout
00:42:53C'est un signal fort qui a été envoyé
00:42:55aux députés de la majorité présidentielle
00:42:57et des républicains
00:42:59On a remis un gouvernement qui était celui
00:43:01que le président Macron a voulu mettre
00:43:03et pas celui que les français voulaient
00:43:05donc je dirais qu'aujourd'hui c'est une suite logique
00:43:07après de dire, comme le disent les gens
00:43:09ça va pas aller mieux demain, peut-être
00:43:13Pour évoquer l'instabilité politique
00:43:15de la France ce soir
00:43:17plusieurs Lillois ont évoqué aussi
00:43:19la situation d'un pays situé
00:43:21à quelques kilomètres d'ici
00:43:23la Belgique qui a un gouvernement démissionnaire
00:43:25depuis le 9 juin dernier
00:43:27Ce qu'on part, on se rassure peut-être
00:43:29Merci beaucoup
00:43:31Dario Borgogno
00:43:33Ce débat s'achève, j'aimerais très rapidement
00:43:35que vous nous donniez votre sentiment
00:43:37pour la suite politiquement
00:43:39Est-ce que l'espoir est permis ?
00:43:41Est-ce qu'il y a une voie de passage ?
00:43:43Est-ce que vous êtes optimiste ?
00:43:45Est-ce que vous êtes l'adepte de la voie de passage ?
00:43:47Non mais c'est vrai
00:43:49Est-ce que l'impasse de toute façon
00:43:51est là et on va vers le mur
00:43:53de la nouvelle censure ?
00:43:55Très vite
00:43:57Moi je suis plutôt pessimiste, voire très pessimiste
00:43:59parce qu'on parle beaucoup de l'absence de fluidité
00:44:01du caractère raisonnable ou déraisonnable
00:44:03de la classe politique, c'est vrai, on a raison
00:44:05mais les électeurs restent profondément divisés
00:44:07un électeur du RN, il veut que ce soit le RN
00:44:09un électeur du CC, il veut que ce soit le CC
00:44:11un électeur de gauche, il veut que ce soit quelqu'un de gauche
00:44:13qui aille à Matignon. Je ne suis pas persuadé que les Français soient aussi
00:44:15prêts à des arrangements avec les autres parties
00:44:17ils sont pour la stabilité, ils veulent un Premier Ministre
00:44:19ils veulent un budget, mais est-ce qu'ils sont prêts eux
00:44:21à se renier eux-mêmes ou avoir
00:44:23leur champ pour participer ?
00:44:25Je n'en suis pas persuadé
00:44:27Je ne sais pas si je suis optimiste ou pessimiste mais j'aurais tendance à dire
00:44:29qu'ils feraient des mousquetaires à l'Assemblée nationale
00:44:31et que ce soit des personnes qui appartiennent à différents
00:44:33groupes politiques et qui prennent le risque de mettre
00:44:35sur la table le fait qu'ils sont très
00:44:37insatisfaits des règles du jeu actuel
00:44:39et que ces mousquetaires, ils peuvent être une dizaine
00:44:41mais qu'au fond ils y aillent comme une espèce
00:44:43d'avant-garde. Comme je suis écologiste, je suis pour les avant-garde
00:44:45Vers la moitié pleine ou vide ?
00:44:47Plutôt à moitié vide
00:44:49et en l'occurrence
00:44:51comme vous disiez, impasse
00:44:53j'ai échangé cet après-midi avec une ancienne
00:44:55grande voix du PS qui me parlait de thrombose
00:44:57de l'Assemblée, c'est-à-dire
00:44:59tout ça va être bloqué
00:45:01et peut-être qu'il faut aussi
00:45:03rappeler ce que Michel Barnier dit
00:45:05tout à l'heure, attention
00:45:07c'est pas parce qu'on censure que la réalité budgétaire
00:45:09disparaît et sans
00:45:11parler de chaos, il y a quand même
00:45:13on va le voir sur les marchés financiers
00:45:15on peut l'imaginer en tout cas, une forme
00:45:17d'inquiétude et d'incertitude qui est pas très
00:45:19marché financier et partenaire
00:45:21européen, on sera à Bruxelles
00:45:23dans notre seconde partie d'émission
00:45:25Moi je suis partagé, je dirais, plutôt
00:45:27optimiste à court terme, tout bêtement, parce que je pense pas que
00:45:29le RN ait intérêt à recensurer
00:45:31une seconde fois sur un budget à court terme
00:45:33et donc on peut arriver à trouver un mot du vivant dit
00:45:35en revanche, à long terme, et là Georges aura
00:45:37tout à fait ce qui a été dit, le paysage politique morcelé
00:45:39c'est pas un fait de la dissolution
00:45:41là, c'est quelque chose de beaucoup plus structurel
00:45:43il est pas sûr d'ailleurs que demain une dissolution
00:45:45donne une majorité absolue, et donc
00:45:47l'ingouvernabilité, c'est peut-être pas un accident
00:45:49c'est peut-être plutôt notre avenir
00:45:51Merci beaucoup, merci à vous
00:45:53on va continuer à débattre
00:45:55avec des députés, des sénateurs
00:45:57dans un instant, merci d'être
00:45:59venu, notre édition spéciale
00:46:01continue, mais d'abord
00:46:03retour sur cette folle journée
00:46:05de censure, avec Fabien Requet
00:46:07Par 331
00:46:09voix, l'Assemblée nationale
00:46:11a voté la censure du gouvernement
00:46:13à la sortie de l'hémicycle
00:46:15la présidente des députés insoumis salue
00:46:17un moment historique
00:46:19Le seul souverain en république et en démocratie
00:46:21c'est le peuple
00:46:23le seul souverain, c'est ce peuple qui à tout moment
00:46:25peut décider que nous pouvons
00:46:27changer le cours de l'histoire
00:46:29Avant le vote, Michel Barnier avait pourtant
00:46:31tenté une dernière fois de convaincre
00:46:33l'Assemblée nationale, mettant en garde
00:46:35sur la situation budgétaire de la France
00:46:37qui avait contraint son action
00:46:39Cette réalité reste là
00:46:41et goûtez-moi bien
00:46:43elle ne disparaîtra pas
00:46:45par l'enchantement d'une motion de censure
00:46:47Mais son sort était scellé
00:46:49avant même l'examen de la motion de censure
00:46:51portée par le nouveau Front populaire
00:46:53qui a dénoncé un gouvernement minoritaire
00:46:55et illégitime, coupable
00:46:57de s'être plié aux injonctions du RN
00:46:59Les socialistes en ont appelé
00:47:01à l'alternance à gauche
00:47:03Préférez-vous négocier avec une gauche au pouvoir
00:47:05que certains jugent imparfaite
00:47:07mais avec laquelle vous partagez
00:47:09la plupart des combats républicains
00:47:11ou continuez-vous à courber
00:47:13les chines aux injections
00:47:15de Madame Le Pen ?
00:47:17Marine Le Pen qui, elle, a assumé une alliance
00:47:19de circonstances avec la gauche pour faire tomber
00:47:21le gouvernement, malgré les concessions
00:47:23de Michel Barnier envers son camp
00:47:25Les petits pas qu'il a timidement
00:47:27et très tardivement tentés
00:47:29ne peuvent s'appeler des concessions
00:47:31ce sont des miettes
00:47:33La politique du pire serait
00:47:35de ne pas censurer un tel budget
00:47:37un tel gouvernement
00:47:39un tel effondrement
00:47:41Si les oppositions ont répété
00:47:43que la chute du gouvernement
00:47:45n'entraînerait pas le chaos
00:47:47le socle commun au contraire
00:47:49a dénoncé les conséquences de la censure
00:47:51qui prive provisoirement la France
00:47:53de nouveaux budgets
00:47:55Il semble aujourd'hui que l'extrême droite
00:47:57et l'extrême gauche aient décidé
00:47:59de baisser ensemble le pouce
00:48:01L'irresponsabilité de ces députés est immense
00:48:03Sans PLF, pas de hausse
00:48:05des moyens de nos ministères régaliens
00:48:07Sans PLF, c'est la trahison
00:48:09assurée, garantie
00:48:11des engagements faits à nos agriculteurs
00:48:13Par votre irresponsabilité, vous allez
00:48:15enfoncer la France dans une crise économique
00:48:17et financière
00:48:19L'appel n'a pas été entendu, comme le veut la Constitution
00:48:21Michel Barnier doit maintenant remettre
00:48:23sa démission, ainsi que celle
00:48:25de son gouvernement à Emmanuel Macron
00:48:273 mois après avoir été nommé à Matignon
00:48:31Comment sortir de cette crise politique ?
00:48:33Que peut faire Emmanuel Macron, qui sont les perdants
00:48:35parmi les Français ? On en débat avec
00:48:37nos invités, Jean-François Husson, bonsoir
00:48:39Bienvenue, vous êtes sénateur
00:48:41LR Les Républicains de Meurthe-et-Moselle
00:48:43et rapporteur général du budget
00:48:45au Sénat, Julien Houdoul,
00:48:47bonsoir, et bienvenue, député
00:48:49Rassemblement National de Lyon
00:48:51Bonsoir, Jean-René Cazeneuve, bienvenue à vous
00:48:53député Ensemble pour la République du Gers
00:48:55et bonsoir, Alexandre Ouzi
00:48:57Bienvenue à vous, sénateur socialiste
00:48:59de Le Wise, Ouzi
00:49:01pardonnez-moi, je corrige
00:49:03Alors pourquoi avez-vous voté
00:49:05la censure ? On va
00:49:07s'interroger d'abord avec vous
00:49:09Julien Houdoul, Marine Le Pen
00:49:11s'est-elle moquée de Michel Barnier ?
00:49:13Voulait-elle vraiment négocier ?
00:49:15Marine Le Pen et les députés
00:49:17du Rassemblement National ont voté la censure
00:49:19pour protéger les Français
00:49:21pour protéger leur pouvoir d'achat
00:49:23pour les protéger d'un budget
00:49:25extrêmement mauvais, une saignée
00:49:27fiscale supplémentaire qui était
00:49:29bien pire que celle qui nous avait été
00:49:31proposée l'an dernier
00:49:33nous avons laissé sa chance à Michel Barnier
00:49:35il faut quand même le rappeler
00:49:37nous ne l'avons pas censuré a priori comme les groupes
00:49:39de gauche avant que ce gouvernement
00:49:41ne se mette au travail
00:49:43nous avons proposé
00:49:45des solutions pour réduire les déficits
00:49:47pour faire des économies, pour rendre
00:49:49du pouvoir d'achat aux Français
00:49:51pas du tout, nous avons
00:49:53constaté malheureusement que M. Barnier
00:49:55était sourd aux préoccupations
00:49:57et aux attentes de nos 11 millions d'électeurs
00:49:59et de leurs représentants, les députés
00:50:01du Rassemblement National
00:50:03et vous savez, dans ce débat-là
00:50:05nous, on a
00:50:07la confiance de nos électeurs
00:50:09on a pris des engagements devant eux
00:50:11c'est la démocratie, c'est aussi simple que ça mais il faut revenir
00:50:13à la base, on a fait l'engagement de défendre
00:50:15leur pouvoir d'achat, de préserver
00:50:17leurs intérêts et de ne rien faire
00:50:19contre leurs intérêts, or
00:50:21la copie qui nous a été rendue par M. Barnier
00:50:23malgré les
00:50:25messages que nous avons pu avoir
00:50:27malgré les belles intentions
00:50:29la copie était
00:50:31extrêmement mauvaise
00:50:33et allait plomber le pouvoir d'achat des Français
00:50:35Jean-François Husson, vous dites
00:50:37quoi ce soir, on a été victime d'un jeu
00:50:39de dupe, c'est un gâchis, c'est quoi votre
00:50:41première réaction ?
00:50:43C'est évidemment un immense gâchis mais
00:50:45le gâchis, je dirais, il ne date malheureusement
00:50:47pas d'aujourd'hui
00:50:49si on regarde simplement
00:50:51puisqu'on est en pleine période budgétaire
00:50:53et c'est sur un des deux
00:50:55budgets que la censure est
00:50:57arrivée à l'Assemblée nationale
00:50:59c'est malheureusement une dégradation
00:51:01de nos comptes publics
00:51:03souvent les Français se désintéressent
00:51:05de ces
00:51:07questions budgétaires
00:51:09mais moi j'ai apprécié
00:51:11en tous les cas, j'ai entendu une partie
00:51:13de l'intervention du discours
00:51:15de Michel Barnier
00:51:17qui que ce soit
00:51:19demain
00:51:21la vérité aride
00:51:23dure de la réalité
00:51:25des chiffres, il faudra
00:51:27l'affronter et contrairement
00:51:29à ce que vous dites, je ne crois pas
00:51:31qu'on peut promettre de raser gratis
00:51:33je ne crois pas qu'on puisse dire qu'il n'y aura
00:51:35pas d'effort à faire, il faut d'abord
00:51:37c'est vrai, réduire nos dépenses
00:51:39publiques mais quand les comptes
00:51:41publics ont dévissé de plus de 50
00:51:43milliards en moins d'un an
00:51:45on ne peut pas promettre
00:51:47je dirais
00:51:49sans qu'il y ait des efforts
00:51:51donc réduire la dépense publique et malheureusement
00:51:53essayer de trouver des recettes
00:51:55et je continue de penser que
00:51:57dans la proposition
00:51:59qui était faite dans ce projet de loi
00:52:01il y avait des demandes
00:52:03pour avoir des recettes temporaires
00:52:05vis-à-vis de celles et ceux qui
00:52:07ont des moyens
00:52:09Alors avant de vous donner la parole
00:52:11aux uns et aux autres, on a une priorité
00:52:13qui est liée au direct à l'Assemblée nationale
00:52:15et avec le risque qu'on ne puisse
00:52:17pas l'assurer dans les minutes qui viennent
00:52:19donc je rejoins tout de suite, on rejoint tout de suite
00:52:21Marco Pognet qui est avec le député
00:52:23de la France Insoumise de Haute-Garonne
00:52:25Adrien Clouet, Marco
00:52:27Oui Adrien Clouet, cette motion de censure
00:52:29elle est passée, ça y est vous l'avez votre victoire
00:52:31mais maintenant que va-t-il se passer ensuite ?
00:52:33Parce que je vous avoue que ce soir on a du mal à voir
00:52:35ce chemin qui pourrait permettre
00:52:37éviter la censure tous les 3 mois
00:52:39Bon d'abord il y a une bonne nouvelle
00:52:41c'est que M. Barnier part mais surtout son budget
00:52:43part avec lui, ça veut dire qu'il y aura
00:52:454000 profs qui seront maintenus à la rentrée pour les écoles
00:52:47ça veut dire qu'il n'y aura pas de lits d'hôpitaux qui vont fermer
00:52:49ça veut dire que les apprentis ne vont pas payer 50 euros
00:52:51d'impôts supplémentaires, ça veut dire que
00:52:53les retraités ne vont pas se faire prendre 15 euros
00:52:55par mois, tout ça c'est des victoires, c'est-à-dire que
00:52:57le départ de M. Barnier c'est de l'argent pour les gens
00:52:59vraiment, on y gagne, tout le monde peut
00:53:01un peu souffler par rapport au 1er janvier
00:53:03Maintenant comment on se projette ?
00:53:05Et bien il va falloir revenir à la raison démocratique
00:53:07Il y a eu des élections
00:53:09dans ce pays en juillet dernier, il y a une formation politique
00:53:11qui arrive en tête, le Nouveau Front Populaire
00:53:13et bien je pense que cette formation politique a démontré
00:53:15à la fois qu'elle était majoritaire
00:53:17puisqu'on a gagné tous les votes dans l'Assemblée
00:53:19Nationale sur le budget, et M. Barnier
00:53:21a été obligé de multiplier les magouilles avec un
00:53:23carteron de sénateurs derrière lui pour annuler
00:53:25nos votes, donc on est majoritaire à l'Assemblée
00:53:27Nationale, on a gagné les élections
00:53:29au bout d'un moment il va bien falloir que l'exécutif
00:53:31appelle la gauche
00:53:33à gouverner le pays.
00:53:35Oui mais vous dites que vous avez eu effectivement des victoires
00:53:37sur le budget, mais en attendant
00:53:39quand il a fallu voter la partie recette sur le budget
00:53:41elle a été rejetée, vous n'aviez plus
00:53:43cette majorité, et donc si on nomme
00:53:45par exemple Lucie Casté
00:53:47puisqu'on en parlait d'elle au mois de juillet
00:53:49elle ne trouvera pas
00:53:51forcément de majorité non plus dans l'hémicycle ?
00:53:53Ça dépend, si on fait ça projet
00:53:55par projet, pourquoi pas.
00:53:57Là la position est différente, on est dans l'opposition au gouvernement
00:53:59donc on fait des propositions, et surtout on montre que nos propositions
00:54:01elles gagnent et elles battent celles du gouvernement
00:54:03Bon, maintenant on le sait, on sait que
00:54:05oui on bat le gouvernement dans cette Assemblée Nationale
00:54:07Bon bah écoutez, quand vous battez un gouvernement
00:54:09il faut le remplacer, c'est la logique des institutions démocratiques
00:54:11donc si l'exécutif
00:54:13il est à gauche, et bien on fera
00:54:15comme doit faire dans une démocratie normale
00:54:17un gouvernement, c'est-à-dire des propositions de loi
00:54:19qui sont envoyées à l'Assemblée Nationale
00:54:21qui les amendent, qui les modifient
00:54:23et si les députés ne sont pas contents, et bien c'est pas grave, on reprend le travail
00:54:25c'est comme ça que ça devrait se passer normalement
00:54:27dans un parlement.
00:54:29Et quand vous entendez Boris Vallaud des socialistes dire
00:54:31qu'il faut un pacte de non-censure
00:54:33quand vous entendez l'écologiste Yannick Jadot
00:54:35dire qu'il faudrait un gouvernement de gauche
00:54:37avec des ministres du Bloc Central, qu'est-ce qu'on dit chez Insoumis ?
00:54:39On balaie tout ça d'un revers de main ?
00:54:41Je comprends pas ce que c'est qu'un gouvernement de gauche
00:54:43avec des ministres macronistes, ça faut juste m'expliquer
00:54:45Alors, il y a des principes quand même de chimie
00:54:47assez essentiels, bon c'est un peu comme l'huile et l'eau
00:54:49vous savez, la Macronie et la gauche, ça ne se mélange pas
00:54:51Non mais qu'est-ce que ça veut dire ?
00:54:53Ça veut dire qu'on va prendre des gens qui veulent abroger la retraite à 64 ans
00:54:55et d'autres qui veulent mettre la retraite à 67
00:54:57On fait quoi à la fin ? On la pousse à 65 ?
00:54:59On refait une année de vie en moins pour les gens ?
00:55:05Non, ce pays c'est la gauche qui l'a, et elle l'a sur un programme de gauche
00:55:07ça veut pas dire qu'on va passer au rouleau compresseur sur tout le monde
00:55:09ça veut dire qu'en revanche, oui, un gouvernement de gauche
00:55:11doit déposer des textes de loi à l'Assemblée
00:55:13et l'Assemblée les examiner
00:55:15Bon ben après il y a des majorités sur des sujets
00:55:17enfin une majorité sur d'autres, mais moi je suis convaincu
00:55:19que sur le nombre de profs à l'école qu'il faut
00:55:21sur les moyens pour l'hôpital
00:55:23sur la retraite à 62 ans, il y a une majorité dans ce pays
00:55:25ainsi qu'au Parlement
00:55:27Merci Adrien Jouy
00:55:29Merci à vous Marco Pommier depuis les 4 colonnes
00:55:31à l'Assemblée Nationale
00:55:33il y avait de la gravité ce soir et beaucoup de tensions
00:55:35dans l'hémicycle sur tous les bancs
00:55:37dans quel état d'esprit vous êtes ce soir Jean-René Cazeneuve
00:55:39quel est votre sentiment ?
00:55:41Je rappelle qu'Emmanuel Macron avait expliqué
00:55:43qu'il allait dissoudre
00:55:45il avait décidé la dissolution pour éviter
00:55:47une probable censure
00:55:49sur le budget
00:55:51c'est raté
00:55:53Moi je suis très triste
00:55:55pour vous dire la réalité, très triste pour mon pays
00:55:57parce que ce budget
00:55:59c'était pas un budget idéal
00:56:01on pouvait beaucoup discuter
00:56:03ce Premier Ministre il est pas ici de ma famille politique
00:56:05on pouvait aussi discuter
00:56:07mais l'esprit de responsabilité
00:56:09au regard de la situation internationale
00:56:11au regard de l'état de nos finances publiques
00:56:13et le rapporteur général du Sénat
00:56:15vient de le rappeler
00:56:17nous oblige
00:56:19un peu de responsabilité
00:56:21je crains aujourd'hui, même c'est certain
00:56:23qu'on fasse un pas dans l'inconnu
00:56:25Vous n'avez rien raté
00:56:27Vous ne vous dites pas quand même
00:56:29j'ai une part de responsabilité
00:56:31même si vous êtes dans la tristesse ce soir
00:56:33Mais certainement
00:56:35on a peut-être raté
00:56:37ne serait-ce qu'une bonne interprétation des élections en 2022
00:56:39à ce moment-là on avait
00:56:41une majorité relative
00:56:43peut-être qu'il aurait fallu à ce moment-là
00:56:45travailler avec les LR
00:56:47on n'a pas su le faire
00:56:49Ou même plus récemment un soutien plus marqué
00:56:51à Michel Barnier pendant les deux mois
00:56:53C'est pas notre soutien
00:56:55Il y a deux choses
00:56:57qui sont contradictoires
00:56:59avec ce que vient de dire
00:57:01mon collègue du RN
00:57:03et M.Clouet à l'Assemblée nationale
00:57:05Ce budget
00:57:07s'il n'est pas voté, il ne sera pas voté
00:57:09il augmentait les impôts des plus grandes entreprises
00:57:11Les très grandes entreprises
00:57:13ne vont pas payer plus d'impôts
00:57:15Bien sûr que si
00:57:17C'est les fameux déarges patronales
00:57:19Je vous ai pas coupé
00:57:21Je vous parle des grandes entreprises
00:57:23Je répondrai mais vous dites des bêtises
00:57:25et des mensonges
00:57:27Dans ce budget il y a une augmentation
00:57:29Comme vous le faites depuis une semaine
00:57:31Si vous avez décidé d'être désagréable
00:57:33et de mauvaise foi, dites-le moi tout de suite
00:57:35Je suis factuel
00:57:37Il y a le rapporteur général du budget
00:57:39Ecoutez-moi, laissez-moi au moins terminer votre phrase
00:57:41Dans ce budget
00:57:43il était prévu un impôt
00:57:45spécifique, un sur-impôt
00:57:47pour les grandes entreprises
00:57:49Evidemment pas de budget, pas de sur-impôt
00:57:51Il était prévu une taxe exceptionnelle
00:57:53des plus hauts revenus
00:57:55Dans ce budget, pas de budget
00:57:57Pas de sur-taxe exceptionnelle
00:57:59pour les plus fortunés
00:58:01En revanche, il était prévu une indexation
00:58:03de l'impôt sur le revenu pour les classes moyennes
00:58:05Pas de budget, pas d'indexation
00:58:07Donc les classes moyennes vont payer plus d'impôts
00:58:09et les riches vont payer moins
00:58:11Vous allez pouvoir répondre mais la question
00:58:13elle vaut aussi pour le parti socialiste
00:58:15Alexandre Buzy
00:58:17Ces mesures-là ne vont pas s'appliquer
00:58:19C'est en fait le sujet que nous nous avons eu
00:58:21dans cette discussion, c'est que jamais
00:58:23Michel Barnier, jamais le gouvernement de Michel Barnier
00:58:25n'a à aucun moment
00:58:27écouté nos propositions
00:58:29Vous avez Boris Vallaud qui sort de Matignon
00:58:31et qui explique que Michel Barnier lui a dit
00:58:33Vous savez, vous avez des bonnes idées mais le socle commun
00:58:35il ne peut pas les reprendre
00:58:37Michel Barnier a rappelé aussi dans son intervention
00:58:39que Boris Vallaud lui avait dit d'entrer
00:58:41Michel Barnier disait
00:58:43On propose sur le PLFSS et vous le savez
00:58:452% d'augmentation de recettes
00:58:47en dépenses pour épargner les malades
00:58:49pour que l'hôpital public fonctionne
00:58:51balayé, ici au Sénat monsieur le rapporteur général
00:58:53la gauche en séance obtient
00:58:55un certain nombre d'avancées sur le retour de l'exit tax
00:58:57sur une augmentation du PFU de 3%
00:58:59Deuxième lecture
00:59:01Deuxième lecture pour balayer les avancées de la gauche
00:59:03Donc si vous voulez, vous avez choisi
00:59:05et moi je le regrette, de danser le tango
00:59:07avec Marine Le Pen et avec le Rassemblement National
00:59:09C'est faux, la preuve
00:59:11Vous avez raté
00:59:13Mais c'est ce que vous avez essayé de faire
00:59:15dans un communiqué, ne cite que
00:59:17Marine Le Pen
00:59:19Vous accusez le Premier ministre d'avoir négocié
00:59:21avec Marine Le Pen, de danser
00:59:23Vous êtes à l'aise d'avoir vos voix
00:59:25et votre nom sur la motion
00:59:27socialiste avec le RN
00:59:29Si vous me permettez, la motion de censure c'est l'exercice d'un pouvoir
00:59:31constitutionnel, on se détermine pas
00:59:33par rapport à Pierre, Paul ou Jacques, on se détermine
00:59:35par rapport à ce que nous pensons
00:59:37Vous n'auriez pas voté la motion déposée par le RN
00:59:39Oui ça c'est une ligne constante
00:59:41Alors il y a une incohérence
00:59:43Ça c'est leur problème si vous voulez
00:59:45Nous on a fait en notre intime conviction
00:59:47est-ce que nous avons été entendus, est-ce que ce budget
00:59:49était suffisamment bon pour les français, nous avons répondu
00:59:51non. Mais encore une fois, moi j'appelle
00:59:53je vous appelle, Monsieur Cazeneuve, à revenir
00:59:55au sens du vote, il s'est passé quelque chose en juillet
00:59:57Il y a des gens qui ont fait des désistements
00:59:59les uns les autres au second tour
01:00:01Donc si vous pensez ce que vous avez fait
01:00:03et que c'était pas juste de l'opportunisme
01:00:05politique, et bien il faut
01:00:07à ce moment là, faire ce que disait
01:00:09Boriso, c'est-à-dire la non-censure
01:00:11et faire ce qu'a dit
01:00:13bien sûr, je le dis poliment
01:00:15mais je le dis avec fermeté, c'est-à-dire il y a un vrai sujet sur le sens
01:00:17Pour vous il y a un avant et un après, la main tendue au RN
01:00:19Non mais en fait si vous voulez
01:00:21il y a un avant et un après, c'est-à-dire que s'ils reviennent à des meilleurs
01:00:23sentiments, on peut rediscuter
01:00:25mais ce qu'a dit Adrien Cloé me semble fondamental
01:00:27c'est-à-dire, en fait, aujourd'hui, nous sommes
01:00:29arrivés en tête, donc quelle est notre proposition ?
01:00:31Un gouvernement de gauche ouvert sur une assemblée
01:00:33de fronts républicains
01:00:35avec cette garantie qui est de dire
01:00:37si un gouvernement de gauche est nommé, permettez-moi
01:00:39pour l'avenir, vous ne pouvez pas dire que c'est faux vu que c'est une proposition
01:00:41donc avec un gouvernement qui
01:00:43s'engage à ne pas utiliser le 49-3
01:00:45c'est-à-dire aller au bout du compromis
01:00:47à faire en sorte qu'il y ait un accord entre
01:00:49les partis qui ont fait le front républicain
01:00:51C'est au moins une proposition sur la table
01:00:53j'en vois pas d'autres qui ont été énoncées ce soir
01:00:55Il faut éviter de refaire le match, qu'est-ce qui s'est passé
01:00:57en juillet ?
01:00:59Deux événements très importants et tout le monde ici pourra témoigner
01:01:01Le premier
01:01:03c'est Jean-Luc Mélenchon qui dit
01:01:05le programme du NFP, rien que le programme du NFP
01:01:07Fermez les portes, il n'y a plus rien à voir
01:01:09Ça, c'est le parti socialiste
01:01:11Le parti socialiste n'a pas dit
01:01:13un seul mot
01:01:15Monsieur le sénateur, je vous ai écouté, cher collègue
01:01:17Je vous en prie, pas un seul mot
01:01:19du parti socialiste
01:01:21Pas un seul mot du parti socialiste
01:01:23Deuxièmement, quand le nom de
01:01:25monsieur Cazeneuve
01:01:27Bernard Cazeneuve est sorti
01:01:29Qui a dit non, non, non
01:01:31on ne votera pas de blanc ?
01:01:33Vous avez la mémoire courte, c'est le parti socialiste
01:01:35J'étais en bureau
01:01:37Vous souhaitez que Bernard Cazeneuve
01:01:39soit notre premier ministre ?
01:01:41On va laisser la gauche régler ses affaires entre elles
01:01:43On propose une méthode
01:01:45On ne va pas commencer à faire les petits chevaux
01:01:47Une méthode, on a proposé une méthode
01:01:49Moi je vous appelle vraiment à revenir
01:01:51à la logique du vote, il y a des gens qui ont voté
01:01:53Sinon tout ça n'aura plus aucun sens
01:01:55Je vous rappelle que procédez vous-même
01:01:57dans un dénouement républicain de deuxième tour
01:01:59Julien Audoub, vous vouliez répondre
01:02:01évidemment au député Cazeneuve
01:02:03sur les mesures fiscales
01:02:05qui tombent avec
01:02:07le gouvernement Barnier
01:02:09notamment des mesures qui étaient présentées par
01:02:11Michel Barnier comme mesures de justice fiscale
01:02:13Ce que ne dit pas monsieur Cazeneuve, c'est que dans ce budget
01:02:15de purge
01:02:17il y avait 13% de crédit en moins
01:02:19pour les agriculteurs
01:02:21Il y avait aussi 40 milliards d'euros
01:02:23de charges, de prélèvements, de taxes
01:02:25supplémentaires, il y avait des taxes sur les bouteilles
01:02:27d'eau, des taxes sur les chaudières
01:02:29sur le malus automobile
01:02:31Alors pourquoi Arnaud Rousseau
01:02:33souhaite qu'il soit en place ?
01:02:35Le macroniste Rousseau
01:02:37qui a négocié
01:02:39le macroniste Rousseau
01:02:41qui aujourd'hui veut faire pression
01:02:43sur les députés qui ont voté la motion de censure
01:02:45avec certains de ses amis
01:02:47Il y a même des agriculteurs sur le terrain qui veulent
01:02:49des comptes vis-à-vis des députés qui ont voté la censure
01:02:51Bien évidemment, mais les agriculteurs ne seront pas
01:02:53impactés, la France ne sera pas
01:02:55impactée, la France n'est pas une république
01:02:57bananière, la France aura toujours d'une part
01:02:59la continuité de l'Etat et aura un budget
01:03:01et force est de constater
01:03:03pardonnez-moi, mais le budget de l'année
01:03:05dernière est mieux disant
01:03:07il était mauvais, mais il est mieux disant
01:03:09que la copie qui était proposée par M. Barnier
01:03:11c'est pour ça que nous l'avons rejeté
01:03:13et j'ajoute quand même, concernant
01:03:15les entreprises, 1,5 milliard
01:03:17de charges supplémentaires
01:03:19sur les TPE, PME, là on parle
01:03:21pas des multinationales, on parle des TPE
01:03:23PME, c'est-à-dire les entreprises qui font le travail
01:03:25et qui assurent la croissance de notre pays
01:03:27Jean-François Husson, c'est un domaine que vous connaissez
01:03:29très bien, vous êtes rapporteur général du budget ici
01:03:31au Sénat, est-ce
01:03:33qu'il y avait d'autres choix ? Michel Barnier a dit plusieurs
01:03:35fois, si j'avais pu présenter un
01:03:37budget moins austère
01:03:39je l'aurais fait
01:03:41Je m'étonne
01:03:43d'entendre mon voisin expliquer que le budget
01:03:45de l'an passé était mieux, c'était un budget
01:03:47où en moins d'un an il manquait
01:03:4960 milliards d'euros
01:03:51donc quand vos comptes
01:03:53dévissent à ce point, d'abord il faut
01:03:55remettre et vite de l'ordre
01:03:57chacun, ma préférence
01:03:59c'est pas d'impôts, moins de taxes
01:04:01et plutôt
01:04:03couper un certain nombre de dépenses publiques
01:04:05mais vous n'êtes pas à la bonne hauteur
01:04:07en ne faisant que ça
01:04:09donc j'ai dit, on a posé
01:04:11ici au Sénat un principe, pas de lignes
01:04:13rouges, d'abord baisser les dépenses
01:04:15publiques et après regarder
01:04:17justement pour éviter
01:04:19là où on allait demander éventuellement
01:04:21des efforts supplémentaires
01:04:23plutôt vers celles et ceux
01:04:25qui ont le plus de capacités
01:04:27contributives, dont plutôt
01:04:29les entreprises qui ont fait des profits
01:04:31importants, plutôt
01:04:33les hauts revenus avec
01:04:35des contributions exceptionnelles
01:04:37si possible temporaires et ciblées
01:04:39il faut regarder
01:04:41les réalités en face
01:04:43tout le reste
01:04:45c'est juste du baratin
01:04:47c'est bon pour les champs de foire
01:04:49mais quand il faudra demain
01:04:51continuer à tenir les comptes
01:04:53à regarder les français et à redresser
01:04:55la situation, moi je veux pouvoir regarder
01:04:57les français dans les yeux, c'est difficile
01:04:59mais on doit la vérité aux français
01:05:01on est dans un état d'urgence budgétaire
01:05:03est-ce qu'on risque exactement ?
01:05:05qu'est-ce qu'on risque précisément ?
01:05:07pour se figurer les choses dans la vie quotidienne ?
01:05:09de mon point de vue dans la vie quotidienne, je vais vous dire
01:05:11ce qui risque de se passer aujourd'hui
01:05:13quand les français et quand le monde extérieur
01:05:15regarde un pays
01:05:17qui est déstabilisé
01:05:19et bien tout risque
01:05:21de déraper, je dis bien tout
01:05:23à la fois les conditions financières
01:05:25vis-à-vis de nos partenaires
01:05:27la bourse de paris est en hausse
01:05:29il n'y a pas de chine d'honne en France
01:05:31il y a la continuité de l'état
01:05:33et nous avons un budget
01:05:35on parle des marchés financiers
01:05:37on verra, on regardera les conditions
01:05:39de financement de la vie économique
01:05:41les perspectives, on le voit
01:05:43c'est d'ailleurs pas lié à l'instant
01:05:45aux 3 mois d'exercice de
01:05:47Michel Barnier comme premier ministre
01:05:49mais on a aujourd'hui une transformation
01:05:51nouvelle de l'économie qui est devant nous
01:05:53qui risque de déstabiliser
01:05:55quand vous faites, quand tous ces événements
01:05:57arrivent dans le même temps
01:05:59c'est un risque de coagulation
01:06:01des mécontentements et des colères
01:06:03et le monde agricole, contrairement à ce que vous dites
01:06:05parce que en rejetant
01:06:07en votant la censure et en rejetant
01:06:09un possible budget, les agriculteurs
01:06:11aujourd'hui ils ont besoin
01:06:13pour leur avenir d'avoir de la
01:06:15sérénité, ils ont connu une année
01:06:17presque toutes les productions
01:06:19ont connu des difficultés
01:06:21ils auront besoin
01:06:23de voir
01:06:25et des engagements
01:06:27étaient pris dans ce budget
01:06:29vous n'en voulez pas
01:06:31vous assumez, chacun s'assume
01:06:33les engagements dont vous parlez
01:06:35pourront être intégrés
01:06:37dans la prochaine loi de finances rectificative
01:06:39pour 2025 qui sera le premier travail
01:06:41du prochain gouvernement
01:06:43et nous avons proposé un certain nombre
01:06:45d'amendements, mais il n'y aura pas de retard
01:06:47Alors, comme promis, on va maintenant
01:06:49voir, parce que vous nous le dites, il y a effectivement
01:06:51le regard des marchés financiers, puis il y a le regard de nos
01:06:53partenaires européens
01:06:55on file à Bruxelles tout de suite retrouvé
01:06:57Thibaut Hénocq
01:06:59Oui, je peux vous dire que la chute du gouvernement Barnier
01:07:01a été suivie de près ici à Bruxelles
01:07:03où la crise française inquiète
01:07:05particulièrement, il faut dire que la nomination
01:07:07de Michel Barnier à Matignon avait été accueillie
01:07:09favorablement en Europe
01:07:11Michel Barnier, l'ancien commissaire européen
01:07:13ancien négociateur du Brexit
01:07:15avait bonne réputation ici à Bruxelles
01:07:17et on espérait qu'il pourrait dénouer la
01:07:19crise politique française. Si lui n'y est
01:07:21pas parvenu, qui pourra y parvenir ?
01:07:23s'interrogeait tout à l'heure à haute voix
01:07:25un Eurodéputé qui
01:07:27le connaissait bien. L'échec du gouvernement
01:07:29Barnier enfonce un peu plus les
01:07:31Européens dans le doute quant à la
01:07:33capacité de la France à sortir de l'ornière
01:07:35Autre inquiétude, le timing
01:07:37de cette chute du gouvernement
01:07:39Barnier alors que l'Allemagne fait face
01:07:41elle aussi à une situation de crise politique
01:07:43la perspective d'une double chaise vide
01:07:45française et allemande inquiète
01:07:47les Européens car elles risquent de
01:07:49placer l'Union Européenne en position
01:07:51de faiblesse à un moment clé, notamment avec
01:07:53l'arrivée de Donald Trump au pouvoir
01:07:55mais la menace qui alarme le plus
01:07:57ici à Bruxelles c'est évidemment
01:07:59la question financière
01:08:01suite à la chute du gouvernement
01:08:03rappelons que la France avait été placée
01:08:05en processus de déficit
01:08:07excessif à l'été par la Commission Européenne
01:08:09et que dès son arrivée au pouvoir
01:08:11Michel Barnier avait adressé à la Commission
01:08:13un plan de redressement
01:08:15du pays avec le rejet
01:08:17du budget, ce plan
01:08:19tombe à l'eau, alors la Commission Européenne
01:08:21n'a pour l'instant pas officiellement
01:08:23réagi, on pense que les 27
01:08:25feront preuve de patience
01:08:27avec la France mais la question c'est que feront
01:08:29les marchés financiers, voilà
01:08:31ce qui inquiète ici les eurodéputés quand on sait
01:08:33que la France emprunte déjà
01:08:35à des taux records si
01:08:37ses capacités d'emprunt venaient à se dégrader
01:08:39on craint une contagion possible
01:08:41à toute la zone euro, nous n'en sommes pas
01:08:43encore là me disait un eurodéputé
01:08:45allemand tout à l'heure
01:08:47mais beaucoup de questions se posent
01:08:49la Banque Centrale Européenne devra-t-elle
01:08:51venir au secours de la France ?
01:08:53Ce serait une humiliation pour Paris
01:08:55en tout cas tous les eurodéputés
01:08:57à qui j'ai posé la question aujourd'hui
01:08:59s'accordent sur une question, cette chute
01:09:01du gouvernement Barnier affaiblit un peu plus
01:09:03la France sur la scène européenne
01:09:05Jean-René Cazeneuve, nos confrères
01:09:07du Parisien Aujourd'hui en France titraient
01:09:09sur la perspective de la censure ce matin
01:09:11avec des photos de Jean-Luc Mélenchon
01:09:13et de Marine Le Pen, les apprentis sorciers
01:09:15c'était le titre
01:09:17du journal
01:09:19j'imagine que vous êtes un peu sur cette ligne
01:09:21est-ce que vous avez peur des conséquences
01:09:23financières et européennes
01:09:25bien sûr
01:09:27pourquoi
01:09:29on est dans un contexte international
01:09:31extrêmement tendu
01:09:33avec une crise potentiellement avec les Etats-Unis
01:09:35avec une crise commerciale sur la Chine
01:09:37des menaces sur le commerce extérieur
01:09:39on a la guerre
01:09:41aux frontières de l'Europe
01:09:43donc on est dans un contexte international
01:09:45extrêmement difficile, on a une situation financière
01:09:47extrêmement difficile
01:09:49donc il faut prendre des décisions
01:09:51compliquées, je voudrais saluer le travail
01:09:53qu'a fait Michel Barnier
01:09:55courageusement, évidemment
01:09:57passer de 6% de déficit à 5% de déficit
01:09:59c'est difficile
01:10:01et pourquoi je suis, moi, inquiet
01:10:03c'est parce qu'on vient de voir
01:10:05la terrible mystification
01:10:07de ce vote
01:10:09vous avez les socialistes qui ont voté avec le Rassemblement National
01:10:11les uns
01:10:13pour que ce soit un gouvernement de gauche
01:10:15et les autres pour que ce soit un gouvernement
01:10:17qui reprenne les mesures de Marine Le Pen
01:10:19vous voyez que c'est quand même terrible
01:10:21ils appuient sur le bouton
01:10:23et ils ne sont incapables d'avoir un plan B
01:10:25et donc moi je suis inquiet
01:10:27pour répondre à votre question
01:10:29c'est un saut dans l'inconnu
01:10:31on entend des mots
01:10:33et on n'arrive pas à mettre des réalités très concrètes
01:10:35le mot chaos, le mot inconnu
01:10:37le mot désordre
01:10:39très très concrètement il y aura sans doute
01:10:41une loi spéciale que je crois
01:10:43toutes les forces politiques vont
01:10:45voter, il y aura-t-il forcément
01:10:47des perdants parmi les Français
01:10:49de cette loi spéciale, les risques financiers
01:10:51on les a bien entendus, les marchés
01:10:53sont là et on n'est pas hors sol
01:10:55mais sur les effets très concrets
01:10:57à très court terme, il y a des perdants
01:10:59on peut le dire ce soir
01:11:01Est-ce qu'il y a des millions de Français qui vont payer plus d'impôts ?
01:11:03Tout le monde est perdant, pourquoi ?
01:11:05Je crois qu'on pourra se mettre d'accord là-dessus
01:11:07c'est que l'économie n'aime pas
01:11:09l'incertitude, pas de budget
01:11:11pas de gouvernement égale une incertitude
01:11:13qui va continuer
01:11:15même si le Président de la République demain
01:11:17n'est pas d'incertitude
01:11:19ça veut dire des entreprises qui n'investissent pas
01:11:21et on peut les comprendre, des Français qui ne consomment pas
01:11:23et on peut les comprendre
01:11:25donc si vous voulez, bien sûr
01:11:27c'est une...
01:11:29pas du tout, je dis des choses extrêmement simples
01:11:31écoutez, franchement
01:11:33arrêtez vos effets de communication
01:11:35on a l'impression
01:11:37que c'est l'apocalypse
01:11:39c'est pas l'apocalypse monsieur
01:11:41on a épargné aux Français des souffrances supplémentaires
01:11:43l'incertitude, vous avez peut-être
01:11:45travaillé dans une entreprise, c'est vrai que c'est jamais
01:11:47quelque chose qui est très agréable
01:11:49qu'est-ce que vous savez de ma vie ?
01:11:51franchement, c'est certainement pas
01:11:53premièrement, je vous demanderai d'être poli
01:11:55deuxièmement, ça montre bien que vous êtes
01:11:57un petit peu aux abois
01:11:59et que vous ne supportez pas d'être mis en minorité
01:12:01vous ne supportez pas d'être mis en minorité
01:12:03vous ne supportez pas d'avoir perdu deux fois les élections
01:12:05vous en perdez une troisième
01:12:07la seule incertitude
01:12:09la seule incertitude
01:12:11et la chien en lit, c'est le macronisme depuis sept ans
01:12:13les mille milliards de dettes
01:12:15ce qui nous plombe, la dérive des finances publiques
01:12:17c'est le macronisme, ça c'est la gestion
01:12:19c'est ni le rassemblement national
01:12:21c'est ni, encore une fois, les grandes marées
01:12:23ou quoi que ce soit, ou les phénomènes surnaturels
01:12:25c'est votre politique, c'est votre gestion
01:12:27qui a conduit, aujourd'hui, notre pays
01:12:29à être dans l'impasse
01:12:31et être aussi décrédibilisé
01:12:33au niveau international
01:12:35donc ça n'a rien à voir avec la motion de censure
01:12:37je reviens sur les impôts, Alexandre Louisi
01:12:39est-ce que oui ou non, les français vont payer plus d'impôts ?
01:12:4118 millions de français, disait M. Bernier à la tribune tout à l'heure
01:12:43tout ça est totalement faux
01:12:45vous en avez quand même proposé une bonne volée en plus
01:12:47on en a proposé, vous avez raison
01:12:49mais on ne l'a pas proposé sur tous les français, vous le savez
01:12:51on l'a proposé sur, ah non, vous le savez très bien
01:12:53on l'a proposé sur les tranches supérieures de l'impôt sur le revenu
01:12:55et vous avez raison, ce débat
01:12:57il n'est pas indigne entre nous
01:12:59on a un désaccord sur la politique économique de la nation
01:13:01nous on considère qu'il y a des besoins de services publics
01:13:03qui sont exprimés par la population
01:13:05on considère qu'il faut aller chercher l'impôt
01:13:07là où il fait le moins mal à l'économie
01:13:09parce que, vous le savez très bien
01:13:11lorsque vous cassez du service public, les français
01:13:13ils consomment du service public
01:13:15on ne va pas refaire le budget
01:13:17on ne va pas refaire le budget
01:13:19mais pour dire que ce débat là
01:13:21il n'est pas indigne entre nous
01:13:23c'est une loi spéciale
01:13:25est-ce qu'elle va vous permettre, par exemple, pour les 300 000 français
01:13:27concernés, de ne pas entrer dans le barème
01:13:29de l'impôt sur le revenu
01:13:31avec l'inflation de passé
01:13:33est-ce que vous allez pouvoir faire des corrections
01:13:35qui du fait même, puisque vous n'avez pas l'inflation
01:13:37que ce soit la loi spéciale
01:13:39ou que ce soit le projet de loi de finances
01:13:41qui sera adopté en début d'année prochaine
01:13:43quoi qu'il arrive, il y aura
01:13:45un véhicule pour éviter cela
01:13:47donc en effet, il ne faut pas faire peur aux gens là-dessus
01:13:49non, pas du tout, pas du tout
01:13:51tout le monde le sait
01:13:53est-ce que vous pouvez me dire aussi
01:13:55merci, mais juste
01:13:57c'est imaginable
01:13:59on va au bout quand même de la réflexion sur l'incertitude
01:14:01quand même, vous êtes quand même gonflé
01:14:03pour rester moins poli
01:14:05vous êtes quand même gonflé de dire qu'on est dans l'incertitude
01:14:07vous avez fait un trou dans la caisse
01:14:09un inimaginable
01:14:11et on se retrouve à gérer
01:14:13ce que vous nous avez laissé
01:14:15vous arrivez sur un budget
01:14:17et vous n'êtes même pas capable de faire des compromis
01:14:19avec nous, pour que ce budget
01:14:21ait une chance de passer
01:14:23alors qu'on vous a exposé très clairement
01:14:25quelles étaient nos lignes
01:14:27et je finis quand même sur une chose
01:14:29encore une fois, je redis, nous sommes les seuls
01:14:31à arriver avec une proposition
01:14:33je ne vous ai pas entendu sur la suite, moi je dis les choses simplement
01:14:35gouvernement de gauche ouvert sur une assemblée
01:14:37de front républicain
01:14:39si on parle tous en même temps
01:14:41personne ne comprend rien
01:14:43excusez-nous monsieur le sénateur
01:14:45on va reprendre la main quelques secondes avec Myriam
01:14:47pour vous proposer de
01:14:49nous projeter un petit peu dans l'avenir
01:14:51parce que là on rentre dans une période
01:14:53en tout cas inédite
01:14:55et avec pas mal d'inconnus
01:14:57écoutons les différentes hypothèses
01:14:59rassemblées par Aurélien Romano
01:15:01un gouvernement démissionnaire
01:15:03ne peut qu'expédier les affaires courantes
01:15:05donc tant que Michel Barnier reste en poste
01:15:07il ne peut pas reprendre l'examen
01:15:09du budget sauf urgence
01:15:11pour éviter de se retrouver sans budget
01:15:13à la fin de l'année, le gouvernement peut faire
01:15:15adopter une loi spéciale
01:15:17afin d'assurer la continuité de l'état
01:15:19pour payer les fonctionnaires et prélever l'impôt
01:15:21le gouvernement
01:15:23présente un projet de loi
01:15:25spéciale qui représente
01:15:27un douzième du budget
01:15:29de l'année précédente
01:15:31et qu'il demande au parlement de voter en urgence
01:15:33pour répondre
01:15:35à des impératifs financiers
01:15:37ce cas peut aussi arriver si
01:15:39un nouveau gouvernement n'a pas le temps de faire
01:15:41adopter un budget avant la fin de l'année
01:15:43en revanche, un nouveau gouvernement
01:15:45pourra reprendre les textes dans leur parcours
01:15:47législatif car une motion de censure
01:15:49n'est pas une dissolution
01:15:51elle ne met pas un terme à tous les textes en cours
01:15:53le renversement du gouvernement
01:15:55par l'Assemblée Nationale
01:15:57c'est un peu comme un remaniement ministériel
01:15:59une nouvelle équipe voudra
01:16:01de toute façon amender le budget en fonction des
01:16:03nouveaux équilibres. L'avenir de ce budget
01:16:05dépend donc du casting. Les pistes évoquées
01:16:07à ce stade reprennent certains noms
01:16:09qui circulent à cet été au sein du Bloc Central
01:16:11Sébastien Lecornu, actuel ministre
01:16:13des Armées, ou le président du Modem
01:16:15François Bayrou sont des hypothèses
01:16:17du côté LR, les noms du ministre de l'Intérieur
01:16:19Bruno Rotailleau et du maire de Troyes
01:16:21ancien ministre du budget François Barouin
01:16:23circulent. Du côté gauche
01:16:25Lucie Castex ne semble plus faire
01:16:27l'unanimité au sein du NFP
01:16:29et le nom de Bernard Cazeneuve n'est pas soutenu
01:16:31par la direction du PS.
01:16:33Boris Vallaud, le chef du groupe socialiste à l'Assemblée
01:16:35propose en préalable une sorte
01:16:37de pacte de non-agression.
01:16:39Un gouvernement de gauche qui s'engagerait à ne pas
01:16:41utiliser le 49-3 si les autres
01:16:43groupes s'engagent à ne pas le censurer.
01:16:45L'ancien Premier ministre macroniste
01:16:47Gabriel Attal a fait une proposition similaire
01:16:49un accord de non-censure entre tous
01:16:51les groupes mais à l'exclusion du RN
01:16:53et de LFI, sans préciser
01:16:55quelle équipe pourrait bénéficier de cet accord.
01:16:57Alors Alexandre Gouzi
01:16:59pour préciser les choses
01:17:01à en croire le patron des députés socialistes
01:17:03Boris Vallaud, vous tendez la main
01:17:05au macroniste ce soir
01:17:07sous certaines conditions.
01:17:09Vous pouvez le dire à Jean-René Cazeneuve.
01:17:11Je lui ai dit tout à l'heure déjà mais ce que nous disons
01:17:13c'est une forme de maturité parlementaire.
01:17:15On prend acte de ce à quoi
01:17:17ressemble notre Assemblée et on prend acte
01:17:19de ce qui s'est passé au moment des élections.
01:17:21Ce qui s'est passé au moment des élections, nous l'avons
01:17:23dit, c'est que nous sommes arrivés en tête
01:17:25mais que nous n'avons pas de majorité
01:17:27absolue à l'Assemblée nationale.
01:17:29Et donc nous disons que nous allons au gouvernement
01:17:31et que nous sommes prêts à des compromis
01:17:33avec cette Assemblée. Alors, à quelles conditions ?
01:17:35Un Premier ministre de centre-gauche ?
01:17:37Bernard Cazeneuve, vous le souhaitez ?
01:17:39Écoutez, moi j'ai aucun problème sur aucun nom.
01:17:41Ce qui m'intéresse c'est qu'il y ait quelqu'un
01:17:43qui arrive et qui dise que
01:17:45on a une équipe de gauche qui est...
01:17:47Mais il n'y a pas beaucoup de choix !
01:17:49Vous avez une idée quand même !
01:17:51Vous l'avez censurée !
01:17:53Vous devez avoir des idées, j'espère !
01:17:55On sait que le Président de la République, on lui a fait des propositions,
01:17:57on sait très bien que son pouvoir de nomination
01:17:59il l'utilise à son gré.
01:18:01Ce qu'on dit, c'est maintenant
01:18:03qu'on sait très bien comment il fonctionne
01:18:05avec son pouvoir de nomination, on sait très bien qu'il ne se sent pas
01:18:07lié par le résultat des élections, par la proposition
01:18:09que lui fait la coalition arriver en tête.
01:18:11Donc on attend. Mais ce qu'on lui propose en méthode, c'est-à-dire
01:18:13nommer un Premier ministre de gauche.
01:18:15Donc on ne met pas même de préalable sur le nom.
01:18:17Vous voyez comme on fait des efforts. Nommer un Premier ministre de gauche
01:18:19qui est ouvert à une assemblée de 11 Républicains.
01:18:21Est-ce que la présence des Insoumis
01:18:23dans ce pacte de non-censure ne condamne pas
01:18:25ce pacte dès le départ ?
01:18:27C'est quand même le sparadrap du capitaine Haddock
01:18:29avec les Insoumis.
01:18:31Vous n'étiez pas dans le Front Républicain.
01:18:33Je comprends que vous ne compreniez pas ce que nous avons fait.
01:18:35J'ai aucun problème. Vous pouvez suivre
01:18:37mes indications,
01:18:39mes prises de position, c'est très clair.
01:18:41D'accord. Mais en tout cas, c'est pas clair
01:18:43pour tous les députés de votre camp
01:18:45à l'Assemblée Nationale. Vous le savez très bien.
01:18:47Je vois que vous le comprenez très bien.
01:18:49Donc le sujet, c'est qu'en effet,
01:18:51ceux qui ont fait Front Républicain ensemble
01:18:53et la discussion au Parlement,
01:18:55et que dès demain, d'ailleurs,
01:18:57les présidents de groupe se voient,
01:18:59se retrouvent, discutent
01:19:01des conditions de la non-censure d'un gouvernement de gauche.
01:19:03Il y a une méthode.
01:19:05Et on est les seuls à la mettre sur la table.
01:19:07Je vous remercie de le dire.
01:19:09Vous construisez une majorité
01:19:11sur un certain nombre de textes, ou texte par texte.
01:19:13Surtout sur le budget, parce qu'il y a une urgence sur le budget.
01:19:15Il manquait quelque chose dans votre réponse.
01:19:17Je ne crois pas, non.
01:19:19Mais nous, on est absolument d'accord
01:19:21avec cette méthode.
01:19:23C'est ce qu'on a proposé.
01:19:25On a proposé,
01:19:27depuis le début,
01:19:29de rassembler l'arc républicain
01:19:31du Parti Socialiste au
01:19:33Républicain.
01:19:35Vous ne mettez pas les insoumis dans l'arc républicain.
01:19:37On peut mettre les verts
01:19:39LPC.
01:19:41Écoutez.
01:19:43Je vous ai écouté, M. le sénateur.
01:19:45Qui s'est visité chez vous
01:19:47pour que vous soyez élu
01:19:49face au RN ?
01:19:51Est-ce que vous pouvez le dire, s'il vous plaît ?
01:19:53Est-ce que vous pouvez ?
01:19:55C'était un insoumis ou pas ?
01:19:57C'était un insoumis, mais si ce n'était pas désisté,
01:19:59je serais quand même passé.
01:20:01Le RN était devant vous au premier tour, vous le savez.
01:20:03Si ce n'était pas désisté, vous ne seriez pas là.
01:20:05Allez au bout de la logique du Front républicain.
01:20:07C'est intéressant de vous entendre.
01:20:09Contrairement à ce que vous pensez,
01:20:11les socialistes locaux
01:20:13auraient préféré maintenir le gouvernement
01:20:15et ensuite vous donner la parole.
01:20:17100 ministres insoumis, c'est oui ou c'est non ?
01:20:19Un accord, 100 ministres.
01:20:21Je peux répondre ou pas ?
01:20:23Elle se retourne vers moi.
01:20:25Madame se retourne vers moi.
01:20:27Je suis obligé de lui répondre, vous savez.
01:20:29Allez, c'est moi qui vais le prendre.
01:20:31Terminé.
01:20:33Le parti socialiste...
01:20:35Bernard Cazeneuve a été évoqué
01:20:37très sérieusement
01:20:39au mois de juillet.
01:20:41Bien sûr qu'on est ouvert, on le dit depuis le début.
01:20:43Gabriel Attal l'a répété.
01:20:45Il va falloir que le parti socialiste,
01:20:47un jour ou l'autre, décide.
01:20:49Soit il gouverne avec le Bloc central,
01:20:51soit il gouverne...
01:20:53On voit que c'est compliqué
01:20:55de vous entendre et de vous mettre d'accord.
01:20:57Il y a une hypocrisie.
01:20:59Cette partie de la table prend beaucoup la parole
01:21:01depuis quelques minutes.
01:21:03Jean-Luc Mélenchon, depuis des mois,
01:21:05a dit qu'il ne faisait pas de la question
01:21:07de la participation ministérielle un sujet pour les insoumis.
01:21:09Arrêtez de faire semblant qu'il y ait des faux débats.
01:21:11Julien Aoudoul,
01:21:13vous l'attendez avec impatience,
01:21:15ce pacte républicain transitoire
01:21:17pour pouvoir le combattre, j'imagine ?
01:21:19Déjà, cet échange a eu le mérite
01:21:21de rappeler les alliances des législatives
01:21:23qui nous ont conduit à la situation de blocage
01:21:25avec ce grand parti unique
01:21:27qu'elle est Jean-Luc Mélenchon,
01:21:29Monsieur Attal, désistement antirépublicain,
01:21:31Magou, tout ce que les Français détestent
01:21:33et ce qui a empêché le changement
01:21:35qui était salutaire dans notre pays.
01:21:37Il y a quand même une majorité de Français
01:21:39contre vos candidats.
01:21:41Et il y a surtout un premier parti de France
01:21:43et un premier parti à l'Assemblée nationale
01:21:45et 11 millions de Français
01:21:47qui sont totalement écœurés
01:21:49de ce qu'ils ont pu entendre.
01:21:51Et vous au tribunal, vous ne voulez pas en parler ?
01:21:53Vous avez raison, c'est suffisamment honteux
01:21:55pour ne pas en parler.
01:21:57Ensuite, la question, c'est véritablement
01:21:59sur le prochain gouvernement.
01:22:01J'ai un bruit de fond là-dessus.
01:22:03Ce n'est pas un bruit de fond,
01:22:05c'est la vérité qui vous fait mal.
01:22:07On va rester sur les conséquences
01:22:09de la censure ce soir.
01:22:11Il me faudrait trois heures.
01:22:13C'est suffisamment lourd et grave.
01:22:15C'est une journée historique
01:22:17qu'on traverse tous ensemble.
01:22:19Le Président de la République
01:22:21va nommer un prochain gouvernement.
01:22:23Visiblement, il veut nommer un Premier ministre
01:22:25en 24 heures, si j'ai bien vu.
01:22:27Et ensuite, il y aura surtout
01:22:29un changement de méthode.
01:22:31Il ne s'agit pas d'avoir un casting.
01:22:33On peut nommer Tartempion, Goldorak ou que sais-je.
01:22:35Il faut un changement de méthode
01:22:37avec des propositions du RN qui soient reprises
01:22:39qui ne sont pas celles du RN,
01:22:41mais de 11 millions de Français.
01:22:43Réduction des déficits publics, lutte contre les gaspillages,
01:22:45lutte contre la fraude sociale,
01:22:47arrêt de l'immigration du guichet social.
01:22:49Les Français en ont marre de payer pour les autres.
01:22:51Suppression des agences
01:22:53totalement inutiles,
01:22:55baisse des contributions européennes
01:22:57et rendre de l'argent aux Français.
01:22:59C'est un pays très riche
01:23:01et mal géré depuis sept ans.
01:23:03C'est l'argent que les Français doivent retrouver.
01:23:05Récitons sur cette hypothèse d'un pacte
01:23:07de non-agression, pacte de non-censure
01:23:09avec notamment le chef des députés
01:23:11socialistes à l'Assemblée
01:23:13qui l'a rappelé et l'a proposé
01:23:15de nouveau dans son intervention
01:23:17cet après-midi à l'Assemblée.
01:23:19Boris Vallaud.
01:23:21Un Premier ministre de gauche
01:23:23conduisant la politique de la nation
01:23:25en cohérence avec la volonté de changement
01:23:27des électeurs qui nous ont fait confiance
01:23:29et une Assemblée qui cherche des compromis
01:23:31et les majorités les plus larges
01:23:33autour de quelques priorités
01:23:35pour répondre à l'urgence
01:23:37et aux attentes des Français.
01:23:39C'est cela que nous appelons un accord de non-censure
01:23:41pour gouverner 149.3.
01:23:43Nous pouvons convenir ensemble,
01:23:45tout président de groupe ayant bénéficié
01:23:47du front républicain d'un accord de méthode
01:23:49pour y parvenir.
01:23:51C'est une constriction politique difficile,
01:23:53je le sais, mais c'est la seule possible
01:23:55et raisonnable devant nous.
01:23:57Jean-François Husson,
01:23:59est-il prêt à participer à un pacte
01:24:01de non-censure avec ceux qui viennent
01:24:03de faire tomber le gouvernement d'une certaine façon ?
01:24:05La non-censure,
01:24:07je ne dis pas que je n'y crois pas
01:24:09et je ne sais pas ce que c'est,
01:24:11je pense qu'il faut prendre les choses différemment.
01:24:13Par principe, moi je rejette
01:24:15les deux extrêmes.
01:24:17Et je pense qu'il faut,
01:24:19aujourd'hui, on est dans une situation
01:24:21de mon point de vue
01:24:23extrêmement grave.
01:24:25Il faut donc que le président de la République,
01:24:27au pire, je lui envoie un message,
01:24:29je ne prends pas grand risque,
01:24:31il faut agir vite,
01:24:33il faut avoir une équipe restreinte,
01:24:35prête à combattre.
01:24:37Et dans le combat...
01:24:39Mais avec quel équilibre politique ?
01:24:41Avec l'équilibre de toutes les forces politiques.
01:24:43Union nationale ?
01:24:45Bien sûr, il faut une coalition.
01:24:47Je ne sais pas si on peut aller jusqu'à l'Union,
01:24:49sans les extrêmes.
01:24:51Les socialistes républicains,
01:24:53vous êtes assez proche de ce que proposent
01:24:55les socialistes.
01:24:57Je vais vous dire, je n'ai pas de problème.
01:24:59C'est l'esprit de résistance et de redressement.
01:25:01Moi, je ne rejette rien,
01:25:03je ne rejette personne.
01:25:05Parce qu'ils ont des valeurs
01:25:07qui ne sont pas du tout les miennes
01:25:09et qui ne sont pas, aujourd'hui,
01:25:11celles des Français.
01:25:13Aujourd'hui, la France insoumise fait peur
01:25:15par ces prises de position
01:25:17qui sont inentendables.
01:25:19Parfois, on l'a vu encore avec, très récemment,
01:25:21des prises de position vraiment inacceptables.
01:25:23Mais je regrette, je le dis,
01:25:25que, aujourd'hui, le Parti socialiste
01:25:27continue d'être accroché
01:25:29aux insoumis.
01:25:31Écoutez, Gabriel Attal,
01:25:33il nous reste une poignée de minutes seulement.
01:25:35Il vous exhorte, vous, au PS. Écoutez.
01:25:37On peut s'opposer sans tout gâcher.
01:25:39On peut s'opposer sans censurer.
01:25:41C'est à cela
01:25:43que nous disons, affranchissez-vous.
01:25:45Affranchissez-vous.
01:25:47Nous,
01:25:49nous préférons voir
01:25:51nous préférons voir
01:25:55nous,
01:25:57nous, nous préférons voir
01:25:59le courage de ces quelques députés
01:26:01de gauche, de ces députés indépendants
01:26:03qui ont refusé de signer
01:26:05et d'apporter leur voix à la motion de censure
01:26:07signée par Jean-Luc Mélenchon.
01:26:09Alexandre Mozy,
01:26:11est-ce qu'un jour,
01:26:13vous allez vous affranchir des insoumis
01:26:15ou cette alliance doit durer ?
01:26:17Non, mais c'est une blague, ce que vient de dire Gabriel Attal.
01:26:19Désolé, il fait partie d'une coalition
01:26:21qui était en train de mettre les mains
01:26:23avec Madame Le Pen pour trouver
01:26:25un accord et il vient à nous, nous donner des leçons
01:26:27alors même qu'il était, lui aussi,
01:26:29membre de ce front républicain de deuxième tour.
01:26:31Donc, si vous voulez, en effet,
01:26:33que veut Gabriel Attal ?
01:26:35Il veut continuer à gouverner comme s'il n'avait pas perdu,
01:26:37comme si les Français n'avaient envoyé aucun message
01:26:39et donc, votre théorie, leur théorie,
01:26:41c'est l'élargissement du Bloc central.
01:26:43Nous nous disons que ça n'a aucun sens.
01:26:45Ça ne respecte pas le désir de changement dans le pays.
01:26:47Nous proposons le gouvernement de gauche
01:26:49ouvert sur une assemblée où nous composerons,
01:26:51puisque nous nous interdisons
01:26:53d'utiliser le 49-3.
01:26:55S'il n'y avait pas des enjeux électoraux
01:26:57de siège dans un accord électoral
01:26:59ou dans un accord législatif,
01:27:01est-ce que vous auriez la même position ?
01:27:03Oui, et j'aurais exactement la même position
01:27:05parce qu'il faut que toute la gauche
01:27:07soit ensemble pour que nous ayons
01:27:09le meilleur budget pour le pays.
01:27:11Le meilleur budget pour le pays.
01:27:13On est arrivé en tête, je sais que ça vous déplaît,
01:27:15mais en nombre de députés,
01:27:17nous sommes arrivés en tête.
01:27:19Mais vous parlez du premier tour.
01:27:21Vous êtes minoritaire.
01:27:23Vous ne pouvez pas accepter.
01:27:25Votre politique est totalement rejetée.
01:27:27C'est la fin de ce débat.
01:27:29Ce que vous n'avez pas accepté,
01:27:31c'est que vous avez dépassé le débat.
01:27:33Ce sera après le générique.
01:27:35Est-ce que je vais pouvoir remercier
01:27:37les équipes de Public Sénat et de la chaîne parlementaire ?
01:27:39Merci beaucoup parce que c'est maintenant.
01:27:41Bonne soirée à toutes et à tous.