• il y a 2 semaines
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##NOEPISODE##
Transcription
00:00Lydie bonjour. Oui bonjour, bonjour Brigitte Laé, bonjour Hugues Rennes, merci de prendre mon appel.
00:08Oui moi c'est un peu le contraire. Oui alors je suis née en 89, du coup j'ai 35 ans et en fait
00:18quand j'étais petite j'étais trÚs vite attirée par le judo, les jeux vidéo, enfin voilà un peu
00:25tout ce qui est garçon quoi. Donc on m'appelait le garçon manqué, j'étais un garçon manqué. C'est
00:32vrai que trĂšs vite je voulais plus mettre de robe donc je m'habillais un peu en short, enfin un peu
00:36en garçon. Et en fait ça m'a, comment dire, trĂšs vite je n'aimais pas ĂȘtre une fille. Je me disais
00:45les garçons ils peuvent s'habiller comme ils veulent, ils peuvent faire ce qu'ils veulent. Moi
00:49on me dit garçon manquĂ©, enfin bon. Et donc voilĂ  trĂšs vite je dĂ©testais ĂȘtre une fille. Et donc
00:57ça c'était vers 4-5 ans, c'est vieux, on va dire que c'était par là. Et aprÚs vers 7 ans je
01:04crois au centre de loisirs il y avait un petit spectacle avec MylĂšne Farmer, c'est une chanson de
01:07MylÚne Farmer, sans contrefaçon je suis un garçon. Et du coup quand j'entends cette chanson je me
01:15dis ah oui en fait si on veut on peut ĂȘtre un garçon. En fait je me dis oui en fait si je veux
01:21je peux ĂȘtre un garçon. Et c'est vrai que ça me trottait dans la tĂȘte, vraiment c'Ă©tait dans
01:26ma tĂȘte tout le temps. Enfin voilĂ , vraiment beaucoup. Et en fait un jour j'ai eu une discussion
01:32avec ma marraine parce qu'elle entendait que je me plaignais d'ĂȘtre une fille. Et elle m'a un peu dit
01:39qu'en fait ĂȘtre une fille c'est bien aussi en fait. Alors paradoxalement elle n'a jamais voulu
01:46d'enfant mais je me souviens qu'elle m'avait vantĂ© Ă  l'Ă©poque que quand mĂȘme les filles
01:49elles mettaient au monde des enfants. Je ne sais plus exactement tout ce qu'elle m'a dit,
01:55c'est dommage je ne me souviens plus. Mais je me souviens que ça m'avait apaisé, que ça m'avait
02:00calmé. Rassurée dans le fait que vous n'étiez pas un garçon en tout cas, c'est ça ? Oui et que
02:06c'Ă©tait aussi bien d'ĂȘtre une fille en fait, que c'Ă©tait pas nul d'ĂȘtre une fille. Je sais pas,
02:12en tout cas aprÚs cette discussion ça m'avait apaisé. Et voilà, c'est bon, c'est fini en fait
02:20ce cĂŽtĂ© de je veux ĂȘtre un garçon. Et avec le recul, vous savez ce qui vous donnait envie
02:26d'ĂȘtre un garçon ? Vous avez des idĂ©es ou pas du tout ? C'est un peu ce que je vous disais,
02:32c'est que j'avais l'impression que les garçons pouvaient faire ce qu'ils voulaient. J'avais
02:37vraiment l'impression que... En fait en gros moi j'étais attirée par des choses de garçons et à
02:42l'époque c'était pas trop... Voilà les filles ne faisaient pas de judo, les jeux vidéo... J'avais
02:50l'impression d'ĂȘtre pas dans la bonne case. Alors votre tĂ©moignage il est intĂ©ressant parce que
02:55c'est un témoignage que certainement beaucoup de gens pourraient avoir parce que j'ai toujours
02:59plutĂŽt entendu des filles, des femmes qui considĂšrent que c'est plus simple et plus
03:04facile d'ĂȘtre un garçon. Moi je n'ai jamais pensĂ© ça mais en tout cas je l'ai souvent entendu. Ça
03:10veut pas dire pour autant que vous aviez un vrai dĂ©sir d'ĂȘtre un garçon me semble-t-il. Et lĂ  je
03:18pose la question Ă  Huguen. Est-ce que vous pensez qu'aujourd'hui Lydie, on pourrait... Enfin la
03:23petite fille, je parle pas de Lydie qui a 35 ans. On pourrait aujourd'hui l'aider Ă  penser qu'elle a
03:30envie d'ĂȘtre un garçon ou pas ? Parce que ça reviche un petit peu la discussion un peu houleuse
03:36que vous avez eue avec Frédéric. Alors en effet si on prenait à la lettre ce qu'elle a dit quand
03:45elle avait jusqu'Ă  4, 5, 6 ans d'aprĂšs ce que j'ai compris et bien du coup on l'aurait tout de
03:50suite fait rentrer dans le systĂšme et ça c'Ă©tait extrĂȘmement dangereux. Moi ce que je retiens dans
03:55ce que dit Lydie que je trouve extraordinaire, franchement c'est un moyen extraordinaire, c'est
04:00qu'elle est en train de nous expliquer qu'est-ce qui s'est passé. Je vais un peu vite et un peu
04:05loin mais c'est pour qu'on comprenne. Qu'est-ce qui s'est passé dans son histoire ? Et dans son
04:09histoire, elle le dit clairement, il y a le poids social. C'est-à-dire les garçons peuvent faire ce
04:13qu'ils veulent, les filles ne peuvent pas faire ce qu'elles veulent. Et du coup il vaut mieux ĂȘtre un
04:17garçon. Donc on voit bien dĂ©jĂ  qu'il y a un mĂ©canisme qui est lĂ . En plus elle a quand mĂȘme, et faire ce
04:22qu'elle veut, c'est aussi pouvoir jouer aux jeux de garçons. Et bien évidemment que je ne vois pas
04:26pourquoi socialement il y aurait des jeux qui seraient limités aux garçons et d'autres aux filles.
04:30Moi j'ai joué à la poupée, j'en ai jamais été malade, j'avais trois poupées, je les ai
04:36vues récemment en photo, bon ça ne m'a pas dérangé du tout. Et donc ce qu'on sent bien c'est qu'il y a
04:41eu vraisemblablement dans l'histoire des injonctions parentales, des injonctions sociétales qui ont fait
04:47que la conclusion de Lydie c'Ă©tait il vaut mieux ĂȘtre un garçon. Et une fois que ce mensonge est
04:54rétabli, c'est-à-dire mais non tu peux faire ce que tu veux en étant une fille, et c'est la marraine
04:59qui donne cette parole, qui rĂ©habilite le fĂ©minin, alors on a le droit d'ĂȘtre une femme aussi. Et ça
05:06c'est, je ne dis pas que tout rentre dans ce cadre, je dis que lĂ  c'est un cadre qu'il faut explorer et
05:11qui est capital pour comprendre et pas faire de conneries. Je m'excuse du terme, mais parce qu'on fait
05:15Ă©normĂ©ment de bĂȘtises avec tout ce systĂšme-lĂ , le transgenre, et que ça c'est un drame pour l'humain et pour l'individu.
05:24Lydie, vous voulez réagir à ce que vous a dit Yvren ?
05:28Oui, je voulais dire, moi je me sens sauvée par ma marraine en fait. Surtout maintenant que j'ai grandi et que j'entends tout ce qu'on dit sur le genre, la transsexualité,
05:41c'est vraiment des sujets qui me parlent, qui me touchent parce que je me sens vraiment concernée par ça en fait.
05:48Moi j'en suis certaine que si, petite, on me disait mais si, si, Lydie, tu peux ĂȘtre un garçon, en fait c'est que tu n'es pas bien dans ton corps, tu n'es pas nĂ©e dans le bon corps,
05:59je pense vraiment que j'aurais pu le croire et que je ne serais pas bien Ă  l'heure actuelle. Moi lĂ  actuellement je me sens bien, je suis contente,
06:09à ce niveau-là il n'y a pas de soucis, mais je pense que ça m'aurait fait germer une graine qui aurait été mauvaise en fait.
06:18Toute ma vie je pense que j'aurais été incertaine de ce que je suis, je ne sais pas trop comment dire, un sentiment un peu désagréable,
06:28alors que sans me dire ce que tu ressens, ce que m'a dit ma marraine ça m'a aidée, je ne sais pas trop comment dire.
06:38Oui, oui, bien votre témoignage il est trÚs trÚs clair et je vous remercie parce que ça montre bien encore une fois ce que Hugues nous a dit au début,
06:46c'est que en tant qu'enfant, entre le moment oĂč on vient au monde et le moment oĂč on arrive Ă  se construire dans son identitĂ©,
06:54moi j'ai mĂȘme envie de dire, ce n'est pas Ă  18 ans qu'on sait exactement qui on est, je ne suis mĂȘme pas sĂ»re qu'Ă  50 ans ou 60 ans on sache totalement qui on est.
07:02Je voulais juste te dire, moi ce que j'aimerais, quand on arrĂȘte de parler de changement de sexe ou quoi,
07:08j'aimerais qu'on dise aux petites filles ou aux petits garçons qu'elles peuvent ĂȘtre ce qu'elles veulent,
07:13je ne sais pas, une petite fille peut jouer au foot ou elle peut foudrer la danse, ou le contraire un garçon peut aimer la poésie,
07:20voilà moi c'est plutÎt ça, j'aimerais qu'on aille plutÎt dans ce sens-là en fait, au lieu de toujours parler de sexe, de genre,
07:28en fait on peut ĂȘtre une fille et aimer des choses masculines et vice-versa, et je pense qu'on n'en dit pas assez.
07:35Je pense qu'aujourd'hui on va quand mĂȘme dans ce sens-lĂ  me semble-t-il, mais on peut peut-ĂȘtre encore avancer en effet,
07:41mais aujourd'hui on dit bien aux parents de ne plus habiller les filles en rose et les garçons en bleu quand mĂȘme, on essaye d'arriver.
07:47Oui mais ce n'est pas ça le problÚme, parce que moi j'ai une fille qui adore le rose, qui s'habille tout le temps en rose,
07:52et je pense que ce n'est pas ça le problÚme, c'est autre chose, je ne sais pas trop comment dire, au-delà du bleu et du rose quoi,
08:01je ne sais pas trop comment dire, je suis désolée.
08:04Non non mais je comprends ce que vous dites, mais malgré tout, et là je pense que Gren sera d'accord,
08:11malgrĂ© tout il y a quand mĂȘme des choses qui sont a priori plutĂŽt du cĂŽtĂ© du fĂ©minin et d'autres qui sont du cĂŽtĂ© du masculin,
08:19voilà aprÚs chacun a le droit d'aller du cÎté opposé de ce qu'il est, ce sera d'ailleurs notre émission la semaine prochaine,
08:27on parlera de l'anima et de l'animus, donc restez, soyez à l'écoute la semaine prochaine, mercredi prochain l'idée, ça nous intéressera.
08:36Huguen, je vous laisse conclure sur le témoignage, sur ce que dit Lédi justement.
08:40Oui oui, je vais juste répéter un petit peu ce que j'ai dit, c'est qu'en fait il y a le problÚme de la réalité biologique,
08:47et puis de tout ce mouvement qu'il faut faire pour bien vivre avec cette réalité biologique si possible,
08:54et puis il y a tout ce que la société a rajouté, et on voit bien c'est Lédi que les injonctions parentales et sociétales
09:00ont Ă©tĂ© extrĂȘmement nĂ©gatives sur la nature mĂȘme de ce qu'elle Ă©tait, et que ça c'est un poids Ă©norme pour notre sociĂ©tĂ©,
09:06la construction sociale de qu'est-ce que c'est qu'ĂȘtre une fille, qu'est-ce que c'est qu'ĂȘtre un garçon,
09:10qui fait qu'on est emprisonné dans un systÚme, et c'est ce qu'a été Lédi, c'est sa marraine qui l'a sauvée,
09:15c'est ce qu'elle a dit, et qui l'a fait sortir de ce systÚme dans lequel elle était encerclée.
09:20Allez, merci beaucoup LĂ©di.

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