• la semaine dernière
Dans son édito du 04/12/2024, Gauthier Le Bret revient sur la censure du gouvernement Barnier votée ce mercredi 4 décembre. 

Category

🗞
News
Transcription
00:00K.O. ou pas K.O. ? Et si ce n'était pas la crise en cas de censure ?
00:04C'est le Premier ministre qui dit que ça va être le K.O. financier, la tempête, la tempête économique.
00:08Et si ce n'était pas le K.O. en cas de censure ?
00:10Emmanuel Macron a appelé à ne pas inquiéter les Français, Gauthier Lebret.
00:14Et oui, tout est K.O. à côté ou pas, Romain,
00:17puisque Emmanuel Macron, que Marine Le Pen disent, ça ne sera pas le K.O.,
00:20c'est des fake news du gouvernement.
00:21C'est une chose, évidemment, elle va voter la censure.
00:23Mais qu'Emmanuel Macron, hier devant les journalistes à Riyad,
00:27en marge de son déplacement en Arabie Saoudite,
00:29explique qu'il ne faut pas inquiéter les Français avec une crise financière qui ne viendra pas.
00:34C'est plus étonnant.
00:35D'où la question K.O. ou pas K.O. ?
00:37Est-ce que le Premier ministre, le gouvernement, les députés atalistes ont-ils raison ou pas de tirer la sonnette d'alarme ?
00:45Alors déjà, il faut dire quand même les choses.
00:47Le CAC 40 se porte très bien depuis 48 heures et depuis la perspective de cette motion de censure.
00:52Pourquoi ?
00:53Le CAC 40, il voit que ce budget qui prévoyait d'augmenter le coût du travail,
00:56qui prévoyait d'augmenter les impôts de 30 à 40 milliards d'euros, n'aura pas lieu.
01:00Et donc, cette augmentation d'impôts n'aura pas lieu.
01:03Je prends un secteur, par exemple, très particulier, le secteur aéronautique.
01:07Il est très heureux que ce budget ne voit pas le jour et qu'il n'y ait pas cette nouvelle taxe sur les billets d'avion.
01:12Pour ne prendre que cet exemple-là.
01:14Hier, Michel Barnier a dit qu'il y a un nombre de Français, plusieurs millions, plus d'une dizaine de millions,
01:20qui vont voir leurs impôts augmenter.
01:22Et il y a près de 400 000 Français qui vont entrer dans l'impôt sur le revenu,
01:27puisque les barèmes de l'impôt sur le revenu ne vont pas être ajustés par rapport à l'inflation.
01:32C'est vrai.
01:32Si le budget 2024 est reconduit tel quel, il y a 400 000 Français qui ne payaient pas d'impôt sur le revenu qui vont le payer.
01:38Et ce que ne dit pas Michel Barnier, c'est qu'il y a une possibilité pour que ça ne soit pas le cas.
01:42C'est une loi spéciale ou une loi de finances rectificative avec un remboursement après et un effet rétroactif
01:49qui remboursera les Français qui vont payer cet impôt sur le revenu alors qu'ils ne devaient pas le payer.
01:54Donc, ce n'est pas une fatalité.
01:55Ça peut être modifié.
01:57Ensuite, le budget 2024, s'il est reconduit, c'est un plafond, pas un plancher.
02:02Donc, sur le budget 2024, s'il est reconduit, le futur gouvernement pourra tout à fait faire des économies à partir de ce budget-là.
02:11Ce qui inquiète tout le monde, évidemment, c'est les taux d'intérêt, alors que la France emprunte quasiment au même taux que la Grèce.
02:18Il est vrai que quand le Parisien sort son article avec la petite phrase d'Emmanuel Macron,
02:22« Michel Barnier va se faire censurer et plutôt que prévu parce que Marine Le Pen va voter la motion de censure de la gauche »,
02:28on voit ce qu'on appelle le spread, c'est-à-dire le différentiel entre les taux d'intérêt s'envoler.
02:33Mais depuis 48 heures, les taux d'intérêt ne se sont pas envolés.
02:36Alors, peut-être que ça aura lieu demain avec l'effet de la motion de censure.
02:40Mais pour le moment, ce n'est pas le cas.
02:42Après, vous avez des perdants.
02:43On vient de le voir, les agriculteurs qui attendent toujours et encore ces mesures d'urgence,
02:48elles sont repoussées à on ne sait quand.
02:50Les policiers, les professeurs qui devaient être revalorisés ne le seront pas tout de suite.
02:55Donc, il y a des perdants, mais ce n'est peut-être pas si catastrophique que cela.
02:58Voilà, il y a une possibilité que ça se passe bien.
03:02Après, ça crée une instabilité, du brouillard, et ça, l'économie n'aime pas.
03:08Il ne faut pas que ça dure trop longtemps.
03:11Donc, possibilité qu'il n'y ait pas de chaos économique et financier sur le plan politique.
03:15Voilà, parce qu'il y a deux chaos possibles.
03:17Le chaos économique et le chaos politique.
03:19Ça dépend d'Emmanuel Macron.
03:20Si Emmanuel Macron va vite, si les ministres qui m'ont confié hier,
03:24et certains membres de son entourage ont raison,
03:28et qu'il nomme avant la fin de la semaine ou en début de semaine prochaine,
03:31un nouveau Premier ministre, très bien.
03:33Ce n'est pas la même chose que si Michel Barnier reste 50 jours,
03:36comme Gabriel Attal, Premier ministre démissionnaire.
03:39Donc, évidemment, ça dépend énormément de la nomination du futur Premier ministre.
03:43Le nom qui revient sans cesse, on le cite depuis quasiment dix jours,
03:47c'est celui de Sébastien Lecornu,
03:49parce qu'il aurait l'avantage de ne pas changer grand-chose à la situation.
03:52C'est-à-dire, il vient des Républicains en plus,
03:54de réunir les LR, les Macronistes, sans se faire censurer.
03:58Ça, c'est certain, de manière automatique, par le RN.
04:00Marine Le Pen ne censurera pas automatiquement Sébastien Lecornu.
04:03Elle le connaît, elle a dîné avec lui.
04:05Elle sait qu'il ne la méprise pas.
04:07Le problème, ce n'est pas Marine Le Pen dans cette affaire.
04:09Le problème, c'est Laurent Wauquiez, qui a déclaré au Figaro hier
04:12que le deal, ça valait pour Michel Barnier, mais pour personne d'autre.
04:16Donc, est-ce que Laurent Wauquiez, il acceptera Sébastien Lecornu ?
04:18Et s'il n'accepte pas Sébastien Lecornu,
04:20il y en a un autre qui est en train de se premier-ministrabiliser.
04:24C'est Bruno Rotaillot.
04:25Vous allez le voir ce matin face à Sonia Mabrouk.
04:27Et on l'a vu hier à l'Assemblée nationale,
04:29dans sa réponse à l'Assemblée nationale,
04:33face au Rassemblement national, face à Marine Le Pen.
04:35On sent bien que le ministre de l'Intérieur
04:38est en train d'enfiler petit à petit le costume de Premier ministre.
04:42On a souvent dit que c'était un Premier ministre bis du gouvernement Barnier.
04:45Mais le problème de Bruno Rotaillot,
04:46Laurent Wauquiez, qui est un potentiel rival, va-t-il l'accepter ?
04:49Et Gabriel Attal va-t-il l'accepter ?
04:51Ne sera-t-il pas jugé trop à droite ?
04:53Donc, on va voir si Emmanuel Macron trouve le bon profil en quelques heures,
04:57car le temps presse.
04:58Il est question de chaos ou de ne pas chaos.

Recommandations