Dans le 20 heures de TF1 et France 2, Michel Barnier dont le gouvernement est en sursis, sans l’attente du vote d’une motion de censure demain à l’Assemblée nationale, en a appelé à la « responsabilité » des députés. Il a considéré que les élus RN devront « rendre des comptes » a leurs électeurs s’ils votaient une motion rédigée « par l’extrême gauche ».
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NewsTranscription
00:00– Je pense que c'est possible qu'il y ait ce réflexe de responsabilité
00:04où au-delà des différences politiques, des divergences,
00:07des contradictions normales dans une démocratie,
00:10on se dise qu'il y a un intérêt supérieur.
00:12Moi je pense que l'intérêt supérieur du pays, le bien commun,
00:14l'intérêt national, ça veut dire quelque chose.
00:17Et souvent ça veut dire quelque chose, comment dirais-je,
00:20plus pour les Français que je rencontre tous les jours,
00:24la semaine dernière encore à Limoges ou dans la rue,
00:28qui ont la lucidité de savoir que la situation est grave,
00:32qu'il faut faire un effort, parfois un peu plus de lucidité,
00:36ils sont plus à la hauteur que certains hommes et que certaines femmes politiques.
00:39– S'il fallait quantifier, donner un pourcentage,
00:42à combien estimez-vous vos chances de survie politique demain
00:46à cette motion de censure ?
00:47– Mais ce boulot ce n'est pas une question de survie politique pour moi.
00:50– Non, pour la…
00:51– Vous savez, je suis dans ce bureau depuis trois mois, presque jour pour jour,
00:56j'y suis arrivé il y a trois mois, le 5 septembre,
01:00en me disant que je pouvais partir le lendemain matin
01:01parce que la situation politique est tellement compliquée,
01:04c'est la première fois depuis 58, depuis 60 ans,
01:07depuis le début de la Vème République, qu'il n'y a pas de majorité du tout.
01:10Il n'y a aucune majorité possible entre trois grands groupes,
01:13même si celui qui me soutient est le plus nombreux,
01:15avec 220 ou 230 députés.
01:17Donc je sais que c'est une situation fragile et éphémère.
01:22Et pour tout vous dire, je suis fier de servir,
01:26je suis honoré, très honoré, c'est un mot important,
01:29le mot d'honneur d'être Premier ministre,
01:32mais les dourures qui sont autour de nous,
01:35les voitures officielles, les ordres de la République, je m'en fous.
01:38Ce n'est pas le sujet, ce n'est pas moi qui suis en cause.
01:41Ce qui se passe dépasse très largement ma seule condition.
01:44– Mais vous espérez le soutien de qui ?
01:46Qui viendra à votre secours ?
01:48Marine Le Pen a expliqué qu'elle voterait la motion de censure,
01:51la gauche aussi, vous espérez qu'elle soutienne ?
01:53– Nous verrons comment chacun va prendre sa responsabilité.
01:56D'abord, une motion de censure, ce n'est pas un vote pour ou contre Barnier,
02:00ce n'est pas un vote indicatif, ce n'est pas un vote artificiel,
02:04c'est un vote sur un texte.
02:06Si vous me permettez, juste pour la bonne information de toutes celles
02:09et tous ceux qui nous font l'amitié de nous regarder,
02:11voilà le texte d'une motion de censure rédigée par M. Mélenchon et ses amis.
02:16Il y a trois pages avec une liste de noms et on parle souvent de respect.
02:21Mme Le Pen me dit qu'il faut la respecter, moi je respecte tout le monde,
02:24comme le groupe socialiste, d'abord je respecte aussi mes propres amis
02:28des quatre groupes du socle commun, Ensemble pour la République,
02:32Les Républicains, ma famille politique, et je suis fier d'y être resté fidèle,
02:37Horizon et le MoDem.
02:40Et puis il y a d'autres groupes de l'opposition qui ont dit
02:42nous sommes dans l'opposition, nous opposons au gouvernement
02:45qui vient de se mettre en place et j'embarque, mais je respecte tout le monde.
02:48Puisqu'on parle de respect, je voudrais juste vous lire une phrase
02:53de cette motion rédigée par l'extrême-gauche et par M. Mélenchon.
02:58– Pas uniquement par l'extrême-gauche, par la gauche, c'est la démocrate également.
03:02– Oui, on sait bien qui tient la plume.
03:04– On sait bien aussi qui approuve ce texte.
03:07– Qui risque de l'approuver demain et puisque Mme Le Pen souhaite du respect,
03:12la question que je me pose c'est est-ce que, en lisant ce texte,
03:15les électrices, 11 millions d'électeurs du RN se sentiront respectées
03:21par le vote de leurs propres députés ?
03:23Vous pouvez lire que, dans cette rédaction de l'extrême-gauche,
03:27nous avons fait le choix du barrage à l'extrême-droite.
03:31Le Premier ministre a cédé à leurs plus viles obsessions,
03:34parlant des électeurs.
03:35Est-ce que c'est du respect ? Non, ce n'est pas du respect.
03:37– Les électeurs du RN souhaitent que les élus RN votent cette censure.
03:44C'est pour ça d'ailleurs qu'ils vont le faire.
03:46– Je ne suis pas sûr que, dans les jours qui viennent de s'écouler,
03:48il n'y ait pas davantage de responsabilité parmi les électeurs.
03:52Parce que nous avons aussi des rencontres avec des électeurs,
03:54nos propres électeurs, des républicains,
03:56quelques-uns sont allés voter pour les électeurs, les élus du RN.
04:00Nous savons bien qu'ils ont bougé, ils sentent qu'il ne faut pas de chaos,
04:04qu'il faut de la stabilité, c'est ce que moi j'entends tous les jours.
04:07Bon courage, tenez bon, on a besoin de stabilité,
04:09même des gens qui ne partagent pas mes idées.
04:11– Très concrètement, M. le Premier ministre,