Retrouvez "La Grande interview Europe 1 - CNews " sur : http://www.europe1.fr/emissions/lentretien-de-romain-desarbres
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00:00Que se passerait-il, Astrid Panossian-Bouvet, ministre du Travail, si le gouvernement venait à être censuré ?
00:09Le Premier ministre décrit une tempête. Est-ce que vous pourriez nous décrire cette tempête ?
00:12Cette tempête, c'est qu'on n'aurait pas de budget. Ce ne serait pas le shutdown à l'américaine avec des fonctionnaires qui ne seraient pas payés,
00:19des hôpitaux qui ne fonctionneraient pas. Mais ce serait effectivement d'abord une difficulté à pouvoir exercer les fonctions essentielles de l'État.
00:29Et ce serait surtout un risque de l'instabilité politique qui pourrait précipiter une crise financière.
00:37Pourquoi ? Parce qu'il y aurait de l'augmentation des taux d'intérêt. Un point de taux d'intérêt, c'est 3 milliards d'euros de plus de dépenses venant des Français.
00:45C'est quand même de l'argent gaspillé. Et c'est quoi ? Ça veut dire quoi ? Ça veut dire plus de coûts d'emprunt pour les entreprises comme pour les ménages.
00:53Donc personne n'a intérêt à entrer dans un toboggan avec une immense inconnue.
00:58La dernière censure qu'il y a eu, c'était en 1962. Dans un contexte économique et politique totalement différent.
01:05On entre précisément dans une... Et en plus, avec une possibilité, c'était l'époque de 1962, du président de la République de M. le Général de Gaulle,
01:17de dissoudre immédiatement, ce qui n'est pas le cas. Donc on entre dans une inconnue qui pourrait précipiter effectivement une crise financière et un scénario à la grecque.
01:25Mais alors qu'est-ce que vous dites ? Vous dites que c'est irresponsable de la part de Marine Le Pen de mettre la pression comme elle le fait sur Michel Barnier ?
01:31Mais tout le monde est en train de mettre la pression. Je pense qu'il faut... Tout le monde est en train de mettre la pression.
01:35Y compris des partis qui ont été des partis de gouvernement comme le parti socialiste.
01:40Donc moi, je dis simplement aujourd'hui qu'il y a un chemin de crête entre le redressement de nos finances publiques et un juste compromis à trouver.
01:49Parce que sinon, c'est une véritable inconnue dans laquelle personne n'a intérêt à se retrouver aujourd'hui.
01:53Le RN dit que c'est vous qui exagérez pour faire peur aux Français ?
01:56Non, non, non. Là, il n'y a pas de... D'ailleurs, l'interview de Michel Barnier était très juste. Il n'y a pas de catastrophisme.
02:04Il n'y a pas de scénario à l'américaine. Il y a par contre une inconnue dans laquelle tout le monde doit prendre ses responsabilités.