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Aujourd'hui dans "On marche sur la tête", Cyril Hanouna et ses invités débattent de la "tempête financière" prédite par Michel Barnier.
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NewsTranscription
00:00Et aujourd'hui, il est de retour avec nous, quel bonheur !
00:02Marc Twaty est avec nous, merci beaucoup !
00:04Bonjour, cher Cyril, bonjour à toutes et à tous !
00:06Rémi Tetz parmi vous, toujours un plaisir !
00:08Quand je peux venir, je viens, mais je suis toujours un peu...
00:10Parfois, c'est pas bon, mais c'est toujours un plaisir !
00:12Nous aussi, vous pouvez venir le plus souvent possible,
00:14parce que c'est un bonheur de vous entendre, et au moins,
00:16il dit les choses clairement !
00:18Alors, on va parler de cette tempête financière...
00:20Alors, j'ai vu là, vous avez vu qu'il y a un nouveau truc,
00:22ils veulent taxer l'eau ! Vous avez vu cette histoire ou pas ?
00:24Là, ça y est, ils veulent taxer l'eau, l'eau minérale !
00:26Donc voilà, ça veut dire qu'il va falloir...
00:28Il paraît que c'est pour nous inciter à boire de l'eau du robinet !
00:32Il y a le Sénat qui a voté aussi une taxe sur le gaz !
00:34Oui !
00:36Le Sénat qui a rejeté la taxe sur l'électricité,
00:38d'ailleurs comme Michel Barnier, mais qui a voté une taxe sur le gaz !
00:40Et ils ont augmenté la flat tax aussi, de 3% !
00:42Mais Michel Barnier annonce qu'il n'aura pas augmenté
00:44les taxes sur l'électricité !
00:463 points, exactement, 3 points ! Ils ont augmenté 3 points !
00:48Il faut être prudent quand même, parce que rien n'est encore voté !
00:50C'est que des annonces !
00:52Et rien ne sera peut-être voté, parce qu'il y aura une censure !
00:54On a, comme Cyril vous le disiez,
00:56c'est que la tempête financière, elle a déjà commencé !
00:58Bien sûr !
01:00Aujourd'hui, on a le taux d'intérêt que paye la France
01:02sur sa dette publique, qui est plus élevé
01:04que la plupart des pays de la zone euro !
01:06Évidemment l'Allemagne, mais également
01:08le Portugal, l'Espagne, et donc la Grèce !
01:10Voilà, ça c'est nouveau, effectivement !
01:12Donc ça fait beaucoup de peine, j'ai envie de dire !
01:14Ça veut dire qu'on a effectivement une crise de confiance
01:16aujourd'hui sur la France !
01:18C'est cette crise de confiance des investisseurs qui se disent
01:20qu'ils soient français ou étrangers, finalement
01:22on fait moins confiance aujourd'hui
01:24à la France pour réduire son déficit
01:26public qu'à la Grèce !
01:28C'est une vraie nouveauté, si vous voulez !
01:30Et donc ça c'est avant le budget,
01:32avant l'éventuelle motion de censure, etc.
01:34Donc ça veut dire qu'il y a un problème numéro un,
01:36on essaye de faire des cadeaux ici ou là,
01:38parce que sur les deux dernières années,
01:40la France, c'est le seul pays
01:42de la zone euro qui a augmenté
01:44son déficit public ! Je ne sais pas si on se rend compte de ça !
01:46Tous les pays ont fait des efforts !
01:48On va arrêter, on va essayer de
01:50réduire justement ses déficits, etc.
01:52Et nous on dit non, continue !
01:54Alors que Bruno Le Maire avait annoncé
01:56tout va bien, c'est les 30 glorieuses, etc.
01:58On va réduire le déficit, ça fait deux années
02:00de suite que ça a augmenté ! Et rendez-vous compte,
02:02entre ce qu'il avait annoncé il y a un an
02:04et la réalité actuelle,
02:06il y a 100 milliards d'euros d'écart !
02:08C'est incroyable !
02:10Mais ce n'est pas 100 millions, 100 milliards !
02:12Ce n'est pas une petite erreur !
02:14C'est vraiment une plantade complète !
02:16Et ça c'est vraiment très dangereux !
02:18Il y a un trou dans la raquette !
02:20Il n'y a même plus de raquette là !
02:22Vous jouez avec nos mains là !
02:24Oui, Gauthier Lebré !
02:26Vous avez vu que c'est de la faute de personne !
02:28Il y a une commission d'enquête au Sénat,
02:30Bruno Le Maire est arrivé pour dire que c'était de la faute
02:32de Michel Barnier qui était là depuis 15 jours,
02:34Elisabeth Borne c'est pas de sa faute,
02:36Gabriel Attal qui a été ministre du budget et Premier ministre,
02:38c'est pas de sa faute, donc personne ne va assumer
02:40cette légère erreur de 100 milliards
02:42et ce déficit qui s'est envolé en l'espace de 6 mois !
02:44Je pense que cette déresponsabilisation
02:46est très dangereuse parce qu'un chef d'entreprise,
02:48sa boîte elle coule, il y a des problèmes, mais lui il est redevable !
02:50On lui demande des comptes !
02:52Là effectivement, on a quand même des dirigeants
02:54qui, disons-le, ont coulé le pays, clairement !
02:56C'était facile, c'était la fuite en avant !
02:58Je me souviens, il y avait une réunion à Bercy,
03:00Bruno Le Maire avait convoqué quelques économistes,
03:02et j'étais là et j'avais dit
03:04il faut arrêter de monter la dette publique maintenant !
03:06Et tout le monde m'a sauté dessus, pas physiquement bien sûr,
03:08par les paroles en me disant
03:10on s'en fiche de la dette publique,
03:12on peut continuer comme ça indéfiniment,
03:14les taux d'intérêt n'augmenteront jamais,
03:16il y a un manque de discernement incroyable !
03:18Je sais, on en avait parlé ici même en juin !
03:20Exactement !
03:22Ce qui veut dire qu'aujourd'hui,
03:24nous payons simplement les erreurs !
03:26Encore une fois, il y a eu des erreurs stratégiques
03:28qui ont été faites, je pense même jusqu'au sommet de l'État,
03:30parce que depuis le début,
03:32il y avait l'absence de volonté politique
03:34de M. Macron de réduire la dépense publique !
03:36La question c'est, est-ce qu'il y a dissimulation ?
03:38Est-ce qu'on a caché ?
03:40Quand il manque 100 milliards,
03:42effectivement, il y a un problème !
03:44Quand on a 10, 20 milliards,
03:46par exemple, il y avait une grande erreur
03:48qui a été faite, c'est qu'ils pensaient
03:50que les taux d'intérêt n'allaient pas augmenter.
03:52Comme ils ont augmenté la charge d'intérêt de la dette,
03:54vous savez combien ça nous coûte la dette aujourd'hui,
03:56chaque année ? Juste les intérêts !
03:5860 milliards d'euros !
04:00Et l'année prochaine, 75 milliards !
04:02Ce qui veut dire qu'en fait,
04:04on ne fait que rembourser les intérêts de la dette !
04:06C'est de l'argent !
04:08Sur 5 ans, ça va coûter 300 milliards !
04:10Vous vous rendez compte ce qu'on fait
04:12avec 300 milliards d'euros en termes d'occupants,
04:14en termes de social, ce que vous voulez !
04:16Et donc c'est ça qui est dramatique !
04:18Moi je ne suis pas devin, je le voyais à l'époque,
04:20je le disais effectivement,
04:22tout va bien dans le meilleur des mondes !
04:24Encore une fois, ce qu'on demande à nos politiques,
04:26c'est d'anticiper, de voir ce qui va se produire
04:28et d'éviter d'en arriver là !
04:30Aujourd'hui, bien sûr qu'il y a des responsabilités,
04:32mais comme d'habitude, on ne les dira pas !
04:34Est-ce qu'on peut, j'allais dire, pas rétropédaler,
04:36mais en tout cas, stopper un peu
04:38cette course en avant ?
04:40Il n'y a plus tellement de choix !
04:42Pour réduire votre dette,
04:44il faut avoir des excédents publics !
04:46Donc on n'en est pas prêts !
04:48C'est-à-dire que là, on est le seul pays,
04:50encore une fois, où nous augmentons
04:52notre déficit public chaque année !
04:54Il y a des solutions, mais c'est-à-dire des solutions
04:56en termes de réduction de la dépense publique !
04:58Par contre, quand j'entends aujourd'hui,
05:00même M. Barnier malheureusement, et je n'ai pas compris,
05:02il nous annonce une augmentation des impôts !
05:04Moi au début, je croyais que c'était le NFP
05:06Qui peut annoncer
05:08des hausses d'impôts, si vous voulez,
05:10surtout pour un gouvernement de droite ?
05:12Non !
05:14Je rappelle que la France est le pays au monde
05:16où il y a le plus d'impôts !
05:18Il n'y a pas un pays au monde où il y a le plus d'impôts et de taxes
05:20qui pèsent sur la richesse, et on veut encore l'augmenter !
05:22C'est ce qu'on apprend aux étudiants
05:24en première année d'économie, on leur dit
05:26si vous augmentez les impôts, vous allez casser
05:28l'activité économique, donc vous allez réduire
05:30ce qu'on appelle l'assiette fiscale,
05:32donc on va ponctionner plus, mais sur un gâteau plus petit !
05:34Donc à la fin, on aura moindre recette fiscale !
05:36C'est une erreur de Béziens !
05:38Et pourtant, c'est ce qu'on fait aujourd'hui !
05:40Appelez-nous sur Europe 1 0 1 80 20 39 21
05:42on vous attend pour nous dire si vous êtes inquiet
05:44et puis on va vous donner des indications
05:46avec Marc Twaty, économiste,
05:48et si vous avez des questions à lui poser, n'hésitez pas
05:500 1 80 20 39 21 sur Europe 1
05:52Alors, que peut-il se passer
05:54si le budget n'est pas voté et le gouvernement censuré ?
05:56Ce sera que pire en fait !
05:58Oui, clairement !
06:00Je rappelle aussi un élément important
06:02Aujourd'hui, quasiment 55%
06:04de notre dette publique
06:06est détenue par des étrangers,
06:08par des non-résidents, donc ça veut dire que
06:10souvent on me dit, regardez les japonais, ils ont une dette publique
06:12énorme, plus forte que la nôtre, c'est vrai, sauf qu'au Japon
06:1498% de leur dette
06:16est détenue par des japonais, en plus ils sont patriotes
06:18donc il n'y a pas de problème, ils ne vont pas vendre
06:20leurs obligations japonaises. Par contre, nous,
06:22ces étrangers, si on ne les rassure pas, évidemment
06:24ils vont vendre cette dette publique. Au mois de juillet
06:26dernier, il s'est passé un truc,
06:28on n'en a quasiment pas parlé, moi je n'ai pas regardé sur ma chaîne Youtube
06:30sinon, très peu,
06:32les fonds japonais
06:34ont vendu pour 8 milliards d'euros
06:36de dette publique française.
06:388 milliards, comme ça, du jour au lendemain.
06:40Donc il y a cette inquiétude qui est là.
06:42Et donc, quand on dépend de l'étranger,
06:44encore une fois, parce qu'on me dit, oui mais on dépend des marchés,
06:46ce n'est pas normal, mais qui nous a mis là-dedans ?
06:48C'est nos dirigeants, qui justement ont tellement augmenté
06:50cette dette, ils ont cherché des financiers
06:52de cette dette, qui étaient notamment étrangers.
06:54Et il va se passer quelque chose demain soir,
06:56très important, enfin on verra,
06:58c'est que l'agence de notation Standard & Poor's
07:00doit réviser la note de la France.
07:02On va expliquer ce que c'est aux
07:04auditeurs d'Europe 1 qui sont avec nous
07:06à 16h13, c'est des agences de notation,
07:08et donc il y a des notes maximales
07:10pour l'emprunt.
07:12En fait, si vous voulez, c'est simplement pour noter,
07:14en fait, on note
07:16les pays en fonction justement de leur qualité,
07:18de leur qualité,
07:20de leur facilité de remboursement.
07:22Et donc, la meilleure note c'est triple A,
07:24ce n'est pas une douillette,
07:26triple A c'est 5A d'ailleurs,
07:28pour les connaisseurs.
07:30On a été très longtemps triple A,
07:32ça fait plus de 10 ans qu'on n'est plus triple A,
07:34après on est tombé double A,
07:36et maintenant on risque de tomber simple A.
07:38C'est quoi le problème ? Il y a un gros problème,
07:40sans rentrer dans la technique,
07:42il y a beaucoup d'investisseurs aujourd'hui,
07:44des banques par exemple, des compagnies
07:46d'assurance, qui sont obligés d'acheter
07:48de la dette publique triple A
07:50ou double A, c'est ce qui leur permet
07:52d'assurer leur ratio de salvabilité,
07:54bref, tant qu'on est double A,
07:56ça passe, ces banques-là nous achètent
07:58notre dette. Si on passe simple A,
08:00alors là on n'est plus dans le cahier des charges,
08:02et tous ces investisseurs n'achèteront pas
08:04notre dette. Le problème c'est que
08:06l'année prochaine, l'État français doit émettre
08:08300 milliards d'euros
08:10de nouvelles dettes. Donc si on n'a
08:12personne en face, parce qu'on est simple A,
08:14alors là évidemment, et c'est là où ça concerne tous les Français,
08:16c'est que les taux d'intérêt vont
08:18augmenter, peut-être on parlait par rapport à la Grèce,
08:20mais quand les taux d'intérêt augmentent, c'est pas que
08:22l'État qui paye, c'est nous aussi, parce que
08:24tous les taux d'intérêt des entreprises,
08:26des ménages, augmentent également,
08:28et à ce moment-là, ça casse l'activité économique,
08:30ça casse la consommation, ça casse
08:32l'investissement, donc ça fait de la récession,
08:34donc du chômage qui augmente, vous voyez
08:36tous les plans sociaux qu'on a depuis quelques mois là,
08:38ça tombe pas du ciel, parce qu'effectivement on a
08:40une quasi-récession qui est là, donc
08:42le chômage qui augmente, la dette publique
08:44qui augmente encore, parce qu'il y a plus de déficit,
08:46donc les taux d'intérêt qui augmentent encore, c'est un cercle
08:48vicieux, dramatique, et nous y sommes
08:50déjà aujourd'hui, avant même effectivement
08:52l'éventuelle motion de censure,
08:54et si jamais il n'y a pas de budget,
08:56alors il y a une loi spéciale qui pourrait être pris,
08:58c'est-à-dire que ce qui peut se passer,
09:00c'est qu'on peut
09:02rééditer le budget de 2024
09:04par défaut,
09:06sauf que là, on sait d'ailleurs
09:08qu'on aura un déficit public énorme, de 6,5%
09:10du PIB, donc
09:12ça sera pas de nature à rassurer effectivement
09:14les investisseurs, donc on perdra quand même notre
09:16double A, on sera dégradé,
09:18et derrière, les taux d'intérêt continuent d'augmenter.
09:20Et question de Béossienne, mais ça veut dire,
09:22est-ce que nos banques sont solides, parce que
09:24les petits épargnants, ils vont commencer
09:26à flipper ? Non, la chance qu'on a en France, c'est d'avoir des
09:28grosses banques, ce qu'on appelle en anglais
09:30le too big to fail, ça veut dire qu'elles sont trop grosses pour
09:32faire faillite, donc elles ont un poids
09:34énorme, mais bon, on ne sait jamais, encore une fois,
09:36parce qu'on ne sait pas toujours tout ce qui se passe
09:38dans certaines banques, notamment les
09:40moins grandes, mais c'est vrai,
09:42les grandes banques françaises,
09:44elles sont quand même assez solides,
09:46par contre, c'est vrai qu'il peut y avoir des banques en difficulté,
09:48c'est sûr, et après, n'oublions pas
09:50que si la France,
09:52la crise grecque, parce qu'on l'a oublié,
09:54à l'époque, ça a coûté quand même
09:56350 milliards d'euros, à l'époque,
09:58c'était la dette grecque, 350 milliards, bon, c'est beaucoup,
10:00mais c'est pas, nous, c'est 3300 milliards,
10:02ce n'est pas le même chiffre, il y a un zéro de plus.
10:04Donc là, si effectivement,
10:06il y a une attaque de la dette publique française,
10:08la plupart des banques,
10:10pas que françaises d'ailleurs, qui détiennent cette dette publique,
10:12elles vont être appauvries, elles ne vont peut-être pas faire faillite,
10:14j'espère pas, mais elles vont avoir des difficultés financières.
10:16Donc, vous voyez, c'est-à-dire que
10:18ça peut générer une crise financière,
10:20mais encore une fois, je suis désolé de le dire,
10:22c'est mérité, c'est-à-dire que
10:24ce n'est que la sanction des erreurs
10:26qu'on a fait ces dernières années, et
10:28d'ailleurs, j'ai envie de dire, c'est presque normal,
10:30quand vous faites des erreurs, il faut qu'il y ait une sanction.
10:32Le drame qu'on a eu avec
10:34le coronavirus, c'est que,
10:36justement, plus on augmentait la dette publique,
10:38comme c'était financé par la Banque Centrale Européenne,
10:40à ce qu'on appelle la planche à billets,
10:42on imagine la planche à billets, là, on a pris des billets,
10:44l'argent magique, donc ça ne coûtait
10:46rien à l'État, sauf que c'était temporaire.
10:48Et nous, après le corona, on a continué à faire
10:50justement cet argent magique,
10:52et c'est maintenant qu'on doit payer. Donc, il fallait
10:54s'arrêter, et malheureusement, ce n'est pas ce qui s'est produit.
10:560-1-80-20-39-21,
10:58vous nous appelez, sur Europe 1,
11:00Cambode-Bréjon, la porte-parole du gouvernement,
11:02a évoqué un scénario à la grecque, ça veut dire quoi,
11:04Marc Twaty ? Alors, bon, ça serait
11:06quand même très grave, si on se souvient ce qui s'est passé
11:08en Grèce, on pourrait demander à Nikos d'ailleurs,
11:10parce qu'il s'en souvient peut-être.
11:12Heureusement qu'on n'y est pas, mais
11:14ce qui s'est passé à l'époque, c'est qu'on a eu effectivement...
11:16Moi, excusez-moi, Marc Twaty,
11:18excusez-moi, moi j'aime beaucoup
11:20Olivier d'Artigolle, mais Olivier d'Artigolle, excusez-moi, vous êtes dans le monde
11:22de oui-oui, vous ne vous rendez pas compte,
11:24vraiment, vous ne vous rendez pas compte,
11:26de ce qui se passe, donc quand vous dites, on dirait
11:28quand on vous dit un scénario à la grecque, vous dites, non mais ça n'arrivera
11:30jamais... Non, je n'ai pas dit ça.
11:32J'ai dit que la Grèce, au moment
11:34où il y avait la Troïka,
11:36c'est-à-dire qu'ils étaient dans
11:38une situation qui n'est pas la
11:40nôtre aujourd'hui, c'est tout ce que je dis.
11:42Moi, je me souviens, au début de la crise grecque,
11:44justement, j'étais en Grèce plusieurs fois, parce que j'avais
11:46des clients là-bas encore à l'époque, et je me rappelle,
11:48ils me disaient, vous savez, nous on est la Grèce, on n'est pas
11:50l'Argentine. Exactement, oui. Vous voyez ?
11:52On est la France, on n'est pas la Grèce.
11:54Alors évidemment, c'est vrai,
11:56la France est quand même une richesse
11:58plus élevée que celle de la Grèce, c'est sûr, mais néanmoins,
12:00attention, il y a des dangers, c'est-à-dire que...
12:02Les Grecs ont tellement souffert. C'est ça, mais justement,
12:04il ne faut surtout pas que ce qui s'est passé en Grèce arrive
12:06en France, parce qu'en Grèce,
12:08rendez-vous compte, le PIB, c'est-à-dire la richesse
12:10qu'on crée en Grèce, donc, a baissé
12:12de 30%.
12:14Rendez-vous compte le drame humain,
12:16avec on ne payait pas les fonctionnaires,
12:18il y avait des retraites qui n'étaient pas payées, qui après
12:20ont été réduites, une horreur !
12:22Et encore aujourd'hui... Même les banques,
12:24souvenez-vous, les banques... Les banques, bien sûr,
12:26qui étaient au bord de la faillite. Voilà, faisaient faillite.
12:28Là, il y a eu une banque qui a fait faillite, et là,
12:30tous ceux qui avaient leur argent dans cette banque, ils ont récupéré
12:32100 000 euros, pas plus, tout ce qu'il y avait au-dessus, ils ont perdu.
12:34Mais bon, ça, c'est le scénario catastrophe.
12:36Mais ce qui est très important de savoir, c'est que
12:38en Grèce, aujourd'hui, parce que depuis...
12:40C'était en 2010-2012, donc depuis
12:42la Grèce a redémarré, fort heureusement.
12:44Vous savez, aujourd'hui, où est le niveau
12:46du PIB grec, c'est-à-dire de la richesse grecque ?
12:48C'est encore 20%
12:50inférieur
12:52au niveau de 2008 !
12:54Prenez compte l'horreur ! Ça veut dire que, comme si vous avez votre revenu
12:56aujourd'hui, c'est 20% de moins que vous aviez
12:58en 2008 ! C'est horrible !
13:00Donc, c'est très très bon pour se rendre.
13:02Il ne faut pas rentrer là-dedans, parce que si, effectivement, on a
13:04une telle crise, et malheureusement, ce n'est pas impossible,
13:06en disant que c'est impossible, que ça
13:08peut arriver, justement, il faut prendre des mesures.
13:10Moi, je suis optimiste, je pense qu'on peut largement
13:12éviter, effectivement, cette crise grecque en France,
13:14mais il faut prendre des mesures ! Si on commence à dire
13:16« Ben non, finalement, on va laisser affiler les déficits,
13:18etc., tout va bien », ben non, à un moment,
13:20il y aura une sanction, c'est inévitable.
13:22Et d'ailleurs, il y a un élément important, c'est que
13:24qui a sauvé la Grèce à l'époque ? C'est la zone euro,
13:26mais parce que l'Allemagne a voulu.
13:28Là, vous savez ce qui se passe en Allemagne. Il y a une crise politique
13:30en Allemagne. Il y a déjà une crise économique,
13:32crise en Allemagne. Donc là, le danger, c'est que moi, tous les jours,
13:34on me dit « Mais vous savez, ne vous inquiétez pas,
13:36la Banque Centrale Européenne, elle fera la planche à billets,
13:38elle va nous financer, etc. » Non !
13:40Parce que les Allemands, aujourd'hui, ils ne veulent plus faire ça.
13:42Et donc, en plus, ils ont une crise politique,
13:44donc ils peuvent très bien dire à la France « Non, non,
13:46on ne financera pas votre dette publique. »
13:48Et donc là, ça peut même faire exploser la zone euro.
13:50C'est extrêmement dangereux. Là, on joue un jeu extrêmement dangereux.
13:52Vous prendrez le risque de faire ça, les Allemands ?
13:54Je crois que, j'étais en Francfort il n'y a encore pas longtemps,
13:56je pense qu'on n'imagine pas l'animosité
13:58qu'il y a aujourd'hui qu'ont les Allemands vis-à-vis des Français.
14:00Parce que, ben oui, les Allemands,
14:02ça fait quand même des années qu'ils ont fait des efforts énormes.
14:04Ils ont fait des erreurs aussi, notamment à la raison nucléaire,
14:06etc. Mais ils ont fait des efforts, ils ont respecté
14:08leurs engagements. Moyennant coup, aujourd'hui,
14:10ils ont une récession, donc ils vont mal.
14:12Même Volkswagen licencie, etc.
14:14Et ils nous disent, ben vous, les Français,
14:16vous n'avez pas respecté vos engagements. Vous avez augmenté
14:18votre déficit, votre dette, vous nous avez fait
14:20ce que vous voulez.
14:22Ben maintenant, il faut qu'il y ait une sanction.
14:24Parce que, globalement, ce n'est pas nous qui allons payer
14:26pour vous. Donc, c'est ça qui est dangereux.
14:28La zone euro, elle ne peut tenir que s'il y a une cohésion.
14:30S'il n'y a pas de cohésion, ça peut être
14:32extrêmement dangereux. Donc, attention
14:34aujourd'hui, et je pense que nous jouons
14:36un jeu, on joue avec le feu, donc on va
14:38évidemment se brûler. Et puis surtout, moi, ce qui m'inquiète,
14:40c'est qu'il n'y a pas de leader charismatique.
14:42Il n'y a pas quelqu'un qui va dire, vous inquiétez pas,
14:44on va prendre la France en main,
14:46on va la sauver, on va faire des réformes,
14:48on va réduire, moi je dirais même, il faudrait
14:50réduire les impôts pour relancer la machine,
14:52réduire les dépenses publiques.
14:54Et piocher dans les épargnes.
14:56Il est 16h21, on est sur Europe 1,
14:58on est avec Marc Douati, notre
15:00économiste. Juste, il y a combien de...
15:02Il y a énormément de chances qu'on passe
15:04en simple A ?
15:06Je vais être très honnête avec vous,
15:08on aurait déjà dû passer en simple A il y a longtemps.
15:10C'est vrai qu'il y a quelques semaines,
15:12il y a une des agences qui s'appelle Fitch,
15:14qui a annoncé la note,
15:16elle a maintenu le double A, c'est double A-.
15:18Elle a mis perspective négative.
15:20C'est bizarre, parce que vous avez annoncé
15:22qu'ils allaient peut-être mettre simple A. J'ai regardé sur le site
15:24internet, vous pouvez aller le voir sur leur site,
15:26quand ils ont mis justement la notation de la France, incroyable.
15:28Ils écrivent,
15:30c'est écrit, mort sur blanc, c'est en anglais,
15:32mais on peut traduire, qu'en fait, leur modèle
15:34de notation donne une
15:36dégradation de la note de la France à simple A.
15:38Leur modèle, c'est-à-dire que c'est un truc mathématique
15:40très puissant, etc. Mais que,
15:42pour X raisons, donc là on ne sait pas trop,
15:44peut-être les arrangements entre amis,
15:46ils ont maintenu le double A.
15:48C'est énorme. Donc ça veut dire que, évidemment
15:50qu'on ne mérite plus le double A. Mais je vous rappellerai,
15:52pour parler des agences de notation,
15:54si vous vous souvenez, lors de la crise des subprimes,
15:56quelques semaines avant que ça n'explose,
15:58ces mêmes agences de notation, elles notaient aussi
16:00triple A des debts subprimes,
16:02qui avaient explosé quelques semaines plus tard.
16:04Donc ce n'est pas des modèles de crédibilité, vous voyez ce que je veux dire.
16:06Mais c'est clair qu'aujourd'hui, si elles faisaient
16:08leur boulot, si Standard & Poor's fait son boulot demain,
16:10elle doit dégrader la note de la France. C'est inévitable.
16:12Oui, et Gauthier Lebray.
16:14Marc Twaty, le grand argument du Rassemblement national
16:16pour voter la censure contre Michel Barnier,
16:18c'est de dire que si le budget ne passe pas,
16:20c'est celui de l'année dernière qui va être reconduit,
16:22et celui de l'année dernière est au fond
16:24meilleur que celui de cette année.
16:26Qu'est-ce que vous en pensez ?
16:27Non, ce n'est pas le cas. Encore une fois,
16:29ce budget, à la base, il devait être meilleur,
16:31parce que c'était Bruno Le Maire qui avait annoncé un déficit public de 4%
16:33du PIB, on est à 6,5%.
16:35Il y a quasiment 200 milliards d'euros
16:37de déficit. C'est-à-dire qu'on va
16:39remettre la même chose l'année prochaine.
16:41Ce n'est pas possible.
16:43Il n'est pas mieux que celui de 2025.
16:45Par contre, ce qui est bien,
16:47c'est que ça n'augmente pas les impôts. Parce que là, effectivement,
16:49il y avait une augmentation des impôts qui aurait pu
16:51casser l'activité économique.
16:52Du point de vue du pouvoir d'achat des Français, celui de l'année
16:54dernière était meilleur que celui de cette année.
16:56Sauf que le problème, c'est que si justement,
16:58il repasse, alors là, le même déficit,
17:00là les taux d'intérêt vont augmenter,
17:02tout les Français, malheureusement,
17:04ils vont subir cette hausse des taux d'intérêt.
17:06Puis un élément également, tout à l'heure je parlais de l'euro,
17:08c'est que l'euro est en train de s'effondrer
17:10depuis quelques jours. Il y a eu l'effet
17:12Trump, etc. Donc on me dit, bon, l'euro,
17:14moi je ne suis pas exportateur, ça ne me concerne pas. Pas du tout.
17:16Parce que quand l'euro baisse,
17:18le prix des produits importés,
17:20libellés en dollars, etc., il augmente.
17:22Donc c'est-à-dire que l'inflation
17:24augmente. Et ça, c'est la mauvaise surprise de la fin
17:26d'année. On aura demain les chiffres de l'INSEE
17:28sur l'inflation française. Ça fait déjà
17:30un mois que ça augmente. Et demain,
17:32l'inflation va continuer d'augmenter en France au mois de novembre.
17:34Donc si l'inflation augmente,
17:36il y aura moins de pouvoir d'achat.
17:38Si on met le même budget,
17:40évidemment on va tous payer la facture,
17:42encore une fois.
17:44Il ne s'est pas du tout adapté, le budget.
17:46Il faut simplement être raisonnable. L'erreur qui est faite, c'est que
17:48si vous voulez réduire votre déficit, il faut réduire
17:50vos dépenses. Vous savez,
17:52pas les dépenses sociales, mais là aussi,
17:54il y a toutes les fraudes, par exemple,
17:56les fraudes fiscales, les fraudes sociales. Personne n'en parle.
17:58C'est des dizaines de milliards d'euros.
18:00On pourrait commencer par ça.
18:02Non, ce n'est pas politiquement correct,
18:04donc on n'en parle pas. Les dépenses de fonctionnement.
18:06Mais c'est ça, oui, les dépenses de fonctionnement.
18:08On va parler d'un truc
18:10qui va fâcher.
18:12Est-ce qu'on peut continuer
18:14à aider autant
18:16de personnes ?
18:18C'est-à-dire que les aides, est-ce qu'il n'y a pas
18:20trop d'aides ? Est-ce qu'il ne faut pas plutôt donner
18:22l'argent dans la poche des Français,
18:24plutôt que d'avoir 40 lignes
18:26avant d'avoir son salaire net ?
18:28Est-ce qu'on ne peut pas redonner l'argent
18:30dans la poche des Français et réduire
18:32les charges ? C'est évident.
18:34C'est ce qu'il faut faire. Il faut réduire,
18:36effectivement, les impôts au sens large,
18:38pour les entreprises, pour les ménages. Par exemple, la CAG,
18:40il faudrait la baisser là aussi. On en a du pouvoir d'achat,
18:42mais il faut aussi réduire les dépenses,
18:44notamment de fonctionnement. Et là, je vais vous donner un chiffre incroyable,
18:46parce qu'aujourd'hui... Vous allez nous donner dans un instant.
18:48Oui, d'accord, avec plaisir. Marc Twaty va nous donner un chiffre incroyable
18:50dans un instant. Marc Twaty, appelez-nous
18:520180 20 39 21 sur Europe 1.
18:54Vous nous dites si vous aussi vous êtes inquiets.
18:56Et puis, quand on parle de cette agence
18:58de notation, alors oui, c'est
19:00important, parce que, comme l'a
19:02expliqué Marc Twaty derrière,
19:04sinon, ça va être très, très
19:06compliqué derrière. Si on passe en simple A,
19:08je vous lis, ça va être
19:10compliqué. Je me rappelle, le simple A,
19:12déjà, quand on était passé double A, ça avait été un drame
19:14à l'époque. Et là, si on passe en simple A,
19:16c'est quand même... Vous allez
19:18nous dire quels pays
19:20sont en simple A, et quels pays sont
19:22en triple A, et quels pays sont en double A, pour voir
19:24où on se situe. A tout de suite sur Europe.