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Journaliste politique à CNews, rédactrice en chef actualité du magazine "France Catholique", Véronique Jacquier est l’invité de TVL pour présenter les 100 ans du magazine catholique qu’elle dirige aux côtés d’Aymeric Pourbaix. Véronique Jacquier évoque la personnalité du fondateur de France Catholique, le général de Castelnau, homme remarquable à qui l’on doit cette sentence sans appel : "L’âme de la France sera chrétienne ou elle ne sera pas !". La journaliste s’exprime aussi sur la personnalité du propriétaire actuel du journal, l’industriel français Vincent Bolloré.
La France catholique a 100 ans et pour le magazine, les problèmes auxquels faisaient face les chrétiens en 1924 sont toujours les mêmes en 2024 : la laïcité, la liberté de l’école, la dimension de la transmission de la foi… Véronique Jacquier s’en explique longuement mais revient aussi sur l’actualité de l’Eglise catholique en France : la réouverture de la cathédrale Notre-Dame et le voyage du pape en Corse.

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Transcription
00:00Avec l'argent de vos impôts, l'État et Macron savent se montrer grands princes et aider les amis.
00:06Avec votre argent, on maintient la presse de grand chemin en soins palliatifs.
00:10Alors, pour endiguer la propagande, le mensonge, la désinformation, ce fric de dingue,
00:15il n'y a qu'une seule solution, remplacer le vieux monde médiatique
00:18par une vraie presse alternative, par TVL.
00:21Notre aide, c'est vous, et vous seul.
00:23Alors n'attendez pas, faites un don à TV Liberté.
00:27Ensemble, remplaçons ce vieux monde médiatique.
00:29La liberté à tes prix.
00:59Journaliste politique à CNews, elle est chroniqueure dans l'émission religieuse de CNews Enquête d'Esprit.
01:15Véronique Jacquet est aussi rédatrice en chef de l'actualité du magazine France Catholique qui fête ses 100 ans.
01:22Et elle est aussi l'invitée de TVL, Véronique Jacquet. Bonjour.
01:25Bonjour, bonjour à tous.
01:26Qu'est-ce que ça fait d'avoir 100 ans, si vous me permettez l'espier glorieux ?
01:29Moi, je me sens encore jeune.
01:31Le journal a 100 ans, il est reparti pour 100 ans, disons les choses.
01:34Toute l'équipe est galvanisée par le beau travail qui a été fait à l'occasion de ce numéro.
01:39Un travail vraiment costaud, qui s'est basé sur des images d'archives,
01:44sur des articles d'archives, bien entendu, parce qu'on a quand même un substrat très important.
01:51On a une matière intellectuelle qui appartient à France Catholique,
01:54qui est unique en son genre, avec des articles de Gustave Thibon,
01:58avec des articles de grandes plumes du monde catholique des années 30, 40, 50, 60.
02:04Enfin vraiment, France Catholique a accompagné bien des familles
02:08et le chemin de l'Église également depuis 100 ans.
02:12Donc c'est passionnant de voir cette rétrospective et de voir ce qu'est aussi France Catholique aujourd'hui.
02:18Il est sous-titré « Donner des racines au futur ». Qu'est-ce que ça veut dire très précisément ?
02:22Alors ça veut dire se replonger justement de ce qui a été à l'origine de France Catholique,
02:27c'est-à-dire que c'est un journal de combat.
02:29C'est un journal qui a été voulu par le général de Castelnau.
02:32On va y revenir, j'imagine.
02:34Mais c'était sa façon à lui de ferrailler contre le cartel des gauches de l'époque.
02:39Il a créé la Fédération Nationale Catholique et son instrument pour y poster politiquement,
02:45dans le champ politique, parce qu'il n'était plus député de l'Aveyron.
02:48Il avait fait un mandat et ensuite il n'était plus député.
02:51Il se retrouve dépossédé finalement de son champ oratoire
02:54dans l'hémicycle de l'Assemblée Nationale.
02:57Et il se dit, je crée la Fédération Nationale Catholique
03:00et puis quand même, pour que ma voix porte encore plus fort,
03:03même s'il faisait des meetings, je vais créer un organe de presse.
03:06Et ça a été la France Catholique qui est ensuite devenue France Catholique.
03:11Alors « Donner des racines au futur », c'est le slogan,
03:15si j'ose dire, le mot n'est pas joli, mais qui a été trouvé ces dernières années,
03:18pour bien comprendre que pour avancer vers l'avenir,
03:21il fallait savoir d'où nous venions, avec quelles racines,
03:25avec quelles grandes figures catholiques, justement,
03:28qui avaient accompagné et le combat intellectuel et le combat de l'Église
03:32dans les années passées, pour se projeter dans l'avenir.
03:34Et ça marche.
03:35– Et vous faites ressurgir la personnalité du général Édouard de Castelnau,
03:39de curière de Castelnau, une personnalité, il faut bien dire, un peu oubliée,
03:43que fait revivre dans vos pages, Guillaume Zeller, de Castelnau, un vrai chef.
03:47– Alors, un vrai chef, comme il n'en existe plus suffisamment.
03:50Alors, un homme qui est né en 1851 à Sainte-Afrique,
03:55dans une famille, dans une vieille famille française,
03:59dont l'arbre généalogique remonte jusqu'à 1264, me semble-t-il.
04:03Il avait parmi ses ancêtres des gens qui ont fait les croisades,
04:07donc, on va dire, des guerriers, des gens porteurs d'une grande foi catholique.
04:12Donc, chez les Castelnau, on ne rigolait pas,
04:15ni avec la foi, ni avec le combat.
04:17Pour autant, il n'avait pas forcément beaucoup de militaires,
04:21dans son entourage, ni dans sa famille.
04:23Quand il veut passer Saint-Cyr, il a son père qui est un petit peu réticent.
04:28Côté maternel, dans la broche maternelle, il y a trois abbés,
04:31carrément, il a trois oncles ecclésiastiques, qui lui disent,
04:35oh là là, allez dans l'armée, tu ne seras pas souvent là,
04:38pour la vie de famille, ce n'est pas terrible,
04:40parce qu'on a déjà un ancrage familial très fort.
04:42Et puis, lui, il réussit quand même Saint-Cyr,
04:46il monte dans la hiérarchie, il épouse une lointaine cousine,
04:51qui fait qu'il gagne quand même une aisance financière,
04:56et qu'il aura un refuge près de Toulouse,
05:01le château Glacère, qui lui vient de sa femme,
05:04où quand il ne sera pas en famille à Paris, il se retrouvera toujours là-bas.
05:09Et d'ailleurs, c'est là qu'il va mourir en 1944,
05:11il ne veillera pas à la fin de la guerre,
05:13il va mourir au château de Glacère.
05:15Pourquoi je vous dis tout ça ?
05:16Parce qu'un, c'est un chef de famille, il a eu onze enfants,
05:20on n'oublie pas que sur les onze,
05:22il en a perdu trois à la Première Guerre mondiale,
05:25ça a été un grand chef qui s'est illustré,
05:27notamment à Verdun, mais aussi dans d'autres batailles.
05:30Et donc, après la guerre, il est acclamé au même titre
05:33que les autres chefs, mais malheureusement,
05:36comme il était déjà un petit peu trop marqué catholique,
05:39avant la guerre, on avait essayé d'empêcher son avancement,
05:41vous savez, c'était un petit peu concomitant à l'affaire des Fiches,
05:44la fameuse affaire des Fiches qui avait empêché
05:48l'avancement de carrière de bien des officiers catholiques.
05:50Eh bien, lui-même en a souffert, finalement, évidemment,
05:54il sort auréolé de tous ces combats de la Grande Guerre,
05:57auréolé aussi comme un père qui a perdu ses trois fils.
06:00Quand il descend les Champs-Élysées avec les autres chefs,
06:06dont Foch, bien entendu, et Pétain, on crie le maréchalat
06:11pour le général de Castelnau, et malheureusement,
06:13c'est le seul qui n'aura pas son bâton de maréchal,
06:15sans doute parce qu'il s'est montré trop catholique à l'époque.
06:18– Parce qu'il est catholique.
06:19100 ans plus tard, quand même, est-ce que vous êtes d'accord
06:22avec ce propos du général de Castelnau, je l'ai noté,
06:24l'âme de la France sera chrétienne ou elle ne sera pas ?
06:26– Alors oui, et je voulais en venir justement à son combat principal,
06:31c'est-à-dire qu'il a bien entendu travaillé à sauver la France,
06:34il incarne en lui-même par excellence l'esprit de sacrifice,
06:39avec ses trois enfants tombés au champ d'honneur,
06:41et puis après la guerre, passe le cartel des gauches en 1924,
06:47et là, avec une politique complètement anticléricale
06:52qui revient sur le devant de la scène, c'est-à-dire qu'on se dit en 1924,
06:56tiens, tiens, on ne va pas lâcher ce qu'on a fait en 1901 et en 1904,
07:02qui a débouché sur la loi de 1905 d'ailleurs,
07:04la fameuse loi de laïcité que nous connaissons aujourd'hui.
07:07Cette loi, enfin le cartel des gauches, plutôt, en 1924,
07:10voulait remettre en cause le concordat en Alsace-Moselle
07:14et voulait revenir sur le fait qu'on tolérait la présence des religieux en France,
07:19alors qu'ils avaient été obligés de s'exiler à partir de 1901,
07:22quand on a fermé les monastères.
07:24Lui s'est dit, ce n'est pas possible, cette chape de plomb
07:26qui de nouveau tombe sur les catholiques,
07:28donc il a donc créé la fameuse Fédération Nationale Catholique
07:32qui entre les deux guerres a réuni plus de 2 millions d'adhérents,
07:36vous vous rendez compte, 2 millions d'adhérents.
07:38– Il y a Emmanuel Macron.
07:40– Voilà, et il a donc créé France Catholique.
07:44C'est donc un homme de combat et il écrivait des éditos toutes les semaines
07:48où il disait, nous devons refaire une France chrétienne,
07:52il sentait déjà quelque part que le leadership
07:55était en train d'échapper au monde catholique,
07:57puisqu'il n'y avait que des attaques,
07:59et il disait, nous devons refaire une France chrétienne,
08:01c'est comme ça que la France sera forte,
08:03et c'est à ce titre qu'il a durement fait railler,
08:06avec sa Fédération Nationale Catholique,
08:08c'était un orateur hors pair, donc il faisait beaucoup de meetings,
08:11et vous savez ce qu'il faisait,
08:13ce qui est quelque chose qui paraît complètement incongru à notre époque,
08:16d'abord il fait railler contre les communistes, contre les francs-maçons,
08:19dans France Catholique il y avait chaque semaine la liste des francs-maçons
08:23qui avaient dit telle ou telle chose qui était répréhensible contre l'Église,
08:27et puis ce qu'il faisait aussi,
08:29c'est qu'il demandait des comptes aux parlementaires,
08:32quand ils avaient pris des positions qui n'étaient pas assez catholiques,
08:35alors qu'ils se revendiquaient comme tels,
08:37donc il y avait quelque part une obligation de résultat,
08:39c'était un monde politique où on avait des hommes,
08:42même s'ils n'étaient plus dans le champ politique,
08:44dont la voix portait assez haut,
08:46et assez fortement pour demander des comptes.
08:49– Des voix qui portent haut,
08:51cent ans plus tard le directeur de la publication
08:53et le journaliste Aymeric Pourbaix met aujourd'hui
08:55le principal actionnaire de votre journal,
08:57qui se veut anticonformiste et Vincent Bolloré,
09:01c'est le groupe Bolloré,
09:03on dit beaucoup de choses sur Vincent Bolloré,
09:05quel est son engagement déjà dans votre hebdomadaire ?
09:08– Alors c'est un homme qui a sauvé le journal,
09:11qui l'a racheté, alors que disons les choses,
09:14France Catholique ne se portait pas bien il y a cinq ans,
09:19et c'est un homme qui affiche une foi profondément catholique,
09:22donc qui était heureux de participer à sa renaissance,
09:26il lit bien entendu France Catholique,
09:29mais il n'est absolument pas rédacteur en chef en quoi que ce soit,
09:33en revanche évidemment…
09:34– Vous avez beaucoup de fantasmes,
09:35on voit tout de suite l'homme qui vient vous imposer,
09:37vous, Véronique Jacquier, Aymeric Pourbaix,
09:39voilà ce qu'il faut dire ?
09:40– Non, pas du tout, pas du tout,
09:41en revanche c'est un homme qui est heureux de contribuer
09:43à faire rayonner la foi catholique, l'enseignement catholique,
09:46les valeurs catholiques, que ce soit à France Catholique ou ailleurs,
09:49d'ailleurs dans d'autres médias qui ont la possibilité s'y prête.
09:52– Quand on voit les incroyables campagnes de déligrements
09:55contre l'industrie et le français, quelle est votre réaction ?
09:58– Moi je suis intimement ulcéré qu'un homme pareil qui a une telle réussite
10:04et justement qui affiche des convictions et un engagement,
10:07soit du matin au soir attaqué,
10:10mais j'ai envie de dire dès que vous avez des convictions maintenant
10:14et que vous les assumez profondément, surtout quand elles sont catholiques,
10:17de toute façon vous êtes obligatoirement attaqué,
10:19le général de Castelnau aura été en soi attaqué toute sa vie,
10:22mais je crois que ces hommes sont de grands fauves
10:25et ils savent que plus ils sont attaqués, plus ils sont dans la vérité,
10:28donc vous n'allez pas les déboulonner, loin de là.
10:30– Et les attaques politiques contre CNews,
10:32contre C8 bien évidemment, menacées de disparaître,
10:34là aussi c'est quelque chose qui vous révolte ?
10:37– Alors bien entendu ça me révolte parce que l'ARCOM,
10:40les gens qui pilotent l'ARCOM ne sont pas des élus,
10:43donc finalement qui représentent-ils quand ils jouent ce genre de censure ?
10:47Si on ferme C8 ça veut dire qu'il y a 400 emplois sur le carreau,
10:52alors que c'est une chaîne qui a beaucoup d'audience,
10:56donc on marche sur la tête,
10:58je pense que c'est vraiment une attaque antidémocratique.
11:00– Une attaque contre Bolloré directement ?
11:02– Oui, bien entendu, contre le groupe Bolloré
11:07et contre finalement certaines outrances peut-être dans l'émission de Cyril Hanouna,
11:12mais qui sont assumées.
11:14– On revient à la France catholique,
11:16100 ans, on l'a dit,
11:188 papes se sont succédés sur le trône de pierre pendant 100 ans,
11:21un concile a profondément modifié les habitudes des catholiques,
11:24en 100 ans le monde catholique a changé,
11:26en France ce monde est-il en voie d'extinction ?
11:29– Alors les catholiques clairement sont quand même minoritaires
11:32dans la population française, il faut le dire,
11:34donc est-ce que c'est en voie d'extinction ?
11:36Bien sûr que non, puisque le catholicisme ne mourra jamais
11:41si on pense qu'il est relié directement à la personne du Christ,
11:45donc il n'y a pas de raison que le catholicisme meure.
11:47Est-ce qu'il va se transformer ?
11:49À mon sens non, ce n'est pas le sujet,
11:51le sujet c'est d'être constamment rattaché à la personne du Christ,
11:55je crois que si on s'en réfère à lui et aux évangiles,
11:58on s'en sort toujours, on rebondit toujours, on ressuscite toujours.
12:01Maintenant encore faut-il vraiment être à la source des évangiles
12:05et que cet engagement ne soit pas pollué par d'autres choses.
12:08Alors quand on dit est-ce qu'il va se transformer ou est-ce qu'il peut mourir ?
12:12Non, d'abord parce que vous voyez qu'il y a quand même une belle jeunesse à l'œuvre,
12:17alors elle n'est peut-être pas nombreuse,
12:19mais elle est peut-être moins nombreuse que dans les années 30,
12:22sociologiquement il y a peut-être moins de catholiques,
12:25mais en vérité il y a peut-être plus de catholiques qu'entre les deux guerres,
12:29c'est-à-dire que les gens qui découvrent le catholicisme
12:32ont la foi des nouveaux convertis et les jeunes en particulier
12:37s'engagent plus volontiers, portent plus volontiers les valeurs
12:42et ont envie sincèrement d'être en vérité dans un monde
12:45qui leur est de plus en plus anxiogène.
12:47Je pense notamment au beau succès du pèlerinage de Chartres,
12:51je pense justement à la belle dynamique de Notre-Dame de Chrétienté
12:54qui porte ce pèlerinage, je pense aussi à des associations
13:00comme Academia Christiana ou d'autres
13:02qui ont en leur sein des prêtres très charpentés
13:06parce qu'en fait ça passe aussi par la formation,
13:08par la formation intellectuelle des jeunes.
13:10On ne peut pas leur dire, engage-toi, suis-moi, viens à l'aumônerie,
13:14on va à la messe, et puis derrière il n'y a pas un engagement
13:18sur des valeurs en combattant le relativisme de notre époque.
13:21– Émeric Pourbet, le directeur de la publication,
13:23me faisait la remarque il y a quelques jours,
13:25les problèmes auxquels font face les catholiques en 1924
13:27ce sont les mêmes qu'en 2024.
13:29Il cite le laïcisme, la liberté de l'école encore menacée,
13:34le combat pour les libertés,
13:36c'est vrai quand même qu'il y a une concordance des combats ?
13:38– Alors il y a une concordance des combats,
13:40tout simplement parce que c'est marrant effectivement
13:42comme à l'époque du cartel des gauches
13:44où on avait eu un petit peu une union contre-nature
13:46des radicaux et de la SFIO, là on a une union contre-nature
13:49des sociodémocrates et des fous furieux de la France insoumise,
13:52disons les choses.
13:54Donc ces gens ont un couteau entre les dents
13:56pour trouver des combats, et leur combat c'est la laïcité,
13:58mais une espèce de laïcité fantasmée si vous imaginez bien les choses,
14:02et le premier des combats, puisqu'ils ont choisi quand même
14:04de choyer aussi un électorat musulman,
14:06alors qu'il n'y a pas forcément de combat entre catholicisme
14:10et électorat musulman aux terres de France en principe,
14:13eh bien ils ont quand même choisi une clientèle contre une autre,
14:17c'est-à-dire qu'ils se construisent contre,
14:19ils n'essaient pas de faire avec,
14:21même si Jean-Luc Mélenchon parfois a des positions
14:26où il a été élevé par des prêtres catholiques,
14:30Jean-Luc Mélenchon, donc il a aussi une culture catholique,
14:32donc lui c'est faire un petit peu attention.
14:34Ces troupes sont beaucoup plus excessives.
14:36Alors oui on retrouve les combats de l'époque,
14:38les combats au nom de la laïcité contre l'Église catholique,
14:43les combats sur le terrain de l'enseignement libre,
14:47parce que ça de toute façon vous avez des républicains
14:49qui ne digéreront jamais cette idée d'enseignement libre
14:52avec ce fantasme de sa coup de chair,
14:54avec on enseigne ce qu'on veut et puis on fait du prosélytisme catholique,
14:58alors qu'on sait très bien avec la loi de Bray
15:00que c'est encadré et qu'il y a quand même des points de concorde
15:03avec un véritable équilibre.
15:05Et on le voit que l'enseignement catholique est de plus en plus attaqué,
15:09ironie du sort, parce qu'on lui reproche justement d'être catholique.
15:12Vous avez vu ce qui est arrivé à M. Espezo à Pau,
15:14par exemple, une incroyable condamnation extrêmement dure,
15:18suspendue parce qu'il faisait son boulot de proviseur
15:21et qu'en plus il avait des résultats en termes d'excellence.
15:24Donc évidemment, plus vous êtes bon et plus vous avez des résultats,
15:27plus ça énerve une certaine classe politique, malheureusement, dans notre pays.
15:30Je voyais que finalement, la différence de ton de l'hebdomadaire sur 100 ans
15:35est évident que le ton a changé, mais il reste quand même le fait
15:38que peut-être aujourd'hui vous insistez plus face à la déchristianisation
15:42sur la notion de travail, sur la transmission,
15:46la dimension de la transmission de la foi.
15:48Est-ce que ça c'est quelque chose qui est important dans un contexte difficile
15:51où les catholiques sont des fois tiraillés entre la tradition
15:55et peut-être aussi les inquiétudes nées des synodes de synodalité ?
16:00– Alors c'est vraiment le cœur du combat de France catholique
16:04que de transmettre des éléments pour approfondir sa foi,
16:08pour la conforter ou pour la faire découvrir d'ailleurs à certains lecteurs.
16:12On a une page apologétique qui est extraordinairement bien faite
16:16grâce à Frédéric Guillot, c'est vraiment extrêmement bien fisolé
16:21et compréhensible par tous.
16:23Donc il y a vraiment des articles que vous ne trouvez nulle part ailleurs.
16:26Moi j'encourage vraiment à découvrir France catholique
16:29pour se nourrir de cette matière qui est vraiment dans le respect du dogme,
16:34dans le respect de l'enseignement de l'Église et en même temps
16:37qui vous donne des arguments pour pouvoir dans les dîners en ville
16:41ou autres, ou pourquoi pas alors de tous les combats,
16:44y compris sur les chaînes de télévision, être en capacité de répondre.
16:50Voilà, le général de Castelnau savait riposter.
16:54Eh bien à notre époque, plus que jamais, les combats reviennent
16:57et il faut être en capacité de riposter avec de bons argumentaires.
17:00Et c'est vraiment ce que vous propose France catholique.
17:02– Léonie Jacquet, est-ce que cet effort de transmission aux générations futures
17:05finalement passe par la presse écrite ?
17:07La presse écrite elle se porte mal,
17:09alors la presse écrite catholique elle se porte très très mal.
17:12– Alors honnêtement pour France catholique c'est une renaissance.
17:16Vous le savez France catholique il y a 4-5 ans touchait le fond,
17:20on peut le dire, vraiment était presque en voie de disparition.
17:24Là nous avons une progression de plus de 40% sur un an,
17:28c'est vraiment beaucoup.
17:30Donc France catholique ça marche bien, ça le vend en poupe,
17:33ça fait des abonnés tous les jours.
17:36Évidemment en soi la presse écrite ne suffit plus.
17:39Il faut des incarnations, ça a toujours été le cas,
17:42mais je pense qu'il faut des incarnations de plus en plus engagées
17:45de la part du monde catholique.
17:47Il faut d'autres supports, c'est-à-dire qu'avec France catholique
17:51nous avons la chance avec Aymeric Pourbet
17:54de faire l'émission Enquête d'Esprit sur CNews.
17:56Nous avons aussi la chance de faire l'émission
17:58Les belles figures de l'histoire sur CNews
18:00que vous pouvez regarder à 11h du matin
18:02où nous racontons la vie des saints,
18:04donc les belles figures de l'histoire qui ont changé le monde.
18:07Et puis il y a les réseaux sociaux,
18:09bien entendu maintenant on ne peut plus vivre sans les réseaux sociaux,
18:12avec les tweets, avec les vidéos.
18:15Et puis, vous savez, il y a quand même de plus en plus de jeunes catholiques
18:18qui s'engagent sur les réseaux sociaux
18:20pour justement faire du catéchisme pour les jeunes générations.
18:23Je pense à Victor, qui s'appelle,
18:26comment ça s'appelle ?
18:28Le jeune catholique, ça va en revenir.
18:31– Le jeune catholique, on va chercher sur les réseaux sociaux.
18:34En dehors des réseaux sociaux, Famille chrétienne,
18:38l'ANEF, l'Homme nouveau, France catholique,
18:41est-ce que vous parleriez de journaux de combat et militants,
18:44là où peut-être d'autres ont lâché prise ?
18:47Je pense par exemple au quotidien La Croix qui est à la dérive.
18:50– Alors, je crois que la force de France catholique,
18:52c'est de se vouloir militant et combatif, effectivement.
18:55– J'ai cité la concurrence Esprit, vous avez remarqué.
18:59– Oui, oui, non mais je ne jugerais pas mes camarades,
19:02je pense qu'ils ne sont pas tout à fait sur le même segment,
19:04c'est-à-dire Famille chrétienne, comme son nom l'indique,
19:07parle plus aux familles,
19:10donc il y a un contenu qui n'est pas celui de France catholique
19:13et on ne marche pas sur le même plat de bande, je dirais.
19:17Quant aux deux autres que vous avez cités,
19:21c'est quand même un contenu qui est très intellectuel.
19:24Alors France catholique, c'est intellectuel aussi,
19:27mais ça se veut aussi informatif,
19:30il y a quand même une grosse part donnée à l'actualité,
19:32moi je suis la rédactrice en chef de la partie actualité.
19:35– Est-ce que, si je vous dis aussi qu'Enquête d'Esprit sur CNews,
19:39c'est venu aussi un peu bousculer d'autres formats,
19:42je ne parle pas de TVL avec Terre de Mission,
19:45mais par exemple KTO, 25 ans bientôt de travail et d'abnégation,
19:51est-ce que ça ne fait pas un peu de concurrence ?
19:53Est-ce que le jour du Seigneur sur France 2,
19:55la portion congrue réservée aux catholiques sur le service public,
19:58ça ne fait pas non plus un peu de concurrence ?
19:59Est-ce que vous avez cette notion-là,
20:00ou vous pensez qu'au contraire, allons-y,
20:02là où on peut parler, allons-y, fonçons.
20:04– Ah oui, tout à fait, je pense qu'il ne faut pas voir ça
20:07sur le champ concurrentiel, pas du tout.
20:10Bien au contraire, plus il y a de sources
20:13pour alimenter le grand fleuve de la foi,
20:17plus les catholiques d'ailleurs se nourriront, plus ils pèseront,
20:23donc non, je pense qu'au contraire,
20:25c'est une très belle chose qu'il y ait KTO,
20:27et je pense que c'est une belle chose que CNews soit en capacité
20:31d'offrir une belle émission comme Enquête d'Esprit,
20:33c'est incroyable l'audience qu'a cette émission,
20:35la façon dont elle touche les cœurs, dont elle fait des conversions,
20:39ne serait-ce que parce que d'abord elle est de qualité
20:41et qu'on entend des voix qu'on n'entend nulle part ailleurs,
20:43sur un format informatif très professionnel à la CNews,
20:47donc vraiment la greffe à prise entre le meilleur
20:50de ce que peut donner un média catholique
20:52et le meilleur de ce que peut donner une chaîne d'information en continu.
20:56– Et sur CNews, c'est une émission catholique, ça ne génie personne ?
20:59– Non, pas du tout, au contraire, ça a été très bien accueilli,
21:01et maintenant c'est un repaire, c'est un repaire pour la chaîne.
21:07– France Catholique, c'est aussi l'actualité religieuse,
21:10vous décryptez, c'est votre responsabilité,
21:12et l'actualité des semaines à venir, c'est la réouverture
21:14de la cathédrale Notre-Dame de Paris, et voici donc un petit questionnaire
21:17pendant les quelques minutes qui nous restent.
21:19Cinq ans après l'incendie de la cathédrale,
21:21est-ce que l'on sait plus sur les raisons réelles de l'incendie ?
21:25– Alors, à ma connaissance, non, pas de rapport d'enquête précis
21:31pour dire ce qui s'est passé, non, nous n'en savons pas plus.
21:35En revanche, je ne suis pas du tout partisante de la théorie du complot,
21:38c'est-à-dire qu'on sait qu'il y a quand même pas mal de cathédrales
21:42qui, sur plusieurs siècles, ont brûlé pour des raisons diverses,
21:46souvent d'ailleurs à cause de travaux qui étaient entrepris,
21:48et pour autant, si j'ose dire, elles ont toujours ressuscité.
21:51Donc voilà, après, évidemment, il y a des gens qui se posent des questions,
21:54on aimerait bien avoir un rapport circonstancié,
21:56peut-être que cela va arriver.
21:58– Lors de la grande réouverture de la cathédrale,
22:00ce sera le samedi 7 décembre,
22:02on attend les rois du Maroc, de Jordanie et du Royaume-Uni,
22:05le Président Macron aurait invité Trump pour ou contre ?
22:08– Alors, d'abord… – Du type Figaro.
22:12– Oui, oui, non, mais je ne vois pas pourquoi il viendrait lui plus qu'un autre,
22:16parce qu'il ne sera pas encore investi président des États-Unis.
22:22Donc, je ne sais pas, je me méfie un petit peu de ce genre d'informations.
22:27Bon, voilà, je ne vois pas trop l'intérêt de ce type d'invitation.
22:32– Alors, invitation où on voit certains intérêts,
22:34c'est l'absence du pape François lors de ces journées.
22:37L'absence du Saint-Père, regrettable ou pas ?
22:39– Alors, à mon sens, elle n'est pas regrettable, pour deux raisons.
22:42La première, c'est qu'il a fait comprendre que sa place n'était pas là.
22:46Alors, bien entendu, les catholiques de France peuvent être chagrinés,
22:50mais c'est un pape, on a compris comment il fonctionnait.
22:53Il a dit qu'il était allé à Marseille, mais pas en France.
22:56Il est attendu en Corse, mais pas à Paris.
23:02Et le message qu'il envoie, c'est, vous me voulez à Notre-Dame de Paris
23:06ou bas le cœur de la France ?
23:08Moi, je vais en Corse ou bas, selon moi, le cœur de la piété populaire,
23:12puisqu'il vient pour assister à un colloque sur la piété populaire
23:16qui se déroulera le 15 décembre à Ajaccio.
23:19Et il a été subjugué par la façon dont le peuple corse a accompagné
23:24Mgr Boustillot quand il est venu pour être fait cardinal
23:27le 30 septembre 2023 au Vatican.
23:30Il y avait plus de 1 000 Corses qui donnaient de la voix.
23:33– On les a beaucoup entendus.
23:34– Voilà, on les a beaucoup entendus pour accompagner leur pasteur.
23:37Et ça, ça a vraiment beaucoup impressionné le pape.
23:39Et il s'est dit, il y a un peuple vivant qui, en plus, entoure son pasteur.
23:44Donc, en Corse, c'est du sérieux.
23:46Alors, c'est du sérieux, ça ne veut pas dire que, pour autant,
23:48les églises sont pleines.
23:49Mais toujours est-il que, vu les liens qu'il entretient aussi
23:53avec le cardinal Boustillot, qui sont excellents,
23:56il y a cette carte à jouer au niveau de la piété populaire.
23:59– Parce qu'on pourrait dire qu'en Corse, c'est une visite un peu à l'italienne.
24:02J'entends que les déplacements que le pape fait dans les villes italiennes.
24:04– Exactement, d'ailleurs.
24:05– Mais si la Corse est bien française, je précise.
24:07J'espère qu'il le sait aussi.
24:08– Oui, la Corse est bien française.
24:09Mais c'est vrai que pour le Vatican, il y a peut-être un petit coup d'Italie
24:12ou une petite résurgence des petits états pontificaux.
24:15Parce que pendant trois siècles,
24:16ça a été considéré comme un état pontifical, la Corse.
24:20Donc, il y a cette petite part italienne, à mon avis,
24:23qui joue aussi du côté du pape François.
24:25– Emmanuel Macron, le président, a renoncé à prendre la parole dans la cathédrale.
24:30Bonne ou mauvaise idée ?
24:32– Non, il a renoncé.
24:34Moi, je trouve que c'est une très bonne idée qu'il ait renoncé,
24:36qu'il parle depuis le parvis,
24:38ne serait-ce que parce que certains disaient que c'était une entorse à la laïcité de 1905.
24:43Alors, en tant que baptisé, il avait pourquoi pas sa place dans la cathédrale.
24:49Il aurait peut-être tenu un discours qui n'était peut-être pas trop mal,
24:53parce qu'on lui doit quand même la réouverture de Notre-Dame en cinq ans.
24:57Ce n'était pas gagné.
24:58Je crois que, quand même, on peut remercier Emmanuel Macron
25:00pour cette dimension-là.
25:01En revanche, je trouve que c'est mieux, effectivement,
25:03qu'il parle depuis le parvis, comme ça, il ne se prend pas pour Dieu.
25:07Vous voyez ce que je veux dire ?
25:09– Jupiter, Jupiter, ce n'est pas Notre-Dame.
25:11Emmanuel Macron, France Télévisions, annonce la soirée du 7 décembre
25:14en parlant d'un spectacle de pop-musique et d'expression musicale
25:17à l'intérieur comme à l'extérieur.
25:19Inquiétude ou pas ?
25:20– Oui, alors, inquiétude, bien entendu,
25:22parce qu'en fait, ce qui se joue à travers la réouverture de Notre-Dame de Paris,
25:25c'est la bataille du culturel et du cultuel.
25:29Et on sent bien qu'il y a des forces à l'œuvre
25:31pour que Notre-Dame de Paris ne soit vue que comme un symbole de la France
25:36sur le plan culturel, un phare culturel.
25:39Or, c'est quand même une église, un édifice religieux, une cathédrale,
25:44et donc un lieu cultuel par excellence.
25:46Donc, il va falloir justement que les catholiques se mobilisent
25:49pour faire pleinement vivre cette cathédrale,
25:51avec des messes, avec des prières, avec des chapelets.
25:53Vous voyez ce que je veux dire ?
25:54– Vous ne faites pas confiance à l'archevêque, Mgr Ulrich, pour ça ?
25:57– Ah si, je lui fais tout à fait confiance,
25:58surtout qu'il y a un programme, quand même, qui est déjà mis en place,
26:01de trois messes par jour pendant huit jours.
26:04Ensuite, non, non, il y a tout un processus jusqu'à Pâques
26:08qui va accompagner cette résurrection culturelle de l'édifice.
26:12– Bon, et puis dernière question,
26:14sur la cathédrale, faire payer l'entrée de Notre-Dame,
26:17c'était une bonne idée ou pas ?
26:20– Alors, sur le papier, en principe, on peut dire que c'est une bonne idée
26:23parce qu'on a toujours besoin d'argent, effectivement,
26:25pour rénover notre patrimoine religieux.
26:27Sur le plan spirituel, je pense que c'est une mauvaise idée.
26:30La maison du Père, elle doit être gratuite et pour tous.
26:33– On fait payer la visite du trésor et on laisse la cathédrale
26:36comme on l'a toujours fait, de tout temps ?
26:37– Voilà, tout à fait, exactement.
26:39– On est d'accord, souvent.
26:41Où est-ce qu'on achète France Catholique ?
26:43Parce qu'on en a parlé pendant 26 minutes,
26:45sauf qu'on ne sait pas où on se le procure.
26:46– Alors, France Catholique, ce numéro spécial des 100 ans,
26:49vous pouvez le trouver dans toute la librairie La Procure,
26:53vous pouvez le trouver dans certaines autres librairies,
26:56donc il est quand même largement diffusé,
26:58mais sinon, bien entendu, vous le commandez,
27:01vous allez sur le site france-catholique.fr
27:04et c'est évidemment sur abonnement.
27:06– Voilà, et puis il y a aussi la possibilité de lire France Catholique
27:08sur l'application Passepresse pour les abonnés de Canal+, je crois.
27:11– Tout à fait.
27:12– Voilà, merci beaucoup Véronique Jacquet.
27:14– Je vous en prie, merci à tous.
27:15– Elle m'a fait de l'humour elle, déjà.
27:16– Merci à vous.

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