Le maire LR de Meaux et ancien ministre Jean-François Copé était l'invité de "Tout le monde veut savoir" ce mercredi soir pour évoquer la menace d'une mention de censure qui plane sur le gouvernement Barnier.
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00:00Jean-François Copé, bonsoir.
00:01– Bonsoir.
00:02– Merci d'être avec nous ce soir, Michel Barnier qui est donc en grande difficulté,
00:06son gouvernement qui pourrait tomber dès la semaine prochaine
00:08sous pression des oppositions, notamment du Rassemblement National.
00:11Je me souviens, Jean-François Copé, vous avez reçu plusieurs fois,
00:14vous faisiez partie des plus ardents défenseurs du rapprochement
00:17entre la droite, les macronistes, vous souteniez Michel Barnier,
00:22ce n'est pas un triomphe là quand même ?
00:24– Vous avez dit que Michel Barnier était en grande difficulté,
00:26ce n'est pas du tout Michel Barnier qui est en grande difficulté en fait,
00:29en fait c'est la France qui est en très très grande difficulté.
00:32Enfin, il ne faut pas se tromper là, parce que j'entendais même le débat tout à l'heure
00:37et puis tout ce qu'on entend, enfin, moi qui ne suis plus à l'Assemblée
00:39depuis un certain nombre d'années, je peux vous dire que le spectacle
00:44devant les Français qui est donné par les différents députés,
00:48chefs de file, etc. est absolument lamentable, lamentable.
00:53Et moi, il y a des moments où on se dit mais on a vraiment besoin de comprendre
00:56à quoi tous ces gens jouent en fait, parce que le vote de la motion de censure
01:02dans le désordre ambiant, c'est une catastrophe,
01:05mais pas simplement pour Michel Barnier,
01:07c'est une catastrophe pour la totalité de notre pays.
01:09Enfin, quand il a dit hier à la télé qu'on s'exposait à un crash majeur,
01:16on va jouer jusqu'à quand à la roulette russe ?
01:20– Vous avez des oppositions qui sont en désaccord
01:23avec les orientations budgétaires qui le disent,
01:25pour le coup on ne peut pas considérer qu'elles prennent Michel Barnier
01:27ou le Bloc central en traître.
01:30Vous leur dites au fond, ok vous n'êtes pas d'accord avec le budget,
01:33mais soutenez malgré tout les initiatives prises par Michel Barnier ?
01:36Qu'est-ce que vous leur demandez ?
01:37– Non, vous savez ce que je leur dis ?
01:38Je leur dis écoutez, en fait, on est tous, tous, de LFI au RN
01:42en passant par LR et Macroniste, on est tous victimes de cette dissolution
01:48qui ressemble à rien et dont on paye tous les jours le prix.
01:51Bon, il n'y a plus qu'une solution pour résoudre le problème, qu'une seule,
01:54c'est une nouvelle élection présidentielle, il faut qu'elle soit anticipée
01:57parce qu'il n'y a qu'Emmanuel Macron qui ne s'est pas rendu compte,
02:00mais il va bien falloir qu'à un moment ou un autre,
02:02ses amis ou ceux qui l'aiment bien le lui disent,
02:05il ne s'est pas rendu compte qu'il ne peut pas tenir jusqu'en 2027.
02:08Bon, mais ce n'est pas possible, vous arrêtez de se mentir, c'est impossible.
02:12– C'est important ce que vous dites, vous dites ce soir,
02:15parce qu'au fond l'idée d'une démission du président de la République,
02:17on l'entend à la France Insoumise, on l'entend au RN,
02:20vous dites ce soir, il n'y a pas d'autre solution pour débloquer
02:23le jeu institutionnel que le président de la République missionne.
02:26– De ce point de vue, je ne comprends rien à la stratégie de Marine Le Pen,
02:30je ne suis pas son conseiller en rien,
02:34mais si je devais un jour, ce qu'à Dieu ne plaise,
02:38participer à une réunion avec des gens qui l'interrogent sur le sujet,
02:43je lui dirais, mais Mme Le Pen, c'est quoi votre calcul ?
02:45Parce qu'aujourd'hui, voter une motion de censure aujourd'hui,
02:50ça veut dire d'abord qu'il faut qu'elle la vote avec l'extrême gauche,
02:52donc il faudra qu'elle l'explique.
02:53Deuxièmement, qu'elle plante le pays immédiatement,
02:56parce qu'on n'a pas de budget, il ne faut pas nous raconter
02:58qu'on va faire le budget de 2024, budget qu'elle n'a pas voté non plus d'ailleurs.
03:01Tout ça, ça ne tient pas la route.
03:03Et troisièmement, avant les fêtes de Noël,
03:05c'est-à-dire à un moment où l'économie a absolument besoin
03:09et le pays de sérénité.
03:11Sachant que, si son but ultime, c'est une présidentielle,
03:16puisque c'est ça le vrai sujet, c'est qu'à un moment ou un autre,
03:19il y a une vraie confrontation et qu'on dise aux Français,
03:21écoutez, c'est vous qui voyez les Français,
03:23c'est vous qui allez choisir une bonne voie pour toutes.
03:25Et puis là, depuis maintenant six mois, que c'est le désordre
03:28avec cette dissolution, on ne peut pas dire qu'on n'était pas prévenus.
03:31En juin dernier, on n'était pas prévenus.
03:32Mais là, maintenant, on est prévenus.
03:33Donc chacun verra ce que ça veut dire de voter Rennes,
03:35de voter LFI ou de voter pour des partis de gouvernement,
03:38parce que ce n'est vraiment pas la même chanson.
03:40Mais au moins, les Français, maintenant, ils sont alertés.
03:42Où est le désordre et où est la sérénité ?
03:44Madame Le Pen, elle, si elle déstabilise le pays aujourd'hui,
03:48les gens vont le mettre à son débit.
03:50C'est-à-dire que tout le travail de respectabilité,
03:52j'ai une cravate, je suis propre, je suis poli,
03:55j'aime les enfants, j'aime les animaux,
03:57tout ça, ça tombe en éclats parce qu'elle est prête à voter
03:59avec Mélenchon pour plomber le pays,
04:01parce qu'il n'y a pas de censure de Michel Barnier
04:03s'il n'y a pas un vote commun de LFI et du RN.
04:07On va décortiquer tout cela.
04:09Le faire aujourd'hui n'a aucun sens,
04:10puisqu'en vérité, il n'y a pas de dissolution possible avant le 9 juin.
04:15Donc, si on veut une présidentielle anticipée,
04:17et je pense qu'il n'y a pas d'autre solution,
04:19les guichets ne sont ouverts qu'à partir du mois de février ou mars prochain.
04:23Parce que là, la Constitution éclate, il y a 50 jours.
04:25Dans une élection présidentielle anticipée, il y a 50 jours.
04:28Donc, à partir de février ou mars,
04:30on est peu ou prou à 50 jours du droit rouvert de dissolution de juin prochain.
04:33Ça a du sens et je pense que c'est inéluctable.
04:37Inéluctable.
04:38Sinon, le pays ne peut pas continuer de vivre comme ça jusqu'en 2027.
04:41C'est impossible.
04:42Donc, une élection présidentielle anticipée est inéluctable.
04:45Parce que la question qui se pose, si Michel Barnier tombe,
04:47c'est dans le mécano institutionnel qui pourrait être...
04:50Vous vous dites de toute façon que la seule solution,
04:52c'est la démission du président de la République.
04:54Mais Benjamin Diamel, c'est une grande blague de penser
04:57qu'en faisant tomber Michel Barnier, on va renommer un autre Premier ministre.
05:01Mais ils sont fous, ORN, la jantandesse qui se disait tout à l'heure.
05:04ORN et Bloc Central aussi.
05:06Moi, je n'ai entendu personne, Jean-François Copé, à droite ou au sein du Soc commun,
05:11parier sur la démission du président.
05:13Ça, bien sûr, vous avez raison.
05:14Mais pensez, comme je l'entends parfois même à l'Élysée,
05:18que le renversement du gouvernement Barnier,
05:21il va y avoir comme ça, comme si de rien n'était un nouveau gouvernement qui va émerger.
05:24Parce qu'on va dire, tiens, ça va être Bayrou, puis pourquoi pas, je ne sais pas qui.
05:27Mais ils sont tous fous.
05:29La vérité, c'est qu'il n'y aura pas plus de solution politique.
05:31Il faudra qu'on nous explique pourquoi Mme Le Pen censure un gouvernement Barnier,
05:35puis ne viendrait pas censurer un gouvernement Bayrou.
05:37Ça, c'est hors de rire.
05:38Bon, donc tout ça est totalement incohérent.
05:40Et il ne faut pas penser que Mme Le Pen gagne quoi que ce soit en crédibilité,
05:44en respectabilité, en renversant complètement la table et en paralysant le pays
05:49par un vote qu'elle ferait, je le répète, avec l'extrême gauche.
05:52C'est là où je me dis, mais qui conseille ces gens ?
05:55C'est de la folie.
05:55On entend, Jean-François Copé, votre colère.
05:58Votre propos singulier, je le répète, au sein de ce qu'on appelle le bloc, le socle commun,
06:04vous dites la seule solution pour le président de la République, c'est de démissionner.
06:06Mais vous entendez aussi les soutiens d'Emmanuel Macron qui disent
06:09une démission, c'est une déstabilisation des institutions.
06:12C'est pas du tout. C'est une clarification.
06:13C'est la fameuse clarification dont on nous parle depuis bien longtemps.
06:16Parce que cette idée selon laquelle M. Macron pourrait tranquillement attendre
06:21le 9 juin prochain et au bout de trois ou quatre gouvernements renversés,
06:25dissoudrait à nouveau, si la situation revient encore plus bloquée
06:29parce que les Français ne veulent toujours pas de lui.
06:32C'est quoi la fin de l'histoire ?
06:33C'est que là, il est vraiment obligé de démissionner.
06:35Sauf que le nouveau président qui serait alors élu pendant un an ne peut pas dissoudre.
06:40Donc là, vous pouvez fermer la Maison France.
06:42Il n'y a plus rien qui fonctionnera.
06:44En réalité, sa responsabilité, mais historique,
06:47elle est d'assumer que sa démission est la solution
06:52au problème qu'il a posé avec cette dissolution.
06:54C'est triste à dire pour lui, je le reconnais volontiers,
06:57mais je ne sais pas comment on fait autrement.
06:59Et moi, je ne demande qu'à voir une solution alternative, mais je ne l'ai pas vue.
07:01Mais Jean-François Copé, est-ce que vous...
07:03Et encore une fois, ça ne peut pas être avant février ou mars prochain.
07:06Vous qui connaissez Emmanuel Macron, vous avez eu des échanges
07:11parce que vous faisiez partie de ceux qui plaidaient
07:13pour un rapprochement entre les macronistes et la droite.
07:16Est-ce que vous pensez une seule seconde que le président de la République,
07:20vu sa... Pardon, je ne veux pas faire de la psychologie,
07:22mais vu sa psychologie, sa façon d'envisager son exercice du pouvoir,
07:26pense à démissionner avant 2024 ?
07:27D'abord, je connais assez mal Emmanuel Macron,
07:29parce qu'en réalité, certes, j'ai plaidé comme beaucoup d'autres
07:32pour que ce qui est arrivé enfin,
07:34c'est-à-dire une coalition des gens de gouvernement,
07:36se retrouve par opposition à des populistes
07:38dont on voit bien les solutions simplistes.
07:40Parce que le Rassemblement national,
07:42ok, très haut dans les sondages,
07:43mais il y aura un moment de vérité pour dire aux Français quand même,
07:46êtes-vous vraiment sûrs que vous voulez voter pour des gens
07:48qui ont un programme aussi indigent, aussi médiocre ?
07:51Parce qu'il n'y a pas une proposition concrète.
07:54Regardez ce qu'ils ont fait sur leur niche parlementaire.
07:56Ils avaient une possibilité de niche parlementaire au RN.
07:59Je lui ai dit, tiens, ils vont mettre les peines planchers.
08:00Au moins, ce sera une occasion de voir qui est d'accord sur les peines planchers.
08:03Pas du tout.
08:04Ils ont mis une niche parlementaire sur les retraites,
08:07pour revenir en arrière.
08:08Dites donc quel sens des responsabilités
08:10pour des gens qui sont censés incarner le gouvernement de la France de demain.
08:13Ça dit tout sur la différence entre un parti de gouvernement
08:17un peu ennuyeux, mais responsable,
08:19et des populistes qui font rêver tout le monde avec des folies.
08:21C'est ça qui est en jeu aujourd'hui.
08:23Alors quant à M. Macron, dans sa tête aujourd'hui,
08:25je suis persuadé qu'il ne pense pas une seconde qu'il doit démissionner.
08:27Je vous le mets très à l'aise, je ne le pense pas une seconde.
08:29Ce qui est vrai aujourd'hui, en réalité,
08:32ne le sera peut-être pas dans quelques semaines ou quelques mois,
08:35quand il apparaîtra à tout le monde que cette situation est intenable.
08:40Et qu'il ait, par sa démission, la solution
08:43au problème qu'il a posé avec cette dissolution d'il y a quelques mois.
08:49Tout le blocage est là.
08:50Ce que vous dites est important, et là encore, pour ceux qui nous rejoignent,
08:52vous dites donc que la démission d'Emmanuel Macron est inéluctable.
08:56Inéluctable.
08:57Avant cette éventuelle démission, on en est encore extrêmement loin,
09:01est-ce que pour vous, la chute du gouvernement Barnier
09:03est de la même manière inéluctable la semaine prochaine ?
09:06Non, je ne le dis pas.
09:07Est-ce qu'il peut encore se passer quelque chose
09:08pour éviter que le gouvernement Barnier...
09:10Je vais vous dire une chose, je pense qu'elle n'est pas inéluctable,
09:13elle est possible, mais cela signifierait que Mme Le Pen
09:17devrait expliquer aux Français comment elle fait pour voter avec l'extrême gauche,
09:23pour mettre le pays par terre à quelques semaines de Noël,
09:27et créer immédiatement un choc économique démentiel.
09:32Elle dit qu'il y a de la caricature, il y a de l'excès,
09:34il n'y a pas de shutdown à la française,
09:37les institutions sont faites de telle manière qu'il y aura cette loi spéciale...
09:42Benjamin de Gaulle, moi je vais vous dire une chose,
09:44si elle dit ça, c'est qu'elle ne connaît pas les institutions,
09:46ce qui veut dire que pour quelqu'un qui est candidat à la présidence de la République,
09:48il y a un problème, parce qu'en réalité, tout le monde sait
09:50que la Ve République repose sur une cohérence parfaite
09:53entre le président de la République et l'Assemblée nationale.
09:56Il n'y en a pas, on est donc obligé de vivoter jusqu'à la prochaine échéance,
10:00et il faut que cette échéance soit arrivée le plus vite possible
10:02pour clarifier des choses, et là elle sera candidate,
10:05et là elle pourra développer ses éventuelles propositions,
10:09nous le ferons de notre côté, et les français choisiront.
10:12Mais le fait aujourd'hui, ça veut dire en réalité qu'elle mettrait à bas
10:16tout l'effort de crédibilité qu'elle a tenté de faire depuis le début,
10:18en s'alliant avec l'extrême gauche pour mettre le pays par terre.
10:21– Comment on en est arrivé là ?
10:22Je le rappelle, vous plaidiez pour un rapprochement
10:25entre la droite et les soutiens d'Emmanuel Macron,
10:28quelques jours après l'anonymisation de Michel Barnier,
10:30je vous recevais sur ce plateau et vous disiez au fond
10:32il faut aider Michel Barnier.
10:33– Bien sûr, je le dis toujours.
10:34– Qu'est-ce qui s'est passé ? Qui a fauté ?
10:36Est-ce que c'est Michel Barnier qui s'est trompé
10:38dans le budget qu'il a proposé aux français ?
10:41Est-ce que ce sont ses alliés qui lui ont savonné la planche ?
10:44Qu'est-ce qui s'est passé ?
10:45Comment est-ce qu'on en arrive à un moment où vous Jean-François Copé,
10:48dont on ne peut pas vraiment vous reprocher d'être un punk
10:50ou d'être une sorte de quelqu'un qui combat les institutions
10:53de la Sécurité publique, vous dites ce soir,
10:54la seule solution pour Emmanuel Macron c'est de démissionner.
10:56Comment est-ce qu'on en arrive là ?
10:57– Parce qu'un jour, le même Emmanuel Macron a décidé en 10 minutes
11:01de dissoudre l'Assemblée nationale.
11:02– Mais quand vous avez dit il faut aider Michel Barnier,
11:03Emmanuel Macron avait déjà dissous l'Assemblée.
11:05– Bien sûr, mais depuis qu'est-ce qu'on fait en bricole ?
11:07Mais qu'est-ce qu'il voulait qu'on fasse d'autre ?
11:08Il faut bien tenir la Maison France.
11:10Donc qu'est-ce qu'on essaie de faire ?
11:11On essaie de proposer un gouvernement minoritaire
11:14avec un ensemble qui est quand même un peu plus majoritaire
11:18que LFI d'un côté et le RN de l'autre,
11:21pour essayer de tenir à peu près un budget,
11:24le mieux possible, et puis essayer en 2025 de faire un certain nombre de réformes.
11:28Au passage, Bruno Retailleau est ministre de l'Intérieur,
11:32il fait un travail remarquable.
11:34Moi je suis étonné que Mme Le Pen veuille renverser un gouvernement
11:38qui au moins sur le plan régalien fait des choses
11:40qui correspondent aux attentes des Français.
11:42Ça fait quand même un peu tristement sourire de voir que même là-dessus,
11:45elle fait comme si il n'y aurait rien existé,
11:46comme si éventuellement Bruno Retailleau réussissait,
11:49ça pouvait être un problème pour elle.
11:50– Marine Le Pen elle dit par exemple,
11:52moi je veux des engagements sur la question de la hausse des taxes
11:55sur l'électricité, sur la question des exonérations de cotisations,
11:59alors là il y a eu un accord en commission mixte paritaire
12:00sur le fait que finalement la baisse des exonérations
12:05sera plus réduite que ce qui était prévu.
12:08Pourquoi est-ce que Michel Barnier doit faire un geste supplémentaire
12:12à l'égard de Marine Le Pen ?
12:12– Je n'en sais rien, ce que je note moi,
12:14c'est que tous les gestes demandés par Mme Le Pen,
12:16c'est le refus de faire les efforts dont on a besoin
12:20pour réduire les déficits dont on a hérité
12:22du fait de la politique du chèque de Macron.
12:24Donc très bien, ça ne lui coûte pas cher,
12:26ça s'appelle de la démagogie, voilà.
12:29Qu'est-ce qu'elle a fait ?
12:29Elle a proposé des hausses d'impôts massives
12:31parce que tout d'un coup ils ont oublié
12:32qu'ils avaient proposé des hausses d'impôts.
12:33Regardez toutes les hausses d'impôts qui ont été proposées
12:35au début de la discussion budgétaire par l'ERN.
12:38Le LFI c'est du délire, avec l'accord des socialistes,
12:42ce qui en dit long sur le fait que les socialistes
12:44auront vraiment beaucoup de comptes à rendre
12:45de leur alliance avec l'extrême gauche,
12:47mais il ne faut pas croire, Mme Le Pen n'est pas en reste.
12:50Elle aussi dans son programme propose des hausses d'impôts
12:52dans tous les sens.
12:53Donc tout ça est une démagogie extrême.
12:55Il n'y a jamais de proposition de baisse de dépense
12:57dans le programme du RN,
12:59sauf des trucs fumeux du genre
13:00on va baisser la contribution à l'Union européenne.
13:02Bien sûr, nos agriculteurs bénéficient aujourd'hui
13:05des aides européennes.
13:06Si on baisse la contribution à l'Union européenne,
13:08ce sera au détriment de nos agriculteurs.
13:09Je serais intéressé de savoir ce que la Confédération paysanne en pense.
13:12Jean-François Copé, vous parlez du RN, de la France insoumise,
13:15est-ce qu'au fond, les alliés de Michel Barnier
13:17l'ont vraiment aidé dans la période ?
13:20Laurent Wauquiez, Gabriel Attal ?
13:22Benjamin Duhamel, je vais vous dire ce que je pense,
13:24c'est que ça dépend des jours.
13:25Il y a des jours où ils ont aidé,
13:26puis il y a des jours où les démons les ont repris.
13:28Plutôt plus de jours où les démons les ont repris.
13:30Peu importe, je n'ai pas fait le compte et je ne préfère pas.
13:32Mais ce n'est pas plus glorieux.
13:34Vous savez, on est dans une situation très grave en réalité.
13:36Très, très grave.
13:37C'est quoi ? C'est une crise de régime ?
13:39Ecoutez, je ne sais pas.
13:40En tout cas, c'est une crise politique majeure.
13:43Et face à cette crise politique, en réalité,
13:46les prétendants à la présidence de la République,
13:48je n'ai jamais vu autant de ma vie d'ailleurs d'un coup,
13:51devraient se dire que s'ils veulent vraiment incarner
13:54vis-à-vis des Français un peu de crédibilité
13:56pour maintenant ou pour plus tard.
13:57Parce qu'il y en a qui sont jeunes là-dedans.
13:59Parce que la nouvelle mode en politique,
14:00c'est qu'on peut avoir 15-20 ans, on peut y aller.
14:03Tout ça, ça va vite.
14:0415 ans, c'est compliqué.
14:05Oui, on se prépare pour y être à 21 ans en tout cas.
14:08Mais au 18, je ne sais plus,
14:10parce qu'on a beaucoup changé la Constitution là-dessus.
14:12Mais en tout cas, tout ça est un peu puéril en réalité.
14:15Puéril.
14:16Et je pense qu'il faut bien comprendre que dans cette situation,
14:20personne n'a à y gagner.
14:22Quand Gabriel Attal n'arrive pas à un accord
14:26avec le gouvernement sur tel ou tel sujet,
14:28quand Laurent Wauquiez laisse la présidence
14:29de la Commission des affaires économiques à l'extrême gauche…
14:32Ils sont irresponsables, tous ?
14:33En tout cas, c'est un peu léger.
14:35Un mot encore, Jean-François Copé.
14:37Je rappelle ce que vous dites sur l'inéluctabilité
14:40de la démission d'Emmanuel Macron.
14:42Si on suit votre logique, c'est-à-dire élection présidentielle
14:45anticipée en début d'année prochaine, au mois de mars,
14:48c'est au fond exactement aussi le pari que font Marine Le Pen,
14:53que fait Jean-Luc Mélenchon.
14:56Eux, pour le coup, ils sont en ordre de bataille.
14:57Ça veut dire que vous avez une élection présidentielle
14:59avec le Rassemblement national en ordre de bataille,
15:01la France insoumise en ordre de bataille.
15:02Et au milieu, il se passe quoi ?
15:03C'est bien pour ça que j'en parle maintenant.
15:05Parce que je pense qu'effectivement, ça n'a pas de sens aujourd'hui
15:08puisque le droit à dissolution n'est pas rouvert.
15:10Mais comme je vous le disais tout à l'heure,
15:11à partir du mois de février-mars, comme une élection présidentielle
15:14anticipée, c'est 50 jours.
15:15Il faut que les partis de gouvernement commencent à se préparer.
15:19Et quand je dis se préparer, ce n'est pas chacun dans leur coin.
15:21Il faut reconstituer, par exemple, ce qu'était autrefois l'UMP,
15:24c'est-à-dire regrouper les macronistes de droite, les républicains,
15:28éventuellement quelques centristes qui veulent bien nous rejoindre,
15:30les partisans d'Edouard Philippe.
15:33Il faut reconstituer une sorte d'UMP, un grand parti de droite et du centre
15:37qui, demain, se prépare à une présidentielle anticipée
15:39et une législative anticipée.
15:41Il faut un candidat commun entre ceux qui soutiennent aujourd'hui Michel Barnier ?
15:44Là, c'est un problème de mathématiques de niveau de CE2.
15:47Ça, c'est très simple.
15:48Au-delà d'un candidat et demi, on n'est pas au deuxième tour.
15:51Si Valérie Pécresse avait fait 12 % aux dernières présidentielles
15:55au lieu du score qu'elle a fait, Macron n'était pas au deuxième tour.
16:00Et donc, on avait une finale Mélenchon-Le Pen.
16:01Ça ne se joue pas à grand-chose.
16:02Donc, il faut qu'on ait un ou une candidat ou candidate unique
16:07pour notre famille politique, une famille politique
16:09qui est largie à l'ensemble de la droite.
16:10Qui est le mieux placé aujourd'hui ?
16:12Ça, je n'en sais rien.
16:13Je n'en sais rien.
16:14Mais écoutez, si on est dans l'urgence, il faudra regarder ça
16:20à travers les positionnements des uns et des autres au moment T.
16:23Le plus populaire, c'est Édouard Philippe.
16:25Oui, c'est Édouard Philippe, mais encore une fois,
16:27ça peut être aussi Michel Barnier s'il est en situation.
16:29Moi, je ne sais pas, je ne suis pas là pour faire ce genre de choix.
16:33Ce n'est pas mon sujet.
16:34Ce qu'il faut, c'est qu'il n'en faut qu'un, premièrement.
16:36Et puis, deuxièmement, il faut que les partis politiques se parlent,
16:39qu'il y ait un intergroupe à l'Assemblée nationale
16:42et que petit à petit, on commence à réfléchir à des candidatures uniques
16:44dans les différentes circonscriptions.
16:46C'est un travail de mécano, mais qui a pour objectif de sauver la France
16:50et de la préserver des extrémistes.
16:51Ce n'est quand même pas très compliqué à comprendre.
16:53Dernière question, vous pourriez vous-même être candidat ?
16:56C'est bon, ils sont déjà 15.
16:57Un 16e ? Non ?
17:00Vous avez un sens de l'humour qui vous honore ?
17:02Non, ce n'est pas de l'humour, mais c'est une question d'opportunité.
17:05Je viens de vous répondre, ils sont déjà 15.
17:06Bien, merci beaucoup Jean-François Coppé.
17:08Et donc, on sent votre colère, et ce constat que vous portez ce soir.
17:14Vous êtes assez isolé aujourd'hui au sein de ce qu'on appelle le socle commun,
17:18mais peut-être que…
17:19Benjamin Diamel, vous m'avez invité en tant que maire de Mauve.
17:21Je ne suis plus parlementaire.
17:23Et lorsque je m'exprime, je m'exprime à travers mes fonctions de maire
17:26et le témoignage que je peux apporter de ce que beaucoup de nos concitoyens
17:30voient sur le terrain, effarés qu'ils sont,
17:32alors qu'ils essaient de bosser, de trouver des solutions pour leur famille
17:35et pour leur ville et leur pays,
17:38de voir le paysage lamentable qui est donné à l'Assemblée.
17:41Merci Jean-François Coppé d'être venu nous voir dans Tout le monde veut savoir.