Le maire LR de Meaux et ancien ministre, Jean-François Copé, était l'invité de "Tout le monde veut savoir" ce mercredi soir. Il évoque la dépression Kirk, la lutte contre la narcobanditisme, l'immigration, ou encore les dissensions entre Michel Barnier et le camp présidentiel.
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00:00Bonsoir Jean-François Copé.
00:01Bonsoir.
00:02Merci beaucoup d'être avec nous.
00:03On va parler dans un instant bien sûr de politique,
00:05de la question du budget,
00:07de la question également de la sécurité.
00:08Juste avant, vous êtes maire de Meaux,
00:10en Seine-et-Marne.
00:11La Seine-et-Marne, je le rappelle,
00:12qui est en vigilance rouge,
00:14risque de crues.
00:15Est-ce que vous avez des informations à nous donner
00:17sur votre ville,
00:19et ce qui se passe en ce moment même ?
00:20Est-ce qu'il y a un risque ?
00:21Est-ce que vous avez pris des mesures particulières ?
00:23Je suis ça minute par minute,
00:25comme vous pouvez l'imaginer,
00:27avec l'ensemble des services techniques
00:29de la ville et de la communauté d'agglomération
00:31du pays de Meaux.
00:32Pour l'instant, notre agglomération est préservée.
00:35En revanche, les communes qui sont sur le Grand Morin
00:38sont évidemment particulièrement mobilisées.
00:40Et puis, on a la chance d'avoir des services préfectoraux
00:42super proactifs.
00:44Et donc, on travaille avec eux minute par minute.
00:46Je ne peux pas vous dire autre chose,
00:47si ce n'est qu'on est très très vigilant.
00:49Et de dire aux habitants d'être vigilant ?
00:51Bien sûr, c'est sûr qu'il faut l'être.
00:53Mais surtout, nous, on a mis en place des dispositifs
00:55si jamais il y avait besoin d'évacuer des personnes.
00:58On est évidemment prêts.
01:00Jean-François Copé, je voudrais qu'on commence
01:02par parler de sécurité.
01:03Bruno Retailleau, on en parlait il y a un instant,
01:05fait face à plusieurs fronts.
01:06D'abord, ce qui s'est passé cette nuit.
01:07Quatre véhicules de police ont été incendiés
01:09devant le commissariat de Cavaillon.
01:10Le feu s'est propagé à la façade du commissariat.
01:12Cela semblait être une opération antidrogue.
01:14Le ministre qui demande une réponse, je cite,
01:16plus ample et plus ferme.
01:18À part les mots, qu'est-ce qu'on peut faire
01:21pour lutter contre le narcotrafic
01:23de façon plus efficace ?
01:24D'abord, il a raison de le dire.
01:27Là où vous avez raison, c'est que les mots
01:29ne vont pas suffire.
01:30Je pense qu'on est un certain nombre de maires
01:33en France à tirer la sonnette d'alarme.
01:35L'affaire de la drogue est maintenant
01:37devenue le fléau national absolu.
01:40De mon point de vue, le ministre de l'Intérieur
01:42a un rôle énorme à jouer, mais il n'est pas le seul.
01:44Je pense que c'est au niveau du Premier ministre
01:47que doit se décider une mobilisation totale.
01:49Cela doit engager de très nombreux ministères.
01:52Le ministère de l'Intérieur, c'est certain,
01:54mais aussi la santé, l'éducation nationale,
01:57la défense, les douanes, le ministère du budget,
02:00le cas échéant, les affaires étrangères.
02:03Objectif, bloquer l'ensemble du dispositif
02:07parce que c'est devenu une véritable pieuvre.
02:09Ce que nous avons là à Cavaillon,
02:14mais qu'on trouve dans de très nombreuses villes,
02:16nécessite une mobilisation des services de l'État
02:19et des services des villes,
02:21mais d'un très haut niveau.
02:23Et concrètement, c'est toutes les forces de police,
02:25y compris police municipale, qui doivent être mobilisées.
02:28On n'est pas aujourd'hui à la hauteur des besoins
02:31si on veut être efficace.
02:32Les fameuses opérations placenets.
02:34Certains responsables politiques,
02:35d'opposition au gouvernement qui les avait décidées,
02:37disaient que c'était de la com.
02:38Non, je ne suis pas d'accord.
02:40Ce sont des éléments qui montrent
02:42qu'il y a maintenant enfin une prise de conscience.
02:44C'est toujours pareil.
02:45Les maires sont en première ligne pour dénoncer les problèmes.
02:47Ils tirent la sonnette d'alarme depuis des mois et des années.
02:49Et enfin, il y a le moment où l'État veut bien l'entendre.
02:52Malheureusement, les maires ne peuvent plus être députés,
02:54donc on n'a pas ce débat à l'Assemblée nationale.
02:56En réalité, sans compter ceux qui continuent d'expliquer
02:59qu'il faut dépénaliser.
03:00Je passe sur le sujet.
03:01Mais enfin, c'est la grande mode à Paris.
03:03Le vrai point, c'est une mobilisation totale,
03:06une coordination à Paris pour prendre les décisions,
03:09mais aussi sur le terrain.
03:10Je vous prends un exemple très concret,
03:11parce qu'on est vraiment dans le très concret.
03:13Nous avons, à mot, démantelé un réseau local.
03:17Nous avons la chance d'être très vigilants
03:18et d'empêcher d'autres réseaux que les réseaux locaux à ce stade.
03:21Et comment est-ce qu'on l'a démantelé ?
03:22Avec un très gros travail judiciaire,
03:24parce que ça prend du temps.
03:26Sur le moment, les habitants disent
03:27« Mais qu'est-ce que vous faites ?
03:28On voit les dealers devant chez nous. »
03:29Je dis « Attendez, on attend,
03:31parce qu'on a besoin de preuves
03:32pour avoir un dossier très solide. »
03:33Et le réseau a été démantelé.
03:35Et des peines de prison ferme ont été prononcées.
03:39Ce qui me permet de rappeler que, sur le terrain,
03:41dans les ressorts judiciaires,
03:43les parquets, mais aussi les juges du siège,
03:45font un travail qui est remarquable.
03:47Il ne faut pas se tromper.
03:48Sans eux, on n'arrive pas à faire tout ce qu'on arrive à faire.
03:50Vous appelez à une mobilisation totale.
03:52Je rebondis sur ce que vous disiez
03:53en disant que la mise de l'intérêt est essentielle dans ce dispositif.
03:56Mais il ne peut pas être seul.
03:57Il ne peut pas être seul.
03:58Bruno Retailleau, on l'a vu arriver
04:00à la passation de pouvoir avec Gérald Darmanin
04:01avec des mots très martiaux.
04:02« Rétablir l'ordre, répéter trois fois. »
04:05Il y a aussi un risque pour lui.
04:06C'est qu'au fond, c'est plus facile
04:08quand on est dans l'opposition
04:09et qu'on considère que tout est mal fait,
04:10qu'il y a une forme de laxisme généralisé,
04:12que l'ordre n'est pas rétabli.
04:13Là, quand on est aux responsabilités,
04:14on voit bien aussi que ça prend du temps,
04:16qu'il y a ce type d'événements qui peuvent arriver.
04:19C'est ce à quoi va devoir s'atteler Bruno Retailleau.
04:22Écoutez, on ne peut pas reprocher
04:24au nouveau ministre de l'Intérieur
04:26d'avoir, dès les premières minutes de sa prise de fonction,
04:28montré clairement le tempo et la détermination.
04:31Mais il y avait besoin de rétablir l'ordre.
04:32L'ordre n'était pas rétabli.
04:33Écoutez, c'est la première raison
04:36du vote sanction contre le gouvernement Macron.
04:38Mais je veux que les choses soient très claires.
04:40Il n'est pas question de mettre en cause Gérald Darmanin.
04:43Je vous dis ce que je pense.
04:45Ce n'est pas que le sujet de Gérald Darmanin.
04:47Il y a une atmosphère depuis que,
04:49grosso modo, la droite a quitté le pouvoir,
04:52qui consiste à excuser beaucoup trop de choses.
04:55Et c'est ça qui ne va pas.
04:57C'est ça qu'il faut remettre en place.
04:59C'est ça qui explique le score du Front National.
05:01Moi, ça me fait sourire quand j'entends dire
05:03la crise de partout, c'est pour ça que les extrêmes montent.
05:06Non, le sujet de l'élection législative
05:09malheureuse du mois de juillet,
05:11c'est d'abord une attente d'ordre.
05:13Et les Français qui ont voté pour le RN,
05:15c'est parce qu'ils veulent le rétablissement de l'ordre
05:17dans la rue, à l'école et aux frontières.
05:19L'accessoirement dans les comptes.
05:20– Sur la question de l'ordre justement aux frontières,
05:22Bruno Retailleau affiche des ambitions claires.
05:24Nos confrères du Monde évoquent deux circulaires à venir
05:26pour réduire l'immigration, notamment l'égale,
05:28la réécriture de ce qu'on appelle la circulaire Valse,
05:30qui fixe les critères de régularisation.
05:32Est-ce que vous pensez, Jean-François Copé,
05:34comme Bruno Retailleau, que l'immigration n'est pas une chance ?
05:37– Moi je soutiens très globalement ce que fait Bruno Retailleau.
05:40Honnêtement, il est tout à fait dans son rôle.
05:42Après, moi je ne partage pas cette formule.
05:44– Vous vous dites qu'il faut assumer de dire
05:46que l'immigration peut être une chance pour la France.
05:48– Non mais je pense que les deux formules sont excessives.
05:51Ce n'est ni une chance, ni une malchance.
05:53En fait, l'immigration c'est un fait.
05:55Tous les pays du monde plus riches que les autres,
05:57plus développés que les autres, ont été des terres d'immigration.
06:01Donc il y a dans le phénomène d'immigration,
06:04beaucoup de gens qui ont apporté beaucoup à la France.
06:07Et aujourd'hui, c'est ça le problème.
06:08Nous sommes dans une situation de blocage
06:10parce que nous ne savons pas correctement
06:12accompagner les personnes qui viennent en France.
06:14Et ça se passe très mal, c'est très mal vécu.
06:17Et donc, de ce point de vue, c'est un échec.
06:19Et c'est ça qu'il faut reprendre complètement en main.
06:21Alors forcément, quand on est dans la prise de poste,
06:24il est normal qu'un nouveau ministre de l'Intérieur
06:26dise un certain nombre de choses.
06:27C'est sa responsabilité.
06:28Et encore une fois, je vous le répète, je le soutiens très largement
06:30parce que je pense qu'il faut absolument s'être mis en ordre.
06:32Mais ensuite, une fois qu'on a dit ça,
06:34pour moi, le sujet numéro un, dont l'immigration
06:37n'est qu'un des éléments, c'est la sécurité.
06:39Parce qu'en réalité, le point cardinal aujourd'hui
06:42de la remise en ordre de notre pays,
06:44c'est d'assurer la sécurité des personnes.
06:46Pour rester un instant sur Bruno Retailleau,
06:47et c'est intéressant de voir que vous marquez
06:49une forme de désaccord, du moins sur cette formule,
06:51tout en disant soutenir à Bruno Retailleau.
06:53Franchement, quand on écoute ses prises de position
06:55sur l'immigration, sur l'état de droit,
06:57qui est, je cite, ni intangible, ni sacré…
06:59Non, il est revenu là-dessus.
07:00Enfin, il est revenu dessus en disant qu'au fond…
07:02C'est l'état du droit.
07:04Non mais attendez, Jean-François Covet,
07:06moi je n'ai pas vu non plus de mea culpa
07:08en bonne et due forme sur le fait
07:10qu'il n'aurait jamais dû dire cela.
07:11C'est quoi la différence entre le discours
07:12du Rassemblement national et celui de Bruno Retailleau ?
07:14Ils parlent la même langue, au fond ?
07:16Vous savez, c'est marrant que vous me posiez cette question.
07:18Ça fait 20 ans ou 25 ans qu'on nous cuisine
07:21sur ces sujets-là.
07:22C'est un truc qui m'a toujours fait marrer.
07:23C'est qu'il y a toute une période
07:25où on n'avait plus rien le droit de dire,
07:26en fait, quand on était à droite.
07:28Vous avez l'impression, Jean-François Covet,
07:30qu'on n'a pas le droit aujourd'hui en France
07:31de parler d'immigration, d'insécurité ?
07:33Ce n'est pas qu'on n'a pas le droit,
07:34c'est qu'à chaque fois que nous, à droite,
07:36on dit par exemple qu'il faut baisser
07:38les dépenses publiques,
07:39il ne faut pas dire ça parce qu'on va dire
07:40qu'on est ultra-libéral.
07:41La sécurité, il ne faut pas parler de sécurité
07:43parce qu'on va nous accuser de courir derrière Le Pen.
07:45Le pire étant de dire qu'on est de droite.
07:47Alors là, qu'est-ce qu'on ne prend pas ?
07:49La vérité, Benjamin Duhamel, c'est que…
07:51Là, il y a un peu de paranoïa, non ?
07:52On peut parler d'immigration
07:53sans pour autant dire que l'immigration
07:55n'est pas une chance ?
07:56Non, non.
07:57Vous non plus, ne défendez pas l'indéfendable.
08:00Là, vous partez sur un terrain
08:01sur lequel même vous,
08:02vous n'avez pas l'air d'être convaincu.
08:03Moi, je le connais des questions.
08:04C'est toujours ces mêmes questions à la noix.
08:06Est-ce que vous courez derrière Le Pen ?
08:08La réalité, c'est que si Le Pen dit
08:10« il pleut » en Seine-et-Marne
08:11et que je dis la même chose,
08:12vous n'allez pas m'expliquer
08:13que je suis aligné sur le FN.
08:15Le vrai point, je le dénonce depuis des années.
08:18J'ai même d'ailleurs imaginé ce concept
08:20de droits décomplexés pour ça.
08:22Pour dire, attendez,
08:23il faut dire les choses
08:24et nommer les problèmes.
08:25Simplement, il faut apporter des solutions
08:26qui soient crédibles.
08:27Alors, est-ce que dans les solutions
08:28qui sont avancées par Baudretaille,
08:32notamment le fait de revoir ces circulaires,
08:34est-ce que vous voyez le quart du dixième
08:35d'éléments qui permettraient précisément
08:37d'accompagner et de raccompagner à la frontière
08:39davantage de personnes immigrées ?
08:41Oui, mais ça fait partie des sujets.
08:42Il ne faut pas qu'on se raconte des blagues.
08:43On le sait très bien.
08:44De même qu'il faut absolument repenser
08:47les prestations sociales qui sont versées,
08:49notamment, tout le monde évoque,
08:51il faudra bien qu'on le traite,
08:52la question de l'aide médicale d'État
08:53qui, je le rappelle,
08:54la prise en charge gratuite, totale
08:57de tous les soins médicaux
08:58des personnes en situation illégale.
08:59Donc, Patrick Stéphanini,
09:00ancien directeur de campagne
09:01de François Fillon et de Valérie Pécresse,
09:02qui n'est pas exactement un gauchiste,
09:03dit que ce n'est pas
09:05ce qu'on appelle une pompe aspirante,
09:06qu'on peut effectivement, à la marge,
09:07revoir notamment le panier de soins,
09:09mais que ce n'est pas un sujet
09:10pour l'immigration.
09:11Je ne partage pas son...
09:12Ce n'est pas un sujet pour l'immigration,
09:14C'est ce que dit Patrick Stéphanini.
09:16Ecoutez, c'est super,
09:17je peux ne pas être d'accord
09:18avec Patrick Stéphanini
09:19si c'est ça qu'il a dit,
09:20je n'en sais rien,
09:21je ne suis pas le spécialiste
09:22de la totalité de ce qu'il a dit.
09:24Moi, je vous dis simplement
09:25qu'il y a un certain nombre de sujets
09:27qui conduisent un certain nombre de gens
09:29à avoir avec le système
09:32de prestation sociale française
09:34un rapport qui n'est pas responsable.
09:37Voilà, c'est tout.
09:38Donc, il faut qu'on soit ferme
09:39parce que sinon,
09:40c'est une pompe aspirante.
09:41Mais il n'y a pas que ce sujet-là,
09:42je suis bien d'accord avec vous,
09:43il y en a plein d'autres.
09:44Et le premier d'entre eux,
09:45c'est la sanction
09:46quand ils commettent,
09:47les uns ou les autres,
09:48qu'ils soient immigrés
09:49ou qu'ils ne le soient pas,
09:50des actes qui sont contraires à la loi.
09:51Jean-François Copé,
09:52je voudrais qu'on parle du budget.
09:53Il sera présenté demain
09:54au Conseil des ministres.
09:55Écoutez ce qu'en disait
09:56le patron des députés
09:57Ensemble pour la République,
09:58Gabriel Attal,
09:59visiblement pas très fan
10:00de la potion préparée
10:01par Michel Barnier, regardez.
10:02La crainte que nous avons déjà exprimée,
10:04c'est que le budget
10:05qui semble se dessiner
10:06n'intègre pas assez de réformes
10:08et trop d'impôts
10:09avec le risque
10:10de déstabiliser nos industries
10:12et la classe moyenne qui travaille.
10:14La hausse prévue des charges
10:15pour les entreprises,
10:16la hausse plus forte que prévue
10:17sur l'électricité,
10:18le gel des retraites pour six mois
10:20et d'autres mesures fiscales
10:22nous semblent trop charger la barque
10:24pour les Français.
10:25Vous êtes d'accord avec lui ?
10:27Point numéro un,
10:28Michel Barnier
10:29hérite d'une situation
10:30qui est cauchemardaise
10:31sur le plan budget
10:32et qui a connu
10:34une aggravation démentielle
10:36depuis le début de cette année
10:38du fait des crises politiques
10:40successives
10:41qui ont été générées
10:43par les décisions inconstantes
10:45du président de la République.
10:46Il ne la découvre pas,
10:47cette situation financière.
10:48Le président de la République ?
10:49Non, Michel Barnier.
10:50C'est beaucoup plus grave encore
10:52que ce qu'on pouvait penser.
10:53C'était documenté, écrit.
10:55Non, vous savez très bien
10:57que la documentation
10:58a été très évolutive
10:59depuis le début de l'année
11:00et dans des proportions
11:01que j'ai rarement vues.
11:02Il y a derrière tout ça
11:03et il y a un très bon article
11:04dans Les Echos
11:05qui le raconte aujourd'hui,
11:06je vous le recommande.
11:07Sur les 100 milliards d'euros ?
11:08Vous savez quoi ?
11:09Comment l'absence de gouvernement,
11:11le temps qu'on a passé,
11:13à savoir si on renommait
11:14le ministre du budget.
11:15Tous ces mois,
11:16j'étais ministre du budget,
11:17je peux vous en parler,
11:18sont des mois absolument essentiels
11:19pour préparer le budget.
11:20Il y a eu une absence de décision
11:21qui ont conduit à des situations folles.
11:22Première remarque.
11:23Deuxième remarque,
11:24il faut aider Michel Barnier
11:26parce qu'en réalité,
11:27la réussite de ce gouvernement
11:29conditionne un minimum
11:31de stabilité politique
11:32dans un pays qui a été
11:33complètement déstabilisé
11:34par la déstitution.
11:35Et Jean-François Copé.
11:36Troisième remarque.
11:37J'avance parce que c'est très important.
11:38Troisième remarque.
11:39Tout le monde sait
11:40que c'est par la baisse des dépenses
11:42et pas par l'augmentation
11:43des impôts dans un pays
11:44où le taux de prélèvement obligatoire
11:45est aussi élevé
11:46qui va régler le problème.
11:47Cela étant...
11:48Ce n'est pas ce qui est prévu ?
11:49C'est la raison pour laquelle
11:50je vous dis, de mon point de vue,
11:51le message clé aujourd'hui,
11:52il est sur la baisse de dépenses.
11:53Donc, ce qu'il faut,
11:54c'est ensemble,
11:55durant cette discussion budgétaire,
11:57ce sera le travail des députés
11:59avec le gouvernement
12:00et avec Michel Barnier,
12:01de trouver les meilleures solutions possibles
12:02pour limiter la hausse des impôts.
12:04Mais Jean-François Copé,
12:05vous avez l'impression
12:06que Michel Barnier est respectif à cela ?
12:07Parce que je vous avais reçu
12:08il y a quelques semaines,
12:09vous étiez assez élogieux
12:10à l'égard de Michel Barnier.
12:11Vous dites là encore,
12:12il y a un instant...
12:13Mais je le suis toujours, bien sûr.
12:14Michel Barnier, il y a des gens
12:15qui lui disent,
12:16il ne faut pas augmenter les impôts.
12:17Gérald Darmanin, il dit,
12:18ce serait inacceptable.
12:19Gabriel Attal.
12:20Et pourtant, il continue.
12:21Il dit, moi je préfère être
12:23Les Républicains disent
12:24exactement la même chose.
12:25Tout le monde est dans la même vie.
12:26Non, non, non, c'est pas vrai.
12:27Ils ne disent pas
12:28qu'ils ne vautront pas le budget.
12:29Et on a même effectivement
12:30un Laurent Wauquiez
12:31qui, il y a quelques semaines,
12:32ne disait jamais une hausse de budget,
12:33jamais une baisse de pension
12:35pour les retraités
12:36et qui finit par avaliser
12:37des hausses d'impôts
12:38et une désindexation des pensions.
12:39S'il apparaît
12:40qu'il y a besoin
12:41de faire des ultimes ajustements
12:42en augmentant les impôts,
12:43on verra bien ce qu'il en est.
12:45Laissons finir la copie budgétaire,
12:47qui n'a même pas encore
12:48été annoncée.
12:49La seule chose que je vous dis,
12:50c'est que ça n'est pas la solution.
12:52Parce que la solution,
12:53c'est dans la baisse des dépenses.
12:54Mais je ne suis pas,
12:55je n'invente pas le fil
12:56à couper le beurre
12:57en vous disant ça.
12:58Tout le monde le dit.
12:59Mais donc, c'est important.
13:00Je répète une fois encore,
13:01dans la copie qui est prévue,
13:02il y a plus de 20 milliards d'euros
13:04d'augmentation de la fiscalité.
13:06Si c'était maintenu dans le budget,
13:08ce serait un problème ?
13:10Ce serait un motif de rupture
13:12entre Michel Barnier
13:13et Les Républicains ?
13:15Non, mais je pense simplement
13:16que ce serait beaucoup moins efficace
13:18que la baisse des dépenses.
13:19C'est tout.
13:20Parce qu'en réalité,
13:21tout le monde sait que
13:22quand on augmente un impôt,
13:23on n'a pas le rendement qu'on attend.
13:24Parce que pour toute une série de raisons,
13:25il y a ce qu'on appelle
13:26les biais fiscaux
13:28qui font que vous avez
13:29un certain nombre de contribuables
13:30qui trouvent d'autres solutions,
13:31qui se délocalisent.
13:32Et c'est ça le risque,
13:33où il y a de la perte de compétitivité,
13:34quand c'est pour les entreprises,
13:35qui conduisent du coup
13:36à une baisse des recettes fiscales.
13:37Donc, mon point,
13:38c'est que le sujet central,
13:40c'est la baisse des dépenses.
13:42On ne peut pas rétablir en quelques semaines
13:45un tel déficit qui a été accumulé.
13:47Ce sont des années d'errements.
13:49Et donc demander au Premier ministre
13:51de tout régler en quelques jours,
13:52alors même qu'il n'a même pas eu le temps
13:54de faire la copie,
13:55qu'on l'a même pas associée
13:56durant l'été,
13:57ça explique les difficultés
13:58qu'on a aujourd'hui.
13:59Je pense que chacun peut effectivement
14:00voir les responsabilités
14:01tant du président de la République
14:02que d'ailleurs jusqu'à,
14:03sans doute, Nicolas Sarkozy
14:04et les conséquences de sa présidence
14:06sur le déficit et sur la dette.
14:08Mais simplement sur ce paradoxe.
14:09Vous avez un homme de droite
14:10qui dit qu'on augmente les impôts.
14:13Comment dire ?
14:14Par rapport à la position des Républicains,
14:16que se passe-t-il dans la tête
14:17de Michel Barnier
14:18pour qu'en arrivant à Matignon,
14:19il se fasse au fond dépasser
14:21par des centristes
14:22qui, totalement à front renversé,
14:24disent qu'on ne veut pas de hausse d'impôts
14:25alors qu'un homme de droite en propose ?
14:26Ecoutez, ça vous le lui demanderez à lui
14:27parce que moi je ne suis pas son porte-parole.
14:29Vous dites qu'il faut l'aider.
14:31Bien sûr.
14:32Si je continue de le dire,
14:33c'est une question de survie.
14:34En réalité, c'est une question de survie.
14:36Il faut absolument
14:37que le gouvernement de Michel Barnier réussisse.
14:40Après, vous me demandez mon point de vue.
14:41Je l'ai dit, je l'ai écrit, je l'ai dit publiquement.
14:44Je ne partage pas l'idée
14:45qu'on augmente les impôts
14:46parce que le message premier
14:48à l'égard des Français,
14:49c'est, comme des Européens,
14:51de leur dire qu'on va baisser les dépenses.
14:52Mais je rappelle qu'il a prévu aussi
14:54un effort sur les dépenses.
14:55On va donc regarder
14:56à quoi ressemble cette copie
14:57avant d'en tirer des conclusions trop rapides.
15:00Deux points encore avec vous,
15:01Jean-François Copé.
15:02D'abord, sur le plan politique,
15:03visiblement, ça ne se passe pas très bien
15:04entre Michel Barnier et le Bloc central.
15:05C'est un euphémisme.
15:06Il y a le désaccord sur les impôts.
15:07Il y a aussi des pics individuels
15:09entre Gabriel Attal, Gérard Darmanin,
15:11Michel Barnier.
15:12La cohabitation, la coexistence,
15:14vous qui défendiez depuis plusieurs mois,
15:16plusieurs années,
15:17le rapprochement,
15:18on voit le résultat quand ça arrive.
15:19C'est normal.
15:20Je vais vous dire,
15:21c'est le décalage horaire.
15:22Il faut l'accepter.
15:24Dans toute organisation,
15:26il y a des caractères,
15:27il y a des hommes,
15:28il y a des déceptions,
15:29il y a des frustrations
15:30et il faut que tout ça atterrisse.
15:32C'est humain.
15:33Ce n'est pas la peine de faire semblant,
15:34c'est humain.
15:35C'est tout à fait normal.
15:36Ça peut tenir.
15:37Mais ce n'est pas ça peut.
15:39Ce n'est pas une option.
15:40Ça doit.
15:41Ce n'est pas une option.
15:42Ça va tenir.
15:43Pourquoi ?
15:44Parce que fondamentalement,
15:45c'est dans l'intérêt bien compris
15:46de tout le monde.
15:47Il n'y a pas un Français
15:48qui comprendrait
15:49que ce que vous appelez
15:50le groupe central
15:51ou le bloc central,
15:52c'est-à-dire en fait
15:53le parti de Macron
15:54et les LR
15:55ne s'entendent pas
15:56pour faire que ça marche
15:57compte tenu de la déstabilisation
15:59complète de notre système politique.
16:01Et qui doit faire des efforts ?
16:02Est-ce que c'est Michel Barnier
16:03qui doit être un peu plus souple
16:04et moins raide ?
16:05Est-ce que c'est au sein
16:06du bloc central
16:07certains qui doivent mettre
16:08de côté leur rancœur ?
16:09La vérité, c'est que
16:10ce sont des gens
16:11qui apprennent à se connaître.
16:12Ils ne sont pas la même
16:13famille politique.
16:14Ils n'ont pas la même histoire.
16:15Et donc, il faut qu'ils apprennent
16:16à se connaître
16:17et à se comprendre.
16:18Et je trouve que
16:19la réunion de groupe
16:20qui a eu lieu
16:21chez les Renaissance hier
16:23a été une réunion
16:24un peu physique
16:25mais qui en même temps
16:26a permis aux uns et aux autres
16:27de se jauger.
16:28Et c'est important
16:29parce qu'encore une fois,
16:30ils sont condamnés
16:31à travailler ensemble.
16:32L'éternel optimisme
16:34Surtout, il n'y a pas le choix.
16:35Sinon, ce sera les extrêmes.
16:37Il y a le choix.
16:38Il peut y avoir une censure
16:39et un gouvernement qui tombe.
16:40Et le chaos.
16:41Une autre option politique.
16:42Je vais vous dire une chose.
16:43Moi, je ne crois pas à cette option
16:44parce que ça voudrait dire
16:45que Le Pen vote avec Mélenchon.
16:46Le Pen est en recherche
16:47de crédibilité.
16:48Elle n'a absolument aucun intérêt
16:49à montrer aux Français
16:50qu'elle est à l'origine
16:51du chaos.
16:52Quant à Mélenchon,
16:53le chaos chez lui
16:54est une première nature désormais.
16:55Un tout dernier mot,
16:56Jean-François Copé,
16:57sur la situation internationale
16:58et les commémorations
16:59d'un an du 7 octobre
17:00qui ont été percutées en France
17:01par une polémique
17:02sur la position
17:03de la diplomatie française,
17:04notamment après la prise de parole
17:05du chef de l'État
17:06qui a dit qu'il fallait
17:07cesser d'exporter des armes
17:08à Israël,
17:09les armes utilisées à Gaza.
17:10Emmanuel Macron
17:11qui a été hué lundi soir
17:12à l'occasion d'une cérémonie
17:13organisée par le CRIF
17:14a appelé au cessez-le-feu
17:17à dire qu'il ne faut plus
17:18envoyer d'armes
17:19qui sont utilisées
17:20dans la bande de Gaza.
17:21Ça mérite d'être hué ?
17:22Non, mais c'est surtout
17:23que plus personne
17:24ne comprend rien
17:25à la position française
17:26du président de la République
17:27parce qu'en réalité,
17:28à force de souffler le chaud
17:29et le froid,
17:30on rentre dans un système
17:31qui devient totalement illisible.
17:33Par ailleurs,
17:34je pense que c'était très maladroit
17:35pour le moins,
17:36de parler de ça
17:37à deux jours
17:38de la commémoration
17:39du 7 octobre
17:40et de la tragédie effroyable
17:41qui a eu lieu en Israël
17:42à ce moment-là
17:43du fait de l'attaque
17:44terroriste du Hamas.
17:45Tout ça n'avait aucun sens.
17:47Il y a un problème
17:48de lisibilité
17:49et l'entre-deux,
17:51en même temps,
17:52dans ce domaine-là,
17:53est absolument incompréhensible
17:57pour ceux qui nous regardent
17:59et puis, en même temps,
18:00donne une image de la France
18:01qui est finalement
18:02très peu courageuse.
18:03La diplomatie française
18:04n'est pas lisible
18:06quand Hassan Nasrallah
18:08est éliminé par Israël
18:10et que le président américain
18:11dit que c'est une mesure
18:12de justice
18:13et qu'au contraire,
18:14la France,
18:15le ministre des Affaires étrangères,
18:16continue d'appeler au cessez-le-feu
18:17et ne se prononce pas
18:18sur cette ligne.
18:19En même temps,
18:20on a eu 53 Français
18:21qui ont été tués
18:22dans un attentat à Beyrouth.
18:23Il faut penser aussi
18:24à tout ça.
18:25Il y a une continuité.
18:26Moi, j'ai une idée
18:28de la France
18:29comme étant une grande puissance
18:30qui ne doit pas accepter
18:32de se laisser marcher sur les pieds,
18:33qui doit aussi rappeler les choses,
18:35mettre les pieds dans le plat.
18:36Il y a quand même...
18:37On n'est pas juste
18:38des gens qui devront
18:39toute la journée
18:40nous excuser de tout.
18:41C'est ça que donne
18:42le sentiment aujourd'hui
18:43de la diplomatie française
18:44qu'il y ait des débats en interne.
18:45Très bien, c'est la vie.
18:46Mais le vrai sujet aujourd'hui,
18:47c'est d'assumer une politique
18:48qui est claire.
18:49Or, on est capable
18:50d'être parfaitement clair
18:51sur la question du Proche-Orient
18:52en évitant d'être
18:53dans le zig et dans le zag.
18:54Alors une fois,
18:55on a peur des banlieues.
18:56Une autre fois,
18:57les gens même dans les banlieues
18:58ne sont pas complètement yo.
18:59Ils voient bien ce qui se passe
19:00et ils comprennent bien
19:01que les choses sont plus complexes
19:02qu'on ne peut le dire
19:03dans un déjeuner de famille.
19:04Merci beaucoup, Jean-François Copé,
19:05d'avoir été l'invité
19:06de Tout le monde veut savoir.