Inauguration en 1994, transformation de la ville et grands projets jusqu'en 2027... le vice-président à l'Eurométropole, Alain Yund, revient sur les 30 ans de vie du tramway à Strasbourg.
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00:00Actu locale, musique et bonne humeur.
00:038h moins le quart, bon lundi matin à vous et bienvenue sur France Bleu Alsace.
00:08Il s'est petit à petit imposé comme un monument à part entière et incontournable de la ville de Strasbourg.
00:14Et on souhaite un très bon anniversaire à notre tramway.
00:17Il est plus tout jeune, 30 bougies à souffler aujourd'hui.
00:20Prochaine station, Homme de Fer.
00:23Et bonjour Alain Iwanda, la vice-présidente de l'Eurométropole en charge des mobilités.
00:28C'est vrai qu'on ne l'imagine plus aujourd'hui la ville de Strasbourg sans son tramway ?
00:32Ah ben non, je pense qu'à la fois les Strasbourgeois, les gens qui viennent de l'extérieur, ça fait partie du paysage.
00:37Je ne voudrais pas dire comme la cathédrale, mais ça fait vraiment partie du paysage urbain, mais aussi des moyens de se déplacer.
00:46Après, est-ce que ça vous vient quand même à l'esprit, la cathédrale ?
00:49Vous dites, je n'ai pas envie de dire pareil, mais...
00:51Ah ben, ce n'est pas la même génération, je crois, qu'on est rentré dans le XXe siècle avec la cathédrale.
00:57Et donc, avec le tram, pardon.
01:00Et donc, je crois que pour être beaucoup en contact avec d'autres agglomérations de France,
01:06c'est vrai que le tramway de Strasbourg est la référence ou une des grandes références du tram en France.
01:12Qu'est-ce qui fait qu'il est si particulier à vos yeux ?
01:15Je pense que le premier élément, c'est que c'est un outil de transformation urbaine.
01:19Ce n'est pas seulement des rails avec des trams qui se déplacent, mais ça a changé la ville.
01:24Ça n'a pas seulement changé la manière de se déplacer.
01:27Donc, ça, c'est quelque chose d'assez fantastique.
01:30C'est son design aussi, le fait qu'il se confonde aussi bien dans la métropole ?
01:34C'est à la fois le design et le fait qu'il soit complètement ouvert.
01:36C'est-à-dire, quand on est dans le tram, on est dans la ville.
01:40Si vous prenez le tram à Bâle, par exemple, d'abord, vous montez de marche.
01:45Là, vous rentrez de plein pied.
01:47Et donc, c'est aussi la question de son accessibilité qui est tout à fait particulière.
01:51Est-ce qu'on a fait des efforts pour que les gens s'approprient ce tram ?
01:55Je pense notamment aux pastilles, à ces annonces qui permettent d'arriver,
02:01de savoir à quelle station de tramway on arrive.
02:07Là, ce sont des vrais gens qui parlent.
02:09Contrairement aux métros parisiens, aux métros marseillais, aux tramways dans d'autres villes
02:15où là, ce sont des voix synthétiques.
02:16Là, on a fait le choix de donner la parole aux Strasbourgeois, sachant quelque chose.
02:20Je pense que c'est intéressant, parce que c'est aussi une forme d'appropriation du tram
02:25par des Strasbourgeois, certains célèbres, d'autres beaucoup moins.
02:30Venez témoigner de votre attachement au tram Strasbourgeois en ce jour anniversaire.
02:4130 ans, on le rappelle.
02:42Et puis, il y a 30 ans avant le tram Strasbourgeois, c'était comment ?
02:46Comment faisiez-vous dans vos transports du quotidien ?
02:48En quoi ce tram a changé vos habitudes de déplacement ?
02:53Il avait été question de construire un métro à la place du tramway.
02:57C'est bon, là-dessus, on ne s'est pas trompé, on a fait le bon choix.
02:59Ah oui, c'est évident.
03:01Je crois qu'aujourd'hui, il y a eu effectivement 5-6 ans de débats, d'ailleurs assez violents parfois.
03:07Et le choix du tram, quand je dis a été le bon choix,
03:11c'est le choix qui, à l'époque déjà, mais aujourd'hui, est une évidence.
03:16Parce qu'il n'enterre pas ses moyens de déplacement,
03:19mais en étant sur l'espace public, il transforme l'espace public.
03:24Il donne la place aux piétons, il donne la place aux vélos,
03:27il donne, je dirais, la place à l'urbanité dans l'autre ville.
03:31Donc il n'y a plus de réticence aujourd'hui.
03:33Les commerçants qui avaient peur pour leur boutique à l'époque,
03:36c'est vrai que ça avait été un très long combat politique pour la maire de l'époque, Catherine Trottmann.
03:40Aujourd'hui, tout ça, c'est enterré, il n'y a pas de problème.
03:43– 30 ans après, les débats sont les mêmes.
03:45C'est le constat que je fais par rapport au projet qu'on a en cours,
03:50que ce soit les commerçants, que ce soit la manière de se déplacer,
03:53que ce soit comment je rentre chez moi,
03:55comment mon commerce va-t-il vivre, survivre ou se développer.
03:59– Mais vous parlez que c'est la bonne solution.
04:01– Oui, mais je pense que plus personne à Strasbourg
04:05ne s'imaginerait la ville sans tram,
04:10l'Esplanade sans tram, le Neudorf sans le tram.
04:13Et donc c'est aussi pour ça qu'aujourd'hui,
04:16notamment par rapport aux enjeux climatiques,
04:18mais d'aménagement urbain, il faut continuer ce développement.
04:22– C'est vrai que ça fait un peu bis repetita,
04:24notamment avec cette fronde qui s'organise autour du projet de tram nord,
04:29qui doit être inaugurée à l'horizon 2027,
04:33trop cher, disent les détracteurs,
04:35268 millions d'euros d'investissement, ça vaut vraiment le coup selon vous ?
04:40– Je pense que c'est un investissement sur 80 ans,
04:43donc je crois que c'est vraiment un investissement d'avenir.
04:45On sort de la COP à Bakou hier soir sur un constat de semi-échec,
04:51aujourd'hui on est en 2024, on a des enjeux climatiques,
04:55mais on a aussi cette nécessité pour le tram vers le nord,
04:59d'offrir aux habitants un mode de déplacement confortable
05:03et réactif tous les jours.
05:05– Écolo.
05:06– Écolo, oui tout à fait,
05:07parce qu'en termes d'émissions de gaz à effet de serre,
05:09on sait que se déplacer autrement, c'est le tram,
05:13c'est le vélo, la marche à pied,
05:15et d'ailleurs ce tram nord sera le plus grand chantier cyclable de la décennie.
05:20– Venez témoigner ce matin de votre attachement au tram
05:23dont nous célébrons les 30 ans, le tram strasbourgeois.
05:25Bonjour Jacques !
05:26– Oui bonjour, France Bleu, bonjour les auditeurs.
05:30– Vous êtes de Strasbourg Jacques, vous êtes strasbourgeois,
05:34vous imaginez une vie sans tram vous ou pas aujourd'hui ?
05:37– Ah non pas du tout, moi j'habite Kronlembourg
05:39et je me rappelle quand j'allais au collège en ville,
05:42je prenais le bus le 7 à Kronlembourg,
05:44et bien ça a été galère jusqu'à ce que j'arrivais du côté de la Place de la République.
05:49Et ce tram ça a été une vraie bouffée d'oxygène pour tous les Kronlembourgeois,
05:53parce que Kronlembourg était un des quartiers à être le mieux desservi à l'origine du tram.
05:58– Donc vous louez le tram Jacques, vous en êtes fier, heureux et aujourd'hui encore usagé ?
06:03– Ah oui tout à fait, moins usagé,
06:05parce que je ne fréquente plus trop le centre-ville du fait que je travaille,
06:09mais j'ai participé également aux inaugurations de la tranchée de la trémie rotonde,
06:16où le jour de l'inauguration il y avait des milliers de personnes
06:19qui ont eu la possibilité à partir de Rotonde à aller vers la gare
06:23et visiter le tunnel quand il n'était pas encore en fonction.
06:26– Je vois sourire Alain Hound, ça a tout changé ces moments-là ?
06:30– Ah oui c'est évident, ce que vous dites me paraît évident
06:34et on a beaucoup de témoignages qui vont dans ce sens-là.
06:37– Merci Jacques d'ailleurs d'avoir témoigné ce matin.
06:39– Et ensuite je me rappelle encore très bien les réunions des usagers
06:44ou des culteurs d'usagers et des habitants de Kronlembourg-Haute-Pierre.
06:47Je me rappelle encore très bien quand Catherine Krautschmann,
06:51la maire qui a lancé l'hôtel Kramwey, a fait des réunions de concertation
06:56sur le parking du Mayon à côté de Auchan.
07:00Elle avait une petite tonnelle de 4 sur 4
07:03et là il y avait une vingtaine de personnes qui participaient.
07:06– Les souvenirs sont…
07:07– C'était vraiment une écoute, une écoute et le parking Rotonde,
07:11elle a écouté les habitants de Kronlembourg,
07:13au début elle a pensé faire un petit parking
07:16et finalement elle a opté pour un grand parking.
07:18– Elle est intarissable, on l'entend et la mémoire est encore très vive.
07:21Merci d'avoir ouvert la boîte à souvenirs pour nous ce matin
07:23sur France Bleu Alsace à l'occasion des 30 ans du tram.
07:26– On l'entend dans ce que dit Jacques également,
07:27c'est la place de la voiture qui est en jeu aussi
07:30à travers ces grands chantiers du tramway,
07:32notamment avec cette nouvelle ligne qui va partir plus au nord.
07:3618 000 voitures aujourd'hui sur l'avenue des Vosges,
07:38500 seulement après l'apparition de ce nouveau tram,
07:43vous n'en voulez plus du tout de la voiture à Strasbourg ?
07:45– Si, si, si, je pense que la voiture continue à avoir sa place
07:48mais je rappelle juste que Place Kleber, il y avait 40 000 voitures au jour,
07:51aujourd'hui il y en a 15 000 sur l'avenue des Vosges,
07:55c'est aussi le partage de l'espace public entre les piétons,
07:58les vélos, les commerçants et le tram
08:01et naturellement aussi pour l'usage individuel
08:04pour ceux qui en ont besoin de la voiture.
08:06– Et ceux qui vous disent que vous êtes trop tendre,
08:08au contraire le collectif Cap Tram Nord
08:10justement qui vous encourage à aller plus loin
08:13dans l'interdiction des voitures à Strasbourg,
08:15vous leur dites non aussi ?
08:17– Je pense qu'il faut que chacun trouve sa place
08:19mais avec des priorités, la priorité aujourd'hui
08:21c'est le tram, les transports en commun et le vélo,
08:24avec aussi ce qui change par rapport à il y a 30 ans,
08:27c'est le périmètre qui s'agrandit aujourd'hui,
08:29on ne réfléchit pas avec uniquement le tram
08:32dans la centralité de l'agglomération,
08:34on travaille aussi avec le tram
08:36parce que quand on fait 20, 30 ou 40 kilomètres,
08:39le tram n'est pas pertinent et c'est le tram qui est pertinent.
08:42– J'aimerais qu'on écoute rapidement Elisabeth
08:44qui nous appelle de Strasbourg, bonjour Elisabeth.
08:46– Bonjour Elisabeth.
08:47– Oui bonjour, je me permets de vous appeler,
08:51je voulais faire une réflexion d'abord globale sur le tram,
08:54qu'effectivement moi j'ai bientôt 60 ans
08:58et je suis de Strasbourg,
08:59étant jeune j'habitais l'esplanade,
09:02j'avais un malheureux bus tous les quarts d'heure,
09:06bon j'ai peut-être plus appris la marche qu'aujourd'hui,
09:09donc il y a quand même un côté, je dirais un peu pervers,
09:12évidemment pour des gens d'un âge au-dessus de 40, 50 ans,
09:16ça nous a offert d'autres horizons,
09:19je vois quand même que pour les jeunes,
09:21ils s'agglutinent dans le tram pour deux arrêts,
09:24ils ne marchent plus,
09:25donc voilà il y a toujours le côté pervers à tout,
09:29donc ça c'est la première réflexion,
09:31c'est très bien le tram,
09:32mais à dose homéopathique,
09:34pas systématiquement,
09:36ce qui est le cas aujourd'hui,
09:38ensuite ils ne payent pas,
09:39la gratuité fait que ça devient la facilité,
09:42il faut quand même voir les côtés un peu pervers,
09:45et maintenant juste pour dire,
09:47effectivement je suis une époque où,
09:49comme disait l'auditeur précédent,
09:51nous allions à Place Cléber,
09:53vous voyez Place Cléber,
09:55avec le véhicule,
09:56j'ai connu cette époque,
09:57bien sûr qu'il y a des avancées,
09:59niveau circulation,
10:01je dirais que le côté pervers des trams,
10:03c'est que l'autre jour,
10:04il y avait une dame,
10:05elle est tombée sous le tram,
10:07sur les rails,
10:08avec son vélo,
10:09c'est vrai qu'il y a des accidents,
10:10il ne faut pas nier,
10:11et se cacher derrière son petit doigt,
10:13il y a des accidents sur les rails du tram,
10:16autant pour les piétons,
10:17que pour les vélos,
10:20donc ce n'est pas si harmonieux que ça,
10:22je suis désolé,
10:24les accidents sont là pour le prouver.
10:26Elisabeth, on vous remercie d'avoir témoigné ce matin
10:29sur France Bleu Alsace,
10:30au sujet du tramway,
10:31on vous souhaite de passer une excellente journée,
10:33Elisabeth, à très bientôt.
10:35Passionnant ce sujet,
10:36on l'a entendu avec les auditeurs ce matin
10:38de France Bleu Alsace,
10:39et on vous remercie Alain Huynh,
10:40d'être venu en parler ce matin,
10:42monsieur tramway,
10:44de la ville de Strasbourg,
10:45vice-président de l'Eurométropole,
10:46en charge des mobilités,
10:48merci d'être venu nous voir ce matin.
10:49Merci à vous.