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00:007h45 ici Pays de Savoie, c'est l'invité ce matin. On va revenir sur les tensions qui sont montées d'un cran
00:06dernièrement entre taxis VTC d'un côté et chauffeurs de plateforme de l'autre. Pour en parler on est avec le président de la chambre syndicale des artisans taxis de Savoie, Nabelle Galotti.
00:15Bonjour Sébastien Dumaré, vous êtes dans le secteur de Moutier, vous avez fait un grand détour pour venir jusqu'au studio de ici France Bleu Pays de Savoie, merci beaucoup.
00:22Bonjour. La semaine dernière une violente altercation a eu lieu devant la gare de Moutier, il faisait nuit, la vidéo a fait le tour des réseaux sociaux, un homme a tiré avec des balles en caoutchouc.
00:33Comment est-ce que vous expliquez qu'on en soit arrivé à un tel niveau de tension entre vous, taxis, chauffeurs de VTC et les chauffeurs des plateformes ?
00:42Alors on en est arrivé là tout simplement parce qu'on a une réglementation qui n'est pas respectée aujourd'hui. C'est une réglementation qui est très claire et aujourd'hui on laisse faire n'importe quoi sur le terrain et forcément on arrive à des tensions comme ça qui montent crescendo depuis plusieurs années et même au niveau national de toute façon.
00:59Ça veut dire que vous n'avez plus de dialogue possible avec ces chauffeurs des plateformes, vous n'arrivez plus à discuter, à vous entendre, à travailler de façon collective peut-être ?
01:11Non pas du tout, c'est pas possible puisqu'on a des plateformes aujourd'hui qui leur donnent l'outil qui permet de faire l'infraction. Donc eux c'est des opportunistes, ils en profitent, ça leur permet de trouver du travail facilement et en plus ils sont victimes de ces plateformes puisqu'à tout moment ils peuvent se faire saisir leur voiture et avoir des sanctions assez lourdes.
01:28Vous parlez d'infraction, de règles, de quoi vous parlez précisément ?
01:32C'est-à-dire qu'un chauffeur de plateforme, un VTC qui est inscrit sur ces plateformes n'a pas le droit de faire de maraudes électroniques, c'est réservé aux seuls taxis, c'est écrit noir sur blanc dans la loi et aujourd'hui on laisse des plateformes californiennes faire n'importe quoi sur le territoire français et ces plateformes sont complices d'exercices illégals de la profession de taxi.
01:52Alors les maraudes électroniques ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'ils alpaguent, ils vont chercher les clients, les touristes ?
01:59Alors le chauffeur est connecté sur une application, vous avez le client en face qui est sur une autre application client, alors ça met en relation les deux sauf qu'en fait le problème c'est que ça géolocalise le VTC et ça c'est interdit par la loi.
02:14Donc le côté pratique y est mais par contre la réglementation n'y est pas.
02:19Ici Pays de Savoie 7h48, notre invité ce matin Sébastien Dumaret, président de la chambre syndicale des artisans-taxis de Savoie.
02:26Donc vous nous avez expliqué qu'il ne respectait pas les règles, quelles sont les conséquences, quelle est la différence finalement quand on emprunte un véhicule des plateformes et vous au niveau du tarif dans un premier temps ?
02:41Alors la grande différence c'est que déjà quand vous allez payer en tant que client, vous avez entre 10 et 45 euros sur 100 euros sur une course à 100 euros qui va partir directement aux USA sans aucun impôt en France, sans rien.
02:53Vous avez des chauffeurs qui sont mal rémunérés et à chaque fois ça fait du mal aux entreprises locales qui sont de plus en plus à la peine et qui risquent pour certaines de disparaître justement parce qu'à force de ne pas respecter ces règles, on fait n'importe quoi et nous on ne va plus pouvoir assurer le service à l'année bientôt puisque ce sera plus rentable, on se dirigera vers d'autres secteurs.
03:17C'est-à-dire que quand je parle de rentabilité, aujourd'hui la rentabilité d'une entreprise de taxi c'est les chiffres INSEE, c'est 3%.
03:23D'accord donc c'est déjà le cas, vous avez déjà des collègues qui réfléchissent à changer de travail ou à travailler différemment pour gagner plus d'argent, pour pouvoir rentrer dans leurs frais ?
03:34Bien sûr puisque de toute façon chaque année on nous prend un peu plus de travail, on a eu le problème depuis 12 ans avec les pays de l'Est, donc vous avez sûrement entendu parler aussi, on va dire que c'est en train de se réguler un petit peu et aujourd'hui on a ces plateformes qui arrivent donc il y a toujours un nouveau problème.
03:50Qu'est-ce qu'il faudrait pour améliorer la situation, déjà les relations entre vous et puis faire respecter cette réglementation dont vous parlez ?
03:58Simplement faire respecter la réglementation, c'est-à-dire que comme c'est interdit, pourquoi on l'autorise ? Et là-dessus on n'a aucune réponse d'aucun élu, on a le président de région qui ne s'est toujours pas prononcé sur cette affaire, on se demande pourquoi en fait on laisse faire ça comme ça.
04:14Dans les journaux d'ici, Pays de Savoie, on entendait quand même ce matin des gendarmes qui étaient sur le terrain et qui disaient qu'ils intervenaient, vous les voyez, vous les voyez pas assez ?
04:23Alors oui on les voit, on les remercie d'ailleurs parce qu'ils sont assez efficaces, le problème c'est qu'il n'y a pas de moyens, il n'y a pas assez de moyens.
04:30Quand vous connaissez la structure de nos stations de ski avec le monde et le nombre de personnes qui sont présentes ici l'hiver, le peu de gendarmes qu'il y a ça ne suffit pas et pour la plupart aussi ils ont un petit manque de formation.
04:43Est-ce qu'on parle beaucoup là des problèmes, on a illustré en gare de Boutier, comment ça se passe à Genève, à Chambéry, à l'aéroport, en gare de côté...
04:55Là on était en parenthèse côté Morienne, est-ce qu'il y a des difficultés aussi ?
04:59C'est partout en fait, c'est un phénomène général parce que la profession elle a été totalement déréglementée, on a laissé faire tout et n'importe quoi alors qu'on transporte des personnes, on ne transporte pas du bétail.
05:11Et c'est assez grave de voir ce qu'il se passe sur le terrain, vous avez des chauffeurs sans assurance, vous avez des chauffeurs qui ont été contrôlés sous stupes et ça aujourd'hui c'est quand même assez impressionnant qu'on puisse transporter des touristes là-dessus.
05:24Sébastien Dubary, vous restez avec nous, vous êtes président de la chambre syndicale des artisans-taxis de Savoie, vous êtes notre invité, vous aussi vous pouvez intervenir, y a-t-il des abus autour du transport des touristes en station selon vous ?
05:36Qu'est-ce que vous en pensez ? Vous réagissez au 0806 00 10 10.
05:44Et Annabelle, on peut effectivement intervenir ce matin comme on fait chaque matin avec notre invitée.
05:49Et on écoute Cathy, vous êtes du côté de Bernex, bonjour, on n'a pas encore Cathy du côté de Bernex, en tout cas Cathy elle est là, bonjour.
06:02Allô ?
06:03Oui, bonjour Cathy, bienvenue.
06:05Bonjour, bonjour, bonjour, ici Pays de Savoie.
06:08On vous a présenté, vous êtes dans le secteur de Bernex, vous travaillez avec des VTC, comment ça se passe, quel est votre témoignage, quelles sont vos relations entre les taxis, les VTC et puis les chauffeurs de plateforme ?
06:23Justement parce qu'on ne se marche pas sur des pieds, on a chacun notre réglementation, VTC et taxis c'est différent, mais on a l'intelligence de travailler en bonne entente.
06:34C'est-à-dire que les taxis n'empêchent pas sur notre travail dans le sens où leurs tarifs se font leur propre aux tarifs, mais qui sont en général alignés sur les nôtres, et on a chacun notre clientèle.
06:49Voilà, ce qui ne nous empêche pas lorsqu'on a un surplus de transport de s'adresser à un collègue VTC pour peu que le transport en question soit du transport privé,
07:02et inversement eux-mêmes nous adressent des clients qui demandent du transport médicaux qu'eux ne peuvent pas faire.
07:11Voilà, on essaye de travailler en bonne intelligence. On ne peut pas dire qu'il y a de concurrence entre nous, on a chacun notre clientèle, et ce que les taxis ont fait, c'est qu'on a créé des groupes WhatsApp.
07:25Dans notre secteur en tout cas, il y a 80 chauffeurs, ce qui nous permet de redispatcher nos courses lorsque nous avons un surplus de timing,
07:34donc si on est bloqué quelque part pour retarder sur l'autoroute un accident, ou retarder sur un transport médical, ces courses nous les mettons sur les groupes WhatsApp et émanquablement on trouve quelqu'un pour prendre cette course.
07:49C'est un témoignage plutôt rassurant, je vous coupe Cathy, mais Sébastien Dumaré, ça arrive donc des fois cette collaboration en bonne entente les uns avec les autres ?
07:57Bien entendu, on différencie bien les vrais VTC qui travaillent comme nous finalement, il y en a des très bons, et justement les chauffeurs de plateforme.
08:07Et vous Cathy, vous n'avez pas de difficultés avec les chauffeurs de plateforme dans votre secteur ?
08:13Alors justement, comme on dit, l'union fait la force. Nos groupes WhatsApp ont fini finalement par tous se connaître, et lorsqu'on voit un véhicule, un chauffeur qu'on ne connaît pas,
08:28ou éventuellement des gens qui font de la maraude sur les réseaux sociaux, on s'interroge et si vraiment on a un doute, on dénonce aux autorités.
08:40Le fait de tous se connaître, c'est ce qui fait notre force, en tout cas ici dans notre secteur.
08:47Donc là c'est sur le côté Genevois ?
08:49Je suis taxi sur Bernays, donc dans le Chablais, on se connaît tous plus ou moins, les nouveaux sont bien sûr intégrés sans problème pour ceux qui sont en règle,
08:59et en ce qui me concerne, ça fait 5 ans que je travaille sur le secteur, il n'y a pas de vraie rivalité entre les chauffeurs.
09:09Merci beaucoup Cathy pour vos témoignages, merci Sébastien Dumaré d'être venu dans les locaux de Pays de Savoie pour ce témoignage.

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