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00:00On vous en parle depuis tôt ce matin, c'est la journée internationale de lutte contre
00:09les violences faites aux femmes, on en parle avec notre invitée aujourd'hui, la directrice
00:14de l'ASFA, d'une association renaise qui vient en aide aux femmes depuis 1969.
00:18Bonjour Maëlle Dagnaud.
00:19Bonjour.
00:20Alors il y a eu de nombreuses manifestations déjà samedi partout en France et notamment
00:24à Rennes, Vannes ou encore Saint-Malo, est-ce que déjà c'est important cette mobilisation
00:28annuelle à l'occasion donc de cette journée internationale de lutte contre les violences
00:32faites aux femmes ?
00:33C'est toujours un moment important pour la visibilité du phénomène de société que
00:38sont les violences faites aux femmes, après, 25 ans après, j'aimerais plutôt fêter
00:42l'éradication ou au moins une nette diminution des violences et on voit que le phénomène
00:46ne diminue pas et ensuite on a cette mobilisation au mois de novembre mais celle qu'on peut
00:52souligner c'est quand même celle des milliers de professionnels, de bénévoles qui militent
00:57et œuvrent au quotidien pour prévenir, écouter, accompagner les femmes victimes
01:01de violences sur le territoire.
01:03Vous dites que cette violence faite aux femmes, elle ne diminue pas, est-ce qu'elle l'augmente
01:06même ou pas ? En tout cas sur le territoire de Rennes que vous connaissez.
01:09Alors sur les chiffres 2023 de l'AMIPROF, on calculait trois femmes par jour qui ont
01:16été tuées, qu'on a contraint à se suicider ou qu'on a tenté de tuer donc le chiffre
01:21reste énorme et là on parle que des violences dans le cadre du couple parce que toutes les
01:26violences faites aux femmes restent très importantes qu'elles soient physiques, sexuelles,
01:29psychologiques ou économiques.
01:31Alors justement à Rennes, de quelle façon vous intervenez avec l'association LASFADE ?
01:36Alors aujourd'hui il y a 236 personnes qui sont mises en sécurité dans le cadre de
01:42violences, plus la moitié est hébergée à l'hôtel donc l'accompagnement il passe
01:47par cette mise en sécurité dans des hébergements pour le coup spécifiques, pas à l'hôtel.
01:53C'est aussi l'accueil, l'écoute, l'accompagnement notamment à travers notre service accueil
01:57de jour au sein de la maison des femmes Gisèle Halimi.
01:59Celle qui a ouvert il y a un an, c'est ça ? Ça a été un vrai plus dans cette lutte
02:03contre les violences faites aux femmes ? La création de cette maison elle est située
02:07dans le quartier du Blône ?
02:08Oui tout à fait, elle est située sur le parvis de l'hôpital Sud, dès le premier
02:12jour on a eu beaucoup de personnes qui sont venues nous voir, beaucoup de femmes, aujourd'hui
02:17on a dix à vingt femmes qui viennent nous voir tous les jours donc effectivement c'est
02:21un vrai plus.
02:22Donc on voit plus de femmes chaque jour ? Oui tout à fait.
02:24Rien que tu reines la maison Gisèle Halimi ? Je me permets de le rappeler, c'est vraiment
02:29énorme.
02:30Les besoins sont vraiment très très importants, c'est pour ça je vous disais effectivement
02:34le phénomène ne diminue pas, on est aussi un lieu pour les témoins, pour les partenaires
02:40qui souhaitent avoir des conseils ou mettre en lien une personne victime avec nos services
02:46donc effectivement c'est un équipement qu'on porte avec le CHU et qui est absolument indispensable.
02:52Alors vous avez parlé de cette mise en sécurité de ces femmes, est-ce que l'aide elle vient,
02:56j'imagine qu'elle est autre aussi ? Quelle peut être d'ailleurs cette aide que vous
03:03pouvez encore apporter à part l'éloignement ? Dans le cadre de la mise en sécurité nos
03:08professionnels font un accompagnement social qu'on appelle global sur l'ensemble des dimensions
03:13qui permettent non seulement à la femme en respectant sa temporalité de sortir du cycle
03:19des violences mais aussi de retrouver son autonomie.
03:22Notre principe c'est vraiment l'émancipation des femmes et de leurs enfants et donc l'ensemble
03:27des moyens qu'on met à disposition ont vraiment cet objectif-là.
03:30Daniel vous êtes directrice générale de l'association Asfad à Rennes, j'ai quand
03:36même envie de vous demander est-ce que c'est pas toujours un peu dommage d'avoir à sortir
03:40finalement les femmes de chez elles pour les mettre à l'abri, on a l'impression que c'est
03:43la victime qui est doublement pénalisée, est-ce que vous avez aussi ce sentiment ou pas ?
03:48Alors on partage complètement ça, il y a des dispositifs d'éloignement du conjoint
03:52violent ou de l'auteur qui sont parfois difficiles à mettre en place, donc ce qu'il faut c'est
04:00de toute façon trouver une situation stable et pérenne pour les femmes victimes.
04:04Je réinsiste sur le fait que là on parle des violences conjugales mais le phénomène
04:08des violences faites aux femmes c'est bien au-delà de la simple violence faite au coup
04:12au sein du couple, notamment sur la question des viols et des violences sexuelles, on sait
04:18que c'est un phénomène de ceci très important, le procès de Mazan l'a montré.
04:22Et donc aujourd'hui le Premier Ministre va aller à Paris justement et il doit annoncer
04:30notamment une série de mesures pour lutter contre ces violences faites aux femmes avec
04:34la généralisation du dépôt de plaintes dans les hôpitaux à partir de l'an prochain,
04:39fin de l'année prochaine, c'est une bonne chose, ça existait déjà dans certains hôpitaux
04:43qu'en pensez-vous ?
04:44Alors c'est effectivement la prolongation d'engagements déjà pris, c'est toujours
04:48une bonne chose quand on vient à faciliter le parcours des femmes victimes de violences.
04:53Parce que vraiment c'est plus facile de porter plainte à l'hôpital que d'aller en gendarmerie
04:56ou au commissariat ?
04:57Oui, effectivement, quand on peut faire les démarches dans le lieu où on est c'est
05:02vraiment facilitant.
05:03Après il y a une vigilance que certaines associations dont la nôtre portent, c'est
05:08le respect de la temporalité des femmes.
05:10Les femmes ne doivent pas être obligées de porter plainte si elles ne le souhaitent
05:14pas.
05:15Pour autant l'ensemble des mesures qui vont être annoncées sont plutôt une bonne chose.
05:20Ce que je tiens à souligner, c'est tout de même que dans le cadre du nouveau PLF,
05:24beaucoup d'associations ont des risques financiers importants et notamment des associations
05:34qui accompagnent depuis longtemps les femmes victimes de violences.
05:37Avec donc une baisse plutôt, j'imagine ?
05:39Plutôt une baisse, oui.
05:40Merci beaucoup Maëlle Dagnon d'avoir été l'invitée de France Blanc-Amérique ce matin,
05:43vous êtes la directrice générale de l'association renaise Asphalte qui vient en aide aux femmes
05:47depuis 1969.
05:48On va signaler qu'il y a d'ailleurs une nouvelle mobilisation aujourd'hui à Rennes
05:53à 16h, ça se passera Place de la République.