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00:00– De retour dans votre émission Angle de vue en compagnie de Guy-Albert Ruffin du Hamel.
00:09Alors après avoir évoqué votre vie privée en Martigny,
00:13vous êtes aujourd'hui évidemment connu comme le directeur
00:16de la plateforme régionale d'oncologie créée en 2009.
00:19Votre mission, pour la résumer, coordonner les acteurs du territoire investi
00:23dans la lutte contre le cancer.
00:25On vient d'évoquer assez longuement votre vie privée.
00:28On imagine que cette mission revêt un caractère très particulier pour vous.
00:33Est-ce que c'est aussi pour ça que vous l'avez acceptée ?
00:35– Oui mais je reste un agent public, c'est-à-dire que je fais vraiment
00:39la différence entre ma vie privée, l'exercice avec vous est totalement inédit,
00:43c'est que je suis vraiment dans une mission professionnelle
00:47où je dois effectivement m'occuper de Martigny-quai et de Martigny-quai
00:51et des atteintes de cancer, ce que je fais avec peut-être
00:53une plus grande écoute, certainement, puisque je dois être passé
00:56par des expériences très difficiles, que ce soit directement
01:00avec mon épouse de l'époque ou encore avec ma belle famille,
01:04mais aussi dans ma famille de tous les jours,
01:06il ne faut pas croire que nous ne sommes pas épargnés.
01:09Il n'y a pas plus, pendant tous les problèmes que nous avions l'année dernière,
01:13enfin même pas l'année dernière, cette année excusez-moi,
01:15je suis encore un peu déphasé, j'ai eu accompagné ma marraine
01:19et la soeur de ma mère aussi qui décédait de cancer
01:20et des conditions horribles.
01:22Donc je crois que quand on est directeur, on doit pouvoir être vraiment responsable
01:27et c'est un poste que je prends avec une certaine responsabilité,
01:31mais aussi, je ne veux pas dire de manière sacerdotale,
01:34ce serait un mot trop fort, mais je pèse chaque instant
01:38de ce qu'il m'est demandé de faire.
01:39– En tout cas une certaine solennité.
01:41– Voilà, c'est-à-dire que je ne crois pas qu'on n'a pas le droit de faillir.
01:44Quand on est à ce poste-là, il faut être au rendez-vous
01:47de ce qu'on vous demande de faire, vous n'y arriverez pas toujours
01:49parce que vous n'êtes pas seul,
01:50mais vous ne devriez pas rentrer chez vous le soir
01:53sans être sûr d'avoir tout fait pour que votre travail ait un sens pour les patients.
01:57– Et justement vous-même, quand vous vous êtes retrouvé confronté
02:00à devoir accompagner un proche malade,
02:04est-ce qu'en tant qu'accompagnant aussi,
02:06vous vous êtes toujours senti soutenu aussi par le corps médical ?
02:12Est-ce que vous vous êtes senti pris en compte, écouté ?
02:16Est-ce qu'aujourd'hui vous estimez que cette prise en charge-là,
02:19à la fois pour les patients mais aussi pour leurs proches, est suffisante ?
02:22Oui, et sinon, quels seraient les axes d'amélioration ?
02:26– Très très très nombreux axes d'amélioration,
02:29c'est-à-dire qu'on est dans les Outre-mer.
02:32Qu'y a-t-il eu une prise en charge en France hexagonale,
02:35ça n'a absolument rien à voir.
02:36Je pense que ce qui s'est passé en 2008,
02:38si ça se passait chez nous en 2024, ce serait pas mal.
02:41Il y a encore beaucoup de progrès à faire.
02:43Mais c'est vrai qu'on sort de très loin avec ces cancers-là, ici à Martinique.
02:46On sort de loin, il ne faut pas oublier quand même les chiffres,
02:481583 nouveaux cas chaque année, 11 000 patientes et patients
02:53qui sont traités ou encore suivis, 18 000 personnes vivantes avec un cancer,
02:56des localisations encore qui sont en surincidence,
02:58comme la prostate, l'estomac, le col de l'utérus.
03:01Donc je crois qu'il y a de grandes marges de progrès.
03:05Mais ce qui est beau, c'est qu'on voit que depuis le début
03:08de cette aventure de plateforme, les choses se sont améliorées,
03:12peut-être pas aussi vite que je le souhaiterais,
03:13mais se sont améliorées régulièrement.
03:15Aujourd'hui, on a ouvert des choses extraordinaires,
03:18comme je vois maintenant le projet encofemme qui, depuis hier, fonctionne,
03:22qui permet d'accueillir des femmes à l'AMFME
03:24dans des conditions vraiment humaines,
03:27des différents projets comme la maison du parcours qui est ouverte,
03:30ce fameux numéro vert qui va permettre aussi d'accéder,
03:32et puis tous les dispositifs qui vont désormais gravir.
03:35Et puis n'oublions pas une chose, c'est la voix des patients,
03:38la voix des patients à travers de très nombreuses associations.
03:42Ça, c'est assez inédit en martyrique et ça nous poursuit.
03:44– Alors, vous l'avez dit, j'aimerais revenir sur le fait
03:46que votre première épouse a été se faire soigner dans l'Hexagone,
03:49et c'est vrai qu'aujourd'hui, on a encore tendance à pointer du doigt
03:52une forme d'inégalité, les rapports d'ailleurs, de santé,
03:55le point du doigt, le fait que ceux qui ont les moyens,
03:58généralement, préfèrent partir pour aller se faire soigner là-bas,
04:02créant peut-être, pour ainsi dire, une forme de santé à deux vitesses.
04:07Alors, est-il vrai que les traitements ou le fait de poser un diagnostic
04:12ou la prise en charge sont plus efficaces là-bas que chez nous,
04:15ou bien est-ce une fausse croyance ?
04:17Et justement, où en est-on de cette réduction d'inégalité ?
04:21– Ce n'est pas une fausse croyance, c'est-à-dire qu'il ne faut pas non plus
04:23comparer des mastodontes comme l'IGR, le CURI, l'APHP,
04:29avec un territoire de 80 km de long et de 30 de large,
04:33avec un seul CHU, il ne faut pas, il faut quand même…
04:36Par contre, ce qu'il faut noter, c'est qu'aujourd'hui,
04:38nous sommes vraiment en capacité de soigner plus de 90% de ces cancérats
04:43dans de très bonnes conditions, mais le problème, c'est les délais,
04:46c'est ça le problème, c'est-à-dire qu'il faut que les personnes accèdent,
04:49je veux dire, aux soins dans des conditions, je veux dire,
04:52beaucoup plus rapprochées, qu'on n'ait pas de perte de chance
04:55du fait de délais trop longs, qui sont dus à plusieurs variables,
04:57notamment comme le manque de médecins, d'autres problèmes organisationnels,
05:02et c'est sur ça qu'il faut travailler.
05:04Maintenant, on aura toujours besoin d'adresser des patients
05:07via l'APHP, c'est le cas des tumeurs rares, le cas de cet assisté clinique,
05:11on ne va pas se couper des régions.
05:15Par contre, il faut voir qu'il y a quand même des cancérats
05:17qui sont très bien traités ici, que tout est possible,
05:20mais par contre, il faut un peu plus d'organisation,
05:22il faut un peu plus prendre en compte ces délais qui sont malheureusement longs.
05:25Je précise quand même que même si les délais sont longs,
05:27il y a aussi malheureusement des diagnostics trop tardifs.
05:31Et des deux côtés, il faudrait aussi que les patients arrivent
05:33à des diagnostics plus précoces et que derrière, le système de santé
05:37s'organise pour un parcours beaucoup mieux coordonné.
05:39– Est-ce que les crises sociales, justement, ont rallongé
05:44ces délais de prise en charge et ces délais de traitement ?
05:46– Mais évidemment, mais évidemment.
05:48Vous êtes dans un parcours sous tension,
05:52c'est-à-dire que vous avez l'hôpital Clarac,
05:53où vous avez un service d'oncologie médicale qui a encore du mal
05:57à absorber une file active très importante,
05:59avec un nombre de médecins qui n'est pas forcément suffisant.
06:01Donc il y a déjà de grands efforts à faire.
06:04Et puis n'oublions pas qu'on est en train d'être aussi
06:06dans une crise sanitaire, qui est la crise de la Covid-19,
06:09qui nous a aussi ramené son flot, son goulot d'étranglement.
06:13Donc il y a beaucoup à faire.
06:15Et quand vous avez, dans ces programmes, déjà sous tension,
06:19et que vous rajoutez des patients et des patientes
06:21qui ne peuvent pas accéder au système de soins,
06:24forcément que vous rajoutez de la peine sur de la peine.
06:28– Alors, puisqu'on parle de la prise en charge en local,
06:31est-ce que vous pouvez nous donner des nouvelles d'un équipement
06:34tant attendu, espéré, dont on a beaucoup parlé,
06:36très médiatisé, ou en étant du cyclotron en Martinique ?
06:40– Mais c'est peu scoop, c'est ouvert, ça fonctionne.
06:44Oui, Catherine, ça fonctionne très bien.
06:46– Parce qu'il y a eu quelques couacs dans le lancement,
06:49notamment sur la manipulation du matériel, etc.
06:52Donc oui, ça fonctionne, mais est-ce que ça fonctionne vraiment
06:56comme on espérait ?
06:57– Non, on est aujourd'hui à plus de 2 500 patients et patientes traités,
07:02depuis son ouverture.
07:03Donc le CHU, on est très fiers.
07:05Il faut dire quand même que c'est un équipement de très haute technologie.
07:08Vous parliez bien de ce TEP-SCAN, TEP-IRM et cyclotron,
07:11qui est porté par l'Institut caribéen d'imagerie nucléaire,
07:16qui est quand même à la pointe de l'innovation.
07:18– Ça apporte un réel plus pour les patients, concrètement,
07:22les 2 500 patients, est-ce qu'on a déjà…
07:24– Oui, c'est qu'on a des diagnostics beaucoup plus précis,
07:26on a également des prises en charge beaucoup plus portées
07:29sur des choses beaucoup plus précises.
07:31Et puis, ce n'était pas évident, quand même, d'embarquer des personnes
07:35dans un avion pour aller sur Paris pour juste un examen,
07:38ou encore, maintenant qu'il y avait la Guadeloupe,
07:40un an Guadeloupe qui avait encore des problèmes aussi avec la Guadeloupe,
07:42parce que ce n'était pas non plus simple de l'ancien Guadeloupe.
07:44Donc je crois que…
07:45– Parce qu'on a tout le personnel pour le faire fonctionner,
07:48former, disponible.
07:49– Il y aura toujours des actes d'amélioration.
07:50Mais ce que je peux vous dire aujourd'hui, et ce qui est la vérité,
07:53moi je suis connu pour dire les choses, je ne suis pas de l'entrevoir,
07:56c'est-à-dire qu'aujourd'hui, ça fonctionne parce que nous l'avons vérifié.
08:00Alors maintenant, est-ce qu'il n'y a peut-être pas de petits couacs
08:03de temps en temps ?
08:04Forcément, mais qu'est-ce qui n'a pas de petits couacs ?
08:05Même IG en a plein aussi.
08:07Mais par contre, ce qu'il faut retenir, c'est un équipement qui fonctionne,
08:11qui a une forte valeur ajoutée, et je pense que le CHU,
08:15avec cet outil-là, va vraiment, pas s'améliorer,
08:19mais mettre au rendez-vous la cancérologie de ce qui se passe de mieux
08:23sur le continent, enfin sur le continent, dans le monde,
08:26puisqu'on parle bien de l'échelle du monde.
08:28Et puis, on a bien vu que le coût en valait aussi la peine,
08:31et je remercie beaucoup la CTM de cet investissement
08:35qui a été quand même assez colossal et qui permet aujourd'hui à ce territoire
08:39d'avoir un équipement comme ça, sur lequel, personnellement,
08:42je mise beaucoup d'espoir.
08:43– Et où en sommes-nous de notre nombre de spécialistes pour la prise en charge ?
08:46Parce que vous évoquiez tout à l'heure la pandémie de Covid-19,
08:50on a aussi perdu beaucoup de médecins à cette époque-là.
08:55Aujourd'hui, est-ce qu'il y a aussi suffisamment de spécialistes,
08:58justement, pour raccourcir à la fois ces délais de diagnostic
09:00et pour accompagner les patients ?
09:02Ou est-ce qu'il en manque ?
09:03Et s'il en manque, quelle est votre stratégie de séduction,
09:06j'ai envie de dire, pour en faire venir sur notre territoire ?
09:09– Oui, mais je suis sûr qu'il manque des médecins.
09:11Il manque des spécialistes, il manque des oncologues,
09:13il manque des radiologues, il manque…
09:14On est dans un territoire où on a bien vu qu'on ne peut pas se suffire
09:18aujourd'hui du peu qu'on a.
09:20Donc déjà, la première chose, c'est d'éviter qu'ils partent.
09:22Donc déjà, quand on les a, de pouvoir les maintenir chez nous.
09:25C'est vrai qu'on n'est plus dans une destination très sexy,
09:27il faut quand même l'avouer.
09:29L'image carte postale où vous vendiez la planche à voile,
09:33la planche de surf, etc.
09:34Il faut l'avoir de moins en moins, avec les sargasses et autre chose.
09:36Et puis, il y a des crises sociales qui sont permanentes.
09:38Les gens ne sont pas forcément…
09:40C'est assez difficile.
09:41J'entends des témoignages de personnes qui me disent
09:43que si ça continue comme ça, on ne va pas rester.
09:45Il y a aussi ça, il faut l'entendre aussi.
09:48Et je crois qu'il y a vraiment besoin aujourd'hui de réfléchir.
09:51Mais pas uniquement avec de l'argent,
09:53parce que ce n'est pas l'argent qui garde les gens.
09:55Mais c'est des conditions de vie, et puis comment on est attractif.
09:59Eh bien, vous avez tout vu.
10:00Quand vous avez un équipement comme ce Tepscan,
10:03ce Cyclotron ici au CHU, vous attirez du monde.
10:06Parce qu'en fait, ce sont des personnes…
10:07Quand vous avez un robot chirurgical, vous attirez du monde.
10:10Mais si vous avez un bistouri qui ne coupe pas,
10:12vous voulez attirer qui ?
10:14Je pense qu'il faut faire monter aujourd'hui la technologie,
10:16redonner du sens aux infrastructures,
10:19garantir un minimum d'accueil
10:21et tout ce qui va avec,
10:23parce que sans ça, vous n'attirez personne.
10:25– Et miser sur la recherche aussi peut-être ?
10:26Parce qu'après tout, on a aussi des spécificités locales
10:29qui pourraient intéresser des chercheurs, des médecins.
10:31Est-ce que ça, aujourd'hui, s'est fait aussi ?
10:32– Eh bien oui, on a un CHU très actif dans le domaine de la recherche.
10:36Il faut encore aller plus loin, car on est aujourd'hui en 2024.
10:40C'est-à-dire que les gens ne viennent plus dans vos zones.
10:43Vous n'avez pas à avoir un bloc opératoire sans technologie,
10:48une recherche au niveau zéro,
10:50et vous demandez aux gens de venir chez vous.
10:54Et je crois que c'est ça, en fait, le grand défi.
10:56Et ça s'est déjà enclenché, et je crois que ça réunit le meilleur déjà,
10:59parce que ce que je vois, c'est quand même une bonne petite dynamique
11:02et des médecins qui commencent à venir.
11:04Mais par contre, je ne baisse pas la garde,
11:06car il faut aussi pouvoir les garder.
11:09– Alors, vous l'avez dit, plusieurs centaines, malheureusement,
11:12de décès chaque année en Martinique dus aux cancers.
11:15Nous détenons toujours le triste record du nombre de cancers
11:18de la prostate chez l'homme sur notre territoire.
11:22J'aimerais qu'on revienne aussi sur nos modes de vie.
11:25En quoi nos modes de vie actuelles influent sur notre prévalence au cancer ?
11:29Est-ce que, selon vous, il y en aura de plus en plus ?
11:33– Je ne suis pas devin.
11:36– Ou est-ce que déjà on constate une évolution par rapport à nos anciens,
11:40par rapport à l'actuelle génération, la sédentarité, l'obésité,
11:45la problématique du chlordécone aussi, qu'on a déjà évoquée ?
11:49– Ce qu'il faut comprendre, c'est que 40% des cancers, on pourrait les éviter.
11:52Ça c'est quand même 40% des cancers, donc 4 cancers sur 10 pourraient être évités.
11:56Donc il y a des gestes qu'on rappelle tout le temps,
11:58c'est combattre le surcroît, l'obésité, la sédentarité,
12:03faire bouger un peu plus les gens, et puis aussi certaines causes environnementales,
12:07dont la chlordécone forcément fait partie, en tout cas dans certaines localisations.
12:12Et puis vous avez aussi des problèmes,
12:14parce que ce territoire, il a de part aussi son mode de fonctionnement.
12:18Je prends le cas de cancer qui est en surincidence par rapport à l'Hexagone,
12:22c'est le cas du cancer de l'estomac, où vous avez effectivement plus de cancers
12:26de l'estomac pour une population de 100 000 habitants en Martinique
12:28que vous en avez en France hexagonale, mais c'est simple,
12:31parce qu'il y a une consommation aussi qui expose les personnes à une bactérie,
12:36qui est le bactère Pylori, dans le mode de vie avec ce dont nous vivons,
12:40notre jol cochon, notre lachier cochon, notre manger trop salé pour nous transformer, etc.
12:43Je crois qu'il y a quand même besoin de rappeler ça, et vous avez parfaitement raison,
12:47je pense que le défi aujourd'hui d'une cancérologie qu'on veut freiner,
12:50parce que n'oublions pas, même si nous sommes globalement en surincidence
12:54par rapport à la France hexagonale, puisque nous avons par rapport à 100 000 habitants
12:59moins de cancers sur toutes les localisations confondues,
13:02mais nous avons une plus forte accélération,
13:04c'est-à-dire que la France hexagonale accélère je crois à 0,6 et nous on est à 1,6,
13:09c'est-à-dire qu'on va plus vite, donc si on ne fait rien, on va l'attraper,
13:13donc d'où l'intérêt de miser, c'est vrai, il faut vraiment miser sur la prévention.
13:18– Parlons de l'après-cancer, au-delà de la prise en charge de la maladie,
13:22quel accompagnement est mis en place chez nous une fois la rémission annoncée ?
13:27Est-ce qu'en matière de taux de récidive,
13:30on a des taux de récidive plus élevés que dans l'hexagone, et pourquoi ?
13:37– Oui, alors ça je vais laisser les spécialistes vous répondre
13:39à cette question très technique et très médicale,
13:41mais ce que je peux vous dire c'est que l'après-cancer fait l'objet d'un suivi,
13:44c'est-à-dire que toute personne qui est en rémission de son cancer
13:48a ce qu'on appelle un PPAC, un programme personnalisé de l'après-cancer,
13:52mais qui ne va pas interroger uniquement des questions, je vais dire cliniques,
13:56mais on va aller aussi dans la réhabilitation au travail,
13:59parce qu'un cancer ça épuise dans la partie familiale,
14:01la partie professionnelle, la partie économique,
14:03donc je crois qu'il y a aussi tout ce travail de réhabilitation
14:06après le traitement, après une longue maladie,
14:08parce qu'on parle de plusieurs mois, voire années de traitement,
14:11on n'en sort pas tous de là, et puis on est comme ça,
14:13donc quand on survit d'un cancer, quand on guérit d'un cancer,
14:16quand on est en rémission après un cancer,
14:18mais c'est tout cet après-cancer que nous sommes en train de développer,
14:21pas avec uniquement la partie, je veux dire, soins,
14:24où on fait de la biologie, l'imagerie, tout ce que vous voulez,
14:27mais aussi la partie sociale, c'est très important,
14:30car c'est quand vous sortez du soin que vous commencez à comprendre
14:33qu'il n'y a plus madame untel, monsieur untel, monsieur untel,
14:35et c'est là, malheureusement, qu'on trouve, hélas,
14:38quelques cas de suicide ou de dépression.
14:40– Gilbert Ruffin du Hamel, on va marquer une dernière courte pause
14:43avant de se retrouver, et on va justement parler
14:46de votre casquette d'ingénieur social.
14:48À tout de suite.