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00:00Le combat pour la prévention des féminicides et la protection des victimes des violences
00:09conjugales ne s'achève jamais.
00:11Il se mène à chaque instant, partout.
00:13Face à ce fléau, qui brise des vies humaines, nous ne nous résoudrons jamais à céder
00:18à la fatalité.
00:19L'action, résolue et continue, est notre seule boussole.
00:22Une action collective, au plus près du terrain, nous ne devons rien laisser passer.
00:28Cinq ans après le grenel des violences conjugales, où en est-on aujourd'hui de la protection
00:32des victimes de violences conjugales ?
00:34Les femmes victimes osent-elles déposer une plainte ou se signaler auprès d'une association
00:38spécialisée ?
00:39Au cours de la vie, une femme sur quatre a déjà subi des violences psychologiques
00:43commises par son partenaire au moins une fois depuis l'âge de 15 ans.
00:47Et une femme sur six a subi des violences physiques et ou sexuelles.
00:51Les victimes dénoncent de plus en plus ces violences auprès des services de police et
00:55de gendarmerie.
00:56Le nombre de faits enregistrés par les forces de sécurité a ainsi doublé entre 2017 et
01:002022, avec une augmentation de 98%.
01:04Dans le même temps, si le nombre de féminicides conjugaux reste très élevé, 118 en 2022,
01:10267 femmes ont également été victimes d'une tentative de féminicide cette même année.
01:15Parmi les femmes tuées par leurs conjoints, nombreuses avaient déjà subi des violences
01:19antérieures.
01:20Alors bien sûr, des progrès sont constatés.
01:23Les victimes sont de mieux en mieux protégées.
01:26Mais ce n'est pas suffisant.
01:27Un féminicide est toujours un féminicide de trop.
01:29Il faut un meilleur repérage du continuum des violences subies par les victimes, une
01:34meilleure évaluation du danger et une orientation qui garantissent leur protection.
01:37Ce sont des enjeux cruciaux, et cela particulièrement lors du dépôt de plainte.
01:42L'étude du Centre Hubertine-Auclair nous apporte les enseignements suivants.
01:46Chaque situation de violence représente un danger pour la victime, danger de réitération,
01:51d'aggravation de violence ou de féminicide qui peut basculer dans un très grand danger.
01:55D'où le besoin d'une réponse de protection immédiate dès l'issue de la plainte.
02:00Le moment du dépôt de plainte ne doit pas être un moment où la parole des victimes
02:03est limitée.
02:04Ce moment doit permettre une mise en confiance de la victime et la libération de sa parole.
02:08Les cyberviolences sont omniprésentes dans les situations de violences conjugales.
02:12Neuf situations de violences conjugales sur dix en comportent.
02:15Et ces violences laissent des traces et peuvent aider à caractériser la situation globale
02:20de violences de la victime et collecter des preuves essentielles.
02:23Il faut qualifier avec bienveillance et sans jugement les violences sexuelles.
02:27Ce sont des violences très présentes en cas de violences conjugales et particulièrement
02:31tabou pour les victimes car la notion de devoir conjugal est encore aujourd'hui trop présente.
02:36Il faut oser parler de viols conjugales sans honte, sans crainte et en confiance.
02:41Les violences sexuelles génèrent un fort sentiment de honte et peuvent être difficiles
02:46à aborder, aussi pour les effectifs de police que pour les victimes.
02:50Le cadre de l'audition lors d'un dépôt de plainte est un élément qui est déterminant
02:53pour la reconnaissance et la qualification des violences.
02:56Le dépôt de plainte doit être un moment de mise en sécurité, de confiance et de libération
03:00pour la victime, pour ces femmes qui ont le courage de venir porter plainte et rassurer
03:05celles qui n'ont pas encore pu franchir la porte d'un commissariat.
03:08Une fois les enseignements posés et les recommandations faites, il faut alors agir.
03:12Agir toutes et tous ensemble, efficacement, à la fois dans l'information des victimes
03:17et à la fois dans la réponse pénale apportée, dont la condamnation des agresseurs.