• l’année dernière
Sébastien Lecornu, Ministre des Armées, était invité dans l'émission Face à l'info, ce jeudi 21 novembre, sur CNEWS. Il s'est exprimé sur Poutine, qui affirme ne pas exclure de frapper les pays dont les armes sont utilisées par l’Ukraine en Russie et invite à se «réarmer moralement, budgétairement, industriellement».

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Transcription
00:00Je forme un vœu.
00:01Va-t-on vers une troisième guerre ?
00:03J'aimerais qu'on fasse quelque chose pour nous, Français,
00:05c'est qu'on arrête de passer d'un état extrême à l'autre.
00:07C'est-à-dire, soit d'une énorme inquiétude en disant
00:10« Oh là là, c'est terrible, c'est la Troisième Guerre mondiale »,
00:13à quasiment instantanément un autre statut
00:15qui peut parfois nous conduire à une forme de déni
00:17sur la réalité des menaces.
00:18Et c'est un peu pour ça que j'ai écrit ce livre,
00:20qui est la mise en page de mes notes, en fait, depuis deux ans.
00:23Depuis deux ans, cet été, j'ai mis en page patiemment
00:26l'ensemble de mes notes depuis deux ans
00:27pour essayer de démontrer vers la guerre, point interrogation,
00:30que nous ne sommes pas en guerre,
00:32mais que nous ne sommes plus en paix comme nous l'avons connu.
00:35C'est-à-dire, en fait, fin de la guerre froide,
00:37chute du mur de Berlin, dissolution du pacte de Varsovie,
00:40au fond, des années qui ont été consacrées
00:42à la lutte contre le terrorisme,
00:44qui reste malheureusement toujours d'actualité,
00:46la lutte contre le terrorisme islamiste du Sahel,
00:49en passant par l'Asie centrale et le Levant.
00:51C'est évidemment un enjeu absolument majeur,
00:53y compris sur notre propre territoire.
00:55On pourrait y revenir sur les questions liées à l'Afrique,
00:56parce que c'est un enjeu majeur, y compris, d'ailleurs,
00:58pour prévenir des flux migratoires importants.
01:00Mais en plus, on a un agenda de rapprochement,
01:03je le redis, Téhéran, Moscou, Pyongyang,
01:05une remise en cause de ce que nous croyons établi
01:08depuis la fin de la seconde guerre mondiale.
01:09On est dans un État un peu entre les deux,
01:11dans lequel un pays comme le nôtre peut être défait
01:14sans être envahi.
01:15Et c'est ce que j'essaie d'expliquer.
01:17Menace cyber, remise en cause du droit international
01:19de circuler, notamment sur le terrain maritime,
01:22je le dis à dessein ici,
01:23on a besoin de garder nos souverainetés en Outre-mer,
01:26notre capacité à amener...
01:27Vous parlez de l'Outre-mer dans le livre
01:29et de l'importance de l'Outre-mer.
01:30Mais ce qui se passe en Mer Rouge a un impact énorme.
01:32Énorme.
01:33On a un grand pays exportateur, on parle de nos agriculteurs.
01:36On est aussi un pays qui importe beaucoup de choses.
01:38On a un grand pays de commerce.
01:40On est un pays qui a des routes maritimes
01:41qui doivent rester ouvertes vers nos territoires d'Outre-mer,
01:43pour ne prendre que ces exemples.
01:45La menace que fait peser les outils
01:47sur le trafic maritime en Mer Rouge
01:48a un impact colossal sur notre économie.
01:51Les menaces de militarisation de l'espace,
01:53je le disais à votre micro, il y a un an de cela,
01:55ici même, malheureusement, en un an,
01:57on voit bien qu'on va vers un durcissement.
02:01Génération, en tout cas, les êtres humains
02:03ou les citoyens français de 2024-2025
02:07connaîtront potentiellement une forme de guerre des étoiles,
02:09c'est-à-dire un satellite capable de neutraliser,
02:12de détruire un autre satellite dans l'espace.
02:14Donc on va vers, évidemment,
02:16un monde beaucoup plus compliqué, beaucoup plus dangereux.
02:19Mais de grâce, ne passons pas d'une situation d'insouciance
02:23qui, parfois, nous a fait du mal dans notre histoire
02:25à un sentiment de grande fébrilité en disant
02:29que c'est la Troisième Guerre mondiale.
02:31Soyons français, si je peux me permettre,
02:32comme le général de Gaulle nous l'a appris à l'être,
02:34c'est-à-dire à être prêts et à regarder les menaces telles qu'elles sont,
02:37à nous réarmer moralement, budgétairement,
02:40industriellement, je pourrais aussi y revenir, évidemment,
02:43et je pense que c'est la feuille du route qu'est la nôtre,
02:45et qui doit d'ailleurs nous rassembler
02:47en dépit des divergences politiques
02:49ou du climat politique français.
02:52Sous-titrage Société Radio-Canada

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