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Journée de grève à la SNCF, démantèlement du Fret SNCF, quel dialogue avec les syndicats ? Regardez Jean-Pierre Farandou, président de la SNCF.
Regardez L'invité de RTL avec Thomas Sotto du 21 novembre 2024.

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Transcription
00:00Et tout de suite l'invité de RTL Matin, Thomas, vous recevez aujourd'hui un invité qui parle très peu et pourtant on a beaucoup de choses à lui demander, c'est le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou.
00:14Bonjour et bienvenue sur RTL Jean-Pierre Farandou.
00:16Bonjour.
00:16Je vais vous demander dans un instant si on aura des trains Noël, mais d'abord l'actualité nous rattrape, c'est la météo, la neige, le vent, est-ce que ça va entraîner des perturbations supplémentaires aujourd'hui ? Est-ce que déjà ce matin vous avez des indicateurs ?
00:27Oui, pas encore, mais on est très attentifs effectivement à la situation météo, il y a deux grandes bandes qui nous inquiètent, la bande nord c'est la neige, et quand il y a trop de neige ça peut gêner la circulation des trains, les aiguillages par exemple qui sont moins bien.
00:38L'autre bande, la bande centrale, c'est le vent, le vent ça fait tomber les arbres sur les voies, donc on est très attentifs et la consigne elle est très claire, c'est la sécurité d'abord.
00:45Si à cause de la météo il n'est pas prudent de faire partir un train, on ne le fait pas partir.
00:49Plutôt ne pas faire partir un train que d'avoir un train bloqué sur les voies.
00:52On appelle ça les stops-circulations parce que la situation la plus compliquée c'est un train qui s'en va puis qui reste coincé dans une voie, il fait froid, ce n'est pas facile d'accès, dans cette situation on n'en veut pas.
01:00Donc il vaut mieux par prudence et pour sécurité de nos voyageurs de dire on ne fait pas partir les trains.
01:04Donc il y aura peut-être des annulations qui ne seront pas liées à la grève aujourd'hui ?
01:07Oui c'est ça, il y aura des annulations qui sont liées à la météo, vraiment c'est une politique qu'on fait depuis quelques temps et c'est la bonne politique, c'est beaucoup plus prudent pour nos voyageurs.
01:14Alors au-delà de ça, quand les cieux se seront calmés, il y a les nuages syndicaux, il y aura-t-il donc des trains à Noël ?
01:20On fait tout pour, je crois que c'est clair que cette grève à Noël, les français n'en veulent pas et on les comprend.
01:25Et il n'y a pas de raison surtout, vous savez il y a deux motifs principaux qui pourraient menacer ces départs pour Noël.
01:32Il y a les salaires, on a fait des propositions hier soir, je les trouve très correctes.
01:36Vous les proposez donc ?
01:37Oui on a proposé 2,2% d'augmentation moyenne de la rémunération des cheminots, c'est 0,7% pour 2025, soit 0,7% de plus que l'inflation.
01:46C'est la quatrième année consécutive qu'on fait mieux que l'inflation, dont non seulement on préserve le pouvoir d'achat des cheminots mais même on l'améliore.
01:52Je crois que c'est un effort important.
01:54On a aussi engagé à ce que les bas salaires soient encore un peu mieux traités, d'ailleurs on a un espèce de salaire minimum au sein de la SNCF, c'est 10% au-dessus du SMIC.
02:01Et quand le SMIC augmente, comme ça a été le cas en novembre, on va augmenter nous-mêmes notre salaire minimum.
02:05Et puis c'est aussi beaucoup de promotions supplémentaires pour bien faire vivre l'accord qu'on a passé sur les fins de carrière et pénibilité
02:11pour que les cheminots qui restent un peu plus longtemps dans l'entreprise aient un vrai déroulement de carrière.
02:15Donc vous, vous êtes content Jean-Pierre Farando, mais les syndicats sont-ils contents ?
02:18Est-ce que, selon vous, ils ont jusqu'au 29 novembre pour signer ou pas ces négociations sur les salaires ?
02:23Est-ce qu'ils vont le faire ? Qu'est-ce qu'ils vous ont dit hier ?
02:25Le dialogue social a été sérieux d'ailleurs, il y a eu une très bonne discussion.
02:28D'ailleurs il y a eu une énorme préparation de cette négociation sur les salaires, ça fait deux mois qu'on en parle en fait, avec toute une série de rencontres.
02:34Le dialogue social il est riche, il est fécond.
02:36Je veux dire aussi d'ailleurs qu'on signe des accords, on en a signé deux tout récemment, l'un sur l'emploi et l'autre sur une nouvelle mutelle pour les cheminots.
02:41Donc le dialogue social ça fonctionne à la SNCF.
02:43Est-ce que ça fonctionne jusqu'au point de leur faire retirer leur préavis de grève reconductible à partir du 11 décembre ?
02:48En tout cas moi c'est mon objectif.
02:50Mon objectif c'est créer des conditions pour que les revendications soient traitées par le dialogue social.
02:55Le dialogue social c'est la meilleure des préventions des conflits sociaux, donc pour les salaires c'est largement engagé.
02:59Puis on a un second sujet, c'est le fret.
03:01Là encore il y a une table ronde qui est prévue le 27 novembre pour discuter des conditions sociales dans lesquelles les cheminots passeront de fret SNCF aux nouvelles sociétés.
03:09Tout ça je le rappelle c'est imposé par la Commission européenne, c'est dans le cadre d'un accord qui a été passé entre l'Union européenne et le gouvernement français.
03:15On explique bien le fret SNCF ça va être transféré dans deux filiales, Exafret pour le transport de marchandises et Technis qui va s'occuper de la maintenance des locomotives.
03:22Les syndicats là-dessus ils sont très inquiets, ils demandent au moins un moratoire.
03:25Est-ce que vous leur dites ok pour un moratoire, ok pour appuyer sur pause ?
03:28Le moratoire je crois que la question elle a été réglée.
03:30Alors c'est pas le président de la SNCF qui décide, je vous le redis c'est un accord passé entre la Commission européenne et le gouvernement français.
03:37Et récemment un ministre a dit il n'y aura pas de moratoire.
03:39Donc c'est non ?
03:40Les moratoires en tant que tel sur l'organisation c'est non.
03:42Par contre ce qui peut être discuté, il y a encore des choses à discuter.
03:45D'abord je le redis il n'y aura aucun cheminot qui sera laissé au bord de la route.
03:49Parce qu'il y a 500 postes qui vont disparaître.
03:51On va reclasser, on va retrouver un emploi dans le groupe à tous ces cheminots.
03:54Pour tous ?
03:55Oui, par exemple des conducteurs de trains de fret.
03:57On a besoin de conducteurs pour les TER dans les régions concernées, on va pouvoir les prendre et en faire des conducteurs de TER.
04:01Donc on va le faire, on l'a fait déjà presque aux deux tiers.
04:04Il y a déjà deux tiers de ces cheminots qui ont retrouvé un emploi, on va aller au bout.
04:07Deuxièmement il y a les conditions.
04:08Bien sûr dans lesquelles, les conditions sociales.
04:10On a commencé la discussion, on est prêt à la poursuite le 25 novembre.
04:13Et puis surtout c'est un projet de développement qui est derrière.
04:15Moi je veux que ces nouvelles sociétés qui sont 100% dans le groupe SNCF, ça aussi il faut le dire, tout ça va être consolidé dans le groupe SNCF.
04:21Il n'y a pas de privatisation quoi qu'on en dise.
04:23Il y a peut-être une ouverture du capital en partie finale.
04:26Mais au service d'un projet de développement.
04:28Il n'y aura jamais de privatisation de la branche fret de la SNCF quelle que soit la façon dont on l'appelle.
04:32Ni chez Technis, ni chez Exafret, il n'y aura jamais de privatisation.
04:35Non, il y a une ouverture du capital qui peut être possible.
04:37Voire qui est demandée par la commission.
04:39Mais on a le temps, on est en 2026.
04:41Là aussi on a largement le temps de discuter de tout ça.
04:43Et moi je le redis, tout ça c'est au nom d'un projet de développement pour la transition écologique.
04:47Pour qu'il y ait moins de camions sur les routes et davantage de marchandises dans les trains.
04:49Voilà c'est ça qu'on veut faire avec tout ce nouvel ensemble.
04:52Vous n'avez pas été très clair sur la réponse des syndicats hier.
04:54Vous leur avez expliqué ce que vous me dites là ce matin j'imagine.
04:57Qu'est-ce qu'ils vous ont dit ?
04:58Qu'est-ce qu'ils vous ont dit ? Merci patron, c'est bon, le compte y est, on va faire un effort.
05:01Ou ils vous ont dit attention, c'est pas suffisant.
05:03La SNCF va encore faire des bénéfices cette année, on n'a pas notre part du gâteau.
05:06Qu'est-ce qu'ils vous ont dit ?
05:07Moi je n'ai pas parlé à la place des syndicats pour leur poser la question.
05:10Non mais la discussion a été sérieuse, je pense qu'ils ont écouté.
05:12Je crois qu'ils ont quand même entendu parce que c'est une vérité.
05:15Je leur appelle les chiffres, ils sont clairs.
05:1717% d'augmentation moyenne de la rémunération 22, 23, 24.
05:21Quand l'inflation a été élevée.
05:23L'année prochaine, qu'est-ce qu'il se passe ? L'inflation baisse à 1,5%.
05:26Nous on va faire 2,2.
05:27Donc c'est la quatrième année consécutive pour laquelle les cheminots en augmentation moyenne auront plus que l'inflation.
05:32Est-ce qu'on peut avoir confiance dans les billets de train qu'on va prendre pour Noël ?
05:35On y travaille, moi je crois que...
05:37On y travaille, c'est un peu court parce que c'est...
05:39Bah je peux pas, vous voyez, c'est pas le président de la SNCF qui tient les grèves.
05:43C'est les questions qu'il faut poser.
05:44Vous n'êtes pas complètement rassuré en tout cas.
05:46On y travaille, mais j'ai bon espoir parce que je vous le dis,
05:48quand on regarde avec raison, de manière rationnelle, les sujets de fonds, ils sont traités.
05:52Alors il y a un peu d'émotion sur le fret, il faut le comprendre.
05:54Les cheminots de fret SNCF de travailler dans une entreprise où il n'y a plus le nom SNCF,
05:58il y a un peu d'émotion, il faut l'écouter, il faut la traiter et c'est ce qu'on fait.
06:01Mais après, une fois qu'on a dit ça, il faut bien se rendre compte que grâce à un système d'aide
06:04du gouvernement d'un côté, de la maison mère SNCF de l'autre,
06:07ces sociétés sont en meilleure condition pour affronter la concurrence des autres compagnies ferroviaires
06:12et surtout la concurrence de la route.
06:13Je le redis, l'objectif, moins de camions et plus de trains.
06:16— Combien ça coûte à la SNCF un jour de grève ?
06:18— Un jour de grève, ça coûte environ, quand elle est suivie, un jour de grève suivi,
06:22c'est 20 millions d'euros, donc en deux jours, c'est une rame TGV,
06:25une rame TGV de moins pour les Français.
06:27— Une rame TGV de moins en deux jours ?
06:29— En deux jours, oui.
06:30— Là, vous considérez qu'ils ont un peu échoué sur la mobilisation aujourd'hui ?
06:32C'est pas énorme sur les TGV, c'est pas très perturbé.
06:34Intercités, oui, les trains en région aussi, les TER, les RER, mais c'est plutôt...
06:39Vous êtes plutôt rassuré quand vous voyez la mobilisation assez faible ou pas ?
06:42— D'abord...
06:43— Qu'est-ce que ça vous dit, vous ?
06:44— Oui, ça dit que c'est une participation très modérée, c'est pas massif.
06:49J'ai quand même une pensée pour les Français, il y a quelques Français ce matin
06:52qui n'ont pas pu trouver leur train pour aller travailler, quand même.
06:54Voilà, donc il faut avoir une pensée pour eux, parce que ça m'embête.
06:57— Il n'y a pas le feu à la maison ?
06:59— Non, on ne peut pas dire qu'on a affaire à une mobilisation massive,
07:02c'est le constat qu'on doit faire.
07:04Bon, à partir de là, c'est un élément qui est pris en compte aussi dans la gestion du mouvement.
07:08— Jean-Pierre Farando, vous parliez des Français qui prennent le train, qui vont travailler.
07:12On peut entendre ce que disait ici même Florence Portelli,
07:14c'est la maire-élaire de Tavernier dans le Val-d'Oise.
07:16Elle prend les transports en Ile-de-France tous les jours ou presque,
07:18et il faut bien reconnaître que ce qu'elle dit, on l'entend souvent dans la bouche des usagers.
07:22— Des années que je prends les transports, que je n'en peux plus de cette caste de privilégiés.
07:27Vraiment, j'en ai ras-le-bol, parce qu'ils prennent en otage des gens
07:30qui en plus souvent n'ont pas de pognon.
07:32Enfin, vraiment, j'ai vraiment beaucoup de mal.
07:34— Une caste de privilégiés, c'est bien souvent l'image des cheminots dans la population.
07:38Est-ce que les syndicats, aujourd'hui, abîment l'image de la SNCF ?
07:42— Ben, moi, je dis aux syndicats comme aux cheminots, il faut rester du côté des Français, voilà.
07:46Enfin, je crois que c'est clair. — Ils n'y sont pas ? Pas toujours ?
07:48— En tout cas, il faut y rester. On a su le faire pendant les Jeux Olympiques.
07:50Quand les cheminots se mobilisent pour la France, ça marche.
07:52Je crois que la SNCF a été exemplaire pendant les JO.
07:55On avait été exemplaire pendant le Covid, où là, les mêmes cheminots,
07:57celles dont Mme Portelli parle, ils étaient tous les matins pour faire rouler les RER
08:00alors qu'il y avait le virus qui se promenait.
08:02Voilà, je dis aux cheminots, à partir du moment où vos revendications sont traitées,
08:05elles sont très correctement traitées,
08:07sur la rémunération, sur la transformation du frais,
08:09sur les conditions sociales qui vont avec,
08:11voilà, rester du côté des Français.
08:13— Les trains, les Français les aiment, mais les trouvent souvent beaucoup trop chers.
08:16Les prix du TGV vont-ils, notamment, encore augmenter l'an prochain ?
08:19— Il y a deux questions dans votre propos.
08:22Alors, sur l'augmentation, c'est encore trop tôt, on ne sait pas.
08:25Vous savez, les coûts augmentent.
08:26— En général, c'est encore trop tôt, ça veut dire...
08:28Oui, on va augmenter, mais je ne peux pas vous le dire ce matin.
08:30— Ben, je ne sais pas, je ne sais pas.
08:32Il est possible qu'on augmente, parce qu'on est obligé d'augmenter quand les coûts augmentent.
08:35Il y a une forme de répercussion de la hausse des coûts sur les prix.
08:38Après, à quelle hauteur, je n'en sais rien, ce qu'on peut dire...
08:40— Ça sera un chiffre à deux chiffres ?
08:41— Ce qu'on peut dire, c'est ce qu'on peut rappeler...
08:43Ça sera un chiffre, ça, rassurez-vous.
08:45Si on doit augmenter, je ne sais pas.
08:48Ce qu'on peut rappeler, parce que ça, c'est factuel,
08:50quand l'inflation était très haute,
08:52on n'a répercuté que la moitié sur les coûts.
08:54Donc, on a fait un effort.
08:55On a fait une espèce de bouclier tarifaire, aussi, pour les Français,
09:03Moi, ça va bien.
09:04— Ça va bien ?
09:05— Tout va bien, oui.
09:06— On avait compris que le chef de l'État avait décidé de vous virer sans ménagement
09:09pour avoir négocié un accord autour de la réforme des retraites.
09:11Finalement, vous restez ?
09:12— Écoutez, je suis là, je suis à la tâche.
09:14J'ai compris que je restais jusqu'à ma limite d'âge.
09:17— Il vous l'a dit, Emmanuel Macron ?
09:19— Oui, oui.
09:20Pas le président de la République, mais le gouvernement me l'a dit, me l'a précisé.
09:23Donc, à priori, je suis là jusqu'au mois de mai, et c'est très bien.
09:26Je serai allé au bout de mon mandat avec cette formidable entreprise.
09:28Vous savez, ça fait 44 ans que je travaille à SNCF.
09:30— Vous êtes cheminot, information.
09:31— Oui, je suis cheminot, et je suis très fier de travailler pour cette entreprise
09:34qui doit rester au service des Français, au service des territoires, au service du pays.
09:37— Plus 2, plus 3, plus 4% les prix du TGV ?
09:39— Non, vous n'aurez pas la réponse à la question, parce que je ne l'ai pas.
09:42— Bon. Merci, Jean-Pierre Farandois.

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