Elle a fait les premières parties de November Ultra et Zaho de Sagazan ! Révélation du dernier Printemps de Bourges, signature du label d’Angèle ou Clara Luciani, son hypersensibilité est entrain de la propulser ! La chanteuse Noor est ce matin l'invitée de Mathilde Serrell. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/nouvelles-tetes/nouvelles-tetes-du-mercredi-20-novembre-2024-8715840
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00:004h49, place aux Nouvelles Têtes, Mathilde Serrel. Ce matin, une chanteuse d'histoire
00:05triste qui s'assume. Nour est dans notre studio.
00:09It's been seven hours and fifteen days Since you took your love away
00:22Bonjour Nour, ça fait sept heures et quinze jours que tu as repris ton amour, chante Sheena
00:27de Connors, si vous aviez écrit cette chanson, vous auriez rajouté le décompte minutes
00:32et secondes, non ? C'est mon intuition.
00:35Bonne intuition.
00:36Vous l'avez beaucoup écoutée Sheena de Connors ?
00:39Oui, beaucoup.
00:40Vous avez assumé, je le disais, d'être une chanteuse d'histoire triste.
00:45La façon dont vous présentez votre EP, votre premier recueil de titres, c'est 17
00:50minutes de chansons, 6 ans de vie, 1 million de larmes.
00:53La description que vous proposez sur Instagram.
00:56Recueil de titres, les histoires tristes me collent au corps.
01:00Sorti mi-octobre, vous êtes la nouvelle signature du label Romance, c'est-à-dire celui de
01:04Juliette Armanet, d'Angèle, de Clara Luciani ou d'Hervé.
01:07Et vous arrivez là-bas en assumant plus que jamais ce statut de chanteuse d'histoire
01:11triste.
01:12Les textes sont à crever le cœur.
01:13Et alors ? Ça vous a pris du temps ? Et est-ce que ça vous a fait du bien de vous dire
01:17mon créneau c'est ça, les histoires qui font pleurer ?
01:19Oui, c'est ça.
01:20C'est en train de me soigner.
01:22Donc j'accepte ma tristesse avec ça.
01:24C'est parfait.
01:25Vous dites que c'est le public aussi qui a réclamé ces histoires tristes, ça veut
01:27dire quoi ?
01:28C'est vrai que je suis arrivée en m'assumant et on m'a dit « donne-en moi encore ».
01:33Donc j'ai dit « bon bah… ».
01:34Il vous disait « on en veut encore, on voudrait chialer un bon coup, je t'en supplie ».
01:39Oui, exactement.
01:40Alors vous assumez, vous dites « parfois je suis tellement triste que je me pose à
01:43mon piano ou je pleure en général » et le texte vient tout seul.
01:46Exactement.
01:47Vous n'en avez jamais écrit sans pleurer ?
01:48Non, jamais.
01:50On va écouter quelqu'un qui est assez proche de vous parce que vous avez gagné le prix
01:54inouï du printemps de Bourges qui est réservé aux nouveaux talents et puis vous avez enchaîné
01:57du coup avec les premières parties de Zao de sa gazon qui est une hypersensible qui
02:00elle aussi a trouvé son chemin.
02:02Tout d'un coup j'ai vu toute la beauté de la sensibilité là où je ne voyais que
02:05son mauvais côté, c'est-à-dire le fait que je n'arrivais pas à la gérer et qu'elle
02:09me faisait défaut dans la vie.
02:11Vous aussi c'était le frein avant d'être l'accélérateur, Nour ?
02:16Oui, ça peut encore être un frein d'ailleurs mais c'est justement ma musique qui est en
02:20train de me sortir de ça et plutôt la rencontre avec le public.
02:23Avant ça, c'était un frein.
02:25Là, ça commence à accélérer.
02:27Je suis tellement écorchée, j'ai toujours vu ma sensibilité comme un fardeau mais je
02:31me dis que c'est en train de m'ouvrir des portes de mes ambitions et c'est ma force.
02:36Dit d'où dans une interview à Vogue, on va écouter ce que ça donne en chanson.
02:40Si j'avais pu te changer, je t'aurais donné un cœur tout neuf
02:43Pour pouvoir t'apprendre à aimer Toi qui ne sais faire que du bluff
02:47Si j'avais pu te souhaiter, je t'aurais aimé jusqu'à la fin
02:51Mais tu m'as rendu malade et j'ai eu peur pour mes lendemains
02:55Et malgré toute la noirceur, parfois j'y pense encore
02:59Et je me demande par moments dans quels bras tu t'endors
03:03Je t'en supplie, laisse-moi partir Je ne veux plus que tu m'appelles
03:06Tu vas encore tout me salir Et putain, je veux que tu sois belle
03:10Et elle ne le sera jamais, jamais dans tes bras
03:14Car quand je posais mon oreille contre ton cœur, je ne battais pas
03:20Et je n'ai jamais battu
03:24Colocor, c'est votre chanson préférée sur ce recueil de titres ?
03:26Je dois l'avouer.
03:28Pourquoi ?
03:30Parce que c'est celle où j'assume mes histoires tristes une bonne fois pour toutes et que je l'écris.
03:34C'est une souffrance qui est un peu moindre comparée aux autres titres de l'EP.
03:38Il y a aussi cette poursuite, cette obsession en fait pour l'autre.
03:42Vous dites que vous voulez dépasser ce statut de chanteuse post-structure,
03:44mais vous décrivez quand même très bien ce que c'est que d'imaginer toujours ce que l'autre fait,
03:48ce qu'il est en train de faire.
03:50Et pourquoi est-ce qu'on n'a pas vu que son cœur ne battait pas, comme vous le chantez ?
03:54Oui, c'est vrai. Mais la vraie question, c'est est-ce que je ne l'avais pas vu,
03:56mais j'ai caché la vérité à mes petits yeux ?
04:00Ou est-ce que la perception que vous faisiez de l'amour, vous avez envie peut-être maintenant de la réévaluer ?
04:04Vous dites que vous avez vécu un drame très tôt et que vous pensiez que l'amour pouvait tout sauver.
04:08C'est l'attente qui vous a mis dans ce créneau de relations tristes, puis de chansons tristes dont vous êtes en train de vous sortir.
04:18J'essaye de m'en sortir. C'est un long processus, mais j'ai envie de le trouver à travers mon art.
04:24On a fait « La cigale » avant-hier en première partie de Claude et j'étais très mal ce soir-là.
04:32Je l'ai dit au public, j'ai voulu l'assumer. J'ai dit ce soir, je ne vais pas faire des blagues,
04:36parce que j'aime bien faire des blagues entre mes chansons.
04:38J'ai assumé ma tristesse et le public m'a enveloppée.
04:42C'était, je pense, un des plus beaux concerts de ma vie pour moi.
04:44Vous dites que vous aimez bien aussi savoir qui a eu des chagrins d'amour dans la salle.
04:48Vous discutez avec les gens après le concert ?
04:50C'est primordial pour moi. Mais c'est pendant le concert, ce n'est pas après.
04:53Et on vous raconte quoi ? Il y a quelqu'un qui monte sur scène ?
04:57Je demande à main levée qui ne va pas bien.
05:00C'est une thérapie de groupe.
05:02Et les gens montent ?
05:03Au début, ils n'osent pas. Ils sont genre, je dis oui, qui ne va pas bien ?
05:07Je me sens vraiment seule. Tout le monde va très très bien.
05:11Tout le monde va super bien, en fait. Et là, moi, je suis genre, merci.
05:16Et là, la personne vous rejoint sur scène et raconte son histoire ?
05:19Alors non, elle ne vient pas quand même, parce que je n'ai pas le temps. Je ne suis qu'une première partie.
05:23Le grand show !
05:25Qui ne va pas bien ?
05:28Qui ne va pas bien aujourd'hui en amour autour de cette table ?
05:31En amour, ça va. Mais il y a des soucis.
05:33Ah, je suis la seule ? Bon, je suis unique, sauf l'adulte.
05:37Vous assumez en tout cas la mélancolie comme état constant.
05:40Si vous en sortez, ça peut mettre en péril votre système d'écriture ?
05:44J'ai très peur de sortir de ça.
05:47On va vous y replonger alors.
05:49Vous allez chanter pour nous un nouvel extrait de ce recueil, c'est H24.
06:16C'est les samedis en bois et je me demande comment tu fais pour vivre sans un roman
06:27Est-ce que tu penses à moi ? Car moi, je pense à toi
06:32H24, 24, 3 sur 24, des gars pour des vagues
06:37On se retrouve en C4 et je demanderais Dieu
06:43De nous laisser danser, frêle et fragile H24
06:53H24
06:57H24
07:02H24
07:05Et je me demande comment
07:07H24
07:10Et je me demande comment
07:14Comment
07:18Est-ce que tu penses à moi ? Car moi, je pense à toi
07:28Nour, c'était magnifique. J'espère que tout le monde viendra vous donner sa peine.
07:34En tout cas, il faut savoir que c'est une thérapie que vous proposez.
07:38Il y aura un dernier concert, vous étiez en tournée d'automne.
07:41Oui, vous étiez en tournée d'automne en ce moment.
07:44Il y a une dernière date au Mans avec Superforma, ce sera le lieu.
07:48Il y a également un concert à la Boule Noire le 21 janvier, la Maroquinerie le 30 avril.
07:53Et je voudrais savoir quelle place a joué dans la composition de vos chansons chadées.
07:57Puisque si elle n'avait pas existé, vous n'auriez pas commencé à écrire.
08:00Je crois que c'est votre père qui écoutait ça à fond les ballons dans le salon.
08:03Qu'est-ce qu'elle vous a apporté ?
08:05Je ne me rappelle plus de ce qu'elle m'a apporté parce que j'étais petite et c'était inconscient.
08:10Mais aujourd'hui, ce qu'elle m'apporte, c'est un retour à ma famille.
08:14J'essaie juste de me rappeler que je peux m'en sortir quand j'écoute By Your Side de Chadé.
08:19Et vous avez été formée au Berklee College of Music à Boston, qui est une précieuse école de musique.
08:24Là, vous voyiez tout le monde qui voulait réussir dans l'industrie.
08:27Ah oui, c'est ça. J'étais moi seule avec ma musique et le lendemain, j'étais 6 000.
08:36Et finalement, vous avez fait votre voie.
08:38Vous n'êtes pas que triste.
08:39Non, je suis très drôle aussi.
08:40Mais oui, c'est bien ça.
08:41Ça dépend des moments.
08:42Il faut venir rire avec moi en concert.
08:45On viendra à La Boule Noire le 21 janvier à Paris à la Maroquinerie en avril. Merci beaucoup Nour pour cette présence.
08:52Cette voix, les histoires tristes me collent au corps. Mais pas toujours.
08:55J'espère pas.
08:56En route.