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C’est un nom qui monte toujours « plus fort » dans le rap français, en tournée dans toute la France, avant deux Olympia, en novembre ! Bekar est ce matin l'invité de Mathilde Serrell.

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Transcription
00:00 Place aux nouvelles têtes avec vous, Mathilde Serrel ce matin, un rappeur roubaisien qui
00:05 se surprend à devenir quelqu'un.
00:07 Bécard est dans notre studio.
00:09 Portrait sonore.
00:10 Il est né en 1998 sous le signe de la coupe du monde de football, ascendant Zidane, son
00:33 premier héros.
00:34 Une enfance à Roubaix, dans cette France de la flotte, des pères absents et des mères
00:38 qui fument sous la hotte, notera-t-il plus tard dans ses carnets.
00:41 Pour l'heure, le sien de père écoute Pink Floyd.
00:45 Pink Floyd à la maison, lunatique et toupac dans son casque.
01:05 Arrivé au lycée, il est prêt à monter son premier collectif, la Green Connection.
01:09 Ce sera du rap, aussi naturellement que d'autres générations ont monté leur premier groupe
01:13 de rock.
01:14 Il éclume les open mics de la région, fait quelques rencontres déterminantes et se lance
01:18 en solo, porté par l'explosion d'un nom.
01:20 Il est avec l'autre nordiste Louane, le plus gros vendeur actuel de disques en France,
01:25 surgit de nulle part.
01:26 Le rappeur roubaisien Gradur explose avec les ventes de son nouveau CD intitulé L'homme
01:30 au Bob.
01:31 Il porte 2000 CD écoulés en deux semaines, mieux que Madonna.
01:34 Quand Gradur ouvre la voie du Nord dans le rap, il s'y engouffre.
01:46 Entre deux petits boulots pour payer ses sessions d'enregistrement en studio.
01:49 Première sortie à 21 ans, distribuée sur son label.
01:52 Les projets et les formats s'enchaînent, les premières parties aussi.
02:11 Il est ce rookie, ce nouveau champion devenu plus fort que l'orage, comme le titre de
02:16 son premier album, qui défend actuellement en tournée et en version augmentée.
02:20 Alexandre Bécart, alias Bécar, B-E-C-A-R, depuis le collège.
02:41 Bonjour.
02:42 Vous avez 26 ans.
02:44 Et oui, vous êtes devenu quelqu'un, comme vous le rappelez dans ce titre, ou comme on
02:47 peut le lire dans Sud-Ouest encore ce week-end pour, je cite, le concert de l'étoile montante
02:52 du rap français.
02:53 Qu'est-ce que ça a changé pour vous ?
02:54 Qu'est-ce que ça a changé pour moi de quoi ?
02:58 De devenir quelqu'un, puisque ça vous fait écrire.
03:01 Non, je ne pense pas que je sois devenu quelqu'un.
03:03 Je pense que mon statut a un petit peu changé depuis quelques années.
03:08 Mais je ne pense pas être devenu quelqu'un.
03:10 Je suis toujours la même personne, je fais toujours la même musique, avec la même passion.
03:14 Ça n'a rien changé dans votre expérience du rap et de la création ?
03:18 Non, franchement, dans la création, je ne trouve pas.
03:21 Je fais toujours de la musique au même endroit, avec la même personne.
03:23 Et mon processus d'écriture, c'est toujours le même.
03:29 C'est juste que j'ai accès à plus de choses, plus de rencontres, plus de moyens.
03:34 Mais sinon, rien n'a changé pour moi.
03:36 Vous questionnez quand même ces 10 ans de trajet dans cette version augmentée de votre
03:39 premier album.
03:40 Il y a 13 titres en plus sur ce qui est Interstellar Paris.
03:43 Donc vous dites "10 ans que je regarde le succès me faire des appels de phare, je n'aurais
03:46 jamais pu imaginer un tel scénar'.
03:48 C'est comme si on m'avait demandé d'écrire Interstellar".
03:50 Il y a quand même une surprise avec tout ça.
03:54 Qui s'est passé ? Robotisé ? Vous vous inquiétez de ces sons qui sortaient si bien
03:58 en une heure ? Et de cette pression de devoir les faire autrement ?
04:02 C'est ça.
04:03 En fait, Robotisé, je l'ai écrit dans une période où je me sentais un peu débordé.
04:08 J'étais à la fin du projet, j'avais des timings.
04:11 On s'était donné des timings, il faut toujours s'en donner.
04:14 Mais je me sentais débordé, je n'avais plus forcément d'inspi, je ne savais plus
04:20 comment finir le projet.
04:21 Vous disiez "je veux retourner à l'arrêt de bus, je veux retrouver la lueur".
04:25 Oui, c'était un peu ça.
04:26 Et puis en fait, je me rappelle, c'était un soir avec Luce avec qui je compose depuis
04:31 le début.
04:32 Et un pianiste qui s'appelle Louis qui est venu au studio, un peu à l'improviste,
04:36 il s'est mis à composer quelques notes et j'ai eu ces mots-là, un son qui fait
04:43 mal, je l'ai écrit en une heure.
04:44 Et j'ai dessiné le son à partir de ces phrases-là.
04:48 Et ce qui exprimait un peu le ressenti que je pouvais avoir à cette période-là.
04:53 Il y a une forme rétrospective dans ces 13 titres.
04:56 En plus, S-Line vous dit "j'ai peur de péter les plombs comme Stromae".
05:00 Oui.
05:01 Excusez-nous, on a un studio qui est en même temps que nous diffusé dans notre casque.
05:06 Alors, vous êtes actuellement en tournée dans toute la France.
05:08 Ça se terminera par deux Olympiads en novembre dont l'un est déjà complet.
05:12 Vous disiez "je veux aller à New-C" mais mon rap dépasse par "Roi-C".
05:15 Oui, Roi-C.
05:16 Alors ça dépasse le Nord déjà maintenant.
05:18 Oui, j'avais dit ça.
05:19 Vous avez quel retour ?
05:20 D'ailleurs, j'y suis allé à New-York.
05:22 J'y suis allé il y a très peu de temps, il y a trois semaines pour la première fois.
05:25 Mais oui, c'était une manière un peu marrante d'écrire le fait que je n'étais pas encore
05:31 trop parti et que j'avais envie de voir un peu ailleurs.
05:34 En une dizaine d'années, vous avez affirmé votre style, vous l'avez affiné, infusé
05:39 de références comme Pink Floyd sur votre premier album en 2023 avec le titre "Rather
05:43 Light".
05:44 Vous citez même Étienne Dao.
05:45 Ça surprenait dans le métier ?
05:48 Oui, je ne trouve pas forcément.
05:50 En fait, moi, à la base, je n'ai pas forcément écouté du rap très très tôt.
05:55 C'est venu au collège mais autour de moi, il y en a qui écoutaient déjà en CP, CE1,
05:58 en primaire.
05:59 Mais moi, ça arrivait plus au collège et sinon j'écoutais ce qu'il y avait chez
06:03 moi, ce que mes parents écoutaient, mon père surtout.
06:05 Mon père, il écoutait beaucoup de musique.
06:07 Les Pink Floyd, The Doors, The Cure, plein de groupes de rock.
06:11 Et c'était un peu les références que j'avais.
06:14 Et après, moi, je suis tombé dans le skate.
06:17 Et c'était aussi un milieu qui mélange pour moi rap et rock finalement.
06:22 On prend par exemple un groupe comme les Beastie Boys.
06:24 Moi, j'écoutais beaucoup Dr.
06:26 Dog à l'époque.
06:27 C'était un groupe, je ne sais pas comment on pourrait qualifier ça, c'est un groupe
06:31 américain, je pense, de pop, pop-rock.
06:35 Et sinon, il y avait du rap américain.
06:38 Et puis, c'est mes premiers pas un peu dans le rap à cette période-là.
06:40 J'ai 13 ans.
06:41 Et puis après, le rap est venu dans ma vie.
06:44 "Plus fort que l'orage", c'est le nom de votre premier album augmenté de 13 titres
06:47 que vous venez de sortir en mars, intitulé "Plus fort tout court".
06:50 On peut en déduire peut-être que l'orage a disparu.
06:54 Vous avez choisi d'interpréter en exclusivité pour nous ce titre qui est la douceur d'une
06:58 terrasse ensoleillée après l'orage justement.
07:00 Il existe un endroit.
07:02 C'est à vous Bécard.
07:03 C'est parti.
07:04 J'ai passé la soirée, j'ai regardé le soleil s'éteindre.
07:15 Moncle de sommeil s'est dansé.
07:17 J'ai observé la seule fille qui restait dansée.
07:19 Elle combattait quelque chose, ça se voyait dans ses yeux.
07:21 Les passants la laissent vivre, vivre, vivre.
07:23 Tous les lueurs d'un bar qui ne demandent qu'à être vives.
07:25 Vivre quand les roues du métro ne roulent plus.
07:26 Aussi vite cette fille m'a piqué comme une...
07:28 Alors que j'ai fumé une kill, une deuxième, une troisième, une quatrième.
07:31 Et j'ai senti l'alcool monter.
07:32 Je me suis disté, maintenant âge d'âme.
07:34 Et à chaque fois les excuses me rattrapent.
07:35 J'ai toujours du mal à les contrer.
07:36 Oui.
07:37 Donc je suis resté là, fixe, immobile.
07:40 Attiré sur ma barrette de nicotine.
07:42 Odiable.
07:43 J'en ferai une fixée vu que cette fille a presque un double "A".
07:45 Il existe un endroit.
07:46 Une terrasse ensoleillée.
07:47 Des enfants sont payés.
07:54 Oui.
07:55 Multitudes de gens y sont venus manger.
08:06 Il existe un endroit.
08:12 Il existe un endroit.
08:17 Extrait de plus fort tout court avec Landy de Martillez en featury.
08:21 Merci beaucoup à vous Bécard.
08:22 Bonne route.
08:23 L'Olympia en novembre et le printemps de Bourges, je le signale.

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