• hier
Depuis la crise de l'hiver dernier, les agriculteurs ont obtenu des aides d'urgence et de premières mesures de simplification, mais ils sont prêts à ressortir dans la rue dès ce lundi. Ils exigent encore la disparition d'un projet d'accord de libre-échange et la garantie d'un revenu décent.

Category

🗞
News
Transcription
00:00Sera mobilisé nous aussi, puisque c'est une mobilisation nationale à l'appel de nos réseaux nationaux.
00:04Et ces mobilisations, elles arrivent moins d'un an après cette fameuse crise agricole du début d'année.
00:10Pourquoi se mobiliser à nouveau ? Qu'est-ce qui motive cette mobilisation ?
00:14Depuis un an, les choses ont bien révolué.
00:18Il y a eu des annonces qui ne russellent pas jusque dans les cours des exploitations.
00:23Et on se doit de garder une pression constante.
00:27Sachant que si on regarde par rapport à N-1, on a passé une année catastrophique d'un point de vue des récoltes.
00:34Une pluviométrie abondante, la pluie pendant un an, des récoltes en fourrage, en céréales, en grandes cultures qui sont catastrophiques.
00:43Et par là-dessus est venue s'ajouter aussi une crise sanitaire au travers de la fièvre catarhalovine.
00:48Donc j'ai envie de dire que les agriculteurs ont vraiment le moral en berne.
00:51Et on est là au quotidien pour les défendre et pour trouver des solutions.
00:55Vous le disiez, le gouvernement a fait des annonces.
00:58Pour vous, elles n'arrivent pas jusqu'aux exploitations.
01:00Mais déjà, est-ce que ces annonces sont suffisantes ou il y a encore des efforts à faire de ce côté-là ?
01:05J'ai envie de dire que l'agriculture est tombée vraiment dans quelque chose de très compliqué, de très difficile.
01:09Il faut cranter les annonces les unes après les autres.
01:12Mais entre le moment d'annonce et le moment où ça ruisselle jusque dans le cours des fermes, il n'y a quand même pas de temps qui est différent.
01:18Donc il faut encore aller chercher certaines victoires syndicales.
01:21C'est en tout cas nous ce qu'on s'efforce à faire.
01:23Sur la fièvre catarhalovine, la ministre avait annoncé 75 millions d'euros.
01:29C'est essentiellement pour des animaux qui sont morts, pour une surmortalité.
01:34Mais toutes les pertes indirectes ne sont pas prises en compte.
01:36Toutes les vaches qui ont avorté, les moutons qui ont pu avorter, les baisses de production.
01:41Et c'est souvent ça qui tombe aujourd'hui les exploitations.
01:44C'est ça, nous aujourd'hui, entre les effets d'annonce et derrière les petites lignes, le décryptage et le moment où ça arrive, il y a deux temps, deux mesures.
01:51Vous parliez aussi de victoires à encore gagner.
01:55Parmi ça, il y a cet accord de libre-échange avec les pays d'Amérique du Sud, ce qu'on appelle le MERCOSUR.
02:02Et cet accord qui devrait être signé, pour vous, c'est un non catégorique ?
02:06C'est un non catégorique et c'est même, j'ai envie de dire, quelque chose qui peut aller loin pour la mobilisation des agriculteurs.
02:13On ne peut pas demander aux Français, aux agriculteurs, de monter en gamme, d'avoir des produits de qualité qui respectent le développement durable, l'économique, le social et l'environnemental.
02:24Et d'être une monnaie d'échange pour aller chercher des paquebots entiers de viande et de volaille qui viennent des pays du MERCOSUR, du Brésil, de l'Amérique de manière générale.
02:34C'est vraiment, quand on disait qu'on marche sur la tête, là ça continue encore.
02:39Je sais que la France y est opposée et nous, en tout cas, c'est pour ça qu'on se mobilise à partir de lundi puisqu'il y a le G20 qui se réunit.
02:46Et il faut voir aujourd'hui quelle est la capacité de la France à faire entendre sa voix.
02:50On ne peut pas dire à nos agriculteurs qu'on les aime et aujourd'hui les sacrifier.
02:55On a vu que les agriculteurs en viande bovine et en volaille ont décapitalisé énormément, de nombreux ont arrêté.
03:03Et demain on nous dit qu'on va aller faire chercher notre viande à l'autre bout de la planète alors que nos agriculteurs sont engagés justement sur baisser leurs émissions à gaz à effet de serre, à faire quelque chose de mieux disant, mieux valant.
03:14Donc ça c'est incompréhensible pour nos agriculteurs.
03:17Pour résumer, les viandes d'Amérique du Sud ne sont pas soumises aux mêmes normes, aux mêmes obligations.
03:24Donc par ces mobilisations, est-ce que vous essayez aussi de toucher les consommateurs qui vont potentiellement acheter ces viandes sud-américaines ?
03:33Totalement. Nous il nous faut que le consommateur soit conscient.
03:36Aujourd'hui l'agriculture française respecte des normes européennes avec une traçabilité et c'est une marge, c'est une sécurité pour les consommateurs.
03:45Il faut en tout cas faire ce lien avec la santé aussi.
03:48Je pense que les consommateurs nous disent qu'on fera la part des choses, mais c'est possible sur quelque chose qui arrive en carcasse, sur un steak où vous aurez peut-être quelque chose d'écrit derrière.
03:58Mais sur tous les produits transformés, moi je mets au défi l'ensemble des consommateurs de lire les étiquettes demain sur l'ensemble des produits transformés.
04:05Et c'est ça aujourd'hui où nous on est vraiment inquiets sur ce manque de transparence pour les consommateurs.
04:10Donc c'est vraiment un message aussi qu'on envoie aux consommateurs d'être à nos côtés pour défendre en tout cas les produits Made in France.
04:17Donc défendre le Made in France, obtenir certaines aides pour faire face à des récoltes qui ont été mauvaises, face à la fièvre catarale.
04:24On pourrait rétorquer que les agriculteurs ont déjà été soutenus par l'État avec des aides financières. Que répondez-vous à ça ?
04:31Écoutez, les aides, il y a beaucoup d'effets d'annonce de manière générale et ce que veulent en tout cas les agriculteurs c'est vivre de leurs produits et vivre dignement.
04:39Il y a l'aspect des aides, mais il y a l'aspect de vivre ensemble aussi dans une ruralité.
04:45Les agriculteurs aujourd'hui, ce n'est pas forcément que des aides, c'est l'aspect simplification.
04:50L'aspect simplification, ça ne coûte pas un sou à l'État.
04:53Aujourd'hui pour faire un bâtiment en France agricole, il faut deux ans, trois ans.
04:59Quand je vois encore dernièrement une demi-page dans un journal local avec des habitants qui sont contre une porcherie ou contre un poulailler,
05:08en fait, quelle est la place de la ruralité et quelle est la place de l'agriculture dans la ruralité ?
05:12Et je pense que c'est ça aujourd'hui que les agriculteurs veulent aussi entendre, être soutenus, qu'on nous aime, c'est une chose,
05:18mais il faut qu'on soit capable d'accompagner et d'aller et de marquer l'essai jusqu'au bout.
05:21Il faut que ces agriculteurs-là se sentent accompagnés parce que c'est là aujourd'hui le vrai défi.
05:26Ce n'est pas de faire des effets d'annonce avec des aides conjoncturelles, il faut structurer.

Recommandations