Jeudi 14 novembre 2024, SMART IMPACT reçoit Alexandra Pencea (Fondatrice et PDG, Les mains sur les hanches)
Category
🗞
NewsTranscription
00:00Générique
00:06Smart Ideas avec Alexandra Pencha, bonjour.
00:09Bonjour.
00:10Bienvenue, vous êtes la présidente fondatrice de la marque Les Mains sur les Anges.
00:14Vous l'avez créée il y a quasiment un an, c'était en octobre 2023.
00:17Des vêtements à base de chanvre, pourquoi ce choix ?
00:21Je voulais augmenter mon impact positif en faisant des belles choses qui plaisent aux gens.
00:27Le chanvre, pourquoi vous choisissez cette plante particulièrement ?
00:32Quelles sont ses caractéristiques ?
00:33C'est une plante un peu magique qui capte énormément de CO2, tout comme une forêt, 15 tonnes de CO2 par hectare.
00:41Elle interrompt le cycle de maladies et des mauvaises plantes.
00:48Elle réduit les traitements mécaniques et chimiques, même pour la culture d'après.
00:53C'est un peu la plante qu'il nous faut pour la transition écologique.
00:57C'est une plante qui consomme beaucoup d'eau, pas beaucoup d'eau ?
01:00C'est une plante qui n'a pas besoin de pesticides ni d'irrigation, elle se plaît très bien en France.
01:05Les agriculteurs l'adorent, ils disent qu'ils la plantent et ensuite ils ne s'en occupent pas.
01:10Comment on part de la plante pour arriver à une bobine de fil qui va permettre de faire les vêtements que vous portez ?
01:16C'est une très bonne question.
01:17Il y a plusieurs étapes qui se faisaient avant en France, mais la filière a été interrompue dans les années 30-40.
01:25Aujourd'hui, la filière chambre textile renaît.
01:28Petit à petit, on apprend, on réapprend à faire ces étapes de rouissage, teillage, filature en France
01:36jusqu'à arriver à des tissus de grande qualité qui sont alors soit des tissus pour faire des robes,
01:45du tissu chénétram, comme on l'appelle, ou bien du jersey qui permet de faire des t-shirts, par exemple.
01:52Et alors, vos vêtements, ils sont fabriqués où ? Ils sont fabriqués en France, en Europe ? Expliquez-moi.
01:57Ils sont fabriqués très près d'ici. Ils sont fabriqués en Ile-de-France, à Antony, dans un atelier d'insertion.
02:02C'était un des concepts fondateurs de ma marque, de fabriquer en France, aider aussi la réindustrialisation de la France.
02:13Et la filière, parce que vous nous disiez que cette filière, elle a disparu.
02:17La filière de transformation du chanvre en bobine, elle existe en France ou pas encore ?
02:23Elle est en train de se récréer, petit à petit. On ne maîtrise pas encore toute la technologie.
02:29On a importé des machines. On crée des prototypes. Et petit à petit, on va avoir des tissus de plus grande qualité et à des prix plus accessibles,
02:40parce que pour l'instant, ça reste une matière très chère.
02:43Oui. Alors vous, vous avez comparé, puisqu'on parle de bilan carbone, de bilan en eau, etc., etc.
02:50Vous avez comparé vos vêtements avec des pièces similaires issues de la fast fashion. Ça donne quoi, ce comparatif ?
02:58Oui, exactement. Aujourd'hui, on ne peut plus se permettre de dire qu'on fait des vêtements qui sont bénéfiques pour la planète, pour le social.
03:05Donc, j'ai fait une étude avec un cofinancement de l'ADEME. Et cette étude a validé le fait que mes efforts ont réussi à toucher ce qu'il fallait toucher.
03:16Les vêtements, les mains sur les hanches, réduisent 88 % si on les compare avec le coût environnemental des vêtements de la fast fashion.
03:25Donc, c'est déjà une réussite en soi.
03:27Oui. Et vous avez vraiment comparé deux vêtements similaires, c'est ça ? Deux blouses, je crois ?
03:31C'est ça. Par exemple, si on prend la robe que je porte aujourd'hui, on compare avec une robe du même poids dans un tissu qu'on utilise dans la fast fashion
03:40avec les endroits de fabrication proposés par la fast fashion. Et on les met en face avec la robe que j'ai conçue.
03:47Ce tissu, par exemple, il a été fabriqué dans le Tarn, en France. Il a été cousu à Antony. Et on arrive à cette réduction merveilleuse de 88 %.
03:57Dernière question sur le mode de distribution. Ce sont des précommandes. Et là aussi, il y a une logique environnementale derrière ce choix.
04:04Oui, tout à fait. Là, on a poussé l'innovation à fond. On est même dans cette manière de précommander pour produire exactement ce qui va être porté, utilisé,
04:14ne pas gaspiller les ressources qui sont importantes pour la planète. Les gens rentrent dans cette logique-là. Ils attendent leur produit pendant un mois,
04:24un mois et demi. Et au moment où ils vont recevoir le produit, ils vont l'aimer encore plus. On agit sur la durabilité émotionnelle.
04:32Donc nous, on fait notre part sur la durabilité physique avec des belles coutures résistantes. Et l'acheteur, il va faire sa part sur la durabilité émotionnelle.
04:42Il va prendre soin de son produit et le porter plusieurs années, même le transmettre à ses générations futures.
04:48Effectivement, c'est une sorte d'éloge du temps long ou de l'attente. Merci beaucoup, Alexandra Pencha et bon vent à votre marque, les mains sur les hanches.
04:58Voilà, c'est la fin de ce numéro de Smart Impact. Merci à toutes et à tous de votre fidélité à la chaîne des audacieuses et les audacieux. Salut !
05:12Sous-titrage Société Radio-Canada