Après qu'un enfant de 5 ans a été blessé par balles dans le quartier de Maurepas, près de Rennes. Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur, est en déplacement dans la ville ce vendredi.
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00:00Un soir, je lui fais un manger, j'entends une rafale de mitraillette, vous vous rendez compte ?
00:05Je croyais que c'était la télé, j'appelle mon mari, ça criait, je dis non, c'est ici.
00:09Et à partir de quand vous avez vu la situation se dégrader ?
00:12Ça fait 6 mois que ça n'arrête pas.
00:15Je sors une fois, il y avait des gens avec des machettes hautes comme ça qui sont sortis d'une voiture.
00:19Et c'est des gens que vous connaissez ?
00:21Non, c'est des...
00:22Ils ont quel âge environ ?
00:23C'est des jeunes, des gens de couleur.
00:26Des ados ?
00:27Ils sont habillés en noir. Ils sont toujours habillés pareil avec leurs pochettes.
00:31C'est que des étrangers et des jeunes.
00:33Ils ont 13 ans, ils ont 14 ans.
00:35Ils ont des chaises, ils s'installent, ils appellent quand le fourgon passe.
00:38C'est que ça, que ça.
00:40Vous venez demain en jogging ou vous cachez, vous allez voir comment on vit.
00:44Nous, on vit sur la peur.
00:46Ma fille, elle m'appelle, elle a peur.
00:48Quel âge elle a, votre fille ?
00:49Ma fille, elle habille à peur de filles.
00:52Elle m'a dit, maman, déménage.
00:53Je ne peux pas déménager, moi, je ne peux pas.
00:55J'ai donné un appartement au centre commercial, au CTS.
00:59Un appartement, parce que mon mari a des problèmes de santé.
01:02Moi, j'ai des problèmes de santé actuellement.
01:04J'ai donné deux ordonnances.
01:05On m'a dit, vous savez ce qu'on m'a répondu ?
01:07Non, dites-moi.
01:08On m'a dit, excusez-moi, madame Colas, mais vous n'aurez pas d'appartement
01:10parce que la mairesse de Rennes a fait un contrat avec Paris
01:14pour que les émigrés aient des prioritaires.
01:16Voilà.
01:17Mais j'y vive la France.
01:18Et je repartis avec mes deux certificats médicaux.
01:20Et votre appartement fait ?
01:21Mon mari a des problèmes de cœur.
01:22C'est un T2 ?
01:23Non, un 4 étages.
01:24Un T3.
01:25On a 4 étages sans ascenseur.
01:27Il a des gros problèmes de cœur.
01:28Moi, j'ai des problèmes de santé aussi.
01:29Eh bien, on tolère.
01:30Et on n'a le droit à rien.
01:31Nous, on n'est plus en France.
01:32On n'a plus le droit à rien du tout.
01:34On n'a plus le droit à rien.
01:35On vit sur la peur.
01:36On n'a le droit à rien.
01:37Qu'est-ce que vous faisiez comme métier, votre mari ?
01:38J'étais femme de ménage, moi.
01:39Je travaillais plus parce que j'ai eu des problèmes de santé.
01:41Je n'ai plus travaillé.
01:42Et votre mari, qu'est-ce qu'il faisait ?
01:44Mon mari, il travaillait dans les travaux publics à Crevins.
01:46Il a travaillé 49 ans de boîte.
01:48Il est en retraite maintenant.
01:49Vous savez ce que je viens de dire ?
01:51Et moi, j'y crois beaucoup.
01:52Et c'est ce que j'ai dit.
01:53On n'a plus le droit.
01:54On n'a plus le droit d'appartement.
01:55On n'a plus le droit simplement à un service.
01:58Parce qu'on a des preuves comme quoi on a des problèmes médicaux.
02:03Non, on ne nous aide pas.
02:04On ne nous aide pas.
02:05Ce que je viens de dire là, il y a quelques instants,
02:08aux associations, à ceux qui étaient autour de la table,
02:11c'est que rétablir l'ordre républicain,
02:13ce n'est pas pour les gens qui sont riches.
02:15C'est souvent pour des gens qui sont modestes.
02:17C'est souvent pour des gens qui sont comme vous,
02:19qui ont eu une vie de labeur,
02:21et c'est vous qui encaissez les conséquences du désordre.
02:24Parce que quand c'est la loi du plus fort,
02:26quand c'est la loi de la jungle,
02:28celui qui trinque, c'est le plus faible.
02:30C'est le plus petit.
02:31Et quand on veut rétablir l'ordre,
02:33c'est ce que je dis toujours,
02:34il y a une dimension sociale.