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Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 31 octobre 2024.

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00:00Yves Calvi, on refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
00:04Faut-il instaurer un délit d'homicide routier ?
00:07On refait le monde avec nous ce soir,
00:09et à nos côtés Isabelle Saporta qui est éditeur réaliste à RTL.
00:12On vous retrouve tous les matins Isabelle,
00:14dès 6h50 dans nos petits matins.
00:16Bruno Jeudy, directeur délégué de la Trébune Dimanche.
00:18Et Philippe-Maurice Chevrolet, spécialiste de communication politique
00:21qui enseigne à Sciences Po.
00:23Bonsoir Yves.
00:24Alors j'en reviens à ce délit d'homicide routier,
00:26la question est une fois de plus posée en ce jour de procès bien particulier,
00:29en l'occurrence celui du chauffard présumé responsable de la mort du fils de Yannick Allénaud.
00:34Le chef étoilé réclame en tout cas cela depuis très longtemps.
00:37On va écouter un auditeur qui nous a appelé.
00:39Je ne peux pas accepter le fait qu'Antoine soit mort d'un accident,
00:42ce n'est pas juste en fait.
00:44La personne qui l'a tué a tout fait en sorte pour qu'un problème comme ceci arrive.
00:47Quand on est reçu de votre juge d'instruction et qu'on vous dit que votre enfant est mort
00:50comme un pas fait exprès, c'est insupportable.
00:53C'est pour ça que je demande aujourd'hui au Premier ministre et au garde des Sceaux
00:56de reprendre ce sujet-là de façon très urgente.
00:59C'est Yannick Allénaud que vous venez d'entendre.
01:01Il a raison, bonan jeudi.
01:03Moi, dans le cas d'espèce, l'expression homicide involontaire est absolument incompréhensible
01:09pour un parent qui perd un enfant ou un proche.
01:13La façon dont ça s'est passé, sur un scooter, percuté par l'arrière
01:17par un homme qui conduisait sans permis, ivre, récidiviste.
01:21Enfin, toute l'horreur est réunie.
01:24Et quand on vous dit qu'il est mis en examen pour homicide involontaire,
01:27excusez-moi, je pense que c'est impossible à accepter.
01:31C'est inacceptable.
01:32Après, au-delà de la question sémantique, parce que c'est ça.
01:35Lui, il propose, il a des élus depuis, on fait une proposition de loi
01:39pour transformer ça en homicide routier.
01:42Ça demande à être vraiment très examiné, très pesé,
01:45parce qu'on rentre dans un autre domaine juridique
01:50et derrière, une jurisprudence qui sera conséquente.
01:54Mais, c'est aux législateurs de définir ça.
01:58C'était très avancé, puisqu'en première lecture, ça avait été adopté,
02:01interrompu par la dissolution.
02:03Ce sera sans doute repris.
02:05Ça a été voté à l'unanimité en première lecture, il me semble.
02:10Après, il faut toujours se méfier des textes décidés sous le coup de l'émotion.
02:15Mais je crois qu'il faut vraiment réfléchir à ça.
02:17On voit bien qu'en matière de délit routier, il y a des choses qui marchent.
02:24Quand on a mis les radars, quand on a mis un certain nombre de choses comme ça,
02:27on a obtenu des résultats.
02:28Oui, ça s'appelle la peur du gendarme.
02:30Il faut mettre la pression maximum sur, en l'occurrence, les chauffards,
02:35les gens dangereux qui sont...
02:37Et qu'il y ait de la publicité qui soit faite autour de ça
02:40pour comprendre les dangers que représente de rouler Yves,
02:44de rouler en prenant des risques pour autrui.
02:47Donc, je trouve que M. Allénaud, à la suite de ce drame, a posé la question.
02:52Et maintenant, la société doit y répondre, par la voix des législateurs, évidemment.
02:57Cette notion d'homicide routier, elle vous paraît légitime, nécessaire, Isabelle Saporta ?
03:02Moi, j'ai été très choquée d'entendre l'un des avocats du principal inculpé dire
03:08« pas de justice mondaine ».
03:10Et j'ai trouvé ça vraiment ignoble, en fait.
03:12Ça, c'est une dégueulasserie, oui.
03:14J'ai trouvé ça vraiment ignoble.
03:16Et je me suis dit, en fait, on est dans un moment dramatique
03:22où un père, une famille a perdu son fils avec un gamin,
03:26puisqu'il avait le même âge que le fils de Yannick Allénaud,
03:28qui était tellement ivre qu'à la barre, il dit qu'il ne se souvient de rien.
03:32C'est un black-out, il ne se souvient de rien.
03:34Et vous avez le père qui dit « mais moi, je vois encore le corps de mon fils
03:40avec le casque à plusieurs mètres ».
03:42Et là, je dois dire qu'effectivement, je pense qu'on ne peut pas entendre
03:48une justice qui dise que c'est involontaire.
03:53Effectivement, je pense que là, ce n'est pas possible.
03:55Peut-être que c'est sous le coup de l'émotion, vous avez raison, Bruno Jeudy.
03:59Mais en fait, je crois que c'est multirécidiviste qui, eux, s'en sortent,
04:03qui, eux, continuent leur vie.
04:05Comme si de rien n'était, il a dit « j'ai repassé mon permis, je l'ai,
04:08je suis père de famille ».
04:10Bon, c'est compliqué quand même.
04:12Ah non, mais moi, je pense que sur les cas d'espèce, il n'y a pas d'excuses.
04:15Simplement, je pense qu'après, il faut se projeter de ce que ça veut dire
04:18un homicide routier.
04:20Moi, je crois que M. Reynaud a raison, mais il faut bien peser tout ça.
04:23C'est-à-dire qu'il faut voir les conséquences que ça entraîne
04:26pour le reste de la société.
04:28Et évidemment, pas dans le cas de mort, comme il y a eu là,
04:31qui est scandaleuse, mais au-delà.
04:33C'est-à-dire que vous pouvez très vite vous retrouver aussi mis en examen
04:36pour homicide routier, pour des choses qui seront peut-être...
04:39Alors après, c'est une question de dosage et comment la loi est écrite.
04:42Il y a une chose qui est sûre, Philippe Moreau-Chevrolet,
04:44c'est qu'on tue avec une voiture. On peut tuer avec une voiture.
04:47Oui, une voiture peut être une arme.
04:49La volonté de Yannick Allénaud, qui se bat depuis des mois,
04:53des années pour ça, c'est que ça a une vertu pédagogique.
04:57Ça ne changera pas le fond du droit.
04:59Les peines seront en gros les mêmes.
05:01Il faut savoir aujourd'hui que quand on boit, quand on prend des substances,
05:04ce sont des circonstances aggravantes.
05:06Ce ne sont pas du tout des excuses, c'est l'inverse.
05:08Lui dit simplement que j'ai envie que ça serve de pédagogie.
05:11J'ai envie que les gens qui prennent leur volant, on leur dise
05:13qu'il y a un délit d'homicide routier.
05:16Vous ne pouvez pas dire que ce n'est pas volontaire.
05:18À partir du moment où vous avez bu, où vous avez fumé,
05:21où vous avez pris votre voiture malgré ça,
05:23vous engagez votre responsabilité.
05:25Si c'est ça, je trouve que c'est bien
05:27parce que ça fait partie de tout un arsenal de choses
05:29qui sont effectivement efficaces, Bruno Jeudy l'a rappelé,
05:33autour de la prévention routière, des accidents routiers ou des délits routiers.
05:38Et ça a une certaine efficacité.
05:40C'est-à-dire qu'on a créé une conscience des gens
05:42quand ils prennent leur voiture,
05:44que la voiture, ça n'est pas un loisir,
05:47ça n'est pas quelque chose qu'on doit prendre à la légère.
05:50On a une responsabilité, on devient responsable des autres en voiture.
05:55Vous pensez qu'il faut une grande campagne de communication autour de ces questions ?
05:59Je pense que ce serait bien d'avoir une campagne de communication,
06:01d'y associer Yannick Allénaud, je pense d'ailleurs qu'il serait absolument ravi de le faire,
06:05très heureux de le faire.
06:06Et je pense que ce serait bien, il y a eu l'affaire Palmade aussi,
06:08il y a eu pas mal d'affaires qui se sont accumulées.
06:11On commence quand même à comprendre un petit peu
06:14comment ce type d'affaires résonne dans l'opinion.
06:17Donc faire de la prévention, c'est très bien.
06:19Il faut faire de la prévention comme on n'a pas su le faire pendant le Covid.
06:22C'est le communicant qui parle, mais dire aux gens de faire attention aux autres.
06:26Il y a la peur du gendarme, c'est très bien de dire que c'est un homicide routier.
06:29Mais il faut que le message soit aussi, faites attention aux autres.
06:32On vit dans une société, ça veut dire que quand vous êtes au volant d'une voiture,
06:36vous avez la responsabilité de la vie des gens qui sont en face ou qui sont à côté.
06:41Et cette vie des gens en face, à côté, elle est équivalente à la vôtre,
06:44il faut faire attention.
06:45Si on a ce discours-là, on commence à avoir quelque chose d'intéressant
06:48entre le répressif et puis la pédagogie,
06:51et ce qu'on appelle le care, l'attention aux autres.
06:54Je suis un peu bisounours, mais c'est ça qui marche aussi.
06:57La seule question que je me pose en ce moment-là,
07:00c'est qu'on est à peu près tous d'accord sur ces questions-là,
07:03mais est-ce qu'on n'est pas effectivement tous des bisounours ?
07:05C'est-à-dire que quand vous voyez des multirécidivistes,
07:08ou des qui n'ont même plus le permis, ou des qui ne l'ont même jamais eu,
07:12et qui roulent sans permis, etc.
07:14Je veux dire, du coup, là, moi aussi, je suis pour durcir l'arsenal.
07:18C'est un problème de police.
07:21Je suis entièrement d'accord.
07:24Je ne sais pas comment on fait pour prendre le volant quand on n'a plus le permis.
07:28Rappelez-vous le gendarme qui avait été percuté par un multirécidiviste
07:32qui n'avait même pas son permis, qui n'avait plus son permis,
07:34qu'on devait le lui retirer.
07:36Les vrais délinquants, les vrais criminels,
07:38on ne les arrêtera pas par des mots, ni par une campagne de communication.
07:42C'est le reste des gens qu'on essaie d'éduquer,
07:44et heureusement, on peut y arriver.
07:47Après, ceux qui sont vraiment des criminels endurcis,
07:49ou des délinquants endurcis, on ne les aura jamais.
07:51Ça, c'est une certitude.
07:53Je vais vous dire quelque chose qui va vous paraître naïf.
07:56Moi, je pense qu'on n'empêche pas les gens de faire des conneries.
07:59Horrible.
08:00Mais quand je vous ai entendu dire et prononcer ces mots,
08:02il y a un instant, faites attention aux autres.
08:05J'ai trouvé qu'il y avait une vibration qu'on pouvait entendre,
08:10c'est-à-dire qui touche.
08:11Mais parce qu'on ne le répète pas, on ne le dit plus.
08:14On ne le dit plus, Yves.
08:16Des mots comme ça, on ne les dit plus aujourd'hui.
08:18On ne le prononce plus.
08:20De toute façon, l'expérience des dernières années a montré
08:22que ça marchait aussi, la dureté des sanctions.
08:27En matière de délinquance routière, ça a fonctionné.
08:31Ça a permis, en France, d'être un peu pas discipliné au volant,
08:35de diviser par deux quasiment le nombre d'accidents mortels.
08:40Évidemment, entre-temps, il y a aussi des améliorations des routes,
08:43les radars, les contrôles,
08:46le gros engagement de Chirac au début des années 2000 sur cette question.
08:52Ça a fonctionné.
08:54Aujourd'hui, on est plutôt sur un palier qu'on n'arrive plus à diminuer.
08:58Il y a même une petite remontée au niveau de quelques années.
09:02Ça a fait une baisse énorme.
09:03Voilà, bien sûr.
09:04Donc, on sait que c'est quand même une voie civile.
09:07Maintenant, on est sur un niveau de délinquance routière
09:10où là, on est dans la grande délinquance routière.
09:13C'est là qu'il y a une difficulté.
09:14Parce que qu'est-ce qui peut empêcher ces gens-là de...
09:18Il y a une solution technologique qui serait d'équiper les voitures
09:23avec des dispositifs qui font...
09:25Ça existe déjà que quand on repère que le conducteur n'est pas en état de conduire,
09:30la voiture ne démarre pas ou s'arrête.
09:32Ça, c'est en train d'être testé.
09:34Ce sont des dispositifs que la voiture est capable d'évaluer
09:36si son conducteur est en état d'ébriété
09:39ou a pris des substances, n'est pas dans un état normal.
09:41Intelligence artificielle.
09:43Donc, véhicule moderne.
09:45Oui, ça ne marchera pas avec votre vieux diesel dans votre garage, Yves.
09:49J'ai la réponse à ma question.
09:51On est vraiment au cœur d'un problème de société.
09:55Oui, c'est un problème de société qui est très mal vécu par les Français.
09:59Il y a eu beaucoup d'affaires de ce type quand même.
10:01On marque une pause.
10:02Dans un instant, nous partons aux Etats-Unis rejoindre Donald Trump
10:05déguisé en éboueur.
10:07Ça ne manque pas de piquant.
10:27Bonsoir Yves, bonsoir à toutes et à tous.
10:29En Espagne, le calvaire continue pour la troisième soirée consécutive
10:33selon un dernier bilan, au moins 158 personnes sont mortes
10:37à cause des violentes crues qui ont frappé le sud-est du pays mardi soir.
10:40Il y a encore des dizaines et des dizaines de disparus selon le gouvernement.
10:44En France, une nouvelle encourageante pour les agriculteurs.
10:47Le gouvernement a annoncé ce soir la mise en place d'un contrôle administratif
10:51unique pour les exploitations agricoles.
10:53Une demande de longue date des principaux syndicats du secteur.
10:56Un chauffard en procès plus de deux ans après avoir tué Antoine Allénaud,
11:01le fils du chef étoilé Yannick Allénaud, était mort percuté par un conducteur
11:05alcoolisé au volant d'une voiture volée et sans permis.
11:08Le suspect est jugé pour homicide involontaire.
11:11Le père de la victime se bat lui pour créer un délit d'homicide routier.
11:15L'affaire de séquestration de Paul Pogba sera jugée du 26 novembre au 3 décembre.
11:19L'entourage du footballeur avait tenté de le racketter en 2022.
11:23Six de ses proches, dont son frère, seront jugés devant le tribunal correctionnel de Paris.
11:28Et si vous prenez la route ce soir, prudence.
11:30Certains rentrent de vacances, d'autres partent en week-end prolongé.
11:33Alors la circulation est difficile partout dans le pays.
11:36Dans le sens des départs, Bison futé voit même rouge en Ile-de-France.
11:39L'Oumamège que l'on retrouve à 20h. A tout à l'heure, Lou.
11:42Je vous précise que demain matin à 7h40, l'invité de notre matinale sera Yonathan Harfi, le président du CRIF.
11:49Yves Calvi jusqu'à 20h.
11:51On refait le monde sur RTL.
11:54Donald Trump joue les éboueurs. Est-il un roi de la com ?
11:57C'est ce dont nous allons débattre maintenant.
11:59Parce que cela aura, quoi qu'il arrive, une conséquence sur le résultat des élections américaines.
12:03On refait le monde jusqu'à 20h avec Isabelle Saporta, éditorialiste sur RTL.
12:07Bruno Jeudy, directeur délégué de la Tribune Dimanche.
12:09Et Philippe Moreau-Chevrolet, qui est professeur de communication politique à Sciences Po et spécialiste de la communication.
12:15Donald Trump a fait un grand numéro de démagogie à l'américaine.
12:18Il s'est imposé à bord d'un camion poubelle, en tenue d'éboueur.
12:22C'est une réponse à la dernière polémique du moment.
12:26Et Joe Biden, traitant des supporters Trump, pisse d'ordure. On l'écoute.
12:31Les Puerto Ricains, dans mon état natal du Delaware, sont des gens bien.
12:35Les seules ordures que je vois ici, ce sont ses partisans.
12:39Alors là, je vous avoue que Joe Biden, traitant d'ordure les opposants,
12:44je ne m'y attendais pas du tout.
12:45Et je me demande s'il n'y a pas une petite déficience, en tout cas sur la compréhension de la situation.
12:51Isabelle Saporta ?
12:52J'avoue qu'Amala Harris, elle n'a pas de chance.
12:54Parce que ça, la prise de parole de Biden, qui n'avait pas l'air totalement dans son assiette,
13:00ce n'est pas une affaire pour elle.
13:02L'idée de penser qu'en traitant les supporters de Trump d'ordure,
13:08que ça va fonctionner, on sait bien que c'est la pire des choses à faire.
13:13C'est-à-dire que Trump, je ne sais pas comment c'est possible,
13:17d'ailleurs dans ce monde ahurissant qu'est les États-Unis,
13:20Trump qui est milliardaire, fils de milliardaire,
13:23qui a travaillé dans la télé-réalité, qui est multi-condamné,
13:28qui est misogyne patenté, il est tout ça Trump.
13:31Et pourtant, c'est le héros des classes populaires américaines.
13:34C'est le héros des Américains qui se sentent méprisés.
13:38C'est le héros des gilets jaunes américains.
13:40Il l'adore.
13:41Et là, vous avez Biden, le président en place,
13:44qui traite les supporters de Trump d'ordure.
13:47Et Trump, il est parfait.
13:48C'est-à-dire qu'il arrive dans son camion poubelle, merveilleux,
13:52retweeté par Musk, qui a je ne sais combien de millions de followers.
13:56Il fait un discours qui est parfait.
13:59C'est-à-dire, si vous n'aimez pas les Américains,
14:02vous ne pouvez pas diriger l'Amérique.
14:03Et vous savez quoi ? Il a raison.
14:05Donc, je ne comprends pas ces fautes de cars faites par les démocrates.
14:10Philippe Moreau-Chevrolet, un président en fonction,
14:12peut se permettre de dire des choses pareilles ?
14:14Non, il ne peut pas se le permettre.
14:15Et ça rappelle l'épisode d'Hillary Clinton,
14:17qui avait traité les supporters de Trump de « basket of deplorables ».
14:20Ce qui veut dire, oui, effectivement, une bande de gens pitoyables.
14:24Une bande de minables, en gros.
14:25Et ça avait été repris et inversé par toute la communication de Trump,
14:28qui avait fait énormément de mèmes autour de ça sur Internet.
14:32Donc, c'était un échec total.
14:34Mais après, il y a un contexte quand même.
14:36Il y a un contexte.
14:37Il faut revenir à l'origine.
14:38Je vais sauver le soldat Kamala, ou la soldate plutôt, Kamala Harris.
14:42C'est parti d'une grosse, grosse erreur de la campagne Trump.
14:45Pendant un rallye à Madison Garden,
14:47qui, pour information, était le rallye où le parti nazi américain éphémère
14:51avait fait ses propres manifestations en 1939, si je me souviens bien.
14:55Ils ont fait à Madison Garden un rallye, une grande soirée,
14:58durant laquelle ils ont qualifié Porto Rico, l'île de Porto Rico,
15:01d'une, je crois, d'une île d'ordure.
15:04Oui, exactement. C'était un comique.
15:06C'est un comique, un comique invité.
15:08On a diffusé cet extrait épouvantable, qui est celui d'un comique.
15:11Il a l'air très content d'un comique américain.
15:13C'est beaucoup de l'entourage, de qui monte sur scène autour de Trump.
15:17Oui, c'était absolument...
15:18Bon, c'était une erreur magistrale, d'abord parce que toute la polémique...
15:21Ce n'est pas une erreur, Philippe.
15:22Ils sont comme ça.
15:23Je pense comme ça, c'est assumé.
15:25Dans un cadre de campagne, disons que c'était une mauvaise chose pour Trump.
15:27D'autant plus que toute la polémique, ça s'est fait par célébrité.
15:30Est-ce que ce n'est pas un coup de Trump d'avoir réussi à retourner la...
15:34C'est Biden qui lui fournit ça.
15:36Toute la polémique qui s'était passée contre Trump, en espagnol, des célébrités hispaniques,
15:40tout le vote latino pouvait être changé.
15:42Et là, là-dessus, Biden fait cette erreur.
15:44C'est tragique.
15:45Ils sont tous en train de faire des erreurs de fin de campagne.
15:47C'est une campagne qui se déroule dans un climat de tension extrême.
15:50On n'a jamais vu des marges aussi faibles entre les candidats.
15:53Il y a un gap énorme.
15:55C'est un vote féminin du côté Kamala contre un vote de mec du côté...
15:58Virilis, oui, totalement, du côté de Trump.
16:01Ça ne s'est jamais vu non plus.
16:03Mais c'est là où le camion poubelle de Trump est un super coup.
16:07C'est un jouet, un jouet extra pour les garçons.
16:10Oui, mais c'est ça qu'il y a un moment où j'ai failli trouver ça pratique.
16:13Oui, mais Yves, c'est ce qui se passe aussi dans cette campagne
16:18où la société américaine est complètement mythédatisée
16:22et qu'au fond, Trump peut traiter, pardonnez-moi Kamala Harris, de salope,
16:27de tout ce qu'on veut tous les jours, de l'injurier, mais comme rarement.
16:30Nous, on ne connaît pas ça en France, des campagnes de ce niveau-là,
16:33mais c'est du jamais vu, tous les jours.
16:36Et au fond, on arrive dans ce moment final où soit ça fait marrer,
16:42et il y a toute une partie de l'establishment américain
16:46qui bascule aussi du côté de Trump sur le thème
16:49« on va s'ennuyer avec Kamala ».
16:51Philippe a raison, il faut rappeler l'origine de l'affaire,
16:54les horreurs qui ont été racontées sur Porto Rico.
16:57Évidemment, Trump, avec cette faculté plus LED active
17:01des réseaux sociaux d'Elon Musk, vous parliez tout à l'heure
17:05du camion filmé, 83 millions de vues sur l'image de Trump
17:10à bord de son camion. La riposte des démocrates,
17:13ils ont fait un camion Trump à la poubelle, je ne sais pas quoi,
17:18400 000 vues. On voit la puissance du côté Trump,
17:22elle est délirante, et c'est toute la difficulté à mon avis
17:25de cette fin de campagne pour Kamala Harris,
17:28dans cette campagne extrêmement serrée.
17:30C'est vrai que ces fautes de car en fin de campagne
17:32peuvent coûter extrêmement cher.
17:34Donc, on peut imaginer que cette élection,
17:36que l'on dit justement très serrée, se soit jouée peut-être
17:39sur cet épisode invraisemblable du jour avec le camion ?
17:41Je ne sais pas, parce que Kamala Harris a quand même,
17:43dans cette affaire, au moins...
17:45Surnagé ?
17:46C'est-à-dire que dans cette affaire, elle a vraiment
17:48définitivement pris ses distances, là où on lui dit souvent
17:51qu'elle n'est pas assez franche dans ses choix.
17:53Là, elle a pris ses distances très nettes.
17:55Elle a dit non, je ne suis pas d'accord avec ce qu'a dit Biden.
17:58Jusqu'à présent, elle ne le faisait pas trop.
18:00Donc, il faut voir un peu.
18:02Et puis, il y avait des dégâts qui avaient été faits dans la communauté latinose
18:04par Trump, justement, avec cette affaire de Porto Rico.
18:08C'est difficile de faire des prédictions, Yves, honnêtement.
18:10Pour l'instant, on n'en sait rien.
18:11Il y a une grosse partie de l'électorat qui est déjà cristallisée.
18:13Il peut y avoir des erreurs de fin de campagne,
18:15mais il y en a dans les deux camps.
18:16Elles vont coûter cher aux deux.
18:18Donc, c'est difficile de savoir où ça va aller.
18:20Encore cinq jours de campagne.
18:21Ce qui est curieux, si vous voulez, c'est que normalement,
18:23on a les démocrates qui sont censés être...
18:25Non, alors là, il faut que je m'arrête.
18:26C'est pas du tout.
18:27Vous faites un signe que je sentais qu'il faut que je fasse courbe.
18:30Je ferme.
18:31Je vous laisse 20 secondes.
18:33Les démocrates sont censés être le camp de la rationalité
18:36et avoir effectivement quelque chose de rationnel à évoquer.
18:39Et ils sont en train de courir derrière Trump.
18:41Je veux dire, Obama a dit qu'il moquait la taille du sexe.
18:46D'accord, mais quand Obama, l'ancien président,
18:49en est à moquer la taille du sexe de Trump,
18:53en est à sous-entendre qu'il met des couches parce qu'il est incontinent,
18:56on est vraiment au plus bas du débat public.
19:00Et on se retrouve dans un instant sur RTL pour continuer le débat.
19:03Yves Calvi.
19:04On refait le monde sur RT.
19:08RTL soir.
19:09On refait le monde.
19:10Avec Yves Calvi.
19:11L'élection du président ou de la présidente des Etats-Unis d'Amérique
19:14aura forcément des conséquences,
19:16et pour la vie de la planète, et donc pour les Français.
19:18On continue d'en débattre avec Isabelle Saporta, Bruno Jeudy et Philippe Moreau-Chevrolet.
19:22Alors, il y a un historien qui prédit le vainqueur
19:25grâce à une méthode quasi infaillible depuis 40 ans.
19:27C'est extraordinaire.
19:28C'est une méthode qu'il a qualifiée des 13 clés.
19:30Il faut rempondre un certain nombre de clés.
19:32Je passe les détails.
19:34Il s'appelle Alain Lichtman.
19:35C'est quelqu'un de tout à fait sérieux.
19:36Et il prédit la victoire in fine de Kamala Harris.
19:41Est-ce que c'est une surprise pour vous ?
19:43Moi, je vous avoue qu'en ce moment,
19:44je n'ai pas l'impression que ça penche de ce côté-là.
19:46Et pourtant, vous, vous êtes optimiste.
19:47Moi, je suis optimiste.
19:48C'est une surprise de faire un pronostic avec autant d'aplomb.
19:52C'est très surprenant.
19:54Parce que moi, je ne m'y risquerais pas trop.
19:56Je suis optimiste parce que je pense qu'il y a...
19:58Kamala Harris est arrivée en milieu de campagne.
20:02Il y a eu une énorme adhésion autour d'elle à ce moment-là.
20:05Les démocrates ont été très souples.
20:07Biden s'est mis de côté, etc.
20:08La dernière erreur dont on vient de parler,
20:11c'est quand même une erreur faite par Biden, pas par Kamala.
20:14Et puis, je suis désolé, mais Trump, l'air qu'il nous joue,
20:17il nous l'a déjà joué en 2016.
20:19Il y a beaucoup de réchauffé dans tout ça.
20:21Vous voulez dire qu'on connaît le sketch ?
20:23On connaît le sketch.
20:24Il est amusant, mais on le connaît.
20:25Et puis, surtout, depuis s'est mis à dos l'électorat féminin,
20:29il faut quand même comprendre qu'aux Etats-Unis,
20:31et Trump a revendiqué ça comme une victoire,
20:34aux Etats-Unis, il devient de plus en plus difficile d'avorter.
20:36On est dans la première démocratie du monde pour l'instant.
20:40Et par ailleurs, Trump a dit qu'il comptait confisquer le vote,
20:43supprimer le vote aux Etats-Unis, faire intervenir l'armée,
20:46interner ou déporter les immigrés.
20:48Mais personne n'y croit.
20:49Le vrai problème, c'est tout ce que...
20:50Personne n'y croit, mais il l'a dit.
20:51Non, non, mais...
20:52C'est la une du New York Times.
20:53Non, non, mais je suis entièrement d'accord.
20:54Voyez-le.
20:55Non, alors, un, il perd une partie des femmes,
20:57mais il gagne aussi les hommes noirs américains.
21:00Vous avez entendu Barack Obama,
21:01qui a commencé à faire honte, en fait, à ses frères,
21:05en disant, voilà, vous ne supporteriez pas l'idée
21:08d'être gouverné par une femme,
21:09et c'est pour ça que vous êtes attirés par le virilisme trumpiste.
21:12OK, mais donc, il perd une partie du vote noir,
21:15qui normalement fait partie du vote démocrate,
21:18quoi qu'il arrive.
21:19Et par ailleurs, moi, quand vous voyez les Américains,
21:23ils sont comme au spectacle avec Trump, en fait.
21:25Ils ne le croient pas.
21:26C'est-à-dire qu'ils disent des choses outrancières,
21:28ahurissantes tous les jours.
21:30Ils sont au spectacle.
21:31Donc, si vous voulez, au fond, quand vous leur dites,
21:33mais quand même, Trump a dit ça,
21:34vous regardez les shows américains.
21:35Vous avez tous les grands éditorialistes américains.
21:38Ils disent, mais quand même, Trump a dit ça, Trump a dit ça.
21:40Et vous avez tous les partisans de Trump qui disent,
21:42Trump fait du Trump, en fait.
21:43Et donc, si vous voulez, c'est comme s'il n'y avait aucune conséquence
21:46de la parole de Trump.
21:47Voilà, je ne sais pas pourquoi.
21:49On pardonne tout à Trump.
21:51Une seconde, Bruno.
21:53Ça a été expliqué par un historien qui est Patrick Boucheron,
21:55qui est l'un des historiens qui ont fait les JO 2024.
21:58Il disait que quand un homme politique devient sa propre caricature,
22:01il ne peut plus être attaqué.
22:03Il devient quasiment invulnérable.
22:05Oui, alors, à ceci près, c'est vrai.
22:07Bruno, jeudi.
22:08Par rapport à ce que dit Isabelle, je trouve que pour les Américains,
22:14Trump a déjà été président.
22:15Donc, il n'y a plus forcément la question de,
22:18est-ce qu'on l'envoie à la Maison Blanche ?
22:20Toute une partie des Américains, il a déjà été président.
22:23Et ça ne s'est pas si mal passé.
22:24Et certains considèrent que ça ne s'est pas si mal passé,
22:26même si la gestion calamiteuse du Covid
22:29et tout ce qui s'est passé sur la fin de mandat
22:31lui plante sa réélection.
22:33Le capitole, c'est surtout le capitole.
22:35Oui, mais le capitole, c'est après.
22:36Pour la réélection, c'est quand même sa gestion du Covid,
22:39plus qu'approximative, pour ne pas dire moins.
22:41Donc, aujourd'hui, la question de re-voter pour lui,
22:44je pense qu'elle ne se pose pas dans ces termes.
22:46Simplement, c'est plutôt Kamala Harris
22:50qui est au fond, depuis le début, dans une...
22:52Moi, je trouve que dans la campagne Kamala Harris,
22:54il y a l'avant et l'après débat.
22:56C'est-à-dire que le débat,
22:58elle sent qu'elle peut battre Trump sur les débats.
23:04Et Trump, il prend une décision en ce moment-là
23:06qui est assez stratégique.
23:07Il décide de ne pas faire d'autres débats.
23:09Il n'en fera un seul.
23:11Et lui, il va faire sa campagne d'insulte,
23:13la campagne à la Trump, plus violente que jamais.
23:16Et elle, du coup, elle perd un des éléments forts
23:19qu'elle avait prévus, c'est-à-dire...
23:21La rationalité.
23:22La rationalité, les débats,
23:24où elle aurait pu démontrer la folie Trump.
23:27Mais elle a fait une très bonne campagne Kamala Harris.
23:29Et ensuite, elle n'a plus cette...
23:31En boxe, on dirait qu'elle n'a plus l'allonge.
23:33Elle n'arrive plus à l'attendre.
23:34Mais tout le monde disait que ce serait une piètre candidate et tout.
23:38Ce n'est pas vrai.
23:39Rappelez-vous tout ce qu'on disait sur elle.
23:40Elle a fait une belle campagne.
23:41On disait que ça allait être catastrophique.
23:42Et ça n'a pas été du tout catastrophique.
23:44Elle a fait une très belle campagne avec de l'engouement.
23:46Mais elle est quand même sur une campagne défensive
23:48où elle a du mal à imposer des thèmes.
23:50C'est quand même toujours les thèmes de Trump
23:52qui sont qu'on peut penser ce qu'on veut.
23:54Il y a eu deux temps dans la campagne.
23:56Il va chez Mc Donald, il fait la campagne.
23:58Et elle, elle est là.
24:00Elle court derrière lui.
24:01Elle n'existe sur les réseaux sociaux.
24:03Par contre, elle n'existe que lorsqu'elle est en riposte de Trump.
24:05Jamais sur ces thèmes à elle.
24:07C'est très compliqué.
24:08Il y a eu deux temps dans la campagne.
24:09Il y a eu un temps où elle a fait une campagne positive.
24:11Elle a repris aux républicains la notion de liberté.
24:13Elle leur a dit, regardez Trump, vous vous enfermez, vous déportez, etc.
24:16Moi, je vous donne vraiment la vraie liberté.
24:18Elle a repris ce thème-là.
24:20Elle s'est rendue compte que les niveaux commençaient à s'égaliser dans la campagne.
24:23Elle a changé de pied.
24:24Elle fait une campagne pour faire peur aux Américains.
24:26En attaquant Trump à fond.
24:28En se disant, on va créer une sorte de front républicain.
24:30Ils ne le disent pas comme ça aux Etats-Unis.
24:32Mais c'est un peu ça contre Trump.
24:33Comment expliquez-vous qu'en dépit de son comportement,
24:35je parle de Donald Trump, insulte, mensonge,
24:38l'électorat de Trump ne lui en tient jamais rigueur.
24:42C'est quand même quelque chose de fascinant là-dedans.
24:45C'est son principal argument marketing.
24:48Ce n'est pas négatif pour lui.
24:50Il a créé un personnage tellement excessif.
24:52Il y a un excellent livre de la journaliste américaine Bob Woodward,
24:55qui s'appelle War, la guerre,
24:57où il explique qu'il a interviewé Trump il y a 35 ans.
25:01Il a retrouvé l'interview qu'il avait faite,
25:03qui n'a jamais été publiée.
25:04Il dit que le personnage était déjà là.
25:06C'est un personnage qui était déjà dans l'insulte,
25:08déjà dans l'excès,
25:09et qui se vantait de tout.
25:11Chaque défaite était une réussite.
25:13Il n'a pas perdu le débat, Trump, par exemple.
25:15Nous, on sait qu'il l'a perdu.
25:16Nous, on sait qu'il l'a perdu.
25:17Tous, on a regardé, on sait qu'il l'a perdu.
25:19Mais lui, il dit qu'il l'a gagné.
25:21Il dit que c'est une victoire.
25:22Il dit qu'il a fait le meilleur débat de sa vie.
25:24C'est sa méthode.
25:25Oui, mais regardez.
25:26Quand il fait ce débat,
25:28où il a été complètement ahurissant,
25:30où il a commencé à dire que les démocrates
25:32voulaient tuer les enfants,
25:33les démocrates faisaient des avortements jusqu'à 9 mois,
25:35voulaient tuer les enfants à la naissance,
25:37il a parlé des chats et des chiens,
25:39des immigrés qui mangeaient les chats et les chiens.
25:41Tout ça n'avait aucun sens.
25:42Sauf que le lendemain, ou le jour même,
25:44tu avais des mèmes sur tous les réseaux sociaux
25:46avec lui entouré de chats, de chiens,
25:49en héros des chats et des chiens,
25:51comment dire, étant sur un chat géant.
25:54Donc, si vous voulez, il a un espèce de sens
25:56de la communication qui est tel
25:58que même quand il dit des choses complètement ahurissantes,
26:01il les retourne en sa faveur.
26:03Et les gens sont au spectacle.
26:04Et puis, je pense qu'il faut ajouter
26:06à ce moment, à ce stade de notre débat,
26:09que quand même, X, X Twitter,
26:12Elon Musk fait sa campagne.
26:16C'est le vice-président virtuel
26:18de Donald Trump dans cette campagne.
26:22Et c'est une puissance de feu considérable.
26:25On voit les masses,
26:27je sais que Philippe connaît ça par cœur,
26:29on voit les masses que ça représente pour Trump,
26:31ce que ça représente pour Kamala.
26:33Et il paye un million par jour quand même.
26:35Il fait sa loterie d'un million chaque jour.
26:38La justice américaine est en train d'interdire ça,
26:40mais c'est vrai qu'il promet un million par jour
26:42si vous signez une pétition pour Trump.
26:44Alors, dans un instant,
26:45la niche parlementaire du RN,
26:46vous avez compris quelque chose ?
26:47Moi, pas.
26:48En tout cas, il ne s'agit ni de chien,
26:50ni de chat.
26:52A tout de suite.
26:53Jusqu'à 20h.
26:54Yves Calvi refait le monde sur RTL.
27:00Yves Calvi.
27:01On refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
27:04On refait le monde jusqu'à 20h
27:06et nous sommes avec Isabelle Saporta,
27:07éditorialiste à RTL.
27:09Bruno Jeudy, directeur délégué de la Tribune du Manche.
27:11Et Philippe Moreau-Chevrolet,
27:12qui enseigne la communication politique à Sciences Po.
27:15Alors, je ne sais pas comment vous présenter
27:16les histoires de niches parlementaires à la soirée.
27:19Oui, parce qu'en particulier celle du RN,
27:21heureusement, ça ne dure qu'une journée.
27:23Vous avez compris, Bruno Jeudy, comment ça fonctionne ?
27:25C'est un ratage complet,
27:26puisque cette journée du 31 octobre
27:28avait été annoncée bien avant même
27:30l'ouverture de la session ordinaire du Parlement
27:32comme la grande journée,
27:34celle où on devait voir le Rassemblement national
27:37détricoter la loi sur les retraites,
27:40faire piéger la gauche.
27:42On devait avoir la grande journée.
27:44Et là, on n'a rien vu,
27:45parce que, un, ils n'ont pas travaillé
27:47depuis les élections législatives,
27:49parce qu'ils ne sont toujours pas fichus
27:50d'organiser un programme sur les retraites
27:53en mettant des garanties financières en face,
27:55c'est-à-dire des recettes,
27:56parce que quand on crée des recettes,
27:58des dépenses sublimitaires,
27:59on met des recettes.
28:00C'est comme ça une proposition de loi,
28:01donc ils n'ont pas été foutus de le faire.
28:02Du coup, Madame Brune Pivet a pu assez facilement
28:04dégainer l'article 40
28:06sur les deux articles principaux
28:08de cette proposition de loi.
28:09Et tout est à l'avenant.
28:11Donc, ils ont raté leur coup.
28:13Le piège, j'allais dire,
28:14ils voulaient piéger la gauche.
28:15Le piège s'est un peu, plutôt,
28:17refermé sur eux.
28:18Mais l'affaire n'est pas finie,
28:20puisqu'ils ont l'intention de voter la PPL,
28:22proposition de loi,
28:23qui sera déposée par la gauche
28:25sur le même sujet,
28:26c'est-à-dire l'abrogation de la loi sur les retraites.
28:29Je posais la question à Philippe Ballard tout à l'heure,
28:30qui avait l'air de trouver ça tout à fait naturel,
28:32de soutenir la gauche.
28:33Là, vous voyez, on n'est pas du tout le parti
28:35obtu que l'on décrit régulièrement dans la presse.
28:37C'est n'importe quoi.
28:38C'est n'importe quoi.
28:39Pour nos auditeurs, il faut juste leur rappeler
28:40que ça coûte entre 10 et 15 milliards.
28:42Là, aujourd'hui, on en est à galérer
28:44pour trouver 3 milliards d'un côté.
28:46Donc, cette histoire,
28:48sans doute, n'arrivera jamais.
28:50Mais bon, ça fait partie du théâtre parallèle
28:52de la petite vie politique,
28:53qui est comme ça aujourd'hui.
28:54Ça passera.
28:55Le plus vite possible, ce sera mieux.
28:56Mais c'est comme ça.
28:57Mais pardonnez-moi.
28:58Ces histoires, quand même,
28:59de niche parlementaire,
29:01parce que je me dis que pour nos auditeurs,
29:02il y a un côté quand même surréaliste.
29:04Une fois par mois,
29:06chaque groupe constitué
29:08à l'Assemblée nationale
29:10peut déposer ses propositions de loi.
29:12Moi, je trouve ça sain.
29:13C'est très bien.
29:14Il y en a eu certaines qui avaient plutôt...
29:17Il y avait intérêt.
29:18Il y en a eu d'autres qui étaient tout à fait discutables.
29:20Mais chaque groupe peut le faire une fois par mois.
29:22Donc, c'était aujourd'hui la journée
29:24du Rassemblement national.
29:25La prochaine, c'est les filles, le 28 novembre.
29:27Et c'est là qu'on aura à nouveau
29:29les histoires de retraite qui reviendront.
29:31C'est juste que, comme le dit Bruno Jeudy,
29:33l'ERN n'a pas travaillé.
29:35Comme ils n'ont pas travaillé leur projet de loi,
29:37il a été retoqué d'abord en commission
29:39où il s'est fait littéralement lapider
29:41en commission économique.
29:43Donc, il n'est pas passé.
29:44Et puis après, une fois qu'on a constaté
29:46qu'il était mal foutu,
29:47effectivement, il y a un article
29:48qui s'appelle l'article 40
29:49qui fait qu'il y a Elbron Pivet,
29:51président de l'Assemblée nationale,
29:52qui peut dire que ce texte-là n'ira pas au vote
29:54parce qu'il crée des dépenses
29:56qui ne sont pas équilibrées par des recettes.
29:57Et ça, vous ne pouvez pas le faire.
29:59Donc, le principe, c'est, on le rappelle,
30:01de pouvoir prendre une initiative autonome
30:03dans le calendrier des débats
30:05et de proposer des lois,
30:06alors qu'on sait très bien que le texte,
30:07en gros, ne passera pas.
30:08Oui, mais c'est très bien
30:09de pouvoir permettre aux groupes
30:10de déposer des propositions.
30:11Mais ça, c'est normal qu'ils le fassent.
30:12Mais ils auraient pu, disons,
30:13préparer leur affaire mieux,
30:15ce qui leur aurait permis
30:16d'effectivement piéger la gauche.
30:17C'était l'idée.
30:18Sauf que là, ils voulaient faire Halloween deux fois.
30:20Vous vous rendez compte de ce qu'on est...
30:21Oui, pardonnez-moi de vous attendre,
30:23mais de ce qu'on est obligé d'expliquer.
30:24Je pense à nos auditeurs qui se disent, voilà,
30:26qui ne vivent pas comme nous toute la journée
30:28dans la vie politique,
30:29dans la communication politique, etc.
30:30Et comment on fait pour les intéresser
30:32au fonctionnement démocratique de la France
30:34avec des histoires pareilles ?
30:36Enfin, je ne sais pas.
30:37C'est compliqué, oui.
30:38Mais bientôt, on pourra.
30:39Je fais Isabelle Sapport.
30:40Tac, elle regarde dans le vide.
30:41Non, mais parce que moi,
30:43je suis comme vos auditeurs, Yves.
30:46Je suis désespérée, en fait.
30:48C'est-à-dire qu'on voit
30:50que la France est au bord du gouffre.
30:52Il y a 3 200 milliards de dettes.
30:54On a au moins 50 milliards
30:56à trouver dans l'urgence.
30:57Et on a, comme l'a dit très justement Bruno Jeudy,
31:00le théâtre des tartuffes
31:02qui font semblant de faire de la politique
31:04de caniveau à un moment
31:06où, au fond, on attendrait qu'ils se transcendent
31:08et qu'ils se subliment.
31:09Bon ben, on est un peu loin de la sublimation,
31:11ça c'est sûr.
31:12Et donc, chacun est en train d'essayer
31:14de voir comment il peut avoir l'air
31:16de avoir l'air pendant quelques temps.
31:17Et vous savez ce qui va se passer à la fin.
31:18Moi, je vais vous le dire.
31:19C'est que jusqu'à présent,
31:20on trouvait quand même que 49-3,
31:21c'est-à-dire ce qui vous permet de passer en force,
31:23c'était pas terrible démocratiquement.
31:25Et maintenant, les Français sont en train de se dire
31:27« Allez ! Qu'on passe vite fait au 49-3 !
31:29Là, qu'on n'en parle plus !
31:30Que ce budget passe ! Et vaille que vaille ! »
31:32C'est ça qui est dramatique, en fait.
31:36On en est là, en fait.
31:38Il est possible qu'effectivement,
31:40ça dégoûte les Français du parlementarisme.
31:43C'est bien joué quand même, c'est remarquable
31:45de la part des députés.
31:47Non, c'est de la part de l'Élysée.
31:48Le plus beau stratège, c'est l'Élysée.
31:50Non, l'Élysée a fait une dissolation catastrophique,
31:52on est d'accord.
31:53Là, maintenant, ils ne sont pas obligés
31:54d'être encore plus nuls que le Président, les députés.
31:56Il n'est pas obligé d'être en back-battle.
31:58Emmanuel Macron a attendu tout l'été
31:59avant de nommer un Premier ministre.
32:01Il demande maintenant aux députés,
32:02en deux mois, de résoudre tous les problèmes budgétaires
32:04de la France.
32:05Ça va quand même être un peu compliqué.
32:06Sans majorité.
32:07Donc, le bazar, il l'a quand même institué.
32:08Par contre, il risque d'en sortir gagnant.
32:10Isabelle a raison.
32:11Parce que les Français risquent de se dire
32:12qu'il vaut mieux une autorité verticale
32:14qui joue la fin de partie
32:15que de continuer.
32:16Une sorte d'autorité.
32:17Mais, là où le système est connu...
32:19Vive Barnier !
32:20Pour le coup, c'est Michel Barnier.
32:21Vive Barnier !
32:22Pour le coup, c'est Michel Barnier.
32:23Michel Barnier, lui, il essaie d'être un petit peu stratège
32:27et de ne pas dégainer l'article 49.3
32:29en début de débat budgétaire.
32:31Donc, son intention, c'est plutôt de le laisser durer.
32:33Et de les laisser s'enfoncer.
32:35De prendre l'opinion à témoin,
32:36de voir ce qui se passe.
32:37À un moment, de dire, écoutez,
32:38ils ont voté 50 milliards de dépenses supplémentaires.
32:40Et on les trouve où, les soins ?
32:41Et tout ça n'est pas garanti
32:43par des recettes en face.
32:45Tout ça est n'importe quoi.
32:46Et donc, à un moment, oui, il sortira le 49.3.
32:49Il va quand même attendre que le texte arrive au Sénat.
32:51Parce qu'au Sénat, il a quand même des amis politiques.
32:53Il a une majorité qui va lui permettre
32:55de consolider son propre budget.
32:58Mais les sénateurs, à mon avis,
32:59ils bougeront un certain nombre de choses.
33:01Ça, c'est sûr.
33:02Et à la fin, ça se terminera par un 49.3.
33:04Mais, au moins, contrairement à Elisabeth Borne,
33:06qui avait voulu batailler dans l'hémicycle
33:08et donc avait enchaîné les 49.3,
33:10partie recettes, partie dépenses...
33:12Elle aimait bien le 49.3.
33:14Et on revient, on y revient.
33:16Et à la fin, on en a fait 10 en 5 ou 6 semaines.
33:20Elle s'est épuisée politiquement à faire ça.
33:24Et c'est ce qui a activé sa fin politique, en tous les cas.
33:29La fin de son bail, à matinée.
33:31Moi, je pense à Michel Barnier.
33:32Il peut être là encore pour quelques mois.
33:34Oui, c'est possible.
33:36C'est possible, mais on a quand même le sentiment
33:39que Marine Le Pen est en train d'évoluer un peu.
33:41Ce n'est pas ce qui se passe à l'Assemblée qui compte.
33:43C'est ce qui se passe au tribunal de grande instance de Paris.
33:46Où là, ça se passe très mal pour elle.
33:48Et elle pourrait tenter justement
33:50de reprendre les rênes à l'Assemblée
33:52et de censurer Michel Barnier.
33:54Peut-être plus tôt que prévu.
33:55Merci infiniment à tous les trois.
33:57Dans un instant, l'essentiel de l'actualité à 20h sur RTL.
33:59Et Faustine Bollard pour son émission Héros.
34:01Bonsoir Faustine, quel est votre invité ce soir ?
34:03Bonsoir Yves.
34:04Je vous invite vraiment à découvrir notre héroïne de ce soir.
34:07Elle s'appelle Clémentine.
34:08Clémentine est une jeune journaliste
34:09qui a disparu l'année dernière.
34:11Et elle nous a laissé en héritage
34:13le récit de son combat contre le cancer.
34:15Et c'est son amoureux, son mari d'ailleurs,
34:17qui va nous parler d'elle
34:19et parler de cette histoire extrêmement romanesque,
34:21étouchante,
34:23et qui va ouvrir notre regard également sur la maladie.
34:25A tout de suite sur RTL Yves.
34:26On vous retrouve juste après les infos de 20h.