• il y a 10 heures
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Dans son émission média, Thomas Isle et sa bande reçoivent chaque jour un invité. Aujourd'hui, Cécile Pivot, la fille de Bernard Pivot pour son livre "Bernard Pivot, le goût des autres" publié aux éditions Calmann Lévy.

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Transcription
00:00Vous écoutez Culture Média sur Europe à 9h30 11h avec Thomas Hill et votre invité ce matin Thomas.
00:06Oui je reçois ce matin Cécile Pivot. Vous publiez avec votre soeur Agnès un album très personnel qui retrace la vie de votre père,
00:13le journaliste, l'amoureux de la littérature Bernard Pivot et ce livre vous l'avez titré joliment Le goût des autres.
00:19C'est vraiment ce qui transparaît dans ce livre, sa curiosité pour les autres et pas seulement pour les romanciers d'ailleurs
00:25parce que c'était avant tout un journaliste Bernard Pivot.
00:28C'était avant tout un journaliste et il y tenait beaucoup en effet.
00:31C'était un homme extrêmement curieux de tout, en tout cas de beaucoup de choses et qui aimait poser des questions avant tout
00:39et qui posait toujours les bonnes questions.
00:41Et qui commençait toujours ses journées par la lecture de la presse.
00:44Absolument, c'était un grand amoureux de la presse et ça l'a vraiment jamais quitté.
00:51Aller acheter des journaux au kiosque à journaux.
00:55Oui c'est ça, il allait au kiosque.
00:57Il était abonné à très peu de...
00:59Non vraiment, il n'avait pas d'abonnement.
01:01Il aimait aller acheter toute la presse tous les matins.
01:05Quand on fait ça, ce qui est bien c'est qu'on peut varier aussi et lire différentes presses
01:09y compris celle avec laquelle on n'est pas forcément d'accord.
01:11Absolument.
01:12Ça permet d'avoir une certaine ouverture d'esprit.
01:14Et puis alors ensuite il enchaînait avec 13 à 14 heures de lecture par jour.
01:18C'était vraiment ça ?
01:19Oui.
01:20Vous ne deviez pas beaucoup le voir vous en tant que fille ?
01:21Du temps d'ouvrir les guillemets et d'apostrophes, oui il enchaînait.
01:24Alors je le voyais physiquement, je le voyais parce que notre père travaillait à la maison.
01:29Donc physiquement il était là.
01:31Il était là et en fait il travaillait dans trois pièces différentes.
01:35On habitait dans le 17ème arrondissement à Paris.
01:38On avait un très grand appartement qu'on louait.
01:40Et il travaillait en fait, il avait son bureau.
01:43Il avait aussi une table dans le salon.
01:45Et il travaillait aussi dans la salle à manger sur la table.
01:50Donc en fait dans la journée il se déplaçait.
01:53Beaucoup.
01:54Mais il était là physiquement.
01:57Il était présent quoi, voilà.
01:59Voilà c'est tout.
02:00Il était présent physiquement mais très occupé.
02:03Et vous revenez bien sûr Cécile Pivot sur la carrière télévisuelle de votre père
02:08et sa première émission littéraire à la télé qui s'intitulait vous l'avez dit
02:11« Ouvrez les guillemets » avec ce générique un peu flippant.
02:19Vous vous souvenez de ça Julien Pichenay ou pas ?
02:21Bien sûr mais on est en 73.
02:25Sur la première chaîne de l'ORTF.
02:27Mais alors dès l'année suivante il rejoint la deuxième chaîne
02:30pour lancer évidemment Apostrophe.
02:37Avec ce générique emprunté à Rachmaninoff.
02:39Et il a écrit d'ailleurs un jour dans un de ses tweets
02:42« Chaque fois que j'entends Rachmaninoff je dis bonsoir à tous ».
02:45Oui absolument.
02:46Et moi chaque fois que j'entends ce générique en effet,
02:49à chaque fois que j'entends Rachmaninoff j'entends mon père dire bonsoir à tous.
02:53Et Apostrophe c'était en direct chaque vendredi soir à 21h30.
02:56Alors certes c'était avant tout une émission littéraire
02:58mais il y avait déjà un certain mélange des genres
03:00qu'on peut retrouver dans les talk show d'aujourd'hui
03:03avec des hommes politiques ou des comédiens qui se mêlaient aux écrivains.
03:07Certains lui reprochaient d'ailleurs ce mélange des genres.
03:10Oui alors lui, moi personnellement je pense que ça a été l'une de ses grandes forces.
03:15C'est qu'il a mélangé les genres.
03:17C'est qu'il avait des gens, par exemple de grands intellectuels
03:22et il conviait sur le même plateau des gens beaucoup plus populaires
03:28comme Vince Snow par exemple.
03:30Donc ça faisait des mélanges, ça faisait des émissions formidables
03:32justement parce que ça s'engueulait beaucoup
03:36mais il y avait vraiment des débats passionnants.
03:39C'est ce que dit Big Bd d'ailleurs.
03:41On respectait la parole de l'optre, ça c'est évident.
03:44Et ça s'engueulait beaucoup mais c'était très constructif.
03:47C'est ce que dit Frédéric Big Bd dans votre livre.
03:49Pivot cherchait le scandale, tant mieux.
03:51Il savait que la littérature était menacée et il voulait entretenir le mythe.
03:55C'était une manière de faire parler des livres aussi.
03:58Et puis alors à partir de 1991, Apostrophes est devenu Bouillon de Culture.
04:05Ça, ça a marqué des générations entières.
04:09L'émission était assez proche d'Apostrophes finalement
04:12mais diffusée un peu plus tard, en deuxième partie de soirée.
04:15On commençait à repousser sur des casins un petit peu moins exposés, la littérature.
04:19Est-ce que ça l'embêtait ça Bernard Pivot ? Est-ce qu'il vous en parlait ?
04:22Non, pas du tout.
04:24Mon père ne se plaignait pas.
04:26Ce n'était pas du tout quelqu'un qui se plaignait.
04:28Au contraire, c'était quelqu'un qui reconnaissait toujours la chance qu'il avait eue dans la vie.
04:34Tout au long de sa vie quasiment.
04:36Donc non, il ne se serait jamais plaint de quelque chose comme ça, pas du tout.
04:42Quand quelque chose le décevait, en fait il se retirait.
04:46Mais il était très silencieux par rapport à tout ça.
04:49Non, non, il ne se serait jamais plaint de ça, pas du tout.
04:52Il a beaucoup aimé faire Bouillon de Culture parce qu'il a pu voyager.
04:57Il a été quand même pendant 15 ans, de 1975 à 1990, je crois d'après mon souvenir,
05:04jour et nuit un peu cloué quand même à son bureau pour lire.
05:09Et Bouillon de Culture lui a permis de rencontrer d'autres personnes de la culture.
05:15Il est allé au théâtre, il est retourné au cinéma, il est allé voir des concerts.
05:20Ça a élargissé l'horizon.
05:21Mais bien sûr, ça a été pour lui un grand moment de bonheur.
05:24Donc 21h30 ou 20h30, non, je ne pense vraiment pas que ça a posé un problème dans sa vie.
05:30Alors Bernard Pivot, c'est aussi bien sûr la célèbre dictée de Pivot, le président de l'Académie Goncourt.
05:36Mais alors au-delà de son amour des mots, votre album, il illustre aussi,
05:39avec beaucoup de photos et beaucoup de photos personnelles aussi,
05:42et c'est évidemment ce qu'on apprécie quand on ouvre un livre comme le vôtre,
05:45c'est que ça illustre aussi ses autres passions et notamment le football.
05:49C'était un vrai passionné de foot, en particulier de l'AS Saint-Etienne.
05:54Il avait même couvert pour Antenne 2 la Coupe du Monde au Mexique en 1986.
05:58Alors je pense que ça, ça a été l'une de ses plus grandes fiertés et l'un de ses plus grands bonheurs, en fait.
06:03Oui, vraiment.
06:05Moi, au moment de sa mort, j'ai retrouvé dans une boîte les billets, en fait.
06:11C'étaient des très beaux billets, très colorés, pour les entrées aux matchs de foot.
06:15J'ai retrouvé son badge.
06:17Alors que mon père gardait très peu de choses, très très peu de choses.
06:21Et donc c'est à ce moment-là que j'ai compris à quel point ça avait été important dans sa vie.
06:25Et je me souviens de ça, je me souviens de quand il est parti au Mexique,
06:28que c'était un immense bonheur pour lui et une très grande fierté.
06:31Oui, il connaissait le foot, mais extrêmement bien, extrêmement bien, oui.
06:36Et une autre de ses passions, c'était le vin et le Beaujolais en particulier.
06:40On le voit faire les vendanges d'ailleurs, tout jeune, au début de votre livre.
06:44Et quand on lui demande quelle est la première chose que vous feriez si vous étiez le prochain locataire de l'Elysée,
06:48Bernard Pivot répond, vous vous souvenez ?
06:51Installer une cave, je crois, non ?
06:53Je descendrai à la cave.
06:54Je descendrai à la cave, absolument.
06:55Il faut y avoir quelques bonnes bouteilles, effectivement.
06:57Absolument, et j'ai trouvé d'ailleurs une photo pour le livre qui illustre très très bien ça.
07:00En effet, on le voit dans une cave, il a l'air très malin, comme ça, un peu,
07:04comme s'il allait piquer une bouteille dans une cave.
07:06Et c'est une photo, d'après mon souvenir, qui a été faite par Pierre Assouline.
07:11Et qu'une photo assez formidable.
07:13Et que je ne connaissais pas moi avant ça.
07:15Et c'est Pierre Assouline qui nous l'a prêtée.
07:18Une dernière phrase, un dernier tweet signé Bernard Pivot.
07:21On voudrait que notre esprit soit semblable au ciel des étoiles filantes parcourues de traits de lumière.
07:28Voilà, ça résume bien la carrière de Bernard Pivot.
07:31Et ce livre lui rend un très bel hommage, Cécile Pivot.
07:34« Le goût des autres » par Agnès et Cécile Pivot avec un texte de Pierre Assouline de l'Académie Goncourt.
07:40C'est disponible aux éditions Calman-Lévis.

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