Eric Revel : "L'Europe est de plus en plus fragile"

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Transcript

00:00— Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin. — Nous sommes avec Éric Revelle en direct. Bonjour, Éric.

00:06— Bonjour, Jean-Jacques. Bonjour à tous. — Éric, vous donnez de bonnes nouvelles. C'est rare, mais ça fait du bien de temps en temps

00:13de donner de bonnes nouvelles. On ne crée que des polémiques. L'information, ce n'est que polémique.

00:20Des guerres, mais ça, les guerres, c'est ça, c'est la réalité. Ce sont les faits. Des difficultés budgétaires, ça, c'est la réalité.

00:29On cherche de l'argent partout en France. Mais il y a aussi quelques bonnes nouvelles. Les entreprises françaises engrangent des contrats

00:36au Maroc. Avec la visite d'Emmanuel Macron, on en a parlé. Et puis surtout, nos entreprises tricolores font de belles affaires aux États-Unis.

00:45Ça, c'est plus surprenant, Éric. — Absolument. Donc là aussi, c'est un fait, Jean-Jacques. J'invente rien. Vous parliez de la vision

00:53négative sur le budget. Vision positive, oui, sur les entreprises françaises. Je regardais qui investissent pas mal, qui rachètent des boîtes

01:00même aux États-Unis. D'ailleurs, depuis le début de l'année, écoutez ce chiffre. Un seul. Les entreprises françaises ont déboursé près de 15 milliards

01:08de dollars pour s'implanter ou se renforcer aux États-Unis. Alors je vais vous donner quelques noms qui vont faire tilt, évidemment.

01:15Vendel, Lactalis, Amundi, la filiale de Créer l'école, Saint-Gobain, Sanofi, dont on a beaucoup parlé sur l'affaire du Doliprane, ou Thales.

01:23Ce sont des entreprises qui achètent ou qui se renforcent aux États-Unis. Alors c'est une bonne nouvelle, évidemment, parce que ça veut dire

01:30que le made in France est concurrentiel aux États-Unis. Certains se diront « Bah oui, mais est-ce que c'est pas une façon de désinvestir en Europe

01:38et en France et donc de supprimer des emplois ? ». En tout cas, personne n'est absent du marché américain, Jean-Jacques.

01:44Aucune grande entreprise européenne ne peut faire cette économie. Pourquoi ? Parce que c'est 330 millions de consommateurs, parce que c'est une croissance

01:51américaine qui est nettement supérieure à celle de la Chine ou même à celle de l'Europe. Et puis les entreprises françaises, les entreprises européennes

01:59qui s'implantent aux États-Unis, elles sont aidées par des subventions massives de l'État américain avec une énergie pas chère, qui est le fameux

02:07gaz de fiste qu'on n'oserait pas exploiter en Europe. Eh bien tout ça, c'est un cocktail gagnant. Et les entreprises françaises y participent.

02:15Tant mieux, cocorico. — Oui. On est content de voir des entreprises françaises s'implanter aux États-Unis. Et on proteste quand des entreprises

02:22étrangères s'implantent en France. Bon, ça, c'est le paradoxe français. Pendant que les États-Unis, à 6 jours de l'élection présidentielle,

02:30affichent une santé économique exceptionnelle, l'Europe, elle, avance peu. Et elle se protège en taxant l'automobile chinoise.

02:39Le contraste est saisissant. Cela dit, les Américains taxent aussi les automobiles chinoises. — Oui, oui, mais beaucoup plus fortement.

02:47Elles taxent même aux États-Unis à 100%. Alors nous... Oui, mais l'économie américaine est hégémonique. Jean-Jacques, c'est la grande différence.

02:54L'Europe, elle, elle est très fragilisée. L'Europe, elle se calfeutre. L'Europe, elle se claque mur en imposant ses droits de douane de 45% en tout

03:04sur les voitures électriques chinoises, qui sont en train de submerger aussi le marché européen, parce qu'on n'a pas su faire...

03:10En Allemagne, écoutez bien le symbole. Volkswagen, on en a parlé, mais il faut le répéter. Volkswagen, la voiture du peuple,

03:17va fermer 3 usines. Les surtaxes européennes vont peser en plus un risque de conflit commercial majeur avec la Chine.

03:27Vous avez parlé de ce qui est en train de se passer pour le cognac français en Chine, parce que les Chinois, en mesure de rétorsion,

03:32imposent des surtaxes également sur quelques produits. Bref, pendant que les États-Unis continuent d'afficher leur hégémonie économique,

03:40on pensait que la Chine allait doubler les États-Unis, mais pas du tout. Les États-Unis demeurent la première puissance.

03:44Vous l'avez rappelé, Jean-Jacques. Mais pendant ce temps-là, l'Europe est là et de plus en plus fragile. Le décrochage européen est inquiétant.

03:51D'ailleurs, ça part en déclin dans le commerce mondial. On est le symbole le plus frappant. L'Europe doit se reprendre face à la Chine et aux États-Unis.

03:59— Merci Éric Revel. Merci. C'est toujours passionnant, vos interventions le matin. Il est 7 h 30. Vous êtes sur Sud Radio. Parlons du temps !

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