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Un nourrisson prématuré âgé de 17 jours a été enlevé de l'hôpital Robert-Ballanger d'Aulnay-sous-Bois ce lundi 21 octobre entre 23 heures et 23h30. Les suspects sont ses deux parents, âgés de 23 et 25 ans. Ils ont pris la fuite vers la Belgique, où ils ont été aperçu à quelques kilomètres de Mons. La police belge a émis un avis de recherche national en Belgique après l'enlèvement de Santiago. 
Stéphane Gas, l'avocat de l'oncle du bébé était l'invité du live BFMTV ce vendredi 25 octobre.  

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Transcription
00:00Alors bonjour, vous l'avez dit, non seulement je suis tenu par le secret de l'instruction,
00:03mais je suis encore plus tenu par le secret professionnel,
00:05donc j'aurai des difficultés à vous raconter ce que m'a dit mon client, évidemment.
00:10En revanche, pourquoi est-ce que j'étais heureux d'accepter votre invitation ce matin,
00:14c'est que je ne peux pas être plus le porte-parole que mon client
00:18en vous disant que, précisément, je porte sa voix lorsqu'il demande à son frère Kevin
00:24et à sa belle-sœur Christina, dans la ligne droitée d'ailleurs,
00:28de ce qu'a demandé le procureur de la République de Bobigny,
00:32de ramener Santiago, de se rendre ou pas, mais en tout cas de déposer Santiago
00:38dans un hôpital afin que ce dernier puisse recevoir des soins adaptés
00:42et que cette histoire prenne fin au plus vite.
00:45Toute la famille demande aujourd'hui, lance un appel général
00:49pour que ces deux parents ramènent Santiago dans un hôpital, quel qu'il soit ?
00:54Bien sûr, et c'est bien la preuve que les quelques informations
00:58qui ont pu circuler ces derniers jours, qui laissaient entendre
01:01que c'était une espèce d'enlèvement en bande organisée,
01:04avec une préparation, avec un soutien familial, etc.,
01:07il n'en est absolument rien.
01:09Au-delà des questions juridiques sur la question de l'enlèvement,
01:11mais ça on pourrait éventuellement y revenir,
01:13si vous voulez, c'est un coup de folie parfaitement irrationnel
01:16de parents vis-à-vis de leur enfant, de frères vis-à-vis de leur frère et de leur fratrie
01:21et qui n'ont absolument pas réalisé, au moment où ils le faisaient,
01:25les potentielles conséquences du fait de partir avec cet enfant
01:30et évidemment qu'il aura fallu très peu de temps pour que mon client,
01:34notamment parce que c'est en son nom que je parle ce matin,
01:37prenne conscience de la nécessité que tout ça s'arrête au plus vite
01:40et que Santiago puisse retrouver un hôpital et des conditions de soins adaptées.
01:45Question de Vincent Lantingan.
01:47Oui, bonjour Maître, vous parlez de coup de folie.
01:49À quel moment concrètement votre client a réalisé que ce voyage en Belgique
01:55au milieu de la nuit, ça avait été vraiment une très mauvaise idée ?
01:59Est-ce qu'il s'en est rendu compte en rentrant en région parisienne dans la foulée
02:02le lendemain quand il a été interpellé ?
02:04À quel moment il a pris conscience, comme vous dites,
02:06que c'était un coup de folie cette histoire ?
02:11Je dois reconnaître qu'un placement en garde à vue pour un enlèvement
02:15en banque organisée a pas mal aidé évidemment à sa prise de conscience
02:18et c'est pour ça que sans aller avant sur ses déclarations en garde à vue,
02:22je peux simplement vous indiquer qu'il a fait de son mieux pour pouvoir
02:26concourir à l'enquête et au fait qu'on retrouve Santiago,
02:30ce qui est par définition la démonstration qu'il a réalisé
02:33que cette espèce de soutien familial et cette envie d'aider et de ne pas perdre
02:37un enfant qui était sur le point d'être placé et qui ne l'avait pas encore été à ce stade,
02:41je le rappelle, c'est extrêmement important, était quelque chose d'irrationnel
02:47et qu'il était temps d'y mettre fin plus vite.
02:49Ce coup de folie, le déclencheur, c'est quoi ?
02:53C'est la peur, comme vous le disiez à l'instant, que Santiago soit placé.
02:56Il y avait eu des discussions a priori avant entre le personnel de l'hôpital et les parents.
03:00Il n'y avait pas encore de placement mais il y avait eu des discussions.
03:03Ils ont peur qu'on leur enlève leur enfant ?
03:06Évidemment. Qui n'aurait pas peur qu'on enlève son enfant ?
03:10Je ne vous dis pas que ça justifie la réaction.
03:12Je ne vous dis pas que ça explique absolument l'alpha et l'oméga de la manière dont tout s'est passé.
03:16Mais ce que je veux dire par là, c'est que le mobile originel,
03:20c'est précisément cette peur de perdre son enfant.
03:23C'est d'ailleurs ce qu'expliquait mon client qui lui-même,
03:27alors ce n'est pas pour faire pleurer dans les chauvières,
03:29lui-même n'a jamais connu ses parents, a été élevé dans des conditions
03:32qui sont extrêmement précaires et, si vous voulez, a vu là une opportunité
03:37d'aider son frère et sa belle-sœur à conserver leur enfant
03:44et à ne pas le perdre au préjudice d'un placement,
03:47ce qu'eux ont considéré comme suffisant pour faire ce qu'ils ont fait ce jour-là.
03:53C'est important ce que vous nous dites là.
03:55Est-ce que vous pouvez nous en dire plus sur cette famille ?
03:59Alors, ce que je peux vous dire simplement sur cette famille,
04:02c'est que c'était jusque-là une famille qui avait eu quelques difficultés avec la justice
04:08mais qui n'ont absolument rien à voir avec les choses qu'on lui reproche à ce stade-là
04:12et que, sur le reste, c'est une famille qui est précaire,
04:15c'est une famille qui a eu énormément de difficultés,
04:18qui ont eu des conditions d'existence, si vous voulez, qui sont difficiles
04:22et comme souvent, quand on est dans la précarité, dans des conditions qui sont celles-ci,
04:26ça développe une forme de solidarité extrêmement forte
04:29dans lesquelles les membres se soutiennent les uns les autres
04:32et il est bien évident que lorsque son frère est venu le voir en lui demandant de l'aide
04:37parce qu'il risquait de perdre, je mets évidemment des guillemets sur ce terme, son enfant,
04:42mon client n'a pas réfléchi très longtemps.
04:45Quelle est la suite de la procédure pour votre client ?
04:48Il a été mis en examen hier soir.
04:51Vous m'indiquiez, avant ce direct, que vous aviez demandé un débat différé
04:56devant le juge des libertés et de la détention.
04:58On sait que le parquet de Bobigny a requis son placement en détention provisoire.
05:01Pourquoi avoir demandé ce débat différé ?
05:04Pourquoi avoir demandé un petit délai pour préparer sa défense ?
05:07Alors, il faut savoir qu'en fait, quand on est présenté devant le JLD,
05:11on a effectivement ce droit de demander un délai de quatre jours
05:14pour pouvoir préparer la défense de son client.
05:18En l'occurrence, il m'apparaissait pour le moins essentiel, évidemment,
05:21de laisser quatre jours de plus aux enquêteurs belges et français,
05:25notamment pour essayer de retrouver Kevin et Christina,
05:30mettre évidemment toutes les chances de notre côté,
05:33et j'espère que les parents m'entendent ce matin
05:36pour qu'eux-mêmes ramènent Santiago et puissent se présenter avec lui.
05:40Et vous imaginez bien que les conditions d'un débat qui portera sur le fait de savoir
05:44si mon client doit partir en détention seront pas tout à fait les mêmes
05:46si Santiago est en bonne santé dans les bras d'un médecin
05:49ou si on ne l'a toujours pas retrouvé.
05:51On sait évidemment l'urgence dans cette affaire.
05:54Vous le disiez, une fois la prise de conscience des proches des parents de Santiago,
05:59est-ce qu'ils ont collaboré, sans évidemment nous en dire plus,
06:02mais est-ce qu'ils ont participé activement à tout faire
06:05pour qu'on puisse retrouver cet enfant ?
06:08Alors, vous me parlez des parents de Santiago ?
06:11De l'oncle que vous représentez.
06:14Oui, c'est ce que je vous disais tout à l'heure.
06:17Lui, il n'était pas du tout dans une logique de mettre des bâtons dans les roues de l'enquête,
06:20naturellement, loin de là.
06:23Et c'est pour ça que lui, précisément, il aimerait qu'on puisse le retrouver.
06:27Et c'est pour ça aussi que vous imaginez bien que si aujourd'hui,
06:31je parle en son nom devant vous, c'est parce qu'il le cautionne
06:35et parce qu'il veut que son frère et sa belle-sœur entendent son appel
06:39à rendre Santiago à l'hôpital.
06:42De ce qu'il vous dit, est-ce que vous avez le sentiment que les parents de Santiago
06:45sont très déterminés, par amour pour leur enfant,
06:48à partir le plus loin possible pour le garder avec eux ?
06:52Je n'en sais rien. Je ne vais pas partir sur des hypothèses
06:56qui sont dans les reins et les cœurs de ces deux parents.
07:00Je n'en ai aucune idée. Je n'ai évidemment pas eu de contact avec eux
07:03et donc j'ignore totalement l'état d'esprit dans lequel ils sont actuellement.
07:06Donc là-dessus, je ne pourrais pas vous répondre.
07:08Pour terminer, peut-être mettre l'essentiel ce matin,
07:12c'est le message que vous passez, c'est cet appel des proches, des parents,
07:15à rendre Santiago au plus vite dans un hôpital.
07:19Exactement. C'est exactement ça.
07:22Qu'ils comprennent bien que la réponse judiciaire
07:27qui leur sera appliquée sera significativement différente
07:31selon qu'ils se rendent et que Santiago reçoive les soins adaptés
07:35ou selon que l'issue de cette affaire connaisse un dénouement plus dramatique, évidemment.

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