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Santiago, un bébé prématuré âgé désormais de 20 jours, n'a toujours pas été retrouvé depuis son enlèvement à Aulnay-sous-Bois. La voiture de ses parents, principaux suspects, a été retrouvée en Belgique. Le procureur de la République de Bobigny, Éric Mathais, a fait le point sur l’avancée de l’enquête ce jeudi 24 octobre. 

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00:00— Merci d'être présent à la suite de mon invitation à cette conférence de presse. Je suis donc Éric Mattel, procureur de la République de Bobigny.
00:11À mes côtés, M. Jean-Paul Maigret, qui est le chef de service du SDPJ93. Nous allons commencer par vous donner un certain nombre d'indications,
00:24moi puis lui. Et puis ensuite, nous répondrons à quelques questions par la suite. Toutes les questions peuvent être posées.
00:33Évidemment, nous ne répondrons qu'aux questions auxquelles nous sommes en mesure de répondre et auxquelles nous voulons répondre,
00:40puisque la règle n°1, c'est la préservation évidemment de l'enquête qui reste à conduire.
00:51Je veux vous dire avant tout que nous sommes extrêmement mobilisés et préoccupés par la santé et même la vie de Santiago, ce tout nouveau-né.
01:05La priorité n°1 du parquet de Bobigny, de tous les enquêteurs, mais également des autorités judiciaires et policières belges,
01:18a été et reste de retrouver Santiago pour pouvoir s'assurer qu'il aille bien. Tout ce qui a été fait jusque-là et tout ce qui sera encore fait
01:31l'a été et le sera dans ce but principal. Comme vous le savez, le 21 octobre 2024, le service de néonatalité de la maternité de l'hôpital Robert Ballanger,
01:45d'Aulnay-sous-Bois-Ville-Pinte, signalait l'enlèvement entre 23h et 23h30 de Santiago, un nouveau-né de 17 jours.
01:57L'hôpital était alerté par le débranchement des capteurs cardiaques et les parents du nourrisson étaient aperçus à 23h30 sortir de l'établissement avec un sac.
02:09Les services de police se déplaçaient. Les équipes médicales indiquaient que le nourrisson était né le 4 octobre 2024, très prématuré, à 32 semaines,
02:22avec environ 8 semaines d'avance. Il nécessitait une prise en charge médicale constante, toute rupture étant susceptible d'engager son pronostic vital.
02:36Le nourrisson devait notamment être réchauffé par une couveuse, sous monitoring et sondes gastriques, assisté dans son alimentation avec un lait pour prématuré spécifique,
02:49et rester constamment sous surveillance médicale. Au regard de cette surveillance médicale nécessaire, il était indiqué aux enquêteurs qu'en l'absence de soins,
03:00l'espérance de vie du nourrisson était réduite. Les policiers tentaient vainement de contacter la mère sur son téléphone, se rendaient aux adresses déclarées par les parents
03:14et essayaient également de les contacter par l'intermédiaire de membres de la famille. L'exploitation des caméras de vidéosurveillance de l'hôpital confirmait que les parents
03:24étaient repartis avec un sac de type caba, au moyen des véhicules, avec d'autres personnes à bord. Le parquet de Bobigny saisissait la direction de la police judiciaire
03:37de la préfecture de police de Paris d'une enquête en flagrance pour des faits d'enlèvement en bande organisée sur mineurs de 15 ans. Quelques éléments sur le choix
03:49de cette qualification d'enlèvement. Contrairement à ce qui a pu être dit dans certains médias, au moment de l'enlèvement, les parents étaient encore titulaires
04:00de l'autorité parentale. Pour autant, l'enlèvement d'un enfant par des parents demeure juridiquement fondé lorsque leur comportement caractérise un abus d'exercice
04:14de l'autorité parentale. Ainsi, la jurisprudence analyse concrètement les éléments matériels pour déterminer si l'action du ou des parents s'inscrit dans l'exercice
04:26normal de l'autorité parentale. Et en l'occurrence, la grande prématurité du nourrisson imposait des soins médicaux. Sa surveillance et sa prise en charge à l'hôpital
04:38étaient vitales pour Santiago. En retirant leur enfant de l'hôpital sans prévenir l'équipe médicale, en le dissimulant dans un sac, en le privant de soins, les parents de Santiago
04:54ont fait un usage manifestement abusif de leur autorité parentale. Dès lors, il peut leur être reproché d'avoir enlevé leur propre enfant dont l'intérêt commandait
05:05qu'il demeure sous surveillance à l'hôpital. Nous avons peu d'éléments sur les motivations des parents et ce qui a pu les conduire à enlever Santiago de l'hôpital.
05:21Selon les informations recueillies, la nécessité d'une prise en charge médicale de Santiago était comprise et acceptée par les parents. Ils n'étaient donc pas en opposition
05:33avec les soins. Rien ne laissait penser qu'ils allaient enlever leur enfant et le mettre en danger. Aucun signalement n'avait été transmis au titre de l'enfance en danger.
05:47Néanmoins, les parents avaient, le jour de l'enlèvement, eu un entretien avec une équipe pluridisciplinaire de l'hôpital. Il est ainsi probable que les parents aient pu craindre
06:00que l'hôpital ne transmette un signalement de mineur en danger et qu'une décision de placement de l'enfant ne soit prise. Et une ordonnance de placement provisoire,
06:10c'est-à-dire en urgence, du nourrisson, était prise par le parquet de Bobigny au matin du 22 octobre 2024. Cette décision donne un cadre juridique pour placer l'enfant
06:23dès sa découverte dans une structure médicale adaptée, même en cas de refus des parents. Une alerte enlèvement a été déclenchée le 22 octobre 2024 à 8 heures.
06:36Il s'agit d'un dispositif d'urgence nécessairement temporaire. Il est déclenché à la demande du procureur de la République lorsque 4 critères sont réunis.
06:49La victime est mineure. Il s'agit d'un enlèvement avéré et non pas d'une disparition inexpliquée. Il existe un danger pour la vie ou l'intégrité physique de la victime.
07:02Des informations précises permettant d'identifier la victime ou les auteurs sont susceptibles d'être diffusées. Il s'agit d'un dispositif exceptionnel et qui doit être utilisé
07:13avec discernement. Il ne doit être mis en œuvre que lorsque l'ensemble des autres actes d'enquête plus classiques – audition, géolocalisation, réquisition téléphonique –
07:27n'ont pas permis de localiser le mineur ou les auteurs. Son déclenchement doit intervenir rapidement, mais à un horaire le plus efficient possible pour une première durée
07:39de 3 heures renouvelables. En l'occurrence, l'alerte enlèvement a été déclenchée à 8h du matin, puis renouvelée à 2 reprises jusqu'au 22 octobre à 17h.
07:51J'ai décidé de mettre fin à cette alerte enlèvement car son maintien n'était manifestement plus utile à l'enquête. Les éléments de l'enquête démontraient alors que les parents
08:01s'étaient rendus en Belgique en voiture. L'alerte enlèvement est un dispositif national dont la pertinence est réduite en cas de départ à l'étranger.
08:11Le cadre juridique de l'entraide pénale internationale a pu ensuite prendre le relais. L'important travail réalisé dans la nuit par les enquêteurs de la police judiciaire française
08:25permettait de comprendre que le couple avait gagné la Belgique avec le nourrisson dans la nuit. Une demande d'enquête européenne a immédiatement été adressée par Montparquet
08:36au procureur du roi de la ville de Mons en Belgique. Ce dispositif procédural a permis de demander aux autorités judiciaires et policières belges de réaliser des investigations
08:49en urgence dans la matinée du 22 octobre. Investigation technique ou téléphonique, recherche du ou des véhicules utilisés, vérification dans les hôpitaux,
09:03recherche des points de chute des ravisseurs. Il aurait pu permettre l'interpellation et le placement en garde à vue. Les investigations en Belgique ont confirmé
09:14très rapidement la présence le 22 octobre du couple dans ce pays. Et je remercie la justice et la police belge pour leur réactivité et leur implication.
09:27Une chambre d'hôtel de Mons a ainsi pu être identifiée et perquisitionnée. Elle a manifestement été occupée une partie de la nuit par les parents et possiblement Santiago.
09:40Grâce à la diffusion d'une alerte nationale en Belgique, un véhicule Audi utilisé par le couple a été identifié et localisé à Charleroi. Il avait été placé sous surveillance.
09:54Mais la grande médiatisation de sa découverte n'a pas permis de maintenir cette surveillance et de localiser ses utilisateurs. En l'état, les parents de Santiago et Santiago
10:07n'ont toujours pas été retrouvés en Belgique. Comme vous le savez, 5 personnes, 3 hommes, dont un mineur et 2 femmes âgées de 16 à 29 ans, étaient pendant ce temps-là
10:21interpellées à Livry-Gargan. Elles étaient placées en garde à vue le 22 octobre 2024 des chefs d'enlèvement en bande organisée d'un mineur de 15 ans.
10:34Deux d'entre eux, dont le mineur, ont à ce stade reconnu avoir accompagné le couple et le nourrisson dans leur fuite en Belgique avant de revenir dans la nuit.
10:47Une information est ouverte ce jour, confiée à 2 juges d'instruction, des chefs d'enlèvement, séquestration et détention arbitraires d'un mineur de 15 ans en bande organisée.
11:02Privation de soins ou d'aliments compromettant la santé d'un mineur de 15 ans par ascendant ou personne ayant autorité. Non-dénonciation de mauvais traitements ou de privations
11:13infligées à un mineur de 15 ans et non-dénonciation de crimes. Dans ce cadre, 3 personnes sont présentées aux juges d'instruction en vue de leur mise en examen.
11:25Une femme pour non-dénonciation de crimes avec réquisition de placement sous contrôle judiciaire. Deux hommes, un majeur et le mineur, pour enlèvement en bande organisée
11:38d'un mineur de 15 ans et non-dénonciation de mauvais traitements ou privations infligées à un mineur de 15 ans. Des réquisitions de placement en détention provisoire
11:48ont été prises à leur encontre. Les deux autres gardes à vue ont été levés. Les parents de Santiago sont tout-donnés en France et de nationalité française. Ils habitaient Noisy-le-Sec.
12:05Le père, âgé de 23 ans, a déjà été condamné par la justice. Son casier judiciaire fait état de 4 condamnations. En janvier 2021, par la justice autrichienne,
12:18à une peine de surciprobatoire pour vol avec effraction et arme. En septembre 2021, par le tribunal pour enfants de Strasbourg, à une peine d'emprisonnement pour des vols
12:31aggravés par trois circonstances et associations de malfaiteurs. En janvier 2023, par le tribunal correctionnel de Versailles, à une peine d'emprisonnement pour usage de stupéfiants
12:42et vols par effraction. En avril 2024, par le tribunal correctionnel de Melun, à une peine d'emprisonnement pour des faits de vols par effraction et conduite d'un véhicule sous-stupéfiant.
12:55La mère, âgée de 25 ans, a déjà été condamnée par la justice. Son casier judiciaire fait état de 3 condamnations. En décembre 2019, par le tribunal correctionnel d'Aix-en-Provence,
13:08à une peine d'emprisonnement avec surci pour des faits de vol avec effraction. En mai 2023, à une peine d'emprisonnement pour des faits de recel de vol. En avril 2024, par le tribunal correctionnel de Melun,
13:22à une peine d'emprisonnement aménagée à Bénicieau pour vol avec effraction. Et s'agissant des personnes déférées ce jour, le mineur est connu des services de police et de justice.
13:33Le casier de l'homme majeur fait état de 5 condamnations et il n'y a aucune condamnation sur le casier judiciaire de la femme.
13:41Désormais, l'enquête va activement se poursuivre sous l'autorité des deux juges d'instruction qu'au saisi. Des réquisitions de mandat d'arrêt sont prises pour permettre l'émission d'un mandat d'arrêt européen et une diffusion plus large aux fins d'arrestation par Interpol.
14:01Au-delà de l'aspect pénal, je réaffirme que tout est et sera mis en œuvre pour prioritairement retrouver Santiago et garantir sa prise en charge médicale. Ses parents doivent le protéger et lui permettre de bénéficier des soins vitaux dont il a besoin.
14:30S'ils m'entendent, ils doivent, pour le bien de leur bébé, le conduire immédiatement à l'hôpital le plus proche. Et j'invite toutes les personnes en contact avec les parents à les convaincre de conduire Santiago dans une structure médicale adaptée.
14:50Et je passe la parole à M. Jean-Paul Maigret.
14:54Merci, M. le Procureur. Je suis Jean-Paul Maigret. Je suis le chef du service enquêteur, le service départemental de poli-judiciaire de Seine-Saint-Denis.
15:03Très rapidement, nous avons été saisis dans la nuit du 21 au 22, très rapidement avec nos collègues de la direction territoriale de la sécurité publique qui avaient fait les premiers actes.
15:15Nous avons mobilisé tous les effectifs présents la nuit sur le département et nous avons rappelé quelques effectifs pour aller, grâce aux premières recherches et aux premiers éléments d'enquête, sur les adresses, sur l'éventuel camp, squat ou autre habitation proche de la famille pour, le plus rapidement possible, arriver à retrouver le petit Santiago.
15:43Effectivement, cet enlèvement est quelque chose d'assez inédit, puisqu'on était déjà partis immédiatement sur une course contre la montre. Nous n'étions pas sur un enlèvement de type classique, si vous permettez l'expression, avec un caractère crapuleux,
15:58mais avec des parents qui avaient emmené leur fils, le plaçant dès lors en danger de mort. Donc il s'agissait de prendre le plus d'éléments possibles, le plus de témoignages pour que l'alerte enlèvement pour lequel on avait conclu de passer cette alerte vers très tôt dans la matinée,
16:20nous ayons le plus d'éléments possibles pour que l'ensemble du public puisse réagir et apporter son témoignage au moment où elle serait lancée. Dès lors, ça n'a pas manqué. Dès les moments où cette alerte a été lancée, nous avons eu des dizaines d'appels qui ont été traités par un certain nombre de fonctionnaires du service et de la direction de la police judiciaire, puisque l'ensemble de la direction a été mobilisé.
16:48Pour le service, nous avons mobilisé l'ensemble de la section spécialisée dans les enlèvements, c'est-à-dire l'équivalent de 4 groupes d'enquête, assistés pour tout ce qui est technique, téléphonie des groupes qui s'occupent de la matière criminelle, voire des dispositifs techniques de la direction pour tout ce qui est délinquance organisée et suivi dynamique de téléphone,
17:14ce qui nous a d'ailleurs permis très rapidement de déduire deux choses. La première, c'est qu'on avait certainement un appartement sur Livry-Gargan où des individus ayant participé ou ayant été informés de l'entreprise pouvaient se trouver.
17:28Ça a amené aux interpellations évoquées par M. le Procureur et également à voir que les individus, les parents avec leurs enfants avaient très rapidement fui vers la Belgique, ce qui nous a amené à solliciter les services d'enquête belges qui ont pu oeuvrer très rapidement grâce à une demande d'entraide, en l'occurrence les services de la police judiciaire fédérale de Montstournay,
17:55les services de la police judiciaire fédérale de Charleroi et la police locale de Mons ont mobilisé un important dispositif en dizaines de fonctionnaires. Nous avons continué à oeuvrer jusqu'à ce matin le déferment des individus évoqués, mais nous continuerons dans les heures et les jours qui suivent à oeuvrer sur cette enquête,
18:15puisque le but de cette enquête, au-delà de l'interpellation de gens qui ont pu participer à cet enlèvement, est d'abord de permettre au petit Santiago de retrouver un milieu hospitalier qui garantisse sa vie. C'est le plus important, c'est le plus important pour les enquêteurs de ma direction, c'est le plus important pour la police belge comme pour l'autorité judiciaire française et belge.
18:38Aujourd'hui, nous continuons à attendre des appels éventuels sur des éléments supplémentaires qui pourraient nous être donnés. Le 197, qui était le numéro d'appel lors de l'alerte enlèvement, est toujours actif à titre exceptionnel.
18:54Et nous avons également une adresse mail que je vais vous transmettre, qui est l'adresse pppj-sic-interieur.gouv.fr, si des photos, des éléments quelconques qui permettent d'aider à retrouver cet enfant pouvaient nous être transmis.
19:14Cette enquête n'est évidemment pas banale. Elle mobilise tous les fonctionnaires de police concernés et va s'étendre dans les jours qui suivent, y compris ce week-end, sur l'ensemble du territoire européen, voire au-delà. Je vous remercie.
19:37Je vous propose maintenant que l'on réponde, en tout cas que l'on prenne vos questions.
19:46— À l'Intercept de la RTBF, je vous remercie. Première question. Après cette nuit ou cette partie de nuit à Mons, est-ce que vous avez d'autres détails ? Et j'entends ce que vous venez de dire sur d'autres pays européens qui pourraient être concernés.
20:02— Alors, à l'heure actuelle, nous n'avons pas d'élément précis sur la localisation des parents et de Santiago. Les investigations se poursuivent en Belgique, se poursuivent en France.
20:19Et évidemment, toutes les pistes et toutes les hypothèses sont envisagées, c'est-à-dire que nous allons élargir le spectre, évidemment, autant qu'il le faudra.
20:29— Ils se sont fait lancer dans le Sardine. Est-ce que la piste de la Sardine est envisagée ? — Toutes les pistes sont envisagées. Toutes les pistes sont analysées, évidemment.
20:41— Sur l'espérance de vie des nourrissons, étant équivalent prématurée, a-t-il quand même une chance de survivre hors d'un milieu hospitalier ?
20:49— Les éléments dont nous disposons, on a quand même beaucoup insisté là-dessus, montrent qu'il était très prématuré et qu'il avait besoin et qu'il a besoin d'une assistance médicale.
21:07Mais l'espoir n'est jamais perdu. Et nous ne voulons pas perdre espoir. Et il est également éventuellement possible que... Voilà, qu'on le retrouve...
21:20Et nous l'espérons vraiment qu'on le retrouve vivant. — M. le procureur, est-ce que le couple à d'autres enfants, l'un des membres du couple à d'autres enfants
21:29qui auraient été, eux aussi, placés précédemment ? Parce que c'est leur premier enfant. — Pour des raisons liées notamment à l'enquête, je ne souhaite pas répondre à cette question.
21:39— Est-ce que vous avez évoqué cette réunion à l'hôpital le matin même ? Si j'ai bien compris, le fait que les parents auraient pu penser que cette réunion
21:50aurait mené à un grand déplacement. Est-ce qu'effectivement, ce sentiment-là est fondé sur un élément objectif ?
21:58— Vous l'avez certainement entendu. J'ai indiqué qu'il était probable. Voilà. Donc nous cherchons la motivation. Et donc ça fait partie des hypothèses.
22:09Mais nous n'avons pas d'élément particulièrement précis sur le sujet. Mais il est envisageable, puisqu'il y a une concomitance entre cette réunion,
22:19un trait de temps qui est relativement limité et l'enlèvement. C'est l'hypothèse qui nous paraît probable.
22:28— Mais il n'y avait aucune constituante formelle qui était engagée au moment de l'enlèvement ? — C'est ce que j'ai dit. Il n'y avait pas notamment de signalement
22:36au titre de l'assistance éducative. — Vous avez incité les parents à aller à l'hôpital le plus proche rendre l'enfant.
22:42— Si ils feront cette démarche, est-ce que la peine encourue est plus faible pour eux ? Ou est-ce que ça change encore un petit peu ?
22:51— Vous savez, après, il y a les peines encourues dans le code pénal. L'enlèvement d'un mineur de 15 ans, c'est puni de la réclusion criminelle
23:05partielle à 30 ans. L'enlèvement d'un mineur de 15 ans suivi de la mort de l'enfant, c'est puni de la perpétuité. Et puis au-delà de ce qui est prévu
23:19par la loi, chaque fois qu'un tribunal ou une cour d'assises rend une décision, ils individualisent la peine, c'est-à-dire qu'ils tiennent compte
23:29des éléments de droit mais aussi de fait. Et on peut penser que si le dénouement heureux se produit rapidement, c'est des éléments qui pourraient
23:41être pris en compte – après, on peut pas faire de la justification – mais qui pourraient être pris en compte, évidemment, par le tribunal ou par la cour d'assises.
23:51— Est-ce que vous allez mettre un mandat d'arrêt international pour les prochaines 2 heures ?
24:02— Je l'ai dit. Nous avons requis... Le parquet de Bobigny a requis des juges d'instruction qui vont procéder aux mises en examen dans l'après-midi.
24:11Nous avons requis par ailleurs des mandats d'arrêt à l'encontre des deux parents, évidemment. Et à partir du moment où ces mandats
24:21d'arrêt existeront – et ça sera fait dans les heures qui viennent, je l'espère –, nous ferons un mandat d'arrêt européen qui permettra une diffusion
24:31et une interpellation dans tout l'espace européen. Très bien. Je vous propose de mettre peut-être un terme à cette conférence de presse.
24:42Je vous remercie pour votre attention.

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