• il y a 2 mois
Si l'alerte enlèvement a été levée en France, la recherche des ravisseurs présumés du petit Santiago continue en Belgique. Le bébé est un grand prématuré, il a été enlevé mardi matin. Ses parents sont les premiers suspects. 

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Transcription
00:00L'alerte enlèvement a donc été levée hier soir vers 19h, sans que le petit Santiago ait été retrouvé.
00:06Depuis, la Belgique a émis un avis de recherche nationale.
00:09Le bébé a été enlevé depuis maintenant 32h à la maternité de l'hôpital Balanger-Dolnais-sous-Bois,
00:147 minutes où, pour comprendre où en est la traque des parents de Santiago.
00:24Avec nous pour en parler, Pauline Revenat, la chef du service Police-Justice de BFMTV,
00:28et Aurélien Guège, le consultant santé de BFMTV est avec nous.
00:31Et Cédric Logelin, bonjour.
00:32Bonjour.
00:32Vous êtes le porte-parole du ministère de la Justice.
00:35Quelles sont les dernières informations que vous pouvez nous communiquer ?
00:38Alors, je ne vais pas pouvoir vous communiquer des informations sur le dossier,
00:41parce que ça, seul le procureur de la République de Bobigny peut le faire.
00:45En revanche, ce que je peux faire, c'est vous indiquer ce en quoi consistent les décisions d'enquête européenne,
00:52dont notamment a parlé le procureur de la République.
00:54Oui, c'est ça, parce que depuis hier, l'enquête se déroule aussi bien du côté français que du côté belge.
01:00Comment se déroule la coopération ? La priorité pour l'instant, c'est la police belge ?
01:05Alors, les investigations, dans ce type de cas, se déroulent en France et en Belgique.
01:09C'est-à-dire que, quand on a besoin de réaliser des investigations à l'étranger,
01:13on passe par ce qu'on appelle une décision d'enquête européenne.
01:15C'est quelque chose qui existe depuis 2017 en droit français, ça provient d'une directive européenne,
01:20et ça permet d'accélérer et de faciliter les enquêtes transfrontalières, précisément,
01:24puisque un magistrat français va demander directement à un magistrat belge, espagnol, allemand,
01:30de faire une perquisition, de faire une audition, de faire des recherches sur les fichiers.
01:35Tout le monde utilise le même formulaire, et quand on reçoit une décision d'enquête européenne,
01:39on l'applique comme si ça provenait d'un juge national français.
01:42Et dans un cas comme ça, c'est fluide, évidemment, parce que la priorité, c'est de retrouver l'enfant.
01:45Tout à fait. Dans le formulaire, vous pouvez préciser que vous souhaitez que les investigations soient faites en urgence,
01:50et ça peut être le cas, bien évidemment, pour des faits criminels.
01:53Pauline Revenat, ce bébé, il a disparu depuis maintenant plus de 30 heures.
01:57Est-ce qu'on a la moindre trace, ce matin ?
01:59Alors, on a un communiqué du procureur de Bobigny, qui travaille effectivement avec le procureur de Mons.
02:04On a une piste sérieuse en Belgique, c'est la raison pour laquelle il y a un avis de recherche Child Alert
02:09qui a été émis par le parquet fédéral belge,
02:12et les Belges travaillent d'arrache-pied avec les mêmes moyens que les enquêtes en français.
02:17Ce qui est intéressant, c'est qu'on n'a pas de géolocalisation précise à l'heure où on se parle,
02:22et l'information qu'il faut quand même donner aux téléspectateurs,
02:25c'est que ni le nourrisson, ni les parents, à l'heure où on se parle, n'ont été retrouvés.
02:29Mais c'est une certitude qu'ils sont en Belgique, ce matin ?
02:31C'est une très forte hypothèse. Le procureur de la République, il utilise un conditionnel.
02:35Les forces d'enquête se concentrent en Belgique.
02:38Maintenant, ils ont un temps d'avance, puisqu'ils ont quitté la maternité à 23h30.
02:43Ils sont partis à bord d'un véhicule de couleur claire,
02:46et là, il y a un avis de recherche avec un véhicule d'une autre couleur,
02:49une Audi bleu marine de couleur foncée, ce qui signifie qu'il y a eu un changement de véhicule.
02:55Sont-ils encore en Belgique ? Sont-ils même allés plus loin ?
02:58Aujourd'hui, personne ne le sait avec certitude,
03:01mais il y a des moyens d'enquête très forts en Belgique.
03:04À votre connaissance, ils ont des attaches en Belgique ?
03:06Je ne le sais pas. En tout cas, on a cinq interpellations encore en cours aujourd'hui
03:10qui avaient eu lieu hier à 11h à Livry-Gargan, qui sont là des proches de l'entourage,
03:14qui sont entendues par les enquêteurs sous le régime de la garde à vue,
03:17et à qui on demande, ces personnes, avez-vous des informations et des connexions
03:20pour pouvoir permettre de géolocaliser le plus vite possible
03:24ce nourrisson qui est en danger, comme on le dit depuis hier, et ses deux parents ?
03:27Il y a un élément qui nous a frappés, Cédric Logelin, c'est cette information,
03:30hier soir vers 19h, quand on apprend que l'alerte enlèvement est levée,
03:32alors que l'enfant n'a pas été retrouvé.
03:34C'est le passage de la frontière qui a provoqué ce retrait de l'alerte enlèvement ?
03:38Pas forcément. Une alerte enlèvement, il faut le rappeler,
03:40c'est un acte d'enquête comme les autres juridiquement.
03:44Simplement, on va médiatiser de manière massive un appel à témoin
03:50pour faire en sorte de recueillir des informations.
03:52L'alerte enlèvement, elle n'intervient que si les actes d'enquête traditionnels
03:55comme les auditions, les perquisitions, les écoutes téléphoniques,
03:58les géolocalisations n'ont pas permis de retrouver la victime.
04:01C'est quelque chose qui s'inscrit dans une stratégie d'enquête,
04:03que le procureur décide, en lien avec les services enquêteurs.
04:06Vous décidez de lancer une alerte enlèvement à un moment précis,
04:10et vous pouvez décider de la lever,
04:11soit parce que vous avez recueilli déjà des éléments intéressants,
04:14soit parce que, par ailleurs, et pas forcément grâce à l'alerte enlèvement,
04:18vous avez pu avancer sur de la géolocalisation, sur des auditions,
04:22et donc vous estimez que l'alerte enlèvement n'est plus nécessaire.
04:25Le bébé a été enlevé aux alentours de 23 heures.
04:29L'alerte enlèvement a été déclenchée hier matin à 8 heures.
04:33Pourquoi un tel délai ?
04:36Parce qu'on a d'abord fait des recherches sans l'alerte enlèvement, c'est ça ?
04:39Il ne s'est pas rien passé entre 23 heures
04:42et le déclenchement de l'alerte enlèvement.
04:44Des policiers, des magistrats ont travaillé toute la nuit
04:47avec des auditions, avec des investigations téléphoniques,
04:51possiblement bancaires, des géolocalisations,
04:53et ensuite on décide de déclencher l'alerte enlèvement
04:56parce qu'on a besoin de médiatiser cet appel à témoins.
05:02Mais ça ne signifie pas que rien ne s'est passé avant, bien évidemment.
05:05Mais possiblement, quand on diffuse à 8 heures du matin,
05:07ils sont probablement déjà passés de l'autre côté de la frontière,
05:10donc ils ont déjà un temps d'avance.
05:11En revanche, ça a permis de sensibiliser tout le monde
05:13et probablement aussi de sensibiliser l'entourage
05:16pour essayer de faire remonter le maximum d'informations,
05:18bornage, géolocalisation et compagnie pour essayer de les retrouver.
05:20Et le fait que l'alerte enlèvement a été déclenchée en matinée
05:23ne signifie pas qu'il n'y avait pas déjà une signalisation faite dès la soirée ?
05:27Bien sûr, tout à fait.
05:28Gagne-urgence serait le gage, évidemment,
05:29parce qu'on parle d'un prématuré qui a 17 jours,
05:31qui est intubé, qui doit être sous la surveillance médicale constante,
05:34qui a des problèmes respiratoires.
05:36Là, il est dans la nature,
05:37il n'y a vraisemblablement pas de machine, pas de ventilation.
05:40Quelles sont ses chances de survie ?
05:42Alors, comme vous l'avez dit, c'est encore pire que ça.
05:44Ce n'est pas seulement un prématuré au sein des prématurés,
05:47c'est un grand prématuré.
05:48C'est-à-dire qu'il a huit semaines, il a deux mois avant le terme.
05:51C'est-à-dire que ce sont des patients qui, malheureusement,
05:53ont une immaturité sur énormément d'organes respiratoires.
05:56Ils ont besoin d'assistance respiratoire,
05:58soit par de l'oxygène,
05:59soit alors ils vont avoir besoin d'avoir une pression positive,
06:01c'est-à-dire de l'air qui souffle tout le temps
06:03pour éviter que le poumon collapse et pour le garder en forme.
06:07Et dans d'autres cas très sévères,
06:09mais là, normalement, je crois que ce n'est pas son cas,
06:10ce n'est pas le retour qu'on a eu.
06:11Certains sont intubés, lui, ce n'est pas le cas.
06:14On a aussi les problèmes d'immaturité neurologique,
06:17où ces patients-là, il y a un risque qu'ils fassent des pauses respiratoires,
06:20c'est-à-dire que pendant le trajet, ils peuvent s'arrêter de respirer.
06:23Et c'est pour ça qu'ils sont dans des maternités d'un certain niveau
06:26où ils peuvent être surveillés, ils peuvent être monitérés.
06:29Mais sans assistance respiratoire, sans les machines,
06:32est-ce qu'il peut être encore en vie aujourd'hui,
06:3430 heures après son enlèvement ?
06:36Ça dépendra, puisque malgré tout, en médecine,
06:40on ne peut jamais dire jamais, on ne peut jamais dire toujours.
06:41C'est vrai que là, clairement, le pronostic est sombre sur autant d'heures.
06:45Cependant, on peut se permettre de croire que,
06:47au regard de ce qu'on a pu entendre hier et des parents,
06:50est-ce qu'ils sont en Belgique et que dès qu'ils verront
06:53que leur enfant ne va pas bien, est-ce qu'ils vont directement
06:55le déposer dans des urgences avec un autre nom ?
06:58J'aimerais croire que c'est le cas et que c'est juste de l'irresponsabilité
07:01et qu'ils vont le déposer dans des urgences rapidement.
07:03D'un mot, vous êtes vous-même médecin à l'hôpital.
07:05Oui.
07:06Aucun des deux parents n'avait la garde du bébé.
07:08On les laisse quand même venir le voir à la maternité dans sa couveuse.
07:12Ça, c'est normal ?
07:13Alors, il faut se rendre compte qu'à l'hôpital,
07:15on essaie surtout dans les services pédiatriques,
07:17on essaie d'être le plus compréhensif, le plus surveillant.
07:20Et on sait que la relation enfant-parent est primordiale.
07:23Donc, dans ce genre de cas, quand on a un patient qui est assez stable,
07:28même s'il a besoin d'être surveillé,
07:30il peut arriver que les soignants, dans ce cas-là,
07:32débranchent le patient, puisque c'est de la surveillance.
07:35Dans ce cas-là, ils vont dire aux parents,
07:36s'il y a le moindre problème, vous venez nous chercher.
07:38Et ils passent dans les couloirs, ils le débranchent,
07:39ils le donnent aux parents le temps qu'ils fassent du pot à pot.
07:42Et puis là, ils en ont profité pour partir.
07:44Logiquement, ça doit être ça.
07:46D'un mot, il y a un sujet sur la surveillance
07:49de l'hôpital Balanger d'Aulnay-sous-Bois.
07:52Ce n'est sûrement pas moi qui me prononcerai sur ce sujet-là.
07:55Après, vous venez d'entendre un médecin expliquer
07:59quels étaient les principes, et notamment le maintien des liens familiaux
08:02entre un jeune nourrisson, qui est un patient aussi,
08:05qui avait besoin de soins, et ses parents.
08:08Merci à tous les trois.
08:09On suit évidemment l'évolution de la situation
08:10et on croise les doigts pour Santiago.

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