Un enfant prématuré de moins de 20 jours a été enlevé par ses parents à l'hôpital Robert Ballanger d'Aulnay-sous-Bois. Ils seraient en Belgique, le journaliste police-justice de RTL, Maxime Levy, raconte cet enlèvement au micro de Jérôme Florin.
Regardez Les trois questions de RTL Petit Matin avec Jérôme Florin et Marina Giraudeau du 23 octobre 2024.
Regardez Les trois questions de RTL Petit Matin avec Jérôme Florin et Marina Giraudeau du 23 octobre 2024.
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00:00Il est 6h13 sur RTL, au cœur de cette affaire qui suscite encore énormément de questions ce matin.
00:09L'enlèvement d'un bébé prématuré à la maternité de l'hôpital Robert Balanger à Aulnay-sous-Bois en Seine-Saint-Denis.
00:15Ça s'est passé lundi soir, les ravisseurs sont ses propres parents.
00:18Bonjour Maxime Lévy, du service Police-Justice de RTL.
00:21On parle d'un enfant né il y a 18 jours maintenant, avec deux mois d'avance, donc grand prématuré.
00:28Une alerte enlèvement a été déclenchée. Est-ce qu'on sait si l'enfant est toujours vivant ce matin ?
00:34C'est la grande question, c'est la grande crainte des autorités.
00:36Effectivement, vous l'avez rappelé, c'est un grand prématuré né avec deux mois d'avance.
00:39Les pédiatres qui ont échangé avec les autorités, avec les policiers,
00:43lui donnent une douzaine d'heures, une petite vingtaine d'heures de survie.
00:47Alors on peut toujours être optimiste, avoir une bonne surprise à l'issue.
00:51Mais c'est vrai que c'est la grande, grande crainte de ce dossier.
00:52C'est pour ça qu'il faut agir avec le plus d'urgence possible.
00:56Parce qu'il y a un vrai risque pour la vie de ce nourrissant.
00:58Et là, il se rend en Belgique avec ses parents ?
01:00Tout à fait, c'est l'une des pistes privilégiées par l'enquête.
01:03Les parents ont pu fuir depuis maintenant plus de 24 heures en direction de la Belgique, en direction du Nord.
01:10Il y a une question d'un auditeur très intéressant, je trouve, question d'Alexandre.
01:13Pourquoi avoir levé l'alerte enlèvement alors que les recherches continuent ?
01:17Alors ce qu'il faut comprendre, c'est qu'à un certain stade de l'enquête,
01:19les témoignages et les appels à témoins sont plus un obstacle qu'une aide pour l'enquête.
01:25C'est-à-dire qu'à un moment où, là on parle de ravisseurs,
01:29si les ravisseurs ne sont plus près de l'endroit de l'enlèvement,
01:31s'ils sont partis loin, et surtout en plus s'ils sont à l'étranger,
01:34plus on appelle à des témoignages, plus on risque d'avoir de fausses pistes.
01:39Et donc ça va emmener les enquêteurs partout en France.
01:42Ça complique les choses.
01:44Et puis autre chose, c'est qu'il est tout à fait possible que les enquêteurs aient amassé assez de témoignages,
01:50et une ligne directrice qui va les guider vers le bon endroit.
01:54Donc amasser les témoignages pour amasser les témoignages, ça n'a pas grand sens pour une enquête.
01:58Alors deux sujets. Les parents d'abord. Qui sont ces parents qui enlèvent leur propre enfant ?
02:02Ce sont deux parents assez jeunes. Le papa a 23 ans, la maman en a 25.
02:08Ils sont tous les deux connus des autorités. Ils ont un casier judiciaire un petit peu fourni.
02:12Le papa est connu notamment pour des violences en bande organisée.
02:15La maman est une consommatrice de stupéfiants.
02:18On ne sait pas beaucoup plus pour l'instant sur eux.
02:21Comment ils ont pu entrer dans cette salle, j'imagine un espace très fermé, réservé aux bébés prématurés ?
02:26Comment on fait ?
02:27Alors ce sont les parents de l'enfant.
02:30De ce qu'on comprend, c'est qu'ils avaient quand même le droit d'accéder au service.
02:33Alors est-ce qu'ils avaient le droit d'accéder à la salle en particulier où il y avait les couveuses ?
02:36Ça on ne sait pas, mais ils avaient le droit d'accéder au service.
02:38Donc c'est la nuit, ils sont dans le service pour être aux côtés de leur bébé qui est en couveuse.
02:43Après, toute la question c'est de savoir pourquoi les surveillants ne les ont pas vu partir.
02:48Alors ils ont dû échapper à leur surveillance.
02:51Que dit l'hôpital d'ailleurs ?
02:52L'hôpital dit que c'est très surveillé, qu'il y a des vigiles, qu'il y a des gardes, qu'il y a des chiens,
02:57que les soignants sont là pour veiller.
02:59Il y a des badges notamment pour accéder aux salles.
03:03Mais par exemple, typiquement, on sait qu'à notre hôpital de la région parisienne, à Necker,
03:08pour sortir la nuit des services, je parle bien des services, pas de l'hôpital,
03:12il faut être accompagné d'un soignant.
03:14Apparemment là, ce n'est pas le cas.
03:15En tout cas, ils ont réussi à échapper à la surveillance des soignants.
03:17Il y a cinq personnes en garde à vue ?
03:18Tout à fait.
03:19Ils ont eu des complices, ces parents ?
03:21Ah oui, ça paraît assez certain.
03:23Dans le cas où ce que l'on sait, c'est que les parents ont été vus sur les caméras de vidéosurveillance.
03:29Ils ont été vus en train de monter dans une voiture, vraisemblablement, avec trois personnes en plus à son bord.
03:36Et là, les cinq personnes ont été interpellées, cinq personnes de l'entourage des parents, dont notamment le frère du suspect.
03:42Dernière question, Maxime Lévy.
03:43Que risque-t-il ?
03:44Ces parents risquent quoi à enlever son propre enfant ?
03:46Alors, là, le cadre de l'enquête est ouvert sur l'enlèvement d'un mineur de 15 ans en bande organisée.
03:52Et c'est un crime qui est très grave.
03:54Il y a une double circonstance aggravante qui est la bande organisée et le fait que ce soit un mineur.
03:58Donc, on risque, ça va peut-être vous surprendre, mais on risque la perpétuité.
04:02C'est une peine très, très grave.
04:04Alors, pour l'instant, c'est le cadre d'enquête.
04:05C'est-à-dire que l'enquête est ouverte sur des faits très graves, ce qui permet d'avoir des moyens assez phénoménaux.
04:10Typiquement, la bande organisée, pourquoi ?
04:12Ça permet d'avoir quatre jours de garde à vue au lieu de deux.
04:14Ce qui permet de garder les proches, par exemple, en garde à vue pour les retrouver.
04:17On verra ensuite s'ils sont arrêtés, pourquoi ils seront poursuivis.
04:20On verra évidemment ce qui changera les choses s'ils nourrissont et retrouvés vivants.
04:23Mais ça peut aller, effectivement, de la perpétuité.
04:26S'ils se rendent avec l'enfant vivant, typiquement, on repassera à cinq ans de prison.
04:30En tout cas, ce petit Santiago, c'est le prénom de cet enfant, est toujours recherché ce matin.
04:34Et ses parents, surtout, un avis de recherche a été lancé en Belgique.
04:38Merci beaucoup, Maxime Lévy, du service Police Justice de RTL.
04:41Il est 6h18.