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00:00Bonjour Marc Fesneau, bienvenue dans les quatre V, président du groupe MoDem à l'Assemblée.
00:06En effet, on se demande ce matin à quoi joue votre groupe le MoDem ?
00:09On peut se poser la question quand on regarde le début de cette séquence budgétaire.
00:12Il y a plusieurs amendements qui ont été votés contre l'avis du gouvernement,
00:16avec des alliances entre la gauche et le MoDem, jusqu'encore hier dans l'hémicycle.
00:20Le MoDem fait vraiment partie de la majorité gouvernementale ou de l'opposition ?
00:23Pardon, il va falloir qu'on s'habitue à quelque chose dans ce pays.
00:25Le Premier ministre d'ailleurs l'a dit.
00:27Oui, soit on construit, et donc il y a des amendements qui sont portés par le groupe MoDem,
00:32groupe DLR, groupe EPR, enfin bref.
00:35Il peut se trouver des majorités à l'Assemblée nationale.
00:37La plupart de ces amendements, c'est des amendes du groupe MoDem.
00:39Ça fait des années qu'on porte ces amendements, qui sont des amendements parfois
00:42pour produire plus de justice fiscale, pour trouver des recettes,
00:46mais dans la limite qui a été fixée par le Premier ministre Barnier, c'est-à-dire 20 milliards de recettes.
00:50Nous, c'est pour ça qu'on n'a d'ailleurs pas voté le budget à la fin de la séquence à la commission,
00:53c'est qu'à la fin, on avait accumulé 60, 70 milliards d'impôts.
00:56Personne n'est capable d'ailleurs tout à fait de chiffrer les impôts.
00:59Donc on joue, pardon d'être gênant, mais on joue simplement notre rôle de parlementaire.
01:03On considère qu'il faut faire plus de justice fiscale.
01:05On considère qu'il faut être responsable, c'est-à-dire trouver des recettes,
01:08mais dans une limite qui soit raisonnable.
01:09On considère qu'il y a un certain nombre de sujets sur lesquels il y a des effets de bord.
01:13Depuis des années, tout le monde le sait, et sur lesquels il faut qu'on travaille.
01:15Mais prenons en exemple, Marc Fesneau, par exemple, la surtaxe sur les très hauts revenus.
01:19Le gouvernement voulait la limiter dans le temps à un an ou deux.
01:22Vous, vous avez mis un amendement pour qu'il soit prolongé, qu'il soit un peu illimité.
01:26Et la gauche vous a soutenu contre l'avis du gouvernement.
01:28Oui, avec d'ailleurs une autre partie, une partie des gens de ce qu'on appelle le socle commun.
01:32Pourquoi ? Si vous dites que c'est une mesure de justice fiscale,
01:36la justice fiscale, ce n'est pas une fois un an.
01:40La justice fiscale, c'est quelque chose qu'il faut rétablir.
01:43Deuxième élément, vous savez très bien que si vous dites pour une mesure fiscale qu'elle est pour un an,
01:46tout le monde va faire en sorte que pendant la première année, il y ait une stratégie d'évitement de cette contribution
01:52et que la deuxième année, comme elle aura disparu, il n'y aura pas eu cette contribution.
01:55Un peu de visibilité.
01:57Par ailleurs, on a toujours fait en sorte de limiter, en tout cas, la portée d'un point de vue fiscal
02:02parce qu'on considère qu'il faut que ce soit en volume restreint.
02:05Donc, qu'on puisse poser la question de la justice.
02:07Si c'est un sujet de justice fiscale, ça doit durer dans le temps.
02:10Si c'est un sujet d'une contribution exceptionnelle, ça doit durer dans une manière plus courte.
02:15Donc, il faut qu'on s'habitue à ce qu'il y ait parfois des divergences au sein de ce bloc majoritaire du gouvernement.
02:20Il faut qu'on s'habitue. Dans ce pays, ça fait sept ans que je suis parlementaire ou ministre,
02:23dès que vous êtes parlementaire et que vous dites j'ai une idée, on vous dit ah non, ça n'est pas l'idée du gouvernement.
02:28Mais où on est en régime parlementaire, où on dit qu'on n'est pas en régime parlementaire,
02:32il n'y a pas de majorité dans cette Assemblée.
02:34Toute la soirée d'hier, j'y étais. Tous les jours précédents, on voit bien qu'il y a une majorité qui est très instable.
02:38J'ai entendu l'appel du Premier ministre qui a dit je suis prêt à co-construire.
02:42La position du gouvernement n'est pas celle des parlementaires à l'Assemblée.
02:46On a trouvé un terrain d'atterrissage.
02:48Il paraît que sur la plupart des amendements que vous déposez,
02:50vous n'avez même pas de retour de la part du gouvernement.
02:52C'est quoi la méthode ? Chacun fait ce qu'il veut.
02:54Ça, c'est la question qui ne se pose pas à moi.
02:57La façon dont vous la formulez, ce n'est pas à moi qu'elle se pose.
02:59Je pense qu'on a besoin de construire entre nous une méthode, ça c'est vrai.
03:04Je reconnais, d'ailleurs Michel Barnier le dit assez souvent pour que je puisse le redire,
03:08que ce budget a été construit à très grande vitesse.
03:11D'ailleurs, il a dit qu'il était perfectible.
03:13J'entends, je comprends qu'on ait besoin de prendre du temps du côté gouvernement.
03:17Il y a un moment simplement, il va falloir qu'on puisse se mettre autour de la table
03:20et se dire on prend ça, on fait des équilibrages comme ça.
03:22Ce n'est pas encore le cas.
03:23On n'y est pas encore.
03:25Je vois le ministre du budget ce midi, donc on va trouver les points d'atterrissage.
03:29Mais il est normal que nous n'ayons pas tous le même point de vue.
03:33Je n'ai pas le même point de vue sur un certain nombre de points que les LR.
03:35Est-ce que c'est un drame ?
03:36C'est comme ça que ça marche dans tous les pays du monde démocratiques.
03:38Il n'y a que chez nous qu'on n'est pas habitué à ça.
03:40Donc on va essayer de trouver.
03:41Oui, mais il va falloir prendre des bonnes habitudes de ce point de vue-là.
03:43On se demande quand même si autour de ce socle commun,
03:45il y a une coalition qui est possible.
03:46Il y a un exemple encore cette semaine.
03:48C'est que vous deviez élire un nouveau vice-président de l'Assemblée nationale.
03:50Vous avez réussi à vous mettre d'accord pour élire Yann Braun-Pivet au perchoir.
03:54Là, ça n'a pas marché.
03:55Il y a eu des divergences entre la droite, les macronistes.
03:58Vous, résultat, c'est un écologiste qui a été élu.
04:01C'est un échec pour vous ?
04:03Oui, mais je pense que c'est un échec.
04:05Dès lors qu'on n'arrive pas à construire quelque chose et qu'on n'anticipe pas assez,
04:08c'est un échec pour moi.
04:09Essayons d'en tirer des exemples.
04:11Reconnaissons qu'il y a deux mois,
04:13un certain nombre de gens que vous avez sur les bancs,
04:15ils passaient leur temps à se taper dessus verbalement, je veux dire.
04:17Par exemple, avec Laurent Wauquiez, les LR.
04:19Voilà.
04:20Vous ne transformez pas ce qui a été une querelle de sept ans
04:23en un débat complètement fraternel au bout de deux mois.
04:27Donc, autant être lucide, autant se le dire.
04:30Simplement, moi, je considère que nous sommes engagés auprès de Michel Barnier.
04:33Vous savez qu'au sein de mon groupe, on s'était posé des questions
04:35sur notre entrée au gouvernement.
04:37Mais une fois qu'on est embarqués, on est embarqués.
04:39Et donc, on doit tous ramer.
04:40Et le mot ramer n'est pas complètement mauvais, je pense, en ce moment,
04:42dans le même sens.
04:43Marc Fesneau, il y a Le Parisien qui raconte ce matin une anecdote.
04:45Il paraît que c'est la blague du moment que vous racontez à tous les journalistes.
04:47C'est que le pansement que vous avez au doigt,
04:49qui est en fait une blessure de travaux chez vous,
04:51vous dites non, c'est Laurent Wauquiez qui m'a fait ça.
04:53Je pense qu'il faut toujours garder un peu de distance,
04:55parce que les gens ont tendance à dramatiser les situations.
04:57Il peut arriver qu'on ait des désaccords en politique.
04:59Ça en dit quand même long sur votre...
05:00Non, mais...
05:01Des accords, parfois...
05:02Non, mais là, on ne s'en dit pas.
05:03On la sent, disons, sur leur capacité d'avoir un peu d'humour et d'extension.
05:05Mais vous, ça, vous en avez, ça.
05:06On a l'habitude, tous les journalistes qui vous suivent le savent.
05:08Mais vous n'êtes vraiment pas toujours d'accord.
05:10Et donc, il faut qu'on soit habitués, peut-être,
05:12à ce qu'il y ait des clashs, des confrontations entre vous.
05:14Non, non, non, je ne cherche pas de clashs.
05:15Je préfère...
05:16Moi, je l'ai dit, d'ailleurs,
05:17la première rencontre qu'on a eue tous ensemble avec le Premier ministre,
05:19au mois de septembre, j'ai dit,
05:20il faut qu'on puisse se dire ce sur quoi on n'est pas d'accord,
05:23et qu'on puisse se dire ce sur quoi on est d'accord.
05:25Ça, c'est une méthode un peu nouvelle.
05:27C'est un peu tôt.
05:28Ça fait trois semaines, un mois qu'on vit un peu ensemble, si je peux dire.
05:32Et donc, on a besoin de construire une méthode.
05:34Ce n'est pas grave de ne pas être d'accord.
05:35Mettons-le sur la table.
05:36Regardons s'il y a des points qui peuvent faire converger.
05:38Et puis, quand on est d'accord, disons-le aussi.
05:39Et que personne n'essaye de tirer profit aussi.
05:41C'est-à-dire, si chacun dit, moi, je veux tel amendement
05:44pour revenir au débat budgétaire ou tel sujet,
05:46c'est-à-dire que je préempte tel débat sur le dos des autres,
05:48évidemment, on ne va pas y arriver.
05:49Parce que je pense, moi, que soit on gagne tous ensemble,
05:51soit on perd tous ensemble.
05:52Mais pendant ce temps, c'est surtout la gauche
05:53qui enchaîne les victoires dans l'hémicycle.
05:55Oui, il n'y a pas de victoire de la gauche dans l'hémicycle
05:56parce qu'à la fin, elle n'a pas de majorité pour voter les propositions.
05:59D'ailleurs, on l'a vu.
06:00Parce que le budget, à la fin,
06:01il a été voté dans une espèce de dérive fiscale en commission.
06:05Et à la fin, personne ne l'a voté.
06:06Parce que personne n'a assumé, sauf la gauche.
06:08Donc, la gauche peut enchaîner toutes les victoires qu'elle veut.
06:10Je regrette d'ailleurs, je le disais à des collègues de gauche hier,
06:13je regrette que vous ne fassiez pas un effort aussi,
06:16vous, même si vous ne faites pas partie de la coalition gouvernementale,
06:19vous ne fassiez pas un effort de responsabilité.
06:21On sait très bien qu'à 80 milliards, on met à sac le pays.
06:24Et donc, on ne peut pas le faire.
06:25Donc, au final, 49-3, comme l'annonçait déjà d'hier
06:28dans les cas de la porte-parole du gouvernement,
06:30le gouvernement a donc donné l'autorisation au Premier ministre.
06:34C'est la procédure d'utilisation.
06:35Quand il le souhaite, le 49-3, il faut l'utiliser quand ce 49-3 ?
06:38Assez vite ou il faut abréger les souffrances ?
06:40Il y a encore 2 937 amendements à adopter, à examiner d'ici mardi.
06:43Pardon, abréger les souffrances.
06:44On est parlementaires, on est là pour débattre.
06:46Je veux dire, on est là pour ça.
06:48C'est ce que disent certains au sein de la majorité.
06:50Là aussi.
06:51On est ceci dit le pays, j'en parlais avec un interlocuteur hier,
06:54on est le pays du monde qui a le temps de débat budgétaire le plus long.
06:57Est-ce qu'on a besoin de deux mois et demi pour voter un budget ?
07:00On n'est pas les plus vertus en termes d'équilibre budgétaire.
07:02Mais ça, c'est un débat pour plus tard.
07:03On fait quoi ? On va jusqu'où dans ce débat budgétaire ?
07:05Moi, je pense que tant qu'on a le sentiment qu'on n'est pas complètement dans les caricatures.
07:09Hier, on a parlé logement.
07:10Hier, on a parlé contributions exceptionnelles.
07:12Qu'on puisse parler d'un certain nombre de grands sujets qui sont sur la table me paraît important.
07:16Après, on verra à quel moment le 49-3 est le plus opportun.
07:19Autre thème que vous connaissez bien pour avoir été ministre de l'agriculture.
07:22Pendant deux ans et demi, les syndicats ont de nouveau été reçus par Michel Barnier.
07:25Ils annoncent une journée de mobilisation à partir de la mi-novembre.
07:27Ils ont raison d'être en colère, d'être déçus, les agriculteurs ?
07:30Ils ont raison à la fois d'être en colère et d'être inquiets, déçus.
07:34Déçus, il n'y a rien.
07:35D'ailleurs, la ministre Gennevard qui m'a succédé l'a dit.
07:38Rien de ce qui avait été promis n'est pas dans les tuyaux ou en cours.
07:40Après, tout le monde sait.
07:41On dit que ça ne va pas assez vite, les simplifications.
07:43Tout le monde sait quand on dit que c'est un débat fiscal ou un débat budgétaire que le budget, c'est à l'automne.
07:48Et qu'il s'applique au 1er janvier.
07:50Ceux qui font croire que ça ne va pas assez vite parce que le budget n'a pas été voté.
07:55Le budget, ça fait des dizaines d'années qu'il est voté dans ce délai-là.
07:58Donc, vous leur dites de soyez patient.
08:00Non, je ne leur dis pas parce que je n'ai pas de leçon à donner aux agriculteurs.
08:02Mais je dis aux responsables agricoles que quand on a le mot responsable dans son acronyme,
08:06si je peux dire, on regarde le calendrier tel qu'il est connu.
08:08Il y a sans doute des choses sur lesquelles ils ont besoin des précisions en termes de simplification.
08:11La simplification, il n'y a pas de grand soir.
08:13La simplification, c'est tous les matins qu'il faut s'y mettre.
08:15Parce que dès que vous produisez de la norme, il faut éviter d'ailleurs d'en produire tôt,
08:19des politiques publiques, vous avez des complexifications qui naturellement apparaissent.
08:23Troisième élément, et c'est là que c'est le plus inquiétant.
08:26C'est vrai que l'année, depuis un an, presque 18 mois,
08:29on a une climatologie qui est très défavorable à la production agricole.
08:32Donc, ceux qui ont loupé l'année 2023-2024,
08:35ils sont en train de se dire qu'ils vont louper 2024-2025.
08:37Et là, c'est les trésoreries qui sont mises à mal.
08:39Donc, on a besoin de travailler avec le monde agricole
08:42pour améliorer les trésoreries, ça c'est le temporaire.
08:46Puis après, il faut qu'on les prépare à cette grande transition climatique.
08:50Parce que des années atypiques, ça sera la norme.
08:53Mais on risque quand même d'avoir une nouvelle fois un mouvement compliqué en fin d'année ou dans les mois qui viennent.
08:57Mais il faut y être attentif.
08:58Moi, j'ai beaucoup œuvré pour essayer d'être respectueux et attentif de leurs attentes
09:02et en même temps de les projeter.
09:03Parce que si on se contente, et je me l'applique à moi-même,
09:06si on se contente de gérer juste les crises,
09:08on va sans arrêt boucher les trous.
09:10Et à chaque fois, c'est les agriculteurs qui disparaissent.
09:12Et donc, c'est ce sur quoi il faut veiller.
09:13Merci beaucoup Marc Fesneau, président du groupe MoDem à l'Assemblée nationale députée du Loir-et-Cher.
09:18C'est bien ça. Bonne journée.
09:19C'est bien le Loir-et-Cher.

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