• il y a 3 mois
Tous les matins, journaux et rubriques sur la culture et la vie quotidienne accueillent dans la bonne humeur les premiers téléspectateurs de la journée.

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Transcription
00:00Ce matin, Claude Onesta en partie, en tout cas, bonjour !
00:04Bonjour !
00:05Merci d'être avec nous ce matin.
00:07On va parler de cette première journée de médaille, on peut le dire, historique pour la France.
00:11Mais d'abord, je vais commencer par vos petits.
00:14Qui resteront, j'imagine, toujours vos petits.
00:17Cette équipe de France de handball qui est entrée en compétition hier.
00:20Bon, avec une défaite, vous leur avez passé un savon ou pas ?
00:23Non, non, d'abord je les vois peu et je les croise.
00:26Et puis je me garderai bien de leur dire quoi que ce soit.
00:29C'est vrai qu'ils ne nous ont pas habitué à ça.
00:31Non, mais bon, ils ne nous avaient pas habitué à faire des cérémonies d'ouverture,
00:36être quatre heures debout sous la pluie, à la veille de mat.
00:40Alors vous savez quoi, je me suis posé la question,
00:42et je me suis dit, vous, en tant qu'ancien sélectionneur,
00:44en regardant les joueurs de l'équipe de handball,
00:47ou même tous les champions veillés tard comme ça,
00:50est-ce qu'on ne se dit pas, allez, on va aller se coucher là, on va se reposer ?
00:54Moi, je n'ai jamais interdit à un athlète de faire la cérémonie d'ouverture,
00:59parce que je pense que c'est quelque chose d'exceptionnel.
01:01Vous n'êtes pas le guirou de l'olympisme ?
01:02Non, pas vraiment.
01:04Par contre, chacun doit réfléchir à ce qu'est son entrée en compétition.
01:09Alors, c'est la finale avant la lettre,
01:11donc ce n'est pas la vraie finale, il y en aura une autre, je pense.
01:14Bon, alors, on va commencer avec les bonnes notes du jour.
01:17C'est quatre médailles hier, dont l'or pour cette équipe de France de rugby A7
01:21qui a conquis les cœurs de tous les Français.
01:25C'est le coup de cœur de ce début de compétition, cette équipe.
01:28Et c'est particulier parce que je crois que vraiment, vous l'accompagnez depuis longtemps.
01:31Ça fait partie des équipes sur lesquelles, à la haute performance, vous misez beaucoup.
01:35Oui, et à un moment où, je dirais, les enjeux de médaille paraissaient peut-être assez loin
01:45parce qu'il y avait de la distance.
01:48Mais je pense qu'effectivement, cette équipe a d'abord beaucoup progressé,
01:52beaucoup travaillé, nous l'avons accompagnée.
01:55Puis est arrivée la bonne idée d'y adjoindre Antoine Dupont.
02:00Là encore, il a fallu qu'on accompagne.
02:04Mais je répète, et vous l'avez dit,
02:07j'ai été plusieurs fois depuis le début de la semaine au Stade de France pour les voir.
02:12Et à chaque fois, c'est un émerveillement
02:14parce qu'au-delà des résultats, au-delà des matchs,
02:18c'est frais, c'est vivant, c'est dynamique, c'est sourire.
02:23Et ça va entraîner un paquet d'inscriptions en club, j'imagine, derrière, autour du rugby A7.
02:29Je pense.
02:30Il y a eu quatre médailles hier, bronze et argent en judo,
02:34argent en escrime et donc l'or pour l'équipe de France de rugby.
02:39C'était ce que vous aviez anticipé ?
02:41Vous espérez un peu mieux ?
02:43Non, on espère toujours beaucoup.
02:45Si on en faisait quatre tous les jours, je pense qu'on exploserait les compteurs.
02:50Donc on va rester d'abord très concentrés sur la suite.
02:54Non, il y a toujours dans les gens qui...
02:57Vous savez, on analyse vraiment ceux qui sont capables d'être dans le champ des médailles.
03:02Mais ce jour-là, tout le monde veut y être.
03:06Non, les judocats et surtout les judocates sont quand même, eux, pratiquement tous les jours médaillables.
03:13Donc ça veut dire qu'après, il faut être capable de franchir le parcours.
03:18En escrime, le parcours a été magnifique.
03:23Et à une touche près, on perd l'or.
03:27Mais c'est tellement...
03:29Quand un athlète ou une athlète réalise sa meilleure performance ce jour-là,
03:35que lui dire d'autre que bravo.
03:37Donc quatre, c'était déjà très bien.
03:42C'est là qu'on entend souvent qu'il ne faut pas se rater la première journée parce que ça donne le ton de la suite.
03:46Est-ce que c'est une idée reçue ou il y a un vrai effet d'entraînement sur le collectif ?
03:51Ce n'est pas une idée reçue parce qu'effectivement, au village, tout le monde a peur.
03:56Parce que tous les athlètes du monde entier sont réunis.
03:59Chacun pense que c'est la compétition de sa vie.
04:02Et pour autant, il y en a beaucoup qui vont repartir sans rien.
04:06Donc ça veut dire que cette peur d'échouer, elle est libérée d'une certaine façon quand ses compatriotes réussissent.
04:14Donc je me dis, si eux y sont arrivés, pourquoi pas moi ?
04:17Et je pense en plus, c'est la première fois que ça se sera passé comme ça.
04:22Les victoires de sport collectif sont plus entraînantes que les autres.
04:26Parce qu'il y a ce phénomène de groupe.
04:29Donc je pense que cette victoire des réglements d'hier aura fait du bien à toute la délégation.
04:35Ça a libéré tout le monde, c'est l'impression qu'on a en tout cas.
04:38Ça fait 7 ans que vous bossez pour offrir le plus de médailles possible à la France.
04:43Mais là, concrètement, comment ça se passe vos journées ?
04:46Vous êtes un super coach ? Vous coachez les coachs ? Vous rencontrez les athlètes ?
04:50Non, je crois qu'il faut être lucide.
04:52Alors oui, on rencontre, on a beaucoup parlé de la maison de la performance depuis le début des Jeux.
04:58Tiens, un petit truc en plus, ça c'est que pour les athlètes français ?
05:01Tout à fait. Et c'est vraiment une zone de travail.
05:06Il y a beaucoup de services et de qualité.
05:10Mais c'est surtout une zone de repos, de tranquillité.
05:14C'est beaucoup plus décontracté que ne l'est le village olympique.
05:19Ça veut dire qu'effectivement, depuis le début, les joueurs de l'équipe de France de rugby à 7 ont été les premiers.
05:26Puisqu'ils étaient les premiers arrivés au village, ils ont été les premiers à s'installer à la maison de la perf.
05:31On avait l'impression qu'ils étaient au camping.
05:34Ils y passaient pratiquement les journées.
05:36Ils y venaient 3 fois, 4 fois dans la journée parce que c'est la zone où il fait bon vivre, où les gens sont décontractés.
05:43Donc ça veut dire que votre travail, vous les mettez en condition.
05:47Beaucoup là, je croise les coachs, on croise les athlètes qui viennent chez un kiné, qui viennent faire de la préparation physique.
05:55Donc ça veut dire que là encore, on peut discuter tranquillement.
05:59On est en dehors de la période vraiment de compétition.
06:02C'est le lendemain, c'est le surlendemain.
06:05Et ensuite, c'est quand même un peu d'aller sur les sites de compétition pour prendre un peu la température.
06:11Mais bon, notre travail, pour beaucoup, il a déjà été fait.
06:15Depuis 7 ans, c'est-à-dire repérer des médaillables, leur offrir les conditions pour qu'ils soient le mieux possible en état de réussir avec des coachs particuliers.
06:25Est-ce qu'aujourd'hui, on sait que les Américains, les Chinois sont de grands provoyeurs de médailles.
06:29Est-ce qu'en termes de préparation, on arrive, on est tous là au même niveau, au niveau de ces grandes nations ?
06:35Je ne sais pas au même niveau, non, parce que ce n'est pas les mêmes tempéraments.
06:38Ce n'est pas la même culture.
06:40Les méthodes peuvent être différentes.
06:43Nous, on a beaucoup travaillé sur le dernier étage de la fusée.
06:48J'aurais tendance à dire que le chemin vers la haute performance est plutôt bien jalonné en France, bien structuré.
06:54Donc les adolescents qui ont été repérés travaillent dans de bonnes conditions.
06:59C'est ce dernier étage, c'est-à-dire au moment où vous êtes dans la dimension mondiale et que vous faites partie des meilleurs,
07:05comment vous arrivez à monter sur le podium ?
07:09Et quand vous êtes sur le podium à la troisième place, comment vous faites pour arriver à la première ?
07:14Je crois qu'on a beaucoup travaillé là-dessus. On a surtout beaucoup individualisé la réflexion.
07:19C'est-à-dire que pour chaque athlète, pour chaque discipline sportive, on s'est rapproché d'eux pour voir quels étaient les points de faiblesse.
07:27Et donc ce travail de haute précision, je crois qu'aujourd'hui, il est en train de payer avec en plus toute la dynamique de la passion populaire.
07:38Et qui va nous hisser au top 5 ? C'est l'objectif fixé par Emmanuel Macron ?
07:42Une cinquantaine de médailles d'or, vous pensez qu'on peut l'atteindre ?
07:44Oh pas de médailles d'or !
07:46Pardon, de médailles d'or ?
07:48Non, après le nombre de médailles bien évidemment influe, mais c'est le nombre de médailles d'or qui définit le classement.
07:56Oui, le top 5, ça paraissait complètement improbable il y a trois ans.
08:0110 en or à Tokyo.
08:05Là il en faudra plus du double.
08:07Vous y croyez ?
08:09Oui, je me suis forcé à y croire pendant quelques mois en me disant, je sais pas, que je me suis embarqué.
08:15Mais aujourd'hui, paradoxalement, le travail a été fait essentiellement par les fédérations, par l'encadrement technique, puisque nous on ne vient qu'en soutien.
08:26Mais on se rend compte depuis un an, un an et demi, que dans toutes les compétitions, les résultats des français augmentent.
08:33Donc il n'y a pas de raison que ça ne se concrétise pas ici.
08:36On espère. Merci beaucoup Claude Nesta.
08:38Merci à vous.
08:39Petite pause, on revient dans un instant pour la suite de Télémata.