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Tous les matins, journaux et rubriques sur la culture et la vie quotidienne accueillent dans la bonne humeur les premiers téléspectateurs de la journée.

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00:00Changement de thème musical ce matin, c'est toujours du Queen, I want to break free, ça fait écho évidemment à notre invité du jour, l'invité culture puisqu'on parle de liberté d'évasion au coeur du nouveau film de Mélanie Laurent, livre sur Prime Vidéo dès demain, bonjour Mélanie Laurent.
00:16Bienvenue à vous, alors ce film il est inspiré de faits réels, inspiré de la vie de Bruno Sulak, c'est une figure du grand banditisme et c'était aussi l'ennemi public numéro 1 dans les années 80.
00:26Je me suis demandé en voyant votre film, pourquoi lui ? Parce que Bruno Sulak il est peut-être moins connu que d'autres bandits de son époque, pourquoi un film sur sa vie ?
00:34Parce que pourquoi on a oublié Bruno Sulak alors qu'il n'utilisait jamais la violence et que c'était plutôt l'ami public numéro 1 ?
00:41On se souvient de ceux qui avaient beaucoup plus de sang sur les mains et qui parlaient beaucoup moins bien à leur femme et qui ont tué beaucoup plus de gens, lui il n'a tué personne.
00:51C'était un anarchiste qui avait beaucoup d'insolence, beaucoup de fougue et qui avait une grande histoire d'amour et tout ça m'a bien plu.
01:00Comment avez-vous connu son histoire ?
01:02C'est le livre de Philippe Jeannet d'Arc, à chaque fois que Philippe sort un livre je me rue dans une librairie.
01:07Ce n'est pas l'adaptation de son livre mais il avait fait cette espèce de biopic de sa naissance jusqu'à sa mort et j'avais été fascinée aussi,
01:15je me demandais vraiment pourquoi, une question presque sociétale, pourquoi on oublie ceux-là et pourquoi on se souvient des autres ?
01:23On va regarder un court extrait de la bande d'annonces, accrochez-vous bien, ça pulse, on en parle juste après.
01:29Mesdames et messieurs, personne ne bouge, c'est un ringard ! Restez calmes, il ne vous sera fait aucun mal si vous faites ce que je vous dis.
01:36Je vous prends une ficette.
01:40Bruno Sulak, il est soupçonné d'être l'auteur d'une dizaine de braquages.
01:44C'est qui ce gagnole ?
01:47Mesdames et messieurs, personne ne bouge, c'est un ringard !
01:56Bruno Sulak, il a 28 ans, donc on dit qu'il a horreur de la violence.
02:01On va voler des plus gros voleurs que nous.
02:02Remarquez-moi.
02:05C'est que tous les films d'oeuvre, on se le cherche quand même.
02:07On va vous sauter les gars, dans une semaine, dans un mois, dans un an.
02:12J'aime pas trop qu'on me force la main.
02:14Personne, jamais.
02:18Ça va mal finir, tu sais ça.
02:21Ça va.
02:24La vie, mon amour, n'est pas éternelle.
02:27C'est un film qui est très beau, pour plusieurs raisons dont on va parler.
02:31Tout est beau, les images, les acteurs sont très beaux aussi.
02:33L'histoire aussi, on parlera de cette histoire d'amour dans quelques instants.
02:36J'aimerais qu'on s'arrête sur une phrase dans le film que dit Bruno Sulak.
02:39Il dit, on ne fait rien de mal à part voler des plus gros voleurs que nous.
02:42C'est un gentil bandit pour vous ?
02:44Il avait un côté Robin Desbois.
02:46Quand il braquait les supermarchés, qui représentent quand même la surconsommation des années 80,
02:51il déchirait les chèques.
02:53Quand il y avait un braquage de Bruno Sulak, les gens étaient plutôt contents.
02:58Mais aussi, il y a une forme de violence qu'on voit aussi dans le fait de braquer son flingue
03:05sur des personnes qui sont totalement paniquées.
03:08Je voulais pas faire l'apologie du crime, je voulais raconter aussi une grande histoire d'amour,
03:12parce que c'est ça qui m'a plu, et qu'il y a des rôles féminins qui n'existent jamais dans ces films-là.
03:19Là, en l'occurrence, le rôle féminin, c'est celui d'Annie, qui est joué par Léa-Luce Bussato,
03:23qui joue avec Lucas Bravo, qu'on connaît plutôt dans Emilie de Paris
03:27et qu'on voit ici dans le rôle de Bruno Sulak.
03:29C'est l'histoire dans l'histoire, leur histoire d'amour un peu, non ?
03:32C'est l'histoire dans l'histoire.
03:34Le deuxième film dans ce grand film.
03:36Même pour moi, c'est la première histoire.
03:38En tout cas, c'est la première envie, c'est de savoir qu'il y a une grande histoire d'amour
03:40et qu'elle n'est pas passive, cette jeune fille qui avait 19 ans à l'époque.
03:45Elle est dans la voiture et elle la démarre.
03:47Et sans elle, il n'y a plus du tout le même danger, les mêmes casses et les mêmes braquages.
03:52Donc, c'est un couple, c'est un Bonnie & Clyde même.
03:54Et c'est ça qui m'intéressait, c'était d'essayer de casser un peu les codes de ces films-là,
03:59très masculins, avec vraiment, pour le coup, des personnages d'hommes un peu misogynes
04:05ou carrément misogynes, où toutes les femmes sont en général des prostituées
04:10ou des femmes au foyer qui attendent que les grands voyous s'entretuent.
04:14Là, on est surtout sur cette histoire d'amour et sur une histoire de passion.
04:18Il y a pas mal de messages, parfois discrètement passés.
04:21Pourquoi pas discrètement ?
04:23Je pense à la jeune femme qui demande, quand l'acteur principal va chercher les croissants,
04:29de ramener un tampon aussi au passage.
04:31Il y a quelques messages qui sont glissés.
04:32Je pense à Yvan Attal, qui est assez méconnaissable dans le film
04:36et qui participe bien à cette couleur années 80.
04:40Comment est-ce que vous avez travaillé avec lui et avec les autres pour être dans cette ambiance-là ?
04:44C'est toujours la même chose quand on a des grands acteurs.
04:48Après, c'est assez facile.
04:50Le vrai flic, Georges Moréas, qui est encore en vie, a beaucoup parlé avec Yvan et Lucas.
04:57Et il était sur mon plateau parce que les arrestations des années 80 n'étaient pas les mêmes que celles d'aujourd'hui.
05:02Et c'est quand même leur vraie histoire.
05:05C'est-à-dire que Moréas a arrêté d'être flic quand on a arrêté Bruno.
05:09Et je ne suis pas sûre qu'il s'en est vraiment remis.
05:12À chaque fois que j'ai pu lire ou rencontrer des gens qui étaient encore là,
05:16il avait marqué les esprits de manière folle.
05:19Quand on fait un film comme ça, qui s'inspire de faits réels,
05:22comment est-ce qu'on caste les comédiens ?
05:24Est-ce qu'on se dit qu'il faut absolument qu'ils ressemblent aux vrais protagonistes
05:28ou on peut s'écarter de ça ?
05:30Comment vous avez mené ce casting-là ?
05:32Non, je crois que je me suis pas mal éloignée des gens
05:35pour être aussi libre et de faire du mal à personne et de trahir personne.
05:41Après, si je suis très honnête, c'est vrai qu'en tant que metteur en scène,
05:45découvrir une actrice qui n'avait même pas fait un court-métrage et que personne ne connaissait...
05:49C'est génial.
05:51Moi, je sais qu'en tant que spectatrice, j'adore quand on me fait une proposition
05:54et qu'on m'apporte des gens complètement nouveaux avec une nouvelle fraîcheur, un nouveau talent
05:58et qu'on ait des producteurs derrière qui disent
06:00« Ok, d'accord, on y va et ce sera eux deux sur l'affiche ».
06:04C'est un risque qui est beau en fait en production aujourd'hui
06:08de pouvoir découvrir des gens et j'en ai vu 35 en essai
06:11et c'était elle qui était la plus merveilleuse.
06:13Un risque payant, je crois.
06:15Mélanie Laurent, le cinéma, c'est une très très grande partie de votre vie depuis très longtemps,
06:19depuis le lycée Berlioz de Vincennes, c'est ça ? Je dis pas de bêtises ?
06:23Oui.
06:25C'est vrai que c'est très précis, ça fait un peu enquêteur là d'ailleurs.
06:27On voit jusqu'à la gêne.
06:29On a une petite surprise pour vous, l'un de vos profs de l'époque du cinéma.
06:34Écoutez, regardez.
06:36Mélanie, lorsque je pense à toi, j'ai évidemment plein de souvenirs
06:42mais le premier qui me vient, et il a 24 ans, c'est celui du court-métrage
06:49que tu as tourné en terminale pour le baccalauréat.
06:51Je me souviens que dans ce court-métrage, il y avait comme acteur Louis Garrel, tout jeune,
06:57il y avait également ton papa comme gardien de prison
07:01et je me souviens que tu avais transformé la cantine en parloir de prison.
07:07Je voulais te demander, est-ce que cette expérience,
07:11et plus globalement, les années de cinéma que tu as passées au lycée,
07:15est-ce que ça a une incidence sur ton métier de comédienne et de réalisatrice ?
07:20Allez, je t'embrasse et à bientôt, j'espère.
07:25Mélanie Laurent, qu'est-ce que vous y répondez à votre ancien professeur ?
07:28Déjà, j'avais un prof hyper sympa, comme on peut le voir.
07:32Oui, d'abord, l'épreuve du bac, elle était très difficile
07:37parce qu'on nous donnait un mot et à partir de ce mot,
07:39on avait trois heures pour faire le découpage technique des dix premiers plans
07:44avec un storyboard.
07:46Pour inventer une histoire ?
07:47Oui, on partait d'un mot et il fallait...
07:50Moi, c'était l'attente.
07:52J'avais fait l'attente d'un résultat du HIV, un truc vraiment fun.
07:57Et après, on devait faire le storyboard
08:00et après, on devait faire une note d'intention à un producteur fictif
08:03et expliquer pourquoi, comment, quelle caméra, quel support.
08:07Et oui, on faisait plein de courts-métrages.
08:10L'avantage de faire plein de courts-métrages, c'était qu'ils étaient vraiment très mauvais.
08:14Et du coup, c'est comme ça qu'on apprend.
08:17Tout ça pour arriver jusqu'à libre demain sur Amazon Prime Video.

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