Tous les matins, journaux et rubriques sur la culture et la vie quotidienne accueillent dans la bonne humeur les premiers téléspectateurs de la journée.
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00:00C'est votre prénom, Karim Ouamou.
00:02Justement, en vous écoutant, j'allais me poser la question à ma mère
00:04si effectivement c'était mon premier choix ou le second choix.
00:06Ou le second choix, c'est toujours important de le savoir.
00:10On ne sait pas encore, en revanche, la composition,
00:12je fais une transition un petit peu audacieuse,
00:14la composition du gouvernement,
00:16ni les prénoms, ni les noms,
00:18on a quand même des noms qui circulent.
00:20Est-ce que vous les, comment dire,
00:22comment vous les appréhendez, vous qui êtes un homme de gauche,
00:24mais on ne le verra pas inféodé forcément au Nouveau Front Populaire,
00:28comment la gauche regarde ce nouveau gouvernement qui se met en place
00:33et dont on aura peut-être la composition aujourd'hui ?
00:35Avec beaucoup de regrets, M. Huitain,
00:37mais en tout cas, en ce qui me concerne,
00:39on a un rive premier et on se retrouve avec un gouvernement de droite
00:42sous tutelle du Rassemblement National.
00:44Donc on a vu la colonne vertébrale de ce gouvernement qui se profile,
00:50un gouvernement assez dur en termes de valeur conservatrice,
00:54on voit les différentes prises de position de certaines qui ont été citées,
00:58sur la condition des égalités, l'égalité femmes-hommes,
01:00sur la condition LGBT, sur le rapport avec la loi immigration,
01:05ce qu'on appelle communément les minorités,
01:08je pense notamment au rapport avec la communauté juive,
01:12la communauté musulmane, la communauté LGBT,
01:14donc je suis très circonspect.
01:17Pour l'instant, vous avez des noms pressentis,
01:19vous attendez quand même la composition officielle de ce gouvernement ?
01:21J'attends la composition officielle du gouvernement,
01:23mais je ne me fais pas de grandes idées
01:25sur leur capacité à faire preuve de valeur progressiste,
01:28ça va être un gouvernement de droite,
01:30sous tutelle du Rassemblement National,
01:32et avec des mesures probablement libérales,
01:35et surtout portées par une idéologie assez liberticide.
01:39Alors la gauche va aller manifester aujourd'hui,
01:41notamment à Paris, à l'appel des organisations de jeunesse,
01:44mais il y aura aussi la France insoumise, les écologistes,
01:46est-ce que vous vous y serez Karim Demra ?
01:48Non, non, je n'y serai pas, je n'y serai pas,
01:50j'ai tout d'abord un week-end à préparer pour valoriser notre patrimoine,
01:53mais surtout ce n'est pas du tout ma conception aujourd'hui
01:56de faire en sorte que la gauche soit dans le réel,
01:58nous sommes arrivés premiers,
02:00il aurait fallu être dans un chemin de compromis, de discussion,
02:03je reste convaincu que le gouvernement Barnier ne tiendra pas,
02:06je reste convaincu qu'il sera empêché,
02:09c'est vraiment le grand écart sur le plan idéologique,
02:12sur le plan politique, sur le plan des formations politiques,
02:15et nous justement, à gauche,
02:17devons nous préparer pour la suite
02:19et faire en sorte qu'il n'y ait pas de bis repetita,
02:21c'est-à-dire nous sommes premiers,
02:23les Françaises et les Français, M. Dhabi l'évoquait préalablement dans ce plateau,
02:27les Français ont besoin de pouvoir d'achat,
02:29les Français ont besoin de santé,
02:31les Français ont besoin de logement,
02:33et nous devons être en capacité de répondre favorablement à ces demandes.
02:35C'est la raison pour laquelle vous avez fait partie des personnalités de gauche
02:38qu'on avait quand même évoquées,
02:40parce qu'il n'y aura a priori qu'une seule, peut-être, personnalité de gauche
02:42en la personne de Didier Migaud,
02:44vous avez dit non tout de suite,
02:46qu'il n'y aura pas front commun finalement pour aborder les problèmes des Français,
02:48puisque les élections ont montré qu'il n'y avait pas de majorité dans ce pays aujourd'hui.
02:52Absolument M. Pétamère, nous sommes dans une situation totalement inédite,
02:55inédite, c'est-à-dire que personne n'a une majorité,
02:57et la gauche est arrivée première.
03:00En ce qui me concerne,
03:02participer au gouvernement de Michel Barnier aurait été faire preuve de compromission,
03:05lorsqu'on est de gauche.
03:07Pourquoi de compromission ? Est-ce que ça ne peut pas être une collaboration
03:09pour le bien de la société, encore une fois,
03:13et dans l'idée de régler les problèmes qui se posent au pays ?
03:16J'entends, mais lorsqu'on fait de la politique, et lorsqu'on est de gauche,
03:18on a des marqueurs, et aujourd'hui participer à un gouvernement
03:21qui est porté par des valeurs libérales, et en plus sous tutelle du Rassemblement National,
03:24qui lui, est porté historiquement par une idéologie
03:27contre l'antisémitisme,
03:30qui pousse l'antisémitisme,
03:32qui est contre...
03:34Les responsables du Rassemblement National,
03:36ils ne sont pas là, mais vous direz que ce n'est pas du tout le cas.
03:39J'attends de débattre avec eux,
03:41sur les droits des LGBT, là c'est factuel,
03:43dont je ne pouvais pas participer à ce gouvernement,
03:46et encore une fois, avec des mesures économiques libérales,
03:49et surtout, la gauche est arrivée première.
03:51Donc la vraie question, c'est comment on explique que la gauche,
03:53arrivée première, se retrouve dans l'opposition,
03:55avec un Premier ministre de droite, sous tutelle du Rassemblement National.
03:58Là, ça me pose problème.
03:59La gauche est arrivée première,
04:01mais votre parti, le Parti Socialiste,
04:03a contrecarré la possibilité
04:06que Bernard Cazeneuve, pourtant ancien socialiste,
04:09devienne Premier ministre, est-ce que vous le regrettez ?
04:11Un super bon bilan.
04:13La question, c'est moins le qui que le quoi,
04:16et avec qui et pourquoi, et c'est ça le sujet.
04:18Et on a manqué de méthode,
04:21il aurait fallu tout de suite appréhender des discussions
04:24avec les formations politiques,
04:25pour faire en sorte que le Premier ministre,
04:27comme c'est l'usage dans la Ve République, soit de gauche.
04:29Et vous regrettez qu'il n'ait pas été à Matignon ?
04:30Je regrette que le Premier ministre ne soit pas de gauche.
04:32Mais ça aurait pu être lui.
04:33Ça aurait pu être qui ?
04:34Vous l'auriez soutenu.
04:35Ça aurait pu être Bernard Cazeneuve, qui a un super bon bilan,
04:37encore fait-il savoir quel était le projet que Bernard portait,
04:41et surtout avec qui.
04:42Encore une fois, ce n'était pas une histoire de noms.
04:44C'est vraiment une histoire de méthode qui nous a menés dans une impasse.
04:47Et l'objectif aujourd'hui, c'est comment on sort de cette impasse.
04:49Et vous, justement, vous avez votre propre chemin,
04:53votre propre scénario pour sortir de cette impasse,
04:55puisque Karim Ouamran, c'est aussi une des raisons
04:57pour lesquelles on vous reçoit ce matin.
04:59Vous allez lancer votre propre mouvement.
05:01On va peut-être voir l'affiche de ce mouvement
05:03qui va se lancer le 3 octobre.
05:05On la voit, cette affiche.
05:06Ça va se lancer à Saint-Ouen, qui est votre commune,
05:08puisque vous êtes le maire de cette ville.
05:10Les couleurs, ça m'a un petit peu rappelé l'affiche de Barack Obama.
05:13Est-ce que c'est voulu, ce rouge, ce bleu, ce blanc ?
05:16Oui, absolument.
05:17C'était une inspiration plutôt aubec, Barack Obama,
05:19avec la fameuse Marianne, liberté, égalité, fraternité,
05:21où on reprend les valeurs républicaines,
05:23et évidemment les principes républicains.
05:25Et l'objectif, c'est redonner envie à ceux qui veulent avoir envie.
05:28L'objectif, c'est redonner un chemin d'espoir, d'espérance.
05:31On l'a vu pendant les Jeux olympiques, cette parenthèse enchantée,
05:33comme ça a été à plusieurs fois évoquée.
05:35Redonner de l'espoir, redonner de la bienveillance, redonner de l'amour.
05:37Et faire en sorte que toutes celles et ceux
05:39qui en ont assez de subir le détriment...
05:41Vous voulez un nouveau parti ?
05:42Un mouvement.
05:43Je reste socialiste, fier d'être socialiste,
05:46mais je côtoie énormément de personnes, cher monsieur,
05:49qui me disent, vous savez quoi, j'aimerais bien intervenir,
05:51j'aimerais bien participer, j'aimerais bien être actif,
05:54mais pas forcément au sein d'une organisation politique traditionnelle.
05:57C'est la raison pour laquelle j'invite tout le monde,
05:59toutes celles et ceux qu'on croise, qui se disent,
06:01je veux apporter ma pierre à l'édifice,
06:03d'être présent le 3 octobre au mythique stade Boer.
06:06Mais ce nouveau mouvement, il s'inscrit dans quelle...
06:09Quelle matrice politique ?
06:11Quelle matrice politique ? Est-ce qu'il est dans le nouveau Front populaire ?
06:13Est-ce qu'il est l'allié de la France insoumise,
06:15comme le Parti socialiste aujourd'hui ?
06:17C'est une question très simple.
06:19La question est très simple.
06:20Ce sont des citoyens et des citoyennes qui se disent,
06:23souvent, comment faire en sorte qu'on arrête avec ces chamailleries,
06:27comment on arrête de monter les populations les unes contre les autres,
06:30les blancs contre les noirs, les croyants contre les non-croyants,
06:33les juifs contre les musulmans, et on est portés...
06:35Mais qui fait ça ? Qui fait ça ?
06:37M. Boismerade, dans des interviews, vous avez dénoncé,
06:39notamment, certains discours de la France insoumise.
06:41Oui. Moi, ce que je stigmatise, c'est toutes celles et ceux
06:43qui se nourrissent de la radicalité, voyez-vous ?
06:45Toute forme de radicalité.
06:47Moi, je stigmatise toutes celles et ceux qui ne sont pas dans le réel,
06:50tous ceux qui sont dans l'entre-soi,
06:52tous ceux qui se disent, au bout d'un moment,
06:54la gauche arrive première et elle se retrouve dans l'opposition.
06:57Moi, ce que je cherche,
06:59c'est non pas de monter les formations les unes contre les autres,
07:01mais de rassembler toutes celles et ceux qui se disent,
07:03est-ce qu'aujourd'hui, la France qui gagne,
07:05la France qui gagne, c'est quoi ?
07:07C'est celle qui donne la possibilité à soigner tout le monde.
07:09C'est celle qui donne la possibilité d'avoir un salaire décent,
07:11de faire en sorte que tout le monde puisse avoir un logement décent.
07:14Donc, c'est se retrouver...
07:16La politique, ce sont aussi des moyens.
07:18Est-ce que, pour que votre mouvement arrive un jour aux affaires,
07:20vous pourriez, vous alliez, vous souhaitez vous alliez
07:22à ce qu'est la gauche aujourd'hui, notamment,
07:24je le répète, la France insoumise,
07:26dirigée par Jean-Luc Mélenchon,
07:28qui, pour certains, est une figure tutélaire,
07:30et pour d'autres, une figure repoussoire ?
07:32La question de fond, c'est, est-ce que
07:34les responsables de la France insoumise souhaiteraient travailler
07:36avec des personnes comme nous ?
07:38Moi, j'ai pas de problème avec les gens de la France insoumise,
07:40mais il semblerait que les gens de la France insoumise
07:42ont des problèmes avec des gens qui mettent en avant
07:44le compromis, l'espoir, l'espérance
07:46de ne pas se nourrir de radicalité.
07:48Moi, je suis dans l'apaisement.
07:50Et l'apaisement, c'est faire en sorte que, effectivement,
07:52lorsqu'on se dit qu'on est en rupture
07:54des partis républicains,
07:56moi, je ne m'inscris pas dans cette démarche.
07:58Donc, vous avez votre propre chemin ?
08:00Nous avons notre propre chemin, il est collectif,
08:02et il s'ouvre à toutes celles et ceux
08:04qui ont des énergies positives et qui se disent
08:06« Tiens, un parti progressiste, un mouvement progressiste,
08:08des dynamiques progressistes, doivent être en responsabilité. »
08:10Et l'endemain, le 23 octobre, à Saint-Ouen,
08:12au Stade Boher, pour...
08:14Karim Bouamran, merci beaucoup.
08:16Merci à vous.
08:18Merci à Johan Robert qui a traduit cette interview.