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Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #BonjourDrMilhau

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00:00Oui, donc un jeune homme de 36 ans qui fait une overdose, qui arrive à l'hôpital.
00:06Là, il fait un arrêt cardiaque, donc on le déclare en état de mort cérébrale.
00:12Là, on s'aperçoit aussi qu'il avait émis la volonté de donner ses organes de son vivant.
00:20Donc, on décide de faire une intervention pour un prélèvement d'organes.
00:26On le fait passer du service de soins intensifs dans lequel il était pour aller au bloc chirurgical.
00:32Là, sa sœur était présente.
00:34Elle dira l'avoir vu bouger déjà quand il passe du service de soins intensifs au bloc.
00:40Et là, on lui a répondu non, non, vous inquiétez pas, c'est simplement réflexe.
00:44Son comportement, ce n'est pas du tout qu'il est vivant, ce n'est pas du tout qu'il va bien.
00:48Ce sont simplement des mouvements réflexes.
00:49Il arrive au bloc et là, en fait, il commence à avoir effectivement des mouvements.
00:55Certains ont même dit qu'il aurait pleuré au début de l'intervention.
00:59Et là, les chirurgiens décident d'arrêter.
01:01Quand je vous dis cauchemarder, c'est vraiment une situation horrible.
01:06Toujours est-il que ce monsieur va bien, qu'il est rentré chez lui.
01:10Mais ce que je veux dire aujourd'hui, c'est que ce genre de situation ne peut pas arriver en France.
01:18Et je ne voudrais surtout pas, parce qu'on comprend la réaction de tout le monde quand on voit cette histoire.
01:24Je vais vous expliquer pourquoi.
01:25Mais ça, c'est important parce qu'on a déjà une pénurie de dons d'organes.
01:30Il y a tout de même 26 000 personnes en France en attente de dons d'organes.
01:36Alors, sur ces 26 000 personnes, on n'est pas bon.
01:39En Espagne, ce sont les meilleurs pour le don d'organes.
01:4126 000 personnes en attente de dons d'organes.
01:43Il y a tout de même 15 personnes par jour qui sont sauvées grâce aux dons d'organes.
01:48Mais il y en a 800 qui décèdent parce qu'ils n'ont pas eu ce don d'organes.
01:52Donc, je vais vous expliquer maintenant pourquoi ça ne peut pas arriver en France.
01:57Alors déjà, il faut savoir que ce n'est pas parce que quelqu'un de vos proches est décédé à l'hôpital qu'on va lui pouvoir faire un prélèvement d'organes.
02:06Seuls 1% des personnes décédées à l'hôpital sont éligibles aux dons d'organes parce qu'il faut certaines conditions et notamment ce qu'on appelle l'EME, l'état de mort encéphalique.
02:19J'ai oublié de vous dire, en France, le don est anonyme, gratuit.
02:24On est tous potentiellement donneurs à moins de s'être inscrits au registre national du refus.
02:30Mais après, dans la vraie vie, on demande toujours aux familles.
02:34Je rappelle quand même qu'en Ile-de-France, il y a 50% de refus.
02:38C'est 36% la moyenne nationale de refus.
02:40Pour quelles raisons ?
02:41Parce que les gens, dans le moment de panique, parce qu'ils n'en ont pas parlé avant.
02:44C'est important. Parlez-en entre proches.
02:47Dites-le vous, dites-vous si vous désirez donner vos organes ou pas.
02:51Il faudra en parler normalement, mais c'est vrai que ça reste totalement tabou.
02:54Mais je reviens sur les raisons pour lesquelles ça ne peut pas arriver en France.
02:58Donc, je vous le disais, 1% des décès sont éligibles aux dons d'organes.
03:04Et là, que se passe-t-il ?
03:05Une fois que vous êtes éligible aux dons d'organes,
03:07on va s'assurer que vous êtes en état de mort en céphalique.
03:11En France, comment ça se passe ?
03:13Alors déjà, les morts qui peuvent faire que vous êtes éligible,
03:19c'est essentiellement soit après un accident vasculaire cérébral,
03:23soit après un traumatisme crânien grave,
03:26soit après ce qu'on appelle une anoxie, c'est-à-dire qu'il n'y a plus d'oxygène dans le cerveau,
03:30soit pendant une intoxication au monoxyde de carbone,
03:32soit une noyade, soit une pendaison.
03:35Donc, voilà déjà les causes qui font qu'on peut être en état de mort en céphalique
03:39et donc éligible aux dons.
03:41Cet état de mort en céphalique, en France, il y a déjà un examen clinique.
03:44Examen clinique, c'est-à-dire qu'on va regarder si vous êtes conscient ou pas conscient,
03:48voir les réflexes.
03:49On sait, un médecin.
03:50Bien sûr.
03:52Donc, un examen clinique, voir s'il y a un réflexe laryngé,
03:55voir s'il y a un réflexe oculaire, ça, c'est l'examen clinique.
03:58Voir si, évidemment, vous ne respirez pas.
04:01Tout ça, c'est l'examen clinique.
04:02Ensuite, il y a deux électroencéphalogrammes.
04:05L'électroencéphalogramme, c'est ce qui analyse l'activité électrique du cerveau.
04:09Deux électroencéphalogrammes à quatre heures d'intervalle.
04:12Ensuite, il y a un angioscanner.
04:15Pareil, six heures après l'examen clinique, on fait un angioscanner qui va vérifier
04:19qu'il n'y ait pas de circulation dans le cerveau.
04:21On peut même faire maintenant un échodoplaire transcranien.
04:24Tout ça, c'est vu par deux médecins, différents bien sûr,
04:28deux médecins qui contrôlent et qui peuvent, après avoir contrôlé tout ça,
04:32signer le procès-verbal de décès.
04:35Donc, vous voyez, aux États-Unis, ils n'ont que l'examen clinique.
04:38On va revoir juste l'image.
04:39Ils n'ont que l'examen clinique, c'est tout.
04:43Et après, tout le reste, tout ce qu'on a, nous...
04:46Alors, ils sont en train de réfléchir, maintenant, avec tout ce qui s'est passé.
04:48Voilà, pour effectivement...
04:51Oui, c'est peut-être à rajouter au programme de Kamala Harris.
04:54Après, attention, aux États-Unis, je ne sais pas si vous vous souvenez,
04:57il avait été question même de proposer aux prisonniers,
05:02en échange d'un raccourcissement des peines,
05:04de donner un de leurs organes, un rein ou autre chose.
05:07Donc, on n'est pas non plus dans la même éthique.
05:10C'est violent, oui.
05:12Donc, tout ça, juste pour vous dire que ça ne peut pas arriver en France.
05:16Et pour vous dire que pour le don d'organes,
05:18il est important d'en parler entre proches.
05:21Il faut se dire, voilà, est-ce que j'aimerais, est-ce que je n'aimerais pas ?
05:24Parce qu'on est quand même avec toutes ces personnes qui décèdent
05:28parce faute d'organes.
05:30Je sais que c'est très difficile,
05:32dans un moment où vous apprenez le décès de quelqu'un,
05:34vous vous rendez compte, là, il faut...
05:35D'où l'importance d'en parler avant pour que le sujet soit clos.
05:39Merci beaucoup, docteur.
05:40Merci, vous nous avez rassurés.
05:42Merci, Brigitte.