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Un meurtrier sous mon toit S02E08 Notre maison des horreurs
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Transcription
00:00Je suis là pour vous raconter mon histoire, comment ma quête du prince charmant s'est
00:12changée en descente aux enfers.
00:15Le mal qu'il a fait ne nous quittera jamais.
00:26On en fait des cauchemars, encore aujourd'hui.
00:32Dans ces cauchemars, on rêve qu'il vit avec nous comme si rien ne s'était passé.
00:38Je ne connaissais pas l'homme que j'ai épousé.
00:41C'était un sociopathe, c'était une bombe à retardement, et je n'en savais rien.
00:51Je rêvais d'un conte de fées, et il s'est terminé en cauchemars.
01:21Avec le recul, je reconnais maintenant un certain nombre de signes annonciateurs du
01:44monstre qu'il deviendrait un jour.
01:46Ma plus grave erreur a été de juger un livre à sa couverture.
01:51J'ai vu ce que je voulais voir.
01:53Pour moi, William est le mal incarné.
02:07Je pense qu'on peut accorder le pardon à ceux qui éprouvent des remords.
02:13William n'a jamais eu de remords.
02:15Je ne ferai jamais la paix avec William.
02:20Je ne lui pardonnerai jamais ce qu'il a fait.
02:43J'avais jeté mon dévolu sur William.
02:46Il était très beau, très bien habillé, avec son pull rouge, son joli pantalon parfaitement
02:54repassé.
02:55J'ai tout de suite ressenti quelque chose pour lui, un amour d'adolescente peut-être.
03:01C'est l'innocente Alice Swafford.
03:09Ma première impression était que William était un gentleman.
03:29La famille Choice était l'une des rares à posséder une maison.
03:32Ils avaient deux voitures, les enfants allaient à l'école privée.
03:36Comme il était plus intelligent et plus cultivé, c'était forcément quelqu'un
03:41de bien.
03:42Je cherchais le prince charmant et j'ai décrété que c'était lui.
03:50Je voulais mon compte de fée.
03:52C'était la fête des mères, tout le monde était venu pour rendre hommage à sa mère.
04:09Tout se passait bien, tout le monde était joyeux, le repas était délicieux et la conversation
04:15agréable.
04:16William a essayé d'embrasser sa mère et en une seconde, l'humeur s'est assombrie.
04:33Sa mère lui a dit « ne me touche pas ». Je me suis dit « pourquoi cette réaction ? »
04:43Il se passait quelque chose.
04:46Plusieurs pensées tourbillonnaient dans ma tête.
04:51Est-ce qu'il lui avait dit quelque chose ? Est-ce qu'il avait eu un geste déplacé
04:57envers sa mère ? Je n'arrivais pas à savoir.
05:01Et il ne m'a apporté aucune réponse.
05:05Il était de plus en plus énigmatique et bizarre.
05:12Il y avait comme un mystère en lui que je devais percer.
05:17Un jour, il est arrivé par surprise pour m'emmener faire un tour.
05:28Je lui ai demandé où on allait, il m'a répondu « dans un endroit magique ». J'ai
05:39dit « magique comment ? Tu verras bien ».
05:41Tout le trajet, je n'arrêtais pas de me demander où il m'emmenait.
05:52Il a garé la voiture et on est descendus.
05:55Dans la rue, j'ai entendu des hommes avouer « entrez, les filles sont nues, allez, venez
06:03boire un verre ».
06:04Il y avait des tables partout autour de nous et des femmes sur scène en train de danser
06:13et de tournicoter.
06:14J'avais envie de me faire toute petite et de disparaître.
06:19J'ai pris la main de William sous la table et je lui ai demandé de partir.
06:24Il m'a répondu « non, qu'on venait d'arriver ».
06:27Il regardait ces femmes comme s'il faisait ça tous les jours.
06:36Pour moi, c'était clair qu'il était déjà venu.
06:43Il était très à l'aise, il était même dans son élément.
06:46C'était presque comme si je n'étais pas là.
06:50Un homme ne fait pas ça à une femme.
06:56Ça m'a dérangée et j'en ai pleuré le soir avant de m'endormir en me demandant
07:03pourquoi.
07:04Mais quelque part, je me suis persuadée que je pouvais lui pardonner cet écart.
07:20William était très généreux, il aimait m'offrir des vêtements, certains me plaisaient
07:46beaucoup.
07:47Mais un jour, il m'a offert des bottes qui me montaient au-dessus du genou.
07:50Elles étaient très moulantes, avec de hauts talons.
07:54Je les ai regardées et je lui ai dit « comment tu essaies de m'habiller ? ». Il ne comprenait
07:58pas.
07:59C'était des bottes de prostituées, je n'étais pas une prostituée.
08:02C'était important pour lui que tous les matins, au réveil, je me lève et je mette
08:10du rouge à lèvres, avant même que je me coiffe ou que je prenne un bain.
08:15Il voulait me voir avec du rouge à lèvres et du vernis à ongles rouges.
08:19Il voulait que je me fasse une manucure tous les 15 jours.
08:27Je pensais faire ça pour nous deux.
08:29Si ça lui faisait plaisir, j'étais contente.
08:45Il m'a répondu que c'était des amis.
08:53Comment ça, des amis ? Il m'a dit que c'était des êtres humains et qu'ils avaient le droit
08:58d'avoir des amis.
08:59C'était absurde.
09:00Pourquoi voulait-il être ami avec des prostituées ? Il m'a répondu que je leur accordais beaucoup
09:15trop d'importance.
09:16Si j'avais fait le lien entre sa prétendue amitié avec des prostituées et le fait
09:25qu'il m'emmène dans un club de striptease, je l'aurais écarté comme étant irrécupérable.
09:33Mais je ne l'ai pas fait.
09:45Je l'appelais toujours pendant ma pause pour m'assurer que tout allait bien.
09:50Un jour, il a décroché le téléphone et j'entendais des gens parler derrière, notamment
09:57une femme.
09:58Ce n'était pas normal.
09:59J'ai trouvé ça bizarre.
10:01J'ai décidé de faire une pause et de rentrer chez moi.
10:03La porte de la chambre était fermée.
10:08J'ai essayé de l'ouvrir, mais elle était verrouillée.
10:10Il n'a pas répondu.
10:16Il a fini par ouvrir la porte, mais il la coinçait pour que je ne vois pas dans la
10:22chambre.
10:23J'ai poussé la porte et j'ai vu une femme dans mon lit.
10:33Quand j'ai vu cette femme dans mon lit, j'ai tout de suite su que c'était une prostituée.
10:42Je lui ai demandé ce que ça voulait dire.
10:44Il m'a répondu que ce n'était pas ce que je croyais.
10:48J'étais livide.
10:49Mon son n'a fait qu'un tour.
10:52Instinctivement, je me suis dirigée vers la penderie car je savais qu'il y avait une
10:56arme.
10:57Je l'ai prise et je l'ai pointée sur la femme.
11:04Elle s'est mise à hurler.
11:06Je savais qu'il y avait un pistolet dans la penderie.
11:24J'ai fouillé dans le placard, j'ai pris l'arme, que je croyais cassée, et je l'ai
11:29braquée sur la femme.
11:30J'étais livide.
11:41Elle s'est mise à hurler.
11:50William avait l'air choqué et horrifié.
11:52Elle s'est enfuie de la maison.
11:55Il était terrorisé car je tenais toujours le pistolet et il m'a dit « Mon trésor
12:01pose cette arme ».
12:02Il s'est mis à pleurer.
12:09« Je suis désolé, je n'aime que toi et Cristal, je ne veux que toi et Cristal, je
12:15suis désolé, vraiment désolé, pardonne-moi ».
12:17C'est une photo de Cristal et de son père.
12:36Il voulait que je le prenne en photo avec sa fille.
12:39Cristal a l'air très contente sur cette photo, et lui aussi.
12:43Malgré tout ça, vous l'avez quand même épousée.
12:47Je l'ai quand même épousée.
12:49Je pensais alors que la chose la plus importante pour Cristal était de grandir avec son père.
12:57Quel qu'en soit le prix, je voulais qu'il soit l'homme parfait.
13:04Même si j'avais traversé des moments difficiles avec William, pour moi, ça valait la peine
13:13de trouver une solution.
13:14J'étais très indulgente.
13:17J'étais fermement décidée à ne pas renoncer.
13:21Je m'étais sentie abandonnée quand mon père était parti.
13:26Pour moi, une relation était synonyme de fidélité, de pardon, de compréhension.
13:33Je ne lui ai pardonné plus que je n'aurais dû, car à certains moments, je parvenais
13:44à saisir une lueur de gentillesse et de douceur, et je pensais que ça lui passerait.
13:51Vous étiez prête à l'accepter avec tous ses défauts.
13:56Oui, avec tous ses défauts.
13:57Pour le meilleur et pour le pire.
13:59C'est mon histoire.
14:00Il achetait ou louait de façon compulsive des vidéos classées X, mais je ne trouvais
14:26pas ça particulièrement bizarre, car beaucoup d'hommes le faisaient à l'époque.
14:36Un jour, il m'a invité à le rejoindre pour regarder.
14:43J'ai cédé et j'y suis allée.
14:46Je suis entrée et j'ai vu cette vidéo qui m'a donné envie de vomir.
14:50C'était horrible.
15:03Je n'avais jamais vu ça.
15:07Cette fille hurlait.
15:09William avait une femme et une fille.
15:15Comment pouvait-il regarder une femme se faire violer comme ça ?
15:23William m'a demandé un jour si je voulais bien le laisser me passer des menottes.
15:37Il avait des menottes qui ressemblaient à des vraies, comme celles que les policiers
15:43quand ils arrêtent quelqu'un.
15:44J'ai refusé catégoriquement qu'il me passe des menottes.
15:47J'ai compris, avec le recul, que je n'aurais rien pu faire pour satisfaire William.
15:56Il aurait fallu que j'accepte des actes extrêmes sexuellement, que je sorte de ma zone de confort
16:03pour entrer dans sa zone malsaine.
16:12Il m'a dit qu'il s'était toujours demandé comment ce serait de faire l'amour avec sa
16:39mère.
16:40Puis il m'a dit qu'il s'était mal exprimé.
16:45Il a essayé de se rattraper, que c'était juste une idée.
16:48Je ne devais pas le prendre au sérieux, c'était une parole en l'air.
16:51J'ai compris que je ne connaissais pas l'homme que j'avais épousé.
17:10Il avait pris l'habitude de sortir le soir.
17:19Dès que le soleil se couchait et qu'il faisait nuit, il mettait son manteau, même l'été,
17:25une casquette, et il s'en allait.
17:28Je savais qu'il prenait son arme avec lui, il faisait ça tous les soirs.
17:36Les sorties nocturnes de William sont devenues un mystère impénétrable.
17:45Je pensais qu'il allait voir une autre femme, mais après avoir posé maintes fois la question
17:51et m'être entendu dire systématiquement que ça ne me regardait pas, j'ai fini par
17:55arrêter.
17:56Plus son comportement devenait étrange, et plus Cristal et moi étions contentes de
18:04le voir partir.
18:05C'était le week-end de Pâques.
18:20Il avait quitté la maison le vendredi matin à 7 heures et je pensais qu'il serait là
18:26le soir quand je rentrerais.
18:27Dimanche matin, William n'était toujours pas rentré.
18:32J'ai passé toute la journée à la maison à attendre que le téléphone sonne.
18:39Mais il n'a pas appelé, car le dimanche soir, il a fini par réapparaître.
18:46J'étais assise dans le salon, j'ai ouvert de grands yeux en le voyant.
18:57Il avait un regard de fou, et je ne l'avais jamais vu aussi nerveux.
19:10Je lui ai demandé où il était, il a répondu qu'il était allé à Rénault pour le week-end.
19:17Je savais qu'il mentait, il m'a demandé si j'avais terminé, l'affaire était close.
19:25J'ai crié de terreur, j'avais jamais rien vu d'aussi horrible.
19:55Comment tu te sens aujourd'hui ?
20:09Je suis nerveuse.
20:10À l'idée d'en parler, de remuer le passé.
20:15J'avais vraiment très peur de lui, je passais beaucoup de temps avec mon père,
20:31et pour moi, c'était tout simplement un monstre.
20:45La première fois que j'ai eu peur de mon père, ma mère était au travail et ma cousine
20:55avait dormi à la maison.
20:56Il nous a dit d'aller nous débarbouiller dans la salle de bain, il nous a donné deux
21:03serviettes et, accidentellement, on les a échangées.
21:08Je me suis lavée la figure avec la serviette de ma cousine, il est devenu fou furieux,
21:19il a commencé à me traiter d'idiote et il m'a giflé si fort que je suis tombée par
21:23terre.
21:24Il a continué à me crier dessus, j'avais la lèvre fendue et je pouvais pas m'arrêter
21:33de pleurer.
21:34Je suis restée là, les yeux baissés, j'arrivais pas à croire qu'il m'avait giflé si fort,
21:50qu'il avait levé la main sur moi à cause d'une erreur stupide.
21:55Il s'en prenait à moi pour n'importe quoi, la façon dont je mangeais quelque chose ou
22:04dont je me déplaçais, je marchais tout le temps sur des oeufs, j'avais peur, j'essayais
22:11de me cacher, de l'éviter autant que possible.
22:14À 11 ans, je prenais des cours de piano, mon père était très sévère avec moi quand
22:34il s'agissait de piano.
22:36Je me souviens qu'un jour, je répétais un morceau et j'arrêtais pas de me tromper.
22:47Il y avait une note que je ratais toujours, mais c'était par pure nervosité, j'avais
22:54les mains qui tremblaient, j'avais très peur.
22:58Quand j'ai encore une fois joué la mauvaise note, il m'a attrapé les mains, puis il
23:08m'a prise par les épaules pour me jeter par terre.
23:11Il est resté là, a crié que j'étais stupide.
23:18Je me souviens d'un incident avec mon père et ma poupée préférée que ma mère m'avait
23:40offerte.
23:41Elle s'appelait Molly et je l'emmenais partout.
23:45Je dormais avec elle, c'était comme ma petite sœur.
23:49Je peux arrêter ? D'accord, je vais pleurer, je veux pas pleurer devant la caméra.
23:55C'est bon, je suis prête.
24:05Il a pris ma poupée un jour pendant que je dormais et il l'a pendue par le cou avec
24:15une ceinture.
24:16Quand je me suis réveillée, la première chose que j'ai vue en m'asseyant dans mon
24:24lit, c'est Molly pendue à l'étagère avec la ceinture autour du cou.
24:30J'ai crié de terreur, j'avais jamais rien vu d'aussi horrible, jamais.
24:38Il arrêtait pas de me dire, ta poupée est morte, j'ai tué ta poupée, qu'est-ce que
24:49tu vas faire maintenant avec une poupée morte ? Molly est morte.
24:52Et il riait, il était resté pour voir ma réaction au réveil et il riait.
25:08Je disais à Molly que je détestais mon père, que je voulais qu'il meure, que quelqu'un
25:14le tue.
25:15Je savais qu'en me confiant à une poupée, elle le répéterait pas.
25:20Je restais assise des heures à regarder par la fenêtre, à prier pour que ma mère rentre
25:26à la maison.
25:27Parce que je savais que si lui arrivait quelque chose, je serais coincée seule avec lui le
25:32restant de mes jours.
25:33J'avais l'impression d'être dans le noir, prise au piège d'un enfer dont je ne pouvais
25:40pas m'échapper et que je ne contrôlais pas.
25:42On habitait une grande maison victorienne sur trois niveaux.
26:04On avait une grande fenêtre panoramique qui se trouvait juste en face de la fenêtre de
26:08la voisine.
26:10Un jour, je suis sortie de ma chambre et j'ai vu William devant la fenêtre, captivé.
26:16À l'époque, une femme seule habitait en face.
26:22Quand je lui ai demandé ce qu'il regardait, il a sursauté.
26:26J'avais toujours un bip sur moi et j'avais dit à ma fille qu'elle pouvait l'utiliser
26:50à tout moment.
26:51Ma fille m'a bipé et je l'ai appelé tout de suite car c'était écrit SOS.
26:58SOS voulait dire que c'était urgent.
27:01Je l'ai appelé, je lui ai demandé ce qui se passait.
27:05Elle m'a répondu que son père ne l'avait pas laissé aller à l'école et qu'il était
27:09très bizarre.
27:10Je lui ai demandé « bizarre comment ? ». Il montait et descendait les escaliers avec un
27:14masque sur la tête.
27:15J'étais morte d'inquiétude car je ne savais pas ce qui se passait.
27:28Elle m'a bipé à nouveau, toujours avec le même message.
27:36Mon cœur s'est emballé.
27:39Je l'ai rappelé tout de suite et elle m'a dit « Maman, il y a la police dehors ».
27:43Elle a dit « Il est devant la maison, la voisine a sauté par la fenêtre ».
27:50Elle a sauté par la fenêtre ?
27:54Comment ça rien de spécial ?
28:11Crystal a dit que la voisine avait sauté par la fenêtre.
28:14Il a répondu « Oui, c'est vrai, elle a sauté par la fenêtre ». Ils ont dit que c'était
28:19sans doute un cambrioleur, mais je n'en sais pas plus.
28:21Je lui ai demandé si la police l'avait interrogé et il m'a répondu que non, il n'avait pas
28:26parlé à la police.
28:27Il m'a expliqué qu'il déblayait des branches et des feuilles et qu'il ne voulait pas prendre
28:38de la poussière en pleine figure.
28:39Ma mère m'a demandé si j'avais vu le masque et si je pouvais le lui montrer.
28:47Je l'ai emmené jusqu'à la penderie de mon père et je lui ai montré la boîte à
28:53chaussures où le masque était rangé.
28:54Ma mère m'a demandé de sortir de la chambre.
29:01Je voulais lui poser d'autres questions, mais il ne voulait pas en parler.
29:14C'était ferme et définitif, il ne voulait pas en parler.
29:16Il s'est mis très en colère, je n'avais pas le droit de l'interroger.
29:21Je me suis dit que si je lui résistais, ça allait vraiment mal tourner.
29:26Un soir, William est rentré après sa promenade rituelle avec son arme et son manteau.
29:39Il a réclamé à manger.
29:42Je lui ai dit qu'il n'y avait plus rien, que Crystal avait terminé les restes.
29:47Il a explosé, il m'a attrapé par le col et il s'est mis à hurler, c'est moi l'homme
30:02dans cette maison, ne me donne pas d'ordre.
30:04Il m'a traîné d'une pièce à l'autre comme une poupée de chiffon.
30:09Je n'ai pas résisté, il avait déjà été violent et je ne voulais plus le provoquer.
30:15J'étais terrorisée.
30:22Je ne le reconnaissais pas, même sa voix avait un ton plus rauque, comme si c'était
30:30un autre, comme si une double personnalité maléfique faisait surface et qu'il me la
30:39montrait pour la première fois.
30:45À ce moment-là, j'ai su que je ne pouvais plus faire machine arrière, je devais m'enfuir
30:58de cette maison avec ma fille.
31:00Je me suis dirigée vers la penderie pour prendre mes chaussures et je l'ai vue, assise
31:18sur le lit.
31:19Il avait les mains sur les genoux, cachées sous une serviette blanche et je voyais le
31:25canon de son pistolet sortir de la serviette.
31:28Il n'a même pas remarqué que j'étais là, il ne m'a pas regardée, il avait les yeux
31:32rivés droit devant lui.
31:35Je tremblais, ça m'a traversé l'esprit qu'il allait nous tuer, il avait sorti son
31:41arme pour nous tuer.
31:46Je me souviens que j'avais très peur et que je pensais qu'il allait nous tuer.
31:59Il regardait le mur fixement comme s'il était en trance.
32:03Je n'ai pas eu l'impression qu'il me regardait, qu'il clignait des yeux ou qu'il bougeait.
32:09Je n'ai pas dit un mot à William.
32:11J'ai pris mes chaussures en silence et je suis partie.
32:20Je me souviens que j'étais heureuse de m'échapper enfin, mais je voulais faire très vite parce
32:26que j'avais très peur qu'il se passe quelque chose qui nous en empêche.
32:40Seigneur.
32:49C'est le visage que j'ai vu quand William m'a traînée dans la maison en hurlant.
32:57C'est l'expression de colère de quelqu'un qui est profondément, très profondément contaminé par le mal.
33:06Profondément contaminé par le mal.
33:11Mais son regard, son regard semble être celui de quelqu'un d'autre.
33:22Ça fait peur.
33:27Ma fille, Cristal, m'a dit que la maison était maudite.
33:33J'étais convaincue que c'était la maison du diable.
33:37Je l'appelais la maison de l'horreur.
33:45Je ne savais pas, quand il était assis sur le lit avec son arme, qu'il avait déjà tué quelqu'un.
33:52On en fait des cauchemars encore aujourd'hui.
33:56Dans ces cauchemars, on rêve qu'il vit avec nous comme si rien ne s'était passé.
34:02Il est toujours avec nous.
34:05Il a toujours été avec nous.
34:08Il a toujours été avec nous.
34:11Il a toujours été avec nous.
34:14Il a toujours été avec nous.
34:17Il a toujours été avec nous.
34:19Il a toujours été avec nous comme si rien ne s'était passé.
34:23Je serai toujours liée à cet homme.
34:27Et quoi que je fasse, même si je change mon nom de famille ou que je ne lui parle plus, tout me rappelle en permanence que c'est mon père.
34:50Maman, il y a quelque chose que je dois te dire.
34:55Sais-tu ce qui s'est passé avec papa?
34:58Non, je ne l'ai pas entendu depuis des années.
35:01Elle m'a dit qu'il était en prison pour avoir violé des femmes et qu'il allait y rester pendant 11 ans.
35:07J'étais bouche bée. Je n'arrivais pas à le croire.
35:12Et je savais que ma fille ne plaisantait pas.
35:15On a appris qu'il avait équipé une camionnette, qu'il attirait des femmes à l'intérieur et qu'il les torturait.
35:25Il les forçait à avoir des rapports sexuels avec lui.
35:29Et si elles refusaient, il les menaçait de les tuer.
35:39Je n'étais pas surprise qu'il ait une double vie.
35:45Mais je ne me doutais pas de l'étendue de sa perversion.
35:49J'ai compris que, toutes les nuits qu'il passait dehors, il traquait ses proies des femmes.
35:57Le bureau du coroner de San Joaquin a laissé une carte sous ma porte pour que je les contacte.
36:27Il était déjà en prison pour viol et voilà que le coroner venait me voir.
36:32J'ai tout de suite pensé qu'il était mort.
36:43Il m'a dit qu'ils enquêtaient sur mon ex-mari au sujet de trois meurtres.
36:50J'ai voulu parler, mais le seul son qui est sorti de ma bouche a été un cri.
37:00Ce n'était pas possible. J'avais le cœur brisé.
37:06J'avais le cœur brisé car j'aurais aimé le savoir capable d'une chose pareille.
37:13J'aurais aimé être suffisamment perspicace pour comprendre qu'il était...
37:18qu'il était un futur tueur en série.
37:28J'aurais aimé avoir fait quelque chose qui aurait changé le cours de l'histoire.
37:35Et je me suis sentie coupable de n'avoir rien vu venir.
37:40Terriblement coupable.
37:43J'ai pleuré pendant des mois et des mois.
37:47J'avais l'impression que j'étais complice.
37:50Que j'étais complice de toute cette perversion et que ça ne s'arrêterait jamais.
37:57Je ne peux pas effacer cette part de moi.
38:03C'est Victoria Bell.
38:07Elle devait être très innocente pour ne pas sentir que...
38:13qu'elle approchait dangereusement d'un meurtrier.
38:17C'est le pire monstre possible.
38:21Celui qui se présente comme un être inoffensif...
38:28hanté...
38:30chaleureux et pourtant...
38:33capable de la tirer dans une camionnette, de la torturer et de la tuer.
38:40Elle a été tuée le week-end de Pâques.
38:44Le week-end de Pâques, quand ils m'ont dit qu'il avait tué quelqu'un en 1988,
38:51quand son avocate me l'a dit, j'ai demandé si c'était en avril.
38:55Elle m'a répondu « Comment le savez-vous ? »
38:58Je le savais car c'était un des moments les plus étranges de notre vie,
39:03quand William était parti tout un week-end sans que je n'ai aucune idée d'où il se trouvait.
39:13Elle est très jeune.
39:16Elle a l'air tellement innocente.
39:20Elle pourrait être ma fille.
39:23Ses lèvres sont rouges comme les miennes.
39:26La couleur de sa peau est presque identique à la mienne.
39:30Je me demande si William n'a pas vu un peu de moi en elle.
39:35Il avait peut-être l'impression de me tuer aussi.
39:38Puis il a rejoint sa famille comme si rien ne s'était passé.
39:44Jamais au grand jamais je n'aurais imaginé avoir une relation avec un homme
39:49qui se trouve maintenant dans le couloir de la mort pour avoir tué et violé des femmes.
39:55Beaucoup de gens pensent que j'aurais dû voir que mon mari était un violeur et un meurtrier.
40:02Comment j'ai pu être aveugle au point de ne pas voir qu'il commettait des crimes atroces ?
40:09J'ai du mal à me pardonner de ne pas avoir voulu voir ce qu'il avait vécu.
40:14Je ne sais pas pourquoi.
40:16Je ne sais pas pourquoi.
40:18Je ne sais pas pourquoi.
40:20J'ai du mal à me pardonner de ne pas avoir voulu creuser.
40:26C'est très dur de vivre avec ça.
40:29Aux victimes, je veux dire que je suis désolée.
40:35Tellement désolée.
40:39Ces femmes avaient des enfants.
40:41Ces enfants auront des enfants et ce sera leur héritage.
40:44Quelqu'un leur a enlevé leur mère sans aucun respect pour leur vie.
40:50Quand je repense à ma vie aujourd'hui, il y a eu du bon, du mauvais, des moments horribles, de la tristesse, de la souffrance, des meurtres.
41:05Ce n'est pas du tout ce à quoi je m'attendais.
41:08Ça ne représente pas la vie que je voulais mener.
41:13C'est très traumatisant.
41:15J'y pense tous les jours.
41:17Je peux être dans le déni et tenter d'oublier William.
41:22Mais de temps en temps, il revient dans mes rêves, dans les rêves de ma fille.
41:29C'est tout simplement quelque chose qu'on ne pourra jamais oublier.
41:34Ça ne s'arrêtera jamais.
41:36On peut simplement se résigner et continuer d'avancer.
41:39Je dois réussir à me pardonner pour ne pas avoir eu la capacité, la perspicacité ou la maturité de dire « ça ne doit jamais arriver ».
41:54Mais je ne peux pas revenir.
41:56Je ne peux pas revenir.
41:57Je ne peux pas revenir.
41:59Je ne peux pas revenir.
42:01Je ne peux pas revenir.
42:03Je ne peux pas revenir.
42:05Je ne peux pas revenir.
42:07Je ne peux pas revenir.
42:09Je ne peux pas revenir.
42:11Je ne peux pas revenir.
42:13Je ne peux pas revenir.
42:15Je ne peux pas revenir.
42:17Je ne peux pas revenir.
42:19Je ne peux pas revenir.
42:21Je ne peux pas revenir.
42:23Je ne peux pas revenir.
42:25Je ne peux pas revenir.
42:27Je ne peux pas revenir.
42:30On peut accorder le pardon à ceux qui éprouvent des remords.
42:34William n'a jamais eu de remords.
42:37Je pense qu'il mérite la peine capitale qu'on lui prenne ce qu'il a pris.
42:46Ce sera comme si on avait tué mon père.
42:52Même s'il est mauvais, je ne veux pas le voir souffrir comme ça.
42:58Je ne peux pas m'empêcher de ressentir ça.
43:01Ce sera déchirant.
43:28Pour moi, le mal n'a pas gagné parce que je ne suis pas devenue comme mon père.
43:36Déjà toute petite, je disais que j'aurais un bébé un jour et que je serai une mère aimante,
43:43que je l'élèverai différemment et que je le protégerai.
43:47C'est ce que j'ai fait.
43:48Tous ceux qui nous voient ensemble, Crystal et moi, aujourd'hui,
43:52comprennent qu'il n'y a rien qu'une mère et sa fille ne puissent réussir ensemble.
43:57Il n'y a rien qu'on ne puisse surmonter, car on sera toujours là pour se soutenir.