Un meurtrier sous mon toit S01E05 Amoureuse du diable
Lorsqu'elle a 17 ans, le petit ami de Bernadette lui avoue qu'il a tué quelqu'un. Aveuglée par son amour pour lui, elle ne le croit pas... jusqu'à ce qu'il tue à nouveau.
#Documentaire #Histoire #Découverte #Environnement #Culture #Science #Éducation #Exploration #Nature #Société #Mystères #Technologie #Géopolitique #Civilisations #Aventures #Investigation #Planète #DocumentaireHistorique #HistoireVraie #DocumentaireSociété
Lorsqu'elle a 17 ans, le petit ami de Bernadette lui avoue qu'il a tué quelqu'un. Aveuglée par son amour pour lui, elle ne le croit pas... jusqu'à ce qu'il tue à nouveau.
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00:00J'ai été réveillée au beau milieu de la nuit, avec un fusil pointé sur ma tête.
00:22Il m'a dit « J'ai tué une femme hier soir ».
00:28Je l'ai poignardée à mort.
00:35J'étais alors convaincue qu'il me disait la vérité.
00:39Je l'ai crue.
00:49Je voulais le dire à quelqu'un.
00:52J'en mourrais d'envie.
00:54Vraiment.
00:57Mais je savais ce que ça impliquerait.
01:00Il nous tuerait tous.
01:26J'ai cru que j'allais mourir.
01:56On se réveille un jour et on se rend compte qu'on vit un cauchemar,
02:12sans savoir comment on en est arrivé là,
02:16ni comment en sortir.
02:20Les gens ne comprennent pas comment on peut rester avec quelqu'un comme ça.
02:29Mais je l'aimais.
02:37Et je suis convaincue qu'il m'aimait aussi.
02:50J'avais 16 ans.
03:04C'était l'été.
03:07J'allais chez mon cousin le chercher pour aller nager,
03:12et Brian est sorti des bois derrière la maison.
03:18Ses parents vivaient à quelques mètres de là.
03:28Il m'a tout de suite intéressée.
03:32Des photos, des bons moments.
03:36Ça, c'est notre tout premier rendez-vous,
03:39avant qu'il ne se passe quoi que ce soit.
03:43Juste deux ados qui tombent amoureux.
03:48Je n'avais jamais vraiment intéressé beaucoup de garçons avant ça.
03:53C'était la première fois que l'un d'entre eux semblait m'apprécier en tant que personne.
04:00Et puis, dans ma famille, on est six frères et sœurs.
04:05Alors oui, mes parents et ma famille m'aimaient,
04:08mais je n'avais jamais vraiment connu ce genre d'attention individuelle
04:13qui n'était centrée que sur moi.
04:15Et c'est ce qu'il m'a offert.
04:17Il me disait que j'étais belle,
04:19et c'est comme ça que tout a commencé.
04:33Rien d'autre ne comptait.
04:36Je voulais juste être avec lui,
04:38et lui, il me donnait la sensation que personne d'autre au monde n'avait d'importance pour lui.
04:44Il m'écrivait des petites lettres d'amour sans arrêt.
04:51J'ai tout de suite su que je voulais passer le restant de mes jours avec lui,
04:56et il m'a clairement montré que c'était ce qu'il voulait aussi.
05:02Qu'est-ce qu'on était jeunes,
05:05et tellement insouciants à ce moment-là.
05:17Et puis un jour, on se promenait,
05:26il m'a dit
05:29il m'a dit
05:31j'ai quelque chose de vraiment horrible à t'avouer.
05:39J'ai tué quelqu'un.
05:48Je crois que je n'ai pas vraiment compris ce qu'il était en train de me dire.
05:52Il m'a avoué qu'il avait tué quelqu'un,
05:54mais il n'est pas rentré dans les détails,
05:56il n'a pas développé,
05:58il n'a pas expliqué ni qui, ni quand, ni comment, ni pourquoi.
06:12Il m'a seulement dit
06:14je ne suis pas quelqu'un de bien, tu sais,
06:16tu pourras quand même m'aimer,
06:18tu pourras me pardonner.
06:29Je n'ai pas...
06:35Je ne sais pas comment l'expliquer.
06:40Je n'ai pas vraiment compris ce qu'il était en train de me dire.
06:43Je ne pensais pas que ce soit possible
06:46que ce garçon que j'aimais et qui m'aimait
06:50puisse être capable d'une chose pareille.
06:59Je savais qu'il y avait une enquête,
07:01que quelqu'un était mort,
07:03mais pour moi, c'était impensable qu'il puisse être coupable.
07:07La police a fini par le faire passer au détecteur de mensonges,
07:11et...
07:13l'enquête sur lui n'a jamais rien donné.
07:17Je n'ai pas compris ce qu'il était en train de me dire.
07:21Je n'ai pas vraiment compris ce qu'il était en train de me dire.
07:25L'enquête sur lui n'a jamais rien donné.
07:29L'affaire a été classée sans suite.
07:46Pour moi, ce n'était pas un meurtrier potentiel.
07:49C'était quelqu'un de gentil, d'attentionné,
07:53qui prenait soin de moi et que j'aimais.
07:57Il a fini par me demander un mariage.
08:00Il m'a offert une bague,
08:03et il a travaillé pendant que je faisais mes études.
08:06On était heureux. Tout se passait bien.
08:09Une belle maison, deux enfants, un chien.
08:13C'était un super papa.
08:16Il adorait avoir des enfants.
08:19Ça le rendait vraiment heureux.
08:22Il n'a jamais été plus heureux qu'à cette époque-là.
08:27Et puis, il a commencé à changer.
08:39Il fallait que je sois intelligente,
08:42que j'ai les bonnes réponses,
08:45que j'utilise une grammaire irréprochable, un vocabulaire approprié.
08:50Il voulait que je fasse en permanence attention aux mots que j'utilisais,
08:54à la façon dont je m'exprimais.
09:20Un jour, le téléphone a sonné,
09:23et je n'ai pas répondu comme il le fallait.
09:26Alors, il a piqué une crise.
09:29J'ai envie de te fracasser la tête contre le mur
09:32et de regarder le sang couler.
09:35Tellement je suis furieux contre toi.
09:41Il hurlait.
09:44J'en ai rien à faire que les voisins m'entendent,
09:47qu'ils appellent les flics.
09:50T'as intérêt à plus jamais me manquer de respect comme ça.
09:56Parce que la prochaine fois, je ne serai pas si gentil.
10:17Il suffisait parfois d'un détail insignifiant,
10:20une tâche sur le sol,
10:23ou une trace de doigt sur la télévision.
10:26S'il repérait ce genre de choses,
10:29il partait dans une grande tirade.
10:32Et là, ça pouvait durer deux ou trois heures.
10:35J'avais l'impression qu'il m'écoutait,
10:38que j'allais lui dire quelque chose,
10:41que j'allais lui dire quelque chose,
10:44que j'allais lui dire quelque chose,
10:47que j'allais lui dire quelque chose.
10:50Pendant lesquelles,
10:53il me rabâchait encore et encore
10:56tout ce que je ne faisais pas bien.
11:03Je n'avais pas d'autre choix
11:06que de rester là à l'écouter me sermonner.
11:09Je savais que plus j'acquiesçais pour l'apaiser,
11:12plus ça se passerait.
11:15Et c'était comme ça, je dirais, un jour sur deux.
11:32Lève ton c**, là, espèce de c**.
11:38Je vais te buter là, tout de suite.
11:42Je vais te buter là, tout de suite.
12:05Aujourd'hui, avec le recul,
12:08c'est plus facile de voir les choses
12:11comme elles étaient vraiment
12:14et de me demander pourquoi je ne suis pas partie plus tôt,
12:17pourquoi je n'ai pas vu tous les signes.
12:23Mais sur le moment,
12:26la seule chose que je voyais,
12:29c'est que je l'aimais,
12:32que je l'aimais plus que tout au monde.
12:42Je ne savais jamais quand ou pourquoi
12:45il allait se mettre en colère,
12:48mais j'arrivais à détecter dans son langage corporel
12:51et dans le ton de sa voix
12:54les moments où il n'allait pas tarder à piquer une crise.
13:06J'étais devenue une sorte de coquille vide
13:10qui, chaque jour, ne faisait que tenir le coup jusqu'au lendemain.
13:15C'était un véritable cauchemar.
13:18Je n'étais plus que l'ombre de moi-même.
13:21Je me contentais de survivre
13:24et de protéger mes enfants.
13:30J'avais appris à taire mes émotions,
13:33à ne pas pleurer,
13:36à ne rien ressentir,
13:39à ne pas avoir mal,
13:42à ne m'occuper que du strict minimum.
13:45Mes deux enfants, c'est tout.
13:48Et à me couper de tout le reste.
13:59J'avais toujours l'impression de marcher sur des oeufs.
14:03J'angoissais tellement que je ne pouvais rien avaler.
14:16Rien qu'en le regardant, je savais qu'il était à cran
14:22et qu'on n'allait pas passer une bonne journée
14:25ou une bonne nuit.
14:33Je redoutais les lundis.
14:36Je les détestais.
14:39Brian a toujours été obsédé par les arts martiaux,
14:42la boxe.
14:45Il voulait qu'on sache se défendre.
14:48Alors, il nous enseignait
14:51comment nous défendre.
14:54Il nous enseignait comment nous défendre.
14:57Il nous enseignait comment nous défendre.
15:00Alors, il nous enseignait plein de trucs,
15:03pas seulement à boxer, mais aussi à nous servir d'un couteau,
15:06à parer une attaque au couteau
15:09ou à nous servir d'une arme.
15:12Au début, je trouvais ça plutôt bien.
15:15Ça plaisait aux enfants d'apprendre à faire tous ces trucs
15:18quand ils étaient petits.
15:21Et puis, c'est devenu une obligation.
15:24Je n'avais pas le choix.
15:27Les enfants non plus.
15:30C'était devenu une corvée qu'on devait faire tous les lundis soirs
15:33pendant trois bonnes heures.
15:36Soit il était content de notre participation,
15:39soit il ne l'était pas.
15:42Et la plupart du temps,
15:45il n'était pas satisfait de la mienne.
15:48Il suffisait de savoir
15:51qu'il me frappait tellement fort que j'en avais des bleus.
15:55Il fallait faire tout ce qu'il nous disait de faire
15:58et serrer les dents.
16:01Il obligeait les enfants à se battre l'un contre l'autre
16:04en leur interdisant d'y aller doucement.
16:09Il leur disait carrément,
16:12si tu retiens tes coups contre elle ou contre lui,
16:15c'est moi qui te frappe.
16:24Il nous avait acheté des téléphones portables
16:27et c'était la première fois que je m'en servais,
16:30alors je n'avais pas trop l'habitude.
16:36Il a essayé de m'appeler,
16:39mais le portable était dans mon sac,
16:42alors je ne l'ai pas entendu sonner et je n'ai pas répondu.
16:48Il nous avait acheté des téléphones portables
16:51et je n'ai pas répondu.
16:56Du coup, quand il est rentré à la maison,
17:05il m'a plaqué contre le mur
17:08en me hurlant dessus à cause du téléphone.
17:12Il a commencé à me faire tout un tas de reproches,
17:15comme quoi je ratais tout,
17:18comme quoi j'étais incapable d'être
17:21comme il avait besoin que je sois.
17:26Il va falloir que tu sois un peu plus à la hauteur
17:29de ce que j'attends de toi, sinon je te tue.
17:42Je pourrais facilement te tuer,
17:45me débarrasser de toi,
17:48je ferais passer ça pour un accident.
18:05Et puis il m'a dit,
18:08je t'aime énormément, tu sais,
18:11on peut régler nos problèmes, on peut y arriver.
18:20C'est ta faute,
18:23mais on peut régler nos problèmes.
18:26Tu me pardonnes ?
18:29Ça finissait toujours comme ça.
18:32Il se mettait dans une rage folle
18:35et me disait, je t'en prie, pardonne-moi, je t'aime.
18:45Pendant très longtemps,
18:48la seule pensée à laquelle je me camponnais,
18:51c'était qu'il ne me tuerait pas parce qu'il m'aimait trop.
19:05J'ai été réveillée en pleine nuit
19:11avec un fusil pointé sur ma tête.
19:17Il était au bord du lit, au-dessus de moi,
19:20le fusil à l'épaule, et il m'a dit,
19:23lève ton c**, là, espèce de c**.
19:30Je ne savais pas du tout ce qui se passait.
19:33Pourquoi ?
19:36Pourquoi il faisait ça ?
19:41J'ai fait ce qu'il m'a demandé, je me suis levée.
19:53Il m'a fait descendre dans la salle à manger,
19:56m'a fait asseoir à table
19:59en agitant le fusil, et puis
20:02il est parti dans son grand discours de tyran
20:05sur toutes les choses que je ne faisais pas correctement.
20:14J'étais là, assise à cette table,
20:17et je ne comprenais pas ce qui avait bien pu le pousser
20:20à me menacer avec un fusil,
20:23à venir me faire sa crise, comme ça,
20:26au milieu de la nuit.
20:29C'était la première fois
20:32que j'ai vraiment eu peur de mourir,
20:35que je me suis demandé s'il n'allait pas me tuer.
21:00Et puis, le lendemain, il était tout mielleux.
21:03Mon Dieu, je suis désolée.
21:09Je voulais pas te faire peur, je t'aime,
21:12tu es la meilleure chose qui me soit jamais arrivée.
21:15Je te demande pardon.
21:21Mais les choses ont encore empiré après ça.
21:29J'avais une chienne dont j'étais très proche,
21:32Athena.
21:35Je l'avais depuis un bout de temps.
21:38Un jour, elle s'est enfuie du jardin,
21:41comme font tous les chiens.
21:44Il est entré dans une rage folle.
21:47Il a amené la chienne dans le jardin,
21:50et devant nous,
21:53il lui a tiré une balle dans la tête.
21:56J'avais des éclaboussures de sang partout sur les jambes.
22:02Et je ne pouvais pas réagir,
22:05je ne pouvais pas pleurer,
22:08pas montrer la moindre émotion.
22:11Mes enfants étaient petits,
22:14et ils ont été forcés de regarder ça.
22:17Tout ce qu'il a trouvé à dire, c'est
22:20voilà ce qui arrive quand on désobéit.
22:26Il avait découché ce soir-là,
22:29et il n'avait pas fermé l'œil de la nuit.
22:32Il m'a dit,
22:35il faut que je te parle de quelque chose
22:38de très important.
22:41Il faut que je te dise quelque chose.
22:44Il m'a dit,
22:47il faut que je te dise quelque chose
22:50de très important.
22:54Il faut que je te dise quelque chose.
23:00Ça m'a tout de suite rappelé ce moment précis.
23:11À l'instant même où il a prononcé ces mots,
23:14j'ai compris ce qu'il allait me dire.
23:24Il m'a dit, j'ai tué une femme hier soir.
23:29J'ai tué une prostituée.
23:32Je l'ai poignardée à mort.
23:42C'est vrai.
23:45J'étais absolument convaincue qu'il me disait la vérité.
23:49Je l'ai cru.
23:53J'avais la nausée.
23:56J'avais peur.
24:09La première chose qu'il m'a bien fait comprendre,
24:12c'est que si je le répétais à qui que ce soit,
24:15il me tuerait.
24:18Je savais qu'il n'hésiterait pas une seconde.
24:24Il est sorti dans le jardin.
24:27Il a brûlé des affaires dans le barbecue,
24:30les vêtements de cette femme.
24:33Et puis, il m'a donné des instructions.
24:36Tu vas me conduire à la gare routière,
24:39me déposer,
24:42et tu diras à tout le monde qu'on a décidé de faire un break.
24:45Je veux que tu surveilles les infos.
24:48Je veux que tu m'écoutes.
24:51Je veux que tu surveilles les infos,
24:54que tu me dises si tu entends parler de quoi que ce soit,
24:57que tu me tiennes au courant de ce qui se passe.
25:00Et c'est ce que j'ai fait.
25:15C'était à vomir.
25:18De voir le visage de cette femme,
25:21ça me rongeait de l'intérieur.
25:35Si j'ai pensé à appeler la police pendant qu'il n'était pas là?
25:38Bien sûr.
25:41Oui.
25:43C'est la peur qui m'a empêchée de dire quoi que ce soit.
25:46Il était avec ma famille.
25:48Il logeait chez des proches.
25:50C'est là qu'il se cachait.
25:52Chez mon cousin.
25:54Il n'aurait pas hésité à les tuer pour se protéger.
25:59Alors j'ai fait exactement ce qu'il me demandait.
26:05Je crois qu'il est resté là-bas un mois.
26:10Il n'était pas du tout suspecté.
26:13Pas du tout.
26:15Quand il a senti qu'il ne risquait plus rien, il est revenu.
26:20Il a débarqué, comme ça.
26:23Mais rien n'a plus jamais été comme avant.
26:30La peur,
26:33c'est le sentiment le plus puissant du monde.
26:41On a tellement peur de quelqu'un
26:44qu'on est comme paralysé.
26:51Évidemment, j'ai envisagé de prendre mes enfants et de m'enfuir.
26:55Bien sûr.
26:57Et je l'aurais fait sans hésiter
27:01si je n'avais pas eu si peur
27:04des représailles.
27:15Un jour, j'ai essayé de lui dire que je voulais le quitter.
27:23Que je n'étais pas heureuse.
27:26Que je tenais à lui, mais que je n'étais plus amoureuse de lui.
27:35Après un petit moment,
27:38je me suis rendue compte qu'il n'était plus là.
27:42Après un petit moment, il m'a dit,
27:45« Tu sais, c'est à cause de toi que j'ai tué cette femme.
27:48Elle me faisait penser à toi.
27:51Je ne pouvais pas te tuer parce que tu es la mère de mes enfants,
27:54alors c'est elle que j'ai tuée.
28:00Mais mes enfants n'ont plus besoin de toi. »
28:03Je peux te tuer
28:06et faire passer ça pour un accident.
28:09Ils n'y verront que du feu.
28:12Tu m'as promis cette vie.
28:15Tu as intérêt à respecter ta part du contrat.
28:22Ou je te tuerai, tout simplement.
28:26Je suis intimement convaincue qu'il allait me tuer,
28:29qu'il préparait son coup.
28:56Il voulait une arme, alors j'ai fait ce qu'il m'a dit.
29:01Quand on achète une arme dans le Michigan,
29:04il faut se rendre au commissariat pour se faire enregistrer.
29:10Quand j'étais là-bas,
29:13j'ai vu une photo
29:16de la morte.
29:26Affaire non classée.
29:33Si vous avez des informations,
29:36rappelez la police.
29:39C'était horrible
29:42de le voir là, écrit noir sur blanc,
29:45sous mes yeux.
29:48Ok, you're all set.
29:51Je voulais le dire à quelqu'un.
29:54J'en mourrais d'envie.
29:57Vraiment.
30:00Mais je savais ce que ça impliquerait.
30:03Pourquoi est-ce qu'il me croirait ?
30:06Et lui, que ferait-il ?
30:12You're welcome.
30:16Thank you.
30:24Je pouvais pas,
30:27mais j'aurais vraiment voulu.
30:40Au bout d'un moment,
30:43j'ai pensé à lui.
30:46J'ai pas honte de le dire.
30:49Je m'étais dit que si un jour ça allait trop loin,
30:52je le ferais.
31:00Un matin, il était sous la douche
31:03et tout à coup,
31:06j'ai réalisé qu'il me suffirait de prendre le revolver
31:09et d'aller dans la salle de bain.
31:12Il ne me verrait même pas arriver.
31:18Je pouvais tirer à travers le rideau
31:21et tout serait terminé.
31:30Et...
31:35je n'ai pas pu tirer.
31:39Je savais que...
31:42ça ferait de moi une meurtrière,
31:45que j'allais enlever leur père à mes enfants,
31:48que leur mère aurait tué leur père,
31:51que ce serait horrible pour eux,
31:54que j'irais sûrement en prison
31:57et qu'ils ne mourraient pas, moi non plus.
32:00Mais j'y ai pensé.
32:03Oui, c'est vrai.
32:09...
32:20C'était un lundi.
32:23Un jour
32:26où on devait s'entraîner
32:29et on n'en avait vraiment
32:32aucune envie.
32:39Je rentrais du travail
32:42et dès que je suis arrivée,
32:45j'ai compris que quelque chose n'allait pas.
32:50Brian et Chris boxaient dans l'allée.
32:59J'ai vu Sky dans le garage
33:02et j'ai senti mon cœur s'arrêter.
33:08Elle me regardait
33:11avec la peur au fond des yeux,
33:14comme si elle me disait
33:17« Maman, je t'en supplie, aide-moi, aide-moi ».
33:20Elle n'avait pas besoin de dire quoi que ce soit.
33:23Je le lisais sur son visage.
33:26Je me suis approchée d'elle
33:29et je lui ai demandé ce qui n'allait pas.
33:34Il s'est tout de suite interposé en disant
33:38« Ça ne te regarde pas ».
33:46Il avait à la main le bâton
33:49dont il se servait pour le karaté.
34:02Il s'est mis à la frapper dans le dos
34:07et il l'a battu encore et encore.
34:15J'essayais de m'interposer, de l'arrêter,
34:19mais il m'a prise par la gorge et il m'a dit
34:22« N'y pense même pas où je te bute ».
34:31On avait l'impression que le temps s'attirait
34:34et entre chaque petit match de boxe,
34:37il recommençait à la frapper.
34:44Je lisais la peur dans les yeux de ma fille
34:47quand elle me regardait.
34:51Dès qu'il se tournait, elle me disait « Aide-moi ».
34:57Et ensuite,
35:00il m'a obligée à boxer contre lui.
35:04Moi, je surveillais Sky du coin de l'œil
35:11et elle s'est enfuie.
35:14Elle est partie en courant
35:17et elle ne s'est pas arrêtée.
35:20Il n'a pas fait attention,
35:23il était concentré sur ce que je ne faisais pas bien.
35:26Alors j'ai fait en sorte que ça continue.
35:29Je ne l'ai pas laissée se retourner.
35:32J'ai fait tout ce que je pouvais
35:35pour qu'il reste concentré sur la boxe,
35:38sur moi.
35:51Et puis on a entendu les sirènes,
35:54les sirènes de police,
35:57et il a compris ce qui s'était passé.
36:02Elle a fait ce que je n'ai pas pu faire.
36:21Quand les policiers sont arrivés à la maison,
36:25j'ai su
36:28immédiatement
36:31que dès qu'il serait reparti,
36:34il nous tuerait tous.
36:57Quand les policiers sont arrivés,
37:00l'un d'eux a demandé
37:03« Vous savez où se trouve votre fille ? »
37:06Elle a demandé à vos voisins d'appeler la police.
37:23J'ai su
37:26tout de suite
37:30que les choses ne pourraient pas s'arranger après ça.
37:38J'ai su qu'on avait atteint le point de non-retour
37:41parce que
37:44il avait tout fait jusqu'à présent
37:47pour nous faire passer pour la famille modèle.
37:54Pour un homme bien
37:57qui prenait soin de sa femme et de ses enfants,
38:00c'est l'image qu'il voulait donner de lui.
38:04Et ça avait l'air de marcher.
38:07Je savais aussi que maintenant que la police avait été appelée,
38:10à la minute où il repartirait,
38:13il nous tuerait tous.
38:17J'étais
38:20terrorisée.
38:28Le policier m'a regardée
38:31et m'a demandé s'il y avait autre chose
38:34que je voulais lui dire.
38:37« C'est le moment, allez-y. »
38:45Et pour la première fois
38:48de ma vie,
38:51j'ai senti que c'était l'occasion ou jamais.
38:55Si tu ne dis rien,
38:58tu vas mourir.
39:01Il n'y a pas d'issue.
39:04Tu ne pourras pas le raisonner.
39:07Tu ne pourras pas convaincre Brian que tout va s'arranger.
39:10Cette fois, c'est différent.
39:18Alors je leur ai dit
39:21« Oui, j'ai quelque chose d'autre à vous dire. »
39:25Mon mari a tué quelqu'un. Il m'a tout avoué.
39:31Voilà ce que j'ai fait.
39:34Je leur ai tout déballé.
39:37Je leur ai dit tout ce que je savais.
39:40Je mourais de peur qu'ils ne me croient pas.
39:43Mais au contraire, ils n'ont pas douté de ma parole.
39:46Pas un instant.
39:49Ils ont trouvé tout ce que je leur disais de chercher.
39:52Je leur ai dit où le corps avait été jeté.
39:55Ils l'ont retrouvé à l'endroit que j'avais décrit.
39:58Je leur ai dit qu'ils avaient brûlé des affaires dans le jardin.
40:01Ils ont fait des fouilles et retrouvé des traces.
40:09Ils l'ont arrêté et l'ont embarqué.
40:20Le jour où j'ai été tué.
40:38J'étais morte de peur qu'ils le sentîrent.
40:41Je craignais...
40:44Je craignais que le jury ne me croie pas.
40:49Et s'il sort de prison dans une dizaine d'années, qu'est-ce que je fais ?
41:15Tu m'as dit que j'avais fait quelque chose de vraiment mauvais, j'ai tué quelqu'un,
41:28j'ai tué une femme, il m'a rendu clair qu'il me tuerait si je disais rien.
41:37Je vivais avec ce secret, avec ce poids depuis huit ans. Je ne pensais pas que j'aurais un jour
41:51l'occasion de raconter ce qui s'était vraiment passé. Je pensais que j'allais devoir porter ce
41:58poids toute ma vie. C'était un tel soulagement de pouvoir tout lâcher.
42:10À la fin du procès, j'étais très angoissée en attendant la délibération du jury.
42:28Quand le jury l'a déclaré coupable et qu'il a été condamné à perpétuité sans possibilité
42:56de libération anticipée, ça a été un énorme soulagement. Un poids qu'on m'enlevait de sur
43:05les épaules, comme si je pouvais enfin respirer pour la première fois en 15 ans. Mais je n'oublie
43:14pas, j'y pense toujours, j'en fais des cauchemars, je craque parfois, je pleure sous la douche.
43:21Même aujourd'hui, j'ai toujours peur quelque part qu'il s'évade et qu'il vienne me trouver,
43:34qu'il s'en prenne à moi. Je sais que tous les jours dans sa cellule, il manigue en ça et qu'il
43:40continuera toute sa vie. C'est quelque chose avec laquelle je devrais toujours vivre et je ne serai
43:50plus jamais la même.