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Retrouvez Bercoff dans tous ses états avec André Bercoff du lundi au vendredi de 12h à 14h sur #SudRadio.

Avec Louise, cofondatrice du syndicat

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##LE_FAIT_DU_JOUR-2024-10-16##

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News
Transcription
00:00Six ans déjà, des gens se réunissaient par milliers, par dizaines de milliers,
00:07voire par plus encore, dans l'aéroport d'abord, dans l'aéroport et puis après ils ont débordé sur Paris,
00:13dans les grandes villes, des manifestations, etc.
00:15Et ils demandaient quoi ? Ils demandaient un peu plus de reconnaissance, un peu moins de prix de l'essence,
00:21un certain nombre de choses, en disant voilà, nous aussi on existe, on nous avait oubliés,
00:25effectivement, on était invisibilisés, et bien on existe, et on sait ce qui s'est passé,
00:30il y a eu vraiment un très très grand mouvement, on se rappelle que ça a provoqué, on peut pas refaire l'histoire,
00:35vous la connaissez très bien déjà, c'est allé jusqu'à une certaine panique dans un certain nombre de milieux,
00:41et puis il y a eu des répressions, et puis il y a eu des provocations, et puis il y a eu la violence,
00:46les black blocs, etc, etc, les éborgnements, des mains effectivement fracassées,
00:53il y a eu des choses quand même très très fortes, et puis on s'est dit, ah bah écoutez, maintenant, pour certains,
00:59bon, tout est rentré dans l'ordre, ou dans le désordre, selon son opinion,
01:03et puis là, nous apprenons qu'il y a un syndicat des gilets jaunes, nous apprenons, j'avoue,
01:08moi je n'avais pas suivi ça de façon précise, alors ce syndicat des gilets jaunes, Louise, vous êtes, bonjour,
01:16vous êtes cofondatrice, vous êtes secrétaire générale du syndicat,
01:20d'abord, pourquoi et quand s'est créé ce syndicat des gilets jaunes ?
01:24Parce que, moi je pensais que, bon, le mouvement c'était un peu, non pas du tout disparu, ça on le sait,
01:30mais il s'était un peu essémé, étiolé, et surtout, pourquoi un syndicat ?
01:36– Pourquoi un syndicat ? Alors, peut-être revenir à la Genèse, même un petit peu avant,
01:42je suis syndicaliste depuis presque 30 ans maintenant.
01:46– Vous étiez où comme syndicaliste ?
01:48– Alors, j'ai commencé à la CFDT, ce qui est très surprenant comme parcours,
01:52de la CFDT jusqu'au syndicat des gilets jaunes, une belle évolution.
01:57Donc j'étais à la CFDT, après on est devenu syndicat indépendant,
02:00avec mon cofondateur, celui qui a confondé avec moi le syndicat des gilets jaunes,
02:05et on était devenu indépendant avant le mouvement des gilets jaunes,
02:08c'est-à-dire qu'on était sorti… – Avant 2018, vous voulez dire ?
02:10– Oui, avant 2018, deux ans, trois ans avant, on était devenu indépendant,
02:13c'est-à-dire qu'on n'était plus affilié à une centrale syndicale
02:15et qu'on ne tenait pas à le redevenir.
02:18Et quand le mouvement des gilets jaunes s'est levé,
02:21je me souviens très très bien de ce moment,
02:23on avait fait un article sur notre site, Modeste Cycle de Syndicats Indépendants,
02:27et on avait dit, il est en train de se passer quelque chose, il faut y aller.
02:31Et j'étais allée voir des camarades, évidemment je connais des camarades à la CGT,
02:34chez Sud, un peu partout, et j'étais allée les voir à la Bourse du Travail,
02:38à ce moment-là, on avait fait une réunion pour savoir s'il fallait suivre ou pas
02:41ce mouvement, de prendre des gilets jaunes.
02:44Et là, la réaction des centrales était assez agressive vis-à-vis des gilets jaunes,
02:48ce qui m'avait, moi… – C'est-à-dire qu'ils étaient plutôt hostiles ?
02:51– Plutôt hostiles, oui, en disant, c'est l'extrême droite,
02:54vous êtes en train de vous faire embobiner, oui, déjà, à l'époque, c'est ça.
02:56– C'était dès le départ, les gilets jaunes, c'est l'extrême droite.
02:59– Dès le départ, oui, je m'en souviens très très bien, et si je ne me trompe pas,
03:00mais je n'arrive plus à retrouver ce document,
03:01donc si vous, vous pouvez le retrouver, c'est super,
03:03et si je ne me trompe pas, la CGT avait fait un communiqué de presse
03:05assez virulent, à ce moment-là, contre ce mouvement.
03:08Il n'y avait que le syndicat des étudiants, qui était plutôt chaud pour y aller,
03:12et nous aussi, on est très chaud pour y aller, donc on ne comprenait pas,
03:16on disait, je pense que vous vous trompez, c'est le peuple dans sa diversité,
03:19mais il faut quand même aller voir, il se passe quelque chose de fort.
03:21– Au moins, aller voir, oui. – Exactement, donc c'est ce qu'on a fait,
03:23nous, on a été enthousiasmés par ce mouvement, où il y avait vraiment de tout,
03:27c'était magnifique à voir, parce que c'était une fraternité retrouvée
03:32avec une même couleur, un symbole jaune, de gilet jaune, réfléchissant en plus,
03:37vous voyez, réfléchissant, lumineux, enfin la lumière,
03:40et tout le monde de la même couleur, contrairement aux syndicats,
03:42qui sont chacun avec leur drapeau et tout ça, donc c'était très beau,
03:46ça a très rapidement évolué politiquement, en plus, le mouvement,
03:49enfin politiquement, quand je dis politiquement, ce n'est pas les partis.
03:52– Oui, pas politiquement dans une tendance, mais ce n'est pas partisans.
03:54– Voilà, mais une prise de conscience politique, de reprendre son destin en main,
03:58ça a bien vite dépassé cette première envendication sur l'essence, bien entendu,
04:03et donc on a participé avec beaucoup d'enthousiasme à toutes les manifestations,
04:06et aussi, pas de peur, mais de stupéfaction devant la répression féroce
04:12qu'immédiatement ce mouvement a subie, parce qu'il a fait peur au gouvernement.
04:16Et au bout de deux ans de mouvement, comme les gens commençaient à nous connaître,
04:21évidemment dans le mouvement, ils savaient qu'on était syndicalistes indépendants,
04:24on voyait comment on travaillait, comment on envisageait le syndicalisme,
04:26parce que je rappelle qu'à l'époque, les gens dans le mouvement rejetaient farouchement
04:29et les partis politiques et les syndicats traditionnels.
04:32– Absolument, et les leaders et l'autorité telles qu'elles étaient présentées.
04:36– C'est ça, il y avait un rejet des structurations et des leaders en tout genre,
04:40ce qui était très bien, et ce qui précisément faisait peur au gouvernement,
04:43parce que c'était insaisissable, en quelque sorte.
04:46Mais au bout de deux ans, il y a eu comme un flottement,
04:48et en se disant, qu'est-ce qu'on fait maintenant ?
04:50Est-ce qu'il n'y aurait pas besoin de se structurer un peu ?
04:52Et ce sont des Gilets jaunes qui nous ont proposé à nous de créer,
04:55parce qu'on savait faire, un syndicat des Gilets jaunes
04:59qui pourra intervenir dans le monde du travail.
05:00– Dès 2020 ça ? – En 2020, un petit peu avant,
05:03parce qu'on a sorti le syndicat, on va dire, on l'a sorti.
05:06– Faire un syndicat des Gilets jaunes, mais comment ça se fait que ces personnes,
05:10en tout cas parmi ces personnes qui ne voulaient pas des syndicats,
05:13comment ça se fait qu'ils vous ont proposé de dire,
05:14allez on va faire un syndicat des Gilets jaunes ?
05:16– Parce qu'en deux ans, on a le temps d'évoluer,
05:17on a vu que les manifestations étaient fortement réprimées,
05:20on a vu qu'à cause de cette répression qui a été policière, judiciaire,
05:24législative, financière aussi, parce qu'ils ont beaucoup verbalisé les Gilets jaunes,
05:29et ça, ça a été très violent, on en parle moins bien sûr,
05:32parce que c'est moins spectaculaire que les mutilés,
05:34qui n'ont pas toujours pas obtenu une justice d'ailleurs, entre nous soit dit,
05:37mais la répression financière a été extrêmement efficace.
05:41Quand vous gagnez très peu par mois, être verbalisé de 135 euros
05:44à chaque fois que vous sortez pour exprimer votre opinion
05:48et pour réclamer plus de justice dans ce pays, c'est extrêmement violent.
05:50Moi j'ai vu des gens en larmes à cause de ça bien souvent.
05:53Donc, ça a commencé à s'étioler.
05:55Il fallait s'organiser d'une manière ou d'une autre.
05:57Il fallait se structurer d'une façon ou d'une autre.
05:59Et donc l'idée du syndicat a germé, et donc on a créé une union de syndicats Gilets jaunes,
06:03parce qu'en France, on est obligé de se structurer par champs professionnels.
06:07C'est l'esprit corporatiste qui date du Moyen-Âge, bon.
06:09Et c'est toujours comme ça sur le papier, il faut créer des syndicats par champs.
06:12Donc le syndicat Culture et Communication, qui a été un des premiers qu'on a créé,
06:15d'ailleurs pour les journalistes, les auteurs, etc.
06:17On a créé le syndicat du Commerce et Services Restauration Hôtellerie,
06:21et grâce à ces deux syndicats primaires, on a créé une union de syndicats Gilets jaunes,
06:25et petit à petit, on crée des syndicats dans tous les champs,
06:27métallurgie, transport, etc.
06:29– Vous êtes aujourd'hui, Louise Bémir, franchement, vous êtes combien ?
06:34– Et ça c'est une information qu'on ne donne pas, M. Bercov.
06:36– Ah, d'accord.
06:37Et vous ne la donnez pas parce que vous êtes encore trop petit,
06:39ou vous ne la donnez pas pour d'autres raisons ?
06:41– Alors c'est stratégique, parce qu'on ne veut pas que le gouvernement connaisse
06:45ni les gros patrons connaissent les adhérents.
06:48– Les effectifs, les adhérents, d'accord.
06:51– Et ce n'est pas tant ça qui compte, j'ai envie de rajouter, si vous me permettez,
06:54mais que la force de frappe du syndicat des Gilets jaunes,
06:57parce qu'il a été bien approuvé dans le mouvement, en fait,
07:00on a été surpris de l'accueil qui a été réservé,
07:03parce qu'on a intervenu, on est allé voir plein de gens,
07:05on a sillonné toute la France et tout ça, dans tous les ronds-points.
07:07On voulait vraiment expliquer la démarche auprès des Gilets jaunes de la première heure,
07:12et c'est vraiment bien passé.
07:13Et donc c'est ce réservoir de mobilisation qu'on peut avoir,
07:18qui devrait faire peur au gouvernement, plus que le nombre d'adhérents.
07:20– Alors, Louise, est-ce que vous n'avez pas eu, parce qu'effectivement,
07:24comme j'ai connu un certain nombre de représentants ou de porte-parole,
07:28appelons-les comme on veut, de Gilets jaunes,
07:29est-ce que vous n'avez pas eu aussi la réaction,
07:31ce qui est compréhensible au cas de gens qui disent
07:36« Ah, on ne veut pas un syndicat »,
07:37est-ce que parmi les figures des Gilets jaunes,
07:39et on ne va pas nommer de nom, ce n'est pas le problème,
07:41mais est-ce que vous n'avez pas eu des gens qui disent
07:42« Ah non, pourquoi un syndicat, qu'est-ce que c'est ?
07:44Est-ce que ce n'est pas encore une tentative de récupération ? »
07:47– Pas vraiment. – Vous n'avez pas eu ça ?
07:48– Non, pas vraiment, parce qu'en fait, on les connaissait depuis deux ans.
07:51C'est-à-dire qu'on avait marché à leur côté,
07:53on avait vu des mains arrachées, qu'on avait été là,
07:56enfin, on les a accompagnés pendant deux ans aussi.
08:00En fait, ce combat qu'a été les Gilets jaunes dans la rue et sur les ronds-points,
08:05ça a créé des liens extrêmement forts entre les gens.
08:07– Bien sûr. Alors, justement, maintenant, question,
08:09je vous l'avais posée au départ, mais c'est bien de savoir,
08:11pourquoi un syndicat ? Je veux dire, quelle est votre mission ?
08:14Qu'est-ce que vous voulez faire ? Comment vous voulez agir sur le réel ?
08:17Nous sommes en 2024 aujourd'hui, quel est le but que vous vous êtes fixé ?
08:23C'est quoi votre action ? C'est d'agir dans quel sens et de quelle manière ?
08:29– On veut changer radicalement le syndicalisme en France
08:31pour avoir un véritable contre-pouvoir efficace face au gouvernement
08:36et face aux gros patrons.
08:38On ne parle pas des petits patrons ici, on parle des patrons voyous.
08:41La première entreprise où on s'est implanté, c'est Amazon, par exemple.
08:44Voilà, c'est un peu ça qu'on veut faire.
08:46On veut créer un contre-pouvoir efficace.
08:47On considère qu'aujourd'hui, les grosses centrales,
08:51alors je ne parle pas des militants sur le terrain,
08:53parce que j'en prenais énormément, j'ai énormément d'amis.
08:54– Vous considérez que les appareils des grosses centrales syndicales
08:57ne jouent pas leur rôle, c'est ça ?
08:58– Non, je considère, et je ne suis pas la seule.
09:00– Et pourquoi, à votre avis ?
09:01– Est-ce que vous trouvez que la France va bien ?
09:05Est-ce que vous trouvez que tout va bien ?
09:06– Mais la France, elle est apaisée.
09:09– Les services publics se portent bien, l'école se porte bien,
09:12les hôpitaux se portent bien.
09:13Est-ce que vous trouvez que les gens sont dans la paix, dans la concorde ?
09:16Est-ce que tout le monde gagne bien sa vie ?
09:18Qu'il n'y a personne dans la rue ?
09:19Enfin, vous voyez, je pense que...
09:21Alors, le syndicat n'est pas la seule solution, bien sûr.
09:23Mais c'est un outil puissant quand il est bien utilisé.
09:26Et on pense qu'il est sous-utilisé et mal utilisé.
09:28Donc, on propose une alternative.
09:30– D'accord.
09:31Alors, on va en parler juste après cette petite pause.
09:34Et on va voir, justement, parce que les centrales syndicales
09:38se sont opposées à vous.
09:39Vous voulez savoir jusqu'où vous voulez aller ?
09:41Parce que vous êtes au début, effectivement.
09:45Et que peut-on faire si on est syndicaliste aujourd'hui ?
09:48À tout de suite.
09:49– Et si vous avez une question ou une réaction,
09:51n'hésitez pas à nous appeler au 0 800 26 300 300.
09:55André Bercoff et son invité Louise, du syndicat des Gilets jaunes,
09:58reviennent tout de suite.
10:00– Reçu dans tous ses états.
10:01– Et nous sommes toujours avec Louise,
10:03cofondatrice et secrétaire générale du syndicat des Gilets jaunes.
10:08Alors, vous vous présentez aux élections professionnelles des TPE.
10:12– Oui.
10:13– Des très petites entreprises.
10:15Donc, celles de moins de 10 salariés.
10:17– C'est ça.
10:17– C'est bien ça.
10:18– C'est bien ça.
10:18– C'est bien ça.
10:19Alors, vous avez eu quand même, on a vu, un bras de fer très fort contre vous,
10:26par CGT, CFDT, FO, CFECGC, CFTC, bras de fer juridique.
10:32Et en fait, vous avez eu lundi matin, quelque chose qui s'est passé,
10:36c'est que lundi matin, c'est-à-dire il y a deux jours,
10:39le tribunal judiciaire de Paris vient de juger que l'union syndicale Gilets jaunes
10:43a le droit de concourir lors du scrutin,
10:46qui doit se dérouler le scrutin professionnel du 25 novembre
10:48au 9 décembre prochain, par internet,
10:51et qui a la particularité, contrairement aux élections professionnelles
10:54d'un entreprise, d'un scrutin sur sigle et non pas nominal.
10:59Alors, j'aimerais comprendre comment ça se passe,
11:01quel est votre but, de rentrer dans ces élections professionnelles TPE ?
11:06Alors, les élections TPE, déjà, c'est tous les 4 ans,
11:09et ça concerne 5 300 000 salariés, même plus que ça.
11:135 300 000, oui, précisément.
11:15C'est énorme, de gens qui travaillent dans des entreprises de moins de 10 salariés.
11:19D'accord.
11:20Et donc, comme vous dites, ces gens ne votent pas pour des candidats
11:22parce qu'ils n'ont pas de candidat dans leur boîte,
11:23ils n'ont pas de syndicat dans leur boîte, c'est trop petit.
11:25Enfin, la loi ne le permet pas, en tout cas, tel qu'elle est construite aujourd'hui.
11:28Et donc, ils votent tous les 4 ans pour une organisation syndicale
11:31qui participe à donner la représentativité aux organisations qui se présentent.
11:36Donc, la CGT, CFDT, enfin, il y en a 6 qui nous attaquent,
11:41concourent pour obtenir, compléter la représentativité
11:44qu'ils ont déjà obtenue dans toutes les grandes entreprises,
11:47les grandes entreprises plus importantes dans le secteur public,
11:51et ça va leur permettre de désigner des gens prud'hommes,
11:54d'avoir des gens dans les régions,
11:55de participer à la gestion paritaire des organismes, etc.
11:59Donc, ça, c'est les TPE.
12:01Et ça donne également droit à de lucratives subventions.
12:05– D'accord, pour les syndicats, vous voulez dire ?
12:07– Pour les syndicats qui gagnent représentativité à l'occasion de ce scrutin.
12:10Cependant, ce scrutin, la représentativité est très faible
12:14parce qu'il y a 5% de participation.
12:16– Oui, parce qu'il faut le souligner, dans les TPE,
12:1995% des gens ne vont pas voter, c'est bien ça.
12:22– Oui, c'est assez incroyable, mais bon, comme ils sont éloignés du monde syndical,
12:25ça peut se comprendre aussi. – Bien sûr.
12:26– Donc, ils reçoivent un courrier chez eux, il faut qu'ils aillent se connecter,
12:28il faut faire une démarche.
12:29– Oui, et puis, il n'y a pas de représentation syndicale.
12:31– Dans leur boîte, non, ils ne les voient jamais.
12:33Donc, 5% des gens qui votent, c'est très faible.
12:35– Alors, quel est votre intérêt, disons-le ?
12:40– Nous, notre intérêt n'est pas financier, je tiens à le dire pour commencer,
12:43parce que nous refusons les subventions, c'est dans notre statut.
12:46– Vous refusez les subventions, d'accord.
12:47– Voilà, ça fait partie des choses qui nous différencient des autres.
12:49Nous refusons fermement les subventions
12:51parce que nous considérons qu'on ne mord pas la main qui nous nourrit,
12:54que si on commence à prendre des subventions,
12:56on ne sera plus libre tout à fait de nos actions.
12:59On y va pour se faire connaître.
13:01On a besoin, comme on ne vit que des cotisations de nos adhérents,
13:04on a besoin de se faire connaître à travers la France.
13:06Jusque-là, c'était assez confidentiel, même si ça circule, mais ça reste confidentiel.
13:11Là, on peut dépasser largement le cadre et se faire connaître auprès des salariés.
13:16Et donc, l'idée, c'est de se faire connaître,
13:19et d'avoir des adhérents pour pouvoir fonctionner, être fort,
13:22et pouvoir vraiment les aider et mener des actions syndicales puissantes.
13:25– Donc voilà, en fait, c'est une première étape pour vous.
13:30Et actuellement, si j'ai bien compris, on a fait appel,
13:35le jugement dont on a parlé lundi, très bien, chère de Paris,
13:40on a fait appel, c'est-à-dire que pour le moment,
13:42vous n'êtes pas encore sûr de pouvoir vous présenter ?
13:45– Non, c'est la troisième décision qui concerne les TPE,
13:48puisqu'on a présenté notre candidature en février.
13:50Au mois de mars, la DGT, la Direction Générale du Travail,
13:53a validé notre candidature.
13:55Elle a estimé que les statuts, les comptes étaient conformes,
13:57et donc elle a validé.
13:58Ça n'a pas plu à six organisations syndicales,
14:00les plus grosses de France, qui nous ont attaqué,
14:02elles ont attaqué la décision, pour faire annuler notre candidature.
14:05Donc, en première instance…
14:06– Mais vive la concurrence, ils auraient dû être plutôt…
14:09– Ah, il faudra leur poser la question,
14:11pour savoir pourquoi exactement ils ne veulent absolument pas
14:13qu'on participe à ce scrutin.
14:14– On leur posera la question.
14:15– Donc, pour le moment, oui, alors vous continuez.
14:18– Ensuite, ils ont contesté, première décision au mois de mai,
14:20ils gagnent au TJ de Paris.
14:22Ils gagnent, donc nous sommes retirés des TPE.
14:25Nous avons fait un pourvoi en cassation,
14:27puisqu'il n'y a pas d'appel dans ce cadre.
14:29Donc, nous avons gagné en cassation, au mois de juillet.
14:32– En cours de cassation, vous avez gagné.
14:33– Voilà, la Cour casse le jugement,
14:35et renvoie devant un tribunal autrement composé,
14:37comme elle peut le faire.
14:38Donc, du coup, on s'est dit, soit ils en restent là,
14:40soit ils continuent, ils s'acharnent.
14:41Ils se sont acharnés.
14:42Donc, on a eu encore une audience,
14:44ils ont ressaisi le TJ de Paris.
14:45On a eu une audience qui a duré 4 heures, c'est beaucoup,
14:48où ça a été extrêmement violent, dans les termes, contre nous.
14:52– Là, récemment, c'était quand ?
14:54– C'était le 3 octobre.
14:55– Le 3 octobre, là.
14:56– Ça va très vite, en fait, parce que le calendrier est serré.
14:58Les élections, c'est pour le 25 novembre.
15:00– Le 25 novembre, oui.
15:01– Donc, il faut absolument que les décisions de justice
15:03soient toutes prises avant cette date.
15:04Ce qui, nous, nous empêche d'ailleurs de faire campagne,
15:06contrairement aux autres.
15:07On n'est pas sur un pied d'égalité, encore une fois, sur ce sujet.
15:10Donc, le 3, grosse audience de 4 heures.
15:12Notre avocate, que je salue, Maitre Hayash,
15:14qui a tenu contre 4 avocats déchaînés, je tiens la félicité.
15:18Résultat, la décision est tombée le 14, donc il y a 2 jours.
15:22Le TJ a accordé notre candidature.
15:24Donc là, effectivement, ils peuvent encore se pourvoir
15:28une dernière fois en cassation, et on verra ce que ça donne.
15:31– Ils ne l'ont pas fait, pour le moment ?
15:32– Pour l'instant, je n'ai pas d'informations
15:34comme quoi ils l'aient fait.
15:35J'ai juste vu dans un article de presse
15:36que la CGC avait déjà décidé de le faire.
15:38– D'accord.
15:39– D'accord.
15:40C'est intéressant de voir un peu, effectivement,
15:42où se passe la concurrence et le combat actuellement.
15:45Donc, vous, en tout cas, vous êtes décidée à continuer.
15:47– Bien sûr.
15:48– Alors, il y a l'action syndicale.
15:50Est-ce que pour vous, je pose la question brute de décoffrage,
15:56et les ronds-points, vous pensez que vous regrettez les ronds-points, ou pas ?
16:01– Pas du tout, mais il y en a toujours des ronds-points, en fait.
16:03– Oui, non, je veux dire, il y a toujours des ronds-points.
16:05– Je ne les regrette pas parce qu'ils existent toujours.
16:07Vous savez ce que je veux dire quand je dis regretter les ronds-points ?
16:10Est-ce que vous regrettez les foules ou les gens qui étaient sur les ronds-points ?
16:14– En fait, ce qui peut nous manquer, c'est ce rassemblement,
16:17ce lien social qui s'est recréé autour des ronds-points,
16:20parce que c'était vraiment symbolique.
16:21Le rond-point, c'est justement un carrefour où les voitures se croisent.
16:24C'est aussi un carrefour où les gens se retrouvaient.
16:26– Tout à fait.
16:27Mais je vous pose la question parce que, encore une fois,
16:29sans prendre partie aucunement, mais je me dis, c'est vrai,
16:32ce lien social qui avait été remarqué par tous,
16:35qu'on soit pour ou contre les Gilets jaunes,
16:37à l'époque, je parle de 18-19, de 2018-2019,
16:42aujourd'hui, on a l'impression que, justement, on vit dans un pays
16:45où on voit beaucoup plus les divisions, les clivages, les affrontements,
16:49beaucoup plus que les rassemblements, même les plus pacifiques.
16:56Est-ce que c'est quelque chose qui, à votre avis, est possible
17:01ou on est dans une toute autre phase ?
17:04J'aimerais avoir votre ressenti là-dessus.
17:07– En fait, c'est plutôt les médias mainstream, à mon avis,
17:09qui nous montrent une société ultra fracturée et tout ça.
17:12Et c'est vrai que certains mouvements politiques participent à ça,
17:16ce qui est bien dommage, et ce qui est d'ailleurs à l'antithèse
17:18des valeurs de fraternité, de solidarité et d'égalité
17:21que nous défendons depuis le début.
17:24Il faut retrouver du lien, il faut participer à retrouver du lien.
17:28Bon, le syndicat, lui, il va agir dans le monde du travail.
17:31Donc, on va recréer du collectif dans le monde du travail.
17:33Nous, c'est notre objectif.
17:35Après, pour les ronds-points, chacun est libre d'y retourner.
17:38Nous, on y retournera avec plaisir pour aller les voir.
17:41– Écoutez, on suivra ça.
17:43Vous allez nous dire comment va s'appeler cet appel en cassation,
17:47et vous nous tiendrez au courant.
17:51En tout cas, écoutez, le syndicat des Gilets jaunes existe.
17:54Je l'ai rencontré, on l'a rencontré, vous l'avez rencontré.
17:58Et voilà, juste pour vous joindre, il y a un site,
18:02– Il y a un site internet, syndicatgj.fr,
18:05GJ comme Gilets jaunes.
18:07– Syndicatgj.fr, d'accord.
18:10– Vous avez toutes les informations pour nous retrouver.
18:12On fait des permanences juridiques aussi gratuites, je le dis.
18:14Pour ceux qui veulent venir nous voir, tout est marqué sur le site.

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