Xavier Bertrand, président Les Républicains de la région Hauts-de-France, était l'invité de Benjamin Duhamel dans "C'est pas tous les jours dimanche", sur BFMTV.
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00:00Xavier Bertrand, je voudrais qu'on remonte quelques semaines en arrière, fin août, début septembre, où vous étiez, je le disais il y a un instant, le favori pour Matignon.
00:07Qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi est-ce que vous n'avez pas été nommé alors que pendant plusieurs jours on pouvait lire dans la presse, partout,
00:11qu'Emmanuel Macron était sur le point de vous nommer à Matignon ?
00:14Vous êtes suffisamment averti pour savoir que ça ne se passe pas forcément comme le dit la presse.
00:19Donc si vous voulez savoir, je pense qu'il faut poser la question directement à Emmanuel Macron.
00:23Moi je vais plutôt vous dire quel était mon état d'esprit.
00:25On est au lendemain des élections
00:27législatives, on le voit bien, une forte poussée du rassemblement national, entre 10 et 11 millions d'électeurs,
00:33le nouveau front populaire qui bénéficie d'une forme de front républicain, et on ne voit pas de majorité absolue, et ce que je propose à l'époque
00:41c'est de dire
00:42il faut qu'il y ait un gouvernement pour traiter les urgences nationales, qui rassemble les hommes et les femmes de bonne volonté,
00:47et qui ne soit pas dirigé par quelqu'un de la majorité sortante.
00:50Je suis ensuite amené à rencontrer le président de la République.
00:52Concrètement, pour ceux qui nous regardent, il décroche son téléphone, il vous envoie un message, il vous appelle, il dit voilà...
00:57Ça ne se passe pas tout à fait comme ça, mais la vérité c'est que je rencontre le président de la République. Plusieurs fois ?
01:01Oui, et je lui explique clairement ce que j'ai en tête, les propositions d'action pour régler,
01:06pour apporter des solutions, pour faire reculer les problèmes dans les domaines que je vous ai indiqués,
01:11l'ordre, le pouvoir d'achat par le travail, les services publics, et autre chose aussi, j'insiste beaucoup là-dessus.
01:16Vous avez vu ce qui s'est passé aux élections ?
01:18Il y a 15 millions de nos concitoyens qui vivent dans des communes de moins de 2000 habitants,
01:22et eux, en ont marre d'être considérés comme des citoyens de deuxième zone.
01:25Il faut leur apporter des réponses.
01:26Quand vous lui dites ça au président de la République, il est séduit par cette feuille de route que vous lui proposez ?
01:30Visiblement, ce n'est pas moi qui suis choisi.
01:33Oui, mais on va y venir dans un instant, il s'est passé autre chose.
01:36Pourquoi je pose cette question, Xavier Bertrand ?
01:38Parce qu'on se souvient ces dernières années de passes d'armes que vous avez pu avoir avec le président de la République,
01:42assez sévères, vous avez eu le contempteur du macronisme particulièrement déterminé.
01:46Je vous confirme.
01:47Et pour autant là, vous étiez prêt à aller faire affaire ensemble, si je peux le dire ?
01:51Non, parce que vous le savez bien, dans une configuration différente.
01:54Il s'agit pas de rentrer dans une majorité, il ne s'agit pas non plus de mettre en place une cohabitation,
01:59parce qu'il n'y a pas de parti qui ait une majorité absolue de remplacement,
02:03mais c'était de dire aujourd'hui, c'est un gouvernement d'urgence nationale,
02:06pour traiter justement ces urgences, une configuration politique sans précédent.
02:10Et je pense que c'était aussi le moment pour les responsables politiques de s'engager, et pas de se cacher.
02:16Deuxièmement, je suis convaincu, M. Duhamel, que si vous avez des résultats dans les domaines que j'ai évoqués,
02:20vous faites reculer les extrêmes, vous faites reculer les filles, vous faites reculer le Rassemblement national,
02:26et je suis ensuite convaincu d'autre chose.
02:29On a encore deux ans et demi qui nous séparent de la prochaine élection présidentielle.
02:32La fin de ce quinquennat ne peut pas être chaotique.
02:35Il en va pas seulement de la personne de M. Macron, mais de ce qu'est le chef de l'État,
02:39c'est-à-dire le clé de voûte des institutions,
02:42et on a besoin, au maximum, d'avoir une stabilité politique.
02:46C'est les raisons pour lesquelles j'étais prêt à m'engager.