Xavier Bertrand, président Les Républicains de la région des Hauts-de-France, était l'invité de "C'est pas tous les jours dimanche" sur BFMTV ce dimanche 2 février.
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00:00Bonsoir, Xavier Bertrand.
00:01Bonsoir.
00:02Merci d'être avec nous ce soir dans C'est pas tous les jours dimanche.
00:04Président Les Républicains de la région des Hauts-de-France,
00:06c'est la première fois que vous prenez à la parole à la télévision
00:09depuis ce 23 décembre, jour où vous avez failli devenir ministre de la Justice de François Bayrou.
00:13C'était sans compter le refus du Rassemblement National.
00:15On reviendra sur cet épisode dans un instant,
00:18mais l'actualité c'est d'abord la semaine décisive qui s'ouvre.
00:20François Bayrou qui va demain engager la responsabilité de son gouvernement sur le budget de l'État.
00:25Il était temps ?
00:27Ce n'est pas un scoop qu'il utilise le 49.3, qu'il engage la responsabilité.
00:31Vous savez, depuis les élections législatives, on sait qu'il n'y a pas une majorité qui est capable de voter pour un budget.
00:37Et qu'est-ce qui est important, c'est qu'il n'y ait pas une majorité qui vote contre,
00:40parce que le pays a besoin d'un budget, le pays a besoin de stabilité.
00:44Et je pense, j'espère qu'il y aura quand même l'esprit de responsabilité qui va souffler chez les parlementaires,
00:48parce que c'est à l'Assemblée Nationale que ça va se jouer et qu'on aura le vote du budget.
00:52Honnêtement, ce budget ne peut pas dire qu'il soit formidable, c'est le moins qu'on puisse dire.
00:57Mais en attendant, il nous faut un budget.
01:00Il vaut mieux un mauvais budget que pas de budget du tout ?
01:04Écoutez, même si chacun aurait pu avoir son avis, comme on le construit différemment,
01:08oui, au moment où je vous parle, il faut un budget.
01:10Ce qu'il faut bien comprendre, j'entendais dans le débat qui précédait,
01:13c'est qu'aujourd'hui on a un pays qui est au ralenti et qui est guetté en plus par l'immobilisme.
01:18Ce n'est plus le ralenti, c'est l'immobilisme.
01:20L'immobilisme, c'est synonyme du déclin.
01:22On ne peut pas se permettre ça.
01:24Et donc aujourd'hui, tout le monde attend.
01:26Regardez, moi, à la région des Hauts-de-France, je n'ai toujours pas voté mon budget.
01:31Il sera voté fin mars parce qu'en attendant, je ne sais pas exactement
01:34quelles seront les dotations que l'État va accorder aux collectivités et comment je dois construire mon budget.
01:39Mais ce n'est pas moi le sujet.
01:41C'est les associations, les mairies qui attendent pour investir
01:45et aussi le nombre de particuliers qui se demandent si je vais être à leur côté ou pas.
01:48On va rentrer dans le détail dans un instant de ce sujet, Xavier Bertrand.
01:51Mais juste avant, sur le plan politique, vous voyez bien qu'il y a cette interrogation vue tout à l'heure,
01:55de savoir si les socialistes vont voter ou non la censure mercredi,
01:59de savoir ce que va faire le Rassemblement national.
02:01Et là, je pense à ceux qui nous regardent, qui se disent pourquoi François Bayrou y réussirait là où Michel Barnier a échoué.
02:06Est-ce qu'il y a un risque pour vous que François Bayrou soit censuré et que le gouvernement tombe ?
02:10Écoutez, les partis qui hésitent, qui nous disent, qui réfléchissent,
02:13que c'est sur la table, que ça peut changer, et qu'ils écoutent les Français.
02:16Les Français, de toute façon, ils s'expriment assez clairement ces temps-ci dans les enquêtes d'opinion.
02:21Ils ne sont plus des deux tiers à dire, ça va bien, il faut qu'il y ait, aujourd'hui, un budget, il faut qu'il y ait de la stabilité.
02:27Pourquoi ? Parce qu'en plus, derrière, sur les mêmes enquêtes d'opinion qu'ils disent,
02:31les Français ont réalisé qu'il y avait un véritable risque de crise financière.
02:34Et la crise financière, ça veut dire le pire pour notre pays.
02:37C'est ça, au fond, l'idée, c'est si d'aventure François Bayrou était renversé, si le budget était renversé,
02:41la France risquerait de subir une crise financière.
02:44Attendez, moi, je ne vais pas crier au loup, comme les uns et les autres, en disant, vous savez,
02:48demain, s'il n'y a pas de budget, les cartes vitales ne fonctionneront pas, tout ça, il faut arrêter tout ça.
02:53C'est ce que disait Elisabeth Borne en redescendant.
02:55Parce que c'est aussi une façon de culpabiliser les Français.
02:59Non mais c'est de votre faute s'il n'y aura pas de budget.
03:01Eh, on arrête, là. Ce n'est pas de la faute des Français s'il y a cette situation politique.
03:05Les Français, ils payent leurs impôts. Les Français, ils bossent.
03:08Les Français, ils veulent tout simplement, en fonction du résultat des élections,
03:11que les responsables politiques prennent leur responsabilité.
03:15Et c'est ce message-là qu'ils doivent entendre.
03:17Et d'ailleurs, dans quasiment toutes les formations politiques, peut-être en dehors des extrêmes et encore,
03:21les électeurs des différents partis leur disent, écoutez, arrêtez, il faut qu'il y ait un budget.
03:27Il y a un instant, malgré tout, Boris Vallaud, président des socialistes à l'Assemblée nationale,
03:31dit la censure reste sur la table. Qu'est-ce que vous dites ce soir ?
03:33Je rappelle que vous appartenez à un parti politique qui gouverne, qui est présenté au gouvernement,
03:38on en parlera dans un instant, qui a voté en faveur de ce budget au sein de ce qu'on appelle la CMP,
03:43Commission mixte paritaire. Qu'est-ce que vous dites aux socialistes qui, visiblement,
03:45n'ont toujours pas tranché sur le fait de savoir s'ils allaient ou non faire tomber François Barilho,
03:49qui disent, non, non, nous, on continue d'attendre des concessions.
03:53Tout à l'heure, Philippe Brun parlait, par exemple, de la question du pouvoir d'achat.
03:56Qu'est-ce que vous leur dites ?
03:57Qu'ils posent la question aux Français qui votent socialistes. Ils auront la réponse.
04:01Ils leur disent très clairement, au bout d'un moment, il faut arrêter les surenchères.
04:05Il faudra continuer, après le vote de ce budget, à se battre, notamment pour les services publics,
04:10pour la santé, pour l'école, mais qu'encore une fois, qu'ils entendent la voix du terrain.
04:15Et là, ils ne seront pas surpris, ils ne seront pas déçus.
04:17Et ils sauront, à mon avis, quelle est l'attitude de la responsabilité.
04:20Vous avez un peu tenu la chandelle dans ces négociations.
04:22La spécificité de François Barilho, c'est qu'il est arrivé à Matignon en disant,
04:25moi, je vais élargir, je vais discuter avec les socialistes.
04:27La droite, dans toute cette séquence, on n'a pas le sentiment qu'elle ait été beaucoup contendue.
04:31Je vous l'ai dit tout à l'heure.
04:32Vous savez qu'il n'y aura pas de majorité pour voter pour.
04:35Qu'est-ce que vous devez faire ?
04:36Vous devez éviter qu'il y ait une majorité pour voter contre.
04:39Alors, il faut discuter.
04:40Il faut discuter avec les gens de bonne volonté.
04:42Sauf que ceux qui se reconnaissent dans ces gens de bonne volonté,
04:45au bout d'un moment, il faut arrêter la surenchère.
04:47Sur le fond, Xavier Bertrand, cette semaine a été marquée par l'inquiétude des grands patrons.
04:52Bernard Arnault, notamment fondateur de LVMH,
04:54sur cette contribution exceptionnelle pour les grandes entreprises,
04:56qui doit rapporter 8 milliards d'euros,
04:58il a dit que c'est une douche froide qui pourrait pousser à la délocalisation.
05:01Est-ce qu'il a raison d'alerter ?
05:03Est-ce que c'est une mauvaise mesure ?
05:04Ou est-ce que vous dites qu'il faut un peu de patriotisme dans cette période ?
05:07Il faut que ceux qui ont beaucoup contribuent à la hauteur de ce qu'ils ont
05:11et de ce dont ils bénéficient ?
05:13Vous savez ce que m'ont dit un certain nombre de patrons de PME ?
05:16Tiens, c'était vendredi à Beauvais, la même chose.
05:19Non, mais les impôts, on voit toujours.
05:22Où sont les économies ?
05:23Quel est le message de Bernard Arnault et d'autres grands patrons ?
05:26C'est les économies, elles sont où ?
05:28La baisse des dépenses, c'est où ?
05:30Parce qu'il y a une vérité, Benjamin Duhamel,
05:32c'est qu'il y a trop de politiques qui ne connaissent pas le monde de l'entreprise
05:36et qui raisonnent impôts avant de penser économie.
05:40Ce que dit Bernard Arnault, c'est aussi ce que dit le patron de Michelin,
05:43c'est exactement la même chose.
05:45Réduisez les dépenses, réduisez vos dépenses.
05:48Monsieur Fibinet a dit les rats quittent le navire.
05:50Il y en a marre de cette surenchère verbale,
05:53on est aujourd'hui dans la surexcitation, les uns sur les autres,
05:56c'est polémique sur polémique, basta, basta.
05:59Les Français aujourd'hui aimeraient bien qu'il y ait des politiques
06:01qui fassent preuve de sang-froid et des responsables syndicaux
06:04qui agissent de même.
06:05D'ailleurs, vous remarquez qu'elle aura été la seule à tenir ses propos odieux.
06:10Je veux juste revenir un instant sur cela.
06:13Vous savez, moi, peut-être parce que j'ai été chef d'entreprise
06:15pendant plus d'une dizaine d'années,
06:17ce ne sont pas les politiques qui créent les emplois,
06:19ce sont les entrepreneurs.
06:21Et le rôle des politiques, c'est aussi de créer l'écosystème
06:24pour que les emplois se créent et qu'il y ait de la richesse qui se crée.
06:28Mais c'est vrai que beaucoup trop, on le réflexe, on fait les impôts
06:31et les économies, on verra après, malgré tous les discours.
06:34Je vais vous donner un exemple dans ma région.
06:36Car c'était sur votre plateau, je vous avais indiqué que,
06:39compte tenu du budget qui avait été présenté par Michel Barnier,
06:41j'allais faire des économies importantes,
06:43près de 150 millions d'euros d'économies sur le fonctionnement
06:47et plus de 100 millions d'euros sur l'investissement.
06:50Et il faut savoir qu'il y a des régions qui ont décidé de taper
06:53à la porte du gouvernement, beaucoup de régions, pour dire
06:55on aimerait bien pouvoir avoir un nouvel impôt à notre disposition,
06:58ce qu'on appelle le versement mobilité, pour financer les transports en commun
07:02et qui prendrait à toutes les entreprises de plus de 50 salariés
07:050,15% de la masse salariale.
07:07Ça a été voté. Je n'appliquerai pas ce versement mobilité.
07:10C'est-à-dire qu'il n'y aura pas d'augmentation d'impôts ?
07:12Pas dans les Hauts-de-France.
07:13À l'échelle des Hauts-de-France, à l'échelle de votre région ?
07:15Pas dans les Hauts-de-France, les Hauts-de-France.
07:16Ce qu'ils voudront, je ne l'appliquerai pas.
07:17Et pourquoi ?
07:18Parce que c'est grosso modo 66 millions d'euros
07:20qui seraient fait rentrer dans mes caisses.
07:22Mais on va mettre la tête sous l'eau des entreprises
07:24au moment où c'est si difficile.
07:25Mais jamais de la vie.
07:26Donc je préfère faire 70 millions d'euros d'économies,
07:29mais ne pas avoir la facilité de lever un impôt en plus.
07:33On est en train de crever de cette overdose
07:36de réglementation et de fiscalité dans notre pays.
07:38Xavier Bertrand, pardonnez-moi, je vais rappeler encore une fois ce fait politique.
07:41Vous vous appartenez à un parti qui gouverne.
07:43Est-ce que la droite, votre parti, aurait dû dire
07:46cette contribution exceptionnelle ?
07:47Puisque vous dites Bernard Arnault, il a raison d'alerter.
07:49Pour nous, c'est niet.
07:51Et effectivement, j'avais cru comprendre,
07:52mais peut-être que les choses ont changé,
07:53que la droite avait expliqué avant de participer à cette coalition gouvernementale
07:57que les impôts, avec elle, c'était fini.
08:00Moi, je préférerais justement qu'on fasse au niveau national
08:03ce que je fais dans ma région.
08:04Je ne suis pas un magicien.
08:05Je suis cohérent avec ce que je dis depuis le départ.
08:08Des économies, une baisse des dépenses,
08:10plutôt que des hausses d'impôts.
08:11C'est possible, il y a aussi la carte grise.
08:13La carte grise, les régions ont obtenu
08:15qu'elles puissent aller jusqu'à 60 euros du cheval.
08:17La région des Hauts-de-France, c'est la région la moins chère de France,
08:20à 42 euros.
08:21Encore une fois, ça m'oblige à faire des économies,
08:24une baisse des dépenses, mais pas d'augmenter les impôts.
08:27C'est possible.
08:28Et les 8 milliards d'euros que rapporte cette mesure,
08:30cette contribution exceptionnelle, vous les trouvez où ?
08:31Parce que là encore, vous dites, effectivement, vous avez raison,
08:34on n'entend plus souvent parler, on n'a plus souvent d'idée
08:36pour augmenter les impôts que pour baisser les dépenses.
08:38Les 8 milliards, on les trouve où ?
08:39Est-ce que par exemple, tenez, sur l'aide médicale d'État,
08:41il fallait aller plus loin que ces 111 millions d'euros de budget rabotés ?
08:46Est-ce qu'il fallait aller encore plus loin sur…
08:48On entend Éric Ciotti, par exemple, dire qu'il faut couper à la hache
08:51toutes les agences opérateurs de l'État.
08:52Est-ce que c'est là qu'on trouve les économies ?
08:54Oui, sauf qu'il faut faire avec cette situation politique.
08:56Voilà.
08:57C'est aussi simple que ça.
08:58On le sait depuis la dissolution.
09:00On sait que pendant les deux années qui viennent,
09:02la situation politique ne changera pas, mais en revanche…
09:05Donc il ne se passera rien ?
09:06Non, on n'est pas condamné.
09:07Immobilisme ?
09:08Comme dit Édouard Philippe pendant deux ans,
09:09plus rien de grand ne sera fait.
09:10Et jamais de la vie.
09:11On n'est pas condamné à l'immobilisme.
09:13Ce n'est pas au moment où dans la compétition internationale,
09:15certains chosent leurs bottes de sept lieues,
09:17leurs baskets pour faire la course,
09:18que nous, on va se mettre en pantoufle.
09:20Il n'en est pas question.
09:21Parce que regardez, on va avoir un budget.
09:24Moi, je le souhaite.
09:25Mais une chose est certaine, vous l'avez dit tout à l'heure,
09:27ne faites pas confiance aux extrêmes sur le choix de leur vote.
09:30N'ayez jamais confiance dans le Rassemblement national.
09:32Jamais.
09:33C'est-à-dire que quand on tend l'oreille,
09:36on peut avoir l'impression qu'ils ne censureront pas.
09:38Vous leur dites attention ?
09:39Ils sont capables au dernier moment de changer la vie ?
09:41Bien sûr.
09:42Madame Le Pen censurera au moment où ça l'arrange.
09:45Et d'ici les deux ans qui viennent,
09:47il est évident qu'elle censurera à nouveau.
09:49Même si ce n'est pas cette fois-là ?
09:50Mais évidemment qu'elle censurera.
09:52Son intérêt, c'est le chaos.
09:53Et puis en plus, on le sait bien,
09:55tout dépendra de ce qui va se passer le 31 mars,
09:58avec le jugement.
09:59Donc une chose est certaine,
10:00n'ayez jamais confiance dans les extrêmes.
10:02Ni LFI, ni le Rassemblement national
10:04ne leur faites jamais confiance.
10:06Encore un mot, Xavier Bertrand, sur le budget,
10:08puisque sur ce plateau, je vous ai souvent reçu
10:10et vous parliez de pouvoir d'achat,
10:12des habitants de votre région.
10:13Là encore, je pense à ceux qui nous regardent
10:15et qui se disent, dans ce budget,
10:16avec cette équation politique contrainte,
10:18le pouvoir d'achat n'en parle plus.
10:19On n'a plus les moyens, il faut leur dire ça,
10:21vous oubliez le pouvoir d'achat.
10:23On a trop dépensé, les déficits, les dettes,
10:25trop important.
10:26Le pouvoir d'achat, la France ne peut plus se le permettre.
10:28Non, justement, je vais revenir sur un des points
10:30que vous évoquiez à l'instant.
10:31On n'est pas condamné à l'immobilisme pendant deux ans.
10:34Et on n'a pas le droit de connaître l'immobilisme
10:36pendant deux ans.
10:38Le budget voté.
10:40Il faut avancer sur la réindustrialisation.
10:43Il faut avancer sur le logement.
10:45Parce que si on attend deux ans,
10:47la situation sera devenue tellement grave
10:49que nos concitoyens connaîtront les pires difficultés.
10:51Je vous donne deux exemples.
10:53Je connais bien Marc Ferracci, le ministre de l'Industrie.
10:55Je me suis entretenu avec lui.
10:57Il sait ce qu'il veut faire, il a envie de faire.
10:59Il faut que François Bayrou l'aide à faire.
11:01Le logement, Valérie Letart,
11:02elle connaît le sujet sur le bout des doigts.
11:04Il faut qu'il y ait un Premier ministre
11:05qui dise très clairement qu'on en fait une priorité.
11:08Et ce n'est pas seulement une question d'argent.
11:10C'est le cas parce que tout à l'heure,
11:12on en parlait avec Nicolas Béthout sur ce plateau,
11:14qui soulignait une forme de flou
11:16dans l'agenda de François Bayrou
11:18une fois que ce budget passera.
11:19Effectivement, on a du mal à y voir clair ou pas ?
11:21Vous savez ce qu'on dit dans les Hauts-de-France
11:22quand c'est flou ?
11:23C'est qu'il y a un loup.
11:24Et ça vaut concernant le Premier ministre ?
11:26Il faut... Attendez.
11:28Aujourd'hui, il faut un cap des convictions et du courage.
11:32Et ça manque ?
11:33Évidemment.
11:34J'espère que dès le vote du budget,
11:36on aura ce cap, ces convictions et ce courage.
11:40Parce que ça voudra dire, dans ces cas-là,
11:41qu'on n'est pas condamné à l'immobilisme
11:43et que nos concitoyens peuvent retrouver de l'espoir,
11:46y compris avant 2027.
11:48Pourquoi ça manque ?
11:49François Bayrou...
11:50Posez-lui la question, Monsieur Bayrou.
11:53C'est quoi ?
11:54C'est parce que c'est un manque de...
11:55Parce qu'il a trop envie de rester à Matignon
11:57et qu'il se dit qu'il ne doit pas prendre de risques ?
11:59L'immobilisme n'est pas un projet.
12:01L'immobilisme, c'est une faute.
12:03Il faut prendre des risques aujourd'hui.
12:04Surtout dans la compétition internationale que nous connaissons.
12:06Et donc François Bayrou est trop immobile ?
12:08On va voir après le vote du budget.
12:10Mais encore une fois, on a besoin d'avancer.
12:13Et même si la situation politique est complexe,
12:16il est possible d'avancer,
12:17et pas seulement avec des lois,
12:18pas seulement avec des grandes lois.
12:20Il y a tout ce qui relève des décrets,
12:21des arrêtés, des circulaires,
12:23qui dépendent du pouvoir réglementaire
12:25où on peut changer et bouger les choses.
12:27Mais pour être très clair,
12:28Xavier Bertrand,
12:29puisque c'est un message important que vous lancez ce soir...
12:30J'espérais l'avoir été.
12:31Vous dites aujourd'hui qu'il manque un cap.
12:33Un cap des convictions et du courage.
12:36Et c'est ce qu'il manque.
12:37Xavier Bertrand,
12:38ce qui a poussé les socialistes
12:39à s'interroger sur une éventuelle censure,
12:41c'est l'utilisation par François Bayrou
12:42de l'expression « sentiment de submersion migratoire ».
12:44Est-ce que vous auriez utilisé cette expression ?
12:46Ecoutez, vous avez bien vu ce qu'en pensent les Français.
12:49Le mot a été utilisé pour Mayotte,
12:51ou pour le territoire national ?
12:53François Bayrou dit Mayotte,
12:54et d'autres départements.
12:55C'est la réalité de ce que pensent
12:57beaucoup de nos concitoyens.
12:59Moi, j'ai utilisé, à différentes reprises,
13:01notamment, c'était en 2021, je dis,
13:04Calais, c'est l'exemple de l'échec historique
13:06de notre politique d'immigration.
13:07Mais ce n'est pas la même chose
13:08de parler d'échec d'une politique migratoire
13:10et d'utiliser un mot, Xavier Bertrand,
13:11qui a été, si j'ose dire, popularisé,
13:13notamment par Jean-Marie Le Pen.
13:14Est-ce que vous qui êtes quelqu'un
13:18qui combattez le Rassemblement national,
13:20est-ce que le fait de légitimer cette expression-là,
13:23est-ce que c'est un problème ?
13:25Je combats les dirigeants du RN,
13:27je ne parle pas comme eux,
13:28je n'utilise pas les mêmes arguments qu'eux.
13:30Maintenant, regardons les choses.
13:31Vous savez ce que disent les Français.
13:32Regardez ce qu'a dit, notamment, la députée de Mayotte.
13:35Je crois qu'elle a dit, on s'en moque,
13:36ou elle a dit un autre terme,
13:37on s'en moque des termes.
13:38Mais réglez le problème, bon sang !
13:40Ça fait des années et des années que vous parlez,
13:43vous n'agissez pas.
13:44Ce que veulent nos concitoyens,
13:46c'est qu'on choisisse qui rentre sur le territoire
13:48et qu'on se batte de façon acharnée
13:50contre ces réseaux de passeurs
13:52qui nous font venir ces immigrés clandestins.
13:54C'est ça, le fond du problème.
13:55Et ce que je n'aime pas dans l'expression en plus,
13:57c'est qu'on confond celles et ceux
14:00qui sont d'origine étrangère,
14:01qui vivent en France,
14:02qui sont là, qui sont intégrés,
14:04qui travaillent, qui ont leur place,
14:05et celles et ceux qui viennent
14:07de façon irrégulière et clandestine.
14:09Il faut arrêter tout amalgame.
14:11Mais vous dites, je n'aime pas cette expression.
14:13Je vous ai dit.
14:14Moi, quand je combats les dirigeants du RN,
14:16je n'utilise pas les mêmes arguments qu'eux.
14:18Mais la réalité, je vais vous dire,
14:19moi, je ne la nie pas.
14:20Vous savez, j'ai plein de défauts,
14:22mais pas la naïveté.
14:24Et la lucidité oblige à reconnaître
14:25que sur tout ce qui est régalien,
14:27il faut être beaucoup plus ferme,
14:29et je dirais même plus, plus dur,
14:31qu'on ne l'a été.
14:32Il y a trop d'immigrations en France aujourd'hui ?
14:33Trop d'immigrés clandestins, bien sûr.
14:35Et qu'il faut mettre un terme
14:36à l'immigration clandestine.
14:37Et sur l'immigration légale ?
14:38Vous savez ce que j'ai dit aussi en 2012 ?
14:40Parce que l'immigration clandestine,
14:41pardonnez-moi, mais tout le monde
14:42est à peu près d'accord,
14:43encore que sur le fait que
14:44si les gens n'ont pas vocation
14:45à être sur le territoire,
14:46ils ne doivent pas être là.
14:48Quand Bruno Retailleau
14:49fait une nouvelle circulaire
14:50en disant qu'il faut moins régulariser,
14:53c'est parce qu'il veut
14:54moins d'immigration légale.
14:55Il a raison.
14:56Je le disais aussi en 2021,
14:57parce que je retravaille ces questions
14:59avec Nous France,
15:00avec mon mouvement politique.
15:02Je disais à l'époque,
15:03la politique de la France
15:04ne doit pas se faire
15:05en fonction des besoins d'immigration,
15:07mais la politique d'immigration
15:08doit se faire en fonction
15:09des besoins de la France.
15:10Je ne retire rien
15:11à ce que je disais
15:12il y a trois ans et demi.
15:13Jordan Bardella,
15:14hier en meeting,
15:15il dit la chose suivante,
15:16il dit la parole,
15:17il dit, il dit, il dit,
15:18mais quand est-ce qu'il le fait ?
15:19Ça y est,
15:20ils ont décidé de taper Retailleau.
15:21Madame Le Pen,
15:22cette semaine,
15:23qui a été très dure
15:24avec Bruno Retailleau,
15:25Jordan Bardella,
15:26aujourd'hui,
15:27il ferait mieux
15:28de présenter un contre-budget,
15:29M. Bardella, en fait.
15:30C'est l'actualité.
15:31Pourquoi ils ne présentent pas
15:32un contre-budget, là ?
15:33Au lieu de réclamer les élections,
15:34au lieu de taper sur Bruno Retailleau.
15:36Pourquoi ils ne font pas ?
15:37Parce qu'ils n'ont pas d'idée.
15:38Parce qu'ils n'ont pas de proposition.
15:40Pardonnez-moi,
15:41mais on a quand même
15:43un contraste saisissant
15:44dans l'actualité.
15:45Bruno Retailleau souhaite expulser
15:47un influenceur algérien,
15:48Doualem,
15:49envoyé vers l'Algérie,
15:50que l'Algérie n'accepte pas,
15:52qui revient en France.
15:53La justice suspend
15:55la procédure d'urgence
15:56engagée par Bruno Retailleau.
15:57Aujourd'hui,
15:58la justice maintient en détention
16:00cet influenceur.
16:01C'est qu'il y a des vraies raisons.
16:02Oui, mais de l'autre côté,
16:03vous avez un président américain,
16:04Donald Trump,
16:05qui, lui,
16:06réussit à tordre le bras
16:07du président colombien
16:08pour expulser des ressortissants
16:10qu'il ne souhaite plus voir
16:11dans son territoire.
16:12Est-ce qu'il n'y a pas,
16:13et là, je pense à ceux
16:14qui nous regardent,
16:15un sujet d'impuissance publique
16:16et d'impuissance aussi
16:17de Bruno Retailleau
16:18sur la question de l'immigration ?
16:19Non, mais vous êtes sérieux ?
16:20Vous comparez Donald Trump
16:21avec la Colombie ?
16:22On m'a dit,
16:23il est sur son parcours de gosse,
16:24dans sa voiturette,
16:25il tweet et il fait plier la Colombie.
16:26C'est les Etats-Unis
16:27par rapport à la Colombie.
16:28Vous ne savez pas non plus.
16:29Donc, on est contraints,
16:30en France,
16:31à l'impuissance
16:32de si l'on veut expulser
16:33des gens vers l'Algérie.
16:34Il a fait la même chose,
16:36bien sûr que non.
16:37Il a fait la même chose
16:38avec d'autres pays.
16:39Il le fait parce que
16:40c'est la Colombie
16:41qui est ultra-dépendante.
16:42Alors, on est en train de dire
16:43« Ah, M. Trump, formidable ! »
16:44Attention,
16:45tous ceux qui trouvent
16:46M. Trump formidable,
16:47M. Trump, il est formidable
16:48pour les Américains,
16:49pas pour les Européens
16:50et certainement pas
16:51pour les Français.
16:52Puis, on dit ça de Trump
16:53et Pascua à l'époque
16:54envoyait du bois.
16:55Donc, Bruno Retailleau,
16:56il fait du bon boulot ?
16:57Ah oui, je le pense.
16:58Et c'est un bon ministre de l'Intérieur ?
16:59Oui.
17:00Juste une toute petite parenthèse
17:01parce que je m'en voudrais
17:02de ne pas vous poser la question.
17:03Vous parliez du pouvoir d'achat.
17:04Vous avez un petit côté Colombo
17:05quand vous posez
17:06ces petites questions-là.
17:07Oui, mais j'en parlerai à ma femme
17:08comme dirait l'autre.
17:09Est-ce qu'il faut
17:10augmenter le SMIC ?
17:11Puisque visiblement,
17:12il y a eu un débat.
17:13Augmenter tous les salaires.
17:14François Bayrou s'est interrogé
17:15sur la possibilité
17:16de l'augmenter de 1 %
17:17au mois de juillet.
17:18Est-ce que là encore,
17:19une droite sociale que vous incarnez,
17:20ce ne serait pas de dire
17:21« Oui, on va faire ce coup de pouce » ?
17:22Et pas seulement le SMIC.
17:23Mais donc, le SMIC ?
17:24Et pas seulement le SMIC.
17:26Le SMIC, c'est aujourd'hui
17:2715 % des salariés français.
17:29Donc, pas seulement le SMIC.
17:30Et je vais vous donner
17:31trois exemples.
17:32Pardonnez-moi, Xavier Bertrand.
17:33J'essaie de comprendre.
17:34Vous ne dites pas seulement le SMIC.
17:35Ça veut donc dire
17:36qu'augmenter le SMIC
17:37est une bonne idée ?
17:38Et c'est la raison pour laquelle
17:39vous ne pouvez pas mettre la tête
17:40sous l'eau des entreprises.
17:41Vous ne pouvez pas leur dire
17:42des impôts en plus,
17:43des contraintes administratives
17:45et en plus le salaire.
17:46Et là, vous avez…
17:47Je n'ai pas compris la réponse.
17:48Est-ce qu'il faut
17:49augmenter le SMIC ?
17:50Je viens de vous dire que oui,
17:51les salaires ne sont pas assez hauts
17:52C'est une bonne chose
17:53de donner un coup de pouce
17:54supplémentaire au SMIC
17:55par exemple au mois de juillet.
17:56Vous me laissez finir ?
17:57Oui, mais j'ai un tout petit peu
17:58de mal à comprendre.
17:59C'est ce que je vais vous expliquer.
18:00Ça mérite un peu plus
18:01qu'une phrase en 10 secondes.
18:02Et puis voilà.
18:03Il y a plusieurs façons
18:04d'augmenter le salaire.
18:05Il y a, vous augmentez le SMIC
18:06mais ça ne fait pas forcément
18:07augmenter tous les salaires.
18:08Et puis, il y a la façon de baisser
18:10les charges salariales.
18:11Et je pense qu'aujourd'hui,
18:13c'est ça la véritable voie.
18:15Donc, Benjamin Duhamel,
18:16vous ne m'avez pas laissé finir
18:18Je pense qu'on doit engager
18:19très vite une vraie conférence
18:20sur les salaires.
18:21Et c'est la raison pour laquelle
18:22vous ne pouvez pas pénaliser
18:23les entrepreneurs.
18:24Mais il y a trois secteurs
18:25sur lesquels vous devez
18:26aller très vite.
18:27Ce sont des secteurs,
18:28la sécurité, tiens,
18:29les agents de sécurité
18:30sont à l'entrée de BFM.
18:32La propreté, toutes celles et ceux
18:33qui travaillent pour entretenir
18:34des locaux partout.
18:36Et aussi tous les métiers
18:37liés à la personne.
18:38Ce sont des salaires
18:39où non seulement c'est très bas
18:40mais sur toute une carrière,
18:41vous n'aurez pas de progression.
18:43Et bien, il faut les défendre
18:44et il faut se battre pour eux,
18:45tous ceux-là.
18:46Vous devez dire aux entreprises
18:47si vous ne bougez pas les salaires,
18:49dans ces conditions-là,
18:50quand il y a des minima de branches
18:52qui sont inférieures au SMIC,
18:53les allégements de charges,
18:54terminé.
18:55Vous allez voir si ça ne va pas bouger.
18:57Et ça, c'est ce qui permet
18:58de faire bouger aussi l'ensemble.
18:59Augmenter le SMIC de 1%
19:00au 1er juillet ?
19:01Je vous l'ai dit.
19:02Je vous l'ai dit.
19:03Pas seulement le SMIC.
19:04Mais donc aussi le SMIC.
19:06Pardonnez-moi.
19:07Et la baisse des charges,
19:08vous vous en moquez ?
19:09Non, pas du tout.
19:10Je pense que c'est deux sujets
19:11qui sont différents.
19:12Non, c'est trois sujets
19:14On a parlé des entrepreneurs.
19:16Vous savez aujourd'hui
19:17ce qui pose problème ?
19:18Le vrai scandale français.
19:19C'est tous ceux qui bossent.
19:20Et la fin du mois,
19:21ce n'est pas le 30 du mois,
19:22c'est le 15 du mois.
19:23Pourquoi j'aide, moi,
19:24dans la région,
19:25ceux qui travaillent ?
19:26Tout simplement parce que
19:27normalement, ce n'est pas moi
19:28de le faire.
19:29On devrait s'en sortir
19:30avec son salaire.
19:31Mais c'est l'ensemble des revenus
19:32qu'il faut faire progresser.
19:33Xavier Bertrand,
19:34avant de parler de votre avenir,
19:35de l'avenir de votre parti également,
19:36je voudrais qu'on fasse
19:37un petit retour en arrière.
19:38Nous sommes le 23 décembre.
19:39François Bayrou doit composer
19:40son gouvernement.
19:41Vous êtes pressentis
19:42pour devenir garde des Sceaux
19:43et finalement, ça ne se fait pas.
19:44Il faut dire que
19:45le Rassemblement national proteste.
19:46Vous mettez en avant
19:47un gouvernement formé
19:48avec l'aval du RN.
19:49Vous grillez la politesse
19:50d'Alexis Kohler
19:51qui doit annoncer
19:52la composition du gouvernement.
19:53Et voilà ce que répond
19:54François Bayrou
19:55exactement à cette place
19:56sur ce plateau
19:57le 23 décembre au soir
19:58face à Pauline de Malherbe
19:59et moi-même.
20:00Écoutez.
20:01D'abord, il n'est pas vrai
20:02que quelque influence que ce soit
20:04se soit exercée sur moi.
20:05J'ai proposé à Xavier Bertrand
20:06d'entrer au gouvernement.
20:07Et il m'a dit
20:08« Je ne veux que la justice ».
20:10Et j'ai reçu Xavier Bertrand.
20:12Et il m'a exposé ses vues
20:14sur le ministère de la Justice
20:16et je ne me suis pas reconnu
20:17dans ses vues.
20:19C'est vrai ce qu'il dit ?
20:20C'est une blague.
20:21C'est une blague.
20:22Pourquoi c'est une blague ?
20:23Parce qu'il dit
20:24que ma feuille de route
20:25était trop dure.
20:26Je lui ai présenté
20:27ce que je voulais faire
20:28notamment sur
20:29les narcotrafiquants,
20:30ce que je voulais faire
20:31sur des places de prison
20:32supplémentaires
20:33et aussi sur les alternatives
20:34à la prison.
20:35Et je lui ai même dit
20:36vous voyez le scandale
20:37aujourd'hui qu'il y ait
20:38autant d'amendes
20:39qui ne soient pas recouvrées
20:40et qu'il fallait faire en sorte
20:41qu'il n'y ait pas que
20:42les braves gens
20:43qui paient leurs amendes.
20:44Et c'est violent ça.
20:45C'est pas sérieux.
20:46La vérité est un peu différente.
20:47La vérité est un peu différente.
20:48La vérité c'est que
20:49je fais d'autres propositions
20:50à François Bayrou
20:51mais on le sait bien.
20:52Marine Le Pen s'y est opposée.
20:54Et ça a été dit ensuite
20:55et elle-même ne s'en est pas caché
20:57qu'elle a fait savoir
20:58son opposition.
20:59Pourquoi ?
21:00Parce qu'elle a une curieuse
21:01conception de la justice
21:02Mme Le Pen.
21:03Elle pense que c'est
21:04le garde des Sceaux
21:05compte tenu de mon opposition
21:06à Mme Le Pen
21:07qui fait la politique pénale.
21:09Elle ne connaît pas
21:10l'indépendance des magistrats.
21:12Moi je suis convaincu
21:13de l'indépendance des magistrats.
21:14Ma nomination n'aurait
21:15strictement rien changé
21:16à la décision que prendront
21:17les magistrats le 31 mars.
21:18Mais ça en dit long
21:19sur la conception
21:20de Mme Le Pen.
21:21Il y a Marine Le Pen
21:22Xavier Bertrand
21:23et il y a François Bayrou.
21:24Vous considérez toujours
21:25que son gouvernement
21:26aujourd'hui est un gouvernement
21:27qui est sous surveillance
21:28du Rassemblement national ?
21:29Ça se voit.
21:30Regardez le début de l'entretien
21:31sur la position du Rassemblement national
21:32sur le budget.
21:33Après, il y a un autre point
21:34dans l'entretien là.
21:35Je voudrais aller jusqu'au bout.
21:36Si François Bayrou m'avait dit
21:38le lundi matin
21:40écoute, je ne vais pas
21:42te nommer la justice
21:43je ne peux pas te nommer
21:44la justice
21:45parce que Marine Le Pen
21:46s'y oppose.
21:47Je l'aurais entendu.
21:48Vous savez pourquoi ?
21:49Michel Barnier avait été renversé
21:50à cause du Rassemblement national.
21:51François Bayrou,
21:52c'est le but de sa vie
21:53notamment d'être nommé
21:54à Matignon.
21:55Il n'a pas envie
21:56de se faire renverser
21:57tout de suite.
21:58Il me l'aurait dit.
21:59Je n'aurais pas été d'accord
22:00sur le fond
22:01mais je l'aurais clairement
22:02entendu.
22:03Il a été dans une forme
22:04de dissimulation ?
22:05Bien sûr, d'évitement.
22:06Moi, je préfère qu'on ait
22:07le courage de dire
22:08que ça plaise ou non
22:09mais au moins c'est clair
22:10et au moins c'est la vérité.
22:11Mais je vais vous dire
22:12ensuite une chose
22:13c'est que j'ai vu qu'ensuite
22:14on allait indiquer très clairement
22:15que j'avais refusé
22:16que j'avais fait ma diva.
22:17Ce n'est pas le genre
22:18de la maison.
22:19Je n'avais pas envie
22:20qu'on me salisse.
22:21Donc, j'ai dit à partir du moment
22:22où je ne rentre pas
22:23dans ce gouvernement
22:24parce que Mme Le Pen
22:25s'y oppose,
22:26je n'ai rien à faire
22:27dans un gouvernement
22:28dont la composition
22:32a été reprochée à l'époque
22:33c'est cette expression
22:34que vous aviez eue.
22:35D'ailleurs, je me souviens
22:36il s'avère que j'assistais
22:37comme reporter
22:38à ce discours
22:39quand vous aviez gagné
22:40au Régional.
22:41Vous vous étiez félicité
22:42d'avoir, je cite,
22:43« brisé les mâchoires
22:44du Rassemblement National ».
22:45C'est vrai que quand on est
22:46dans une majorité relative
22:47qu'on doit dialoguer,
22:48se dire qu'on ne va pas
22:49nommer au gouvernement
22:50quelqu'un qui a utilisé
22:51cette expression,
22:52peut-être que ça va de soi.
22:53Est-ce que vous regrettez
22:54d'avoir eu cette phrase ?
22:55Certainement pas
22:56parce qu'il faut aussi
22:57se souvenir des choses.
22:59Les mâchoires des dirigeants
23:00du Rassemblement National ?
23:01Oui, mais qu'ils souhaitaient quoi ?
23:04Qu'ils souhaitaient mettre la main
23:05clairement sur la région
23:06des Hauts-de-France.
23:07C'était déjà le cas en 2015
23:09avec Mme Le Pen
23:10qui a échoué
23:11et qui a espéré
23:12six ans après
23:13à nouveau gagner.
23:14J'entends aussi dire
23:16que j'insulte les électeurs
23:17du Rassemblement National.
23:18Vous l'avez entendu ça,
23:19ce mensonge.
23:20Je vais vous donner
23:21juste un exemple.
23:22Au deuxième tour
23:23des élections régionales
23:24en 2021,
23:25vous connaissez la ville
23:26de Villers-Cotterêts.
23:27Elle est dirigée
23:28par un maire
23:29du Rassemblement National.
23:30Au deuxième tour,
23:31en triangulaire,
23:32je fais près de 50 %
23:33dans cette ville.
23:34Ça montre quoi ?
23:35C'est que les gens
23:36dans ma région
23:37qui peuvent voter
23:38pour Mme Le Pen
23:39au niveau national,
23:40quand je suis candidat,
23:41ils reconnaissent
23:42que je me bats,
23:43que je me bats
23:44pour tout le monde
23:45et que je ne suis pas sectaire.
23:46Ça montre aussi une chose,
23:47c'est que Mme Le Pen,
23:48que ce soit en septembre
23:49ou que ce soit en décembre,
23:50elle n'a pas envie
23:51qu'au gouvernement de la France
23:52j'ai les mêmes résultats
23:53qu'au niveau de ma région.
23:54Xavier Bertrand,
23:56si d'aventure,
23:57François Bayrou tombait,
23:58on n'est pas à l'abri
23:59d'une surprise
24:00puisque la tendance
24:01n'est pas exactement
24:02à ce qu'il chute,
24:03mais sait-on jamais ?
24:04Ce qui n'est pas
24:05l'intérêt du pays.
24:06Est-ce que vous seriez
24:07disponible pour être
24:08Premier ministre ?
24:09C'est bon, c'est bon.
24:10La question s'était posée
24:11en septembre,
24:12la question s'est posée
24:13pour le gouvernement
24:14en décembre.
24:15Moi aujourd'hui,
24:16j'ai une formidable région
24:17à gérer et je me prépare
24:18à l'élection présidentielle,
24:19je vous l'avais confirmé
24:20la fois dernière.
24:21Je vous l'avais confirmé
24:22la fois dernière.
24:24Vous le saviez pertinemment.
24:25Mais simplement comme
24:26effectivement on vous a vus
24:27et du moins on avait compris
24:28qu'il y avait des ambitions
24:29pour Matignon,
24:30vous dites là maintenant
24:31« Matignon, j'ai compris
24:32que ce n'était pas pour moi ».
24:33Vous savez,
24:34tant qu'on aura la menace
24:35du Rassemblement National
24:36auquel certains cèdent,
24:37il faut toujours être indépendant
24:39et encore plus
24:40à vie des extrêmes.
24:41Encore plus.
24:42Donc l'Élysée
24:43plutôt que Matignon.
24:46Je l'ai dit.
24:47Je l'ai dit.
24:48Xavier Bertrand,
24:49quelques questions
24:50sur votre famille politique.
24:51Mercredi, Laurent Wauquiez
24:53devant le bureau politique
24:54des Républicains.
24:55Il faut tout revoir,
24:56changer de nom.
24:57C'est une ambition saine
24:58portée par Laurent Wauquiez ?
24:59Je ne sais pas de quoi il s'agit.
25:00On a été invité
25:01pour un bureau politique
25:02mercredi.
25:03On nous dit que c'est ça
25:04et il n'y a pas d'ordre du jour
25:05et tout ça
25:06et moi j'ai passé l'âge
25:07de signer des chèques en blanc.
25:08C'est-à-dire ?
25:09Je ne sais pas de quoi il s'agit.
25:11Je ne sais pas de quoi il s'agit.
25:12Il y a des groupes
25:13qui sont réunis,
25:14j'ai des amis qui y sont
25:15mais le moins qu'on puisse dire
25:16c'est que mercredi,
25:17je ne sais pas du tout
25:23Les affaires du pays
25:24m'intéressent plus
25:25que les affaires de mon parti.
25:26Je vous le confirmerai.
25:27Il y a assez peu de doute
25:28sur le fait que Laurent Wauquiez
25:29sera candidat pour devenir
25:30chef de sa formation politique.
25:32C'est le leader naturel
25:34de la droite, Laurent Wauquiez ?
25:35Vous voyez bien qu'il n'y a pas
25:36de leader naturel aujourd'hui.
25:38Je pense qu'il y a encore
25:39deux ans pour cela
25:40et dans deux ans,
25:41on verra quelle a été
25:42l'attitude de chacun.
25:43Qui aura joué sa carte perso ?
25:44Qui aura joué la carte
25:45de l'intérêt général ?
25:46Je vais vous dire,
25:47on peut être très attaché
25:48à sa famille politique,
25:49à son parti.
25:50Il y a quelque chose
25:51qui est très important,
25:52c'est notre pays.
25:53Et surtout,
25:54vu les circonstances politiques
25:55aujourd'hui,
25:56ça serait bien quand même
25:57que l'intérêt général
25:58ne soit pas une donnée
25:59trop subjective pour certains.
26:00Pour moi, ça compte.
26:01Certains s'interrogent
26:02sur la possibilité
26:03que Bruno Retailleau
26:04soit candidat à la tête
26:05des Républicains.
26:06Si vous aviez le choix
26:07entre Laurent Wauquiez
26:08et Bruno Retailleau ?
26:09Posez-lui déjà la question
26:10pour savoir s'il sera candidat
26:11et si les deux seront candidats.
26:12On peut être ministre de l'Intérieur
26:13et candidat à la tête
26:14de sa formation politique ?
26:15Il y a eu des précédents, oui.
26:16Il y a eu des précédents.
26:17Nicolas Sarkozy,
26:19je ne vois pas en quoi
26:20ce serait un empêchement.
26:21Mais la droite peut se permettre
26:22ce que certains appellent déjà
26:23une nouvelle guerre fratricide
26:24Retailleau-Wauquiez,
26:25ou est-ce qu'il faut
26:26se mettre d'accord
26:27sur un profil ?
26:28Non, si c'est pour se mettre
26:29d'accord sur de l'eau tiède,
26:30ça ne sert à rien.
26:31L'eau tiède, ça ne sert
26:32à rien d'autre
26:33qu'à se laver les mains.
26:34Mais on ne saura pas
26:35pour qui…
26:36Je ne sais pas qui est candidat.
26:37Je ne sais pas.
26:38Je ne sais pas.
26:39Donc, on ne va pas
26:40se précipiter aujourd'hui.
26:41Et puis, pour ne rien vous cacher,
26:42ce n'est pas ma priorité
26:44Un tout dernier mot,
26:45Xavier Bertrand,
26:46sur le mode de désignation
26:47puisqu'il y a derrière ça
26:48la question de savoir
26:49comment désigner un candidat
26:50à l'élection présidentielle.
26:51Laurent Wauquiez,
26:52il veut se débarrasser
26:53de la primaire
26:54en faisant le pari
26:55de s'imposer lui-même.
26:56Primaire, machine à perdre
26:57ou primaire,
26:58il n'y a pas
26:59de meilleure solution
27:00à partir du moment
27:01où il y a plusieurs ambitions,
27:02dont la vôtre donc,
27:03puisque vous nous avez rappelé
27:04il y a un instant
27:05que c'était l'Élysée
27:06qui était dans votre ligne de mien.
27:07Et vous voulez savoir quoi ?
27:08Ce que je pense des primaires ?
27:09Machine à perdre, évidemment.
27:10Vous savez, chaque année,
27:11je me fais vacciner
27:12contre la grippe,
27:13mais les primaires,
27:14j'étais vacciné une fois,
27:15ça me suffit.
27:16Pas deux fois.
27:17Et donc, on désigne comment
27:18dans ce cas-là ?
27:19Vous verrez le moment venu.
27:20Il y a beaucoup de candidats
27:21dont on parle aujourd'hui.
27:22Vous verrez qu'il sera capable
27:23d'être sur la ligne de départ,
27:24il n'y aura pas grand monde.
27:25Mais votre envie
27:26d'être candidat
27:27à l'élection présidentielle
27:28n'a pas bougé.
27:29Benjamin Duhamel,
27:30chaque fois que vous me posez
27:31la question,
27:32là vous me l'avez posée
27:33à peu près trois fois,
27:34je revendique ma cohérence
27:35et je ne changerai pas
27:36de réponse.
27:37Et tous les six mois,
27:39Merci à vous.
27:40d'avoir été l'invité
27:41de C'est pas tous les jours dimanche.