Xavier Bertrand, président du groupe Les Républicains de la région des Hauts-de-France, était l'invité de BFMTV ce dimanche soir.
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00:00Bonsoir Xavier Bertrand, merci d'être mon invité ce soir, vous êtes évidemment Président Les Républicains de la région Hauts-de-France.
00:08Voici ce qu'écrit au français Emmanuel Macron ce soir, c'est une lettre qui est publiée par une partie de la presse, écrite évidemment, je veux votre analyse et votre commentaire.
00:18« Je ne suis pas aveugle, je mesure le malaise démocratique. Oui, la manière de gouverner doit changer profondément. »
00:23Autre citation du Président de la République, « Vous pouvez me faire confiance pour agir jusqu'en mai 2027 comme votre Président, protecteur à chaque instant de notre République. »
00:34Est-ce que vous partagez l'analyse ? Est-ce que vous partagez la stratégie ?
00:38Il est où le méacule pas sincère du Président ? Il est où ?
00:41Il y a une explication sur le... Pourquoi il a dit « solution » ? Assez longue explication dans cette lettre où il reconnaît qu'il a...
00:48Est-ce qu'il comprend pourquoi les Français lui en veulent ? Et plutôt que de faire une lettre, il aurait mieux fait de lire les cahiers de doléances à la suite des gilets jaunes.
00:56Il aurait compris qu'il nous explique pourquoi aujourd'hui il y a un tel rejet à la fois de sa politique et de la personne. C'est ça qui est important.
01:03Peut-être un début d'éponse, regardez ce qu'il écrit également, que vous allez découvrir avec moi, qui peut peut-être éclairer.
01:08Je sais que pour beaucoup d'entre vous, cela a été une surprise qui suscite de l'inquiétude, du rejet, parfois même une colère tournée contre moi.
01:13Je la comprends et je l'entends. Est-ce que ça ressemble plus au méacule pas que vous appeliez de votre...
01:16Mais non, parce que ce qu'il faut c'est un méacule pas sincère. Qu'ils nous disent comment ça se fait qu'il n'a pas compris la crise des gilets jaunes,
01:22qu'il n'a pas compris qu'à 1,50€, partie des gilets jaunes est venue saccager l'arc de triomphe, et que quand l'essence a été à 2,20€, là ils se sont dit
01:30« Tiens, il n'y a pas de réaction, ça passe crème, on continue. » Il faut comprendre. Pensez à les agriculteurs, les panneaux à l'envers à partir du mois de novembre,
01:37et c'est seulement après qu'ils disent « Tiens, on a une crise. » Comment ça se fait qu'ils soient, et qu'ils soient, le gouvernement et le président, aussi déconnectés ?
01:43Et c'est ça aussi qui fait qu'aujourd'hui, les Français sont dans une rage folle, qu'il y a un vent de révolte dans le pays. Il y a, vous voyez, une majorité de Français
01:52aujourd'hui qui est en colère. Une majorité. Mais quand vous regardez bien...
01:55Ceux qui votent Rassemblement National ou pas ?
01:56Regardez bien le sondage. Il y a 34, 36% des Français qui disent vouloir voter Rassemblement National. Le Rassemblement National n'est pas majoritaire.
02:06Une majorité de Français en colère, ça ne veut pas dire une majorité pour le Rassemblement National. Donc il est temps de se ressaisir.
02:12Il y a encore huit jours, huit jours, pour que, clairement, les Français se disent les extrêmes, c'est non, et qu'il y a une autre façon de faire changer Emmanuel Macron.
02:21Et cette autre façon, c'est de lui imposer une cohabitation. Et pour ça, c'est pour ça que je suis là ce soir. Il y a les candidats, les Républicains, des indépendants qui sont là.
02:29Et en votant pour eux, pour ces candidats, on peut changer la trajectoire de ce quinquennat et changer de politique, enfin.
02:36— Mais pour quoi faire ? Je vais au premier tour, je vais voter candidat républicain. Combien sont-ils ? Et qu'est-ce que ça change ?
02:44— Aujourd'hui... — Parce qu'il y a évidemment ce premier tour. Je l'entends. J'imagine, on entendra Mme Évraine qui a évoqué cette...
02:51Il y a l'envie de sauver ce parti-là, ce que je comprends. Mais qu'est-ce que vous faites après ? Avec qui vous gouvernez ? Avec qui vous faites cette cohabitation ?
02:57— Ça va au-delà. Ça va au-delà de sauver le parti. Ma famille politique, c'est important. Et mon pays, c'est beaucoup plus important.
03:04Donc il faut toujours jouer la carte de l'intérêt général. Ce qui veut dire aujourd'hui, plus il y aura de voix pour les députés LR, que ce soit les sortants ou nos candidats,
03:14également pour les indépendants. Ils sont aujourd'hui 60 députés LR sortants et 20 indépendants. Plus il y aura de députés LR et indépendants à l'Assemblée,
03:25là, on pourra changer cette politique. Et ensuite, clairement, c'est d'imposer une cohabitation au président. Vous savez, je vois avec la campagne
03:32que je mène auprès de tous les candidats. Les gens nous disent qu'on est en colère, mais on veut pas les extrêmes, mais on veut que ça change.
03:38Le vote pour les Républicains, c'est la solution. — On écoute Agnès Séverin, sénatrice LR de Paris. Et après, on continue nos échanges.
03:45— C'est pas parce que la marque LR, je dois le reconnaître, est morte que pour autant, la droite est morte. Au contraire, le pays a plus que jamais besoin
03:53de nos idées, de nos convictions et de nos valeurs, parce qu'on voit bien qu'elles sont majoritairement partagées en France.
03:59— Elle parle vrai, Agnès. Elle connaît le terrain. C'est quelqu'un qui est connecté. Et ça montre aussi une chose. C'est la droite, attention,
04:07qui est à 100% républicaine, 100% républicaine. — À Yerkes, je dis. — Et c'est aussi... Évidemment. Évidemment. Et lui, il est parti.
04:13Il n'est plus chez nous. Il est au Rassemblement national, maintenant. C'est aussi une droite... Vous voyez, une droite pour tout le monde.
04:20Malheureux disait le gaullisme, c'est le métro aux heures de pointe. C'est à la fois des gens qui vont bien mais des gens qui vont pas bien.
04:25Et en n'oubliant pas les classes moyennes, c'est une droite qui parle aux électeurs des métropoles comme aussi des villes moyennes et de la ruralité.
04:31C'est ça qu'on représente. Et vous savez, c'est pas seulement une affaire de députés. On a des milliers d'élus locaux, des présidents de départements,
04:37de régions, des sénateurs. On est toujours là. Mais c'est vrai que là, avec ces élections législatives, c'est l'occasion, grâce à l'implantation
04:45de nos candidats, de pouvoir justement changer cette donne. — Je reprends vos termes. Forcer Emmanuel Macron à une cohabitation,
04:53il y sera forcé si le RN arrive en tête avec une majorité absolue ou relative. Pareil pour le Nouveau Front Populaire. Mais vous,
05:01dans le dernier sondage élab, vous êtes crédité, les Républicains, de 10 % d'attention bonne. Ça peut changer, évidemment, mais 10 %,
05:08comment vous forcez et avec qui vous alliez pour gouverner ? — Mais attendez. Vous avez raison. Je vais pas vous dire qu'avec 10 %, aujourd'hui,
05:16dans les sondages, on va passer à 50 %. Ça, c'est vrai. Mais si nous sommes avec un nombre important de députés, là, on oblige ceux qui étaient
05:26avec Le Préant à changer de politique. Dans la fameuse lettre que j'ai lue avant de venir sur ce plateau, il n'y a rien de concret.
05:33On a aujourd'hui un sujet majeur avec la récidive. Il y a une solution. Le rétablissement de peine minimum. Nous avons un sujet – et on l'a vu en plus
05:41avec le drame de Courbevoie – un sujet sur la question, justement, de la violence des mineurs. La solution, c'est d'abaisser la majorité pénale.
05:50Nous le proposons. À 16 ans, ils n'ont jamais voulu nous entendre. Là, justement, si vous voulez leur imposer, c'est ça. Et vous voyez, pour beaucoup de ceux
06:00qui nous écoutent, coalition, cohabitation, c'est pareil. C'est pas du tout la même chose. Mais alors vraiment pas. La cohabitation, François Mitterrand
06:06a connu deux, Jacques Chirac une. C'était des opposants qui prenaient la main et qui obligeaient un changement de politique. Eh bien, c'est ça, justement, que nous proposons,
06:15parce que, vous voyez, beaucoup de Français veulent sanctionner le président de la République. Il y a une autre façon de le sanctionner que de voter pour les extrêmes.
06:21C'est de lui imposer une cohabitation. – Que ne l'avez-vous fait avant ? Vous, vous n'étiez pas député, mais votre famille politique, qui aujourd'hui est divisée.
06:30– Et inversons pas les rôles, inversons pas les rôles. Le président de la République, en 2022, il gagne la présidentielle. La guerre en Ukraine change radicalement la donne,
06:43mais il gagne la présidentielle. Mais il perd les législatives. Pourquoi ? Les Français lui disent, on ne veut pas que tu continues comme aujourd'hui. On ne veut pas, pas question.
06:50On veut que tu changes. Et lui, qu'est-ce qu'il a fait ? Il n'a rien changé. Il a gouverné à coups de 49-3, qui est un outil constitutionnel, c'est vrai, mais il n'a pas tenu compte
06:57de la vie des Français. La réforme des retraites n'aurait jamais été la même. On aurait été beaucoup plus loin en termes de sécurité, d'autorité, de fermeté.
07:04Mais il n'a pas voulu le faire. Et là, il prend une des décisions les plus graves qui soient pour un président au pire moment. On a pu constater le niveau de fièvre,
07:13de colère dans le pays aux Européennes. Le président dit, on va reprendre la température dans trois semaines. Vous croyez quoi ? Puis à force de parler, vous savez, c'est un peu
07:20comme aux Européennes. Plus il parle, plus il énerve, bien évidemment, nombre de nos concitoyens qui, en colère, en oublient même, enfin pardon, en oublient,
07:31ils savent ce qu'ils font, sont tellement en colère qu'ils ne veulent plus regarder que le Front national, aujourd'hui, c'est à la fois une incompétence économique
07:40terrible, je les connais dans ma région, je sais ce qu'ils ne savent pas faire, diriger l'économie. Parce que vous savez, l'économie, ce n'est pas l'économie
07:49au sens large, c'est l'économie des Français. Et puis, les retraites, ils en sont où sur les retraites ? Le Front national, c'est le premier parti qui renonce même à ses promesses
07:57avant l'élection, tellement ils savent qu'elles sont inafricaines. – C'est le grand reniement, c'est Gabriel Etat, je crois qu'il a employé cette expression.
08:02– Mais bien sûr. – L'une des volontés d'Emmanuel Macron, affichée en faisant cette dissolution, c'est la clarification. Il y a une clarification très claire, en tout cas,
08:12dans votre parti, Les Républicains, c'est le départ d'Éric Ciotti, qui a donc rejoint le Rassemblement national de Jordan de Mardela, et ils étaient tous les deux face aux MEDEF.
08:20– Nous avons souhaité réunir nos forces en respectant les sensibilités des uns et des autres, mais dans l'intérêt du pays, se mettre autour de la table
08:31pour travailler à son redressement et à son unité. – Éric Ciotti, on ne vous attendait pas forcément là, mais vous êtes là.
08:41– C'est pour ça que c'est important, je crois que nous sommes à un moment important. C'est un choix réfléchi, mesuré, c'est le choix de la France, c'est le choix d'adoptionner nos forces.
08:51Merci à Jordan de Mardela de m'avoir associé à ce temps.
08:56– Pardon de vous poser la question, mais ça vous fait quoi en tant que… – Là ?
09:00– Quand vous voyez cette image-là ? – Ah bah, dédans, ça ne rassure pas.
09:03Si c'est pour parler économique, si c'est pour diriger l'économie, franchement, ça ne rassure pas.
09:07Ça ne rassure pas. – C'est politique, mais…
09:09– Ah, M. Ciotti, le choix ?
09:11– Oui, vous voyez cette photo, cette image, comment vous la vivez, comment vous la recevez ?
09:14– M. Ciotti, c'est le choix d'aller à la gamelle, c'est tout.
09:17Il s'est dit, tiens, j'ai peut-être une chance d'avoir une gamelle bien remplie,
09:19si je vais avec le Rassemblement national, je vais à la gamelle avec Mardela, c'est aussi simple que ça.
09:23– Avec un ministère, notamment, on parle beaucoup du ministère de l'Intérieur, si le Rassemblement national a vos affaires.
09:26– Mais vous savez, ça ne trompe personne, et tout ça, ça rajoute clairement, aujourd'hui, au dégoût de la politique,
09:32qui inspire la politique pour de nombreux concitoyens.
09:34Or, ce n'est pas ça, la politique.
09:36La politique, c'est aussi des élus, d'un maire jusqu'à un député, justement, pour se battre pour les gens.
09:41Moi, c'est ce que je fais dans ma région, c'est ce que font les candidats, justement,
09:44que je suis amené à soutenir, que je continuerai à les soutenir de toutes mes forces,
09:48jusqu'à la fin de cette élection, parce que je vous l'ai dit tout à l'heure,
09:50il n'y a pas une majorité de Français qui sont pour le Rassemblement national,
09:54et puis, il ne faut pas oublier une chose, également.
09:56Je le dis aussi à tous ceux qui se sentent oubliés par la politique,
09:59qui se sentent un peu invisibles aux yeux de responsables politiques.
10:02Ce sont des métiers que l'on ne croise parfois même pas,
10:05ou qu'on ne croise même pas à leurs regards, des agents de sécurité,
10:07de propreté, les caissières.
10:09Et puis derrière, il y a aussi autre chose, les stigmatisés.
10:12Il y a des gens qui ont raison de leur couleur de peau,
10:14de leur prénom, de leurs origines, ont le sentiment de ne plus être à leur place.
10:18Et aujourd'hui, ceux-là se disent, clairement,
10:22si les extrêmes l'emportent et si le Rassemblement national l'emporte,
10:25ce sera pire encore.
10:26– On va parler de ce que certains, l'expression consacrée,
10:29c'est le racisme décomplexé qui, parfois, se fait jour
10:32et qui pourrait devenir beaucoup plus régulier,
10:35beaucoup plus violent dans un instant.
10:37Avant cela, je voulais vous poser la question,
10:38je voulais votre réaction en tant qu'homme,
10:39en voyant Éric Ciotti et Jordan Mardela.
10:41Qu'est-ce que vous, en tant que personne, en tant qu'individu,
10:43vous avez envie de faire pour votre parti ?
10:45Est-ce qu'aujourd'hui, on sait qu'Éric Ciotti n'est pas encore exclu,
10:48il est donc toujours président parce qu'il y a des…
10:50– Non, non, d'après les décisions.
10:51– Oui, il faut un nouveau conseil d'administration.
10:53C'est un dossier juridique.
10:55Est-ce que vous avez envie, vous, de prendre la tête de ce parti
10:58pour l'emmener de nouveau au pouvoir ?
11:00Est-ce que c'est aussi quelque chose qui est un moteur ?
11:03– Je pense que quand vous invitez des responsables politiques sur un plateau,
11:07vous pensez qu'ils sont tous faits dans le même moule.
11:09– Non, pas forcément. En tout cas, je ne le souhaite pas.
11:11– Eh bien, si vous ne le souhaitez pas, je vais vous dire que je ne suis pas comme ça.
11:14Moi, je prends les choses marche par marche.
11:16Et la première marche, je me bats pour éviter la victoire des extrêmes.
11:19Et les filles et le Rassemblement national, je ne veux pas de la tête du pays.
11:23Parce que ce ne sont pas les diviseurs qui vont pouvoir rassembler un pays
11:27qui est éminemment fracturé.
11:29Ce n'est pas eux qui vont trouver les solutions.
11:31Entre les propositions à des centaines de milliards d'euros,
11:34la France insoumise a des dizaines de milliards d'euros,
11:37aujourd'hui, du Rassemblement national.
11:39Vous avez les gens qui vous disent, il paraît qu'il n'y a plus de sous,
11:41et ils sont tous avec le chéquier ouvert.
11:43Mais ils se moquent de qui ?
11:44– C'est le propre d'une campagne électorale, une promesse.
11:46– Non, parce que justement, il y a un truc.
11:48Il faut arrêter de prendre les gens pour des gens pas capables de regarder.
11:51Et cette gabegie, cette démagogie budgétaire, ils n'en peuvent plus les Français.
11:55Moi aujourd'hui, je viens vers vous en disant,
11:58quelles seront les priorités des Républicains ?
12:00Vivre en sécurité de son travail et rétablir les services publics.
12:04Prenez aujourd'hui le nombre de nos concitoyens qui n'ont pas de médecin traitant,
12:07qui à la pharmacie ne trouvent plus de médicaments.
12:09Et ça, il ne faut pas dix ans pour le faire.
12:11Il faut juste comprendre ce que vivent les Français
12:13et y apporter des solutions avec des gens compétents.
12:15C'est ce que proposent les Républicains.
12:17– Je vous entends, mais à tort ou à raison, bonne ou mauvaise chose,
12:19pour changer les choses, il faut un chef, il faut une incarnation.
12:23C'est moi que je vous repose la question.
12:25Est-ce que, pour défendre ses idées, pour mettre en place ce programme,
12:28est-ce que vous n'avez pas envie de vous dire, c'est le moment…
12:30– Même question, même réponse.
12:32C'est le moment de soutenir les candidats
12:34et d'en avoir le maximum à l'Assemblée nationale.
12:36Voilà ce qui me motive.
12:38– Je vous repose la question de façon différente.
12:40Avec qui vous pourriez gouverner demain ?
12:42Avec qui les Républicains pourraient cohabiter demain ?
12:44Parce qu'il y a une expression, les Républicains de sensibilité diverse,
12:46c'est aussi ce que dit Emmanuel Macron ce soir.
12:48Alors les Républicains, c'est le nom de votre parti, on verra si il change,
12:50mais les Républicains de sensibilité diverse, quel est le champ ?
12:54– Mais ils ne sont pas changés de politique, oui ou non ?
12:56– C'est ce qu'ils disent.
12:58– Parce que ce qu'on nous dit aujourd'hui, c'est on va garder le même Premier ministre
13:00et puis on va avoir des aménagements.
13:02Mais bon sang, c'est comme ça qu'ils pensent justement
13:04casser la fièvre qu'il y a dans le pays ?
13:06C'est comme ça qu'ils pensent casser la colère ?
13:08C'est comme ça qu'ils pensent justement
13:10continuer à laisser aller notre système de santé
13:12vers le précipice avec des soignants qui n'en peuvent plus ?
13:14Ils ne se rendent pas compte des difficultés
13:16que vivent nos concitoyens pour se loger ?
13:18C'est un changement en profondeur,
13:20ce n'est pas des petits aménagements pour qu'on ait des places
13:22ou qu'ils aient des places, c'est d'avoir une politique
13:24qui remette la France sur les rails.
13:26En plus on est dans une situation comme jamais on en a connue,
13:28à part peut-être mai 68, 1961.
13:32On a 1000 milliards d'euros de dettes,
13:34une classe moyenne qui n'y arrive plus,
13:36la guerre aux frontières de l'Europe
13:38et là on en est à se poser la question,
13:40bon alors comment ça va se passer, qui va être ministre,
13:42qui peut être premier ministre, mais on s'en moque de ça.
13:44Ce qu'il faut déjà c'est redonner un espoir
13:46et déjà la conviction que la victoire des extrêmes
13:48n'est pas une fatalité.
13:50Parce que si je viens ce soir,
13:52et si je vous dis les choses avec toute mon énergie,
13:54c'est parce que les jeux ne sont pas faits.
13:56Mais j'aimerais bien que tout le monde en ait conscience
13:58que les jeux ne sont pas faits.
14:00Et que quand on a avec une élection législative
14:02un Front National qui a plus de 30%,
14:04il peut avoir la majorité absolue.
14:06Ce n'est pas une présidentielle où il faut 50,01.
14:08Et ça c'est aussi la responsabilité de M. Macron.
14:10Alors jusqu'au bout, moi je me battrais
14:12pour qu'on montre très clairement
14:14que si l'ERN n'est pas majoritaire,
14:16eh bien il ne faut pas qu'il ait la majorité.
14:18Mais sur le coup ça vous fait ce soir un point commun avec M. Macron
14:20qui dit, allez-y, votez, ce n'est pas fini.
14:22C'est aussi quelque chose,
14:24sur le coup il va au bout de sa démarche en disant
14:26on va clarifier la situation.
14:28Donc plus il y aura de gens qui vont voter, plus la situation sera claire.
14:30On a un point commun avec M. Macron.
14:32On a battu deux fois Mme Le Pen.
14:34Mais lui,
14:36entre deux présidentielles, Front National a augmenté.
14:38Moi j'ai battu deux fois le Front National.
14:40Mais moi le Front National a reculé
14:42de 17 points. Pourquoi ?
14:44– Politique sociale, vous n'avez pas répondu à ça ?
14:46On parle beaucoup de sécurité et d'immigration
14:48mais la priorité numéro un c'est le pouvoir d'achat.
14:50– Parce qu'il y a des résultats. Dans ma région,
14:52vous dites le pouvoir d'achat, ce n'est pas la responsabilité
14:54normalement de la région. J'aide financièrement
14:56ceux qui doivent prendre leur voiture pour aller travailler.
14:58Ceux qui prennent le train. La région en prend en charge
15:00une bonne partie de l'abonnement, les deux tiers,
15:02mais aussi la voiture. Tiens, vous savez quand j'ai mis ça en place,
15:04le RN n'a pas voulu le voter.
15:06Pourtant c'est des dizaines de milliers de salariés
15:08qui ont bénéficié. J'aide les gens qui bossent
15:10dans ma région. Le Front National n'avait pas voulu voter
15:12à l'époque. Pourquoi ?
15:14Parce que c'est un parti protestataire.
15:16Eux, ils vivent des problèmes
15:18des Français, des problèmes du pays.
15:20Leur ADN, ce n'est pas de trouver des solutions.
15:22Et là vous voyez, malgré l'aplomb
15:24que présente M. Bardella,
15:26le fait qu'il soit en train de renoncer
15:28à ses engagements, c'est parce qu'ils ont peur.
15:30– Il leur repousse en tout cas.
15:32– M. Bardella, c'est M. dans un second temps.
15:34Maintenant, si on prend la rédaction,
15:36c'est M. dans un second temps.
15:38C'est exactement ça. Pourquoi ?
15:40Parce qu'ils savent qu'ils ne sont pas prêts,
15:42qu'ils n'ont pas les solutions. C'est ça la vérité.
15:44Regardez Mme Le Pen. Vous avez dit, vous allez voir dans 3 ans,
15:46vous allez voir ce que vous allez voir.
15:48Si elle a des bonnes idées, pourquoi elle n'y va pas ?
15:50Peut-être parce qu'elle a des rendez-vous judiciaires
15:52dans quelques semaines ?
15:54– Sur l'affaire des attachés parlementaires européens.
15:56Dans un fonctionnement politique
15:58de campagne électorale
16:00où on promet beaucoup,
16:02vous appelez à la responsabilité,
16:04notamment vous, à la responsabilité budgétaire.
16:06Comment vous voulez que ce soit audible
16:08pour les téléspectateurs ?
16:10– Dans ma PQR de Michel Galabru, il dit
16:12« Votez toujours pour les candidats qui en promettent le moins,
16:14vous avez moins de chances d'être déçus ».
16:16Elle est formidable cette phrase.
16:18– Elle est sans doute vraie. Plus il y a d'espoir, plus il y a de déceptions possibles.
16:20– Regardez bien les LR. A nous, ce n'est pas le concours lépine
16:22des propositions auxquelles plus personne ne croit.
16:24Plus personne n'y croit.
16:26Celle de la France insoumise, celle du Rassemblement national,
16:28même celle du Premier ministre, où les gens vous disent
16:30« Si vous avez des bonnes idées, pourquoi vous avez attendu 7 ans pour les sortir ? »
16:32Ça ne trompe plus personne.
16:34Ils préfèrent avoir des gens solides, sérieux,
16:36qui ne promettent pas la lune, mais qui vous montrent
16:38avec leur énergie et leurs priorités,
16:40comment ils vont se battre pour eux.
16:42– Mais est-ce que votre parti s'est « endormi »
16:44sur ces lauriers,
16:46à force d'avoir été au pouvoir,
16:48puis dans une forme d'opposition, mais avec ce statut
16:50de parti majoritaire d'opposition,
16:52est-ce qu'il ne s'est pas endormi ?
16:54Il n'a pas laissé sa créativité,
16:56son ambition, son combat ?
16:58– Non, vous avez raison,
17:00parce que, clairement, il faut se remettre en question.
17:02D'ailleurs, c'est ce que j'aurais aimé
17:04que le Président de la République fasse, se remettre en question.
17:06Parce que, du bout des lèvres,
17:08on y a peut-être fait quelques erreurs, non.
17:10Quand on s'est trompé, il faut le dire.
17:12– C'est quoi la principale erreur de votre point de vue ?
17:14Des républicains, mais de votre point de vue ?
17:16– De penser qu'on allait être une force à point.
17:18La droite républicaine, sa vocation,
17:20c'est de redevenir une force centrale, qui rassemble.
17:22Et je vous dis, qui rassemble tout le monde,
17:24qui cherche à rassembler tout le monde.
17:26Les dernières fois que nous l'avons faite,
17:28c'était notamment avec Nicolas Sarkozy en 2007.
17:30Et là, on a bouleversé les codes,
17:32on a dépassé les clivages.
17:34Et c'est cette ambition avec laquelle il faut renouer.
17:36C'est pas une ambition pour nous.
17:38C'est que, du coup, ça permet que les Français se disent,
17:40notre pays, on peut en être fiers,
17:42parce que nos enfants ont vraiment un avenir
17:44qui se dessinera mieux, mieux,
17:46que ce que nous vivons, nous, aujourd'hui.
17:48Et c'est de ça dont la droite républicaine
17:50doit être porteuse.
17:52– Mais vous dites, quels différents vous faites
17:54pour être à la pointe et participer
17:56et forcer à une cohabitation.
17:58Quelle est la nuance ?
18:00– La nuance, c'est qu'on soit le plus nombreux possible
18:02dimanche prochain et le 7 juillet.
18:04Parce que plus nous serons nombreux,
18:06plus nous changerons le cours des choses.
18:08Et comme je vous le disais tout à l'heure,
18:10les jeux ne sont absolument pas faits.
18:12Mais il faut aussi que tous nos responsables,
18:14politiques, publics, je le fais ce soir,
18:16j'essaye de le faire aussi bien que nos candidats
18:18sur le terrain, se battent.
18:20Et ils ne se battent pas pour eux,
18:22c'est le cas d'une vidéo qui a circulé
18:24chez nos confrères d'Envoyé Spécial,
18:26où on voit une jeune femme qui a l'aînée de soignante,
18:28elle est noire de peau, elle s'appelle Divine,
18:30et où elle est filmée, injuriée,
18:32par ses voisins qui ne cachent pas
18:34qu'ils sont sympathisants du Rassemblement National.
18:36Les mots sont assez clairs,
18:38Bonobo, référence aux singes évidemment,
18:40dégage, va à la niche.
18:42Voici ce que dit Marine Le Pen
18:44à vos confrères, à nos confrères
18:46de la Voix du Nord,
18:48je pense à votre région,
18:50est-ce que c'est raciste, va à la niche ?
18:52Moi-même je peux le dire à l'égard de mes amis,
18:54c'est vous qui tirez la conclusion que c'est raciste,
18:56du fait de la couleur de peau de la victime,
18:58ça c'est scandaleux. Qu'est-ce que vous répondez
19:00à Marine Le Pen ?
19:02Ça en dit long, la réaction de Marine Le Pen.
19:04Si elle,
19:06elle ne voit pas où est le racisme dans les propos
19:08violents de cette dame
19:10à l'égard de l'aînée de soignante,
19:12c'est qu'elle ne peut pas justement,
19:14ne peut pas gouverner le pays.
19:16Elle ne peut pas être présidente de la République quand on a ce comportement,
19:18quand on dit va à la niche, ça veut dire quoi ?
19:20Qui est-ce qui va à la niche ?
19:22Les chiens.
19:24Donc cette voisine,
19:26dont visiblement le mari et elle-même
19:28s'affichent de M. Bardella,
19:30ils disent, va à la niche,
19:32t'es qu'un chien, t'es qu'une chienne, ça veut dire quoi ça ?
19:34Et Mme Le Pen trouve le moyen de chercher
19:36à l'excuser et essaye de traîner
19:38dans la boule aide-soignante dans la Voix du Nord,
19:40c'est ça qu'il y a dans le reportage.
19:42Ce que dit l'extrême droite, c'est que cette personne,
19:44elle a aussi des
19:46liens ou des
19:48sympathisants du
19:50parti communiste et qu'en gros on est dans un
19:52débat politique et que ça
19:54c'est pas raciste. C'est la réponse
19:56que l'on peut retrouver sur les forums de l'extrême droite.
19:58Le racisme est autre chose que
20:00droite-gauche, parti communiste, RN.
20:02C'est autre chose. C'est pas seulement ça.
20:04C'est que ça renvoie à la nature humaine.
20:06Je vous parlais tout à l'heure des stigmatisés de la République.
20:08Tous ceux qui aujourd'hui ne se sentent plus à leur place.
20:10Regardez comment ça libère la parole,
20:12la situation politique. Et les propos de
20:14Mme Le Pen, c'est une honte.
20:16C'est une honte pour un responsable politique
20:18de dire cela. Et d'une certaine
20:20façon de cautionner. Mais vous savez,
20:22ça ne m'étonne pas. Front National
20:24cherche à plaire tous les jours
20:26à ceux qu'ils ont en face d'eux. Pour pas
20:28froisser les gens qui parlent comme cet
20:30odieux personnage. On dit qu'elle n'a pas
20:32tort. Vous savez,
20:34le Front National c'est simple. Ils sont belges avec les
20:36belges, italiens avec les italiens, américains avec les américains.
20:38Dites-moi ce que vous avez envie d'entendre, je vais vous le dire.
20:40C'est pas comme ça qu'on fonctionne. Mais
20:42les propos qui ont été tenus, rapportés par
20:44Envoyé Spécial, chez Envoyé Spécial,
20:46mais surtout l'attitude de Marine Le Pen,
20:48ça en dit long. Ça en dit long sur ce
20:50qu'est aussi la réalité de ce que pensent
20:52nombre de responsables de ce
20:54parti, mais qui cherchent aujourd'hui
20:56à se dissimuler. Ils avancent
20:58masqués. Je vous entends.
21:00Et on a quand même le sentiment, quand on regarde, que quand on
21:02attaque Marine Le Pen là-dessus, sur ces questions-là,
21:04ça la renforce. Non, ça
21:06la renforce pas.
21:08C'est qu'on va me dire, faut pas utiliser
21:10cet argument-ci, parce que c'est aussi la réalité
21:12du Rassemblement National. Et il y a aussi
21:14autre chose. C'est que le Rassemblement
21:16National, par son attitude, par les propos
21:18de Mme Le Pen, continue à stigmatiser
21:20de nombreux Français, et continue à opposer
21:22les uns les autres. Mais on va aller jusqu'où
21:24comme ça ? On va aller jusqu'où
21:26comme ça ? Surtout qu'en plus, de l'autre côté, vous avez
21:28M. Mélenchon... – Vous pensez que ça peut devenir très violent au lendemain du...
21:30– Surtout que vous avez M. Mélenchon. M. Mélenchon,
21:32jamais il ne gouvernera le pays. Jamais.
21:34D'ailleurs, vous regardez le nombre de candidats
21:36de la France Insoumise, ils sont 200-220,
21:38c'est pas avec ça que vous avez une majorité
21:40absolue. Puis lui surtout, un trouillard
21:42comme M. Mélenchon n'est pas capable d'assumer
21:44les responsabilités. Clairement.
21:46Clairement. Donc c'est pas lui qui
21:48gouvernera. Mais lui, il a une idée en tête.
21:50C'est de créer des affrontements.
21:52Et lui, c'est le meilleur agent
21:54électoral du Rassemblement National. Il y a beaucoup
21:56de Français aujourd'hui qui votent Rassemblement
21:58National. Certains ont envie, disons les a pas
22:00essayés, même si c'est les pires de main,
22:02ils sont pas prêts à l'entendre.
22:04Qui votent Front National par rejet de M. Macron,
22:06et puis d'autres par peur de M. Mélenchon.
22:08M. Mélenchon ne gagnera pas.
22:10Lui, il souhaite que le Front National
22:12accède au pouvoir pour justement
22:14lancer une forme d'insurrection dans le
22:16pays. C'est l'agent électoral
22:18du Front National, aujourd'hui,
22:20et c'est ce qui me fait dire que décidément,
22:22M. Mélenchon dit, vous me connaissez,
22:24non. Parce que ça fait
22:26bien longtemps qu'il a adopté une attitude anti-républicaine.
22:28Et c'est aussi pour ça que je le combat,
22:30comme je combat le Rassemblement National. Ce sera ma dernière question,
22:32c'est quand même tragique de voir la situation
22:34où vous dépeignez la France, à savoir d'un côté
22:36l'autre des extrêmes, avec des gens qui ne veulent
22:38pas gouverner, où c'est l'enjeu,
22:40au milieu de ce que parfois on appelle l'extrême centre,
22:42et en fait, on a l'impression que tous nos
22:44choix d'électeur sont faits
22:46en opposition. Mais pourquoi ?
22:48Parce que la politique, aujourd'hui,
22:50n'apporte pas des résultats aux Français.
22:52Sur ce que je vous ai dit tout à l'heure,
22:54l'autorité, le travail, les services publics,
22:56pour ne citer que ces exemples-là. Si vous apportez
22:58des résultats, clairement, les Français
23:00déjà vous écoutent, et il faut aussi aller plus loin,
23:02proposer un horizon, un avenir
23:04de la confiance pour les enfants. Moi, dans ma région,
23:06si j'ai fait reculer, en les battant,
23:08le Front National de 17%,
23:10c'est tout simplement parce qu'il y a des résultats et que je me bats
23:12pour les gens. Ils ont le sentiment que les politiques
23:14se battent pour eux, et que les politiques ne se battent
23:16plus pour les Français. Les candidats
23:18que je soutiens, comme moi, on essaye de se battre au maximum
23:20pour les Français. — Mais vous ne le ferez pas en tant que futur président
23:22des Républicains. — Je vous ai dit tout à l'heure,
23:24vous m'avez posé quatre fois la question,
23:26c'est quatre fois la même réponse. — Trois fois. — Vous savez, j'ai un grand
23:28principe. Un escalier se monte, marche par marche.
23:30La première marche, c'est le premier tour.
23:32Et encore une fois, les jeux ne sont pas faits.
23:34— Invisiblement, la marche était trop haute pour moi pour obtenir une réponse.
23:36Merci beaucoup, Virginie Bertrand, d'avoir été sur le plateau
23:38ce soir du 120 Minutes.