L'interview en intégralité de Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement, dans BFM Politique

  • il y a 3 jours
La porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a annoncé sur BFMTV que l'exécutif souhaite proposer une nouvelle loi immigration "début 2025", seulement un an après le précédent texte sur le sujet qui avait fracturé la majorité à l'Assemblée nationale. Elle est également revenue sur l'hommage à Dominique Bernard et le budget discuté au Parlement.

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Transcription
00:00L'invité de BFM politique aujourd'hui, c'est Maude Bréjon, porte-parole du gouvernement. Bonjour Maude Bréjon.
00:04Bonjour.
00:04Je m'arrête un instant sur la cérémonie qui vient de s'achever à Arras.
00:10Aujourd'hui, on en est où en matière de radicalisation terroriste ?
00:14Est-ce que c'est les adolescents qui sont particulièrement sous le coup de la vigilance de ce gouvernement ?
00:20D'abord, c'est une cérémonie qui est extrêmement émouvante et je commencerais bien sûr par avoir un mot
00:26pour la famille, pour ses proches, pour tout ce monde éducatif qui est évidemment encore aujourd'hui en deuil.
00:34Néanmoins, cette cérémonie montre aussi que la République est plus forte et que la République se tient debout
00:40face à ceux qui essaient de l'attaquer, face à l'islam politique qui aujourd'hui encore continue
00:46de tenter d'avoir atteinte à notre laïcité, à notre République.
00:49Ça reste un point de vigilance.
00:50Et notamment à travers notre école.
00:53C'est évidemment un point de vigilance de tous les instants.
00:56La ministre de l'Éducation nationale, Anne Gentay, rappelait pour autant ce matin dans les colonnes de La Tribune
01:02que le nombre d'atteintes à la laïcité en septembre 2024 a considérablement baissé par rapport au même mois l'année précédente, en 2023.
01:12On est passé, je crois, de 838 atteintes il y a un an à un peu plus d'une centaine aujourd'hui.
01:18Ça a été permis grâce aux décisions politiques qui ont été prises par Jean-Michel Blanquer,
01:23par Gabriel Attal évidemment avec l'interdiction du port de la Baïa.
01:27Il y a encore beaucoup de chemin à faire.
01:29Il y a une prise de conscience politique qu'on doit continuer à mener.
01:32Mais moi je suis là pour vous dire que nous ne lâcherons rien.
01:34Baude Bréjean, je vous présente à mes côtés Amandine Attalaya, éditorialiste politique à BFMTV
01:39qui va vous interroger à mes côtés.
01:41Je vous présente également Jules Peignard de La Tribune Dimanche qui est partenaire de cette émission.
01:44Jules, précisément sur cette interview que vous évoquez d'Anne Gentay dans les colonnes de La Tribune Dimanche.
01:49Oui, Baude Bréjean, cette interview d'Anne Gentay dans les colonnes de La Tribune Dimanche.
01:53Également concomitante à l'interview de votre collègue Othmane Nassrou en charge de la Citoyenneté
01:59dans le journal du dimanche qui pointe, lui, un nombre de mineurs radicalisés en forte hausse.
02:04On comprend que les deux propos sont complémentaires, mais ils ne disent pas totalement la même chose.
02:08Est-ce que, d'après vous, le phénomène est réellement sous contrôle ?
02:13Le phénomène doit toujours continuer à être combattu.
02:16Il ne s'agit pas de mettre la poussière sous le tapis.
02:18C'est le sens des propos et d'Anne Gentay et d'Othmane Nassrou.
02:21Il ne s'agit pas de se voiler la face.
02:24Il s'agit d'arriver à agir.
02:26Et moi, je le redis, il y a eu des dispositions extrêmement sérieuses qui ont été prises par Jean-Michel Blanquer et par Gabriel Attal.
02:31Mais ils restent encore du chemin.
02:33Et c'est ce que dit, je pense, Othmane Nassrou dans son interview.
02:36Après l'attentat d'Arras, Gabriel Attal, qui était alors ministre de l'Éducation nationale,
02:41avait dit qu'il fallait s'occuper des mineurs radicalisés dans les établissements scolaires
02:46et les en sortir par mesure de précaution, ceux qui étaient le plus radicalisés.
02:51On n'entend plus parler aujourd'hui de cette mesure.
02:54Qu'est-ce qu'il en est ?
02:55Est-ce que ce projet est abandonné ?
02:56Ou est-ce que Bruno Retailleau reprend cette idée qui, à l'époque, paraissait urgente et essentielle ?
03:02C'est toujours à l'étude.
03:03Moi, ce que je retiens essentiellement des propos de la ministre de l'Éducation nationale,
03:07c'est d'abord la nécessité d'accompagner le monde éducatif.
03:11Mais sur cette mesure précise de sortir les mineurs radicalisés des établissements scolaires.
03:15Elle annonce notamment l'augmentation du nombre d'heures de formation
03:20à la demande même des enseignants et du monde éducatif.
03:24Je pense que c'est une très bonne chose.
03:26Et ensuite, il faut de toute façon avoir un suivi de tous les élèves
03:29dont on a détecté une situation de radicalisation.
03:32Mais c'est aujourd'hui réalisé.
03:33C'est aujourd'hui réalisé par le ministère de l'Intérieur.
03:36C'est suivi par les rectorats.
03:37Est-ce que cette mesure serait mise en œuvre ?
03:39Ce n'est aujourd'hui pas encore décidé.
03:40C'est encore à l'étude.
03:41Et donc, on aura l'occasion d'y revenir.
03:43Mais je note, moi, encore une fois, que des actions très concrètes ont été réalisées
03:48qui ont donné des résultats.
03:49Et c'est le sens de la baisse drastique du nombre d'atteintes à la laïcité
03:53ce dernier mois.
03:55Et je prends acte du chemin qu'on doit encore faire.
03:57Qu'est-ce qui a été réalisé concrètement sur les mineurs radicalisés
04:00depuis l'attentat d'Arras ?
04:02Je vous parle des atteintes à la laïcité
04:04et notamment des décisions qui ont été prises par Gabriel Attal.
04:07Vous évoquez prendre de la baïa le camis, par exemple, à l'école.
04:09Bruno Bréjon, pardon, pour bien comprendre,
04:11quand vous dites « les décisions prises par Gabriel Attal »,
04:12vous évoquez notamment l'interdiction de la baïa et du camis à l'école, par exemple.
04:15Pour que nos téléspectateurs puissent suivre en même temps.
04:17Mais chacun voit bien que Bruno Retailleau a une détermination
04:21qui est absolue sur ces sujets, sur les sujets de radicalisation
04:25et plus globalement pour garantir la sécurité des Français,
04:28la sécurité des élèves, la sécurité des enseignants.
04:30Et qu'il ne cèdera pas un centimètre sur la question.
04:34Je crois qu'aujourd'hui, sa volonté et sa détermination
04:38est une évidence pour tout le monde.
04:40Puisqu'on parle de Bruno Retailleau,
04:43plusieurs mesures sont à l'étude à la fois de son côté
04:46et du côté du ministre de la Justice Didier Migaud
04:49qui, à propos des mineurs,
04:51dit envisager de lever l'excuse de minorité,
04:56ce qui permet d'avoir des peines plus lourdes pour certains mineurs,
05:00et de l'écarter au cas par cas.
05:03Qu'est-ce que ça change, cette proposition de Didier Migaud,
05:06dans la mesure où c'est déjà le cas aujourd'hui,
05:08puisque les juges peuvent précisément, au cas par cas,
05:11lever l'excuse de minorité pour les mineurs entre 16 et 18 ans ?
05:15Quel est l'apport ou la nouveauté ?
05:17D'abord, Bruno Retailleau, puisque vous ouvrez votre question là-dessus,
05:21fait je pense aujourd'hui un constat,
05:24qui est le constat partagé par une très large majorité de Français.
05:27Que dit Bruno Retailleau ?
05:28Bruno Retailleau dit, en matière de sécurité,
05:30on a encore du chemin à faire.
05:32Partout où vous allez en France, les Français vous le disent.
05:34Bruno Retailleau dit ensuite, et on y viendra après,
05:37on doit avancer sur le contrôle de l'immigration,
05:39et notamment de l'immigration urbaine.
05:41On va y venir après, oui tout à fait.
05:43Une fois qu'on a dit ça, on voit bien qu'on a en France aujourd'hui
05:46un travail à mener pour se doter d'un meilleur arsenal juridique,
05:51et ça passe par une réflexion sur l'atténuation de l'excuse de minorité.
05:54On en discutera au sein du gouvernement,
05:56on en discutera au sein du Parlement,
05:58mais face à des phénomènes de violence
06:00qui touchent des jeunes de plus en plus jeunes,
06:03et avec des niveaux de violence de plus en plus importants,
06:05chacun, je crois, comprend bien,
06:07et ce n'est pas une question de droite ou de gauche,
06:09c'est juste une question de bon sens,
06:11qu'il faut qu'on fasse évoluer la législation.
06:13Oui, mais ce que je voudrais comprendre, c'est qu'au-delà des mots,
06:15qu'est-ce que ça change concrètement, encore une fois,
06:17puisque les juges peuvent déjà lever l'excuse de minorité au cas par cas ?
06:21On étudiera une possibilité d'avoir une levée automatique,
06:25par exemple, de cette excuse de minorité,
06:28et voir jusqu'où est-ce qu'on peut la lever.
06:30Est-ce que c'est 16 ans ? Est-ce que c'est en dessous ?
06:32Ce sont des débats qui auront lieu au Parlement.
06:34C'est-à-dire on la supprime, alors ?
06:36Nous avions nous-mêmes, il ne s'agit pas de la supprimer,
06:38il s'agit de l'atténuer, nous avions nous-mêmes ouvert la porte
06:40à cette réflexion-là.
06:42C'était une demande qui a été formulée par le groupe
06:44de la droite républicaine de Laurent Wauquiez,
06:46qui, je comprends, fait débat.
06:48Mais Gabriel Attal avait repris l'idée,
06:50mais ça n'a pas avancé pour le moment,
06:52d'où la question que peuvent se poser les Français.
06:54Le Parlement a été formé il y a quelques semaines.
06:56Néanmoins, l'annonce a été faite
06:58et par le Premier ministre et par Didier Migaud,
07:00d'une réflexion qui allait être menée en ce sens.
07:02Je crois qu'encore une fois,
07:04il y a des attentes de davantage
07:06de fermeté et d'efficacité
07:08en matière de justice en France qui sont indéniables.
07:10Il faudrait être sourd pour ne pas entendre
07:12ce que nous demandent les Français.
07:14On peut, en sortant de l'émission, si vous voulez,
07:16je vous emmène au marché d'Anthony sur ma circonscription.
07:18On les entend tous les jours ici.
07:20Je le sais bien, sur les micro-trottoirs que vous faites,
07:22notamment, j'imagine, dans chacun, dans nos entourages.
07:24On ne peut pas rester aveugle face à cette demande-là.
07:26On ne peut pas rester aveugle.
07:28Maude Bréjean, vous dites que les Français sont en demande
07:30de plus de sécurité.
07:32Le pôle sécurité fonctionne par le ministère de l'Intérieur
07:34et le ministère de la Justice.
07:36Le ministre de la Justice, précisément,
07:38il s'est plaint cette semaine d'un budget,
07:40dit-il, pas à la hauteur dans les chiffres,
07:42dans la copie initiale, tout du moins celle qui a été présentée.
07:44Je dis dans la copie initiale parce que vous allez me dire
07:46que ça va être réécrit au Parlement.
07:48Mais dans la copie initiale, on voit que le ministère de la Justice
07:50a renoncé à à peu près 500 millions d'euros
07:52dans son budget 2024 quand, dans le même temps,
07:54la police, le ministère de l'Intérieur,
07:56récupère 587 millions d'euros de crédits supplémentaires
07:58donnés plus à la police
08:00et moins à la justice. Est-ce que c'est un choix politique ?
08:02Alors, je voudrais être très claire.
08:04Nous conservons et nous avons une attention
08:06toute particulière à l'ensemble des ministères régaliens.
08:08Le budget de la justice
08:10ne sera pas en baisse
08:12par rapport à ce que c'était
08:14par rapport au budget de l'année précédente.
08:16Il doit renoncer à 500 millions d'euros qui étaient prévus
08:18et le projet de loi de finances,
08:20tel qu'il est aujourd'hui, prévoit notamment
08:22la création de plus de 600
08:24emplois supplémentaires
08:26dans le domaine de la justice.
08:28Donc, non, nous ne sommes pas en baisse.
08:30Maintenant, il y a
08:32un effort national
08:34qui est demandé à l'ensemble
08:36des ministères, mais je vous garantis
08:38aujourd'hui, pour avoir bien regardé ce projet de loi de finances,
08:40que la justice, l'intérieur
08:42et la défense sont particulièrement
08:44épargnés parce qu'encore une fois,
08:46on estime que c'est un sujet absolument
08:48prioritaire, qu'il y a des enjeux
08:50qui sont colossaux et parce que
08:52simplement, on a entendu les demandes
08:54exprimées par les Français lors des élections
08:56législatives et que ces demandes,
08:58pour beaucoup, reposaient sur davantage d'ordre
09:00et davantage d'efficacité en matière de justice.
09:02Mais pour l'instant, ce que dit Didier Migaud, c'est que vous demandez
09:04plus d'efforts à la justice
09:06et un peu moins
09:08à l'intérieur.
09:10Il y a une augmentation du budget de la justice
09:12qui sera réelle l'année prochaine
09:14et je note d'ailleurs,
09:16sans dévoiler de secret, que le Premier
09:18ministre et que Laurence Amartin
09:20sont restés bien sûr
09:22ministres du budget
09:24se sont montrés ouverts
09:26à des évolutions en faveur
09:28d'un plus haut budget pour la justice
09:30lors du débat parlementaire.
09:32On ne rentrera pas et je ne rentrerai pas ici
09:34dans les chiffres, mais j'ai
09:36aussi entendu Didier Migaud
09:38évoquer des échanges qu'il avait pu avoir
09:40avec le Premier ministre et le ministre du budget
09:42et se disant ainsi confiant
09:44d'une évolution qui irait dans le bon sens.
09:46Donc il n'y a pas de sacrifice de manière particulière
09:48à la justice par rapport aux autres ministères ?
09:50On ne pourra pas reprocher au gouvernement
09:52d'avoir sacrifié
09:54quelconque ministère régalien.
09:56La sécurité des Français
09:58et l'efficacité de la justice sont
10:00pour nous une priorité absolue parce que c'est
10:02aujourd'hui une priorité absolue pour les Français.
10:04Un mot sur Bruno Retailleau.
10:06Est-ce que vous êtes 100% à l'aise
10:08avec tout ce qu'il dit, y compris lorsqu'il dit
10:10que l'état de droit n'est pas intangible ?
10:12J'entends beaucoup de
10:14caricatures à l'encontre
10:16de Bruno Retailleau depuis
10:18sa nomination, depuis deux ou trois semaines.
10:20Le Rassemblement national dit qu'il parle
10:22comme un porte-parole.
10:24Que dit Bruno Retailleau, encore une fois ?
10:26Bruno Retailleau dit
10:28qu'on doit garantir davantage de sécurité pour le Français
10:30et on doit continuer à reprendre
10:32le contrôle des flux migratoires.
10:34Bruno Retailleau est en fait
10:36extrêmement lucide
10:38et il fait là un constat de bon sens
10:40mais qui est le constat qui, je crois, a été
10:42formulé par une large majorité de Français.
10:44Vous le voyez, je pense,
10:46dans les échanges que vous, vous pouvez avoir aussi.
10:48Face à ça,
10:50il fait des propositions, mais pardonnez-moi,
10:52Bruno Retailleau,
10:54qui a pour mission de garantir la sécurité
10:56des Français, ne va quand même pas devoir s'excuser
10:58d'avoir des idées. Donc vous êtes à l'aise avec tout ce qu'il dit
11:00pour répondre à la question d'avant-midi ?
11:02Il fait des propositions sur les trois échelles
11:04qui apparaissent comme pertinentes
11:06en la matière, à savoir
11:08l'internationale, avec
11:10un bras de fer qui doit être assumé
11:12pour obtenir les laissés-passés consulaires
11:14avec les pays d'origine, au niveau
11:16européen, avec une mise en œuvre la plus
11:18rapide possible du pacte asile-immigration
11:20qui doit permettre, je termine, de
11:22contrôler davantage les frontières européennes
11:24et des propositions formulées,
11:26on y reviendra je pense sur le niveau national,
11:28qui appelleront de nouvelles
11:30dispositions législatives.
11:32C'est-à-dire, il va y avoir une nouvelle loi
11:34à l'immigration, pour parler clairement ?
11:36Il faudra une nouvelle loi à l'immigration pour adapter
11:38un certain nombre de dispositions, et je
11:40me permets de prendre quelques minutes pour les expliquer.
11:42A quelle échéance ?
11:44Bruno Retailleau, par exemple,
11:46a mis sur la table
11:48une proposition qui doit permettre
11:50de faciliter
11:52la prolongation de détention
11:54des étrangers en situation
11:56irrégulière, qui
11:58présente des profils dangereux dans
12:00les centres de rétention administratifs.
12:02Il propose que les profils les plus
12:04dangereux puissent être maintenus en détention,
12:06non pas au maximum
12:0890 jours, comme c'est le cas aujourd'hui, mais
12:10jusqu'à 210 jours.
12:12Pour le faire, on a besoin d'une loi.
12:14Ça passe par du législatif, c'est pas du réglementaire.
12:16Et donc, on présentera
12:18ces propositions législatives
12:20plus tôt en début d'année 2025,
12:22et on ne s'interdit pas
12:24au sein de ces propositions législatives
12:26d'y mettre d'autres dispositions
12:28qui, encore une fois,
12:30nous apparaîtraient au sein du gouvernement
12:32et avec les discussions qu'on aura
12:34avec les groupes parlementaires comme utiles
12:36pour protéger les Français.
12:38Il ne doit y avoir, Nélia Latrousse, aucun tabou
12:40en matière de protection des Français.
12:42Juste, vous êtes en train de nous dire qu'il y aura une nouvelle loi immigration
12:44début 2025,
12:46notamment pour
12:48augmenter la durée de détention
12:50dans les centres de rétention administrative. C'est une annonce ?
12:52C'est précisément ce que je viens de vous dire.
12:54Et on ne s'interdit pas
12:56de réfléchir à d'autres dispositions
12:58qui pourraient être proposées dans cette loi.
13:00Ça se fera dans le cadre de discussions
13:02au sein du gouvernement.
13:04Ça se fera dans le cadre de discussions
13:06avec les groupes parlementaires
13:08à l'Assemblée et au Sénat.
13:10Est-ce que vous pouvez nous citer un ou deux exemples
13:12de ce qui pourrait aussi être dans cette loi en début d'année ?
13:14Aujourd'hui, on parle essentiellement
13:16de la prolongation de la durée de détention
13:18dans les centres de rétention administrative.
13:20Nous n'avons pas pris de décision supplémentaire.
13:22Pour autant, on entend
13:24d'une part nos compatriotes
13:26qui nous demandent de continuer à agir
13:28et puis des groupes parlementaires
13:30qui font des propositions.
13:32C'est un circulaire valse.
13:34Ce n'est pas une législative.
13:36Pour expliquer à ceux qui nous écoutent,
13:38c'est-à-dire que ça a occasionné
13:40une baisse du nombre
13:42de régularisations
13:44des sans-papiers via
13:46des critères à la fois familiaux de travail.
13:48Bruno Retailleau a dit que via
13:50une circulaire, il comptait la remettre en cause.
13:52Ça ne passe pas par le Parlement.
13:54Est-ce que vous pourriez persister
13:56ces hors-débats parlementaires,
13:58même si certains de votre majorité
14:00n'étaient pas contents de consulter à ce sujet ?
14:02C'est le cas de l'ensemble
14:04des gouvernements qui nous ont précédés
14:06par voie législative et par voie réglementaire.
14:08Les deux ne sont pas incompatibles.
14:10La circulaire valse, c'est quoi ?
14:12La circulaire valse, qui a été prise fin 2012,
14:14c'est une possibilité
14:16encadrée et discrétionnaire
14:18qui est donnée au préfet
14:20pour régulariser
14:22environ 30 000 personnes par an
14:24sur la base de critères précis
14:26qui touchent à la famille, au travail et aux études.
14:28L'année dernière,
14:3034 000 personnes ont été régularisées
14:32dans le cadre de cette circulaire,
14:3422 000 sur des critères familiaux,
14:3612 000 sur des critères de travail
14:38et environ un millier sur des critères
14:40liés aux études.
14:42Bruno Retailleau, et il a raison de le dire,
14:44affirme que ces régularisations
14:46doivent être aujourd'hui
14:48davantage encadrées,
14:50car la circulaire ne sera pas supprimée,
14:52elle sera remplacée avec des critères
14:54qui seront davantage restreints
14:56et notamment sur des critères de régularisation
14:58dus au cadre familial.
15:00Ça, c'est pour la circulaire valse
15:02que Bruno Retailleau
15:04veut en quelque sorte réécrire ou remplacer
15:06par une nouvelle circulaire pour rester sur la loi immigration
15:08que vous annoncez pour 2025.
15:10Dans les pistes qui peuvent être avancées,
15:12est-ce qu'il est question de reprendre des dispositions
15:14qui ont été censurées par le Conseil constitutionnel
15:16lors de la précédente loi qui avait été adoptée
15:18en décembre dernier ?
15:20La droite y tient beaucoup, par exemple.
15:22Ça prévoit notamment...
15:24Je me permets de préciser que le Conseil constitutionnel
15:26a censuré ces dispositions
15:28pour des raisons de forme
15:30et non pas pour des raisons de fond.
15:32Je ne voudrais pas laisser penser
15:34que ce n'était pas une incompatibilité
15:36avec la Constitution.
15:38Il y avait le durcissement du regroupement familial.
15:40On ne s'interdit rien.
15:42Ça se fera encore une fois dans un cadre
15:44de discussion avec les différents groupes parlementaires,
15:46mais je note en effet que
15:48le groupe droite républicaine de Laurent Wauquiez
15:50a fait des propositions en ce sens.
15:52J'irai plus loin.
15:54Hervé Marseille, par exemple,
15:56président du groupe UDI au Sénat,
15:58avait des propositions de loi
16:00qui reprenaient un certain nombre de dispositions
16:02censurées pour des raisons de forme
16:04par le Conseil constitutionnel.
16:06À l'Assemblée nationale, si on additionne LR plus le Bloc central,
16:08on arrive à plus de 210 voix.
16:10Est-ce que vous allez, soyons clairs,
16:12chercher le soutien du rassemblement national
16:14pour faire voter cette nouvelle loi immigration ?
16:16On ne va pas chercher le soutien
16:18du rassemblement national.
16:20On discutera avec l'ensemble des groupes parlementaires
16:22et ça se fera.
16:24Et ça se fera, pardonnez-moi,
16:26dans un cadre
16:28de discussion, notamment avec Renaissance,
16:30avec le MoDem, avec Horizon,
16:32avec les républicains qui, aujourd'hui, soutiennent le gouvernement.
16:34Je ne vous dis pas qu'on va aller négocier
16:36avec le rassemblement national.
16:38Est-ce que vous allez discuter avec eux ?
16:40Est-ce que vous allez discuter avec eux ?
16:42Ça fait partie de leurs fondamentaux,
16:44l'immigration.
16:46C'est grâce à eux
16:48que Michel Barnier a pu passer
16:50sa première censure.
16:52Pardonnez-moi de vous répondre là-dessus.
16:54Le gouvernement tient du fait
16:56des 577 députés.
16:58Le gouvernement ne tient pas du fait du rassemblement national.
17:00Le gouvernement tient du fait
17:02de l'ensemble des députés qui ont été élus
17:04et qui représentent tous ensemble
17:0667 millions de Français.
17:08Un député, pardonnez-moi,
17:10la voix d'un député
17:12vaut la voix d'un autre député.
17:14La seule question qu'il y a à se poser en matière de censure,
17:16c'est, y-a-t-il une convergence
17:18des luttes et des objectifs entre Marine Le Pen
17:20et Jean-Luc Mélenchon ? C'est tout.
17:22Nous ne sommes pas
17:24tributaires des voix des uns ou des autres.
17:26Mais vous dites sur la loi immigration,
17:28on discutera avec tout le monde une voix égale à une voix
17:30à ce moment-là, mais ce ne sera pas une loi faite
17:32pour Marine Le Pen.
17:34Ce ne sera pas une loi faite pour Marine Le Pen.
17:36Pardonnez-moi, on ne fait pas la loi
17:38pour tel ou tel groupe parlementaire.
17:40On fait la loi pour essayer
17:42de répondre concrètement à ce que nous demandent les gens.
17:44Et on s'est engagés, et Michel Barnier
17:46s'est engagé à ce que les propositions
17:48de loi qui seront formulées
17:50dans l'avenir soient discutées avec les groupes
17:52parlementaires qui aujourd'hui soutiennent
17:54le gouvernement.
17:56Maintenant, une fois que ces lois,
17:58quand ces lois arrivent à l'Assemblée nationale
18:00ou au Sénat, on ne va pas interdire
18:02des députés RN
18:04ou La France Insoumise ou d'autres de s'exprimer
18:06sur la question.
18:08Ils ne pensent pas la même chose du tout.
18:10Leurs avis sont radicalement opposés sur le sujet de l'immigration.
18:12Mais ça ne nous empêche pas
18:14d'écouter les 577 députés.
18:16Vous savez, moi, je crois
18:18que, encore une fois,
18:20sans évidemment faire des accords
18:22ou sans aller chercher des voix ici ou là,
18:24on ne peut pas dire
18:26qu'on souhaite s'adresser et répondre
18:28aux préoccupations de l'ensemble des Français
18:30et refuser d'entendre
18:32ou de regarder ceux qui,
18:34par l'intermédiaire du vote
18:36que les Français ont formulé, les représentent
18:38aujourd'hui. Mais c'est aussi le cas
18:40pour les députés de La France Insoumise.
18:42Et ça ne veut pas dire qu'on cherche des accords,
18:44ça ne veut pas dire qu'on va négocier.
18:46Ça veut juste dire qu'on respecte
18:48l'ensemble des Français. Et quand on respecte l'ensemble
18:50des Français, on se doit de respecter
18:52ceux qui le représentent au Parlement.
18:54Et je crois qu'en fait, chacun
18:56comprend bien ça.
18:58Question simple, réponse, j'espère, simple.
19:00La précédente loi prévoyait de régulariser
19:02un certain nombre de travailleurs
19:04sans papier dans des métiers en tension. Est-ce que c'est toujours prévu ?
19:06C'est toujours prévu.
19:08Et ça se fera dans le cadre, encore une fois,
19:10de la loi. Et les préfets le peuvent
19:12aujourd'hui. Et quand est-ce que vous allez définir
19:14la liste des métiers en tension ? Parce qu'elle ne s'est toujours pas
19:16faite non plus. Ce sera fait. Et ça, c'est
19:18un travail que mènera Bruno Rotailleau
19:20dans les semaines à venir. Et c'est quand même contradictoire
19:22votre objectif de baisse des régularisations
19:24sur la remise en cause
19:26de la circulaire valse.
19:28Comment est-ce que ça fait un tout cohérent ?
19:30La circulaire valse, je vous donnais
19:32les chiffres des régularisations
19:34qui avaient été réalisées l'année dernière.
19:36Les deux tiers des régularisations
19:38qui ont été réalisées dans le cadre de la circulaire valse
19:40le sont pour des raisons familiales.
19:42Ne le sont pas pour des raisons de travail.
19:44Bien entendu qu'on a besoin aujourd'hui
19:46d'une immigration du travail. Bruno Rotailleau ne dit pas
19:48le contraire. Mais on a
19:50au sein de cette circulaire valse
19:52des critères, notamment de regroupement familiaux
19:54qui existent
19:56et qu'il convient de restreindre.
19:58Maud Bréjon, j'en viens au budget 2025.
20:00Le grand morceau du moment présenté
20:02jeudi soir, sans transition.
20:04J'en viens au budget 2025 qui a été présenté
20:06en Conseil des ministres. On n'a pas très bien
20:08compris sur la question du gaz ce qu'il allait se passer.
20:10On a d'un côté la ministre de l'écologie qui dit
20:12il y aura une taxation sur le gaz
20:14au même titre que sur l'électricité.
20:16Il n'y a pas de raison de défavoriser
20:18les énergies propres
20:20en faveur des énergies décarbonées.
20:22Le ministre du budget hier dit
20:24il n'y aura pas de taxe s'il suit défavorable.
20:26Qu'en pensez-vous ?
20:28Qui croit entre les deux ?
20:30Qui dit la vérité ?
20:32Il n'y aura pas d'augmentation du taxe.
20:34Il n'y aura pas d'augmentation des taxes
20:36sur le gaz.
20:38Laurent Saint-Martin a précisé les choses
20:40hier midi.
20:42La mise de l'énergie s'est plantée.
20:44C'est aujourd'hui la position du gouvernement
20:46et l'arbitrage qui a été formulé par Michel Barnier.
20:48Pourquoi est-ce qu'on ne veut pas
20:50augmenter les taxes sur le gaz ?
20:52Pourquoi est-ce qu'on ne veut pas augmenter
20:54les taxes sur le gaz ?
20:56Cette taxe, c'est un peu technique,
20:58on l'appelle la TICGN.
21:00Elle a doublé cette taxe
21:02en début d'année dernière.
21:04Elle a déjà augmenté.
21:06Si on augmentait de nouveau cette taxe
21:08début janvier 2025,
21:10ce sont les Français qui paieraient
21:12de plein fouet l'augmentation de cette taxe.
21:14Ce qui n'est pas le cas de l'électricité.
21:16Parce que les prix vont baisser
21:18et que l'augmentation de la taxe ne va pas
21:20augmenter les prix.
21:22Sauf que ce que dit la ministre de l'Écologie...
21:24On refuse, pardonnez-moi,
21:26d'augmenter les taxes sur le gaz
21:28parce qu'on ne veut pas faire payer davantage
21:30leur énergie aux Français.
21:32Et on s'engage
21:34sur l'électricité
21:36à contenir
21:38une baisse des factures
21:40au-dessus de 10%.
21:42Ce que dit la ministre de l'Écologie,
21:44c'est qu'en faisant cela, le gaz reste
21:46nettement moins taxé que l'électricité,
21:48presque deux fois moins au mégawatt-heure.
21:50Est-ce que c'est finalement reculer
21:52sur la transition énergétique ?
21:54Tout ce qu'on vous avait dit sur
21:56le verdissement du parc automobile,
21:58tout ce qu'on vous avait dit sur les usages électriques,
22:00tout ça est mis de côté.
22:02Finalement, l'énergie propre coûtera
22:04toujours plus cher que l'énergie pas propre.
22:06La transition énergétique,
22:08elle doit être
22:10acceptée et acceptable.
22:12Et pour ça, je pense
22:14que ça ne peut pas passer par
22:16de l'argent qu'on irait chercher
22:18français. Vous savez, il y a 12 millions
22:20de Français qui se chauffent aujourd'hui au gaz.
22:2212 millions de Français.
22:24Comment pourrions-nous aller expliquer,
22:26alors que beaucoup d'entre eux ont déjà du mal à boucler
22:28les fins de mois, qu'on procède à
22:30une augmentation de la taxe début janvier
22:32qui se répercuterait directement
22:34sur leurs factures ? Je suis désolée,
22:36l'écologie punitive
22:38et l'écologie qui consiste à faire payer
22:40toujours davantage aux gens,
22:42ce n'est pas la solution.
22:44En tout cas, l'électricité,
22:46les foyers, ils sont à peu près 20%, ça fait
22:486 millions qui paient une électricité
22:50à taux fixe, vont voir cela à leur facture augmentée
22:52et parmi eux, il y a des professionnels.
22:54On pense par exemple
22:56à des boulangers, à ceux qui s'occupent
22:58de pressing. Est-ce que vous avez
23:00prévu pour ceux-là des aides
23:02pour compenser la hausse de leur facture ?
23:04Sur l'électricité, 80%
23:06des particuliers sont
23:08aux tarifs réglementés et verront
23:10leur facture. C'est notre engagement
23:12diminuer d'autour de 10%
23:14en début d'année prochaine.
23:16Concernant les 20% restants
23:18qui sont au prix de marché,
23:20ils ont en réalité déjà bénéficié
23:22des baisses depuis le début
23:24des baisses des cours de l'électricité.
23:26Je comprends parfaitement
23:28votre question, mais ceux-là ont déjà bénéficié
23:30de la baisse du marché, ce qui n'est pas le cas
23:32pour ceux qui sont aux tarifs réglementés, puisque
23:34les tarifs réglementés vont être mis à jour en début d'année.
23:36Donc rien de plus n'est
23:38prévu, l'effort est assumé,
23:40les concernants ?
23:42Dans la copie qui est celle présentée
23:44par le gouvernement, le cadrage est celui que je viens
23:46de vous donner, à savoir une baisse des factures
23:48pour 80% des Français
23:50et des baisses de factures qui ont déjà été
23:52enregistrées pour les 20% restants.
23:54Pour autant, on reste, et on l'a beaucoup
23:56dit, extrêmement ouvert à la discussion
23:58au sein du débat parlementaire,
24:00avec, je le rappelle, un cadre
24:02budgétaire sur lequel il conviendrait de revenir.
24:04Nous allons terminer l'année à
24:06plus de 6% de déficit. Nous serions
24:08à environ 7% l'année prochaine
24:10si on ne fait rien. Ça nécessite d'aller
24:12chercher 60 milliards dans
24:14un temps record, un budget
24:16qui a été réalisé en quelques semaines.
24:18C'est difficile, moi j'ai conscience d'être
24:20porte-parole d'un budget
24:22qui est en partie impopulaire, qui est un
24:24budget de combat, mais qui est un budget nécessaire
24:26pour redresser les finances publiques françaises,
24:28parce qu'un pays qui laisse filer
24:30son déficit, c'est un pays qui va
24:32dans le mur. Et je voudrais dire autre chose, c'est un budget
24:34qui s'inscrit dans une
24:36trajectoire. Et on va en évoquer, on va évoquer
24:38tout cela. Maude Bréjon, il nous reste encore du temps.
24:40Dans quelques instants, ces questions et toutes celles que
24:42vous vous posez de chez vous sur la santé,
24:44les impôts, le pouvoir d'achat. Vous restez
24:46avec nous, Maude Bréjon, à tout de suite dans BFM Politique.
24:48Musique
24:50Musique
24:52Musique
24:54Musique
24:56Musique
24:58Musique
25:00Musique
25:02BFM TV, BFM Politique
25:04Nella Latrousse
25:06Toujours avec Maude Bréjon, porte-parole
25:08du gouvernement invité de BFM Politique
25:10en partenariat avec La Tribune Dimanche.
25:12Maude Bréjon, il y a un téléspectateur
25:14qui nous écrit sur le
25:16budget, Ignace, qui nous
25:18demande, bonjour, est-il prévu que
25:20l'effort national soit demandé aux
25:22députés et sénateurs en réduisant leurs frais et leurs
25:24indemnités ? Je crois que c'est la question suivante qui
25:26s'est affichée à l'antenne. Ignace
25:28demande, est-ce que les députés et sénateurs vont
25:30réduire leurs frais et leurs indemnités au titre
25:32de l'effort demandé à l'ensemble des
25:34Français ? Aujourd'hui, c'est
25:36une décision qui est souveraine
25:38de l'Assemblée nationale et du Sénat.
25:40Moi, je n'ai pas à me prononcer là-dessus
25:42au titre de la séparation des
25:44pouvoirs entre l'exécutif et le
25:46législatif. Ce sera à eux
25:48de décider. Néanmoins, c'est évidemment à eux
25:50de décider, ce n'est pas le gouvernement
25:52qui décide, et c'est bien
25:54normal ce genre de choses.
25:56Alors, question plus large, parce qu'on
25:58a déjà parlé des efforts que vous allez demander
26:00aux Français, mais les budgets
26:02de l'Assemblée nationale, du
26:04Sénat et de l'Élysée vont, eux,
26:06augmenter pour l'année 2025.
26:08Comment est-ce que vous pouvez expliquer
26:10aux Français, et c'est peut-être légitime,
26:12mais qu'ils doivent tous faire des efforts,
26:14mais que cet effort collectif ne concerne ni
26:16l'Élysée, ni l'Assemblée nationale, ni le Sénat ?
26:18Je comprends complètement la question.
26:20Expliquer un petit peu, quand même, comment ça se
26:22passe derrière. Les pouvoirs publics,
26:24l'Assemblée nationale, le Sénat, notamment,
26:26font leurs demandes de dotation
26:28lors de la construction du projet de loi
26:30de finances au gouvernement,
26:32et au titre, encore une fois, de la séparation
26:34des pouvoirs, le gouvernement
26:36se doit d'inscrire ses demandes de crédit,
26:38ses demandes de dotation
26:40au sein du projet de loi de finances,
26:42donc du budget, sans négociation.
26:44Et il appartient ensuite
26:46à l'Assemblée nationale et au Sénat,
26:48lors des débats parlementaires qui auront lieu
26:50dans les semaines à venir, de trancher
26:52et de modifier les demandes initiales
26:54qui ont été formulées.
26:56Mais au nom du gouvernement, vous avez un avis ?
26:58Je comprends parfaitement votre question,
27:00je comprends parfaitement le
27:02questionnement que ça peut susciter
27:04chez nos concitoyens, mais il n'appartient
27:06pas à un ministre, encore une fois,
27:08de se prononcer sur
27:10l'avis du Parlement. Et je pense
27:12que c'est en fait plutôt sain.
27:14Du reste, qu'il y ait des augmentations
27:16dues à l'inflation, comme c'est le cas
27:18pour l'ensemble ou pour une grande
27:20majorité des budgets de l'État, ça peut
27:22aussi s'expliquer
27:24sans balayer les questionnements
27:26que ça peut susciter. Ne rentrons
27:28pas non plus dans un débat
27:30qui amènerait à une petite
27:32musique anti-politique
27:34et anti-élu. C'est difficile
27:36d'être député.
27:38Moi, je le connais bien, je l'ai été pendant
27:40deux ans.
27:42Est-ce que vous diriez que comme la présidente de l'Assemblée nationale,
27:44il n'y a rien à économiser à l'Assemblée nationale ?
27:46En tout cas, c'est une mission de tous les instants.
27:48Ce sont des collègues qui
27:50donnent chacun beaucoup à leur territoire,
27:52qui partagent leur vie
27:54entre Paris et leurs circonstances.
27:56C'est un grand foutu. Je ne dis pas ça
27:58pour faire pleurer dans les chemières,
28:00mais je ne voudrais pas laisser penser aujourd'hui
28:02que mes collègues à l'Assemblée nationale
28:04sont des privilégiés, parce que
28:06ce n'est pas le cas.
28:08Ce n'est pas le cas, d'autant plus
28:10dans une période que vous connaissez bien, où les élus
28:12sont souvent attaqués,
28:14sont victimes parfois de violences
28:16verbales, parfois de violences physiques.
28:18Donc, attention à la petite musique
28:20qu'on pourrait laisser entendre.
28:22Encore une fois, anti-politique.
28:24Vous avez raison de le dire, puisque les ministères,
28:26notamment, font des efforts sur leur budget.
28:28Là, l'interrogation, c'est qu'y compris
28:30des ministres du gouvernement
28:32qui ont sans doute tout autant de déplacements,
28:34peut-être pas à l'international,
28:36mais qu'Emmanuel Macron ont encore davantage
28:38de déplacements que des députés ou des sénateurs.
28:40Eux font des efforts.
28:42Et je me dis, un retraité à qui
28:44on explique que pendant six mois, il va devoir
28:46renoncer à la revalorisation de ses pensions,
28:48comment est-ce qu'on lui fait passer l'idée
28:50qu'à l'Assemblée nationale,
28:52par exemple, il y a 10 millions de plus cette année ?
28:54C'est encore un débat.
28:56C'est quoi ? C'est la dissolution ?
28:58C'est un débat
29:00qui se tiendra au Parlement ?
29:02Moi, je comprends.
29:04L'émotion que ça peut susciter chez une part
29:06de nos concitoyens.
29:08Il y aura un débat, il y aura des discussions
29:10à l'Assemblée nationale et au Sénat.
29:12Il y a une part de ces augmentations, encore une fois,
29:14du fait de l'inflation, qui, je pense,
29:16peuvent s'expliquer.
29:18Et pour le reste, je le redis,
29:20malgré tout, parce que même si des efforts
29:22sont demandés, et notamment à ceux
29:24qui le peuvent le plus,
29:26l'État et les ministères,
29:28le budget de l'État,
29:30donnera l'exemple
29:32sur les économies qui sont demandées.
29:34Sur les 60 milliards d'euros qu'il y a
29:36à trouver, 40 milliards touchent
29:38à des réductions de dépenses, et sur ces 40 milliards,
29:4020 milliards, donc la moitié,
29:42sont un effort qui sera fait
29:44par le budget de l'État. Donc l'État montrera
29:46l'exemple, et c'est bien normal.
29:48Un autre élément qui va susciter du débat pendant cette période
29:50d'examen du budget, ce sont justement
29:52les retraites, Nélal l'évoquait tout à l'heure.
29:54La non-revalorisation des retraites
29:56pendant les 6 prochains mois, c'est un gel
29:58de l'indexation sur l'inflation, ça peut
30:00rapporter 4 milliards d'euros, nous dit-on.
30:02On sait que l'un de vos alliés,
30:04vos principaux alliés, les Républicains,
30:06sont très opposés à cette mesure. Est-ce que vous confirmez
30:08que le Parlement pourrait trouver
30:10une alternative à cette mesure ?
30:12Le Parlement pourra évidemment
30:14trouver une alternative, à condition
30:16de proposer en face
30:18des réductions de dépenses
30:20supplémentaires. Vous savez,
30:22ça ne nous fait pas, pardonnez-moi, ce décalage
30:24de l'indexation
30:26sur l'inflation des retraites
30:28de 6 mois n'est pas une décision
30:30ou une proposition
30:32qu'on formule de gaieté de cœur,
30:34vu le Pékinard. On n'est pas
30:36heureux de faire cette proposition-là.
30:38On maintient l'indexation
30:40des retraites sur l'inflation, c'est un
30:42engagement. La retraite minimale sera
30:44revalorisée dès janvier
30:46comme c'était prévu. Du reste,
30:48on demande effectivement un effort de 6 mois,
30:50mais qui est un effort qui nous semble
30:52aujourd'hui nécessaire. Maintenant,
30:54si le Parlement a des propositions
30:56à formuler pour rester
30:58dans le cadre budgétaire des fameux 60 milliards,
31:00mais permettre de
31:02baisser davantage de dépenses
31:04ici ou là, on sera parfaitement ouvert.
31:06Est-ce qu'il peut y avoir une piste ? Par exemple,
31:08l'abattement de 10% sur les pensions
31:10et les retraites, ça pourrait rapporter plus de
31:124 milliards d'euros. Est-ce que ça peut être une piste ?
31:14L'abattement de...
31:16L'abattement pour frais professionnels,
31:18dont bénéficient les retraités, l'abattement de 10%.
31:20C'est vrai qu'on entend ce débat
31:22dans le bloc central, certains qui disent...
31:24Tout sera discuté. Et moi, j'entends
31:26beaucoup de propositions...
31:28Vous n'êtes pas fermée
31:30à ce type de propositions ? Nous, on n'est pas
31:32fermée par principe, vous savez.
31:34Il y a encore une fois un budget,
31:36qui est un budget difficile à construire,
31:38en un temps record.
31:40Michel Barnier, Laurence Amartin, notre gouvernement,
31:42on met des propositions sur la table.
31:44Au fond, on formule une équation
31:46qui marche, une équation qui nous semble
31:48équilibrée et qui nous semble juste,
31:50qui n'est pas facile à réaliser, mais qui nous
31:52semble juste, avec un effort
31:54principal sur la réduction des dépenses
31:56et des contributions, pardonnez-moi,
31:58ciblées et temporaires, notamment
32:00pour ceux qui le peuvent le plus.
32:02Du reste, on étudiera, et c'est normal,
32:04c'est le débat parlementaire, toutes les propositions
32:06qui seront formulées à l'Assemblée nationale
32:08et au Sénat, et le gouvernement
32:10se positionnera et prendra le temps de le faire
32:12sur chacun des amendements, et acceptera
32:14les amendements qu'il estime
32:16être bons pour le pays,
32:18avec deux lignes rouges.
32:20La première, c'est
32:22le maintien du cadre budgétaire tel
32:24qu'il est présenté, parce que c'est
32:26bon, parce que, pardonnez-moi,
32:28redresser les finances publiques,
32:30c'est protéger les Français
32:32et c'est protéger le pays à moyen terme,
32:34et en préservant autant
32:36que possible les classes moyennes qui travaillent.
32:38Puisque tout est ouvert
32:40à la discussion parlementaire, est-ce qu'il peut y avoir, à l'issue
32:42des débats, moins de 4000 suppressions de postes, par exemple
32:44dans l'éducation nationale ? Ça aussi, cela fait partie
32:46des éléments ouverts à discussion ?
32:48En fait, je vous le redis, nous n'avons pas,
32:50nous ne sommes pas fermés par principe.
32:52La méthode Barnier,
32:54c'est aussi accepter
32:56d'avoir un gouvernement qui formule
32:58des propositions, mais qui n'arrive pas
33:00avec un dossier qui serait fixé,
33:02qui serait figé, sur lequel aucune
33:04discussion serait possible. Mais je vous repose ces questions,
33:06bonne région, parce que vous entendez bien les syndicats
33:08d'enseignants, vous entendez bien la communauté éducative
33:10qui s'est émue de ces suppressions de postes.
33:12Donc leur dire, ça peut
33:14bouger à l'issue des débats, c'est
33:16un élément aussi important et de confiance
33:18pour eux. Mais le principe d'un débat parlementaire,
33:20c'est de permettre à un projet
33:22de loi, que ce soit le budget
33:24ou n'importe quel autre, de pouvoir
33:26être amendé. Le droit d'amendement
33:28pour les parlementaires, c'est constitutionnel.
33:30Donc bien sûr qu'on est ouvert
33:32à faire évoluer ce projet de loi.
33:34Ce qu'on dit, c'est que
33:36notre responsabilité,
33:38c'est de redresser la trajectoire
33:40des fonctionnaires.
33:42Sur cette mesure précise, cette idée de supprimer
33:444000 postes d'enseignants,
33:46les enseignants peuvent se demander...
33:48Michel Barnier avait dit qu'il s'agissait uniquement
33:50de réduire un nombre de postes
33:52de fonctionnaires qui n'étaient pas en contact avec le public.
33:54Alors, les enseignants déjà sont
33:56en contact avec le public, première contradiction.
33:58Et deuxièmement, tous les enseignants
34:00savent qu'en Europe,
34:02nous avons les classes les plus chargées
34:04en primaire et au collège.
34:06Est-ce que ça n'est pas une priorité pour vous
34:08que ça se passe mieux
34:10de décharger un peu les professeurs
34:12aujourd'hui
34:14au regard de ce que font nos collègues européens ?
34:16L'école est une priorité
34:18absolue et je ne voudrais pas qu'on puisse
34:20penser le contraire. Néanmoins,
34:22il y a des faits démographiques
34:24qui sont extrêmement factuels.
34:26Nous aurons l'année prochaine
34:28près de 100 000, 96 000
34:30élèves scolarisés
34:32en moins.
34:34Si on suivait cette courbe démographique
34:36à la lettre, c'est
34:384 800
34:40enseignants
34:42de moins dotés dans les écoles
34:44l'année prochaine. Déjà, on est
34:46un peu mieux disant par rapport
34:48à ce que le suivi de la démographie
34:50nous amènerait à faire.
34:52Et ensuite, il n'y aura pas, pardonnez-moi, de décisions brutales.
34:54Il y aura des discussions à l'Assemblée nationale,
34:56il y aura des discussions
34:58avec le monde enseignant pour qui on a
35:00un respect total et absolu
35:02et les choses se feront en bonne intelligence.
35:04D'ailleurs, en parallèle, et on n'en parle pas
35:06suffisamment, mais le gouvernement
35:08a annoncé et nous avons annoncé la création
35:10de 2000 places d'aide,
35:12d'AEDAN, d'AESH supplémentaires.
35:14J'aimerais qu'on puisse aussi
35:16un petit peu en parler et le mettre en valeur.
35:18Les personnels qui accompagnent notamment
35:20les élèves en situation de handicap
35:22qui sont intégrés dans des classes
35:24ordinaires. Et c'est autant de vies
35:26d'élèves et de familles derrière
35:28qui changeront. Donc, on essaie vraiment
35:30dans le cadre budgétaire contraint qui est
35:32le nôtre, de préserver ce
35:34qui est ce joyau de l'éducation nationale.
35:36Je vous arrête là-dessus. Est-ce qu'il n'y a pas une dissonance
35:38entre ce que vous dites, ce qui dans les chiffres
35:40paraît tomber sous le saut du bon sens,
35:42et ce qu'a dit Michel Barnier lui-même, ce qui
35:44correspond au ressenti du terrain. Il a dit lui-même dans sa
35:46déclaration de politique générale,
35:48nous devons trouver des réponses aux défis posés par le remplacement des professeurs
35:50absents. Est-ce que
35:52cette suppression
35:54de 4000
35:56postes, est-ce que ça colle avec cette
35:58réalité ressentie
36:00sur le terrain néanmoins ?
36:02On entend parfaitement ce qui est ressenti
36:04sur le terrain. Vous savez, moi je l'entends dans ma circonscription
36:06par les enseignants
36:08et par les familles
36:10et par les élèves.
36:12Mais on a aujourd'hui des chiffres,
36:14encore une fois, 100 000 élèves
36:16en moins à la rentrée prochaine
36:18qui, je crois, justifie
36:20qu'on mette en adéquation
36:22le service public
36:24avec la réalité du terrain.
36:26J'entendais d'ailleurs, enfin je lisais d'ailleurs
36:28avant de venir,
36:30François Bayrou, qui
36:32porte une attention très particulière à l'école,
36:34qui a été ministre de l'éducation nationale,
36:36expliquer dans des colonnes
36:38de vos confrères du JDD
36:40qu'ils comprenaient cette décision.
36:42Donc, ne surréagissons pas,
36:44on est encore une fois en amont
36:46des débats, les choses pourront évoluer,
36:48l'école est évidemment une priorité
36:50absolue du gouvernement parce que c'est l'assurance
36:52vie de la République.
36:54Et il y a des données, aujourd'hui,
36:56factuelles, avec des élèves en moins à l'année prochaine
36:58et c'est, je pense,
37:00normal, et c'est du bon sens
37:02qu'on puisse les intégrer.
37:03Brièvement, Maude Bréjon, ce sont des suppressions de postes
37:05concertées avec les collectivités ?
37:06C'est-à-dire que ça sera par
37:084 000 sur l'ensemble du territoire
37:10ou il faudra regarder où est-ce qu'il y en a plus de besoin,
37:12où est-ce qu'il y en a moins ?
37:13Ce sera évidemment concerté, mais nous n'avons pas
37:15une approche bête et méchante de la question.
37:17Ce sera concerté avec les collectivités,
37:19ce sera concerté avec
37:21les associations, avec
37:23les syndicats d'enseignants
37:25et c'est normal de le faire comme ça.
37:27Nous n'avons pas
37:29pour volonté de brutaliser quelque
37:31institution que ce soit. Nous avons
37:33un contexte
37:35aujourd'hui qui n'est pas
37:37le même que celui qu'il était l'année précédente
37:39ou l'année d'encore avant et on essaie
37:41de faire au mieux, au mieux,
37:43avec les ressources qui sont les nôtres.
37:44Je poursuis sur les préoccupations
37:46des Français et de ceux qui nous regardent, la santé.
37:48Est-ce que se soigner coûtera plus cher l'an prochain ?
37:50Se soigner,
37:52évidemment,
37:54encore une fois, est également une priorité.
37:56Ça fait aussi partie des priorités qui avaient été annoncées par Emmanuel Macron.
37:58Question simple, ça coûtera plus cher ou ça ne coûtera pas plus cher ?
38:00Le budget de l'assurance maladie sera en
38:02hausse l'année prochaine.
38:04Le budget de l'assurance maladie sera en hausse
38:06d'un peu moins de 3%, ça représente
38:089 milliards d'euros. Il y a des réflexions
38:10qui sont menées, qui sont incluses dans le projet
38:12de loi de finances de la sécurité sociale,
38:14notamment sur la question des
38:16indemnisations journalières
38:18pour les cas d'absentéisme.
38:20C'est, je pense, une réflexion légitime
38:22mais nous resterons, et je le dis
38:24aujourd'hui, un des pays,
38:26par exemple, avec le reste à charge
38:28le plus faible de tous les pays
38:30de l'OCDE.
38:32Le reste à charge, c'est ce que payent les mutuelles.
38:34Il faut raison garder sur la question.
38:36Néanmoins, les mutuelles
38:38vont certainement, comme il y aura
38:40une baisse du remboursement par la sécurité
38:42sociale du montant des consultations,
38:44les mutuelles vont devoir compenser.
38:46Est-ce que vous savez que ça va
38:48toucher particulièrement les seniors
38:50ou bien ceux qui, par exemple, ont des
38:52affections longue durée ?
38:54Qu'est-ce que vous leur dites
38:56aujourd'hui ? Est-ce que vous essayez même
38:58de les rassurer ou est-ce qu'il faut qu'ils admettent
39:00qu'ils doivent contribuer à l'effort eux aussi ?
39:02En sachant, pour compléter, que les mutuelles ont augmenté
39:04leur cotisation, le prix de leur cotisation
39:06de 8% l'année dernière.
39:08On est parfaitement au fait
39:10et lucide sur la situation
39:12et on s'engage à ce que
39:14ces modifications
39:16qui interviendront dans le cadre du projet de loi
39:18sur la finance de la sécurité sociale
39:20n'impactent pas les plus fragiles et notamment
39:22ceux qui sont aujourd'hui
39:24dans le cadre
39:26d'infections de longue durée.
39:28Vous demandez aux mutuelles d'être raisonnables
39:30dans l'augmentation des tarifs, par exemple ?
39:32Il y aura évidemment une discussion avec les mutuelles.
39:34De quoi on parle ? On parle de ce qu'on appelle le ticket modérateur.
39:36C'est la part de remboursement
39:38qui touche à la sécurité sociale
39:40contre la part de remboursement
39:42qui touche aux mutuelles.
39:44Une évolution, effectivement,
39:46ne pourra avoir lieu de façon
39:48à demander aux mutuelles de supporter
39:50une charge un peu plus importante.
39:52Ça se fera en discussion avec elles
39:54et le gouvernement sera extrêmement vigilant
39:56à ce que les répercussions
39:58sur le prix des mutuelles soient
40:00le plus faibles possible.
40:02Néanmoins, le budget qui aujourd'hui
40:04est alloué à la santé est un budget colossal.
40:06Vous savez ce que nous disent les Français
40:08qui nous écoutent au fur et à mesure de l'émission ?
40:10C'est qu'en fait, tout ça, finalement, ce sont des hausses
40:12d'impôts déguisés pour les Français,
40:14que ce soit des retraités, ceux qui se soignent,
40:16ceux qui achètent des voitures,
40:18des hausses d'impôts déguisés.
40:20On fait aujourd'hui au mieux pour préserver
40:22les domaines
40:24qui sont pour nous
40:26des domaines essentiels.
40:28Mais vous prenez la santé, par exemple.
40:30Je reviens sur mon exemple des indemnités journalières.
40:32L'État prend en charge,
40:34quand vous êtes en arrêt maladie,
40:36une partie de vos indemnités journalières.
40:38En 2017,
40:40ça coûtait environ 8 milliards d'euros
40:42par an à l'État.
40:44Aujourd'hui, l'année 2024,
40:46ça aura coûté environ
40:4817 milliards. Parce que
40:50les absences ont augmenté
40:52et que ces absences durent
40:54bien plus longtemps que ce que c'était
40:56il y a quelques années. On voit bien
40:58que c'est une situation qui n'est pas normale
41:00et donc il est, je crois, légitime qu'on plafonne
41:02par exemple les indemnités journalières.
41:04Pour autant, je le redis, sur l'essentiel,
41:06nous préserverons
41:08évidemment la capacité de l'État
41:10à permettre aux Français
41:12de se soigner et c'est bien normal.
41:14C'est un budget
41:16difficile, mais sur
41:18les sujets de la santé comme sur l'éducation,
41:20on sera extrêmement vigilant et le débat
41:22se tiendra au Parlement.
41:24Est-ce qu'il est si difficile, précisément,
41:26que ce budget, vous n'aurez d'autre choix que de le faire
41:28passer par 49.3 ?
41:30Notre volonté, c'est vraiment de laisser le débat se faire.
41:32Ce n'est pas contradictoire.
41:34Vous pouvez laisser se faire le débat
41:36et choisir le 49.3 à la fin.
41:38Il y a une certitude, c'est qu'à la fin, il faudra un budget
41:40pour la France. Je pense qu'on est tous d'accord là-dessus.
41:42Du reste, le débat
41:44doit pouvoir se tenir autant que
41:46possible à l'Assemblée nationale et au Sénat.
41:48Le débat va se tenir, mais est-ce que,
41:50vous, la possibilité est ouverte d'utiliser un 49.3 ?
41:52On ne ferme pas la porte par principe
41:54puisqu'à la fin, il faudra nécessairement
41:56un budget pour le pays, mais ce n'est pas notre souhait.
41:58Notre souhait, c'est que le débat puisse
42:00se tenir jusqu'au bout, que les parlementaires
42:02puissent prendre leurs responsabilités,
42:04qu'on puisse voir et dire aux Français
42:06ce qu'est la proposition de budget
42:08qui aura été proposée par l'Assemblée nationale
42:10et par le Sénat en sortie de commission
42:12et en sortie d'hémicycle.
42:14Mais on ne s'interdit pas
42:16par principe d'avoir recours
42:18à un outil constitutionnel.
42:20Quand vous voyez certains réfractaires dans la majorité,
42:22y compris, par exemple, Gérald Darmanin,
42:24dont vous êtes proche, qui dit qu'il
42:26envisage de ne pas voter le budget
42:28parce que les hausses d'impôts ne lui conviennent pas,
42:30est-ce que vous avez envie de leur dire
42:32revenez à la raison et rejoignez-nous ?
42:34La question que je pose
42:36aujourd'hui, c'est sommes-nous d'accord
42:38sur le constat ?
42:40Sommes-nous d'accord pour dire que
42:426,1% de déficit cette année,
42:44ce n'est pas acceptable ?
42:46Que 7% l'année prochaine, si on ne fait rien,
42:48c'est courir à la catastrophe ?
42:50Donc Gérald Darmanin n'est pas lucide ?
42:52Si la réponse est oui,
42:54on doit trouver 60 milliards d'euros
42:56en quelques semaines. Je ne dis pas que
42:58notre copie est parfaite et j'entends les critiques
43:00qui peuvent être formulées ici ou là
43:02sur la question des impôts qui, je le rappelle,
43:04toucheront en priorité les plus fortunés
43:06et les entreprises qui font
43:08le plus de profits.
43:10Non, ça touchera tous les Français.
43:12Les hausses d'impôts,
43:14contributions exceptionnelles et ciblées,
43:16toucheront les Français.
43:18Oui, mais il y a le malus sur les voitures,
43:20il y a les dépenses sur la santé.
43:22Je reviens à votre question sur les critiques
43:24qui peuvent être formulées ici ou là.
43:26On a un budget qui est difficile,
43:28et on le sait.
43:30C'est un devoir de responsabilité
43:32vis-à-vis du pays parce qu'on ne peut pas
43:34laisser filer le déficit
43:36comme c'est le cas aujourd'hui.
43:38Face à cette réalité,
43:40Michel Barnier pose
43:42des propositions sur la table.
43:44J'entends que c'est difficile.
43:46Au-delà du contenu de la copie,
43:48certains dans votre camp
43:50appellent Michel Barnier, par exemple,
43:52à engager sa responsabilité
43:54dès le début du débat parlementaire
43:56dans la mesure où il est impossible
43:58de trouver une majorité.
44:00Vous êtes 213 sur 577.
44:02Il n'y a pas de...
44:04Le respect du parlementarisme,
44:06c'est accepter
44:08de laisser le débat,
44:10se tenir à l'Assemblée nationale,
44:12se tenir au Séda, même si parfois
44:14on perd sur certains amendements,
44:16même si l'orientation prise n'est pas
44:18exactement celle que souhaitait le gouvernement,
44:20mais je crois que c'est sain.
44:22Je dis à tous ceux qui aujourd'hui
44:24font des propositions,
44:26que je peux entendre sur le budget
44:28tel qu'il est proposé,
44:30si vous avez des idées
44:32pour faire différemment et mieux,
44:34nous sommes ouverts. Proposez-nous
44:36et on écoutera l'intégralité des propositions.
44:38Tout sera ouvert au débat parlementaire
44:40dans les prochains jours en commission
44:42et ensuite en session,
44:44en séance publique.
44:46Une dernière question, un mot de Bréjon.
44:48Un dernier mot des violences en marge
44:50d'une manifestation écologique en Gironde.
44:52Jordan Bardella a appelé le ministre de l'Intérieur
44:54pour interdire les soulèvements de la terre,
44:56ce collectif aux modes d'action parfois radicaux.
44:58Quelles sont les suites envisagées
45:00après ce qu'on a vu hier en Gironde
45:02pour les soulèvements de la terre ?
45:04On sait que Gérald Darmanin avait essayé
45:06de dissoudre ce collectif, mais que la justice
45:08l'avait débouté.
45:10D'abord, ce qui s'est passé hier
45:12est inadmissible et incompréhensible.
45:14On ne peut pas se servir
45:16d'une cause écologique
45:18pour donner lieu à des violences.
45:20Bruno Rotaio continuera
45:22à instruire le dossier.
45:24Je ne peux pas vous faire de promesses
45:26sur cette question. Comme vous l'avez dit,
45:28Gérald Darmanin a déjà tenté
45:30de dissoudre les soulèvements de la terre
45:32et que cette demande a été retoquée par la justice.
45:34Merci, mot de Bréjon, porte-parole du gouvernement,
45:36d'avoir été l'invité de BFM Politique.
45:38Merci à Amandine et Jules
45:40de m'avoir accompagnée, toute la régie,
45:42pour la réalisation de cette émission.
45:44Tout de suite, affaire suivante sur BFM TV.

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